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Analyse


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L’Occident serait-il le mal absolu ? La thèse recueille un succès croissant dans les cénacles intellectuels. Elle vient d’être reprise par une romancière à succès, Léonora Miano, dans un essai où elle réduit l’humanité à une opposition « Blancs-Noirs ». Cette lecture raciste de l’Histoire ne résiste pas au tamis des faits mais ses partisans n’en restent pas moins déterminés à l’imposer. La surdité de la classe politique et de l’opinion publique face à cette menace fait craindre que la nation n'en vienne à se déchirer…



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Article publié sur Herodote le 26 novembre 2023


Peut-être connaissez-vous Léonora Miano ? Cette romancière d'origine camérounaise s’est attiré depuis quinze ans un succès appréciable par des récits qui mettent en scène une Afrique imaginaire avec une maîtrise rare de la langue française.

En octobre 2023, elle est sortie de ce cadre avec un petit essai au titre provocateur : L’opposé de la blancheur, Réflexions sur le problème blanc (Seuil, 168 pages, 17,50 euros). En fait de réflexions, on a affaire à une construction déconnectée de l’histoire, de la culture et de la raison, qui réduit l’humanité à une opposition entre « les Blancs », irrévocablement racistes, et « les Subsahariens ».

Si nous en parlons aujourd’hui, c’est que cet essai reflète les délires de certains cénacles  qui, sous prétexte d'« antiracisme », replacent la race au coeur des enjeux politiques. 

Si marginaux soient-ils, ils sont repris par la classe politique, à l’extrême-gauche et jusqu’à la tête de l’État. Ils exaspèrent les Français de toutes origines qui aspirent à simplement « faire nation » dans le pays magnifique où ils sont nés ou qui les a accueillis et les poussent dans les bras des démagogues de tout poil. Plus gravement, ils désespèrent les jeunes gens issus d’unions mixtes, plus nombreux en France qu’en aucun autre pays, sommés de choisir entre père et mère. Ils produisent enfin du ressentiment et du racisme dans les populations déclassées jusqu’à les conduire à des actes abominables (« planter du Blanc »). 

Il est troublant que ces délires racistes en viennent à séduire une romancière au demeurant aimable, qui a les honneurs de Radio France et fait les couvertures des magazines de mode. Aussi nous paraît-il important de rappeler quelques faits élémentaires caractéristiques de l’aventure humaine. Nous nous demanderons ensuite pourquoi les intellectuels précités sont imperméables à ces réalités.

Négation de la diversité

Les premiers mots au dos de la couverture de L’Opposé de la blancheur résument la thèse du livre : « La domination d’un Occident raciste, à l’intérieur de ses frontières et au-delà, n’a pu que renforcer les préjugés à l’encontre des personnes définies comme Noires ».

Cette formulation péremptoire a un fond de vérité. Il est notoire en effet que l’Occident a occupé une place dominante dans le monde pendant deux ou trois siècles ; qu’il connaît comme le reste du monde, à des degrés variables, des comportements que l’on peut qualifier de racistes ; que certaines personnes se disent à tort ou à raison victimes de préjugés eu égard à leur couleur de peau ou à tout autre caractéristique…

Mais ces banalités ne justifient aucunement la formulation ci-dessus ! Léonora Miano attribue en effet à un groupe et lui seul  – l’Occident – des traits – domination, racisme, préjugés – dont aucun groupe humain n’est exempt. Elle réduit l’humanité à une opposition Blancs-Noirs. C’est le même procédé rhétorique qu’employait par exemple Louis-Ferdinand Céline quand il affirmait que « les Juifs » étaient coupables de tout au prétexte que la haute finance et l’Internationale communiste comptaient des juifs en leur sein.

Cette vision de l'Histoire n'est guère partagée dans le monde. Plus nombreux que les Africains, les Indiens, par exemple, tiennent la colonisation britannique pour un phénomène somme toute positif malgré sa brutalité : elle a quasi-unifié le pays et conduit à la renaissance hindoue. Aux États-Unis, ils se flattent d’avoir un revenu moyen plus élevé que tous les autres groupes ethniques, Anglo-Saxons inclus. Dans l’ancienne puissance coloniale, plusieurs des leurs (Rishi Sunak, Sadiq Khan, etc.) se sont hissés à la plus haute marche du pouvoir.

Autant dire que les Indiens, pas plus que les Chinois et bien d'autres, ne se soucient pas de réécrire l'Histoire et diaboliser les Européens. Ils préfèrent emprunter à ceux-ci les outils qui leur ont valu le succès et les retourner contre eux. 

Les crimes fantasmés de l'Europe

Une phrase de Léonora Miano résume la croyance sur laquelle l’extrême-gauche occidentale fonde aujourd’hui ses combats : « Nul n’entreprendra ici d’énumérer les crimes commis à l’échelle de la planète par les nations occidentales, depuis plusieurs siècles. Même en ne se limitant qu’au XXe siècle, la tâche se révélerait vite déprimante » (page 108).

Énumérons-les justement, ces crimes !

- XVIe siècle : les Espagnols en Amérique

Quelques poignées d’aventuriers espagnols aux ordres des conquistadoresCortès et Pizarre abattent les puissants empires aztèque (Mexique) et inca (Pérou) en profitant des luttes internes à ces empires. Ils vont offrir aux Habsbourg d’Espagne un empire tissé non de colonies (un anachronisme) mais de vice-royautés qui associent avec plus ou moins de bonheur les vainqueurs et les vaincus.

Ces conquêtes n’ont rien d’exceptionnel par leur violence. À la même époque, les Ottomans s’emparent de la Hongrie, le Maroc abat et soumet l’empire sahélien du Songhaï, la Perse et la Turquie se disputent le Moyen-Orient, les Moghols s’emparent d’une bonne partie de l’Inde, etc.  

- XVIIe-XVIIIe siècles : la traite atlantique

Voilà le crime absolu : le trafic d’esclaves africains vers les Amériques.

L’esclavage est une pratique quasi-universelle en-dehors de l’Europe occidentale, qui s’en est préservée dès le Moyen Âge comme l’atteste un édit de Louis X le Hutin. Il a atteint sa plus grande extension dans le monde arabo-islamique, d’abord avec l’exploitation de captifs slaves originaires d’Europe orientale (d’où le mot « esclave », dérivé d’Esclavon ou Slave) puis avec le trafic de Noirs d’Afrique. En dix siècles, on estime que dix-sept millions ont ainsi traversé le Sahara, la mer Rouge ou l’océan Indien. S’ils n’ont pas eu de descendance, c’est du fait des mauvais traitements et de la castration systématique, ce que le chercheur Tidiane N’Diaye qualifie de « génocide voilé ».

À la différence du reste de l’Europe occidentale, l’Espagne du sud et le Portugal, qui ont été colonisés par les Arabes, n’ont jamais cessé d’employer des esclaves de toutes origines.

Quand il s’est agi de valoriser le potentiel du Nouveau Monde (mines et plantations), Espagnols et Portugais ont emmené des esclaves de chez eux avant d’aller directement s’approvisionner auprès des marchands africains du golfe de Guinée.

En 1619, une poignée d’Africains ont été conduits dans la colonie anglaise de Virginie avec le même contrat que les travailleurs européens « engagés » sur les plantations. Mais à mesure que leur nombre s’est accru, leur statut juridique s’est dégradé jusqu’à celui d’esclave.

C’est en définitive au XVIIIe siècle avec le commerce du sucre puis au XIXe avec celui du coton que le trafic a pris sa plus grande extension jusqu’à déplacer un total de onze millions d’Africains. Les États européens, y compris bien sûr le Saint-Siège, ont toujours réprouvé cette pratique mais faute de pouvoir sévir outre-mer, ils ont choisi de l’encadrer autant que faire se peut avec par exemple le « Code noir ».

À la fin du XVIIIe siècle, seuls dans le monde, les Occidentaux ont entrepris d’en finir avec la traite et l’esclavage en dépit des intérêts financiers en jeu (songeons à la difficulté que nous avons aujourd’hui de lutter contre le dérèglement climatique !).

Si la traite atlantique suscite autant de débats aujourd’hui en Occident, ce n’est donc pas qu’elle dépassât en horreur tout le reste mais que nous soyons aujourd’hui encore les seuls à nous émouvoir de ce genre de pratique.

Sur tous les autres continents, l’esclavage peut perdurer en toute impunité et ne suscite qu’indifférence : en Afrique noire où il est massivement pratiqué depuis quelques millénaires, dans le monde islamique (songeons au traitement des migrants africains en Libye ou en Arabie), dans le sous-continent indien, en Amérique du sud et même en Chine d’après ce que nous savons du mauvais sort fait aux Ouïghours.

En nous focalisant sur la traite européenne d’antan avec Léonora Miano et ses comparses, nous rendons un très mauvais service à tous ces malheureux encore bien vivants et abandonnés à leur sort.

- XIXe siècle : la colonisation

Voilà encore un mot ravageur : la colonisation.

Du latin colere« cultiver », ce mot désigne en premier lieu le phénomène universel qui, depuis dix mille ans, conduit les peuples sédentaires à mettre en culture les terres vides d’hommes ou seulement parcourues par des chasseurs-cueilleurs. Ce phénomène se poursuit aujourd’hui en Amazonie, en Afrique centrale et en quelques autres contrées.

Bien entendu, ce n’est pas à ce phénomène que pensent Léonora Miano et les « décoloniaux » quand ils dénoncent la colonisation. Ils font référence à l’occupation de l’Afrique subsaharienne par les puissances européennes. Celles-ci, dans un premier temps, se sont contentées de créer des comptoirs littoraux à des fins commerciales. Elles ne se sont pas souciées de conquérir des territoires (hormis l’Algérie que les Français ont occupée malgré eux pour mettre fin à la guerre d’Abd el-Kader).

C’est seulement en 1872 que les gouvernants occidentaux (Disraeli, Gambetta) se mettent en tête de « civiliser » le monde et notamment l’Afrique noire. Celle-ci est encore quasiment inconnue des Européens à l’exception des littoraux, de la vallée du Sénégal et de la pointe australe du continent. En moins de trois décennies, elle va être partagée entre la France et l’Angleterre ainsi que l’Allemagne, le Portugal et le roi des Belges.

En 1912, le protectorat français sur le Maroc mettra un terme aux conquêtes coloniales, lesquelles auront mobilisé très peu de moyens, quelques milliers de soldats et d’administrateurs et si l’on met à part les méfaits de la colonne Voulet-Chanoine, elles auront coûté relativement peu de vies en comparaison des guerres intra-africaines comme celles de Chaka.

En 1960, la plupart des États créés par les Européens seront devenus indépendants. Pour une grande partie de l'Afrique, la parenthèse coloniale aura à peine duré une vie d’homme. Mais elle aura permis la constitution d’États relativement solides dotés d’une langue fédératrice (l’anglais ou le français) ainsi que d’une ébauche d’administration, ce dont lui ont été reconnaissants les leaders indépendantistes, Senghor, Houphouët-Boigny, Nkrumah, Nyerere, Ahidjo, etc.

Si l’Afrique indépendante a trahi les espoirs placés en elle, la faute en revient à ces mêmes leaders et à leurs successeurs, qui n’ont pas su ou pu résister aux prédateurs en tous genres avides de s’approprier les ressources du sous-sol africain, d’abord les sociétés multinationales, aujourd’hui la Chine.

- XXe siècle : le racisme

Le terme de racisme est apparu dans les années 1930 pour désigner les systèmes de pensée qui hiérarchisent les groupes humains en fonction de leur phénotype (couleur de peau), de leur religion ou de leur nationalité.

En Europe, ces systèmes de pensée sont apparus à la fin du XIXe siècle mais, jusqu’à l’avènement du nazisme, ils sont demeurés ultra-minoritaires, tout particulièrement en France, où se réfugièrent beaucoup d'artistes afro-américains après la Grande Guerre.

En Amérique du nord, c’est au milieu du XVIIe siècle que les colons anglais ont formalisé dans la loi une différence de nature entre les Noirs et les Européens pour justifier l’esclavage !

Ces colons, bons chrétiens par ailleurs, ont pour l’occasion ressorti de la naphtaline un commentaire de la Bible relatif à la malédiction de Cham. Elle avait déjà été employée pour les mêmes raisons par un exégète musulman du Xe siècle. Il avait prétendu que les Noirs étaient les descendants de Canaan, fils de Cham. Or, comme chacun est sensé le savoir, il est dit dans la Genèse que Noé a dit dans un moment de colère : « Maudit soit Canaan, qu'il soit le dernier des serviteurs de ses frères ! » C’est ainsi que les musulmans puis les colons anglais se sont autorisés à réduire les Noirs en esclavage.

De fait, c’est dès les débuts de l’islam qu’est apparu le racisme anti-Noirs. Les Mille et Une Nuits comme les écrits d’Ibn Khaldoun, historien du XIVe siècle, ne laissent aucun doute sur sa violence en terre d’islam, très supérieure à tout ce que l’on a pu connaître dans les colonies de plantation américaines.

Cela dit, d’une manière générale, le racisme remonte aux débuts de l’Histoire et c’est, avec l’esclavage, l’un des travers les mieux partagés de l’humanité, chaque communauté humaine ayant la tentation de se prendre pour le centre du monde. Chez les chasseurs-cueilleurs, le qualificatif d'humain était souvent réservé aux membres de la tribu et, dans un esprit voisin, l'empire chinois se qualifiait d'« Empire du Milieu ». Plus gravement, le racisme du mépris se manifeste dans les rapports entre communautés voisines. Ce sont les Bantous qui oppriment les Aborigènes d'Afrique (Pygmées, Khoisans, etc.) ou encore les Touaregs et autre nomades du Sahel qui chassent et combattent les Noirs sédentaires. 

La «haine du Blanc», une affaire de Blancs

L'argumentation ci-dessus, si fondée soit-elle, ne fera pas changer d'avis les personnes qui s'appliquent à dépeindre l'Occident comme le mal absolu. Elles iront chercher des contre-arguments plus absurdes les uns que les autres chez d'autres personnes qui partagent leur opinion, généralement diplômées comme elles, bien insérées dans la société comme elles et appartenant pour beaucoup d'entre elles à l'élite intellectuelle occidentale !

Ainsi, dans son essai L’Opposé de la blancheur, Léonora Miano, sauf exception, ne fait référence à aucun historien ou anthropologue connu, ne fut-ce que pour les contredire. Elle s’en tient à citer quelques essayistes contemporains et méconnus qui partagent les mêmes convictions qu’elles. Elle s’appuie aussi sur des films engagés des trente dernières années qui racontent la ségrégation et l’esclavage. C’est un peu comme d’expliquer Napoléon en prenant pour référence le film fantaisiste de Ridley Scott, aujourd’hui sur les écrans !

Ce phénomène d'enfermement mental est appelé « dissonance cognitive » par les spécialistes qui travaillent sur les sectes. Et de fait, il est de nature sectaire et rappelle la formule faussement prêtée à un théologien chrétien du IIe siècle, Tertullien (150-220) : « Je crois parce que c'est absurde ! » (Credo quia absurdum).

Il se distingue fondamentalement des grandes religions car à leur différence, il n'unit pas les hommes dans l'espérance en un avenir meilleur avant ou après la mort. Rappelons à ce propos l'étymologie du mot religion qui a la faveur des linguistes est le latin relegere (« relier ») : la religion est à l'origine ce qui relie les hommes entre eux (dico). Et l'on peut noter que dans la Rome antique, le magistrat qui avait en charge l'organisation des cultes était aussi celui qui s'occupait de la gestion des ponts ! On l'appelait pour cela pontife et ce titre demeure attaché au pape, souverain de l'Église catholique !

Rien de tel avec les propagandistes ci-dessus. En montant les Noirs contre les Blancs (sans égard pour les métis), mais aussi les antisionistes contre les juifs et même les féministes contre les « trans » (et réciproquement), ils  visent à diviser les hommes, nourrir leur haine, susciter les attaques au couteau... sans autre horizon que la brutalisation de la société et la guerre civile.

On peut se demander à quoi rime cette folie. Un essayiste ivoirien du nom de Kakou Ernest Tigori, découvert par notre ami l'historien Gabriel Martinez-Gros, nous apporte une grille d'explication surprenante et féconde dans un livre qui vient de sortir :  Haine du blanc et monde noir (Mature Afrik, 2023).

La « haine du Blanc », observe Tigori, n'est pas le fait des Noirs. C'est la poursuite du combat engagé il y a plus de cent ans par une fraction des Européens contre la société occidentale en vue de la renverser. La haine du Blanc est la tâche assignée aux Noirs par le camp du mouvement (l'extrême-gauche) dans la guerre civile européenne.

Il n'est pas anodin que ce discours soit porté en premier lieu par des militants au patronyme « bien de chez nous » qui ont rêvé du « Grand Soir » communiste. Désespérant de changer les structures sociales de leur pays par la lutte des classes, ils jouent désormais la carte de la lutte des races et tentent pour ce faire d'embrigader dans leur combat nauséeux les intellectuels noirs et les laissés-pour-compte de l'immigration !

Léonora Miano elle-même semble lucide sur cette mystification et laisse poindre son amertume quand elle constate que les Européens ont enseigné aux Africains des principes et des valeurs comme le renoncement à la nudité et, plus sérieusement, la foi en un Dieu rédempteur, et viennent aujourd'hui les sommer au nom du « progrès » de renoncer à ces principes et ces valeurs !

Qu'y comprendre ? « Ce n'est pas seulement le dieu chrétien qui est de nos jours mis au rebut, mais une bonne partie des valeurs, du mode de vie qui l'accompagnaient, constate la romancière avec dépit. La France de notre temps, qui se veut meilleure que celle de ses pères, en particulier par son progressisme, semble différente de celle qui s'abattit sur les Subsahariens, les forçant à un remodelage sans lequel ils se seraient condamnés à mort. »

« À combien de mutations identitaires peut-on soumettre les autres, à quel rythme et au nom de quoi exactement, si ce n'est la supériorité de l'occidentalité ? observe-t-elle avec justesse. Ce que la France actuelle, très sécularisée, a conservé de l'époque où elle se faisait l'obligation d'évangéliser les sauvages, c'est la certitude de détenir des vérités révélées »

Nous faisons nôtre sa conclusion. Quel enseignement en tirer ? Rien d'autre que de rester fermes sur nos savoirs et nos convictions morales, ne rien céder aux propagandistes de la haine et du racisme, fussent-ils « progressistes »  et « de gauche », nous garder d'endoctriner les autres peuples au nom d'une prétendue supériorité de nos valeurs.

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