© Nastya Dulhiier via Unsplash
Certainement, comme l’a affirmé en passant Paulina Dalmayer dans son article paru le du 5 août dans BPLT, on n’a pas «le droit de sniffer de la coke à la table du Gran Véfour». Par contre, bien que cela ne soit pas plus légal, il arrive qu’un consommateur pressé et insouciant se fasse un rail sur la table du buffet d’une gare sur le Léman. Nous l’avons vu de nos propres yeux, un samedi soir.
Après une journée fort agréable au bord du lac, une amie me propose de finir une bouteille de blanc assis à une table du buffet de la gare1. Le restaurant est fermé depuis 21h, il est proche de minuit. La table est juste devant l’entrée principale de la gare. Le samedi soir les trains sont bien fréquentés. Un va-et-vient incessant. C’est pour ça que nous sommes là. La variété des passants justifierait à elle seule qu’on s’y intéresse. Des groupes d’ados passent, tous semblables, chacun avec une bière à la main. Des grappes de jeunes femmes chuchotent et rient en passant. Des voyageurs ivres se battent avec les machines pour obtenir des titres de transport. Des voitures attendent l’arrivée des trains: amants ou conjoints? Un homme en costume pousse une grosse valise et se dirige vers une berline électrique. La femme au volant ouvre le coffre, l’homme disparaît derrière la voiture et réapparaît sans veste, déboutonné, avec une bière à la main.
Une chorégraphie bien réglée
Mais ce qui vraiment nous a attiré là est le ballet d’une quinzaine de personnes, dont on a de bonnes raisons de croire qu’elles participent à un trafic de drogue. La chorégraphie est bien réglée. Une partie des hommes restent dans une zone limitée, d’autres tournent. Tous portent au moins une oreillette. Ils attendent, dans une certaine nervosité. Régulièrement des passants les approchent. Echange de coups d’œil aux écrans de téléphone, puis quelques pas ensemble, pour disparaître de la scène. Il ne faut pas passer longtemps dans le périmètre de la gare pour assister à de tels mouvements, observables presque tous les jours, midi et soir. Cela fait des années que ça dure. La population s’en plaint. Même ceux qui ne sont pas contre l’usage de stupéfiants déplorent une situation propice à la vente de produits de mauvaise qualité, disponibles facilement, aussi pour les ados. Ce soir-là, en nous postant juste devant l’entrée de la gare, nous voulions non seulement observer la danse de plus près et plus longtemps, mais – au fond – aussi voir si nous arrivions à gêner la danse elle-même. Jamais nous n'aurions cru que le spectacle allait être aussi étonnant et intéressant, bien au-delà de nos attentes!
La police passe
Une voiture de police passe à vive allure. Les guetteurs sont éveillés et les danseurs détalent. Une deuxième fois les policiers s’arrêtent en gare, appelés pour… arrêter deux jeunes gens, qui ont voyagé sans avoir de billets et ont donné de fausses identités. Pendant les deux heures et demi de notre apéro tardif, aucun représentant des forces de l’ordre en uniforme n’a fait sentir sa présence. On nous a dit que la police fait ce que la politique décide qu’elle doit faire. C’est un principe sain. Reste à la politique de trouver quoi faire. Il faut bien avouer, que malgré des expériences semblables faites ailleurs, la solution n’est pas simple à trouver. Il y a des politiques qui minimisent le problème et vont jusqu’à protéger les personnes directement impliquées dans le trafic, car toutes visiblement issues de l’immigration et certainement pas d’extraction sociale élevée. Il est sûr que ces personnes sont facilement remplaçables, et qu’il est probablement plus efficace de s’attaquer aux flux financiers. D’autres proposent d’installer des caméras de surveillance, ce qui aurait probablement pour seul effet de déplacer le problème ailleurs dans la ville. D’autres encore réfléchissent à l’opportunité d’infiltrer le réseau et ensuite essayer de discuter avec les trafiquants sur comment réduire la gêne occasionnée. Cette solution permettrait de tenir compte des intérêts des milieux aisés, qui bénéficient de ce type de trafic, mais elle requiert une approche de la police qui ne soit pas simplement répressive.
Arrivent Jeannot et Bouchaïb
Vers une heure du matin, s’approche de notre table un jeune gaillard qui a l’air «bien de chez nous». Nous l’invitons à s’asseoir. Il s’appelle Jeannot, et il a l’air fatigué. Il nous raconte qu’il revient d’une fête, qu’il a organisée pour célébrer la fin de l’apprentissage d’un jeune collègue. Il travaille dans le rayon alimentaire d’une grande surface de la Côte vaudoise. Il aimerait bien rentrer se coucher, ce qu’il ne peut pas faire tout de suite, car son ami et collègue de huit ans Bouchaïb est encore avec lui. En fait, nous avions vu arriver le duo une demi-heure plus tôt. Bouchaïb avait approché un danseur, qui lui avait juste fait faire un tour de la place. Puis, il était revenu à la charge. De manière très peu discrète, en faisant des grands signes, il disait quelque chose comme «good quality» et «I have the money». Une femme s’était approchée l’a accompagné à l’intérieur de la gare, avec son interlocuteur. Il en est ressorti quelques minutes après, visiblement content. A son tour, Bouchaïb s’est ensuite approché de notre table. Il parlait beaucoup. De l’amitié qu’il avait pour Jeannot, de son travail, du fait que les clients l’appréciaient beaucoup, de sa femme et de ses enfants, de sa récente conversion à l’Islam. Il n’arrêtait pas de parler. Jeannot intervenait dans son monologue en répétant avec un faux agacement: «cela fait huit ans!»
«Jeannot, passe-moi une carte!»
Nous avons eu du mal à ralentir le débit de Bouchaïb et à le faire s’asseoir à son tour. Sans préavis, il a commencé à mâchouiller une sorte de gros bonbon blanc. Au non expert cela pouvait paraître un gros cachet. C’était en fait le dernier achat de la journée. La gomme ne lâchait pas. Profitant de cette hésitation, nous avons essayé de convaincre Bouchaïb de ne pas poursuivre son plan. Rien n’y a fait. «Cela fait huit ans!»
Et après quelques minutes un petit tas blanc s’est vidé de la boulette sur l’écran du téléphone sorti juste à temps. C’est alors que je me suis dit que ce n’était peut-être pas juste une blague stupide, celle qui expliquait la croissance de la taille des téléphones portables par la nécessité de servir de table de travail. «Jeannot passe-moi une carte!» crie Bouchaïb plusieurs fois. Jeannot obtempère, et voilà quatre lignes prêtes à être sniffées. Les gens continuent à passer à quelques mètres de distance. Nous restons comme hypnotisés. Une voiture de police passe juste au moment où Jeannot aspire sa part à travers un billet de cent francs enroulé. Les trois autres lignes sont pour Bouchaïb. L’heure avance, il doit attraper le dernier train. Nous arrivons à nous détacher de cette scène. Nous n’avons pas rêvé. La seule explication raisonnable de ce que nous avons vécu est que les deux compères étaient des policiers essayant de nous piéger, mais je n’y crois pas vraiment. La réalité dépasse l’imagination, et ce que nous avons vu doit nous interroger. Pourquoi autant de monde cherche-t-il à se droguer aujourd’hui? Notre société n’a-t-elle pas été trop loin, avec la banalisation de la consommation de la cocaïne?
1Pour des raisons évidentes, nous avons changé quelques indications de lieu, ainsi que les prénoms des personnages principaux.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3773, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Se faire un rail au buffet de la gare', 'subtitle' => 'Certainement, comme l’a affirmé en passant Paulina Dalmayer dans son article paru le du 5 août dans BPLT, on n’a pas «le droit de sniffer de la coke à la table du Gran Véfour». Par contre, bien que cela ne soit pas plus légal, il arrive qu’un consommateur pressé et insouciant se fasse un rail sur la table du buffet d’une gare sur le Léman. Nous l’avons vu de nos propres yeux, un samedi soir.', 'subtitle_edition' => 'Certainement, comme l’a affirmé en passant Paulina Dalmayer dans son article paru le du 5 août dans BPLT, on n’a pas «le droit de sniffer de la coke à la table du Gran Véfour». Par contre, bien que cela ne soit pas plus légal, il arrive qu’un consommateur pressé et insouciant se fasse un rail sur la table du buffet d’une gare sur le Léman. Nous l’avons vu de nos propres yeux.', 'content' => '<p>Après une journée fort agréable au bord du lac, une amie me propose de finir une bouteille de blanc assis à une table du buffet de la gare<strong><sup>1</sup></strong>. Le restaurant est fermé depuis 21h, il est proche de minuit. La table est juste devant l’entrée principale de la gare. Le samedi soir les trains sont bien fréquentés. Un va-et-vient incessant. C’est pour ça que nous sommes là. La variété des passants justifierait à elle seule qu’on s’y intéresse. Des groupes d’ados passent, tous semblables, chacun avec une bière à la main. Des grappes de jeunes femmes chuchotent et rient en passant. Des voyageurs ivres se battent avec les machines pour obtenir des titres de transport. Des voitures attendent l’arrivée des trains: amants ou conjoints? Un homme en costume pousse une grosse valise et se dirige vers une berline électrique. La femme au volant ouvre le coffre, l’homme disparaît derrière la voiture et réapparaît sans veste, déboutonné, avec une bière à la main.</p> <h3>Une chorégraphie bien réglée</h3> <p>Mais ce qui vraiment nous a attiré là est le ballet d’une quinzaine de personnes, dont on a de bonnes raisons de croire qu’elles participent à un trafic de drogue. La chorégraphie est bien réglée. Une partie des hommes restent dans une zone limitée, d’autres tournent. Tous portent au moins une oreillette. Ils attendent, dans une certaine nervosité. Régulièrement des passants les approchent. Echange de coups d’œil aux écrans de téléphone, puis quelques pas ensemble, pour disparaître de la scène. Il ne faut pas passer longtemps dans le périmètre de la gare pour assister à de tels mouvements, observables presque tous les jours, midi et soir. Cela fait des années que ça dure. La population s’en plaint. Même ceux qui ne sont pas contre l’usage de stupéfiants déplorent une situation propice à la vente de produits de mauvaise qualité, disponibles facilement, aussi pour les ados. Ce soir-là, en nous postant juste devant l’entrée de la gare, nous voulions non seulement observer la danse de plus près et plus longtemps, mais – au fond – aussi voir si nous arrivions à gêner la danse elle-même. Jamais nous n'aurions cru que le spectacle allait être aussi étonnant et intéressant, bien au-delà de nos attentes!</p> <h3>La police passe</h3> <p>Une voiture de police passe à vive allure. Les guetteurs sont éveillés et les danseurs détalent. Une deuxième fois les policiers s’arrêtent en gare, appelés pour… arrêter deux jeunes gens, qui ont voyagé sans avoir de billets et ont donné de fausses identités. Pendant les deux heures et demi de notre apéro tardif, aucun représentant des forces de l’ordre en uniforme n’a fait sentir sa présence. On nous a dit que la police fait ce que la politique décide qu’elle doit faire. C’est un principe sain. Reste à la politique de trouver quoi faire. Il faut bien avouer, que malgré des expériences semblables faites ailleurs, la solution n’est pas simple à trouver. Il y a des politiques qui minimisent le problème et vont jusqu’à protéger les personnes directement impliquées dans le trafic, car toutes visiblement issues de l’immigration et certainement pas d’extraction sociale élevée. Il est sûr que ces personnes sont facilement remplaçables, et qu’il est probablement plus efficace de s’attaquer aux flux financiers. D’autres proposent d’installer des caméras de surveillance, ce qui aurait probablement pour seul effet de déplacer le problème ailleurs dans la ville. D’autres encore réfléchissent à l’opportunité d’infiltrer le réseau et ensuite essayer de discuter avec les trafiquants sur comment réduire la gêne occasionnée. Cette solution permettrait de tenir compte des intérêts des milieux aisés, qui bénéficient de ce type de trafic, mais elle requiert une approche de la police qui ne soit pas simplement répressive.</p> <h3>Arrivent Jeannot et Bouchaïb</h3> <p>Vers une heure du matin, s’approche de notre table un jeune gaillard qui a l’air «bien de chez nous». Nous l’invitons à s’asseoir. Il s’appelle Jeannot, et il a l’air fatigué. Il nous raconte qu’il revient d’une fête, qu’il a organisée pour célébrer la fin de l’apprentissage d’un jeune collègue. Il travaille dans le rayon alimentaire d’une grande surface de la Côte vaudoise. Il aimerait bien rentrer se coucher, ce qu’il ne peut pas faire tout de suite, car son ami et collègue de huit ans Bouchaïb est encore avec lui. En fait, nous avions vu arriver le duo une demi-heure plus tôt. Bouchaïb avait approché un danseur, qui lui avait juste fait faire un tour de la place. Puis, il était revenu à la charge. De manière très peu discrète, en faisant des grands signes, il disait quelque chose comme «<em>good quality</em>» et «<em>I have the money</em>». Une femme s’était approchée l’a accompagné à l’intérieur de la gare, avec son interlocuteur. Il en est ressorti quelques minutes après, visiblement content. A son tour, Bouchaïb s’est ensuite approché de notre table. Il parlait beaucoup. De l’amitié qu’il avait pour Jeannot, de son travail, du fait que les clients l’appréciaient beaucoup, de sa femme et de ses enfants, de sa récente conversion à l’Islam. Il n’arrêtait pas de parler. Jeannot intervenait dans son monologue en répétant avec un faux agacement: «cela fait huit ans!» </p> <h3>«Jeannot, passe-moi une carte!»</h3> <p>Nous avons eu du mal à ralentir le débit de Bouchaïb et à le faire s’asseoir à son tour. Sans préavis, il a commencé à mâchouiller une sorte de gros bonbon blanc. Au non expert cela pouvait paraître un gros cachet. C’était en fait le dernier achat de la journée. La gomme ne lâchait pas. Profitant de cette hésitation, nous avons essayé de convaincre Bouchaïb de ne pas poursuivre son plan. Rien n’y a fait. «Cela fait huit ans!»</p> <p>Et après quelques minutes un petit tas blanc s’est vidé de la boulette sur l’écran du téléphone sorti juste à temps. C’est alors que je me suis dit que ce n’était peut-être pas juste une blague stupide, celle qui expliquait la croissance de la taille des téléphones portables par la nécessité de servir de table de travail. «Jeannot passe-moi une carte!» crie Bouchaïb plusieurs fois. Jeannot obtempère, et voilà quatre lignes prêtes à être sniffées. Les gens continuent à passer à quelques mètres de distance. Nous restons comme hypnotisés. Une voiture de police passe juste au moment où Jeannot aspire sa part à travers un billet de cent francs enroulé. Les trois autres lignes sont pour Bouchaïb. L’heure avance, il doit attraper le dernier train. Nous arrivons à nous détacher de cette scène. Nous n’avons pas rêvé. La seule explication raisonnable de ce que nous avons vécu est que les deux compères étaient des policiers essayant de nous piéger, mais je n’y crois pas vraiment. La réalité dépasse l’imagination, et ce que nous avons vu doit nous interroger. Pourquoi autant de monde cherche-t-il à se droguer aujourd’hui? Notre société n’a-t-elle pas été trop loin, avec la banalisation de la consommation de la cocaïne?</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Pour des raisons évidentes, nous avons changé quelques indications de lieu, ainsi que les prénoms des personnages principaux. </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'se-faire-un-rail-au-buffet-de-la-gare', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 374, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 12725, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Boas Erez', 'description' => 'Certainement, comme l’a affirmé en passant Paulina Dalmayer dans son article paru le du 5 août dans BPLT, on n’a pas «le droit de sniffer de la coke à la table du Gran Véfour». Par contre, bien que cela ne soit pas plus légal, il arrive qu’un consommateur pressé et insouciant se fasse un rail sur la table du buffet d’une gare sur le Léman. Nous l’avons vu de nos propres yeux, un samedi soir.', 'title' => 'Se faire un rail au buffet de la gare', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3773, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Se faire un rail au buffet de la gare', 'subtitle' => 'Certainement, comme l’a affirmé en passant Paulina Dalmayer dans son article paru le du 5 août dans BPLT, on n’a pas «le droit de sniffer de la coke à la table du Gran Véfour». Par contre, bien que cela ne soit pas plus légal, il arrive qu’un consommateur pressé et insouciant se fasse un rail sur la table du buffet d’une gare sur le Léman. Nous l’avons vu de nos propres yeux, un samedi soir.', 'subtitle_edition' => 'Certainement, comme l’a affirmé en passant Paulina Dalmayer dans son article paru le du 5 août dans BPLT, on n’a pas «le droit de sniffer de la coke à la table du Gran Véfour». Par contre, bien que cela ne soit pas plus légal, il arrive qu’un consommateur pressé et insouciant se fasse un rail sur la table du buffet d’une gare sur le Léman. Nous l’avons vu de nos propres yeux.', 'content' => '<p>Après une journée fort agréable au bord du lac, une amie me propose de finir une bouteille de blanc assis à une table du buffet de la gare<strong><sup>1</sup></strong>. Le restaurant est fermé depuis 21h, il est proche de minuit. La table est juste devant l’entrée principale de la gare. Le samedi soir les trains sont bien fréquentés. Un va-et-vient incessant. C’est pour ça que nous sommes là. La variété des passants justifierait à elle seule qu’on s’y intéresse. Des groupes d’ados passent, tous semblables, chacun avec une bière à la main. Des grappes de jeunes femmes chuchotent et rient en passant. Des voyageurs ivres se battent avec les machines pour obtenir des titres de transport. Des voitures attendent l’arrivée des trains: amants ou conjoints? Un homme en costume pousse une grosse valise et se dirige vers une berline électrique. La femme au volant ouvre le coffre, l’homme disparaît derrière la voiture et réapparaît sans veste, déboutonné, avec une bière à la main.</p> <h3>Une chorégraphie bien réglée</h3> <p>Mais ce qui vraiment nous a attiré là est le ballet d’une quinzaine de personnes, dont on a de bonnes raisons de croire qu’elles participent à un trafic de drogue. La chorégraphie est bien réglée. Une partie des hommes restent dans une zone limitée, d’autres tournent. Tous portent au moins une oreillette. Ils attendent, dans une certaine nervosité. Régulièrement des passants les approchent. Echange de coups d’œil aux écrans de téléphone, puis quelques pas ensemble, pour disparaître de la scène. Il ne faut pas passer longtemps dans le périmètre de la gare pour assister à de tels mouvements, observables presque tous les jours, midi et soir. Cela fait des années que ça dure. La population s’en plaint. Même ceux qui ne sont pas contre l’usage de stupéfiants déplorent une situation propice à la vente de produits de mauvaise qualité, disponibles facilement, aussi pour les ados. Ce soir-là, en nous postant juste devant l’entrée de la gare, nous voulions non seulement observer la danse de plus près et plus longtemps, mais – au fond – aussi voir si nous arrivions à gêner la danse elle-même. Jamais nous n'aurions cru que le spectacle allait être aussi étonnant et intéressant, bien au-delà de nos attentes!</p> <h3>La police passe</h3> <p>Une voiture de police passe à vive allure. Les guetteurs sont éveillés et les danseurs détalent. Une deuxième fois les policiers s’arrêtent en gare, appelés pour… arrêter deux jeunes gens, qui ont voyagé sans avoir de billets et ont donné de fausses identités. Pendant les deux heures et demi de notre apéro tardif, aucun représentant des forces de l’ordre en uniforme n’a fait sentir sa présence. On nous a dit que la police fait ce que la politique décide qu’elle doit faire. C’est un principe sain. Reste à la politique de trouver quoi faire. Il faut bien avouer, que malgré des expériences semblables faites ailleurs, la solution n’est pas simple à trouver. Il y a des politiques qui minimisent le problème et vont jusqu’à protéger les personnes directement impliquées dans le trafic, car toutes visiblement issues de l’immigration et certainement pas d’extraction sociale élevée. Il est sûr que ces personnes sont facilement remplaçables, et qu’il est probablement plus efficace de s’attaquer aux flux financiers. D’autres proposent d’installer des caméras de surveillance, ce qui aurait probablement pour seul effet de déplacer le problème ailleurs dans la ville. D’autres encore réfléchissent à l’opportunité d’infiltrer le réseau et ensuite essayer de discuter avec les trafiquants sur comment réduire la gêne occasionnée. Cette solution permettrait de tenir compte des intérêts des milieux aisés, qui bénéficient de ce type de trafic, mais elle requiert une approche de la police qui ne soit pas simplement répressive.</p> <h3>Arrivent Jeannot et Bouchaïb</h3> <p>Vers une heure du matin, s’approche de notre table un jeune gaillard qui a l’air «bien de chez nous». Nous l’invitons à s’asseoir. Il s’appelle Jeannot, et il a l’air fatigué. Il nous raconte qu’il revient d’une fête, qu’il a organisée pour célébrer la fin de l’apprentissage d’un jeune collègue. Il travaille dans le rayon alimentaire d’une grande surface de la Côte vaudoise. Il aimerait bien rentrer se coucher, ce qu’il ne peut pas faire tout de suite, car son ami et collègue de huit ans Bouchaïb est encore avec lui. En fait, nous avions vu arriver le duo une demi-heure plus tôt. Bouchaïb avait approché un danseur, qui lui avait juste fait faire un tour de la place. Puis, il était revenu à la charge. De manière très peu discrète, en faisant des grands signes, il disait quelque chose comme «<em>good quality</em>» et «<em>I have the money</em>». Une femme s’était approchée l’a accompagné à l’intérieur de la gare, avec son interlocuteur. Il en est ressorti quelques minutes après, visiblement content. A son tour, Bouchaïb s’est ensuite approché de notre table. Il parlait beaucoup. De l’amitié qu’il avait pour Jeannot, de son travail, du fait que les clients l’appréciaient beaucoup, de sa femme et de ses enfants, de sa récente conversion à l’Islam. Il n’arrêtait pas de parler. Jeannot intervenait dans son monologue en répétant avec un faux agacement: «cela fait huit ans!» </p> <h3>«Jeannot, passe-moi une carte!»</h3> <p>Nous avons eu du mal à ralentir le débit de Bouchaïb et à le faire s’asseoir à son tour. Sans préavis, il a commencé à mâchouiller une sorte de gros bonbon blanc. Au non expert cela pouvait paraître un gros cachet. C’était en fait le dernier achat de la journée. La gomme ne lâchait pas. Profitant de cette hésitation, nous avons essayé de convaincre Bouchaïb de ne pas poursuivre son plan. Rien n’y a fait. «Cela fait huit ans!»</p> <p>Et après quelques minutes un petit tas blanc s’est vidé de la boulette sur l’écran du téléphone sorti juste à temps. C’est alors que je me suis dit que ce n’était peut-être pas juste une blague stupide, celle qui expliquait la croissance de la taille des téléphones portables par la nécessité de servir de table de travail. «Jeannot passe-moi une carte!» crie Bouchaïb plusieurs fois. Jeannot obtempère, et voilà quatre lignes prêtes à être sniffées. Les gens continuent à passer à quelques mètres de distance. Nous restons comme hypnotisés. Une voiture de police passe juste au moment où Jeannot aspire sa part à travers un billet de cent francs enroulé. Les trois autres lignes sont pour Bouchaïb. L’heure avance, il doit attraper le dernier train. Nous arrivons à nous détacher de cette scène. Nous n’avons pas rêvé. La seule explication raisonnable de ce que nous avons vécu est que les deux compères étaient des policiers essayant de nous piéger, mais je n’y crois pas vraiment. La réalité dépasse l’imagination, et ce que nous avons vu doit nous interroger. Pourquoi autant de monde cherche-t-il à se droguer aujourd’hui? Notre société n’a-t-elle pas été trop loin, avec la banalisation de la consommation de la cocaïne?</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Pour des raisons évidentes, nous avons changé quelques indications de lieu, ainsi que les prénoms des personnages principaux. </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'se-faire-un-rail-au-buffet-de-la-gare', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 374, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 12725, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4896, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L'appel des paysans suisses', 'subtitle' => 'Voilà, on ne les entend presque plus, les paysans. L’agitation semble finie. Est-ce parce que leurs revendications ont été entendues? Non, ce sont juste les contre-feux et les demi-mesures des appareils politiques et syndicaux qui ont montré leurs effets et ont réussi à calmer la grogne. ', 'subtitle_edition' => 'Voilà, on ne les entend presque plus, les paysans. L’agitation semble finie. Est-ce parce que leurs revendications ont été entendues? Non, ce sont juste les contre-feux et les demi-mesures des appareils politiques et syndicaux qui ont montré leurs effets et ont réussi à calmer la grogne. ', 'content' => '<p>De fait, plusieurs problèmes de notre système agroalimentaire restent sans réponse et devraient être débattus rapidement, sinon le répit de la révolte ne sera que momentané.</p> <h3>Les raisons de la colère</h3> <p>Le grand public entretien une vision faussée de la paysannerie, qui va d’images romantiques, à des images un tantinet méprisantes. Vu que les paysans dépendent de manière importante de paiements directs, certains les considèrent comme des sortes de fonctionnaires à leur service. Ainsi, si ces citadins pensent qu’il faut faire place au loup dans les montagnes au loin, les paysans n’ont qu’à s’exécuter. D’autres considèrent les paysans comme des paysagistes, ou pensent qu’ils sont carrément inutiles vu que la Suisse aurait les moyens d’acheter à l’étranger ce dont sa population a besoin. Ceux qui ne les connaissent pas peuvent avoir été surpris ou dérangés par les manifestations que les paysans ont organisées depuis le début de l’année.</p> <p>Lorsqu’ils ont commencé à manifester ils ont simplement retourné des panneaux à l’entrée de villages, pour dire que le monde marche sur la tête. Plus tard ils se sont réunis autour de feux avec leurs tracteurs, et ont explicité leur appel, leur SOS. Au dire des organisateurs les manifestations avaient pour objectif de rompre l’isolement, demander une plus grande reconnaissance, et rassembler afin de souder une profession traditionnellement morcelée, ainsi qu’établir un dialogue avec la population. Il s’est donc agi d’un appel pour attirer l’attention sur une situation ressentie comme difficile. Ce n’était pas une plainte, ni une demande de moyens. Cet appel quelque peu vague laisse transparaître un malaise profond, que les revendications plus précises, transmises au Conseil fédéral et à quatre détaillants, ne capturent pas complètement, même si elles ont été soutenues par 65'000 signatures récoltées en seulement 15 jours. L’appel demande une réflexion d’ensemble pour une refonte du système. Outre la reconnaissance pour le travail et les efforts accomplis, notamment pour l’environnement, les revendications portent sur les revenus, et dénoncent le poids du travail administratif. </p> <h3>Le système agroalimentaire suisse</h3> <p>De fait, même si les paysans ne représentent qu’environ 3% de la population active (soit environ 200'000 personnes), pour répondre à leurs inquiétudes il faut considérer le système agroalimentaire dans son ensemble. Le système suisse n’est pas très différent des autres systèmes agroalimentaires, par exemple européens. Dans ces systèmes aussi l’agriculture est très contrôlée par une réglementation serrée et des paiements nécessaires pour assurer la viabilité de la plupart des exploitations. Partout, le besoin d’avoir une approche de plus en plus soutenable en matière d'environnement est source de tensions. Malgré leur adhésion aux principes du libre marché, les pays exercent des contrôles aux douanes et pratiquent par exemple des tarifs préférentiels pour le gasoil agricole. Une caractéristique importante de notre système est le droit foncier rural, qui a jusqu’ici contribué à éviter une trop grande concentration des exploitations agricoles et à faire en sorte que les propriétaires des terres agricoles soient les agriculteurs eux-mêmes.</p> <p>On peut dire que le système suisse fonctionne convenablement, tout en exerçant une grande pression sur les paysans. Le système est efficace: la production agricole indigène couvre près de la moitié de le demande intérieure. Ceci est remarquable dans la mesure où la population suisse n’est pas obligée de consommer des produits nationaux, qui sont souvent plus chers que les produits étrangers. Rappelons que même avec le Plan Wahlen lancé pendant la Deuxième Guerre mondiale le taux d’auto-ravitaillement n’a pas dépassé 60%. De plus, le système est efficient: depuis les années 1960, la productivité du travail agricole a beaucoup augmenté et même davantage que dans d’autres secteurs de l’économie. Ainsi par exemple de nos jours dans une ferme certifiée bio la traite d’une centaine de vaches ne nécessite presqu’aucune intervention humaine, vu qu’elle peut être assurée par un robot. </p> <p>Il y a pourtant un revers à cette <i>success story</i>. Le taux de suicides est plus élevé dans le monde agricole, la solitude y est plus répandue, et les conditions de travail y sont très contraignantes. C’est un monde soumis à de nombreuses tensions. La réglementation changeante, les nombreux contrôles, les relations difficiles avec la grande distribution ajoutent de la pression à un travail déjà largement dépendant des conditions météorologiques et des aléas liés au vivant. Les difficultés ne sont pas les mêmes pour tout le monde, mais le système doit davantage ménager tous ses acteurs de base.</p> <h3>Demi-mesures et contre-feux</h3> <p>La politique et les organisations agricoles ont bien sûr réagi afin d’éviter une escalade des manifestations. Il fallait que les paysans se rangent. Le président de l’Union suisse des paysans s’est inquiété pour l’image des agriculteurs. Une conseillère d’Etat a donc promis de réduire d’un tiers la charge administrative pour les paysans de son canton. Dans un autre canton des aides pour les vignerons ont été décidées. Au niveau fédéral des gestes ont été faits pour les producteurs de lait, et le Conseiller fédéral Parmelin a reçu les paysans en colère. Par ailleurs, le secteur agricole a été préservé dans le cadre du récent accord de libre-échange signé avec l’Inde, et malgré que cela aille à l’encontre des engagements pris pour le réduire les émissions de CO<sub>2</sub>, le prix du gasoil agricole n’a pas été augmenté. Rien ne semble pourtant avoir bougé sur le front des marges de la grande distribution, qui restent très importantes et peu transparentes. En somme, le système actuel n’a pas été remis en question, en tout cas pas avec l’intérêt des paysans en tête. Il y a plutôt eu des tentatives de récupération politique de la grogne, et l’allumage de quelques contre-feux. Ainsi, les agrariens ont joué sur l’ambiguïté de leur appellation, et certains libéraux en ont profité pour proposer de libéraliser davantage la production agricole. Certains ont joué les paysans contre les écologistes, laissant croire que les déboires des premiers sont causés par des exigences exagérées des seconds. (Ces manœuvres ont été plus explicites au niveau de l’Union européenne.) Parmi les contre-feux on peut compter la publication d’un rapport du Conseil fédéral sur le revenu des familles paysannes, qui fait suite à une commande du Parlement datant de 2021. Le rapport se veut rassurant, et indique une évolution positive des revenus au cours de ces dernières années, bien qu’il y ait des situations très disparates. De manière analogue il y a eu ceux qui ont souligné que les paysans se sont rendus à leur rencontres nocturnes avec des tracteurs dernier cri, sous-entendant par là que les moyens ne doivent donc pas leur manquer…</p> <h3>Comment répondre à l'appel?</h3> <p>Il ne suffit pas de simplement essayer de préserver l’actuel en l’ajustant quelque peu. Il faut affronter les questions de fond. Les agriculteurs déplorent une perte de sens et de respect. Il se sentent incompris, bien que – comme cela a été rappelé lors des manifestations – derrière ce que nous avons dans notre assiette il y a toujours un paysan. La multiplication des initiatives populaires de ces dernières années – pour une eau potable propre, contre les pesticides de synthèse, sur l’élevage intensif, pour la biodiversité, etc. – pousse la population à mettre en question les pratiques paysannes, et à méconnaître les efforts fournis pour améliorer les conditions d’élevage, la qualité des produits, et la préservation de l’environnement. La consommation de produits transformés change les produits agricoles en matières premières. Vu qu’il suffit d’ajouter de l’eau à des flocons pour obtenir une purée de pommes de terre, où est le lait? Les habitudes alimentaires imposent des règles et standards toujours plus stricts, de la taille des côtes de bœuf à la forme des pommes. </p> <p>Il faudrait donc agir sur deux fronts. L’un est celui promu au niveau planétaire par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à savoir prendre en compte les coûts cachés de notre système agroalimentaire. Ceci permettrait en particulier de justifier clairement la nécessité de tenir compte de l’impact environnemental de l’agriculture. L’autre est celui du clivage ville-campagne, qui dans notre pays, où trois-quarts de la population vit dans des agglomérations urbaines, est particulièrement marqué. Il est important de le dépasser pour faire que paysans et consommateurs se comprennent davantage, et travaillent ensemble pour promouvoir un système agroalimentaire plus responsable, qui permette à tous de bénéficier d’une alimentation saine.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-appel-des-paysans-suisses', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 24, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12725, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4797, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Assez de rustines: la santé, parlons-en vraiment!', 'subtitle' => 'Le Parlement a mis quatorze ans pour revoir la répartition des coûts des soins entre Cantons et caisses maladie (EFAS), et ainsi corriger une énième fois la Loi sur l’assurance maladie (LAMal). Les syndicats ont lancé un référendum pour contrer cette réforme. En juin, le peuple devra se prononcer sur deux initiatives pour mettre un frein aux coûts de la santé, et pour alléger les primes des assurances maladie. Malheureusement, quoi qu’il sorte des urnes, rien de fondamental ne va changer. Pour avoir une idée de ce qu’il serait plus utile de faire, nous avons parlé avec la Professeure Stéfanie Monod, depuis longtemps engagée auprès des patients et dans les administrations pour faire mieux marcher le système.', 'subtitle_edition' => 'En juin, le peuple devra se prononcer sur deux initiatives pour mettre un frein aux coûts de la santé, et alléger les primes des assurances maladie. Malheureusement, quoi qu’il sorte des urnes, rien de fondamental ne va changer. Pour avoir une idée de ce qu’il serait plus utile de faire, nous nous sommes entretenus avec la professeure Stéfanie Monod, depuis longtemps engagée auprès des patients et dans les administrations pour faire mieux marcher le système.', 'content' => '<p><strong>Boas Erez</strong>: <strong>On a l’impression de toucher aux limites du cadre fixé en 1994 avec la LAMal. Dans votre dernier livre<sup>1</sup> vous dites que les réformes proposées depuis cette date sont des «sparadraps sur une jambe en bois». Ce n’est pas très académique!</strong></p> <p><strong>Stéfanie Monod<sup>2</sup></strong>: En effet, mais j’ai senti le besoin de laisser sortir ma frustration. Cela fait des années que je me bats auprès des patients et dans les administrations pour répondre aux besoins des individus, et pour faire mieux marcher le système, et je suis arrivée à la conviction qu’il faut revoir les bases de notre système de santé. Sans une nouvelle vision, le reste est marginal. Or, il n’y a pas de lieux pour mener un débat de fond. Le Parlement discute dans le cadre de la LAMal, et les partenaires tarifaires discutent de … tarifs. Ainsi, EFAS aura un grand coût pour son implémentation et accouchera d’une souris, et la révision des tarifs qui se profile avec le Tardoc ne nous sortira pas du financement à l’acte. Ce genre de réformes complexifient le système, et réduisent encore sa lisibilité!</p> <p><strong>Comment changer les bases du système de santé de manière consensuelle?</strong></p> <p>Pour commencer il faut être prêts à rompre avec ce que Alain Berset avait appelé le cartel du silence, et dire par exemple que notre système ne s’occupe pas de santé, mais plutôt de soins; puis souligner que le système est faussement démocratique; et qu’il faudrait revenir à une Médecine avec un M majuscule, une Médecine humaniste qui ne soit pas uniquement centrée sur la technologie et sur la prestation. Ce serait déjà un bon début!</p> <p><strong>Reprenons, si vous le voulez-bien, ces différents points.</strong></p> <p>Notre système est centré sur les soins aux malades et la réparation de la santé, mais pas sur la production de la santé. Notre santé est pourtant déterminée par bien d’autres facteurs que les traitements médicaux et les médicaments, et on oublie trop souvent l’importance des déterminants sociaux et environnementaux. Cela s’est vu avec la gestion du Covid-19. En fait notre société produit des malades d’un côté et on rame pour les guérir de l’autre. Pour certains, ce marché des soins rapporte beaucoup et la maladie contribue au PIB. Mais c’est mal apprécier la situation, car une société ne fonctionne plus si sa population est malade.</p> <p>Actuellement, notre système d’assurance sociale se concentre, non plus sur le financement de soins, mais sur celui de prestations qui figurent dans un catalogue, et ceux qui détiennent les clés du catalogue n’ont pas intérêt à le faire évoluer ou accueillir d’autres prestataires dans le jeu. Le système est donc figé et le rôle de l’Etat malheureusement peu clair. La Confédération n’a pas de compétence générale en matière de santé, et n'est tentée d’intervenir que quand les autres acteurs ne s’entendent pas. Les Cantons, qui devraient en principe être souverains pour la gestion de leur système de santé, sont dans des rôles multiples: ils sont propriétaires d’hôpitaux, planificateurs, financeurs, et subventionneurs de primes, tout ceci dans un cadre LAMal fédéral auquel il ne peuvent déroger. Cette fausse souveraineté ne leur permet pas d’avoir le recul nécessaire pour défendre une vision cohérente et réellement modeler leur système de santé.</p> <hr /> <h3 style="text-align: center;"><em>«On ne peut pas uniquement prôner la responsabilité des individus et la liberté économique, comme c’est le cas actuellement.»</em></h3> <hr /> <p>Ainsi, notre système est faussement démocratique. La machine tourne, mais le système est bloqué et sans réels contrôles démocratiques. Plus de 50 milliards issus de nos poches, sans compter les contributions étatiques via nos impôts, circulent chaque année dans le système sans arbitrages sur l’allocation des ressources! S’il s’agissait de nos impôts les parlements en débattraient. </p> <p><strong>Laissons en suspens la question du retour à une médecine humaniste. Comment pourrions-nous procéder afin de corriger ces défauts?</strong></p> <p>C’est à la fois simple et compliqué. Il faudrait intervenir à plusieurs niveaux. Il faudrait inscrire dans la Constitution que la santé est une tâche publique et que l’Etat fédéral a une responsabilité en matière de santé. On ne peut pas uniquement prôner la responsabilité des individus et la liberté économique, comme c’est le cas actuellement. Seulement l’Etat peut espérer contrôler la teneur en sucre ou l’excès de graisses dans notre alimentation, de même que veiller sur la consommation de tabac et autres nuisibles pour la santé.</p> <p>La Confédération et les Cantons devraient aussi repenser la coordination de leurs actions, sans arriver pour autant à un pur fédéralisme d’exécution. La Confédération pourrait s’occuper de la planification hospitalière, des soins très spécialisés, de la convergence des systèmes d’information, ainsi que de la gestion des risques environnementaux comme la pollution. Les Cantons garderaient la main sur la prévention, l’accès aux soins, les soins de longue durée, et les dispositifs communautaires autour des médecins de famille.</p> <p>Dans mon livre je propose la tenue d’états généraux de la santé. Il faudrait que le Département fédéral de l’intérieur et la Conférence des directeurs de santé définissent ensemble une vision santé et une stratégie de réponse aux enjeux actuels du système de santé. L’initiative du Centre qui sera en votation le 9 juin propose bien que les Cantons et la Confédération discutent des coûts du système, mais sans dire la direction vers laquelle on veut aller. Il faudrait aussi plus de participation citoyenne. Pas de simples assemblées citoyennes hors-sol. Il faut éviter un exercice alibi et organiser un large débat, impulsé par les médias et les associations de consommateurs et de patients, qu’il faudrait financer. En parallèle, il faudrait créer une instance indépendante qui puisse disposer de toutes les données nécessaires pour informer le politique dans ses décisions. Pour terminer, il faudrait que les acteurs-clés du système et les parlementaires s’engagent à être force de proposition, et à être liés par une charte d’engagement. Nous devrions aussi changer notre imaginaire, en sortant par exemple de la toute-puissance de l’hôpital.</p> <p><strong>Qu’entendez-vous par toute-puissance de l’hôpital?</strong></p> <p>D’après mon expérience, pour la population et pour les administrations il y a l’hôpital et puis le reste. On le voit dans les batailles menées par les communes pour garder les hôpitaux sur leurs territoires. Ceci explique en partie le fait qu’il y a encore trop d’hospitalisations en Suisse. L’hôpital est important, mais ça devrait se jouer davantage dans la communauté, avec les soins à domicile, les EMS, la médecine de premier recours. Il nous manque des institutions communautaires interprofessionnelles. Lorsque j’ai été à la Direction de la santé vaudoise nous avons essayé de voir comment éviter le recours à l’hôpital pour assurer une meilleure qualité des soins, et pour éviter l’engorgement des urgences. Nous avons par exemple conçu des plateformes de coordination des soins, et des organisations régionales, mais nous n’avons pas eu le temps politique d’aller jusqu’au bout de ces réformes.</p> <hr /> <h3 style="text-align: center;"><em>«Réaliser un nouveau cadre pour la santé n'est pas étatiser»</em></h3> <hr /> <p><strong>Je perçois dans vos propos une fibre étatiste.</strong></p> <p>Je lance un appel au politique. Ce serait un vœu pieux de penser que sans une vision politique claire les acteurs-clés seraient capables de repenser le fonctionnement global du système, de réarticuler les besoins de promotion de santé et de soins, de réajuster les structures tarifaires au profit des généralistes et des soins infirmiers, et de revaloriser la Médecine humaniste. Surtout que cela va comporter la re-discussion de certains privilèges historiques. Réaliser un nouveau cadre légal pour la santé n’est pas étatiser. Mais la loi ne peut pas tout. Mon activité de médecin m’a enseigné la solidarité, le respect de l’humain, et la compassion. Il faut déconstruire le pouvoir médical tel qu’il s’est érigé et le ramener vers plus d’humilité. Il y a actuellement une perte de sens chez les professionnels. Les médecins et les soignants en général sont écartelés entre des contraintes administratives et le besoin de temps pour les soins. C’est criant en particulier dans les hôpitaux qui sont devenus des industries pénétrées par tout un vocabulaire économique. Il faudrait repenser l’éducation des soignants en soulignant la communauté de destin entre professionnels de santé et patient, pour que cette vision humaniste se réalise.</p> <p><strong>Quelles seront les prochaines étapes pour vous?</strong></p> <p>D’ici peu sortira un rapport de Unisanté réalisé sous mandat de l’Académie des sciences médicales, qui élabore les idées de réformes légales que j’ai exposées. Ce sera un travail scientifique. Puis en juin est attendue une prise de position plus offensive de l’Académie elle-même, qui contiendra notre rapport en annexe. Nous, experts, aurons alors fait notre part du travail. La population devrait revendiquer une prise de position de l’Etat démocratique: elle est attendue. Les politiques ont besoin d’un engagement citoyen. L’avenir de la santé et des soins est dans la communauté.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup><i>Crise du système de santé: Cantons et Confédération, il est encore temps!</i> Kraft, n°2, Georg Editeur, 2023.</h4> <h4><sup>2</sup>Stéfanie Monod est Professeure titulaire à l’Université de Lausanne-Unisanté, où elle co-dirige, comme médecin cheffe, le Département épidémiologie et système de santé. Elle a travaillé une vingtaine d’années au CHUV, en gériatrie et au développement des soins des personnes âgées dans la communauté. De 2014 à 2021 elle a été Directrice générale de la santé du Canton de Vaud. </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'assez-de-rustines-la-sante-parlons-en-vraiment', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 59, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12725, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4776, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'AVS13: la «NZZ» a perdu toute retenue', 'subtitle' => 'Le 3 mars on vote sur l’initiative de l’Union syndicale suisse (USS) qui propose d’introduire une treizième rente AVS (AVS13). Les quotidiens donnent justement beaucoup de place à la discussion sur cet enjeu de taille. La «Neue Zürcher Zeitung» (NZZ) va plus loin et prend position. Depuis trois mois, sans relâche le quotidien donne la parole à ceux qui pensent qu’un «oui» à AVS13 serait une tragédie. Pire, il soutient directement cette position, ce qui est à la fois inutile et éthiquement discutable.', 'subtitle_edition' => 'Le 3 mars on vote sur l’initiative de l’Union syndicale suisse (USS) qui propose d’introduire une treizième rente AVS (AVS13). Les quotidiens donnent justement beaucoup de place à la discussion sur cet enjeu de taille. La «Neue Zürcher Zeitung» (NZZ) va plus loin et prend position. Depuis trois mois, sans relâche le quotidien donne la parole à ceux qui pensent qu’un «oui» à AVS13 serait une tragédie. Pire, il soutient directement cette position, ce qui est à la fois inutile et éthiquement discutable.', 'content' => '<p>L’objet de AVS13 est clair. Ses promoteurs mettent en avant la situation déplorable d’une partie de la population âgée, et la possibilité de trouver un financement suffisant pour la nouvelle rente. L’essentiel du bloc appelé bourgeois s’y oppose, en arguant qu’une treizième rente coûtera trop cher, et en dénonçant le «principe de l’arrosoir», à savoir que tout le monde touchera cette rente, même ceux qui n’en auront pas besoin. N’entrons pas dans le détail de ces arguments. Rappelons seulement que le principe de l’arrosoir est à la base du fonctionnement de l’AVS: tout le monde paie, et tout le monde a droit à une rente. Sauf que les cotisations sont fonction des revenus, et donc les riches paient plus qu’ils ne reçoivent. Ce sera aussi le cas pour la treizième rente, d’autant plus si celle-ci était financée par une (petite) augmentation des contributions salariales.</p> <h3>Tragique de répétition</h3> <p>Une fois ces arguments développés que peut-on faire d’autre? On peut les répéter souvent! C’est ce qu’a fait la <em>NZZ</em> depuis trois mois, au cours desquels elle a consacré non moins d’une quarantaine d’articles à contrer l’initiative. Fin novembre 2023, elle annonce la couleur avec un article intitulé «La 13ème rente ne résout aucun problème de la prévoyance vieillesse». Début décembre, le quotidien zurichois rappelle que la 13ème rente est déjà versée au Liechtenstein, mais ne perd pas l’occasion de la comparer à un cadeau de Noël. Deux jours après, un point de vue extérieur (!) explique pourquoi le principe de l’arrosoir est anti-social, et quelques numéros plus tard ce principe est à nouveau critiqué en relation avec une décision du Conseil national, qui venait de voter à l’unanimité l’augmentation des rentes des personnes âgées «dans le besoin» (guillemets repris du texte).</p> <p>Juste après Noël, la Conseillère fédérale libérale Karin Keller-Sutter explique dans une interview que contrairement à l’augmentation du budget de l’armée, AVS13 porterait à une hausse des impôts. Dans la première édition dominicale de l’année 2024 apparaît un nouveau thème: si AVS13 passe, ce seraient encore plus de milliards qui partiront à l’étranger au profit des 800'000 retraités suisses expatriés. Cette édition contient aussi une interview du socialiste Pierre-Yves Maillard, qui en tant que président de l’USS est considéré par beaucoup comme le principal défenseur de l’initiative. Les expatriés sont présentés comme des profiteurs, et les questions posées à Maillard sont peu complaisantes. Le lendemain on affirme que AVS13 menace le pouvoir d’achat des jeunes, et on fait appel à l’UDC pour qu’elle entreprenne le combat contre AVS13. Il se trouve que des sections locales du parti ont décidé de soutenir l’initiative. Encore la même semaine un titre insinue hypocrisie et mensonge dans les discours tenus sur la prévoyance vieillesse. On le voit, cette déferlante d’articles sur AVS13 loin d’avoir un objectif (seulement) pédagogique vise aussi à convaincre le lecteur de l’imminence d’une tragédie.</p> <h3>Une argumentation douteuse</h3> <p>Le 12 janvier une petite colonne dans la rubrique «Suisse» rapporte une conversation entre quatre seniors, réellement entendue dans la première classe d’un train. L’échange s’ouvre avec une première dame qui se félicite de son achat d’un abonnement général de première classe, qu’elle a utilisé la veille pour faire l’aller-retour dans la journée au sud des Alpes pour déjeuner. Puis, une deuxième dame raconte qu’avec son mari, ils vont partir au Cap pour jouer au golf, et qu’ils étaient heureux d’avoir eux aussi un abonnement général de première classe, ce qui leur permet de ne pas devoir acheter de billets pour se rendre à l’aéroport. Ensuite, il est question de leurs voyages à Las Vegas et au Texas, et finalement de celui d’une amie qui, avec ses six sœurs, toutes octogénaires, part pour Strasbourg. Ce projet surprend le mari de la première dame, vu que l’amie ne peut compter que sur une rente AVS. Sa femme profite de cette remarque pour inviter ses trois compagnons de voyage à soutenir AVS13. Fin de cette scénette, dont le message semble être que l’objectif de AVS13 est de permettre aux riches seniors de voyager.</p> <p>On dirait que la <em>NZZ</em> a fait sien l’adage que la fin justifie les moyens. <b></b>(Notons, en passant, que celui qui raconte l’histoire voyageait aussi en première classe.) La pluie d’articles se poursuit avec deux fois la dénonciation du «mythe des retraités pauvres», mais aussi la mise au jour de «l’inconfortable secret de l’AVS», à savoir que l’on touche plus que ce que l’on verse, tout en se persuadant de l’avoir entièrement mérité. De surcroît, AVS13 serait carrément une remise en question du modèle de la réussite de la Suisse. C’est sûr, est-il dit, AVS13 va obliger à augmenter l’âge de la retraite. Ce n’est que du rafistolage, et le financement de l’AVS doit préoccuper. Un rédacteur lance un appel au parti des Vert.e.s, qui est invité à enfin abandonner son hypocrisie, et à se préoccuper de la durabilité de ce financement comme il se soucie du climat. Vu que par ailleurs il est question du frein à l’endettement, on propose un tel mécanisme pour l’AVS.</p> <p>Dans l’analyse économique, on avoue qu’il est difficile de déterminer la pauvreté des retraités, ce qui n’empêche pas d’intituler un article «Les pauvres vont mieux après la retraite». Suit un autre titre choc: «L’AVS est en feu et nous y versons de l’huile». On continue avec des témoignages d’experts. Le trésorier en chef de l’AVS exprime son inquiétude que AVS13 ne passe. Le président de l’Association suisse d’assurances défend le fonctionnement actuel du système de prévoyance sociale. Les rédactrices ne sont pas en reste: l'une pose la question de savoir à quel point la Suisse veut devenir socialiste, et si elle se considère un «Pays-Club-Med», c’est-à-dire où l’on se sert tant que la table est garnie; une autre ironise sur le fait que beaucoup de «petites gens» envoient de toutes petites sommes d’argent en soutien aux promoteurs de AVS13.</p> <h3>Prendre parti</h3> <p>Il y a à peine quelques jours, dans le court texte qui précède une présentation sous forme graphique des mots d’ordre des partis et de diverses organisations, le journal écrit: «la <em>NZZ</em> refuse l’initiative». Etait-ce bien utile? N’est-ce pas une pratique déplacée? Il y a des quotidiens suisses dont on ne s’étonne pas qu’ils défendent explicitement des positions politiques, par exemple la <em>Weltwoche</em>, <em>Le Courrier</em>, ou <em>Republik</em>. Aux Etats-Unis il est courant que lors d’élections les rédactions s’expriment ouvertement en faveur de tel ou tel candidat, mais celles-ci le font dans un espace séparé de celui consacré à l’information.</p> <p>La <em>NZZ</em> occupe une place à part dans le panorama médiatique suisse, on sait qu’elle est proche du parti libéral, mais il est difficile de comprendre pourquoi elle a ressenti le besoin de prendre ainsi parti. Les opposants à AVS13 ont les moyens de se faire entendre autrement, et contrairement à ce que l’on veut faire croire, AVS13 n’est pas soutenue que par les partis de gauche. En effet, de nombreux adhérents à des organisations qui s’y opposent, comme l’UDC ou l’Union suisse des paysans, voteront pour AVS13. La <em>NZZ</em> se sent le devoir d’affirmer une identité idéologique. Nous l’avons mis en évidence au sujet de AVS13, d’autres ont observé dans ses pages une dérive philo-atlantiste. C’est comme si elle cherchait à isoler ses lecteurs dans une bulle informationnelle, à la manière des réseaux sociaux. En tout cas la <em>NZZ</em> n’a pas su garder la juste mesure dans l’expression de ses opinions. Elle a perdu toute retenue.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'avs13-la-nzz-a-perdu-toute-retenue', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 922, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 12725, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4760, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Un F/A-18 s’écrase, à qui la faute?', 'subtitle' => 'Le 26 août 2016 il y a eu mort d’homme. Un jeune pilote de l’armée s’écrase avec son F/A-18 C Hornet contre la paroi ouest du Hinter Tierberg dans la région du Susten, à peine 11 mètres sous la ligne de crête. La visibilité était très mauvaise. Début 2024, la justice militaire condamne un contrôleur du ciel pour homicide involontaire et perturbation involontaire de la circulation publique. Est-ce que chercher un coupable était la seule manière de procéder?', 'subtitle_edition' => 'Le 26 août 2016 il y a eu mort d’homme. Un jeune pilote de l’armée s’écrase avec son F/A-18 C Hornet contre la paroi ouest du Hinter Tierberg dans la région du Susten, à peine 11 mètres sous la ligne de crête. La visibilité était très mauvaise. Début 2024, la justice militaire condamne un contrôleur du ciel pour homicide involontaire et perturbation involontaire de la circulation publique. Est-ce que chercher un coupable était la seule manière de procéder?', 'content' => '<p>Il faudrait à notre avis une adaptation du droit pénal pour que dans les domaines où la sécurité est primordiale puisse s’épanouir une gestion des erreurs plus équitable que celle prônée par la culture punitive. </p> <h3>Faire justice à la complexité</h3> <p>La série <i>Breaking bad</i> fournit une parfaite illustration de la question qui nous occupe. Elle interroge la limite parfois étroite entre ce qui est légal et ce qui ne l’est pas, et pose la question de ce qui est juste. Il y a un échange entre les personnages principaux qui traite très précisément la question (voir Saison 3, ép. 1, min. 38). La compagne de Jesse meurt d’une overdose. Le père de la fille est dévasté et prend congé de son poste de contrôleur aérien. Il n’est pas complètement rétabli lorsqu’il y revient, et on le voit en difficulté lorsqu’il essaie de suivre ce qui se passe sur son écran radar. Deux avions de ligne se percutent dans le ciel au-dessus d’Albuquerque. Jesse pense être responsable de la mort de sa compagne, et donc que l’accident est aussi de sa faute. Son associé, Walt le chimiste à la tête froide, essaie de le convaincre du contraire. Parmi ses arguments il y a le fait que le radar d’un des avions ne marchait pas correctement, et que tout le système fonctionnait avec une technologie datant des années 1960. Pour ces raisons, conclut-il, il faut s’en prendre au gouvernement. On peut aussi se demander s’il était raisonnable que le contrôleur retrouve si vite son poste.</p> <h3>L'accident du Susten</h3> <p>Le contrôleur aérien inculpé pour l’accident du F/A-18 au Susten était en pleine possession de ses moyens, mais il a néanmoins commis une erreur: il a communiqué une mauvaise information au pilote. Il s’est tout de suite rendu compte de son erreur, mais la rapidité des opérations ne lui a pas permis de la rectifier auprès du pilote. Comme dans <i>Breaking bad</i> le cas n’est pourtant pas simple, et les dysfonctionnements ont été multiples. Ainsi, le matériel sur lequel le contrôleur travaillait en 2016 à l’aéroport militaire de Meiringen datait de la fin des années 1960, et ne pouvait donc lui fournir qu’une aide relative. Ensuite, le pilote a eu besoin d’une information du contrôleur parce qu’il n’a pas réussi à se connecter avec son radar de bord à l’avion du <i>leader</i> qu’il était censé suivre. Les chasseurs volent le plus souvent en duo pour effectuer leurs missions, et quand les conditions de visibilité sont bonnes le deuxième avion suit le <i>leader</i> à vue, sinon il utilise son radar de bord. Or, le contact radar entre les deux avions n’a pas pu s’établir parce que le <i>leader</i> a choisi une trajectoire de montée radicale, que le radar du Hornet de notre pilote ne pouvait suivre, car il a un champ de visibilité (trop) limité. La mauvaise information transmise concernait la hauteur de vol. Le contrôleur a indiqué 100 (correspondant à 3'000 mètres), vingt secondes après avoir d’abord communiqué 190, car le contact radar avec le <i>leader</i> n’était toujours pas établi. Il faut noter que dans ce cas il n’y avait pas que les montagnes de 3'500 mètres à éviter, mais aussi l’avion du <i>leader</i>. Enfin, l’accident n’a pas pu être évité malgré le fait que le contrôleur se soit rendu compte de son erreur après quelques secondes, car entretemps il avait passé le contrôle à ses collègues de Dübendorf, et ne pouvait donc plus communiquer directement avec l’avion.</p> <h3>Culture équitable</h3> <p>Il apparaît de ce bref résumé des faits que l’accident du Susten est survenu suite à des erreurs honnêtes, commises par inadvertance, et que les faiblesses des appareillages techniques ont aussi contribué à l’issue fatale. Un argumentaire analogue à celui de Walt dans <i>Breaking bad </i>aurait donc pu être développé, mais c’est la voie punitive qui a été choisie. Rappelons que la procédure pénale prévoit la possibilité de ne pas poursuivre un homicide par négligence. Ce fut par exemple le cas d’une mère qui avait causé la mort de sa petite fille en la laissant dans sa voiture sous le soleil. Pourquoi donc poursuivre le contrôleur? Ce n’est pas sa punition qui permettra d’éviter des erreurs analogues dans le futur. Les acteurs de terrain le reconnaissent, et depuis une vingtaine d’années dans le domaine de l’aviation on admet la faillibilité humaine et le caractère illusoire de la performance parfaite. Cette approche s’oppose à une culture pour laquelle la sanction est la seule manière de dissuader les comportements induisant des erreurs. Bien sûr, cette nouvelle culture ne tolère pas les négligences évidentes, les comportements irresponsables, téméraires, ou destructifs. Il s’agit plutôt de mettre les gens en confiance pour qu’ils rapportent les dysfonctionnements de manière à améliorer la sécurité des opérations.</p> <p>Ce juste milieu porte le nom de culture équitable (<i>just culture</i> en anglais). </p> <h3>Des pratiques qui créent des tensions</h3> <p>Il y a une tension entre la culture équitable et le droit pénal. Celle-ci s’est exprimée lorsqu’en 2019 le Tribunal fédéral a confirmé la condamnation d’un contrôleur aérien, suite à un incident qui n’avait pas eu de conséquences graves. Cette décision a porté les contrôleurs aériens et les pilotes suisses à exprimer leurs craintes que de tels verdicts risquent de compromettre le déploiement de la culture équitable. Le conseiller national Gregor Rutz a alors proposé une adaptation du droit pénal par la voie d’une initiative parlementaire. Ses collègues parlementaires ne l’ont pas suivi et ont préféré laisser au Conseil fédéral le soin de voir comment rendre le droit compatible avec un déploiement de la culture équitable. Dans l’attente de la proposition du Conseil fédéral, la tension demeure.</p> <h3>Un verdict en demi-teinte</h3> <p>Le tribunal militaire a donc inculpé le contrôleur aérien de Meiringen d’homicide involontaire. Cependant, la peine qui lui a été infligée peut être considérée légère: 60 jours-amendes à 170 francs avec sursis, ainsi que 40'000 francs de contribution aux frais de procédure. Peut-être que cela correspond à une prise en compte du contexte, mais ce n’est pas sûr. A en croire les propos recueillis par le <em>Blick</em>, l’officier qui a porté l’accusation pense que la peine infligée n’était pas le plus important. Pour lui ce qui comptait vraiment était d’arriver à une condamnation, et signifier que le contrôleur a commis une erreur ayant eu l’accident comme conséquence. Heureusement, ces six dernières années, tout au long de la procédure d’enquête, le contrôleur inculpé n’a pas dû quitter son poste, et a joui du soutien et de la confiance de son employeur et des camarades du pilote décédé. Aussi, l’aéroport de Meiringen a été équipé de matériels plus performants, et les avions de nouvelle génération permettront d’éviter les problèmes de connexion en vol rencontrés. Reste à donner suite à la requête des opérateurs relayée par les parlementaires pour que dans les domaines de l’aviation, des soins, mais aussi dans tout autre domaine où la sécurité est primordiale, l’on arrive rapidement à poser d’autres questions que «à qui la faute?» si jamais les choses ne tournaient pas rond. </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'un-f-a-18-s-ecrase-a-qui-la-faute', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 345, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12725, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 9502, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'photo-1549477754-350cf45a1772.jpeg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 63587, 'md5' => 'b2c912526b0467816bb2148f9ee0c3c7', 'width' => (int) 870, 'height' => (int) 580, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => '', 'author' => '', 'copyright' => '© Nastya Dulhiier via Unsplash', 'path' => '1661420446_photo1549477754350cf45a1772.jpeg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 5282, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'La Suisse a tout de même eu le « Platzspitz » mondialement connu . Là depuis des années on a affaire à une situation catastrophique, le deal de rue, partout et sans gêne, les livreurs en trottinette qui livrent à des conducteurs en berline dans notre rue. La réalité dépasse la fiction ! Merci pour votre article qui n’est que la pointe de l’iceberg', 'post_id' => (int) 3773, 'user_id' => (int) 13096, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 5291, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Merci pour vos deux questions finales. Elles méritent une réflexion. Suzette Sandoz', 'post_id' => (int) 3773, 'user_id' => (int) 5700, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Boas Erez' $description = 'Certainement, comme l’a affirmé en passant Paulina Dalmayer dans son article paru le du 5 août dans BPLT, on n’a pas «le droit de sniffer de la coke à la table du Gran Véfour». Par contre, bien que cela ne soit pas plus légal, il arrive qu’un consommateur pressé et insouciant se fasse un rail sur la table du buffet d’une gare sur le Léman. Nous l’avons vu de nos propres yeux, un samedi soir.' $title = 'Se faire un rail au buffet de la gare' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 365, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'drogue', 'slug' => 'drogue', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 76, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 75, 'active' => true, 'title' => 'Edition 75', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@Chan clear 26.08.2022 | 23h31
«La Suisse a tout de même eu le « Platzspitz » mondialement connu .
Là depuis des années on a affaire à une situation catastrophique, le deal de rue, partout et sans gêne, les livreurs en trottinette qui livrent à des conducteurs en berline dans notre rue. La réalité dépasse la fiction ! Merci pour votre article qui n’est que la pointe de l’iceberg»
@simone 28.08.2022 | 22h18
«Merci pour vos deux questions finales. Elles méritent une réflexion.
Suzette Sandoz»