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Culture

Culture / Marcher sur des braises en riant


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«Chanter, swinguer, faire la bringue comme à Noël», Maya Angelou, Editions Noir sur Blanc, 448 pages.



Si le titre de ce troisième roman autobiographique de Maya Angelou est plutôt joyeux, c’est que l’autrice fait preuve d’un courage, d’une force et d’une énergie vitale extraordinaires. Elle est née en 1928 dans le Sud ségrégationniste des Etats-Unis, ce qui ne l’a pas empêchée de devenir chanteuse, danseuse, poétesse, écrivaine, essayiste, réalisatrice, militante pour les droits civiques, etc., avant de mourir en 2014. Au cours de l’Histoire, les souffrances infligées aux Africains, notamment par le biais de l'esclavage et de la colonisation, ont été nombreuses, systémiques, et aujourd’hui encore les grandes puissances économiques dépècent le continent africain sans vergogne. Sans parler de cette petite musique bien enfouie au fond des inconscients − dans le meilleur des cas − ou entonnée sans complexe qui fait des humains à la peau noire des êtres malgré tout un peu inférieurs. Le racisme, Maya Angelou, née Marguerite Annie Johnson, a su toute sa vie ce que c’était, en a été la victime à des degrés différents. Chanter, swinguer, faire la bringue comme à Noël la montre mère célibataire, à la fin des années quarante, à San Francisco. Amoureuse de musique, elle trouve du travail chez une disquaire, se marie avec Tosh Angelos, d’origine grecque, divorce, débute une carrière de chanteuse-danseuse et entraîneuse de bar dans un cabaret. Et puis, en 1954, elle est engagée dans la troupe de Porgy and Bess, l’opéra de Gershwin, avec laquelle elle part en tournée mondiale pendant un an. Une fois qu’on commence à le lire, il est très difficile de refermer ce livre. Pourquoi? Peut-être parce que Maya Angelou donne l’impression de marcher en permanence sur des braises tout en riant aux éclats et en récitant son formidable poème Still I Rise: «Laissant derrière des nuits de terreur et de peur, je m’élève vers une aube merveilleusement claire, je m’élève emportant les présents que mes ancêtres m’ont donnés, je suis le rêve et l’espérance de l’esclave. Je m’élève, je m’élève, je m’élève.»

PS: A la fin du livre, un QR-Code permet d'accéder à une superbe bande-son 


Maya Angelou récitant son poème «Still I Rise»

Maya Angelou chantant «Run Joe»

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