Actuel / L’astroturfing et la propagande à l’heure des réseaux sociaux
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Pour défendre les intérêts de leurs clients, les firmes de relations publiques ont développé des stratégies visant à rendre toute analyse objective de la réalité sociale, économique ou politique extrêmement difficile pour les décideurs et le grand public. L’une des techniques de cette «industrie du mensonge» est l’«astroturfing». Elle consiste à promouvoir un message en donnant l’impression qu’il est appuyé par un véritable mouvement d’opinion.
A l’ère d’internet, les stratégies de manipulation de l’opinion publique ont pris de l’ampleur, notamment sur les réseaux sociaux. L’un des outils d’influence souvent utilisés par les industriels et certains milieux politiques est l’astroturfing. Cette pratique consiste à organiser des mouvements de revendications semblant provenir de citoyens «lambdas», mais qui sont en fait stimulés et pilotés dans l’ombre par des agences de relations publiques pour défendre les intérêts de leurs commanditaires (déstabiliser une cible précise ou attirer l’attention des médias, par exemple).
Il n’existe pas de consensus parmi les chercheurs sur une définition exacte de l’astroturfing. Mais il est possible de décrire cette pratique comme une stratégie de communication dont la particularité «réside dans le fait que sa source est occultée et qu’elle prétend à tort être d’origine citoyenne» ou défendre les intérêts du grand public, explique la chercheuse québécoise Sophie Boulay. Cette dernière parle même d’«usurpation de l’identité citoyenne pour que les messages émis bénéficient d’une plus grande crédibilité».
Astroturfing, origine et fonctionnement
Le terme astroturfing a été employé pour la première fois en 1986 par le sénateur américain Lloyd Bentsen. Il fait référence à l’entreprise AstroTurf, qui fabrique du gazon artificiel réputé pour sa ressemblance avec le vrai gazon. «Par ce jeu de mot, le sénateur distingue alors les efforts de citoyens, de type grassroots, des efforts d’entreprises privées prétendant provenir de citoyens», souligne Sophie Boulay.
L’origine de cette méthode de «communication mensongère et trompeuse» remonterait cependant au début du XXè siècle. Selon la sociologue Caroline Lee, l’une des premières campagnes d’astroturfing consista à pousser les Américains à abandonner l’utilisation commune de louches en étain, traditionnellement utilisées pour puiser de l’eau, au bénéfice de gobelets en papier ciré. L’entreprise qui commercialisait ces derniers lança une campagne de communication assurant que les louches en étain étaient particulièrement propices à la propagation de maladies, et monta de toute pièce une campagne populaire soutenant les qualités sanitaires de ses produits.
Bernays, l’inventeur des «relations publiques»
Après la Première guerre mondiale, Edward Bernays, neveu de Sigmund Freud, a été le premier à théoriser et à généraliser l’utilisation de telles stratégies. S’appuyant sur les travaux de son oncle, mais aussi de Gustave Le Bon et Walter Lippmann en matière de psychologie des masses, il affirma en 1928: «La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays».
Il ajoute: «Il est désormais possible de modeler l’opinion des masses pour les convaincre d’engager leur force nouvellement acquise dans la direction voulue. (…) De nos jours la propagande intervient nécessairement dans tout ce qui a un peu d’importance sur le plan social, que ce soit dans le domaine de la politique ou de la finance, de l’industrie, de l’agriculture, de la charité ou de l’enseignement. La propagande est l’organe exécutif du gouvernement invisible.» Pour lui, la propagande «moderne», qu’il nomme «relation publique», désigne: «un effort cohérent et de longues haleines pour susciter ou infléchir des événements dans l’objectif d’influencer les rapports du grand public avec une entreprise, une idée ou un groupe».
Un «boost» grâce au Web
Si l’astroturfing n’a pas été inventé hier, ses capacités d’influence ont été décuplées grâce à l’avènement du Web et des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC). Ainsi, la fin des années 1990 a vu une recrudescence des dépenses liées à l’astroturfing, estimées à quelque 800 millions de dollars par an aux États-Unis. Les TIC ont en effet permis de rapidement implémenter des stratégies d’influence à des coûts plus faibles, et surtout de multiplier les canaux pour le faire (blogs, rémunération d’influenceurs sur Youtube, réseaux sociaux, courriels, etc.). Sans hésiter, parfois, à user de stratagèmes particulièrement élaborés.
Comme l’explique l’historien français de la propagande et des techniques de persuasion David Colon dans un livre récent à ce sujet: «Le plus souvent, l’astroturfing implique la création massive par des algorithmes de faux comptes (bots) sur les réseaux sociaux ou l’usurpation de comptes existants. Ces programmes informatiques générant automatiquement du contenu sont très présents sur Twitter, où ils influencent les tendances: cette “propagande computationnelle” a par exemple beaucoup bénéficié à Donald Trump pendant la campagne présidentielle américaine.»
«Cyberturfing», enjeux et finalités
Mark Leiser, professeur assistant au Center for Law and Digital Technologies de l’université de Leiden, emploie même le terme cyberturfing en référence aux actions entreprises via des plateformes internet. Selon lui, le cyberturfing partage deux caractéristiques avec son équivalent classique, l’astroturfing: la diffusion virale de l’information (qui est encore amplifiée par le Web) et la nature mensongère et manipulatoire de celle-ci.
En 2012, Sophie Boulay a analysé 99 cas d’astroturfing dénoncés dans plus de 500 documents recueillis sur Google. Ses résultats montrent que dans plus de 42% des cas, les moyens de communication choisis pour implémenter les stratégies d’astroturfing utilisent le potentiel des TIC. Selon elle, ces stratégies d’influence ont trois finalités: influencer le développement ou l’implémentation d’un projet de loi, d’un règlement ou d’un vote (enjeu légal); influencer les citoyens (leader d’opinion) qui forment l’opinion publique; et promouvoir un produit ou un service (enjeu marchand).
Souvent, constate-t-elle, «les initiateurs ne sont pas ceux qui orchestrent et/ou exécutent les stratégies. Ils délèguent ces tâches à des intermédiaires. Ceux-ci sont souvent des consultants, des firmes de relations publiques, de lobbying ou de communication marketing. (…) A d’autres occasions, certains individus sont rémunérés pour poser des actions astroturfs, sans qu’ils soient nécessairement liés à une entreprise spécialisée dans ce type de service. Le stratagème le plus récurrent de cette situation est celui où des individus sont rémunérés par des organisations pour participer à des médias sociaux ou des blogues. Ils font la promotion de l’organisation qui les rémunère (…)».
Monsanto, Microsoft et Samsung
Dans le cadre d’une campagne pour redorer son image, par exemple, la firme Monsanto a mandaté une agence de consultant pour fabriquer des emails et créer le «Center for Food and Agricultural Research», un faux institut dont la raison d’être était d’attaquer les critiques de Monsanto. Les «Monsanto Papers» ont aussi révélé comment la firme américaine avait manipulé la science pour dissimuler la toxicité du glyphosate, utilisé dans l’un de ses produits phares.
Certaines entreprises peuvent également utiliser cette technique pour écrire de faux avis sur des sites de vente en ligne, afin de nuire à la réputation d’un produit ou d’une marque concurrente. Un enjeu de taille, lorsqu’on apprend qu’au Royaume-Uni, l’Autorité de la concurrence et des marchés a estimé à 23 milliards de livres par an les revenus influencés par les commentaires en ligne de clients.
Pour l’auteur français Fabrice Epelboin, interrogé par Les Inrocks en 2017: «Le cas le plus célèbre à ce jour est sans doute Samsung, qui, lors de l’arrivée de HTC sur le marché du smartphone, a mis en place une vaste campagne visant à faire croire aux consommateurs que le HTC One avait de nombreux défauts techniques. Samsung s’est payé les services d’étudiants taïwanais chargés de poster leurs déboires imaginaires face au HTC One dans tout un tas de forums de discussions.»
Propagande politique
Mais l’astroturfing peut être utilisé autant par des entreprises que par des groupes politiques ou des Etats. En 2011, par exemple, le journal britannique The Guardian a révélé que l’armée des Etats-Unis faisait développer un programme destiné à manipuler en secret les réseaux sociaux en utilisant de faux profils. Le but visé: influencer les conversations sur internet et répandre de la propagande proaméricaine à l’étranger (au Moyen-Orient notamment). On sait en outre que la Chine (avec sa Water Army de 280'000 fonctionnaires actifs sur les réseaux sociaux), la Russie ou la Corée du Sud utilisent de telles méthodes.
En utilisant délibérément le mensonge, en manipulant les plateformes digitales et en jouant avec les biais cognitifs des êtres humains, l’astroturfing contribue à répandre des Fake News et à saper les fondements du pacte social et démocratique. Il mine également la légitimité des véritables mouvements citoyens. Il apparaît donc urgent d’agir pour en limiter l’utilisation. La ou les solutions retenues ne pourront cependant atteindre véritablement le but visé que si se développe en parallèle une meilleure compréhension de la façon dont les plateformes numériques sont manipulées à des fins de propagande politique ou commerciale. Or, la recherche dans ce domaine est encore lacunaire. Elle est également rendue plus difficile en raison du caractère volontairement occulte des stratégies d’influence utilisées.
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La propagande est l’organe exécutif du gouvernement invisible.» Pour lui, la propagande «moderne», qu’il nomme «relation publique», désigne: «un effort cohérent et de longues haleines pour susciter ou infléchir des événements dans l’objectif d’influencer les rapports du grand public avec une entreprise, une idée ou un groupe».</p> <h3>Un «boost» grâce au Web</h3> <p>Si l’<i>astroturfing</i> n’a pas été inventé hier, ses capacités d’influence ont été décuplées grâce à l’avènement du Web et des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC). Ainsi, la fin des années 1990 a vu une recrudescence des dépenses liées à l’<i>astroturfing</i>, <a href="https://journals.openedition.org/communiquer/487">estimées</a> à quelque 800 millions de dollars par an aux États-Unis. Les TIC ont en effet permis de rapidement implémenter des stratégies d’influence à des coûts plus faibles, et surtout <a href="https://www.researchgate.net/publication/286729041_Online_astroturfing_A_theoretical_perspective">de multiplier les canaux pour le faire</a> (blogs, rémunération d’influenceurs sur Youtube, réseaux sociaux, courriels, etc.). Sans hésiter, parfois, à user de stratagèmes particulièrement élaborés.</p> <p>Comme l’explique l’historien français de la propagande et des techniques de persuasion David Colon <a href="https://www.payot.ch/Detail/propagande-david_colon-9782410015782">dans un livre récent à ce sujet</a>: «Le plus souvent, l’<i>astroturfing</i> implique la création massive par des algorithmes de faux comptes (<i>bots</i>) sur les réseaux sociaux ou l’usurpation de comptes existants. Ces programmes informatiques générant automatiquement du contenu sont très présents sur Twitter, où ils influencent les tendances: cette “propagande computationnelle” a par exemple beaucoup bénéficié à Donald Trump pendant la campagne présidentielle américaine.»</p> <h3>«Cyberturfing», enjeux et finalités</h3> <p>Mark Leiser, professeur assistant au Center for Law and Digital Technologies de l’université de Leiden, <a href="https://www.researchgate.net/publication/325618582_AstroTurfing_'CyberTurfing'_and_other_online_persuasion_campaigns">emploie même</a> le terme <i>cyberturfing</i> en référence aux actions entreprises via des plateformes internet. Selon lui, le <i>cyberturfing</i> partage deux caractéristiques avec son équivalent classique, l’<i>astroturfing</i>: la diffusion virale de l’information (qui est encore amplifiée par le Web) et la nature mensongère et manipulatoire de celle-ci.</p> <p>En 2012, Sophie Boulay a analysé 99 cas d’<i>astroturfing</i> dénoncés dans plus de 500 documents recueillis sur Google. Ses résultats montrent que dans plus de 42% des cas, les moyens de communication choisis pour implémenter les stratégies d’<i>astroturfing</i> utilisent le potentiel des TIC. Selon elle, ces stratégies d’influence ont trois finalités: influencer le développement ou l’implémentation d’un projet de loi, d’un règlement ou d’un vote (enjeu légal); influencer les citoyens (leader d’opinion) qui forment l’opinion publique; et promouvoir un produit ou un service (enjeu marchand).</p> <p>Souvent, <a href="https://journals.openedition.org/communiquer/487">constate-t-elle</a>, «les initiateurs ne sont pas ceux qui orchestrent et/ou exécutent les stratégies. Ils délèguent ces tâches à des intermédiaires. Ceux-ci sont souvent des consultants, des firmes de relations publiques, de lobbying ou de communication marketing. (…) A d’autres occasions, certains individus sont rémunérés pour poser des actions <i>astroturfs</i>, sans qu’ils soient nécessairement liés à une entreprise spécialisée dans ce type de service. Le stratagème le plus récurrent de cette situation est celui où des individus sont rémunérés par des organisations pour participer à des médias sociaux ou des blogues. Ils font la promotion de l’organisation qui les rémunère (…)».</p> <h3>Monsanto, Microsoft et Samsung</h3> <p>Dans le cadre d’une campagne pour redorer son image, par exemple, la firme Monsanto a mandaté une agence de consultant pour fabriquer des emails et créer le «Center for Food and Agricultural Research», <a href="https://www.researchgate.net/publication/325618582_AstroTurfing_'CyberTurfing'_and_other_online_persuasion_campaigns">un faux institut</a> dont la raison d’être était d’attaquer les critiques de Monsanto. Les «Monsanto Papers» <a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2017/10/04/monsanto-papers-desinformation-organisee-autour-du-glyphosate_5195771_3244.html">ont aussi révélé</a> comment la firme américaine avait manipulé la science pour dissimuler la toxicité du glyphosate, utilisé dans l’un de ses produits phares.<i> </i></p> <p>Certaines entreprises peuvent également utiliser cette technique pour écrire de faux avis sur des sites de vente en ligne, afin de nuire à la réputation d’un produit ou d’une marque concurrente. Un enjeu de taille, <a href="https://www.researchgate.net/publication/325618582_AstroTurfing_'CyberTurfing'_and_other_online_persuasion_campaigns">lorsqu’on apprend</a> qu’au Royaume-Uni, l’Autorité de la concurrence et des marchés a estimé à 23 milliards de livres par an les revenus influencés par les commentaires en ligne de clients.</p> <p>Pour l’auteur français Fabrice Epelboin, <a href="https://www.lesinrocks.com/actu/fake-manipulations-reseaux-sociaux-faut-vite-comprendre-quest-lastroturfing-55854-06-02-2017/">interrogé par <em>Les Inrocks</em></a> en 2017: «Le cas le plus célèbre à ce jour est sans doute Samsung, qui, lors de l’arrivée de HTC sur le marché du smartphone, a mis en place une vaste campagne visant à faire croire aux consommateurs que le HTC One avait de nombreux défauts techniques. Samsung s’est payé les services d’étudiants taïwanais chargés de poster leurs déboires imaginaires face au HTC One dans tout un tas de forums de discussions.»</p> <h3>Propagande politique</h3> <p>Mais l’<i>astroturfing</i> peut être utilisé autant par des entreprises que par des groupes politiques ou des Etats. En 2011, par exemple, le journal britannique <i>The Guardian</i> <a href="https://www.theguardian.com/technology/2011/mar/17/us-spy-operation-social-networks">a révélé</a> que l’armée des Etats-Unis faisait développer un programme destiné à manipuler en secret les réseaux sociaux en utilisant de faux profils. Le but visé: influencer les conversations sur internet et répandre de la propagande proaméricaine à l’étranger (au Moyen-Orient notamment). On sait en outre que la Chine (avec <a href="https://www.ft.com/content/b4f27934-944a-11e8-b67b-b8205561c3fe">sa <i>Water Army</i></a> de 280'000 fonctionnaires actifs sur les réseaux sociaux), la Russie ou la Corée du Sud utilisent de telles méthodes.</p> <p>En utilisant délibérément le mensonge, en manipulant les plateformes digitales et en jouant avec les biais cognitifs des êtres humains, l’<i>astroturfing</i> contribue à répandre des <i>Fake News </i>et à saper les fondements du pacte social et démocratique. Il mine également la légitimité des véritables mouvements citoyens. Il apparaît donc urgent d’agir pour en limiter l’utilisation. La ou les solutions retenues ne pourront cependant atteindre véritablement le but visé que si se développe en parallèle une meilleure compréhension de la façon dont les plateformes numériques sont manipulées à des fins de propagande politique ou commerciale. Or, la recherche dans ce domaine est encore lacunaire. 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Fondée en 2018, elle a pour but de perturber le modèle économique des médias propageant de la «désinformation» en ligne, en les privant de financement (concrètement: en avertissant les agences de publicité que ces médias ont une image dangereuse, et qu'il est donc préférable de ne pas signer de contrats publicitaires avec eux). </p> <p>GDI utilise une IA pour scanner le web et dénicher les publications douteuses selon ses critères. L'organisation a été fondée par Clare Melford et Daniel Rogers. Un rapide coup d’œil à leur biographie révèle quels sont les intérêts derrière GDI et les autres outils de suppression des «récits contradictoires». </p> <p>Clare Melford, selon <a href="https://www.weforum.org/people/clare-melford/">sa bio du WEF</a>, «a dirigé la transition du Conseil européen pour les relations internationales (European Council on Foreign Relations), qui faisait partie de la Fondation Open Society de George Soros, vers un statut indépendant». Daniel Rogers a, avant de co-fonder GDI, lancé Terbium Labs (revendue depuis à Deloitte), une startup spécialisée dans la sécurité de l'information et le renseignement sur le dark web. Il a aussi travaillé au sein de <a href="https://en.unesco.org/inclusivepolicylab/user/7798">la «communauté du renseignement américain»</a>. </p> <p>De fait, GDI est ou a été financé par la Fondation Open Society de Soros, le Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (Grande-Bretagne), l'Union européenne, le ministère des Affaires étrangères allemand et Disinfo Cloud (une entité créée par le Département d’Etat américain). En 2022, GDI a publié <a href="https://www.disinformationindex.org/research/2022-10-21-brief-disinformation-risk-in-the-united-states-online-media-market-october-2022/">un rapport</a> sur les médias en ligne aux Etats-Unis. 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De son côté, l'Inde paie ses importations de pétrole russe en dirhams des Emirats arabes unis. Les pays membres du BRICS+ ambitionnent de promouvoir les transactions commerciales dans une devise commune nouvellement établie. Le géant français Total Energies a aussi réalisé <a href="https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/totalenergies-livre-a-la-chine-du-gnl-paye-en-yuans-une-premiere-957227.html">sa première transaction</a> de gaz naturel en yuan en mars 2023. Autant d’indices qui indiquent la fin progressive du dollar en tant que monnaie de référence dans les échanges commerciaux, selon Myret Zaki. La journaliste considère cela comme «une normalisation historique»: «Ce rééquilibrage prendra du temps, car les Etats-Unis utiliseront leur puissance militaire, indiscutablement supérieure, pour maintenir le plus longtemps possible la suprématie du dollar, qui sera donc conservé comme monnaie de référence de manière artificielle (c’est déjà le cas depuis plusieurs années), grâce à la planche à billets.» </p> <p>Les guerres récentes seraient-elles donc liées, de près ou de loin, au maintien de la primauté du dollar, qui a permis jusqu’ici aux États-Unis de soutenir un important déficit commercial et leur a donné une grande latitude pour mener les politiques domestiques et internationales de leur choix? Il est intéressant de considérer les guerres d’Irak (2003), de Lybie (2009) et d’Ukraine (2022) <a href="https://eclaireur.substack.com/p/la-guerre-en-ukraine-cest-la-guerre">sous cet angle</a>, même si les explications sont toujours multifactorielles. </p> <p>Au début des années 2000, Saddam Hussein a annoncé son souhait de vendre les hydrocarbures et le gaz de son pays en euro. Il était le premier à soulever la question de la légitimité du pétrodollar. En 2003, les Etats-Unis ont envahi l’Irak. La coïncidence est troublante. Des politologues comme William Clark, de la Johns Hopkins University, <a href="https://www.letemps.ch/economie/scenario-catastrophe-americain-petrole-se-payait-euros">y ont vu</a> l'une des motivations de la guerre. En 2009, cette explication a été qualifiée <a href="https://foreignpolicy.com/2009/10/07/debunking-the-dumping-the-dollar-conspiracy/">de «conspirationniste»</a> par la très officielle revue américaine <i>Foreign Policy</i>. Reste que le dollar a immédiatement été restauré comme monnaie de transaction du pétrole suite au changement de régime en Irak.</p> <p>En Lybie, Mouammar Kadhafi avait proposé à tout le continent africain de créer une union monétaire panafricaine indépendante du dollar américain et du franc CFA. D’aucuns considèrent le soutien des Etats-Unis à l’invasion française de 2009 comme une réponse au projet monétaire de Kadhafi. Selon un courriel adressé par Sidney Blumenthal à Hillary Clinton, l’intervention de Nicolas Sarkozy en Libye aurait été <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2016/01/11/l-etrange-memo-americain-sur-la-tresorerie-de-kadhafi_4844960_3210.html">en partie motivée</a> par cette décision du dictateur africain.</p> <p><em>Quid</em> de la guerre en Ukraine? Il n’est un secret pour personne que la Russie, puissance énergétique de premier plan, mène le mouvement en faveur d’une dédollarisation des échanges commerciaux. Le gouvernement russe s’est ainsi progressivement <a href="https://photo.capital.fr/vladimir-poutine-se-debarrasse-de-la-dette-americaine-au-profit-de-l-or-voici-pourquoi-31029#alors-que-les-tensions-geopolitiques-font-rage-la-russie-tire-un-trait-sur-la-dette-americaine-535289">débarrassé</a> des bons du Trésor américain qu'il détenait. Dans ses transactions avec la Chine, de grandes quantités de produits énergétiques sont payées en yuan chinois et en rouble russe. Il ne s’agit pas de la cause unique derrière le conflit ukrainien, mais c’est sans doute l’un des facteurs de tensions entre les protagonistes. L’hebdomadaire britannique <i>The Economist</i> a d’ailleurs <a href="https://www.economist.com/briefing/2023/02/18/ukraines-fate-will-determine-the-wests-authority-in-the-world">reconnu</a> que l’issue de la guerre en Ukraine déterminera l’avenir de la suprématie occidentale (<em>i.e.</em> américaine) dans le monde. 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Dans son livre à succès, <em>Principes élémentaires de propagande de guerre: utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède</em> (Labor, 2001), elle synthétise les 10 techniques presque toujours utilisées pour manipuler l’opinion publique. Détaillons quelques-unes de ces techniques.</p> <h3>Le camp adverse est seul responsable de la guerre</h3> <p>Dans chaque guerre, les gouvernements présentent le voisin ou adversaire comme le responsable du conflit, comme l’agresseur. L’objectif est de légitimer devant l’opinion publique l’entrée en guerre, en utilisant l’argument de la riposte à une agression. Pourtant, il est rare qu’on sache clairement, au moment où une guerre éclate, qui est le véritable agresseur. Lors de la guerre du Kosovo (1998-1999), l’OTAN assure par exemple réagir à une campagne de «purification ethnique» des Serbes contre les Albanais. 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Pour obtenir ce consentement, il faut imprimer à la guerre un motif honorable, dissimuler ses véritables raisons d’être sous des principes nobles (aider le peuple ukrainien envahi par l’agresseur russe, par exemple, ou exporter les principes de la démocratie). </p> <p>De l’aveu même de Woodrow Wilson, président des Etats-Unis: «la semence de la guerre dans le monde moderne, c’est la rivalité industrielle et commerciale» (1919). Exemple relativement récent: les bombardements contre la Yougoslavie, en détruisant l’économie socialiste du pays, ont fait place nette aux multinationales qui rêvaient depuis longtemps de s’y installer et d’y faire de bonnes affaires.</p> <h3>L'ennemi commet sciemment des atrocités</h3> <p>Les récits des atrocités commises par l’ennemi constituent un élément essentiel de la propagande de guerre. Pillages, vols, viols, incendies sont monnaie courante lors d’une guerre dans chacun des camps en conflit. Ce qui est spécifique à la propagande de guerre, c’est de faire croire que seul l’ennemi est coutumier du fait, tandis que notre armée est au service de la population et aimée d’elle. Ainsi, en Europe occidentale, il est courant de présenter les soldats américains comme nos sauveurs du nazisme. En 2003, l’historien J. Robert Lilly <a href="https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/la-face-cach%25C3%25A9e-des-gis-9782228930833">évalue</a> pourtant à 17’000 le nombre de viols commis par les GIs sur des femmes britanniques, françaises et allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale. </p> <p>Des atrocités commises à l’encontre d’enfants sont souvent mises en scène, voire inventées de toutes pièces, pour servir la propagande. C’est l’exemple des bébés belges aux mains coupées par les soldats allemands lors de la Première Guerre mondiale, ou des couveuses dans la maternité de Koweït City avant la première guerre d’Irak en 1990. Mais aussi, très récemment, l’affaire des 40 bébés décapités et pendus suite à l’attaque de combattant du Hamas le 7 octobre en Israël, finalement non confirmée. Le 19 octobre, le quotidien <em>Haaretz</em> <a href="https://www.haaretz.com/haaretz-explains/2023-10-19/ty-article-magazine/israels-dead-the-names-of-those-killed-in-hamas-massacres-and-the-israel-hamas-war/0000018b-325c-d450-a3af-7b5cf0210000">publie</a> les noms des victimes de l'attaque du 7 octobre dont les identités ont été confirmées, mais sur les 541 victimes dont l'âge est indiqué, ne figure aucun bébé. </p> <h3>Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause</h3> <p>La propagande comme toute forme de publicité repose sur l’émotion et sa manipulation. Dans cet effort de manipulation, les artistes et intellectuels sont mobilisés et mis à contribution pour diffuser les bobards de guerre de manière convaincante. La Première Guerre mondiale fut un moment fondateur de cette pratique, un grand nombre d’intellectuels prenant fait et cause pour leur nation. Pour citer le pacifiste français Romain Rolland: «Les universités formaient un ministère de l’intelligence domestiquée». Aux Etats- Unis, durant la Seconde Guerre mondiale, le cinéaste Frank Capra participa notamment à l’effort de guerre en produisant des films de propagande. Walt Disney également, contre rémunération. Un véritable effort de guerre culturelle fut entrepris durant la guerre froide, du côté américain comme Soviétique. Heureusement, des intellectuels s’opposent toujours à la guerre. En 2003, 14'000 universitaires, intellectuels et écrivains américains signèrent une pétition d’opposition à la guerre contre l’Irak. Récemment, il semble qu’un moins grand nombre d’intellectuels se disent publiquement en faveur de la paix. Selon Anne Morelli, ils ne sont pas moins nombreux, mais sont lassés de l’inefficacité des actions en faveur de la paix, comme d’ailleurs tous les mouvements populaires pacifistes.</p> <h3>Ceux qui mettent en doute la propagande sont des traitres</h3> <p>Mentionnons encore ce dernier principe, d’une actualité brûlante: au moment d’une guerre, la mise en doute des narratifs officiels est immédiatement considérée comme un manque de patriotisme. Les intellectuels ou personnalités osant le pas de côtés sont rapidement ostracisés et vilipendés dans les grands médias, avec des conséquences parfois importantes sur leur réputation. En 1914-18, pour avoir contredit les accusations d’atrocités portées contre les Allemands, un couple d’instituteurs français du nom de Mayoux fut <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Mayoux">condamné</a> à deux ans de prison et révoqué! Lors de la guerre froide, il était courant d’être accusé de «communiste» en cas de remise en question de la position américaine, en particulier aux Etats-Unis. 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Le pays abrite aussi la base militaire de Camp Bondsteel, l’un des points d’ancrage les plus importants de l’OTAN en Europe. Les Etats-Unis sont aujourd’hui, avec certains pays de l’Union européenne, les principaux soutiens et bailleurs de fonds du Kosovo, dont les structures étatiques souffrent d’une corruption «omniprésente», <a href="https://www.eda.admin.ch/deza/fr/home/pays/kosovo.html/content/dezaprojects/SDC/fr/2012/7F08427/phase2">de l’avis</a> de la Confédération helvétique.</p> <p>En arrivant dans Pristina depuis l’aéroport, je passe devant un bâtiment imposant et flambant neuf: l’ambassade américaine, où siègerait aussi une antenne de la CIA. Quelques centaines de mètres plus loin, le nouveau bâtiment municipal de la ville, visiblement construit au rabais, fait pâle figure en comparaison. Un pan de son mur s’est d’ailleurs récemment écroulé, blessant un habitant. Bill Clinton et George W. Bush disposent respectivement d’un boulevard et d’une rue à leur nom, tandis qu’un buste de Madeleine Albright trône à deux pas de la Banque centrale. Le nom de Tony Blair, grand artisan de l’intervention occidentale lors de la guerre du Kosovo, occupe également une bonne place dans la ville. Les locaux avec qui j’ai discuté – tous très accueillants – reconnaissent volontiers que leur pays est sous la dépendance des puissances occidentales. Mais ils soulignent unanimement préférer cela au despotisme de Belgrade.</p> <h3>Un îlot d'occidentalisation</h3> <p>Si l’existence juridique du Kosovo est fragile, le pays se développe rapidement. A Pristina, vitrine du pays, la présence occidentale s’accompagne d’une modernisation rapide qui ne s’embarrasse pas d’écologie, et dont l’islam local (peu intégriste) s’accommode parfaitement. Hôtels de luxe et immeubles de logements sortent de terre à un rythme soutenu chaque année. De nombreux restaurants proposent une nourriture de grande qualité, au niveau des standards suisses ou français. Tout est fait pour stimuler la consommation, à commencer par l’énorme Mall de la ville, le plus grand des Balkans (plus de 200 commerces), inauguré en 2023. Je note aussi avec étonnement l’absence de journaux imprimés, la presse écrite n’étant accessible qu’en ligne. Ainsi que l’absence de boîtes aux lettres dans les immeubles – il faut régler ses factures via internet et se faire livrer en poste restante.</p> <p>Cette effervescence cache cependant plusieurs problèmes, bien visibles sur place: une forte pollution de l’air due aux rejets de l’usine de charbon située à quelques kilomètres de la ville, des rues jonchées d’ordures, un plan d’aménagement peu cohérent et surtout l’absence ressentie de vie culturelle (reflet, là aussi, de notre modernité). Le musée national – le seul de la ville – est désert et peu entretenu: on y entre comme dans un moulin et les collections intéressent visiblement peu les locaux. La Bibliothèque nationale, datant de l’époque yougoslave, semble encagée dans un grillage de fer. Son architecture, des plus originales, tranche cependant agréablement avec les immeubles alentour. Il y a aussi plusieurs mosquées et une cathédrale très récente et surtout bien vide. Au détour d’une discussion dans un café, un Kosovar détenteur d’un doctorat en sciences politiques me glisse que la ville a été choisie comme capitale justement en raison de son peu d’histoire récente, afin de ne pas froisser les six communautés ethniques du pays. C’est cependant dans ce lieu que parut en 1685 le <i>Cuneus Profetarum</i> (le «Groupe des Prophètes»), premier ouvrage en albanais rédigé par Pjetër Bogdani. 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Entre 1998 et 1999, la guerre opposant l'Armée de libération du Kosovo (l’UÇK, soutenue par l’OTAN) et la Serbie a engendré de nombreuses pertes civiles. Le Fonds pour le droit humanitaire (FHP), une organisation non gouvernementale basée à Belgrade, a établi une liste de 13’472 victimes (dont 9'260 Albanais et 2'488 Serbes). Pour l'ONG Human Rights Watch, les frappes de l'OTAN <a href="https://www.hrw.org/fr/news/2000/02/07/human-rights-watch-publie-le-bilan-des-victimes-civiles-dans-la-guerre-du-kosovo">ont tué</a> environ 500 civils. Après l’intervention de l’OTAN, la population serbe a souvent été réprimée. A Prizren, ville importante sous l’ère ottomane, elle a été chassée à la suite de pogroms en 2004. Cette expulsion s'est accompagnée de l'incendie des églises orthodoxes de la ville ainsi que de la résidence de l'évêque. La cathédrale est depuis protégée par la police du Kosovo.</p> <p>Des troupes de l’OTAN protègent aussi le très beau monastère orthodoxe de Dečani, situé dans le nord du pays, région où vivent quelque 120’000 Serbes. J’ai pu me rendre en voiture dans ce haut lieu de la mémoire nationale serbe, inscrit à l’UNESCO. Dans le magasin du monastère, il est toujours possible de payer en dinars, même si les transactions commerciales dans cette monnaie sont interdites par le gouvernement kosovar depuis le 1<sup>er</sup> février 2024. Les mesures punitives ont été repoussées de peur d’attiser les tensions communautaires. En pratique, de nombreux habitants de ces régions du nord travaillent ou ont travaillé pour des institutions serbes, avec des salaires ou retraites payés en dinars. Belgrade, qui n’a jamais reconnu l’indépendance du Kosovo, y soutient la communauté serbe via des emplois ou des aides financières. Le budget de la Serbie prévoit chaque année environ 120 millions d’euros pour le Kosovo. </p> <h3>Un avenir incertain</h3> <p>Depuis le 1<sup>er</sup> janvier 2024, les Kosovars peuvent aussi voyager sans visa dans l’espace Schengen. Cette mesure, saluée par beaucoup d’observateurs, est une réelle avancée dans la reconnaissance du Kosovo. Mais beaucoup craignent aussi un exode de la population et une pénurie locale de main-d’œuvre. Mon ami, qui vit à Pristina depuis quelques années, observe déjà une diminution visible de la circulation dans la capitale, qu’il met en lien avec cette mesure. Aujourd’hui, bien malin qui pourrait dire de quoi sera fait l’avenir du pays, dont l’existence dépend toujours du bon vouloir de l’Occident (comprendre essentiellement les Etats-Unis). Les 1,9 million d'habitants, à 90% albanophones et musulmans, vivent dans une incertitude diplomatique permanente. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
4 Commentaires
@Gamuret 17.09.2021 | 15h20
«Bonjour !
Pour élargir ce sujet si "révélateur", je vous conseille le livre d'Anne-Cécile Robert "Dernières nouvelles du mensonge" (éditions Lux), qui montre comment le mensonge est structurel, inhérent au type de société dans lequel nous vivons. »
@Eggi 17.09.2021 | 16h56
«Et il y a aussi l'ouvrage de Gérald Bronner "La démocratie des crédules" aux éditions "puf".
A quand un grand mouvement populaire de propagande contre la propagande?...»
@GFTH68 18.09.2021 | 21h55
«Aussi Les Spin Doctors du palais fédéral aux éditions Xenia...»
@jpbzt 23.09.2021 | 08h45
«Bonjour,
Un grand bravo général pour la qualité de vos articles.
Quid d'un atelier organisé par bonpourlatête pour réfléchir sur une réponse au brouillage informationnel ?»