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Dans un essai paru il y a deux ans, le reporter indépendant et ancien correspondant de guerre Gianluca Grossi (un visage assez connu outre-Gothard pour avoir présenté le téléjournal) établit un parallèle éclairant entre notre manière de parler de la guerre en Ukraine et l’attitude qui a été la nôtre (et le discours adopté par des médias) pendant les deux années de pandémie de Covid. Il y brosse un tableau nécessaire parce que sincère (quoique pas toujours très flatteur) de la manière dont les médias et la société ont géré la crise. Dans l’espoir que certains écueils (notamment l’analyse exclusivement fondée sur une lecture clinico-médiale de la réalité) et réflexes sauront être évités à l’avenir.
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Ce traité scientifique et pratique du XII<sup>e</sup> siècle, qui décrit les règles à suivre dans les relations amoureuses, définit l’amour comme une passion innée, qui naît de la contemplation de la beauté et d’une obsession envers l’être aimé.</p> <p>Capellanus énumère différents types d’amour : l’amour vrai, entre personnes de même rang social ; l’amour vulgaire, ou charnel ; l’amour impossible ; et l’amour malhonnête (que l’auteur condamne car il est contraire aux préceptes moraux).</p> <p><a href="https://images.theconversation.com/files/602539/original/file-20240624-17-k8ly0n.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/602539/original/file-20240624-17-k8ly0n.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" alt="Au Moyen Âge, on définissait l’amour de différentes manières. 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Cet excès expliquait le lien entre les mots « amour » et « amer ». Selon lui, la maladie frappait le cerveau et pouvait provoquer des pensées et des inquiétudes intenses chez l’amant. Dans le même ordre d’idées, la thèse de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Boissier_de_Sauvages_de_Lacroix">Boissier de Sauvages</a> associe le mal d’amour à la mélancolie.</p> <p>Selon le <a href="https://patrimoniodigital.ucm.es/s/patrimonio/item/639079"><em>Lilium Medicinae</em> de Bernardo De Gordonio</a>, cette pathologie, causée par « l’amour des femmes », pouvait conduire à la mort du malade. Il était entendu que l’homme était obsédé par les images de sa bien-aimée. Dans ces conditions, la température du corps, le flux sanguin et le désir sexuel augmentaient. Dans son manuel, Gordonio analyse les symptômes, parmi lesquels la couleur jaunâtre de la peau, l’insomnie, le manque d’appétit, la tristesse constante due à l’absence de l’être aimé, etc. Cet état était considéré comme une maladie, appelée <em>amor hereos</em> ou <em>aegritudo amoris</em>.</p> <figure><a href="https://images.theconversation.com/files/602540/original/file-20240624-25-d9rgpq.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/602540/original/file-20240624-25-d9rgpq.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="_Rencontre d’Anne et Joachim à la Porte dorée_ de Jean Hey, fin du XVᵉ siècle" /></a></figure> <h4 style="text-align: center;"><span><em>Rencontre d’Anne et Joachim à la Porte dorée</em> de Jean Hey, fin du XVᵉ siècle.</span><span></span><span><a href="https://www.nationalgallery.org.uk/paintings/jean-hey-master-of-moulins-the-meeting-at-the-golden-gate-charlemagne">National Gallery</a></span></h4> <p><a href="https://webs.uab.cat/arnau/fr/arnaudevilanova-2/">Arnaud de Villeneuve</a>, médecin médiéval, attribuait ce trouble à un jugement erroné de la « mémoire cogitative », située dans le cerveau. Il en résultait une élévation de la température, provoquée par l’anticipation du plaisir sexuel au niveau cérébral.</p> <p>Selon le <a href="https://bdh.bne.es/bnesearch/detalle/2683184"><em>Dragmaticon philosophiae</em></a> de Guillem de Conches (puis, plus tard, pour Gordonius), le cerveau était divisé en trois parties. La première, située dans la partie supérieure du front, recelait la vertu sensible. La deuxième, derrière le front, contenait la conscience sensible, où le malade qualifiait les images de positives ou négatives. Dans la troisième, sous la partie inférieure du cou, se trouvait la mémoire sensible, sorte d’archivage des images. L’homme qui idéalisait l’image de la bien-aimée voyait sa fonction imaginative altérée.</p> <h3>Le mal d’amour dans la littérature</h3> <p>L’amour en tant que maladie est une constante dans les textes littéraires de l’époque. Lucrèce consacre le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/De_rerum_natura">livre IV du <em>De Rerum Natura</em></a> au thème de l’amour, le considérant comme une maladie dangereuse pour l’équilibre mental de l’être humain. Pour Garcilaso de la Vega, cet état peut conduire à la folie et à la mort. Dans son <a href="https://www.poemas-del-alma.com/garcilaso-de-la-vega-soneto-xiv.htm">sonnet XIV</a>, il explique comment sa passion amoureuse l’a conduit au désespoir, où il ne trouve ni paix ni repos.</p> <p>On constate aussi que la maladie afflige des personnages littéraires bien connus. Le <em>Livre du Bon Amour</em> de l’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Archipr%C3%AAtre_de_Hita">archiprêtre de Hita</a> montre la lutte entre l’esprit chrétien et l’amour de Dieu, d’un côté, et « l’ amour fou » qui ronge l’amant, de l’autre. 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Burgos, 1499.</span> <span><a href="https://www.cervantesvirtual.com/obra/comedia-de-calisto-y-melibea--0/">Cervantes Virtual</a></span></em></h4> <p>Leriano, le héros de <a href="https://www.fayard.fr/livre/prison-damour-9782213607542/"><em>La Prison d’amour</em> de Diego de San Pedro</a>, souffre lui aussi du « mal d’amour », une passion profonde pour Laureola qui lui fait perdre l’appétit et le sommeil, et manque de le tuer.</p> <p>Dans <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/La_C%C3%A9lestine"><em>La Célestine</em></a>, Calixte manifeste un désir sexuel démesuré qui le conduit à la folie amoureuse. Sans oublier que l’objectif final du Don Quichotte de Miguel de Cervantes est de faire connaître <a href="https://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/el-ingenioso-hidalgo-don-quijote-de-la-mancha-6/html/05f86699-4b53-4d9b-8ab8-b40ab63fb0b3_5.html">l’étendue de sa passion</a> à sa bien-aimée, Dulcinée.</p> <p>Dans <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Tirant_le_Blanc"><em>Tirant le Blanc</em> de Joanot Martorell</a>, l’attirance du protagoniste pour Carmésine occasionne un manque d’appétit, des crises d’insomnie, des pleurs et des soupirs. De même, dans <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Espill"><em>Espill</em> de Jaume Roig</a>, le sage Salomon diagnostique dans les rêves du protagoniste un maladie d’amour dee à une passion amoureuse démesurée.</p> <h3>Existait-t-il un remède au mal d’amour ?</h3> <p>La guérison passait par une double recommandation : régime alimentaire et discipline morale. Le <a href="http://www.cairn.info/revue-cahiers-d-etudes-hispaniques-medievales-2015-1-page-29.htm">régime prescriptif</a> consistait à éviter le vin, la viande rouge, le lait, les œufs, les légumes et les aliments de couleur rouge, qui incitent au mouvement du sang et au désir sexuel. Le malade d’amour devait manger de la viande blanche, du poisson et boire de l’eau ou du vinaigre. Il était également nécessaire de bien transpirer et de prendre un bain avant de manger.</p> <p>Il convenait aussi de dominer ses pulsions charnelles afin de soumettre la volonté, en posant une plaque de fer froid sur les reins (berceau supposé du désir), en dormant sur un oreiller rempli d’orties, en se baignant dans l’eau froide, etc.</p> <p>Les instincts charnels étaient la cause principale de tous ces maux. 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Ce n’est pas en étant tous d’accord que nous permettrons à la réflexion de progresser, ce n’est pas en refusant l’altérité. Il arrive que certains de nos articles dérangent des lecteurs et des lectrices, nous l’assumons. <strong>Notre but n’est pas de vous plaire, il est de vous donner matière à penser. </strong></p> <p>Economiquement, nous sommes <strong>totalement indépendants</strong>, nous ne vivons que de vos abonnements et de vos dons, n’avons <strong>ni sponsors ni annonces publicitaires</strong>. Nous pouvons le faire car la majorité de nos contributeurs sont bénévoles, comme notre comité de direction; nous sommes toutes et tous <strong>animés par la passion pour le journalisme d'information et de réflexion</strong>. 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Le handicap et son récit prennent souvent le pas sur la performance sportive en elle-même. Le problème ? Tous les handicaps et toutes les disciplines paralympiques ne seraient pas considérés comme inspirants par les personnes non handicapées ; de ce fait, certains parasportifs se retrouvent délaissés par les sponsors.</p> <p>C’est ce qui ressort d’une <a href="https://www.paraperf-ldt3.fr/">enquête</a> menée auprès de 15 sportifs paralympiques, présélectionnés pour les derniers Jeux de Tokyo, et de 42 membres de leurs staffs (directeurs sportifs, entraîneurs, kinésithérapeutes, préparateurs physiques et mentaux, médecins, assistants sportifs, guides, membres de la famille).</p> <h3>Une vision du parasportif déformée par les biais</h3> <p>Les entretiens menés pour l’enquête mettent en évidence que l’accès aux sponsors n’est pas uniquement – ni même principalement – lié à la performance sportive ; il est fortement dépendant du handicap, et surtout du type de reconnaissance qui lui est associé.</p> <p>Deux catégories de parasportifs ont ainsi plus de chance d’être sponsorisés, comme le résume l’un des athlètes interviewés :</p> <blockquote> <p>« En général, ce sont des amputés qui font très valides. […] Et même à la limite, si c’est une prothèse, il y a un peu de technologie, c’est beau, bionique. Ceux-là, les gens peuvent s’identifier, confie-t-il. Et après, il y a celui qui est sportif, mais qui fait un peu pitié, un double amputé, un petit bonhomme. Là, ce sera plus du sponsoring genre il faut l’aider, car il a du courage. »</p> </blockquote> <p>Cette description correspond en fait à une vision du sportif en situation de handicap faussée par deux biais majeurs, définis <a href="https://www.seuil.com/ouvrage/le-savant-et-le-populaire-claude-grignon/9782020113915">dès 1989</a> par les sociologues Claude Grignon et Jean-Claude Passeron (qui les avaient alors repérés dans le cadre d’études sur les classes populaires) : le populisme et le misérabilisme.</p> <p>Le premier tend à esthétiser le corps handicapé et les parcours de vie des sportifs paralympiques, tout en les considérant comme des sortes de super-héros. Tandis que le second consiste à percevoir « toutes les différences comme autant de manques, toutes les altérités comme autant de moindre-être ».</p> <p><em>[Déjà plus de 120 000 abonnements aux newsletters</em> The Conversation. <em>Et vous ? <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/subscribe/?promoted=la-newsletter-quotidienne-5">Abonnez-vous aujourd’hui</a> pour mieux comprendre les grands enjeux du monde.]</em></p> <p>À l’intersection de ces deux biais, se situe <a href="https://doi.org/10.4324/9781003196747-23">« l’inspiration porn »</a> : il s’agit de la tendance des personnes non handicapées à être inspirées par les personnes en situation de handicap, sur la base de leurs moindres faits et gestes, considérés comme exceptionnels, compte-tenu d’une situation de handicap elle-même supposée tragique.</p> <h4><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/SxrS7-I_sMQ?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></h4> <h4><em>Conférence de la comédienne, journaliste et militante australienne des droits des personnes handicapées Stella Young sur l’inspiration porn et l’objectivation du handicap, TEDxSydney 2014.</em></h4> <p>L’inspiration porn combine ainsi le misérabilisme, qui présuppose que la vie des sportifs en situation de handicap est nécessairement plus dure et malheureuse que celle des sportifs non handicapés, et le populisme, qui transforme des personnes et des faits ordinaires en héros et actions exceptionnelles.</p> <h3>Un biais rejeté : le misérabilisme</h3> <p>Dans le parasport de haut niveau, le misérabilisme se retrouve par exemple dans les photos publiées dans les médias : d’après une <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/17430437.2011.557271">étude</a> de 2011 menée dans cinq pays européens, les sportifs paralympiques aux Jeux de Sydney (en 2000), d’Athènes (en 2004) ou de Pékin (en 2008), étaient photographiés dans des postures beaucoup moins actives que les athlètes non handicapés, renforçant ainsi la vision misérabiliste qui présente les personnes en situation de handicap comme des individus faibles et inactifs.</p> <p>Si l’attendrissement et la compassion associés au misérabilisme peuvent encourager certains sponsors à financer des sportifs, ce biais est nettement dénoncé et rejeté par les athlètes et leur staff : certains regrettent que les médias dramatisent leur histoire et négligent leur parcours sportif, d’autres considèrent que les parasportifs sont souvent présentés comme des athlètes nécessairement malheureux, d’autres encore veulent avant tout être considérés comme des sportifs de haut niveau.</p> <p>Le misérabilisme peut en outre avoir un effet contre-productif sur l’accès au sponsoring et nuirait même à certaines disciplines, comme la boccia – un sport qui s’apparente à la pétanque, mais se joue en fauteuil roulant, par équipe mixte, avec des balles en cuir. La raison ? L’intérêt engendré par le misérabilisme diminuerait lorsque le degré d’invalidité augmente. Autrement dit, un handicap léger vaut mieux, en termes d’intérêt et de sponsoring, qu’un handicap plus lourd et plus visible.</p> <p>À cela s’ajoute le fait que la boccia n’a pas d’équivalent chez les personnes non handicapées, et qu’elle se révèle ainsi moins « inspirante » pour les valides : n’intégrant pas l’inspiration porn, ce sport est donc moins digne d’intérêt… et de financements.</p> <h3>Un biais risqué : le populisme</h3> <p>Échappatoire possible au misérabilisme : le rapprochement avec l’imaginaire du sportif cyborg, équipé de technologies de mobilité (fauteuil, prothèses).</p> <p><a href="https://doi.org/10.1177/0038038511413421">Une étude</a>, publiée en 2011, estimait d’ailleurs que plus le corps d’un sportif paralympique est éloigné de cet idéal, plus il est probable qu’un imaginaire tragique – plutôt qu’héroïque – se développe à propos de ce sportif, et que ce dernier soit victime de misérabilisme.</p> <p>D’après <a href="https://doi.org/10.1177/21674795231158542">l’enquête de l’INSEP et de l’Université de Montpellier</a>, les sportifs paralympiques perçus en tant que cyborgs seraient en revanche bien préservés d’une représentation médiatique misérabiliste… mais l’exaltation autour de leurs capacités surhumaines les exposerait davantage à une représentation populiste de leur pratique.</p> <p>L’étude de 2011 sur la couverture médiatique des parasportifs, évoquée précédemment, révélait d’ailleurs aussi une surreprésentation, dans les photos publiées, des athlètes en fauteuil roulant et/ou disposant de prothèses, et une sous-représentation des sportifs ayant des déficiences moins technologisées.</p> <p>Au-delà des récits de sportifs cyborgs, une autre vision populiste des athlètes paralympiques consiste à les considérer comme des « supercrips » : des athlètes faisant un <a href="https://www.liberation.fr/sports/jeux-olympiques/jeux-paralympiques-2024-teddy-riner-qualifie-les-para-athletes-de-super-heros-et-se-prend-un-ippon-20240822_3QGMORH3IBFW7NLH4SPL54LI6Q/">usage héroïque et performant</a> de leur corps handicapé.</p> <p>La thématique de la résilience par le sport est alors souvent mise en avant, autour d’un récit qui raconte et glorifie les qualités extraordinaires et héroïques d’un sportif paralympique – ainsi que ses exploits très spéciaux au-delà et malgré son handicap.</p> <p>Un biais aux multiples risques : il prétend que les efforts individuels permettent de tout accomplir et gomme ainsi les injustices et les inégalités de chances entre sportifs non handicapés et handicapés.</p> <p>Il répand en outre l’idée que seules les personnes extraordinaires peuvent réussir dans le parasport. Une vision loin d’être réaliste et qui retombe dans l’inspiration porn : les personnes non handicapées ont du mal à évaluer les capacités réelles des parasportifs, et projettent sur ces derniers des attentes souvent faibles, suscitant ainsi des éloges injustifiés.</p> <h3>Les parasportifs à la fois victimes et acteurs des biais</h3> <p>L’enquête dévoile cependant que les sportifs eux-mêmes, via la présentation qu’ils proposent aux médias, aux entreprises ou dans leurs publications sur les réseaux sociaux, ne cherchent pas forcément à s’opposer au populisme ou à l’inspiration porn… puisque ces biais leur permettent d’accéder aux sponsors.</p> <p>« En fait mes résultats, ils s’en fichent un peu, c’est vraiment le sacrifice que je fais tous les jours qui a l’air de plus les intéresser », témoigne par exemple un nageur paralympique.</p> <p>L’athlète se retrouve ainsi confronté à l’inspiration porn et est obligé de l’accepter puisque cette trame narrative de l’histoire est celle que les sponsors souhaitent vendre. Le dépassement de soi, l’aspect héroïque de la vie malgré le handicap, sont les sujets attendus par les sponsors et qu’ils préfèrent financer… et donc que mettent en scène les parasportifs.</p> <p>Pour ces derniers, la question se pose ainsi : les sponsors leur attribuent-ils de l’argent en raison de l’admiration qu’ils éprouvent par rapport à leur expérience sportive malgré leur handicap, ou le financement récompense-t-il les efforts auxquels ils s’astreignent quotidiennement dans leur quête de médailles ?</p> <p>L’étude met finalement en évidence deux résultats importants : d’une part, les normes sociales excluent les parasportifs les moins inspirants de l’accès aux sponsors ; d’autre part, elles les obligent à mettre en avant leur handicap plutôt que leurs performances sportives.</p> <h3>Un changement de prisme s’impose</h3> <p>Pour changer cette vision déformée par le misérabilisme, le populisme et l’inspiration porn, les sportifs interviewés ont des idées. À commencer par la suppression de la distinction entre sport et handisport. « L’objectif, c’est d’arriver au même niveau… enfin de devenir un sport. Pas un sport handicap, pas du handisport […], mais de devenir un sport comme les autres, explique par exemple un membre d’une équipe nationale de rugby-fauteuil. D’être au même niveau que les autres, qu’on puisse bénéficier des mêmes choses. » Il plaide également pour que le handicap devienne la norme.</p> <p>Développer une « politique de la prise en compte de la différence » permettrait selon les chercheurs de l’Insep et de l’Université de Montpellier de reconnaître non pas seulement les parasports qui sont inspirants pour les personnes non handicapées, mais l’ensemble des parasports sur la base de l’unique expérience sportive.</p> <p>En attendant un tel changement de perspective, la publication des sociologues ouvre déjà la voie à de nouvelles études. En particulier pour réfléchir à la dimension genrée des représentations des sportifs paralympiques et à son importance dans l’attribution des sponsors. Il serait intéressant par exemple d’orienter de nouvelles enquêtes vers une perspective <a href="https://theconversation.com/les-mots-de-la-science-i-comme-intersectionnalite-146721">intersectionnelle</a>, afin d’analyser la façon dont s’articulent le genre et le handicap dans le processus d’accès des sportifs paralympiques aux sponsors.<img src="https://counter.theconversation.com/content/237151/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/yann-beldame-1640482">Yann Beldame</a>, Anthropologue, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-de-montpellier-2403">Université de Montpellier</a></em>; <a href="https://theconversation.com/profiles/helene-joncheray-1238384">Hélène Joncheray</a>, Sociologue du sport, HDR, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-paris-cite-4263">Université Paris Cité</a></em>; <a href="https://theconversation.com/profiles/remi-richard-1436116">Rémi Richard</a>, Maître de Conférences en sociologie du sport et du handicap, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-de-montpellier-2403">Université de Montpellier</a></em> et <a href="https://theconversation.com/profiles/valentine-duquesne-1434510">Valentine Duquesne</a>, PhD en sociologie du sport, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-paris-cite-4263">Université Paris Cité</a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/para-athletes-inspiration-porn-et-stereotypes-le-difficile-acces-aux-sponsors-237151">article original</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'para-athletes-inspiration-porn-et-stereotypes-le-difficile-acces-aux-sponsors', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 50, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://theconversation.com/para-athletes-inspiration-porn-et-stereotypes-le-difficile-acces-aux-sponsors-237151', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 11379, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'engin-akyurt-fboaVuIdgzU-unsplash.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 1273501, 'md5' => '2d4d4c61c7737082db582d679398df6b', 'width' => (int) 6720, 'height' => (int) 4480, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => '© engin akyurt via Unsplash', 'author' => '', 'copyright' => '', 'path' => '1720705769_enginakyurtfboavuidgzuunsplash.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 7262, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Hélas beaucoup de voix se sont en réalité levées pour dénoncer les abus. 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Renato Weber
«Si quelqu’un nous avait dit que nous devrions un jour faire face à une maladie virale très contagieuse dont l’évolution peut dans certains cas être mortelle, en arrêtant le cours du monde, en nous mettant à surveiller mutuellement nos (nouveaux) comportements, jusqu’à dénoncer le voisin qui a eu le tort de ne pas s’être départi entièrement des anciens comportements, et en permettant que soient gelées, au nom de cette nouvelle société milice, nombre de libertés fondamentales que nous tenions désormais pour acquises et inattaquables (la liberté est si fragile), que nous suspendrions les parlements et que nous remettrions au goût du jour des mots au parfum de guerre même si nous n’étions pas en guerre (pourtant, il y avait une ambiance de guerre), si quelqu’un nous avait dit que nous les aurions écoutés sans sourciller, allant jusqu’à nous enfermer chez nous, l’aurions-nous cru? Non, nous l’aurions pris pour un fou.» (traduction de R. Weber)
Selon Grossi, une de nos erreurs fondamentales est de considérer l’actuelle guerre en Ukraine comme ne pouvant être qu’une erreur, ou du moins le résultat d’une décision irrationnelle prise par un esprit malade (Poutine). Alors que cette guerre, comme d’ailleurs une majorité des guerres, est malheureusement une constante dans l’histoire humaine. Facile à faire (l’être humain a toujours fait la guerre), elle est en principe le fruit d’un choix rationnel et c’est sous cet angle-là qu’il faut l’aborder si nous voulons éviter une analyse biaisée des faits. L’hypothèse de Grossi est que ce réflexe se serait renforcé pendant les deux années de pandémie, que ce sont elles, notamment avec l’omniprésence des images d’hôpitaux dans les médias et de la vision médico-psychologisante, qui nous ont confortés dans cette lecture.
Après cette comparaison éloquente des deux situations de crise, pandémie (de Covid) et guerre (d’Ukraine), Grossi consacre une bonne partie de son essai à une analyse plus personnelle, mais pas moins digne d’intérêt, sur les deux années de pandémie et la manière dont les principaux médias en ont parlé. Le constat qu’il dresse est aussi clair qu’accablant: pendant la pandémie, sous l’effet d’une atmosphère empreinte de peur – certes la peur humaine et ancestrale de mourir à notre tour, mais attisée par les discours scientifique et politique présentant les mesures imaginées pour la juguler comme une nécessité absolue – nous avons mis en stand-by pas moins que notre faculté (et la liberté) de penser! Nous laissant aller à une sorte de passivité ou de torpeur impensables auparavant, préférant abandonner notre sort aux mains des autorités et de leurs décisions souvent incohérentes mais prises sous le régime du droit de nécessité, convaincus que tout cela était pour notre mieux.
Ce que l’auteur décrit entre autres d’une manière fort véridique, c’est la dynamique sociale bien connue qui veut que moins les citoyens disposés à remettre en doute certaines décisions – ceux en somme qui conservent la capacité à douter, qui pensent que la manière dont nous gérons la crise n’est pas forcément une fatalité, qui croient toujours que (se) poser des questions ne peut pas être irresponsable, etc. – sont nombreux, plus ceux qui «résistent» se sentent seuls et sont réduits au silence. Dans le même registre désabusé, la constatation de l’auteur selon laquelle une chose que ces deux années de pandémie ont montré, c’est la facilité avec laquelle nous acceptons de faire ce qu’on nous demande, persuadés que c’est la seule bonne manière de faire.
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Dans l’espoir que certains écueils (notamment l’analyse exclusivement fondée sur une lecture clinico-médiale de la réalité) et réflexes sauront être évités à l’avenir.', 'content' => '<p style="text-align: center;"><strong>Renato Weber</strong></p> <hr /> <p>«<em>Si quelqu’un nous avait dit que nous devrions un jour faire face à une maladie virale très contagieuse dont l’évolution peut dans certains cas être mortelle, en arrêtant le cours du monde, en nous mettant à surveiller mutuellement nos (nouveaux) comportements, jusqu’à dénoncer le voisin qui a eu le tort de ne pas s’être départi entièrement des anciens comportements, et en permettant que soient gelées, au nom de cette nouvelle société milice, nombre de libertés fondamentales que nous tenions désormais pour acquises et inattaquables (la liberté est si fragile), que nous suspendrions les parlements et que nous remettrions au goût du jour des mots au parfum de guerre même si nous n’étions pas en guerre (pourtant, il y avait une ambiance de guerre), si quelqu’un nous avait dit que nous les aurions écoutés sans sourciller, allant jusqu’à nous enfermer chez nous, l’aurions-nous cru? 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L’hypothèse de Grossi est que ce réflexe se serait renforcé pendant les deux années de pandémie, que ce sont elles, notamment avec l’omniprésence des images d’hôpitaux dans les médias et de la vision médico-psychologisante, qui nous ont confortés dans cette lecture.</p> <p>Après cette comparaison éloquente des deux situations de crise, pandémie (de Covid) et guerre (d’Ukraine), Grossi consacre une bonne partie de son essai à une analyse plus personnelle, mais pas moins digne d’intérêt, sur les deux années de pandémie et la manière dont les principaux médias en ont parlé. Le constat qu’il dresse est aussi clair qu’accablant: pendant la pandémie, sous l’effet d’une atmosphère empreinte de peur – certes la peur humaine et ancestrale de mourir à notre tour, mais attisée par les discours scientifique et politique présentant les mesures imaginées pour la juguler comme une nécessité absolue – nous avons mis en <em>stand-by</em> pas moins que notre faculté (et la liberté) de penser! Nous laissant aller à une sorte de passivité ou de torpeur impensables auparavant, préférant abandonner notre sort aux mains des autorités et de leurs décisions souvent incohérentes mais prises sous le régime du droit de nécessité, convaincus que tout cela était pour notre mieux.</p> <p>Ce que l’auteur décrit entre autres d’une manière fort véridique, c’est la dynamique sociale bien connue qui veut que moins les citoyens disposés à remettre en doute certaines décisions – ceux en somme qui conservent la capacité à douter, qui pensent que la manière dont nous gérons la crise n’est pas forcément une fatalité, qui croient toujours que (se) poser des questions ne peut pas être irresponsable, etc. – sont nombreux, plus ceux qui «résistent» se sentent seuls et sont réduits au silence. Dans le même registre désabusé, la constatation de l’auteur selon laquelle une chose que ces deux années de pandémie ont montré, c’est la facilité avec laquelle nous acceptons de faire ce qu’on nous demande, persuadés que c’est la seule bonne manière de faire.</p> <p>Dans ce qui peut tout à fait se lire comme un réquisitoire adressé aux confrères des canaux traditionnels, Grossi reproche aux médias d’avoir repris sans filtre critique pendant ces deux années les propos apocalyptiques des scientifiques, les amplifiant inutilement, d’avoir décrit (et réduit) la réalité pourtant ô combien complexe à travers le seul prisme des difficultés rencontrées dans les hôpitaux (en montrant toujours les mêmes images assez explicites) et la ribambelle des nombres de contagions (chiffres perdant ainsi tout leur sens), et surtout d’avoir utilisé la peur – une arme redoutable, même certains politiciens l’avaient compris – comme outil narratif. Un discours unilatéral et une simplification affligeante de la réalité, pour Grossi, d’autant plus gênants qu’à aucun moment, entre 2020 et 2022, il n’y a eu de censure. En fait, les pages de Grossi sont aussi un cri d’indignation: pourquoi personne, journaliste ou citoyen, n’a eu le courage de dénoncer le fait que nous étions devenus une multitude uniforme et obéissante au-delà de toute mesure justifiée et sans nécessité prouvée? Un cri qui ne peut pas lasser indifférents celles et ceux de la <i>terra di mezzo</i> (comme il appelle les <i>happy few</i> demeurés entre les deux extrêmes) comme lui, qui n’ont jamais nié ni l’existence du virus ni la nécessité de mesures pour la juguler.</p> <p>Réquisitoire, cri d’indignation, oui, mais l’ouvrage de Gianluca Grossi se lit aussi (presque) comme un conte philosophique, nourri d’une part par la riche et longue expérience personnelle sur le terrain des conflits de ce monde, mais d’autre part aussi par une sagesse de type plus littéraire ou, justement, philosophique, qui vient très judicieusement appuyer ses réflexions sur des notions plus générales comme par exemple la suspension volontaire de l'incrédulité, le type de l’hypocondriaque ou la catégorie de l’exceptionnel (ou de l’impensable), dans laquelle bon nombre de médias ont eu, du moins au début de la guerre en Ukraine, le réflexe de ranger ce conflit. 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Visiblement, il entretient un lien direct avec certains parlementaires.</p> <h3>Des enfants morts comme des numéros</h3> <p>Il y a quelques jours, je me suis entretenue par Zoom avec un médecin travaillant à Gaza et trois autres qui y ont travaillé pendant un certain temps. Leurs récits étaient tout simplement horribles. Des enfants gravement blessés lors de bombardements, que l'on ne pouvait pas identifier, n'attribuer à aucune famille et qui mouraient comme des numéros. Des blessés et des malades qui meurent par manque de moyens les plus élémentaires. Des enfants qui arrivent à l'hôpital pour boire de l'eau dans les toilettes. Et oui, tous sont malades. On craint l'épidémie de poliomyélite, et on ne la combat que pour éviter qu'elle ne s'étende à Israël. 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Lucrèce consacre le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/De_rerum_natura">livre IV du <em>De Rerum Natura</em></a> au thème de l’amour, le considérant comme une maladie dangereuse pour l’équilibre mental de l’être humain. Pour Garcilaso de la Vega, cet état peut conduire à la folie et à la mort. Dans son <a href="https://www.poemas-del-alma.com/garcilaso-de-la-vega-soneto-xiv.htm">sonnet XIV</a>, il explique comment sa passion amoureuse l’a conduit au désespoir, où il ne trouve ni paix ni repos.</p> <p>On constate aussi que la maladie afflige des personnages littéraires bien connus. Le <em>Livre du Bon Amour</em> de l’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Archipr%C3%AAtre_de_Hita">archiprêtre de Hita</a> montre la lutte entre l’esprit chrétien et l’amour de Dieu, d’un côté, et « l’ amour fou » qui ronge l’amant, de l’autre. 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Burgos, 1499.</span> <span><a href="https://www.cervantesvirtual.com/obra/comedia-de-calisto-y-melibea--0/">Cervantes Virtual</a></span></em></h4> <p>Leriano, le héros de <a href="https://www.fayard.fr/livre/prison-damour-9782213607542/"><em>La Prison d’amour</em> de Diego de San Pedro</a>, souffre lui aussi du « mal d’amour », une passion profonde pour Laureola qui lui fait perdre l’appétit et le sommeil, et manque de le tuer.</p> <p>Dans <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/La_C%C3%A9lestine"><em>La Célestine</em></a>, Calixte manifeste un désir sexuel démesuré qui le conduit à la folie amoureuse. Sans oublier que l’objectif final du Don Quichotte de Miguel de Cervantes est de faire connaître <a href="https://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/el-ingenioso-hidalgo-don-quijote-de-la-mancha-6/html/05f86699-4b53-4d9b-8ab8-b40ab63fb0b3_5.html">l’étendue de sa passion</a> à sa bien-aimée, Dulcinée.</p> <p>Dans <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Tirant_le_Blanc"><em>Tirant le Blanc</em> de Joanot Martorell</a>, l’attirance du protagoniste pour Carmésine occasionne un manque d’appétit, des crises d’insomnie, des pleurs et des soupirs. De même, dans <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Espill"><em>Espill</em> de Jaume Roig</a>, le sage Salomon diagnostique dans les rêves du protagoniste un maladie d’amour dee à une passion amoureuse démesurée.</p> <h3>Existait-t-il un remède au mal d’amour ?</h3> <p>La guérison passait par une double recommandation : régime alimentaire et discipline morale. Le <a href="http://www.cairn.info/revue-cahiers-d-etudes-hispaniques-medievales-2015-1-page-29.htm">régime prescriptif</a> consistait à éviter le vin, la viande rouge, le lait, les œufs, les légumes et les aliments de couleur rouge, qui incitent au mouvement du sang et au désir sexuel. Le malade d’amour devait manger de la viande blanche, du poisson et boire de l’eau ou du vinaigre. Il était également nécessaire de bien transpirer et de prendre un bain avant de manger.</p> <p>Il convenait aussi de dominer ses pulsions charnelles afin de soumettre la volonté, en posant une plaque de fer froid sur les reins (berceau supposé du désir), en dormant sur un oreiller rempli d’orties, en se baignant dans l’eau froide, etc.</p> <p>Les instincts charnels étaient la cause principale de tous ces maux. Une vie vertueuse, éloignée de la passion excessive, permettait de trouver l’harmonie entre le corps et l’âme, car le mal d’amour pouvait conduire à la mort et, pire encore, à la damnation de l’âme.<img src="https://counter.theconversation.com/content/234964/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/anna-peirats-1491377">Anna Peirats</a>, IVEMIR-UCV, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universidad-catolica-de-valencia-5465">Universidad Católica de Valencia</a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. 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Ce n’est pas en étant tous d’accord que nous permettrons à la réflexion de progresser, ce n’est pas en refusant l’altérité. Il arrive que certains de nos articles dérangent des lecteurs et des lectrices, nous l’assumons. <strong>Notre but n’est pas de vous plaire, il est de vous donner matière à penser. </strong></p> <p>Economiquement, nous sommes <strong>totalement indépendants</strong>, nous ne vivons que de vos abonnements et de vos dons, n’avons <strong>ni sponsors ni annonces publicitaires</strong>. Nous pouvons le faire car la majorité de nos contributeurs sont bénévoles, comme notre comité de direction; nous sommes toutes et tous <strong>animés par la passion pour le journalisme d'information et de réflexion</strong>. 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Le handicap et son récit prennent souvent le pas sur la performance sportive en elle-même. Le problème ? Tous les handicaps et toutes les disciplines paralympiques ne seraient pas considérés comme inspirants par les personnes non handicapées ; de ce fait, certains parasportifs se retrouvent délaissés par les sponsors.</p> <p>C’est ce qui ressort d’une <a href="https://www.paraperf-ldt3.fr/">enquête</a> menée auprès de 15 sportifs paralympiques, présélectionnés pour les derniers Jeux de Tokyo, et de 42 membres de leurs staffs (directeurs sportifs, entraîneurs, kinésithérapeutes, préparateurs physiques et mentaux, médecins, assistants sportifs, guides, membres de la famille).</p> <h3>Une vision du parasportif déformée par les biais</h3> <p>Les entretiens menés pour l’enquête mettent en évidence que l’accès aux sponsors n’est pas uniquement – ni même principalement – lié à la performance sportive ; il est fortement dépendant du handicap, et surtout du type de reconnaissance qui lui est associé.</p> <p>Deux catégories de parasportifs ont ainsi plus de chance d’être sponsorisés, comme le résume l’un des athlètes interviewés :</p> <blockquote> <p>« En général, ce sont des amputés qui font très valides. 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Tandis que le second consiste à percevoir « toutes les différences comme autant de manques, toutes les altérités comme autant de moindre-être ».</p> <p><em>[Déjà plus de 120 000 abonnements aux newsletters</em> The Conversation. <em>Et vous ? <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/subscribe/?promoted=la-newsletter-quotidienne-5">Abonnez-vous aujourd’hui</a> pour mieux comprendre les grands enjeux du monde.]</em></p> <p>À l’intersection de ces deux biais, se situe <a href="https://doi.org/10.4324/9781003196747-23">« l’inspiration porn »</a> : il s’agit de la tendance des personnes non handicapées à être inspirées par les personnes en situation de handicap, sur la base de leurs moindres faits et gestes, considérés comme exceptionnels, compte-tenu d’une situation de handicap elle-même supposée tragique.</p> <h4><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/SxrS7-I_sMQ?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></h4> <h4><em>Conférence de la comédienne, journaliste et militante australienne des droits des personnes handicapées Stella Young sur l’inspiration porn et l’objectivation du handicap, TEDxSydney 2014.</em></h4> <p>L’inspiration porn combine ainsi le misérabilisme, qui présuppose que la vie des sportifs en situation de handicap est nécessairement plus dure et malheureuse que celle des sportifs non handicapés, et le populisme, qui transforme des personnes et des faits ordinaires en héros et actions exceptionnelles.</p> <h3>Un biais rejeté : le misérabilisme</h3> <p>Dans le parasport de haut niveau, le misérabilisme se retrouve par exemple dans les photos publiées dans les médias : d’après une <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/17430437.2011.557271">étude</a> de 2011 menée dans cinq pays européens, les sportifs paralympiques aux Jeux de Sydney (en 2000), d’Athènes (en 2004) ou de Pékin (en 2008), étaient photographiés dans des postures beaucoup moins actives que les athlètes non handicapés, renforçant ainsi la vision misérabiliste qui présente les personnes en situation de handicap comme des individus faibles et inactifs.</p> <p>Si l’attendrissement et la compassion associés au misérabilisme peuvent encourager certains sponsors à financer des sportifs, ce biais est nettement dénoncé et rejeté par les athlètes et leur staff : certains regrettent que les médias dramatisent leur histoire et négligent leur parcours sportif, d’autres considèrent que les parasportifs sont souvent présentés comme des athlètes nécessairement malheureux, d’autres encore veulent avant tout être considérés comme des sportifs de haut niveau.</p> <p>Le misérabilisme peut en outre avoir un effet contre-productif sur l’accès au sponsoring et nuirait même à certaines disciplines, comme la boccia – un sport qui s’apparente à la pétanque, mais se joue en fauteuil roulant, par équipe mixte, avec des balles en cuir. La raison ? L’intérêt engendré par le misérabilisme diminuerait lorsque le degré d’invalidité augmente. Autrement dit, un handicap léger vaut mieux, en termes d’intérêt et de sponsoring, qu’un handicap plus lourd et plus visible.</p> <p>À cela s’ajoute le fait que la boccia n’a pas d’équivalent chez les personnes non handicapées, et qu’elle se révèle ainsi moins « inspirante » pour les valides : n’intégrant pas l’inspiration porn, ce sport est donc moins digne d’intérêt… et de financements.</p> <h3>Un biais risqué : le populisme</h3> <p>Échappatoire possible au misérabilisme : le rapprochement avec l’imaginaire du sportif cyborg, équipé de technologies de mobilité (fauteuil, prothèses).</p> <p><a href="https://doi.org/10.1177/0038038511413421">Une étude</a>, publiée en 2011, estimait d’ailleurs que plus le corps d’un sportif paralympique est éloigné de cet idéal, plus il est probable qu’un imaginaire tragique – plutôt qu’héroïque – se développe à propos de ce sportif, et que ce dernier soit victime de misérabilisme.</p> <p>D’après <a href="https://doi.org/10.1177/21674795231158542">l’enquête de l’INSEP et de l’Université de Montpellier</a>, les sportifs paralympiques perçus en tant que cyborgs seraient en revanche bien préservés d’une représentation médiatique misérabiliste… mais l’exaltation autour de leurs capacités surhumaines les exposerait davantage à une représentation populiste de leur pratique.</p> <p>L’étude de 2011 sur la couverture médiatique des parasportifs, évoquée précédemment, révélait d’ailleurs aussi une surreprésentation, dans les photos publiées, des athlètes en fauteuil roulant et/ou disposant de prothèses, et une sous-représentation des sportifs ayant des déficiences moins technologisées.</p> <p>Au-delà des récits de sportifs cyborgs, une autre vision populiste des athlètes paralympiques consiste à les considérer comme des « supercrips » : des athlètes faisant un <a href="https://www.liberation.fr/sports/jeux-olympiques/jeux-paralympiques-2024-teddy-riner-qualifie-les-para-athletes-de-super-heros-et-se-prend-un-ippon-20240822_3QGMORH3IBFW7NLH4SPL54LI6Q/">usage héroïque et performant</a> de leur corps handicapé.</p> <p>La thématique de la résilience par le sport est alors souvent mise en avant, autour d’un récit qui raconte et glorifie les qualités extraordinaires et héroïques d’un sportif paralympique – ainsi que ses exploits très spéciaux au-delà et malgré son handicap.</p> <p>Un biais aux multiples risques : il prétend que les efforts individuels permettent de tout accomplir et gomme ainsi les injustices et les inégalités de chances entre sportifs non handicapés et handicapés.</p> <p>Il répand en outre l’idée que seules les personnes extraordinaires peuvent réussir dans le parasport. Une vision loin d’être réaliste et qui retombe dans l’inspiration porn : les personnes non handicapées ont du mal à évaluer les capacités réelles des parasportifs, et projettent sur ces derniers des attentes souvent faibles, suscitant ainsi des éloges injustifiés.</p> <h3>Les parasportifs à la fois victimes et acteurs des biais</h3> <p>L’enquête dévoile cependant que les sportifs eux-mêmes, via la présentation qu’ils proposent aux médias, aux entreprises ou dans leurs publications sur les réseaux sociaux, ne cherchent pas forcément à s’opposer au populisme ou à l’inspiration porn… puisque ces biais leur permettent d’accéder aux sponsors.</p> <p>« En fait mes résultats, ils s’en fichent un peu, c’est vraiment le sacrifice que je fais tous les jours qui a l’air de plus les intéresser », témoigne par exemple un nageur paralympique.</p> <p>L’athlète se retrouve ainsi confronté à l’inspiration porn et est obligé de l’accepter puisque cette trame narrative de l’histoire est celle que les sponsors souhaitent vendre. Le dépassement de soi, l’aspect héroïque de la vie malgré le handicap, sont les sujets attendus par les sponsors et qu’ils préfèrent financer… et donc que mettent en scène les parasportifs.</p> <p>Pour ces derniers, la question se pose ainsi : les sponsors leur attribuent-ils de l’argent en raison de l’admiration qu’ils éprouvent par rapport à leur expérience sportive malgré leur handicap, ou le financement récompense-t-il les efforts auxquels ils s’astreignent quotidiennement dans leur quête de médailles ?</p> <p>L’étude met finalement en évidence deux résultats importants : d’une part, les normes sociales excluent les parasportifs les moins inspirants de l’accès aux sponsors ; d’autre part, elles les obligent à mettre en avant leur handicap plutôt que leurs performances sportives.</p> <h3>Un changement de prisme s’impose</h3> <p>Pour changer cette vision déformée par le misérabilisme, le populisme et l’inspiration porn, les sportifs interviewés ont des idées. À commencer par la suppression de la distinction entre sport et handisport. « L’objectif, c’est d’arriver au même niveau… enfin de devenir un sport. Pas un sport handicap, pas du handisport […], mais de devenir un sport comme les autres, explique par exemple un membre d’une équipe nationale de rugby-fauteuil. D’être au même niveau que les autres, qu’on puisse bénéficier des mêmes choses. » Il plaide également pour que le handicap devienne la norme.</p> <p>Développer une « politique de la prise en compte de la différence » permettrait selon les chercheurs de l’Insep et de l’Université de Montpellier de reconnaître non pas seulement les parasports qui sont inspirants pour les personnes non handicapées, mais l’ensemble des parasports sur la base de l’unique expérience sportive.</p> <p>En attendant un tel changement de perspective, la publication des sociologues ouvre déjà la voie à de nouvelles études. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
6 Commentaires
@Lou245 12.07.2024 | 10h47
«Hélas beaucoup de voix se sont en réalité levées pour dénoncer les abus. On les a fait taire, censurées et baillonnées... et cela continue avec la guerre en Ukraine. »
@Pipo 13.07.2024 | 15h08
«Eh oui hélas! Pour la plupart d’entre nous avons désappris à penser depuis 4 ans . Preuve en est la remarque stupéfiante d’un chercheur en neurosciences, Sébastien Diegez, très présent dans les médias pendant le Covid et chasseur de complotistes, affirmant lors d’un Infra Rouge sur la crise covidienne: « on ne peut pas penser par soi- même « ! Il avait alors fort heureusement été remis à sa place par Myret Zaki qui participait à l’émission.
P. Flouck »
@Latombe 15.07.2024 | 10h40
«La question fondamentale est celle des références.
A quoi se réfère-t-on quand on réfléchit à une question sociale?
Toute personne est plongée dans une société qui a des codes et des incitations majoritaires.
Ce n'est pas parce qu'on décrète qu'on se méfie de l'Etat, en particulier les complotistes et sonneurs de cloches de tout bord ,y compris au sommet de l'appareil comme Ueli Maurer, que l'on est automatiquement indépendant.
Non on se rend dépendant d'un autre courant dont le sens est souvent de s'opposer au courant majoritaire et alors qui a raison?
Personne.
Nous sommes condamnés, sous peine de mort, à faire société sur la base de certains espoirs : santé, prospérité, durabilité, équité, justice, ... qui ne sont, quoi qu'on en pense, jamais garantis.
En tant qu'individu on ne pense donc pas par soi-même, mais à travers le prisme de la culture héritée de son milieu, y compris quand on s'y oppose comme souvent à l'adolescence..
Faites l'expérience de penser contre vous-même pour voir à quel point des références culturelles: chrétiennes, de bien commun, de justice, voire d'égalité, reviennent à votre insu.
Nous sommes contraints par la nécessité de vivre ensemble à trouver des compromis entre idéaux contraires comme liberté individuelle et principe de précaution collective (l'épisode de COVID entre autres).
On peut le regretter mais mieux vaut le savoir et accepter de devoir se faire une opinion puis la défaire et s'en refaire une autre, puis, ... , comme Sisyphe, inlassablement.
Excitant la vie humaine, non?»
@Pipo 16.07.2024 | 10h29
«En réponse à Latombe à propos de l’article « Avons-nous désappris à penser ».
Penser par soi- même ne signifie bien sûr pas inventer des théories farfelues pour s’opposer aux opinions dominantes par principe ou pour se démarquer par soucis d’originalité. Il est évident que nous sommes influencés par notre culture, notre éducation, notre milieu, nos lectures , nos préférences politiques, etc. Penser par soi- même veut dire, à mes yeux et à ceux de la plupart des gens, tenir compte d’avis divergents et à partir de là se faire sa propre opinion. Or c’est ce qui ne sait pas passé ces dernières années sur les sujets « chauds »( Covid, Ukraine, climat ) où les avis divergents ont été presque systématiquement taxés de complotistes.
Il est évident qu’il n’est pas toujours facile de trier le bon grain de l’ivraie parmi toutes les informations dont nous disposons ! Il n’est pas interdit d’avoir un peu de bon sens et de ne pas confondre les théories complotistes » frappa - dingues « , comme le disait Jacques Pilet, avec les critiques pertinentes des « complotistes « raisonnables « .
Pierre Flouck
»
@Latombe 18.07.2024 | 16h25
«Désolé Pipo, mais invoquer le bon sens c'est penser qu'il existe, or ...
A l'époque de Galilée penser que la Terre tourne autour du soleil c'est heurter le bon sens : tout le monde voit bien que le soleil tourne dans le ciel!
Aujourd'hui penser que les vaccins sont un danger et vouloir interdire l'Etat de les promouvoir est-ce avoir peur, "frappa dingue" ou
n'avoir pas le bon sens?
Délicat?
D'où mon retour aux références en particulier celles des sciences humaines et sociales et à leur inlassable questionnement.
»
@stef 02.08.2024 | 17h56
«Tout exécutif gouvernemental devrait obligatoirement disposer d'un membre permanent qui remet systématiquement en doute une décision unanime du collège, afin d'éliminer raisonnablement toute possibilité d'erreur.»