Culture / Devenir une meilleure version de soi-même
De jeunes garçons jouent dans les ruines, à Gaza, en 2009. © Al Jazeera English - CC BY-SA 2.0
En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4376', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4376, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Devenir une meilleure version de soi-même', 'subtitle' => 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.', 'subtitle_edition' => 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.', 'content' => '<p>Cette femme prénommée Piper se caractérise par une passivité propice à la contemplation. Sa posture lui confère le recul nécessaire pour observer d'un œil critique l'activité de son mari et, peu à peu, s'impliquer à son tour. Par des actes à la fois vitaux et dérisoires.</p> <p>L’histoire se déroule dans les années 70, mais en passant de Gaza à Israël, on a l’impression de changer d’époque. Anne-Sophie Subilia nous décrit par petites touches la pauvreté de cette bande de terre asphyxiée par la colonisation, les humiliations infligées à ses habitants sur les check-points et les deux armes de résistance que sont l’humour et la rébellion.</p> <p><strong>BPLT</strong>: <strong>Votre roman se situe à Gaza. Il foisonne de détails qui rendent bien l’ambiance et la vie sur place. Y avez-vous vécu ou du moins séjourné?</strong></p> <p><strong>Anne-Sophie Subilia</strong>: Non, mais mes parents y ont séjourné un an et demi dans les années où je situe mon livre, à savoir en 74-75. Je me suis appuyée sur leurs récits et leur matériel photographique. Mon père était délégué du CICR, je suis donc partie d’un élément de l’histoire familiale. Ayant voyagé dans le Proche-Orient, le Moyen-Orient, j’ai des références qui m’aident pour la culture, les paysages, les éléments végétaux.</p> <p><strong>Votre personnage principal est une jeune Anglaise prénommée Piper qui accompagne son mari en mission humanitaire pour le CICR. Avez-vous déjà ressenti un choc culturel semblable à celui qu’elle éprouve?</strong></p> <p>Plutôt l’impression d’être en permanence bousculée dans mes façons de fonctionner. Dans un environnement où tout nous renvoie à l’altérité, il y a soudain des convergences, des gestes universels, des fonctionnements communs à toute l’humanité. Ça bouge les lignes, ça nous ramène à la façon dont notre culture s’est forgée. Piper a ses extravagances. Elle refuse de se plier aux codes et n’est pas toujours prête à laisser tomber ses acquis sociaux. Au fil de l’écriture, elle m’est apparue dans son côté soixante-huitard où la condition de la femme a gagné en liberté. </p> <p><strong>Vous avez donc fait sa connaissance à mesure que vous écriviez?</strong></p> <p>Oui, je n’ai jamais fait de typologie, c’est l’écriture qui me guide, il y a beaucoup de changement au fil du texte. Je n’ai pas d’intention très claire au départ.</p> <p><strong>Piper et davantage encore Hadj, son jardinier, se caractérisent par une extrême discrétion. Pourquoi avoir choisi des tempéraments si effacés pour les rôles principaux?</strong></p> <p>Je ne les ai pas choisis intentionnellement. Hadj ne pouvait pas être autrement, il s’est imposé comme un être relié à la dimension spirituelle, d’une force intérieure incroyable et d’une humilité rare. Par cette capacité de mettre son énergie au service du vivant sans obliger quiconque à le suivre, il incarne une sorte de modèle humain très vertueux et inspirant. La discrétion et l’humidité sont les qualités que j’aime le plus, elles suscitent un rayonnement perceptible à la ronde. Piper est d’abord une femme du monde avec des traits plus extravagants et égocentrés, mais quelque chose dans les soubassements de ces deux êtres les fait se rejoindre. Ils sont tous deux d’une grande perceptivité à ce qui les entoure.</p> <p><strong>Les animaux occupent une place très importante dans votre roman. Est-ce parce que la différence culturelle s’exprime notamment à travers le rapport aux bêtes?</strong></p> <p>Non, c’est vraiment comme ça. Dans les documentaires sur Gaza, on voit que l’homme et l’animal font équipe, il n’y a pas moyen de faire autrement quand on utilise la force motrice des animaux. L’ânesse s’est imposée dès le début et n’a pas quitté le livre. Quant aux insectes, ils montrent la porosité entre le dedans et le dehors. Au travers du geste de Hadj, les cafards, a priori nuisibles, s’avèrent être la nourriture des oiseaux et donc, de nécessaires alliés dans la chaîne du vivant.</p> <p><strong>La condition de femme complique et entrave les interactions sociales. Est-ce pour cela que Piper est le plus souvent appelée la femme, plutôt que par son prénom?</strong></p> <p>J’ai voulu insister sur ce statut de second rôle. Du point de vue des expats autant que des locaux, elle est la femme de quelqu’un avant d’être elle-même. L’apparition de son prénom signale les rares passages où elle est en présence de quelqu’un qui s’adresse vraiment à elle. Elle acquiert alors cette identité singulière personnelle. A l’époque, il fallait la conquérir, ça n’allait pas de soi. Cette désignation impersonnelle m’a facilité l’écriture de ce texte. Elle m’a permis d’amplifier la figure de Piper en la reliant à bien d’autres femmes.</p> <p><strong>Au fil des pages, votre héroïne glisse très progressivement de la position d’observatrice neutre et passive à celle de témoin impliqué. Est-ce pour vous une manière de dénoncer des injustices en évitant l’écueil du militantisme?</strong></p> <p>Plus on est familier d’un endroit, plus les choses vont nous toucher. La lenteur de l’écriture et des scènes met en évidence le côté progressif. Au gré de quelques événements, une attache se crée, la femme perçoit le sort de quelques Palestiniens et va peu à peu se sentir prête à remonter ses manches. La naissance d’une affinité génère une poussée d’énergie. Avec l’orpheline, j’ai pu montrer ce que la femme est prête à donner viscéralement.</p> <p><strong>Est-ce que votre personnage trouve un sens à sa vie à mesure que le lecteur commence à percevoir votre intention narrative? </strong></p> <p>Piper accède en tout cas à certains aspects importants d’elle-même, sa capacité de don, sa capacité à percevoir les besoins de ses semblables. Mais elle reste assez vulnérable et peine à ficeler quelque chose.</p> <p><strong>Est-ce un hasard si, à l’exception du jardinier Hadj, tous les êtres qui la touchent sont de sexe féminin (la petite Naïma la petite Albina, Mona, l’âne qui se révèle être une ânesse)?</strong></p> <p>Ce n’était pas volontaire, mais j’avais sans doute besoin de mettre en scène toute cette gent féminine et ce lien à la fertilité. En écrivant <i>L’Epouse</i>, j’étais enceinte, ça a certainement joué un rôle. Je voulais dire à quel point les femmes, souvent dans l’ombre, agissent comme un puissant moteur pour l’autre. Piper pousse son mari à donner le meilleur de lui.</p> <p><strong>Le couple est souvent en train de consommer de l’alcool. Est-ce une façon de montrer sa difficulté à s’acclimater à un pays musulman alors qu’en Europe, nous attendons toujours une parfaite intégration de la part des réfugiés?</strong></p> <p>J’ai pas du tout pensé à ça. Par contre, le rapport à l’alcool, la manière dont il nous altère, est un thème qui m’intéresse. Dans les organisations humanitaires, l’alcool est une source de réconfort, un exutoire face à des réalités très difficiles.</p> <p><strong>De même, les expat se retrouvent entre eux tous les vendredi soir et c’est manifestement le moment de la semaine le plus attendu pour Piper. C’est donc un besoin fondamental de côtoyer des gens culturellement proches de soi?</strong></p> <p>Non, je ne crois pas. Piper a aussi des agacements par rapport à cette communauté. Et elle est capable d’entrer en relation avec des personnes d’une autre culture. Elle attend surtout le moment de vivre quelque chose avec son mari. Ces rendez-vous sont un point de repère dans un temps sans relief.</p> <p><strong>Au fil des pages, le contraste s’accentue entre le prestige du CICR, les privilèges dont jouissent les délégués et le peu d’impact de son action. Vous ne croyez pas à l’utilité des organisations humanitaires?</strong></p> <p>Si, bien sûr que j’y crois, ça m’importe de savoir qu’elles peuvent être des garde-fous et garantir les droits fondamentaux, mais j’ai voulu nuancer, apporter le point de vue du terrain. Pour les gens qui y travaillent, ça peut être épuisant de voir que les efforts fournis ne sont parfois qu’une goutte d’eau et qu’ils peuvent si vite être anéantis. Ça doit être éreintant. </p> <p><strong>Vous êtes actuellement en voyage à vélo en famille?</strong></p> <p>Oui, on a pris trois mois avec mon compagnon et notre enfant de deux ans et demi pour suivre la vélomaritime qui fait de la dentelle sur le littoral français. On est partis du Touquet et on espère arriver en Bretagne d’ici septembre.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1690209313_thumblarge_zoe_lepouse.png" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="296" /></p> <h4>«L'Epouse», Anne-Sophie Subilia, Editions Zoé, 224 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'devenir-une-meilleure-version-de-soi-meme', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 332, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Sabine Dormond', 'description' => 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.', 'title' => 'Devenir une meilleure version de soi-même', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4376' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4376, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Devenir une meilleure version de soi-même', 'subtitle' => 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.', 'subtitle_edition' => 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.', 'content' => '<p>Cette femme prénommée Piper se caractérise par une passivité propice à la contemplation. Sa posture lui confère le recul nécessaire pour observer d'un œil critique l'activité de son mari et, peu à peu, s'impliquer à son tour. Par des actes à la fois vitaux et dérisoires.</p> <p>L’histoire se déroule dans les années 70, mais en passant de Gaza à Israël, on a l’impression de changer d’époque. Anne-Sophie Subilia nous décrit par petites touches la pauvreté de cette bande de terre asphyxiée par la colonisation, les humiliations infligées à ses habitants sur les check-points et les deux armes de résistance que sont l’humour et la rébellion.</p> <p><strong>BPLT</strong>: <strong>Votre roman se situe à Gaza. Il foisonne de détails qui rendent bien l’ambiance et la vie sur place. Y avez-vous vécu ou du moins séjourné?</strong></p> <p><strong>Anne-Sophie Subilia</strong>: Non, mais mes parents y ont séjourné un an et demi dans les années où je situe mon livre, à savoir en 74-75. Je me suis appuyée sur leurs récits et leur matériel photographique. Mon père était délégué du CICR, je suis donc partie d’un élément de l’histoire familiale. Ayant voyagé dans le Proche-Orient, le Moyen-Orient, j’ai des références qui m’aident pour la culture, les paysages, les éléments végétaux.</p> <p><strong>Votre personnage principal est une jeune Anglaise prénommée Piper qui accompagne son mari en mission humanitaire pour le CICR. Avez-vous déjà ressenti un choc culturel semblable à celui qu’elle éprouve?</strong></p> <p>Plutôt l’impression d’être en permanence bousculée dans mes façons de fonctionner. Dans un environnement où tout nous renvoie à l’altérité, il y a soudain des convergences, des gestes universels, des fonctionnements communs à toute l’humanité. Ça bouge les lignes, ça nous ramène à la façon dont notre culture s’est forgée. Piper a ses extravagances. Elle refuse de se plier aux codes et n’est pas toujours prête à laisser tomber ses acquis sociaux. Au fil de l’écriture, elle m’est apparue dans son côté soixante-huitard où la condition de la femme a gagné en liberté. </p> <p><strong>Vous avez donc fait sa connaissance à mesure que vous écriviez?</strong></p> <p>Oui, je n’ai jamais fait de typologie, c’est l’écriture qui me guide, il y a beaucoup de changement au fil du texte. Je n’ai pas d’intention très claire au départ.</p> <p><strong>Piper et davantage encore Hadj, son jardinier, se caractérisent par une extrême discrétion. Pourquoi avoir choisi des tempéraments si effacés pour les rôles principaux?</strong></p> <p>Je ne les ai pas choisis intentionnellement. Hadj ne pouvait pas être autrement, il s’est imposé comme un être relié à la dimension spirituelle, d’une force intérieure incroyable et d’une humilité rare. Par cette capacité de mettre son énergie au service du vivant sans obliger quiconque à le suivre, il incarne une sorte de modèle humain très vertueux et inspirant. La discrétion et l’humidité sont les qualités que j’aime le plus, elles suscitent un rayonnement perceptible à la ronde. Piper est d’abord une femme du monde avec des traits plus extravagants et égocentrés, mais quelque chose dans les soubassements de ces deux êtres les fait se rejoindre. Ils sont tous deux d’une grande perceptivité à ce qui les entoure.</p> <p><strong>Les animaux occupent une place très importante dans votre roman. Est-ce parce que la différence culturelle s’exprime notamment à travers le rapport aux bêtes?</strong></p> <p>Non, c’est vraiment comme ça. Dans les documentaires sur Gaza, on voit que l’homme et l’animal font équipe, il n’y a pas moyen de faire autrement quand on utilise la force motrice des animaux. L’ânesse s’est imposée dès le début et n’a pas quitté le livre. Quant aux insectes, ils montrent la porosité entre le dedans et le dehors. Au travers du geste de Hadj, les cafards, a priori nuisibles, s’avèrent être la nourriture des oiseaux et donc, de nécessaires alliés dans la chaîne du vivant.</p> <p><strong>La condition de femme complique et entrave les interactions sociales. Est-ce pour cela que Piper est le plus souvent appelée la femme, plutôt que par son prénom?</strong></p> <p>J’ai voulu insister sur ce statut de second rôle. Du point de vue des expats autant que des locaux, elle est la femme de quelqu’un avant d’être elle-même. L’apparition de son prénom signale les rares passages où elle est en présence de quelqu’un qui s’adresse vraiment à elle. Elle acquiert alors cette identité singulière personnelle. A l’époque, il fallait la conquérir, ça n’allait pas de soi. Cette désignation impersonnelle m’a facilité l’écriture de ce texte. Elle m’a permis d’amplifier la figure de Piper en la reliant à bien d’autres femmes.</p> <p><strong>Au fil des pages, votre héroïne glisse très progressivement de la position d’observatrice neutre et passive à celle de témoin impliqué. Est-ce pour vous une manière de dénoncer des injustices en évitant l’écueil du militantisme?</strong></p> <p>Plus on est familier d’un endroit, plus les choses vont nous toucher. La lenteur de l’écriture et des scènes met en évidence le côté progressif. Au gré de quelques événements, une attache se crée, la femme perçoit le sort de quelques Palestiniens et va peu à peu se sentir prête à remonter ses manches. La naissance d’une affinité génère une poussée d’énergie. Avec l’orpheline, j’ai pu montrer ce que la femme est prête à donner viscéralement.</p> <p><strong>Est-ce que votre personnage trouve un sens à sa vie à mesure que le lecteur commence à percevoir votre intention narrative? </strong></p> <p>Piper accède en tout cas à certains aspects importants d’elle-même, sa capacité de don, sa capacité à percevoir les besoins de ses semblables. Mais elle reste assez vulnérable et peine à ficeler quelque chose.</p> <p><strong>Est-ce un hasard si, à l’exception du jardinier Hadj, tous les êtres qui la touchent sont de sexe féminin (la petite Naïma la petite Albina, Mona, l’âne qui se révèle être une ânesse)?</strong></p> <p>Ce n’était pas volontaire, mais j’avais sans doute besoin de mettre en scène toute cette gent féminine et ce lien à la fertilité. En écrivant <i>L’Epouse</i>, j’étais enceinte, ça a certainement joué un rôle. Je voulais dire à quel point les femmes, souvent dans l’ombre, agissent comme un puissant moteur pour l’autre. Piper pousse son mari à donner le meilleur de lui.</p> <p><strong>Le couple est souvent en train de consommer de l’alcool. Est-ce une façon de montrer sa difficulté à s’acclimater à un pays musulman alors qu’en Europe, nous attendons toujours une parfaite intégration de la part des réfugiés?</strong></p> <p>J’ai pas du tout pensé à ça. Par contre, le rapport à l’alcool, la manière dont il nous altère, est un thème qui m’intéresse. Dans les organisations humanitaires, l’alcool est une source de réconfort, un exutoire face à des réalités très difficiles.</p> <p><strong>De même, les expat se retrouvent entre eux tous les vendredi soir et c’est manifestement le moment de la semaine le plus attendu pour Piper. C’est donc un besoin fondamental de côtoyer des gens culturellement proches de soi?</strong></p> <p>Non, je ne crois pas. Piper a aussi des agacements par rapport à cette communauté. Et elle est capable d’entrer en relation avec des personnes d’une autre culture. Elle attend surtout le moment de vivre quelque chose avec son mari. Ces rendez-vous sont un point de repère dans un temps sans relief.</p> <p><strong>Au fil des pages, le contraste s’accentue entre le prestige du CICR, les privilèges dont jouissent les délégués et le peu d’impact de son action. Vous ne croyez pas à l’utilité des organisations humanitaires?</strong></p> <p>Si, bien sûr que j’y crois, ça m’importe de savoir qu’elles peuvent être des garde-fous et garantir les droits fondamentaux, mais j’ai voulu nuancer, apporter le point de vue du terrain. Pour les gens qui y travaillent, ça peut être épuisant de voir que les efforts fournis ne sont parfois qu’une goutte d’eau et qu’ils peuvent si vite être anéantis. Ça doit être éreintant. </p> <p><strong>Vous êtes actuellement en voyage à vélo en famille?</strong></p> <p>Oui, on a pris trois mois avec mon compagnon et notre enfant de deux ans et demi pour suivre la vélomaritime qui fait de la dentelle sur le littoral français. On est partis du Touquet et on espère arriver en Bretagne d’ici septembre.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1690209313_thumblarge_zoe_lepouse.png" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="296" /></p> <h4>«L'Epouse», Anne-Sophie Subilia, Editions Zoé, 224 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'devenir-une-meilleure-version-de-soi-meme', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 332, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5129, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Et si tout n’était qu’apparence?', 'subtitle' => '«Nos plus beaux jours sont des mensonges», Francisco Arenas Farauste, Editions 5 sens, 116 pages.', 'subtitle_edition' => '«Nos plus beaux jours sont des mensonges», Francisco Arenas Farauste, Editions 5 sens, 116 pages.', 'content' => '<p>Avec<i> Nos plus beaux jours sont des mensonges</i> paru aux éditions 5 sens en août 2023, le romancier Francisco Arenas Farauste, actuel président de l’Association vaudoise des écrivains, revient sur le thème de l’illusion. Et ouvre un gouffre de questions aussi vertigineuses qu’intemporelles: l’illusion a-t-elle moins de valeur que la réalité? Peut-on seulement y échapper? Y a-t-il pour nous une réalité en dehors du narratif qu’on se construit à titre individuel ou sociétal? L’auteur n’a pas trop d’une trilogie pour tenter d’y répondre. Dans ce deuxième volet, il emmène personnages et lecteurs dans un tourbillon de rebondissements dont le tempo s’accélère au fil des pages. Tout commence par une lettre, l’aveu d’un ancien amant qui, pour séduire une femme d’une classe sociale inaccessible, s’est fait passer pour quelqu’un qu’il n’était pas. Et qui a tout sacrifié pour entretenir ce mensonge aux conséquences d’une ironie grinçante. Mais l’amour peut-il transgresser les conventions et à quel prix?</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'et-si-tout-n-etait-qu-apparence', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 94, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5047, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Quand papa deale et maman ment', 'subtitle' => 'Dans son premier roman, «Quand papa est tombé malade», la jeune autrice Marilou Rytz, fraichement diplômée de l’Institut littéraire de Bienne, se glisse dans la peau d'une adolescente dont le père a été incarcéré pour trafic de drogues. Les parents décident de ne rien dire au petit frère de la narratrice. Peu à peu, celle-ci en vient à questionner la pertinence de ce choix et à observer des signes de mal-être de plus en plus évidents chez celui qu’elle surnomme tendrement le puceron. Entretien.', 'subtitle_edition' => 'Dans son premier roman, «Quand papa est tombé malade», la jeune autrice Marilou Rytz se glisse dans la peau d'une adolescente dont le père a été incarcéré pour trafic de drogues. Les parents décident de ne rien dire au petit frère de la narratrice. Peu à peu, celle-ci en vient à questionner la pertinence de ce choix et à observer des signes de mal-être de plus en plus évidents chez celui qu’elle surnomme tendrement le puceron. Entretien.', 'content' => '<p><strong>Sabine Dormond</strong>: <strong>Vous avez fait votre cursus à l'institut littéraire de Bienne. Qu’en avez-vous retenu que vous avez pu mettre en pratique dans ce roman?</strong></p> <p><strong>Marilou Rytz</strong>: Ce roman était mon travail de Bachelor et ce que l’institut m’a offert avant tout, c’est du temps. Mais il est évident que ça a aussi été un accélérateur de bénéficier des conseils de tous ces auteurs, par exemple Joseph Incardona qui soulignait tous les mots inutiles. Une fois qu’il les avait repérés, ça me paraissait évident. Ou Michel Layat m’a inculqué une certaine rigueur et aidée à avancer dans l’écriture à trois voix avant que j’en vienne à ramener ce roman initialement choral à un seul point de vue narratif.</p> <p><strong>Avant de vous lancer dans un roman, vous avez écrit plusieurs nouvelles et du théâtre. Quels sont les défis propres à chacun de ces genres littéraires?</strong></p> <p>Cette histoire a elle-même été testée d’abord sous forme de micro-pièce de théâtre, puis de récit à quatre voix. Il m’est finalement apparu que les autres personnages étaient plus intéressants en creux. Parce que c’est clairement autour d’un personnage que je construis ma narration pour un roman: en l’occurrence autour de Noah, dit le puceron, avec la problématique du mensonge et de la prison. La nouvelle en revanche s’articule plutôt autour d’une thématique, parce qu’on a moins de temps pour développer les personnages. Il faut les rendre très clairs en peu de lignes.</p> <p><strong>Qu’est-ce qui vous a inspiré l’envie de parler de la situation des proches de délinquants?</strong></p> <p>Une émission à la radio où Viviane Schekter de la fondation REPR (Relai Enfant Parents Romands) parlait des familles de détenus. La prison m’intéresse depuis longtemps, mais je n’avais jamais pensé à ce que la détention pouvait impliquer pour les familles. J’ai ensuite été bénévole pour Repère pendant des années au Bois-Mermet. Mon rôle consistait à me tenir à disposition des visiteurs pour des renseignements concrets, une écoute, à leur proposer des ateliers qui sortaient du cadre habituel et permettaient aux parents détenus d’avoir un rendez-vous de plus avec leur enfant. </p> <p><strong>Ce doit être particulièrement déstabilisant quand un parent, censé inculquer le respect de la loi et mettre en garde contre les risques liés à la toxicomanie, bascule dans la délinquance et en particulier dans le trafic de drogue?</strong></p> <p>Je tenais à montrer l’évolution d’Oriane qui commence par soutenir son père, puis prend conscience de la gravité de ses actes et s’octroie le droit de porter un jugement sur lui, parce qu’il ne tient plus son rôle de garant du cadre. Elle découvre, comme chacun de nous mais plus précocement, que ses parents commettent aussi des erreurs.</p> <p><strong>Le secret de famille et les mensonges qui en découlent sont-ils malgré tout encore plus nuisibles qu’un aveu aussi dérangeant?</strong></p> <p>Pour en avoir beaucoup parlé avec une aumônière de prison, j’en suis assez persuadée. Ce n’est jamais une bonne idée de dissimuler la situation aux enfants et, en l’occurrence, le mensonge de l’hôpital est particulièrement mal choisi, on ne peut pas le tenir sur le long terme. Noah se rend bien compte que quelque chose ne joue pas.</p> <p><strong>Dans quelle mesure le jugement que la société porte sur un délinquant ricoche sur son entourage?</strong></p> <p>Les proches sont vraiment des victimes collatérales. Officiellement, la prison a vocation de réinsérer les gens dans la société, mais en réalité, la société est bien contente de pouvoir les oublier derrière les murs. Les proches sont au premier front pour encaisser les jugements. Mais à la fondation Repère, j’ai aussi rencontré des gens très à l’aise avec l’idée d’avoir un proche derrière les barreaux, et très décomplexés.</p> <p><strong>Votre narratrice a parfois l’air plus adulte que ses parents. Est-elle parentalisée ou est-ce juste une impression due au fait que le lecteur n’a que son point de vue?</strong></p> <p>Un peu des deux. Quand j’avais encore trois points de vue, j’essayais de montrer comment chacun pense avoir raison. C’est intéressant de chercher l’angle d’interprétation à partir duquel les gens estiment faire ce qu’il faut. Oriane a ce rôle de grande sœur réconfortante.</p> <p><strong>Vous décrivez un lien très fort et très touchant entre la grande sœur et son petit frère. Est-ce que les circonstances les amènent à mettre de côté les disputes habituelles au sein d’une fratrie?</strong></p> <p>Non, je pense que leur relation serait la même en d’autres circonstances. Cet amour très fort et cet agacement ultime existent avant l’incarcération du père. S’y ajoutent ensuite l’inquiétude et le besoin de protéger le petit frère. Oriane en veut à ses parents de devoir porter leur mensonge.</p> <p><strong>Votre narratrice est gardienne de foot dans une équipe mixte: le prétexte pour ajouter une petite touche féministe à votre livre?</strong></p> <p>Oui clairement. Je me suis demandée ce qu’on faisait à cet âge comme activité extrascolaire. J’ai voulu choisir quelque chose d’éloigné de mes propres activités pour éviter qu’Oriane ne devienne une sorte d’alter ego. C’était un bon moyen de prendre de la distance.</p> <p><strong>Comment avez-vous réussi à restituer de façon aussi convaincante les tics de langage, l’attitude très entière propre à l’adolescence, mais aussi une forme de mal-être, de crainte du jugement sans doute exacerbée par ce qu’elle vit?</strong></p> <p>C’est venu très naturellement. J’avais beaucoup travaillé la voix de Noah: dans tous les ateliers d’écriture, j’essayais de faire parler un enfant. J’ai construit Oriane par antithèse en m’inspirant de la façon de parler des gens qui m’entourent. J’avais vingt-et-un ans à l’époque, j’étais encore assez proche de l’adolescence. J’ai aussi pris soin d’éviter un vocabulaire trop précisément daté. J’y ai plus réfléchi comme un souffle que comme une langue.</p> <p><strong>Et la logorrhée de l’enfant?</strong></p> <p>C’est comme une pelote qu’on déroule et qui part dans tous les sens sans jamais se censurer.</p> <p><strong>Pourquoi avoir choisi de fondre les dialogues dans la narration?</strong></p> <p>Les dialogues ont eu beaucoup de formes différentes. Dans les premières versions, j’étais dans cette idée de flux de pensée rendue sous forme de monoblocs avec des dialogues juste marqués par des tirets. Ensuite j’ai quand même ajouté des retours à la ligne, mais comme Oriane a de la peine à dire tout ce qu’elle pense, je trouvais intéressant de maintenant le flou entre dialogue et pensée, pour que le lecteur puisse se demander si elle l’a réellement dit ou juste pensé et si elle a été entendue. Ce qu’elle dit s’inscrit dans une continuité par rapport à son flux de pensée.</p> <p><strong>L’histoire se déroule dans un milieu social très modeste: est-ce que la précarité économique excuse en partie le dérapage du père?</strong></p> <p>Je ne pense pas qu’elle l’excuse, mais elle l’explique. J’avais quand même envie qu’il y ait d’autres solutions, par exemple solliciter l’aide de la grand-mère. Mais les alternatives sont maigres. Maintenant que j’ai travaillé comme assistance sociale, je développerais ces problématiques autrement. Je pourrais imaginer un texte centré sur Léonore (la mère) qui montre la complexité du système social.</p> <p><strong>Y a-t-il là aussi une volonté militante de votre part, montrer par exemple que la pauvreté se transmet d’une génération à l’autre, puisque la fille exclut d’emblée la voie des études?</strong></p> <p>J’ai montré par petites touches que la situation économique cloisonne toute la famille, mais les enfants pourraient en pâtir beaucoup plus. Léonore fait parapluie et préserve sa fille. Je voulais creuser la manière dont un parent doit jongler pour faire face aux besoins de base des enfants et la frustration de devoir le priver. </p> <p><strong>L’art en général, le théâtre en l’occurrence a-t-il un effet rédempteur?</strong></p> <p>Oui, c’est là que Léonore retrouve une place et une famille. Je pense que le théâtre est un outil de résilience, d’ailleurs, je viens de terminer une pièce qui réunit sur scène des migrants et des Fribourgeois dans l’idée qu’on peut avoir des histoires de vie très différentes et se retrouver autour d’un projet qui crée du lien. </p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1721306618_eh_231ecouvmarilourytz_md1200x2000.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="333" /></p> <h4>«Quand papa est tombé malade», Marilou Rytz, Editions de l’Hèbe, 288 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'quand-papa-deale-et-maman-ment', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 111, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5018, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Un tableau sociologique qui se déguste avec bonheur', 'subtitle' => 'L’autrice genevoise Marie Beer excelle dans l'art de camper des personnages hauts en couleur et de jouer sur les contrastes. Elle nous le prouve une nouvelle fois dans son roman «Patate chaude», récemment paru aux éditions Encre fraîche, qui raconte avec humour l’adoption contrainte et forcée d’une «Patate» batarde suite au suicide de son maître.', 'subtitle_edition' => 'L’autrice genevoise Marie Beer excelle dans l'art de camper des personnages hauts en couleur et de jouer sur les contrastes. Elle nous le prouve une nouvelle fois dans son roman «Patate chaude», récemment paru aux éditions Encre fraîche, qui raconte avec humour l’adoption contrainte et forcée d’une «Patate» batarde suite au suicide de son maître.', 'content' => '<p>Le narrateur est un garçon qui a, en toutes circonstances, de la peine à trouver sa place: délaissé par sa mère, repoussé par son père, il rêve de s’associer à la vie sociale de son frère, mais s’en abstient pour ne pas l’encombrer, peine à imaginer qu’une fille puisse s’intéresser à lui et se cherche un emploi sans succès ni grande conviction. S’il vouait pour sa part une vive admiration au défunt, il a pleinement conscience que la réciproque ne s’applique pas et se demande si sa présence à l’enterrement ne relève pas de l’imposture.</p> <p>Par le truchement d’une amie d’enfance qui le manipule en jouant sur la corde des sentiments, le narrateur se trouve amené à accueillir Patate, le chien du défunt, le temps de lui dégoter une famille d’adoption. Et il va se démener tout au long du roman pour refourguer Patate à quelqu’un d’autre, d’où le titre <i>Patate chaude</i>.</p> <p>Au fil de ses recherches, on découvre ainsi que son entourage est composé d’un père égocentrique et maltraitant, d’une belle-mère dévouée et soumise, d’une mère absente qui a abandonné tout le monde pour faire carrière, d’un frère qui est une réplique atténuée du père avec néanmoins quelques bons côtés et, heureusement, d’une grand-mère attachante dont le langage donne lieu à plusieurs passionnants décryptages sémantiques, tant elle a une façon bien à elle de s’exprimer. Et il y a Diane, cette camarade d’enfance qui a donc connu le narrateur au plus près de lui-même, avant qu’il ne disparaisse sous la couche des rôles qu’on lui attribue avec d’autant plus de facilité qu’il a beaucoup de peine à décevoir les attentes.</p> <p>Car la question de savoir qui nous définit à travers les rôles qu’on nous fait jouer dans la vie et les étiquettes qu’on nous colle est bien l’un des enjeux majeurs de ce roman. <i>Patate chaude</i> nous invite aussi à réfléchir sur la manière dont l’entourage s’approprie l’image du défunt, en particulier lors d’un suicide. En effet, Kob, dont on apprend le décès dès la première ligne, est issu d’une famille bourgeoise avec laquelle il est en rupture. Les amis qu’il s’est choisi contrastent avec le milieu dont il est issu, ce qui va donner lieu à des scènes truculentes, notamment lors de l’enterrement, quand le frère du narrateur et meilleur ami du défunt exprime publiquement sa colère, au mépris des conventions et usages qui prévalent dans ce genre de circonstances. Ou, plus délicieux encore, quand un notaire se trouve contraint de jouer les médiateurs entre le père de Kob et deux marginaux. Une savoureuse collision entre deux classes sociales qui n’auraient en principe jamais été amenées à se rencontrer.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1720015371_patatechaude650x1024.jpeg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="315" /></p> <h4>«Patate chaude», <span>Marie Beer,</span><span> E</span><span>ditions Encre fraîche, 172 pages.</span></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'un-tableau-sociologique-qui-se-deguste-avec-bonheur', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 121, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5005, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La danse des lettres et l’étoffe des signes', 'subtitle' => '«Mon dessin contre ce qui se dessine», poèmes de Bruno Mercier et dessins de Mohammed Guiga, Editions des Sables, 100 pages.', 'subtitle_edition' => '«Mon dessin contre ce qui se dessine», poèmes de Bruno Mercier et dessins de Mohammed Guiga, Editions des Sables, 100 pages.', 'content' => '<p>Un magnifique livre d'art vient d’éclore aux éditions des Sables sous le titre <i>Mon dessin contre ce qui se dessine</i>. Les poèmes de Bruno Mercier y répondent aux dessins de Mohammed Guiga dans un dialogue qui a pour vocation de gommer les frontières. Celles qui séparent les cultures, les arts et les continents. Mais aussi le verbe et l’image, puisque les dessins de Mohammed Guiga sont une forme d’écriture au croisement de l’alphabet arabe, du hiéroglyphe et de l’alphabet latin. Par leurs formes comme par leur agencement, ils créent une langue qui parle au cœur. Leurs battements d’aile et leur chorégraphie racontent ce que Bruno Mercier interprète ou traduit dans un plaidoyer pour la paix, l’entente interculturelle, l’ouverture à la réalité de l’autre, l’amour de la nature, la faim de justice et la soif de spiritualité. Le poète exprime dans la musique des mots le chant d’une portée d’oiseaux perchés sur un enchevêtrement de câbles électriques et, par le jeu des assonances, donne au français des airs d’ailleurs.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-danse-des-lettres-et-l-etoffe-des-signes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 153, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 10406, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '1024px-War_in_Gaza_018_-_Flickr_-_Al_Jazeera_English.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 170671, 'md5' => 'c3a3d2e42dac896ac4e03f92da4bc67c', 'width' => (int) 1024, 'height' => (int) 768, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'De jeunes garçons jouent dans les ruines, à Gaza, en 2009.', 'author' => '', 'copyright' => '© Al Jazeera English - CC BY-SA 2.0', 'path' => '1691056086_1024pxwar_in_gaza_018__flickr__al_jazeera_english.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Sabine Dormond' $description = 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.' $title = 'Devenir une meilleure version de soi-même' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 831, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'humanitaire', 'slug' => 'humanitaire', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 125, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 124, 'active' => true, 'title' => 'Edition 124', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
Cette femme prénommée Piper se caractérise par une passivité propice à la contemplation. Sa posture lui confère le recul nécessaire pour observer d'un œil critique l'activité de son mari et, peu à peu, s'impliquer à son tour. Par des actes à la fois vitaux et dérisoires.
L’histoire se déroule dans les années 70, mais en passant de Gaza à Israël, on a l’impression de changer d’époque. Anne-Sophie Subilia nous décrit par petites touches la pauvreté de cette bande de terre asphyxiée par la colonisation, les humiliations infligées à ses habitants sur les check-points et les deux armes de résistance que sont l’humour et la rébellion.
BPLT: Votre roman se situe à Gaza. Il foisonne de détails qui rendent bien l’ambiance et la vie sur place. Y avez-vous vécu ou du moins séjourné?
Anne-Sophie Subilia: Non, mais mes parents y ont séjourné un an et demi dans les années où je situe mon livre, à savoir en 74-75. Je me suis appuyée sur leurs récits et leur matériel photographique. Mon père était délégué du CICR, je suis donc partie d’un élément de l’histoire familiale. Ayant voyagé dans le Proche-Orient, le Moyen-Orient, j’ai des références qui m’aident pour la culture, les paysages, les éléments végétaux.
Votre personnage principal est une jeune Anglaise prénommée Piper qui accompagne son mari en mission humanitaire pour le CICR. Avez-vous déjà ressenti un choc culturel semblable à celui qu’elle éprouve?
Plutôt l’impression d’être en permanence bousculée dans mes façons de fonctionner. Dans un environnement où tout nous renvoie à l’altérité, il y a soudain des convergences, des gestes universels, des fonctionnements communs à toute l’humanité. Ça bouge les lignes, ça nous ramène à la façon dont notre culture s’est forgée. Piper a ses extravagances. Elle refuse de se plier aux codes et n’est pas toujours prête à laisser tomber ses acquis sociaux. Au fil de l’écriture, elle m’est apparue dans son côté soixante-huitard où la condition de la femme a gagné en liberté.
Vous avez donc fait sa connaissance à mesure que vous écriviez?
Oui, je n’ai jamais fait de typologie, c’est l’écriture qui me guide, il y a beaucoup de changement au fil du texte. Je n’ai pas d’intention très claire au départ.
Piper et davantage encore Hadj, son jardinier, se caractérisent par une extrême discrétion. Pourquoi avoir choisi des tempéraments si effacés pour les rôles principaux?
Je ne les ai pas choisis intentionnellement. Hadj ne pouvait pas être autrement, il s’est imposé comme un être relié à la dimension spirituelle, d’une force intérieure incroyable et d’une humilité rare. Par cette capacité de mettre son énergie au service du vivant sans obliger quiconque à le suivre, il incarne une sorte de modèle humain très vertueux et inspirant. La discrétion et l’humidité sont les qualités que j’aime le plus, elles suscitent un rayonnement perceptible à la ronde. Piper est d’abord une femme du monde avec des traits plus extravagants et égocentrés, mais quelque chose dans les soubassements de ces deux êtres les fait se rejoindre. Ils sont tous deux d’une grande perceptivité à ce qui les entoure.
Les animaux occupent une place très importante dans votre roman. Est-ce parce que la différence culturelle s’exprime notamment à travers le rapport aux bêtes?
Non, c’est vraiment comme ça. Dans les documentaires sur Gaza, on voit que l’homme et l’animal font équipe, il n’y a pas moyen de faire autrement quand on utilise la force motrice des animaux. L’ânesse s’est imposée dès le début et n’a pas quitté le livre. Quant aux insectes, ils montrent la porosité entre le dedans et le dehors. Au travers du geste de Hadj, les cafards, a priori nuisibles, s’avèrent être la nourriture des oiseaux et donc, de nécessaires alliés dans la chaîne du vivant.
La condition de femme complique et entrave les interactions sociales. Est-ce pour cela que Piper est le plus souvent appelée la femme, plutôt que par son prénom?
J’ai voulu insister sur ce statut de second rôle. Du point de vue des expats autant que des locaux, elle est la femme de quelqu’un avant d’être elle-même. L’apparition de son prénom signale les rares passages où elle est en présence de quelqu’un qui s’adresse vraiment à elle. Elle acquiert alors cette identité singulière personnelle. A l’époque, il fallait la conquérir, ça n’allait pas de soi. Cette désignation impersonnelle m’a facilité l’écriture de ce texte. Elle m’a permis d’amplifier la figure de Piper en la reliant à bien d’autres femmes.
Au fil des pages, votre héroïne glisse très progressivement de la position d’observatrice neutre et passive à celle de témoin impliqué. Est-ce pour vous une manière de dénoncer des injustices en évitant l’écueil du militantisme?
Plus on est familier d’un endroit, plus les choses vont nous toucher. La lenteur de l’écriture et des scènes met en évidence le côté progressif. Au gré de quelques événements, une attache se crée, la femme perçoit le sort de quelques Palestiniens et va peu à peu se sentir prête à remonter ses manches. La naissance d’une affinité génère une poussée d’énergie. Avec l’orpheline, j’ai pu montrer ce que la femme est prête à donner viscéralement.
Est-ce que votre personnage trouve un sens à sa vie à mesure que le lecteur commence à percevoir votre intention narrative?
Piper accède en tout cas à certains aspects importants d’elle-même, sa capacité de don, sa capacité à percevoir les besoins de ses semblables. Mais elle reste assez vulnérable et peine à ficeler quelque chose.
Est-ce un hasard si, à l’exception du jardinier Hadj, tous les êtres qui la touchent sont de sexe féminin (la petite Naïma la petite Albina, Mona, l’âne qui se révèle être une ânesse)?
Ce n’était pas volontaire, mais j’avais sans doute besoin de mettre en scène toute cette gent féminine et ce lien à la fertilité. En écrivant L’Epouse, j’étais enceinte, ça a certainement joué un rôle. Je voulais dire à quel point les femmes, souvent dans l’ombre, agissent comme un puissant moteur pour l’autre. Piper pousse son mari à donner le meilleur de lui.
Le couple est souvent en train de consommer de l’alcool. Est-ce une façon de montrer sa difficulté à s’acclimater à un pays musulman alors qu’en Europe, nous attendons toujours une parfaite intégration de la part des réfugiés?
J’ai pas du tout pensé à ça. Par contre, le rapport à l’alcool, la manière dont il nous altère, est un thème qui m’intéresse. Dans les organisations humanitaires, l’alcool est une source de réconfort, un exutoire face à des réalités très difficiles.
De même, les expat se retrouvent entre eux tous les vendredi soir et c’est manifestement le moment de la semaine le plus attendu pour Piper. C’est donc un besoin fondamental de côtoyer des gens culturellement proches de soi?
Non, je ne crois pas. Piper a aussi des agacements par rapport à cette communauté. Et elle est capable d’entrer en relation avec des personnes d’une autre culture. Elle attend surtout le moment de vivre quelque chose avec son mari. Ces rendez-vous sont un point de repère dans un temps sans relief.
Au fil des pages, le contraste s’accentue entre le prestige du CICR, les privilèges dont jouissent les délégués et le peu d’impact de son action. Vous ne croyez pas à l’utilité des organisations humanitaires?
Si, bien sûr que j’y crois, ça m’importe de savoir qu’elles peuvent être des garde-fous et garantir les droits fondamentaux, mais j’ai voulu nuancer, apporter le point de vue du terrain. Pour les gens qui y travaillent, ça peut être épuisant de voir que les efforts fournis ne sont parfois qu’une goutte d’eau et qu’ils peuvent si vite être anéantis. Ça doit être éreintant.
Vous êtes actuellement en voyage à vélo en famille?
Oui, on a pris trois mois avec mon compagnon et notre enfant de deux ans et demi pour suivre la vélomaritime qui fait de la dentelle sur le littoral français. On est partis du Touquet et on espère arriver en Bretagne d’ici septembre.
«L'Epouse», Anne-Sophie Subilia, Editions Zoé, 224 pages.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4376', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4376, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Devenir une meilleure version de soi-même', 'subtitle' => 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.', 'subtitle_edition' => 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.', 'content' => '<p>Cette femme prénommée Piper se caractérise par une passivité propice à la contemplation. Sa posture lui confère le recul nécessaire pour observer d'un œil critique l'activité de son mari et, peu à peu, s'impliquer à son tour. Par des actes à la fois vitaux et dérisoires.</p> <p>L’histoire se déroule dans les années 70, mais en passant de Gaza à Israël, on a l’impression de changer d’époque. Anne-Sophie Subilia nous décrit par petites touches la pauvreté de cette bande de terre asphyxiée par la colonisation, les humiliations infligées à ses habitants sur les check-points et les deux armes de résistance que sont l’humour et la rébellion.</p> <p><strong>BPLT</strong>: <strong>Votre roman se situe à Gaza. Il foisonne de détails qui rendent bien l’ambiance et la vie sur place. Y avez-vous vécu ou du moins séjourné?</strong></p> <p><strong>Anne-Sophie Subilia</strong>: Non, mais mes parents y ont séjourné un an et demi dans les années où je situe mon livre, à savoir en 74-75. Je me suis appuyée sur leurs récits et leur matériel photographique. Mon père était délégué du CICR, je suis donc partie d’un élément de l’histoire familiale. Ayant voyagé dans le Proche-Orient, le Moyen-Orient, j’ai des références qui m’aident pour la culture, les paysages, les éléments végétaux.</p> <p><strong>Votre personnage principal est une jeune Anglaise prénommée Piper qui accompagne son mari en mission humanitaire pour le CICR. Avez-vous déjà ressenti un choc culturel semblable à celui qu’elle éprouve?</strong></p> <p>Plutôt l’impression d’être en permanence bousculée dans mes façons de fonctionner. Dans un environnement où tout nous renvoie à l’altérité, il y a soudain des convergences, des gestes universels, des fonctionnements communs à toute l’humanité. Ça bouge les lignes, ça nous ramène à la façon dont notre culture s’est forgée. Piper a ses extravagances. Elle refuse de se plier aux codes et n’est pas toujours prête à laisser tomber ses acquis sociaux. Au fil de l’écriture, elle m’est apparue dans son côté soixante-huitard où la condition de la femme a gagné en liberté. </p> <p><strong>Vous avez donc fait sa connaissance à mesure que vous écriviez?</strong></p> <p>Oui, je n’ai jamais fait de typologie, c’est l’écriture qui me guide, il y a beaucoup de changement au fil du texte. Je n’ai pas d’intention très claire au départ.</p> <p><strong>Piper et davantage encore Hadj, son jardinier, se caractérisent par une extrême discrétion. Pourquoi avoir choisi des tempéraments si effacés pour les rôles principaux?</strong></p> <p>Je ne les ai pas choisis intentionnellement. Hadj ne pouvait pas être autrement, il s’est imposé comme un être relié à la dimension spirituelle, d’une force intérieure incroyable et d’une humilité rare. Par cette capacité de mettre son énergie au service du vivant sans obliger quiconque à le suivre, il incarne une sorte de modèle humain très vertueux et inspirant. La discrétion et l’humidité sont les qualités que j’aime le plus, elles suscitent un rayonnement perceptible à la ronde. Piper est d’abord une femme du monde avec des traits plus extravagants et égocentrés, mais quelque chose dans les soubassements de ces deux êtres les fait se rejoindre. Ils sont tous deux d’une grande perceptivité à ce qui les entoure.</p> <p><strong>Les animaux occupent une place très importante dans votre roman. Est-ce parce que la différence culturelle s’exprime notamment à travers le rapport aux bêtes?</strong></p> <p>Non, c’est vraiment comme ça. Dans les documentaires sur Gaza, on voit que l’homme et l’animal font équipe, il n’y a pas moyen de faire autrement quand on utilise la force motrice des animaux. L’ânesse s’est imposée dès le début et n’a pas quitté le livre. Quant aux insectes, ils montrent la porosité entre le dedans et le dehors. Au travers du geste de Hadj, les cafards, a priori nuisibles, s’avèrent être la nourriture des oiseaux et donc, de nécessaires alliés dans la chaîne du vivant.</p> <p><strong>La condition de femme complique et entrave les interactions sociales. Est-ce pour cela que Piper est le plus souvent appelée la femme, plutôt que par son prénom?</strong></p> <p>J’ai voulu insister sur ce statut de second rôle. Du point de vue des expats autant que des locaux, elle est la femme de quelqu’un avant d’être elle-même. L’apparition de son prénom signale les rares passages où elle est en présence de quelqu’un qui s’adresse vraiment à elle. Elle acquiert alors cette identité singulière personnelle. A l’époque, il fallait la conquérir, ça n’allait pas de soi. Cette désignation impersonnelle m’a facilité l’écriture de ce texte. Elle m’a permis d’amplifier la figure de Piper en la reliant à bien d’autres femmes.</p> <p><strong>Au fil des pages, votre héroïne glisse très progressivement de la position d’observatrice neutre et passive à celle de témoin impliqué. Est-ce pour vous une manière de dénoncer des injustices en évitant l’écueil du militantisme?</strong></p> <p>Plus on est familier d’un endroit, plus les choses vont nous toucher. La lenteur de l’écriture et des scènes met en évidence le côté progressif. Au gré de quelques événements, une attache se crée, la femme perçoit le sort de quelques Palestiniens et va peu à peu se sentir prête à remonter ses manches. La naissance d’une affinité génère une poussée d’énergie. Avec l’orpheline, j’ai pu montrer ce que la femme est prête à donner viscéralement.</p> <p><strong>Est-ce que votre personnage trouve un sens à sa vie à mesure que le lecteur commence à percevoir votre intention narrative? </strong></p> <p>Piper accède en tout cas à certains aspects importants d’elle-même, sa capacité de don, sa capacité à percevoir les besoins de ses semblables. Mais elle reste assez vulnérable et peine à ficeler quelque chose.</p> <p><strong>Est-ce un hasard si, à l’exception du jardinier Hadj, tous les êtres qui la touchent sont de sexe féminin (la petite Naïma la petite Albina, Mona, l’âne qui se révèle être une ânesse)?</strong></p> <p>Ce n’était pas volontaire, mais j’avais sans doute besoin de mettre en scène toute cette gent féminine et ce lien à la fertilité. En écrivant <i>L’Epouse</i>, j’étais enceinte, ça a certainement joué un rôle. Je voulais dire à quel point les femmes, souvent dans l’ombre, agissent comme un puissant moteur pour l’autre. Piper pousse son mari à donner le meilleur de lui.</p> <p><strong>Le couple est souvent en train de consommer de l’alcool. Est-ce une façon de montrer sa difficulté à s’acclimater à un pays musulman alors qu’en Europe, nous attendons toujours une parfaite intégration de la part des réfugiés?</strong></p> <p>J’ai pas du tout pensé à ça. Par contre, le rapport à l’alcool, la manière dont il nous altère, est un thème qui m’intéresse. Dans les organisations humanitaires, l’alcool est une source de réconfort, un exutoire face à des réalités très difficiles.</p> <p><strong>De même, les expat se retrouvent entre eux tous les vendredi soir et c’est manifestement le moment de la semaine le plus attendu pour Piper. C’est donc un besoin fondamental de côtoyer des gens culturellement proches de soi?</strong></p> <p>Non, je ne crois pas. Piper a aussi des agacements par rapport à cette communauté. Et elle est capable d’entrer en relation avec des personnes d’une autre culture. Elle attend surtout le moment de vivre quelque chose avec son mari. Ces rendez-vous sont un point de repère dans un temps sans relief.</p> <p><strong>Au fil des pages, le contraste s’accentue entre le prestige du CICR, les privilèges dont jouissent les délégués et le peu d’impact de son action. Vous ne croyez pas à l’utilité des organisations humanitaires?</strong></p> <p>Si, bien sûr que j’y crois, ça m’importe de savoir qu’elles peuvent être des garde-fous et garantir les droits fondamentaux, mais j’ai voulu nuancer, apporter le point de vue du terrain. Pour les gens qui y travaillent, ça peut être épuisant de voir que les efforts fournis ne sont parfois qu’une goutte d’eau et qu’ils peuvent si vite être anéantis. Ça doit être éreintant. </p> <p><strong>Vous êtes actuellement en voyage à vélo en famille?</strong></p> <p>Oui, on a pris trois mois avec mon compagnon et notre enfant de deux ans et demi pour suivre la vélomaritime qui fait de la dentelle sur le littoral français. On est partis du Touquet et on espère arriver en Bretagne d’ici septembre.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1690209313_thumblarge_zoe_lepouse.png" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="296" /></p> <h4>«L'Epouse», Anne-Sophie Subilia, Editions Zoé, 224 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'devenir-une-meilleure-version-de-soi-meme', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 332, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Sabine Dormond', 'description' => 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.', 'title' => 'Devenir une meilleure version de soi-même', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4376' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4376, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Devenir une meilleure version de soi-même', 'subtitle' => 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.', 'subtitle_edition' => 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.', 'content' => '<p>Cette femme prénommée Piper se caractérise par une passivité propice à la contemplation. Sa posture lui confère le recul nécessaire pour observer d'un œil critique l'activité de son mari et, peu à peu, s'impliquer à son tour. Par des actes à la fois vitaux et dérisoires.</p> <p>L’histoire se déroule dans les années 70, mais en passant de Gaza à Israël, on a l’impression de changer d’époque. Anne-Sophie Subilia nous décrit par petites touches la pauvreté de cette bande de terre asphyxiée par la colonisation, les humiliations infligées à ses habitants sur les check-points et les deux armes de résistance que sont l’humour et la rébellion.</p> <p><strong>BPLT</strong>: <strong>Votre roman se situe à Gaza. Il foisonne de détails qui rendent bien l’ambiance et la vie sur place. Y avez-vous vécu ou du moins séjourné?</strong></p> <p><strong>Anne-Sophie Subilia</strong>: Non, mais mes parents y ont séjourné un an et demi dans les années où je situe mon livre, à savoir en 74-75. Je me suis appuyée sur leurs récits et leur matériel photographique. Mon père était délégué du CICR, je suis donc partie d’un élément de l’histoire familiale. Ayant voyagé dans le Proche-Orient, le Moyen-Orient, j’ai des références qui m’aident pour la culture, les paysages, les éléments végétaux.</p> <p><strong>Votre personnage principal est une jeune Anglaise prénommée Piper qui accompagne son mari en mission humanitaire pour le CICR. Avez-vous déjà ressenti un choc culturel semblable à celui qu’elle éprouve?</strong></p> <p>Plutôt l’impression d’être en permanence bousculée dans mes façons de fonctionner. Dans un environnement où tout nous renvoie à l’altérité, il y a soudain des convergences, des gestes universels, des fonctionnements communs à toute l’humanité. Ça bouge les lignes, ça nous ramène à la façon dont notre culture s’est forgée. Piper a ses extravagances. Elle refuse de se plier aux codes et n’est pas toujours prête à laisser tomber ses acquis sociaux. Au fil de l’écriture, elle m’est apparue dans son côté soixante-huitard où la condition de la femme a gagné en liberté. </p> <p><strong>Vous avez donc fait sa connaissance à mesure que vous écriviez?</strong></p> <p>Oui, je n’ai jamais fait de typologie, c’est l’écriture qui me guide, il y a beaucoup de changement au fil du texte. Je n’ai pas d’intention très claire au départ.</p> <p><strong>Piper et davantage encore Hadj, son jardinier, se caractérisent par une extrême discrétion. Pourquoi avoir choisi des tempéraments si effacés pour les rôles principaux?</strong></p> <p>Je ne les ai pas choisis intentionnellement. Hadj ne pouvait pas être autrement, il s’est imposé comme un être relié à la dimension spirituelle, d’une force intérieure incroyable et d’une humilité rare. Par cette capacité de mettre son énergie au service du vivant sans obliger quiconque à le suivre, il incarne une sorte de modèle humain très vertueux et inspirant. La discrétion et l’humidité sont les qualités que j’aime le plus, elles suscitent un rayonnement perceptible à la ronde. Piper est d’abord une femme du monde avec des traits plus extravagants et égocentrés, mais quelque chose dans les soubassements de ces deux êtres les fait se rejoindre. Ils sont tous deux d’une grande perceptivité à ce qui les entoure.</p> <p><strong>Les animaux occupent une place très importante dans votre roman. Est-ce parce que la différence culturelle s’exprime notamment à travers le rapport aux bêtes?</strong></p> <p>Non, c’est vraiment comme ça. Dans les documentaires sur Gaza, on voit que l’homme et l’animal font équipe, il n’y a pas moyen de faire autrement quand on utilise la force motrice des animaux. L’ânesse s’est imposée dès le début et n’a pas quitté le livre. Quant aux insectes, ils montrent la porosité entre le dedans et le dehors. Au travers du geste de Hadj, les cafards, a priori nuisibles, s’avèrent être la nourriture des oiseaux et donc, de nécessaires alliés dans la chaîne du vivant.</p> <p><strong>La condition de femme complique et entrave les interactions sociales. Est-ce pour cela que Piper est le plus souvent appelée la femme, plutôt que par son prénom?</strong></p> <p>J’ai voulu insister sur ce statut de second rôle. Du point de vue des expats autant que des locaux, elle est la femme de quelqu’un avant d’être elle-même. L’apparition de son prénom signale les rares passages où elle est en présence de quelqu’un qui s’adresse vraiment à elle. Elle acquiert alors cette identité singulière personnelle. A l’époque, il fallait la conquérir, ça n’allait pas de soi. Cette désignation impersonnelle m’a facilité l’écriture de ce texte. Elle m’a permis d’amplifier la figure de Piper en la reliant à bien d’autres femmes.</p> <p><strong>Au fil des pages, votre héroïne glisse très progressivement de la position d’observatrice neutre et passive à celle de témoin impliqué. Est-ce pour vous une manière de dénoncer des injustices en évitant l’écueil du militantisme?</strong></p> <p>Plus on est familier d’un endroit, plus les choses vont nous toucher. La lenteur de l’écriture et des scènes met en évidence le côté progressif. Au gré de quelques événements, une attache se crée, la femme perçoit le sort de quelques Palestiniens et va peu à peu se sentir prête à remonter ses manches. La naissance d’une affinité génère une poussée d’énergie. Avec l’orpheline, j’ai pu montrer ce que la femme est prête à donner viscéralement.</p> <p><strong>Est-ce que votre personnage trouve un sens à sa vie à mesure que le lecteur commence à percevoir votre intention narrative? </strong></p> <p>Piper accède en tout cas à certains aspects importants d’elle-même, sa capacité de don, sa capacité à percevoir les besoins de ses semblables. Mais elle reste assez vulnérable et peine à ficeler quelque chose.</p> <p><strong>Est-ce un hasard si, à l’exception du jardinier Hadj, tous les êtres qui la touchent sont de sexe féminin (la petite Naïma la petite Albina, Mona, l’âne qui se révèle être une ânesse)?</strong></p> <p>Ce n’était pas volontaire, mais j’avais sans doute besoin de mettre en scène toute cette gent féminine et ce lien à la fertilité. En écrivant <i>L’Epouse</i>, j’étais enceinte, ça a certainement joué un rôle. Je voulais dire à quel point les femmes, souvent dans l’ombre, agissent comme un puissant moteur pour l’autre. Piper pousse son mari à donner le meilleur de lui.</p> <p><strong>Le couple est souvent en train de consommer de l’alcool. Est-ce une façon de montrer sa difficulté à s’acclimater à un pays musulman alors qu’en Europe, nous attendons toujours une parfaite intégration de la part des réfugiés?</strong></p> <p>J’ai pas du tout pensé à ça. Par contre, le rapport à l’alcool, la manière dont il nous altère, est un thème qui m’intéresse. Dans les organisations humanitaires, l’alcool est une source de réconfort, un exutoire face à des réalités très difficiles.</p> <p><strong>De même, les expat se retrouvent entre eux tous les vendredi soir et c’est manifestement le moment de la semaine le plus attendu pour Piper. C’est donc un besoin fondamental de côtoyer des gens culturellement proches de soi?</strong></p> <p>Non, je ne crois pas. Piper a aussi des agacements par rapport à cette communauté. Et elle est capable d’entrer en relation avec des personnes d’une autre culture. Elle attend surtout le moment de vivre quelque chose avec son mari. Ces rendez-vous sont un point de repère dans un temps sans relief.</p> <p><strong>Au fil des pages, le contraste s’accentue entre le prestige du CICR, les privilèges dont jouissent les délégués et le peu d’impact de son action. Vous ne croyez pas à l’utilité des organisations humanitaires?</strong></p> <p>Si, bien sûr que j’y crois, ça m’importe de savoir qu’elles peuvent être des garde-fous et garantir les droits fondamentaux, mais j’ai voulu nuancer, apporter le point de vue du terrain. Pour les gens qui y travaillent, ça peut être épuisant de voir que les efforts fournis ne sont parfois qu’une goutte d’eau et qu’ils peuvent si vite être anéantis. Ça doit être éreintant. </p> <p><strong>Vous êtes actuellement en voyage à vélo en famille?</strong></p> <p>Oui, on a pris trois mois avec mon compagnon et notre enfant de deux ans et demi pour suivre la vélomaritime qui fait de la dentelle sur le littoral français. On est partis du Touquet et on espère arriver en Bretagne d’ici septembre.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1690209313_thumblarge_zoe_lepouse.png" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="296" /></p> <h4>«L'Epouse», Anne-Sophie Subilia, Editions Zoé, 224 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'devenir-une-meilleure-version-de-soi-meme', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 332, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5129, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Et si tout n’était qu’apparence?', 'subtitle' => '«Nos plus beaux jours sont des mensonges», Francisco Arenas Farauste, Editions 5 sens, 116 pages.', 'subtitle_edition' => '«Nos plus beaux jours sont des mensonges», Francisco Arenas Farauste, Editions 5 sens, 116 pages.', 'content' => '<p>Avec<i> Nos plus beaux jours sont des mensonges</i> paru aux éditions 5 sens en août 2023, le romancier Francisco Arenas Farauste, actuel président de l’Association vaudoise des écrivains, revient sur le thème de l’illusion. Et ouvre un gouffre de questions aussi vertigineuses qu’intemporelles: l’illusion a-t-elle moins de valeur que la réalité? Peut-on seulement y échapper? Y a-t-il pour nous une réalité en dehors du narratif qu’on se construit à titre individuel ou sociétal? L’auteur n’a pas trop d’une trilogie pour tenter d’y répondre. Dans ce deuxième volet, il emmène personnages et lecteurs dans un tourbillon de rebondissements dont le tempo s’accélère au fil des pages. Tout commence par une lettre, l’aveu d’un ancien amant qui, pour séduire une femme d’une classe sociale inaccessible, s’est fait passer pour quelqu’un qu’il n’était pas. Et qui a tout sacrifié pour entretenir ce mensonge aux conséquences d’une ironie grinçante. Mais l’amour peut-il transgresser les conventions et à quel prix?</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'et-si-tout-n-etait-qu-apparence', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 94, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5047, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Quand papa deale et maman ment', 'subtitle' => 'Dans son premier roman, «Quand papa est tombé malade», la jeune autrice Marilou Rytz, fraichement diplômée de l’Institut littéraire de Bienne, se glisse dans la peau d'une adolescente dont le père a été incarcéré pour trafic de drogues. Les parents décident de ne rien dire au petit frère de la narratrice. Peu à peu, celle-ci en vient à questionner la pertinence de ce choix et à observer des signes de mal-être de plus en plus évidents chez celui qu’elle surnomme tendrement le puceron. Entretien.', 'subtitle_edition' => 'Dans son premier roman, «Quand papa est tombé malade», la jeune autrice Marilou Rytz se glisse dans la peau d'une adolescente dont le père a été incarcéré pour trafic de drogues. Les parents décident de ne rien dire au petit frère de la narratrice. Peu à peu, celle-ci en vient à questionner la pertinence de ce choix et à observer des signes de mal-être de plus en plus évidents chez celui qu’elle surnomme tendrement le puceron. Entretien.', 'content' => '<p><strong>Sabine Dormond</strong>: <strong>Vous avez fait votre cursus à l'institut littéraire de Bienne. Qu’en avez-vous retenu que vous avez pu mettre en pratique dans ce roman?</strong></p> <p><strong>Marilou Rytz</strong>: Ce roman était mon travail de Bachelor et ce que l’institut m’a offert avant tout, c’est du temps. Mais il est évident que ça a aussi été un accélérateur de bénéficier des conseils de tous ces auteurs, par exemple Joseph Incardona qui soulignait tous les mots inutiles. Une fois qu’il les avait repérés, ça me paraissait évident. Ou Michel Layat m’a inculqué une certaine rigueur et aidée à avancer dans l’écriture à trois voix avant que j’en vienne à ramener ce roman initialement choral à un seul point de vue narratif.</p> <p><strong>Avant de vous lancer dans un roman, vous avez écrit plusieurs nouvelles et du théâtre. Quels sont les défis propres à chacun de ces genres littéraires?</strong></p> <p>Cette histoire a elle-même été testée d’abord sous forme de micro-pièce de théâtre, puis de récit à quatre voix. Il m’est finalement apparu que les autres personnages étaient plus intéressants en creux. Parce que c’est clairement autour d’un personnage que je construis ma narration pour un roman: en l’occurrence autour de Noah, dit le puceron, avec la problématique du mensonge et de la prison. La nouvelle en revanche s’articule plutôt autour d’une thématique, parce qu’on a moins de temps pour développer les personnages. Il faut les rendre très clairs en peu de lignes.</p> <p><strong>Qu’est-ce qui vous a inspiré l’envie de parler de la situation des proches de délinquants?</strong></p> <p>Une émission à la radio où Viviane Schekter de la fondation REPR (Relai Enfant Parents Romands) parlait des familles de détenus. La prison m’intéresse depuis longtemps, mais je n’avais jamais pensé à ce que la détention pouvait impliquer pour les familles. J’ai ensuite été bénévole pour Repère pendant des années au Bois-Mermet. Mon rôle consistait à me tenir à disposition des visiteurs pour des renseignements concrets, une écoute, à leur proposer des ateliers qui sortaient du cadre habituel et permettaient aux parents détenus d’avoir un rendez-vous de plus avec leur enfant. </p> <p><strong>Ce doit être particulièrement déstabilisant quand un parent, censé inculquer le respect de la loi et mettre en garde contre les risques liés à la toxicomanie, bascule dans la délinquance et en particulier dans le trafic de drogue?</strong></p> <p>Je tenais à montrer l’évolution d’Oriane qui commence par soutenir son père, puis prend conscience de la gravité de ses actes et s’octroie le droit de porter un jugement sur lui, parce qu’il ne tient plus son rôle de garant du cadre. Elle découvre, comme chacun de nous mais plus précocement, que ses parents commettent aussi des erreurs.</p> <p><strong>Le secret de famille et les mensonges qui en découlent sont-ils malgré tout encore plus nuisibles qu’un aveu aussi dérangeant?</strong></p> <p>Pour en avoir beaucoup parlé avec une aumônière de prison, j’en suis assez persuadée. Ce n’est jamais une bonne idée de dissimuler la situation aux enfants et, en l’occurrence, le mensonge de l’hôpital est particulièrement mal choisi, on ne peut pas le tenir sur le long terme. Noah se rend bien compte que quelque chose ne joue pas.</p> <p><strong>Dans quelle mesure le jugement que la société porte sur un délinquant ricoche sur son entourage?</strong></p> <p>Les proches sont vraiment des victimes collatérales. Officiellement, la prison a vocation de réinsérer les gens dans la société, mais en réalité, la société est bien contente de pouvoir les oublier derrière les murs. Les proches sont au premier front pour encaisser les jugements. Mais à la fondation Repère, j’ai aussi rencontré des gens très à l’aise avec l’idée d’avoir un proche derrière les barreaux, et très décomplexés.</p> <p><strong>Votre narratrice a parfois l’air plus adulte que ses parents. Est-elle parentalisée ou est-ce juste une impression due au fait que le lecteur n’a que son point de vue?</strong></p> <p>Un peu des deux. Quand j’avais encore trois points de vue, j’essayais de montrer comment chacun pense avoir raison. C’est intéressant de chercher l’angle d’interprétation à partir duquel les gens estiment faire ce qu’il faut. Oriane a ce rôle de grande sœur réconfortante.</p> <p><strong>Vous décrivez un lien très fort et très touchant entre la grande sœur et son petit frère. Est-ce que les circonstances les amènent à mettre de côté les disputes habituelles au sein d’une fratrie?</strong></p> <p>Non, je pense que leur relation serait la même en d’autres circonstances. Cet amour très fort et cet agacement ultime existent avant l’incarcération du père. S’y ajoutent ensuite l’inquiétude et le besoin de protéger le petit frère. Oriane en veut à ses parents de devoir porter leur mensonge.</p> <p><strong>Votre narratrice est gardienne de foot dans une équipe mixte: le prétexte pour ajouter une petite touche féministe à votre livre?</strong></p> <p>Oui clairement. Je me suis demandée ce qu’on faisait à cet âge comme activité extrascolaire. J’ai voulu choisir quelque chose d’éloigné de mes propres activités pour éviter qu’Oriane ne devienne une sorte d’alter ego. C’était un bon moyen de prendre de la distance.</p> <p><strong>Comment avez-vous réussi à restituer de façon aussi convaincante les tics de langage, l’attitude très entière propre à l’adolescence, mais aussi une forme de mal-être, de crainte du jugement sans doute exacerbée par ce qu’elle vit?</strong></p> <p>C’est venu très naturellement. J’avais beaucoup travaillé la voix de Noah: dans tous les ateliers d’écriture, j’essayais de faire parler un enfant. J’ai construit Oriane par antithèse en m’inspirant de la façon de parler des gens qui m’entourent. J’avais vingt-et-un ans à l’époque, j’étais encore assez proche de l’adolescence. J’ai aussi pris soin d’éviter un vocabulaire trop précisément daté. J’y ai plus réfléchi comme un souffle que comme une langue.</p> <p><strong>Et la logorrhée de l’enfant?</strong></p> <p>C’est comme une pelote qu’on déroule et qui part dans tous les sens sans jamais se censurer.</p> <p><strong>Pourquoi avoir choisi de fondre les dialogues dans la narration?</strong></p> <p>Les dialogues ont eu beaucoup de formes différentes. Dans les premières versions, j’étais dans cette idée de flux de pensée rendue sous forme de monoblocs avec des dialogues juste marqués par des tirets. Ensuite j’ai quand même ajouté des retours à la ligne, mais comme Oriane a de la peine à dire tout ce qu’elle pense, je trouvais intéressant de maintenant le flou entre dialogue et pensée, pour que le lecteur puisse se demander si elle l’a réellement dit ou juste pensé et si elle a été entendue. Ce qu’elle dit s’inscrit dans une continuité par rapport à son flux de pensée.</p> <p><strong>L’histoire se déroule dans un milieu social très modeste: est-ce que la précarité économique excuse en partie le dérapage du père?</strong></p> <p>Je ne pense pas qu’elle l’excuse, mais elle l’explique. J’avais quand même envie qu’il y ait d’autres solutions, par exemple solliciter l’aide de la grand-mère. Mais les alternatives sont maigres. Maintenant que j’ai travaillé comme assistance sociale, je développerais ces problématiques autrement. Je pourrais imaginer un texte centré sur Léonore (la mère) qui montre la complexité du système social.</p> <p><strong>Y a-t-il là aussi une volonté militante de votre part, montrer par exemple que la pauvreté se transmet d’une génération à l’autre, puisque la fille exclut d’emblée la voie des études?</strong></p> <p>J’ai montré par petites touches que la situation économique cloisonne toute la famille, mais les enfants pourraient en pâtir beaucoup plus. Léonore fait parapluie et préserve sa fille. Je voulais creuser la manière dont un parent doit jongler pour faire face aux besoins de base des enfants et la frustration de devoir le priver. </p> <p><strong>L’art en général, le théâtre en l’occurrence a-t-il un effet rédempteur?</strong></p> <p>Oui, c’est là que Léonore retrouve une place et une famille. Je pense que le théâtre est un outil de résilience, d’ailleurs, je viens de terminer une pièce qui réunit sur scène des migrants et des Fribourgeois dans l’idée qu’on peut avoir des histoires de vie très différentes et se retrouver autour d’un projet qui crée du lien. </p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1721306618_eh_231ecouvmarilourytz_md1200x2000.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="333" /></p> <h4>«Quand papa est tombé malade», Marilou Rytz, Editions de l’Hèbe, 288 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'quand-papa-deale-et-maman-ment', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 111, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5018, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Un tableau sociologique qui se déguste avec bonheur', 'subtitle' => 'L’autrice genevoise Marie Beer excelle dans l'art de camper des personnages hauts en couleur et de jouer sur les contrastes. Elle nous le prouve une nouvelle fois dans son roman «Patate chaude», récemment paru aux éditions Encre fraîche, qui raconte avec humour l’adoption contrainte et forcée d’une «Patate» batarde suite au suicide de son maître.', 'subtitle_edition' => 'L’autrice genevoise Marie Beer excelle dans l'art de camper des personnages hauts en couleur et de jouer sur les contrastes. Elle nous le prouve une nouvelle fois dans son roman «Patate chaude», récemment paru aux éditions Encre fraîche, qui raconte avec humour l’adoption contrainte et forcée d’une «Patate» batarde suite au suicide de son maître.', 'content' => '<p>Le narrateur est un garçon qui a, en toutes circonstances, de la peine à trouver sa place: délaissé par sa mère, repoussé par son père, il rêve de s’associer à la vie sociale de son frère, mais s’en abstient pour ne pas l’encombrer, peine à imaginer qu’une fille puisse s’intéresser à lui et se cherche un emploi sans succès ni grande conviction. S’il vouait pour sa part une vive admiration au défunt, il a pleinement conscience que la réciproque ne s’applique pas et se demande si sa présence à l’enterrement ne relève pas de l’imposture.</p> <p>Par le truchement d’une amie d’enfance qui le manipule en jouant sur la corde des sentiments, le narrateur se trouve amené à accueillir Patate, le chien du défunt, le temps de lui dégoter une famille d’adoption. Et il va se démener tout au long du roman pour refourguer Patate à quelqu’un d’autre, d’où le titre <i>Patate chaude</i>.</p> <p>Au fil de ses recherches, on découvre ainsi que son entourage est composé d’un père égocentrique et maltraitant, d’une belle-mère dévouée et soumise, d’une mère absente qui a abandonné tout le monde pour faire carrière, d’un frère qui est une réplique atténuée du père avec néanmoins quelques bons côtés et, heureusement, d’une grand-mère attachante dont le langage donne lieu à plusieurs passionnants décryptages sémantiques, tant elle a une façon bien à elle de s’exprimer. Et il y a Diane, cette camarade d’enfance qui a donc connu le narrateur au plus près de lui-même, avant qu’il ne disparaisse sous la couche des rôles qu’on lui attribue avec d’autant plus de facilité qu’il a beaucoup de peine à décevoir les attentes.</p> <p>Car la question de savoir qui nous définit à travers les rôles qu’on nous fait jouer dans la vie et les étiquettes qu’on nous colle est bien l’un des enjeux majeurs de ce roman. <i>Patate chaude</i> nous invite aussi à réfléchir sur la manière dont l’entourage s’approprie l’image du défunt, en particulier lors d’un suicide. En effet, Kob, dont on apprend le décès dès la première ligne, est issu d’une famille bourgeoise avec laquelle il est en rupture. Les amis qu’il s’est choisi contrastent avec le milieu dont il est issu, ce qui va donner lieu à des scènes truculentes, notamment lors de l’enterrement, quand le frère du narrateur et meilleur ami du défunt exprime publiquement sa colère, au mépris des conventions et usages qui prévalent dans ce genre de circonstances. Ou, plus délicieux encore, quand un notaire se trouve contraint de jouer les médiateurs entre le père de Kob et deux marginaux. Une savoureuse collision entre deux classes sociales qui n’auraient en principe jamais été amenées à se rencontrer.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1720015371_patatechaude650x1024.jpeg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="315" /></p> <h4>«Patate chaude», <span>Marie Beer,</span><span> E</span><span>ditions Encre fraîche, 172 pages.</span></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'un-tableau-sociologique-qui-se-deguste-avec-bonheur', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 121, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5005, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La danse des lettres et l’étoffe des signes', 'subtitle' => '«Mon dessin contre ce qui se dessine», poèmes de Bruno Mercier et dessins de Mohammed Guiga, Editions des Sables, 100 pages.', 'subtitle_edition' => '«Mon dessin contre ce qui se dessine», poèmes de Bruno Mercier et dessins de Mohammed Guiga, Editions des Sables, 100 pages.', 'content' => '<p>Un magnifique livre d'art vient d’éclore aux éditions des Sables sous le titre <i>Mon dessin contre ce qui se dessine</i>. Les poèmes de Bruno Mercier y répondent aux dessins de Mohammed Guiga dans un dialogue qui a pour vocation de gommer les frontières. Celles qui séparent les cultures, les arts et les continents. Mais aussi le verbe et l’image, puisque les dessins de Mohammed Guiga sont une forme d’écriture au croisement de l’alphabet arabe, du hiéroglyphe et de l’alphabet latin. Par leurs formes comme par leur agencement, ils créent une langue qui parle au cœur. Leurs battements d’aile et leur chorégraphie racontent ce que Bruno Mercier interprète ou traduit dans un plaidoyer pour la paix, l’entente interculturelle, l’ouverture à la réalité de l’autre, l’amour de la nature, la faim de justice et la soif de spiritualité. Le poète exprime dans la musique des mots le chant d’une portée d’oiseaux perchés sur un enchevêtrement de câbles électriques et, par le jeu des assonances, donne au français des airs d’ailleurs.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-danse-des-lettres-et-l-etoffe-des-signes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 153, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 10406, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '1024px-War_in_Gaza_018_-_Flickr_-_Al_Jazeera_English.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 170671, 'md5' => 'c3a3d2e42dac896ac4e03f92da4bc67c', 'width' => (int) 1024, 'height' => (int) 768, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'De jeunes garçons jouent dans les ruines, à Gaza, en 2009.', 'author' => '', 'copyright' => '© Al Jazeera English - CC BY-SA 2.0', 'path' => '1691056086_1024pxwar_in_gaza_018__flickr__al_jazeera_english.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Sabine Dormond' $description = 'En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.' $title = 'Devenir une meilleure version de soi-même' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 831, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'humanitaire', 'slug' => 'humanitaire', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 125, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 124, 'active' => true, 'title' => 'Edition 124', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire