Culture / Lire ou ne pas lire Bruno Le Maire?
Bruno Le Maire au Grand Palais en 2022. © Sebastiaan ter Burg from Utrecht, The Netherlands - ESA astronaut announcement Class of 2022
Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4261', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4261, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Lire ou ne pas lire Bruno Le Maire?', 'subtitle' => 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.', 'subtitle_edition' => 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.', 'content' => '<p>Le lendemain, me maudissant déjà d’avoir accepté, je me faisais accompagner d’un autre ami, direction la librairie Payot de Lausanne, pour me donner du courage. 470 pages, 36,20.-, furent les deux informations qui me frappèrent, sitôt que la libraire avait rapporté un exemplaire de <em>Fugue américaine</em>, déjà planqué dans les rayonnages. L’ami, lecteur avisé des étiquettes, m’apprit que Payot n’en avait commandé que 3. Le public suisse n’était sans doute pas prêt pour la prose de «mon» ministre de l’Economie.</p> <h3>Que d’eau...</h3> <p>Premier constat, assommée par le pavé: il a donc du temps. A peine la cinquantième page atteinte, je tâchai d’aller au renseignement: est-ce vraiment lui, le ministre, qui écrit ses romans? La version officielle est que oui. Le Maire affirme que l’écriture est sa passion, son oxygène, et qu’il a travaillé dix ans à ce roman, le cinquième en quatre ans. Ne l’imaginons pas délaisser ses obligations économiques pour peiner des jours et des nuits sur la page blanche.</p> <p>Effectivement, le roman traine en longueur. Par une licence narrative usée, le narrateur original présente dans les premières pages un manuscrit adressé par son oncle Oskar. Il faut donc blâmer Oskar pour avoir étiré à l’infini cette intrigue. Dépouillée de ses délayages romanesques, érotiques et érudits, la voici: Oskar, un psychiatre américain d’origine juive allemande parvenu au crépuscule de sa vie, rédige ses mémoires dans un hôtel berlinois. Il y est question de son frère Franz, pianiste raté, dépressif, suicidé quelques décennies auparavant, et de leurs souvenirs communs. Le premier, en 1949, est un concert de Vladimir Horowitz donné à La Havane, puis la rencontre entre Oskar, alors jeune étudiant en médecine, et «Satan au clavier». Leur relation s’étire jusqu’à la mort d’Horowitz. L’histoire de deux frères que dix années séparent, tiraillés entre le rêve américain que leurs parents, émigrés allemands des années 30, les poussent à épouser, et l’oubli tragique de leur culture européenne.</p> <h3>Frères et doubles</h3> <p>Ces thèmes servent de cadre à de très nombreuses et longues digressions. Les conversations entre l’apprenti psychiatre et son célèbre patient, les habitudes capricieuses et les relations homosexuelles non assumées de ce dernier, puis ses dépressions et retours à la scène successifs, la présence de son épouse Wanda, en forment une grande partie.</p> <p>Le roman est construit en miroir. Un jeu de masques entre public et privé, entre fêlures et succès, entre aussi, pourquoi pas, le ministre et le romancier qui tiennent la plume.</p> <p>A la vie et à la carrière triomphale mais torturée d’Horowitz répond l’échec sur toute la ligne de Franz. Un soir, à La Havane, Oskar demande à Vladimir Horowitz de donner une leçon de piano à son frère. Le début de la fin pour Franz, qui, écrasé par le génie du maître, décide à ce moment précis d’abandonner sa carrière naissante de soliste.</p> <p>Oskar, qui parle souvent de lui à la troisième personne, se trouve au point de fuite de deux trajectoires symétriques. Il n’a pas fondé de famille, pas même un couple stable, il est l’exilé suprême, ses seules racines sont son travail, ses souvenirs et Vladimir Horowitz. Après une illumination mystique dans une église de La Havane, il passe le reste du siècle à déplorer que les idéologies meurtrières et la musique, pour ceux qui peuvent y avoir accès, aient remplacé le Dieu du ciel.</p> <p>Autour de lui, deux exilés dont les portraits se répondent. Franz, fils d’émigrés, et Vladimir, né à Kyiv (ou à Berditchev, selon les biographies et ses déclarations), à la fois russe et ukrainien. Deux pianistes, deux grands névrosés, deux hommes dévorés par leurs démons. L’un écrasé par le génie, renonçant au piano, l’autre incarnant le génie, par-delà bien et mal, s’exorcisant lui-même. Deux trajectoires divergentes aussi devant le rêve américain des années 1950. Horowitz, superstar richissime, enfermé dans son hôtel particulier de Manhattan, Franz, mauvais agent immobilier ruiné par la passion de sa femme pour les fourrures et ses mauvais investissements, contraint de s’endetter et de prêter sur gages les bijoux de sa mère. Dans ces deux hommes qui, sur le papier, se ressemblent tant, tout diffère en miroir. Horowitz est marié à Wanda Toscanini, la fille du célèbre chef d’orchestre. Franz, lui, a épousé une émigrée française, Muriel Lebaudy, pétulante et ambitieuse, trop forte pour lui. La scène de leur mariage montre l’abysse qui sépare les deux époux comme les deux belles-familles. «<em>(Franz) descendit encore six ou sept coupes de champagne. D’où leur venait ce goût de fer? La tête lui tournait. Il chercha Muriel. Elle continuait ses salamalecs sous-marins dans cette salle trop basse de plafond. Au milieu de son visage ruisselant de fard, sa bouche accomplissait des mouvements de dilatation et de contraction comme une anémone de mer effleurée par les courants. Quel plancton verbal pouvait-elle avaler avec autant d’avidité?</em>»</p> <p>Oskar fera son choix, un fratricide qu’il ne se reproche qu’à moitié. Il refuse de souscrire au motif d’Abel et Caïn mais c’est pourtant ce que son histoire renvoie. C’est bien pour se sauver lui-même et son patient qu’il abandonne son frère à son sort; et semble même soulagé d’apprendre qu’après des années de dépression psychotique, de délire épistolaire, il s’est jeté des fenêtres de l’ancien appartement familial, le jour de l’assassinat de John F. Kennedy. Un échec de plus...</p> <p>Le sujet est inépuisable, comme la litanie des génies du XXème siècle pris en étau entre l’Est et l’Ouest, ballottés par l’exil, déracinés et maladroitement greffés sur d’autres terres. Ainsi trouve-t-on dans cette histoire de doubles des doubles enchâssés. Telle la passion soudaine de Franz pour l’autre grand pianiste du temps, Sviatoslav Richter, l'opposé d’Horowitz tant dans ses interprétations que dans son rapport au public, tout aussi fou mais d’une autre folie.</p> <h3>Le cul de Julia et des autres</h3> <p><em>Fugue américaine</em> est un roman d'hommes. C’est <em>grosso modo</em> le reproche médiatique plutôt fondé qui lui a été fait. On a beaucoup glosé et ricané sur le «renflement brun de son anus», l’injonction «Tu viens, Oskar? Je suis dilatée comme jamais». On s’est esbaudi du désormais culte «quand est-ce que tu m’encules?»</p> <p>Mais au-delà?</p> <p>Sortie dans la même «séquence» médiatique que Marlène Schiappa dans <em>Playboy</em>, cette association pas forcément bienvenue entre sexe et politique est en réalité des plus classiques. Pourquoi vouloir la mettre en avant? Volonté de «choquer le bourgeois», ou de faire parler de soi en allumant un contre-feu dans la crise politique que la France traverse? Peut-être, excepté que cela ne choque plus aucun bourgeois, et que ces méthodes sont aussi démodées que le porno-chic. Il n'y a d'ailleurs, de nos jours, rien de moins choquant que le sexe hétéro. S'étonne-t-on alors que le ministre connaisse les choses de la chair? Ce dernier déplore les attaques de la «moraline». Il semble que les indignés du renflement brun s'inquiètent plutôt de ce que cela dirait, ou ne dirait pas, de la France.</p> <p>Un coup d'éclat que l’on a dit très déplaisant pour le Président, sans doute aussi aux yeux de la sévère Elisabeth Borne, même si Le Maire assure que la date de sortie n’a été dictée que par l’agenda de Gallimard. L’opposante Sandrine Rousseau, elle, a malicieusement noté que le ministre semble ignorer la place et la fonction du clitoris dans ses descriptions enflammées.</p> <p>De fait, la place des personnages féminins et l’importance donnée à leurs corps interpelle. </p> <p>Muriel, l’épouse de Franz, est l’occasion de morceaux de misogynie particulièrement piquants, on l’a vu dans le passage cité ci-dessus. Perçue comme désirable par Oskar, elle est aussi la cause de la dépression de Franz, le ruinant avec ses aspirations à la richesse, et finalement, sa liaison avec un entrepreneur italien. Maîtresse de maison irritable mais bonne mère, Muriel n’est pas grand-chose d’autre dans le roman. Elle forme elle aussi un duo en miroir avec Wanda Toscanini, la femme de Vladimir Horowitz. Elle, avec ses petits chiens, son fume-cigarettes et ses remarques acerbes à son mari, est l’épouse idéale du génie. Le couple ne vit pas ensemble, se déchire dans de théâtrales scènes, mais <em>in fine</em>, Horowitz dira ne pas pouvoir vivre sans Wanda. Cette dernière demeure la fille de son père et l’épouse de son époux, en dehors de ces deux ascendants masculins, elle n’est rien. Julia, c’est le pur objet du désir. Elle est ses fesses, ses seins, sa bouche et ses cheveux, elle est le désir que ressent Oskar, puis Pablo, pour elle. Certes les scènes de sexe pourraient la faire passer pour une femme libre, à l’aise avec son corps... Elle n’est précisément qu’un corps. De même que Sarah, autre maîtresse d’Oskar, pur prétexte à d’autres ébats et mots crus.</p> <p>Cela étant, faire au ministre un procès en misogynie serait une erreur. Nous lisons le roman de Bruno Le Maire, pas un programme politique, et ce serait méconnaître l’essence même du roman que d’aller chercher dans cette fiction le moindre début de discours. De quoi auraient l’air, d’ailleurs, des morceaux de bravoure féministes sous la plume d’un personnage comme Oskar?</p> <p>Bien plus obscènes, moins racoleuses, plus littéraires et plus choquantes car pensées et écrites comme telles, sont par exemple les pages consacrées au bien nommé père Culp, prêtre pédophile de son état, qui officiait dans l’école des jeunes Franz et Oskar. Plus réussies, aussi, dans le but qu’elles visent: horrifier.</p> <h3>Un violon d'Ingres comme un autre</h3> <p>Le ministre a-t-il sa place dans la prestigieuse collection blanche de Gallimard? Après lecture extensive, notre avis est qu’il n’y est pas dépareillé. Il y a de belles pages dans cette <em>Fugue américaine</em>, en particulier sur Cuba, les rues de La Havane, leurs odeurs et leur pluie chaude. Le sujet, exigeant, n’est pas traité par-dessus la jambe, c’est le moins que l’on puisse dire. Le récit est construit, travaillé, et le style d’Oskar, puisque c’est lui qui écrit, modelé sur celui d’un nonagénaire revenu de tout, sauf de son passé.</p> <p>Sous d’autres latitudes et peut-être même en France en d’autres temps, on s’enorgueillirait d’avoir pour ministre de l’Economie un homme qui connait son Horowitz jusqu’au bout du nœud papillon, est capable d’exposer les différences de son jeu avec celui de Richter, de digresser sur la sonate Waldstein, le désenchantement du ciel, et de placer deux fois le mot <em>Dasein</em> dans un roman sur l’exil des Juifs allemands aux Etats-Unis. Reconnaissons que cela a de la gueule. Certes, Le Maire écrit (et se regarde écrire) quelquefois comme dans une dissertation du concours de Normale Sup. Certes, quelques âneries sont agaçantes, comme la mention du «martèlement des marteaux»... qu'on lui jette la première pierre. Certes il mêle l’allemand, l’anglais, l’espagnol et l’italien sans jamais traduire ces incises, indice au mieux d’une forme d’exigence, au pire d’une pédanterie que l’on ne cessera jamais de reprocher à la «Macronie», quoi qu’elle fasse. Mais «mon» ministre, à l’issue de cette lecture, est loin de me faire honte.</p> <p>Que le lecteur me pardonne, en revanche, si je passe mon tour le jour où Guy Parmelin révélera lui aussi que le roman est son violon d’Ingres.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1684921611_81pyn9rgrl.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="293" /></p> <h4>«Fugue américaine», Bruno Le Maire, Editions Gallimard, 470 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'lire-ou-ne-pas-lire-bruno-le-maire', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 226, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Marie Céhère', 'description' => 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.', 'title' => 'Lire ou ne pas lire Bruno Le Maire?', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4261' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4261, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Lire ou ne pas lire Bruno Le Maire?', 'subtitle' => 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.', 'subtitle_edition' => 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.', 'content' => '<p>Le lendemain, me maudissant déjà d’avoir accepté, je me faisais accompagner d’un autre ami, direction la librairie Payot de Lausanne, pour me donner du courage. 470 pages, 36,20.-, furent les deux informations qui me frappèrent, sitôt que la libraire avait rapporté un exemplaire de <em>Fugue américaine</em>, déjà planqué dans les rayonnages. L’ami, lecteur avisé des étiquettes, m’apprit que Payot n’en avait commandé que 3. Le public suisse n’était sans doute pas prêt pour la prose de «mon» ministre de l’Economie.</p> <h3>Que d’eau...</h3> <p>Premier constat, assommée par le pavé: il a donc du temps. A peine la cinquantième page atteinte, je tâchai d’aller au renseignement: est-ce vraiment lui, le ministre, qui écrit ses romans? La version officielle est que oui. Le Maire affirme que l’écriture est sa passion, son oxygène, et qu’il a travaillé dix ans à ce roman, le cinquième en quatre ans. Ne l’imaginons pas délaisser ses obligations économiques pour peiner des jours et des nuits sur la page blanche.</p> <p>Effectivement, le roman traine en longueur. Par une licence narrative usée, le narrateur original présente dans les premières pages un manuscrit adressé par son oncle Oskar. Il faut donc blâmer Oskar pour avoir étiré à l’infini cette intrigue. Dépouillée de ses délayages romanesques, érotiques et érudits, la voici: Oskar, un psychiatre américain d’origine juive allemande parvenu au crépuscule de sa vie, rédige ses mémoires dans un hôtel berlinois. Il y est question de son frère Franz, pianiste raté, dépressif, suicidé quelques décennies auparavant, et de leurs souvenirs communs. Le premier, en 1949, est un concert de Vladimir Horowitz donné à La Havane, puis la rencontre entre Oskar, alors jeune étudiant en médecine, et «Satan au clavier». Leur relation s’étire jusqu’à la mort d’Horowitz. L’histoire de deux frères que dix années séparent, tiraillés entre le rêve américain que leurs parents, émigrés allemands des années 30, les poussent à épouser, et l’oubli tragique de leur culture européenne.</p> <h3>Frères et doubles</h3> <p>Ces thèmes servent de cadre à de très nombreuses et longues digressions. Les conversations entre l’apprenti psychiatre et son célèbre patient, les habitudes capricieuses et les relations homosexuelles non assumées de ce dernier, puis ses dépressions et retours à la scène successifs, la présence de son épouse Wanda, en forment une grande partie.</p> <p>Le roman est construit en miroir. Un jeu de masques entre public et privé, entre fêlures et succès, entre aussi, pourquoi pas, le ministre et le romancier qui tiennent la plume.</p> <p>A la vie et à la carrière triomphale mais torturée d’Horowitz répond l’échec sur toute la ligne de Franz. Un soir, à La Havane, Oskar demande à Vladimir Horowitz de donner une leçon de piano à son frère. Le début de la fin pour Franz, qui, écrasé par le génie du maître, décide à ce moment précis d’abandonner sa carrière naissante de soliste.</p> <p>Oskar, qui parle souvent de lui à la troisième personne, se trouve au point de fuite de deux trajectoires symétriques. Il n’a pas fondé de famille, pas même un couple stable, il est l’exilé suprême, ses seules racines sont son travail, ses souvenirs et Vladimir Horowitz. Après une illumination mystique dans une église de La Havane, il passe le reste du siècle à déplorer que les idéologies meurtrières et la musique, pour ceux qui peuvent y avoir accès, aient remplacé le Dieu du ciel.</p> <p>Autour de lui, deux exilés dont les portraits se répondent. Franz, fils d’émigrés, et Vladimir, né à Kyiv (ou à Berditchev, selon les biographies et ses déclarations), à la fois russe et ukrainien. Deux pianistes, deux grands névrosés, deux hommes dévorés par leurs démons. L’un écrasé par le génie, renonçant au piano, l’autre incarnant le génie, par-delà bien et mal, s’exorcisant lui-même. Deux trajectoires divergentes aussi devant le rêve américain des années 1950. Horowitz, superstar richissime, enfermé dans son hôtel particulier de Manhattan, Franz, mauvais agent immobilier ruiné par la passion de sa femme pour les fourrures et ses mauvais investissements, contraint de s’endetter et de prêter sur gages les bijoux de sa mère. Dans ces deux hommes qui, sur le papier, se ressemblent tant, tout diffère en miroir. Horowitz est marié à Wanda Toscanini, la fille du célèbre chef d’orchestre. Franz, lui, a épousé une émigrée française, Muriel Lebaudy, pétulante et ambitieuse, trop forte pour lui. La scène de leur mariage montre l’abysse qui sépare les deux époux comme les deux belles-familles. «<em>(Franz) descendit encore six ou sept coupes de champagne. D’où leur venait ce goût de fer? La tête lui tournait. Il chercha Muriel. Elle continuait ses salamalecs sous-marins dans cette salle trop basse de plafond. Au milieu de son visage ruisselant de fard, sa bouche accomplissait des mouvements de dilatation et de contraction comme une anémone de mer effleurée par les courants. Quel plancton verbal pouvait-elle avaler avec autant d’avidité?</em>»</p> <p>Oskar fera son choix, un fratricide qu’il ne se reproche qu’à moitié. Il refuse de souscrire au motif d’Abel et Caïn mais c’est pourtant ce que son histoire renvoie. C’est bien pour se sauver lui-même et son patient qu’il abandonne son frère à son sort; et semble même soulagé d’apprendre qu’après des années de dépression psychotique, de délire épistolaire, il s’est jeté des fenêtres de l’ancien appartement familial, le jour de l’assassinat de John F. Kennedy. Un échec de plus...</p> <p>Le sujet est inépuisable, comme la litanie des génies du XXème siècle pris en étau entre l’Est et l’Ouest, ballottés par l’exil, déracinés et maladroitement greffés sur d’autres terres. Ainsi trouve-t-on dans cette histoire de doubles des doubles enchâssés. Telle la passion soudaine de Franz pour l’autre grand pianiste du temps, Sviatoslav Richter, l'opposé d’Horowitz tant dans ses interprétations que dans son rapport au public, tout aussi fou mais d’une autre folie.</p> <h3>Le cul de Julia et des autres</h3> <p><em>Fugue américaine</em> est un roman d'hommes. C’est <em>grosso modo</em> le reproche médiatique plutôt fondé qui lui a été fait. On a beaucoup glosé et ricané sur le «renflement brun de son anus», l’injonction «Tu viens, Oskar? Je suis dilatée comme jamais». On s’est esbaudi du désormais culte «quand est-ce que tu m’encules?»</p> <p>Mais au-delà?</p> <p>Sortie dans la même «séquence» médiatique que Marlène Schiappa dans <em>Playboy</em>, cette association pas forcément bienvenue entre sexe et politique est en réalité des plus classiques. Pourquoi vouloir la mettre en avant? Volonté de «choquer le bourgeois», ou de faire parler de soi en allumant un contre-feu dans la crise politique que la France traverse? Peut-être, excepté que cela ne choque plus aucun bourgeois, et que ces méthodes sont aussi démodées que le porno-chic. Il n'y a d'ailleurs, de nos jours, rien de moins choquant que le sexe hétéro. S'étonne-t-on alors que le ministre connaisse les choses de la chair? Ce dernier déplore les attaques de la «moraline». Il semble que les indignés du renflement brun s'inquiètent plutôt de ce que cela dirait, ou ne dirait pas, de la France.</p> <p>Un coup d'éclat que l’on a dit très déplaisant pour le Président, sans doute aussi aux yeux de la sévère Elisabeth Borne, même si Le Maire assure que la date de sortie n’a été dictée que par l’agenda de Gallimard. L’opposante Sandrine Rousseau, elle, a malicieusement noté que le ministre semble ignorer la place et la fonction du clitoris dans ses descriptions enflammées.</p> <p>De fait, la place des personnages féminins et l’importance donnée à leurs corps interpelle. </p> <p>Muriel, l’épouse de Franz, est l’occasion de morceaux de misogynie particulièrement piquants, on l’a vu dans le passage cité ci-dessus. Perçue comme désirable par Oskar, elle est aussi la cause de la dépression de Franz, le ruinant avec ses aspirations à la richesse, et finalement, sa liaison avec un entrepreneur italien. Maîtresse de maison irritable mais bonne mère, Muriel n’est pas grand-chose d’autre dans le roman. Elle forme elle aussi un duo en miroir avec Wanda Toscanini, la femme de Vladimir Horowitz. Elle, avec ses petits chiens, son fume-cigarettes et ses remarques acerbes à son mari, est l’épouse idéale du génie. Le couple ne vit pas ensemble, se déchire dans de théâtrales scènes, mais <em>in fine</em>, Horowitz dira ne pas pouvoir vivre sans Wanda. Cette dernière demeure la fille de son père et l’épouse de son époux, en dehors de ces deux ascendants masculins, elle n’est rien. Julia, c’est le pur objet du désir. Elle est ses fesses, ses seins, sa bouche et ses cheveux, elle est le désir que ressent Oskar, puis Pablo, pour elle. Certes les scènes de sexe pourraient la faire passer pour une femme libre, à l’aise avec son corps... Elle n’est précisément qu’un corps. De même que Sarah, autre maîtresse d’Oskar, pur prétexte à d’autres ébats et mots crus.</p> <p>Cela étant, faire au ministre un procès en misogynie serait une erreur. Nous lisons le roman de Bruno Le Maire, pas un programme politique, et ce serait méconnaître l’essence même du roman que d’aller chercher dans cette fiction le moindre début de discours. De quoi auraient l’air, d’ailleurs, des morceaux de bravoure féministes sous la plume d’un personnage comme Oskar?</p> <p>Bien plus obscènes, moins racoleuses, plus littéraires et plus choquantes car pensées et écrites comme telles, sont par exemple les pages consacrées au bien nommé père Culp, prêtre pédophile de son état, qui officiait dans l’école des jeunes Franz et Oskar. Plus réussies, aussi, dans le but qu’elles visent: horrifier.</p> <h3>Un violon d'Ingres comme un autre</h3> <p>Le ministre a-t-il sa place dans la prestigieuse collection blanche de Gallimard? Après lecture extensive, notre avis est qu’il n’y est pas dépareillé. Il y a de belles pages dans cette <em>Fugue américaine</em>, en particulier sur Cuba, les rues de La Havane, leurs odeurs et leur pluie chaude. Le sujet, exigeant, n’est pas traité par-dessus la jambe, c’est le moins que l’on puisse dire. Le récit est construit, travaillé, et le style d’Oskar, puisque c’est lui qui écrit, modelé sur celui d’un nonagénaire revenu de tout, sauf de son passé.</p> <p>Sous d’autres latitudes et peut-être même en France en d’autres temps, on s’enorgueillirait d’avoir pour ministre de l’Economie un homme qui connait son Horowitz jusqu’au bout du nœud papillon, est capable d’exposer les différences de son jeu avec celui de Richter, de digresser sur la sonate Waldstein, le désenchantement du ciel, et de placer deux fois le mot <em>Dasein</em> dans un roman sur l’exil des Juifs allemands aux Etats-Unis. Reconnaissons que cela a de la gueule. Certes, Le Maire écrit (et se regarde écrire) quelquefois comme dans une dissertation du concours de Normale Sup. Certes, quelques âneries sont agaçantes, comme la mention du «martèlement des marteaux»... qu'on lui jette la première pierre. Certes il mêle l’allemand, l’anglais, l’espagnol et l’italien sans jamais traduire ces incises, indice au mieux d’une forme d’exigence, au pire d’une pédanterie que l’on ne cessera jamais de reprocher à la «Macronie», quoi qu’elle fasse. Mais «mon» ministre, à l’issue de cette lecture, est loin de me faire honte.</p> <p>Que le lecteur me pardonne, en revanche, si je passe mon tour le jour où Guy Parmelin révélera lui aussi que le roman est son violon d’Ingres.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1684921611_81pyn9rgrl.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="293" /></p> <h4>«Fugue américaine», Bruno Le Maire, Editions Gallimard, 470 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'lire-ou-ne-pas-lire-bruno-le-maire', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 226, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4922, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Deux utopies atomiques', 'subtitle' => '«Plutopia. Une histoire des premières villes atomiques», Kate Brown, traduit de l’anglais par Cédric Weiss, Editions Actes Sud, 464 pages.', 'subtitle_edition' => '«Plutopia. Une histoire des premières villes atomiques», Kate Brown, traduit de l’anglais par Cédric Weiss, Editions Actes Sud, 464 pages.', 'content' => '<p>Deux villes construites au milieu de nulle part. L’une aux Etats-Unis, l’autre en Union soviétique. A l’image des deux blocs qui s’affrontent lors de la guerre froide, ces deux utopies atomiques se font face; elles fournissent toutes deux en plutonium l’armement nucléaire des deux pays. L’historienne américaine Kate Brown raconte cette histoire en miroir, aussi fascinante qu’effrayante. Après la chute de l'URSS, les «villes fermées» ont été un peu documentées: des communautés autarciques, des lieux tenus secrets, entourés de barbelés et surveillés par des gardes, dans lesquels scientifiques, ouvriers, industriels parvenaient tout de même à poursuivre leur vie de famille. Oppressant environnement, éloigné de tout. Photographies à l’appui, Kate Brown retrace l’histoire de ces utopies (littéralement «en aucun lieu», qui n’existent sur aucune carte). Elle mêle l’épluchage des archives et l’enquête de terrain. Elle explique comment la course à l’armement passe avant tout, dans les deux régimes pourtant en tout opposés: les Américains restreignent grandement les libertés chéries, quand les Soviétiques cèdent aux sirènes de l’<em>american way of life</em>, pourvu que les habitants des villes secrètes produisent des résultats. Les armes passent aussi avant les vies humaines. Les accidents sont fréquents, d’un côté comme de l’autre; les employés du complexe nucléaire sont donc interchangeables. La dangerosité du plutonium, les conséquences sur la santé et l’environnement de la radioactivité? De très, très confidentiels secrets d’Etat. Rien ne doit ralentir la marche vers l’anéantissement potentiel.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'deux-utopies-atomiques', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 20, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4921, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Une fille bien', 'subtitle' => '«Miss Americana: Taylor Swift», Lana Wilson, sur Netflix, 85 minutes.', 'subtitle_edition' => '«Miss Americana: Taylor Swift», Lana Wilson, sur Netflix, 85 minutes.', 'content' => '<p>Taylor Swift a 34 ans et est un phénomène mondial, que l’on pourrait comparer à Madonna au sommet de son art. Ses millions et millions d’albums vendus ont fait d’elle la première artiste milliardaire grâce uniquement à sa musique. Taylor Swift entame une série de concerts en Europe: on a vu à Paris des fans camper pendant deux jours devant la salle pour accéder au premier rang; elle se produira cet été à Zurich. Que dire de plus d’une superstar américaine de la chanson, blonde, ravissante, grande et mince? Dans ce documentaire, les moins à la page apprendront que Taylor écrit et compose elle-même ses chansons, qu’elle est une auteure très efficace et une musicienne confirmée. Son premier album est sorti alors qu’elle n’avait que 16 ans (elle écrivait et composait déjà), elle est peu à peu devenue une vedette de la country avant de trouver son propre style. Le revers, elle le raconte elle-même. Elle n’a connu que le succès, les applaudissements, les compliments, ne s’est construite que par rapport au regard du public... Conséquence inévitable: un «bad buzz», un scandale, un petit bourrelet, et c’est le drame, un drame qui la touche personnellement, jusqu’à la rendre anorexique. Taylor Swift c’est aussi l’histoire d’une chanteuse qui grandit et mûrit avec son public, d’où son immense succès. Au point qu’on lui prête une influence considérable dans la prochaine élection présidentielle américaine, après qu'elle était parvenue à conduire des dizaines de milliers de jeunes à s'inscrire sur les listes électorales. Dans son journal intime d’adolescente, elle écrivait vouloir devenir «une fille bien». En pyjama et grosses chaussettes, son chat sur les genoux et les cheveux en désordre, comme sur scène devant un océan de fans, chorégraphies, costumes et effets spéciaux fantastiques, elle est une jeune femme presque normale, une fille bien.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'une-fille-bien', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 27, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4920, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Une mortelle randonnée des 50s', 'subtitle' => '«Crimes suisses: crime des cimes en Valais», Antoine Droux, 50 minutes.', 'subtitle_edition' => '«Crimes suisses: crime des cimes en Valais», Antoine Droux, 50 minutes.', 'content' => '<p>Nous avions déjà évoqué avec enthousiasme ce podcast créé et narré par Antoine Droux, à l’occasion de l’épisode portant sur le «crime nazi de Payerne». Nous y revenons aujourd’hui car, loin d’être un exercice de voyeurisme glauque, ces récits ouvrent une fenêtre sur la société suisse, fournissent de précieux éléments de micro-histoire. Cet épisode démarre en juin 1954, à la veille de l’été. Le décor: le lac de Tanay, sur la commune de Vouvry en Valais, ses sentiers de randonnée et ses sommets, les Jumelles et le Grammont. Les personnages: deux frères jumeaux, Louis et Jean; leurs épouses, Luciette et Paulette; ainsi qu’Eric, l’apprenti de Jean – et son amant. Jean et Louis sont de petits voyous, déjà condamnés pour divers délits et larcins, et en cette année 1954, l’argent leur manque. Or, les deux épouses ont chacune souscrit un contrat d’assurance-vie d’une valeur conséquente: celui de Paulette est de 70’000 francs, sept fois plus que la moyenne des polices. Le piège est refermé. Alors que Paulette cueille des fleurs près d’un ravin, chaussée de souliers de ville avec semelles en caoutchouc, Jean et Louis la précipitent dans le vide. Le veuf éploré soutient que c’est un accident. Un petit détail floral va convaincre les gendarmes qu’il n’en est rien. Nous ne dévoilons pas ici tous les ressorts de cette histoire; celle-ci fourmille de détails frappants, de portraits psychologiques, et est riche d’enseignement sur ce qui est, dans la langue du XXIème siècle, un féminicide, et que l'on ne verrait pas de nos jours du même œil. </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'une-mortelle-randonnee-des-50s', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 26, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4919, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Taiwan déclare la guerre aux fausses informations', 'subtitle' => 'Dans la lutte contre les fake news, peut-être devrions-nous prendre exemple sur Taiwan. L’île est en effet bombardée de fausses informations et de rumeurs infondées par son puissant voisin chinois. Les politiques et la société taïwanaise ont mis au point des stratégies originales, détaillées par «L’ADN», le magazine des cultures numériques.', 'subtitle_edition' => 'Dans la lutte contre les fake news, peut-être devrions-nous prendre exemple sur Taiwan. L’île est en effet bombardée de fausses informations et de rumeurs infondées par son puissant voisin chinois. Les politiques et la société taïwanaise ont mis au point des stratégies originales, détaillées par «L’ADN», le magazine des cultures numériques.', 'content' => '<p>Taiwan, convoitée par la Chine, a pris la mesure du danger existentiel de la désinformation, pour la démocratie en général et pour sa propre souveraineté en l’occurence. La «guerre informationnelle» dont ses dirigeants accusent la Chine a conduit à considérer les fake news comme un virus. A la population de développer des anticorps.</p> <p>Première stratégie, l’humour, pratiqué au sommet de l’Etat. En 2020, une étrange phobie a frappé le monde entier, nous nous en souvenons en Europe, et Taiwan n’y a pas fait exception: la crainte d’une pénurie de papier toilette, qui a entrainé... une pénurie de papier toilette, chacun s’employant à constituer des stocks. A Taiwan, une rumeur persistante affirmait que les masques étaient fabriqués à partir des mêmes matériaux que le papier toilette, et que ce dernier allait donc être relégué au dernier rang des priorités. Dans un territoire aussi densément peuplé que Taiwan, 23 millions d’habitants sur moins de 36’000 km<sup>2</sup>, les bousculades et les mouvements de foule dans les supermarchés ne sont pas passés inaperçus. Le gouvernement a fait appel à des humoristes. L’objectif étant que la vraie information se répande plus vite et plus largement encore que la rumeur. Le résultat est à la hauteur: un «mème» (un visuel destiné à devenir viral sur les réseaux sociaux) montrant supposément le derrière du Premier ministre taïwanais, qui se trouve être chauve, avec le commentaire «chacun n’a qu’une paire de fesses...» C’est-à-dire: il y aura bien du papier toilette pour tout le monde.</p> <p>Deuxième stratégie, l’organisation et la coopération des citoyens. L’ADN donne en exemple la plateforme Co-facts. Il s’agit d’un site de <em>fact-checking</em> collaboratif: tout citoyen qui repère une fausse information sur les réseaux sociaux peut la «fact-checker». Un programme permet ensuite d’associer le contenu concerné avec la vérification et la dénonciation des fausses informations. Le système des notes de la communauté, sur Twitter, s’en rapproche. </p> <p>Plusieurs autres initiatives existent à Taiwan, et les citoyens sont vigilants lors des crises ou d’événements politiques propices à susciter une vague de désinformation. Ainsi l’organisation MyGoPen avait infirmé les rumeurs de tricherie lors de l’élection présidentielle.</p> <p>Troisième stratégie, le «<em>prebunking</em>». On connaissait le «<em>debunking</em>», qui désigne le fait de démontrer la fausseté d’une information ou d’un contenu et de le corriger. Les progrès de l’intelligence artificielle permettent désormais d’anticiper. Il s’agit de sensibiliser les citoyens notamment au danger des «<em>deep fakes</em>», ces fausses vidéos plus vraies que nature qui peuvent mettre en scène des célébrités ou des politiques et leur faire tenir n’importe quels propos.</p> <p>Audrey Tang, la ministre des Affaires numériques de Taiwan, a expliqué en vidéo, en créant un <em>deep fake</em> d’elle-même, combien la manœuvre était facile. Et donc dangereuse.</p> <p>La prévention fonctionne, note le magazine: «Des <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0065260123000266">études</a> récentes confirment que pour protéger les citoyens des fake news, il peut effectivement être utile de les exposer intentionnellement à de la désinformation. De quoi donner de la légitimité à la méthode du <i>prebunking</i>. Audrey Tang se félicite de ces initiatives: "Le résultat est qu’en 2024, lorsque nous avons vu des deep fakes pendant notre campagne électorale, ils n'ont pas eu beaucoup d’effet, parce que depuis deux ans, les citoyens ont déjà développé des anticorps dans leur esprit."»</p> <p>Coopération, éducation et communication: une démocratie saine a tous les outils nécessaires pour armer ses citoyens contre les fausses informations. L'exemple taïwanais montre que l'implication des gouvernements est aussi indispensable que l'engagement des citoyens.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.ladn.eu/media-mutants/secrets-de-fabrication-comment-taiwan-parvient-a-lutter-contre-les-fake-news-de-la-chine/" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'taiwan-declare-la-guerre-aux-fausses-informations', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 24, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 10213, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'ESA_astronaut_announcement_Class_of_2022_(52519995668).jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 64494, 'md5' => 'e792bb1d74dbda407715ac7da96243c9', 'width' => (int) 1024, 'height' => (int) 683, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Bruno Le Maire au Grand Palais en 2022.', 'author' => '', 'copyright' => '© Sebastiaan ter Burg from Utrecht, The Netherlands - ESA astronaut announcement Class of 2022', 'path' => '1684921366_esa_astronaut_announcement_class_of_2022_52519995668.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Marie Céhère' $description = 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.' $title = 'Lire ou ne pas lire Bruno Le Maire?' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 160, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'musique', 'slug' => 'musique', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 115, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 114, 'active' => true, 'title' => 'Edition 114', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
Le lendemain, me maudissant déjà d’avoir accepté, je me faisais accompagner d’un autre ami, direction la librairie Payot de Lausanne, pour me donner du courage. 470 pages, 36,20.-, furent les deux informations qui me frappèrent, sitôt que la libraire avait rapporté un exemplaire de Fugue américaine, déjà planqué dans les rayonnages. L’ami, lecteur avisé des étiquettes, m’apprit que Payot n’en avait commandé que 3. Le public suisse n’était sans doute pas prêt pour la prose de «mon» ministre de l’Economie.
Que d’eau...
Premier constat, assommée par le pavé: il a donc du temps. A peine la cinquantième page atteinte, je tâchai d’aller au renseignement: est-ce vraiment lui, le ministre, qui écrit ses romans? La version officielle est que oui. Le Maire affirme que l’écriture est sa passion, son oxygène, et qu’il a travaillé dix ans à ce roman, le cinquième en quatre ans. Ne l’imaginons pas délaisser ses obligations économiques pour peiner des jours et des nuits sur la page blanche.
Effectivement, le roman traine en longueur. Par une licence narrative usée, le narrateur original présente dans les premières pages un manuscrit adressé par son oncle Oskar. Il faut donc blâmer Oskar pour avoir étiré à l’infini cette intrigue. Dépouillée de ses délayages romanesques, érotiques et érudits, la voici: Oskar, un psychiatre américain d’origine juive allemande parvenu au crépuscule de sa vie, rédige ses mémoires dans un hôtel berlinois. Il y est question de son frère Franz, pianiste raté, dépressif, suicidé quelques décennies auparavant, et de leurs souvenirs communs. Le premier, en 1949, est un concert de Vladimir Horowitz donné à La Havane, puis la rencontre entre Oskar, alors jeune étudiant en médecine, et «Satan au clavier». Leur relation s’étire jusqu’à la mort d’Horowitz. L’histoire de deux frères que dix années séparent, tiraillés entre le rêve américain que leurs parents, émigrés allemands des années 30, les poussent à épouser, et l’oubli tragique de leur culture européenne.
Frères et doubles
Ces thèmes servent de cadre à de très nombreuses et longues digressions. Les conversations entre l’apprenti psychiatre et son célèbre patient, les habitudes capricieuses et les relations homosexuelles non assumées de ce dernier, puis ses dépressions et retours à la scène successifs, la présence de son épouse Wanda, en forment une grande partie.
Le roman est construit en miroir. Un jeu de masques entre public et privé, entre fêlures et succès, entre aussi, pourquoi pas, le ministre et le romancier qui tiennent la plume.
A la vie et à la carrière triomphale mais torturée d’Horowitz répond l’échec sur toute la ligne de Franz. Un soir, à La Havane, Oskar demande à Vladimir Horowitz de donner une leçon de piano à son frère. Le début de la fin pour Franz, qui, écrasé par le génie du maître, décide à ce moment précis d’abandonner sa carrière naissante de soliste.
Oskar, qui parle souvent de lui à la troisième personne, se trouve au point de fuite de deux trajectoires symétriques. Il n’a pas fondé de famille, pas même un couple stable, il est l’exilé suprême, ses seules racines sont son travail, ses souvenirs et Vladimir Horowitz. Après une illumination mystique dans une église de La Havane, il passe le reste du siècle à déplorer que les idéologies meurtrières et la musique, pour ceux qui peuvent y avoir accès, aient remplacé le Dieu du ciel.
Autour de lui, deux exilés dont les portraits se répondent. Franz, fils d’émigrés, et Vladimir, né à Kyiv (ou à Berditchev, selon les biographies et ses déclarations), à la fois russe et ukrainien. Deux pianistes, deux grands névrosés, deux hommes dévorés par leurs démons. L’un écrasé par le génie, renonçant au piano, l’autre incarnant le génie, par-delà bien et mal, s’exorcisant lui-même. Deux trajectoires divergentes aussi devant le rêve américain des années 1950. Horowitz, superstar richissime, enfermé dans son hôtel particulier de Manhattan, Franz, mauvais agent immobilier ruiné par la passion de sa femme pour les fourrures et ses mauvais investissements, contraint de s’endetter et de prêter sur gages les bijoux de sa mère. Dans ces deux hommes qui, sur le papier, se ressemblent tant, tout diffère en miroir. Horowitz est marié à Wanda Toscanini, la fille du célèbre chef d’orchestre. Franz, lui, a épousé une émigrée française, Muriel Lebaudy, pétulante et ambitieuse, trop forte pour lui. La scène de leur mariage montre l’abysse qui sépare les deux époux comme les deux belles-familles. «(Franz) descendit encore six ou sept coupes de champagne. D’où leur venait ce goût de fer? La tête lui tournait. Il chercha Muriel. Elle continuait ses salamalecs sous-marins dans cette salle trop basse de plafond. Au milieu de son visage ruisselant de fard, sa bouche accomplissait des mouvements de dilatation et de contraction comme une anémone de mer effleurée par les courants. Quel plancton verbal pouvait-elle avaler avec autant d’avidité?»
Oskar fera son choix, un fratricide qu’il ne se reproche qu’à moitié. Il refuse de souscrire au motif d’Abel et Caïn mais c’est pourtant ce que son histoire renvoie. C’est bien pour se sauver lui-même et son patient qu’il abandonne son frère à son sort; et semble même soulagé d’apprendre qu’après des années de dépression psychotique, de délire épistolaire, il s’est jeté des fenêtres de l’ancien appartement familial, le jour de l’assassinat de John F. Kennedy. Un échec de plus...
Le sujet est inépuisable, comme la litanie des génies du XXème siècle pris en étau entre l’Est et l’Ouest, ballottés par l’exil, déracinés et maladroitement greffés sur d’autres terres. Ainsi trouve-t-on dans cette histoire de doubles des doubles enchâssés. Telle la passion soudaine de Franz pour l’autre grand pianiste du temps, Sviatoslav Richter, l'opposé d’Horowitz tant dans ses interprétations que dans son rapport au public, tout aussi fou mais d’une autre folie.
Le cul de Julia et des autres
Fugue américaine est un roman d'hommes. C’est grosso modo le reproche médiatique plutôt fondé qui lui a été fait. On a beaucoup glosé et ricané sur le «renflement brun de son anus», l’injonction «Tu viens, Oskar? Je suis dilatée comme jamais». On s’est esbaudi du désormais culte «quand est-ce que tu m’encules?»
Mais au-delà?
Sortie dans la même «séquence» médiatique que Marlène Schiappa dans Playboy, cette association pas forcément bienvenue entre sexe et politique est en réalité des plus classiques. Pourquoi vouloir la mettre en avant? Volonté de «choquer le bourgeois», ou de faire parler de soi en allumant un contre-feu dans la crise politique que la France traverse? Peut-être, excepté que cela ne choque plus aucun bourgeois, et que ces méthodes sont aussi démodées que le porno-chic. Il n'y a d'ailleurs, de nos jours, rien de moins choquant que le sexe hétéro. S'étonne-t-on alors que le ministre connaisse les choses de la chair? Ce dernier déplore les attaques de la «moraline». Il semble que les indignés du renflement brun s'inquiètent plutôt de ce que cela dirait, ou ne dirait pas, de la France.
Un coup d'éclat que l’on a dit très déplaisant pour le Président, sans doute aussi aux yeux de la sévère Elisabeth Borne, même si Le Maire assure que la date de sortie n’a été dictée que par l’agenda de Gallimard. L’opposante Sandrine Rousseau, elle, a malicieusement noté que le ministre semble ignorer la place et la fonction du clitoris dans ses descriptions enflammées.
De fait, la place des personnages féminins et l’importance donnée à leurs corps interpelle.
Muriel, l’épouse de Franz, est l’occasion de morceaux de misogynie particulièrement piquants, on l’a vu dans le passage cité ci-dessus. Perçue comme désirable par Oskar, elle est aussi la cause de la dépression de Franz, le ruinant avec ses aspirations à la richesse, et finalement, sa liaison avec un entrepreneur italien. Maîtresse de maison irritable mais bonne mère, Muriel n’est pas grand-chose d’autre dans le roman. Elle forme elle aussi un duo en miroir avec Wanda Toscanini, la femme de Vladimir Horowitz. Elle, avec ses petits chiens, son fume-cigarettes et ses remarques acerbes à son mari, est l’épouse idéale du génie. Le couple ne vit pas ensemble, se déchire dans de théâtrales scènes, mais in fine, Horowitz dira ne pas pouvoir vivre sans Wanda. Cette dernière demeure la fille de son père et l’épouse de son époux, en dehors de ces deux ascendants masculins, elle n’est rien. Julia, c’est le pur objet du désir. Elle est ses fesses, ses seins, sa bouche et ses cheveux, elle est le désir que ressent Oskar, puis Pablo, pour elle. Certes les scènes de sexe pourraient la faire passer pour une femme libre, à l’aise avec son corps... Elle n’est précisément qu’un corps. De même que Sarah, autre maîtresse d’Oskar, pur prétexte à d’autres ébats et mots crus.
Cela étant, faire au ministre un procès en misogynie serait une erreur. Nous lisons le roman de Bruno Le Maire, pas un programme politique, et ce serait méconnaître l’essence même du roman que d’aller chercher dans cette fiction le moindre début de discours. De quoi auraient l’air, d’ailleurs, des morceaux de bravoure féministes sous la plume d’un personnage comme Oskar?
Bien plus obscènes, moins racoleuses, plus littéraires et plus choquantes car pensées et écrites comme telles, sont par exemple les pages consacrées au bien nommé père Culp, prêtre pédophile de son état, qui officiait dans l’école des jeunes Franz et Oskar. Plus réussies, aussi, dans le but qu’elles visent: horrifier.
Un violon d'Ingres comme un autre
Le ministre a-t-il sa place dans la prestigieuse collection blanche de Gallimard? Après lecture extensive, notre avis est qu’il n’y est pas dépareillé. Il y a de belles pages dans cette Fugue américaine, en particulier sur Cuba, les rues de La Havane, leurs odeurs et leur pluie chaude. Le sujet, exigeant, n’est pas traité par-dessus la jambe, c’est le moins que l’on puisse dire. Le récit est construit, travaillé, et le style d’Oskar, puisque c’est lui qui écrit, modelé sur celui d’un nonagénaire revenu de tout, sauf de son passé.
Sous d’autres latitudes et peut-être même en France en d’autres temps, on s’enorgueillirait d’avoir pour ministre de l’Economie un homme qui connait son Horowitz jusqu’au bout du nœud papillon, est capable d’exposer les différences de son jeu avec celui de Richter, de digresser sur la sonate Waldstein, le désenchantement du ciel, et de placer deux fois le mot Dasein dans un roman sur l’exil des Juifs allemands aux Etats-Unis. Reconnaissons que cela a de la gueule. Certes, Le Maire écrit (et se regarde écrire) quelquefois comme dans une dissertation du concours de Normale Sup. Certes, quelques âneries sont agaçantes, comme la mention du «martèlement des marteaux»... qu'on lui jette la première pierre. Certes il mêle l’allemand, l’anglais, l’espagnol et l’italien sans jamais traduire ces incises, indice au mieux d’une forme d’exigence, au pire d’une pédanterie que l’on ne cessera jamais de reprocher à la «Macronie», quoi qu’elle fasse. Mais «mon» ministre, à l’issue de cette lecture, est loin de me faire honte.
Que le lecteur me pardonne, en revanche, si je passe mon tour le jour où Guy Parmelin révélera lui aussi que le roman est son violon d’Ingres.
«Fugue américaine», Bruno Le Maire, Editions Gallimard, 470 pages.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4261', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4261, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Lire ou ne pas lire Bruno Le Maire?', 'subtitle' => 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.', 'subtitle_edition' => 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.', 'content' => '<p>Le lendemain, me maudissant déjà d’avoir accepté, je me faisais accompagner d’un autre ami, direction la librairie Payot de Lausanne, pour me donner du courage. 470 pages, 36,20.-, furent les deux informations qui me frappèrent, sitôt que la libraire avait rapporté un exemplaire de <em>Fugue américaine</em>, déjà planqué dans les rayonnages. L’ami, lecteur avisé des étiquettes, m’apprit que Payot n’en avait commandé que 3. Le public suisse n’était sans doute pas prêt pour la prose de «mon» ministre de l’Economie.</p> <h3>Que d’eau...</h3> <p>Premier constat, assommée par le pavé: il a donc du temps. A peine la cinquantième page atteinte, je tâchai d’aller au renseignement: est-ce vraiment lui, le ministre, qui écrit ses romans? La version officielle est que oui. Le Maire affirme que l’écriture est sa passion, son oxygène, et qu’il a travaillé dix ans à ce roman, le cinquième en quatre ans. Ne l’imaginons pas délaisser ses obligations économiques pour peiner des jours et des nuits sur la page blanche.</p> <p>Effectivement, le roman traine en longueur. Par une licence narrative usée, le narrateur original présente dans les premières pages un manuscrit adressé par son oncle Oskar. Il faut donc blâmer Oskar pour avoir étiré à l’infini cette intrigue. Dépouillée de ses délayages romanesques, érotiques et érudits, la voici: Oskar, un psychiatre américain d’origine juive allemande parvenu au crépuscule de sa vie, rédige ses mémoires dans un hôtel berlinois. Il y est question de son frère Franz, pianiste raté, dépressif, suicidé quelques décennies auparavant, et de leurs souvenirs communs. Le premier, en 1949, est un concert de Vladimir Horowitz donné à La Havane, puis la rencontre entre Oskar, alors jeune étudiant en médecine, et «Satan au clavier». Leur relation s’étire jusqu’à la mort d’Horowitz. L’histoire de deux frères que dix années séparent, tiraillés entre le rêve américain que leurs parents, émigrés allemands des années 30, les poussent à épouser, et l’oubli tragique de leur culture européenne.</p> <h3>Frères et doubles</h3> <p>Ces thèmes servent de cadre à de très nombreuses et longues digressions. Les conversations entre l’apprenti psychiatre et son célèbre patient, les habitudes capricieuses et les relations homosexuelles non assumées de ce dernier, puis ses dépressions et retours à la scène successifs, la présence de son épouse Wanda, en forment une grande partie.</p> <p>Le roman est construit en miroir. Un jeu de masques entre public et privé, entre fêlures et succès, entre aussi, pourquoi pas, le ministre et le romancier qui tiennent la plume.</p> <p>A la vie et à la carrière triomphale mais torturée d’Horowitz répond l’échec sur toute la ligne de Franz. Un soir, à La Havane, Oskar demande à Vladimir Horowitz de donner une leçon de piano à son frère. Le début de la fin pour Franz, qui, écrasé par le génie du maître, décide à ce moment précis d’abandonner sa carrière naissante de soliste.</p> <p>Oskar, qui parle souvent de lui à la troisième personne, se trouve au point de fuite de deux trajectoires symétriques. Il n’a pas fondé de famille, pas même un couple stable, il est l’exilé suprême, ses seules racines sont son travail, ses souvenirs et Vladimir Horowitz. Après une illumination mystique dans une église de La Havane, il passe le reste du siècle à déplorer que les idéologies meurtrières et la musique, pour ceux qui peuvent y avoir accès, aient remplacé le Dieu du ciel.</p> <p>Autour de lui, deux exilés dont les portraits se répondent. Franz, fils d’émigrés, et Vladimir, né à Kyiv (ou à Berditchev, selon les biographies et ses déclarations), à la fois russe et ukrainien. Deux pianistes, deux grands névrosés, deux hommes dévorés par leurs démons. L’un écrasé par le génie, renonçant au piano, l’autre incarnant le génie, par-delà bien et mal, s’exorcisant lui-même. Deux trajectoires divergentes aussi devant le rêve américain des années 1950. Horowitz, superstar richissime, enfermé dans son hôtel particulier de Manhattan, Franz, mauvais agent immobilier ruiné par la passion de sa femme pour les fourrures et ses mauvais investissements, contraint de s’endetter et de prêter sur gages les bijoux de sa mère. Dans ces deux hommes qui, sur le papier, se ressemblent tant, tout diffère en miroir. Horowitz est marié à Wanda Toscanini, la fille du célèbre chef d’orchestre. Franz, lui, a épousé une émigrée française, Muriel Lebaudy, pétulante et ambitieuse, trop forte pour lui. La scène de leur mariage montre l’abysse qui sépare les deux époux comme les deux belles-familles. «<em>(Franz) descendit encore six ou sept coupes de champagne. D’où leur venait ce goût de fer? La tête lui tournait. Il chercha Muriel. Elle continuait ses salamalecs sous-marins dans cette salle trop basse de plafond. Au milieu de son visage ruisselant de fard, sa bouche accomplissait des mouvements de dilatation et de contraction comme une anémone de mer effleurée par les courants. Quel plancton verbal pouvait-elle avaler avec autant d’avidité?</em>»</p> <p>Oskar fera son choix, un fratricide qu’il ne se reproche qu’à moitié. Il refuse de souscrire au motif d’Abel et Caïn mais c’est pourtant ce que son histoire renvoie. C’est bien pour se sauver lui-même et son patient qu’il abandonne son frère à son sort; et semble même soulagé d’apprendre qu’après des années de dépression psychotique, de délire épistolaire, il s’est jeté des fenêtres de l’ancien appartement familial, le jour de l’assassinat de John F. Kennedy. Un échec de plus...</p> <p>Le sujet est inépuisable, comme la litanie des génies du XXème siècle pris en étau entre l’Est et l’Ouest, ballottés par l’exil, déracinés et maladroitement greffés sur d’autres terres. Ainsi trouve-t-on dans cette histoire de doubles des doubles enchâssés. Telle la passion soudaine de Franz pour l’autre grand pianiste du temps, Sviatoslav Richter, l'opposé d’Horowitz tant dans ses interprétations que dans son rapport au public, tout aussi fou mais d’une autre folie.</p> <h3>Le cul de Julia et des autres</h3> <p><em>Fugue américaine</em> est un roman d'hommes. C’est <em>grosso modo</em> le reproche médiatique plutôt fondé qui lui a été fait. On a beaucoup glosé et ricané sur le «renflement brun de son anus», l’injonction «Tu viens, Oskar? Je suis dilatée comme jamais». On s’est esbaudi du désormais culte «quand est-ce que tu m’encules?»</p> <p>Mais au-delà?</p> <p>Sortie dans la même «séquence» médiatique que Marlène Schiappa dans <em>Playboy</em>, cette association pas forcément bienvenue entre sexe et politique est en réalité des plus classiques. Pourquoi vouloir la mettre en avant? Volonté de «choquer le bourgeois», ou de faire parler de soi en allumant un contre-feu dans la crise politique que la France traverse? Peut-être, excepté que cela ne choque plus aucun bourgeois, et que ces méthodes sont aussi démodées que le porno-chic. Il n'y a d'ailleurs, de nos jours, rien de moins choquant que le sexe hétéro. S'étonne-t-on alors que le ministre connaisse les choses de la chair? Ce dernier déplore les attaques de la «moraline». Il semble que les indignés du renflement brun s'inquiètent plutôt de ce que cela dirait, ou ne dirait pas, de la France.</p> <p>Un coup d'éclat que l’on a dit très déplaisant pour le Président, sans doute aussi aux yeux de la sévère Elisabeth Borne, même si Le Maire assure que la date de sortie n’a été dictée que par l’agenda de Gallimard. L’opposante Sandrine Rousseau, elle, a malicieusement noté que le ministre semble ignorer la place et la fonction du clitoris dans ses descriptions enflammées.</p> <p>De fait, la place des personnages féminins et l’importance donnée à leurs corps interpelle. </p> <p>Muriel, l’épouse de Franz, est l’occasion de morceaux de misogynie particulièrement piquants, on l’a vu dans le passage cité ci-dessus. Perçue comme désirable par Oskar, elle est aussi la cause de la dépression de Franz, le ruinant avec ses aspirations à la richesse, et finalement, sa liaison avec un entrepreneur italien. Maîtresse de maison irritable mais bonne mère, Muriel n’est pas grand-chose d’autre dans le roman. Elle forme elle aussi un duo en miroir avec Wanda Toscanini, la femme de Vladimir Horowitz. Elle, avec ses petits chiens, son fume-cigarettes et ses remarques acerbes à son mari, est l’épouse idéale du génie. Le couple ne vit pas ensemble, se déchire dans de théâtrales scènes, mais <em>in fine</em>, Horowitz dira ne pas pouvoir vivre sans Wanda. Cette dernière demeure la fille de son père et l’épouse de son époux, en dehors de ces deux ascendants masculins, elle n’est rien. Julia, c’est le pur objet du désir. Elle est ses fesses, ses seins, sa bouche et ses cheveux, elle est le désir que ressent Oskar, puis Pablo, pour elle. Certes les scènes de sexe pourraient la faire passer pour une femme libre, à l’aise avec son corps... Elle n’est précisément qu’un corps. De même que Sarah, autre maîtresse d’Oskar, pur prétexte à d’autres ébats et mots crus.</p> <p>Cela étant, faire au ministre un procès en misogynie serait une erreur. Nous lisons le roman de Bruno Le Maire, pas un programme politique, et ce serait méconnaître l’essence même du roman que d’aller chercher dans cette fiction le moindre début de discours. De quoi auraient l’air, d’ailleurs, des morceaux de bravoure féministes sous la plume d’un personnage comme Oskar?</p> <p>Bien plus obscènes, moins racoleuses, plus littéraires et plus choquantes car pensées et écrites comme telles, sont par exemple les pages consacrées au bien nommé père Culp, prêtre pédophile de son état, qui officiait dans l’école des jeunes Franz et Oskar. Plus réussies, aussi, dans le but qu’elles visent: horrifier.</p> <h3>Un violon d'Ingres comme un autre</h3> <p>Le ministre a-t-il sa place dans la prestigieuse collection blanche de Gallimard? Après lecture extensive, notre avis est qu’il n’y est pas dépareillé. Il y a de belles pages dans cette <em>Fugue américaine</em>, en particulier sur Cuba, les rues de La Havane, leurs odeurs et leur pluie chaude. Le sujet, exigeant, n’est pas traité par-dessus la jambe, c’est le moins que l’on puisse dire. Le récit est construit, travaillé, et le style d’Oskar, puisque c’est lui qui écrit, modelé sur celui d’un nonagénaire revenu de tout, sauf de son passé.</p> <p>Sous d’autres latitudes et peut-être même en France en d’autres temps, on s’enorgueillirait d’avoir pour ministre de l’Economie un homme qui connait son Horowitz jusqu’au bout du nœud papillon, est capable d’exposer les différences de son jeu avec celui de Richter, de digresser sur la sonate Waldstein, le désenchantement du ciel, et de placer deux fois le mot <em>Dasein</em> dans un roman sur l’exil des Juifs allemands aux Etats-Unis. Reconnaissons que cela a de la gueule. Certes, Le Maire écrit (et se regarde écrire) quelquefois comme dans une dissertation du concours de Normale Sup. Certes, quelques âneries sont agaçantes, comme la mention du «martèlement des marteaux»... qu'on lui jette la première pierre. Certes il mêle l’allemand, l’anglais, l’espagnol et l’italien sans jamais traduire ces incises, indice au mieux d’une forme d’exigence, au pire d’une pédanterie que l’on ne cessera jamais de reprocher à la «Macronie», quoi qu’elle fasse. Mais «mon» ministre, à l’issue de cette lecture, est loin de me faire honte.</p> <p>Que le lecteur me pardonne, en revanche, si je passe mon tour le jour où Guy Parmelin révélera lui aussi que le roman est son violon d’Ingres.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1684921611_81pyn9rgrl.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="293" /></p> <h4>«Fugue américaine», Bruno Le Maire, Editions Gallimard, 470 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'lire-ou-ne-pas-lire-bruno-le-maire', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 226, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Marie Céhère', 'description' => 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.', 'title' => 'Lire ou ne pas lire Bruno Le Maire?', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4261' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4261, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Lire ou ne pas lire Bruno Le Maire?', 'subtitle' => 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.', 'subtitle_edition' => 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.', 'content' => '<p>Le lendemain, me maudissant déjà d’avoir accepté, je me faisais accompagner d’un autre ami, direction la librairie Payot de Lausanne, pour me donner du courage. 470 pages, 36,20.-, furent les deux informations qui me frappèrent, sitôt que la libraire avait rapporté un exemplaire de <em>Fugue américaine</em>, déjà planqué dans les rayonnages. L’ami, lecteur avisé des étiquettes, m’apprit que Payot n’en avait commandé que 3. Le public suisse n’était sans doute pas prêt pour la prose de «mon» ministre de l’Economie.</p> <h3>Que d’eau...</h3> <p>Premier constat, assommée par le pavé: il a donc du temps. A peine la cinquantième page atteinte, je tâchai d’aller au renseignement: est-ce vraiment lui, le ministre, qui écrit ses romans? La version officielle est que oui. Le Maire affirme que l’écriture est sa passion, son oxygène, et qu’il a travaillé dix ans à ce roman, le cinquième en quatre ans. Ne l’imaginons pas délaisser ses obligations économiques pour peiner des jours et des nuits sur la page blanche.</p> <p>Effectivement, le roman traine en longueur. Par une licence narrative usée, le narrateur original présente dans les premières pages un manuscrit adressé par son oncle Oskar. Il faut donc blâmer Oskar pour avoir étiré à l’infini cette intrigue. Dépouillée de ses délayages romanesques, érotiques et érudits, la voici: Oskar, un psychiatre américain d’origine juive allemande parvenu au crépuscule de sa vie, rédige ses mémoires dans un hôtel berlinois. Il y est question de son frère Franz, pianiste raté, dépressif, suicidé quelques décennies auparavant, et de leurs souvenirs communs. Le premier, en 1949, est un concert de Vladimir Horowitz donné à La Havane, puis la rencontre entre Oskar, alors jeune étudiant en médecine, et «Satan au clavier». Leur relation s’étire jusqu’à la mort d’Horowitz. L’histoire de deux frères que dix années séparent, tiraillés entre le rêve américain que leurs parents, émigrés allemands des années 30, les poussent à épouser, et l’oubli tragique de leur culture européenne.</p> <h3>Frères et doubles</h3> <p>Ces thèmes servent de cadre à de très nombreuses et longues digressions. Les conversations entre l’apprenti psychiatre et son célèbre patient, les habitudes capricieuses et les relations homosexuelles non assumées de ce dernier, puis ses dépressions et retours à la scène successifs, la présence de son épouse Wanda, en forment une grande partie.</p> <p>Le roman est construit en miroir. Un jeu de masques entre public et privé, entre fêlures et succès, entre aussi, pourquoi pas, le ministre et le romancier qui tiennent la plume.</p> <p>A la vie et à la carrière triomphale mais torturée d’Horowitz répond l’échec sur toute la ligne de Franz. Un soir, à La Havane, Oskar demande à Vladimir Horowitz de donner une leçon de piano à son frère. Le début de la fin pour Franz, qui, écrasé par le génie du maître, décide à ce moment précis d’abandonner sa carrière naissante de soliste.</p> <p>Oskar, qui parle souvent de lui à la troisième personne, se trouve au point de fuite de deux trajectoires symétriques. Il n’a pas fondé de famille, pas même un couple stable, il est l’exilé suprême, ses seules racines sont son travail, ses souvenirs et Vladimir Horowitz. Après une illumination mystique dans une église de La Havane, il passe le reste du siècle à déplorer que les idéologies meurtrières et la musique, pour ceux qui peuvent y avoir accès, aient remplacé le Dieu du ciel.</p> <p>Autour de lui, deux exilés dont les portraits se répondent. Franz, fils d’émigrés, et Vladimir, né à Kyiv (ou à Berditchev, selon les biographies et ses déclarations), à la fois russe et ukrainien. Deux pianistes, deux grands névrosés, deux hommes dévorés par leurs démons. L’un écrasé par le génie, renonçant au piano, l’autre incarnant le génie, par-delà bien et mal, s’exorcisant lui-même. Deux trajectoires divergentes aussi devant le rêve américain des années 1950. Horowitz, superstar richissime, enfermé dans son hôtel particulier de Manhattan, Franz, mauvais agent immobilier ruiné par la passion de sa femme pour les fourrures et ses mauvais investissements, contraint de s’endetter et de prêter sur gages les bijoux de sa mère. Dans ces deux hommes qui, sur le papier, se ressemblent tant, tout diffère en miroir. Horowitz est marié à Wanda Toscanini, la fille du célèbre chef d’orchestre. Franz, lui, a épousé une émigrée française, Muriel Lebaudy, pétulante et ambitieuse, trop forte pour lui. La scène de leur mariage montre l’abysse qui sépare les deux époux comme les deux belles-familles. «<em>(Franz) descendit encore six ou sept coupes de champagne. D’où leur venait ce goût de fer? La tête lui tournait. Il chercha Muriel. Elle continuait ses salamalecs sous-marins dans cette salle trop basse de plafond. Au milieu de son visage ruisselant de fard, sa bouche accomplissait des mouvements de dilatation et de contraction comme une anémone de mer effleurée par les courants. Quel plancton verbal pouvait-elle avaler avec autant d’avidité?</em>»</p> <p>Oskar fera son choix, un fratricide qu’il ne se reproche qu’à moitié. Il refuse de souscrire au motif d’Abel et Caïn mais c’est pourtant ce que son histoire renvoie. C’est bien pour se sauver lui-même et son patient qu’il abandonne son frère à son sort; et semble même soulagé d’apprendre qu’après des années de dépression psychotique, de délire épistolaire, il s’est jeté des fenêtres de l’ancien appartement familial, le jour de l’assassinat de John F. Kennedy. Un échec de plus...</p> <p>Le sujet est inépuisable, comme la litanie des génies du XXème siècle pris en étau entre l’Est et l’Ouest, ballottés par l’exil, déracinés et maladroitement greffés sur d’autres terres. Ainsi trouve-t-on dans cette histoire de doubles des doubles enchâssés. Telle la passion soudaine de Franz pour l’autre grand pianiste du temps, Sviatoslav Richter, l'opposé d’Horowitz tant dans ses interprétations que dans son rapport au public, tout aussi fou mais d’une autre folie.</p> <h3>Le cul de Julia et des autres</h3> <p><em>Fugue américaine</em> est un roman d'hommes. C’est <em>grosso modo</em> le reproche médiatique plutôt fondé qui lui a été fait. On a beaucoup glosé et ricané sur le «renflement brun de son anus», l’injonction «Tu viens, Oskar? Je suis dilatée comme jamais». On s’est esbaudi du désormais culte «quand est-ce que tu m’encules?»</p> <p>Mais au-delà?</p> <p>Sortie dans la même «séquence» médiatique que Marlène Schiappa dans <em>Playboy</em>, cette association pas forcément bienvenue entre sexe et politique est en réalité des plus classiques. Pourquoi vouloir la mettre en avant? Volonté de «choquer le bourgeois», ou de faire parler de soi en allumant un contre-feu dans la crise politique que la France traverse? Peut-être, excepté que cela ne choque plus aucun bourgeois, et que ces méthodes sont aussi démodées que le porno-chic. Il n'y a d'ailleurs, de nos jours, rien de moins choquant que le sexe hétéro. S'étonne-t-on alors que le ministre connaisse les choses de la chair? Ce dernier déplore les attaques de la «moraline». Il semble que les indignés du renflement brun s'inquiètent plutôt de ce que cela dirait, ou ne dirait pas, de la France.</p> <p>Un coup d'éclat que l’on a dit très déplaisant pour le Président, sans doute aussi aux yeux de la sévère Elisabeth Borne, même si Le Maire assure que la date de sortie n’a été dictée que par l’agenda de Gallimard. L’opposante Sandrine Rousseau, elle, a malicieusement noté que le ministre semble ignorer la place et la fonction du clitoris dans ses descriptions enflammées.</p> <p>De fait, la place des personnages féminins et l’importance donnée à leurs corps interpelle. </p> <p>Muriel, l’épouse de Franz, est l’occasion de morceaux de misogynie particulièrement piquants, on l’a vu dans le passage cité ci-dessus. Perçue comme désirable par Oskar, elle est aussi la cause de la dépression de Franz, le ruinant avec ses aspirations à la richesse, et finalement, sa liaison avec un entrepreneur italien. Maîtresse de maison irritable mais bonne mère, Muriel n’est pas grand-chose d’autre dans le roman. Elle forme elle aussi un duo en miroir avec Wanda Toscanini, la femme de Vladimir Horowitz. Elle, avec ses petits chiens, son fume-cigarettes et ses remarques acerbes à son mari, est l’épouse idéale du génie. Le couple ne vit pas ensemble, se déchire dans de théâtrales scènes, mais <em>in fine</em>, Horowitz dira ne pas pouvoir vivre sans Wanda. Cette dernière demeure la fille de son père et l’épouse de son époux, en dehors de ces deux ascendants masculins, elle n’est rien. Julia, c’est le pur objet du désir. Elle est ses fesses, ses seins, sa bouche et ses cheveux, elle est le désir que ressent Oskar, puis Pablo, pour elle. Certes les scènes de sexe pourraient la faire passer pour une femme libre, à l’aise avec son corps... Elle n’est précisément qu’un corps. De même que Sarah, autre maîtresse d’Oskar, pur prétexte à d’autres ébats et mots crus.</p> <p>Cela étant, faire au ministre un procès en misogynie serait une erreur. Nous lisons le roman de Bruno Le Maire, pas un programme politique, et ce serait méconnaître l’essence même du roman que d’aller chercher dans cette fiction le moindre début de discours. De quoi auraient l’air, d’ailleurs, des morceaux de bravoure féministes sous la plume d’un personnage comme Oskar?</p> <p>Bien plus obscènes, moins racoleuses, plus littéraires et plus choquantes car pensées et écrites comme telles, sont par exemple les pages consacrées au bien nommé père Culp, prêtre pédophile de son état, qui officiait dans l’école des jeunes Franz et Oskar. Plus réussies, aussi, dans le but qu’elles visent: horrifier.</p> <h3>Un violon d'Ingres comme un autre</h3> <p>Le ministre a-t-il sa place dans la prestigieuse collection blanche de Gallimard? Après lecture extensive, notre avis est qu’il n’y est pas dépareillé. Il y a de belles pages dans cette <em>Fugue américaine</em>, en particulier sur Cuba, les rues de La Havane, leurs odeurs et leur pluie chaude. Le sujet, exigeant, n’est pas traité par-dessus la jambe, c’est le moins que l’on puisse dire. Le récit est construit, travaillé, et le style d’Oskar, puisque c’est lui qui écrit, modelé sur celui d’un nonagénaire revenu de tout, sauf de son passé.</p> <p>Sous d’autres latitudes et peut-être même en France en d’autres temps, on s’enorgueillirait d’avoir pour ministre de l’Economie un homme qui connait son Horowitz jusqu’au bout du nœud papillon, est capable d’exposer les différences de son jeu avec celui de Richter, de digresser sur la sonate Waldstein, le désenchantement du ciel, et de placer deux fois le mot <em>Dasein</em> dans un roman sur l’exil des Juifs allemands aux Etats-Unis. Reconnaissons que cela a de la gueule. Certes, Le Maire écrit (et se regarde écrire) quelquefois comme dans une dissertation du concours de Normale Sup. Certes, quelques âneries sont agaçantes, comme la mention du «martèlement des marteaux»... qu'on lui jette la première pierre. Certes il mêle l’allemand, l’anglais, l’espagnol et l’italien sans jamais traduire ces incises, indice au mieux d’une forme d’exigence, au pire d’une pédanterie que l’on ne cessera jamais de reprocher à la «Macronie», quoi qu’elle fasse. Mais «mon» ministre, à l’issue de cette lecture, est loin de me faire honte.</p> <p>Que le lecteur me pardonne, en revanche, si je passe mon tour le jour où Guy Parmelin révélera lui aussi que le roman est son violon d’Ingres.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1684921611_81pyn9rgrl.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="293" /></p> <h4>«Fugue américaine», Bruno Le Maire, Editions Gallimard, 470 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'lire-ou-ne-pas-lire-bruno-le-maire', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 226, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4922, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Deux utopies atomiques', 'subtitle' => '«Plutopia. Une histoire des premières villes atomiques», Kate Brown, traduit de l’anglais par Cédric Weiss, Editions Actes Sud, 464 pages.', 'subtitle_edition' => '«Plutopia. Une histoire des premières villes atomiques», Kate Brown, traduit de l’anglais par Cédric Weiss, Editions Actes Sud, 464 pages.', 'content' => '<p>Deux villes construites au milieu de nulle part. L’une aux Etats-Unis, l’autre en Union soviétique. A l’image des deux blocs qui s’affrontent lors de la guerre froide, ces deux utopies atomiques se font face; elles fournissent toutes deux en plutonium l’armement nucléaire des deux pays. L’historienne américaine Kate Brown raconte cette histoire en miroir, aussi fascinante qu’effrayante. Après la chute de l'URSS, les «villes fermées» ont été un peu documentées: des communautés autarciques, des lieux tenus secrets, entourés de barbelés et surveillés par des gardes, dans lesquels scientifiques, ouvriers, industriels parvenaient tout de même à poursuivre leur vie de famille. Oppressant environnement, éloigné de tout. Photographies à l’appui, Kate Brown retrace l’histoire de ces utopies (littéralement «en aucun lieu», qui n’existent sur aucune carte). Elle mêle l’épluchage des archives et l’enquête de terrain. Elle explique comment la course à l’armement passe avant tout, dans les deux régimes pourtant en tout opposés: les Américains restreignent grandement les libertés chéries, quand les Soviétiques cèdent aux sirènes de l’<em>american way of life</em>, pourvu que les habitants des villes secrètes produisent des résultats. Les armes passent aussi avant les vies humaines. Les accidents sont fréquents, d’un côté comme de l’autre; les employés du complexe nucléaire sont donc interchangeables. La dangerosité du plutonium, les conséquences sur la santé et l’environnement de la radioactivité? De très, très confidentiels secrets d’Etat. Rien ne doit ralentir la marche vers l’anéantissement potentiel.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'deux-utopies-atomiques', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 20, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4921, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Une fille bien', 'subtitle' => '«Miss Americana: Taylor Swift», Lana Wilson, sur Netflix, 85 minutes.', 'subtitle_edition' => '«Miss Americana: Taylor Swift», Lana Wilson, sur Netflix, 85 minutes.', 'content' => '<p>Taylor Swift a 34 ans et est un phénomène mondial, que l’on pourrait comparer à Madonna au sommet de son art. Ses millions et millions d’albums vendus ont fait d’elle la première artiste milliardaire grâce uniquement à sa musique. Taylor Swift entame une série de concerts en Europe: on a vu à Paris des fans camper pendant deux jours devant la salle pour accéder au premier rang; elle se produira cet été à Zurich. Que dire de plus d’une superstar américaine de la chanson, blonde, ravissante, grande et mince? Dans ce documentaire, les moins à la page apprendront que Taylor écrit et compose elle-même ses chansons, qu’elle est une auteure très efficace et une musicienne confirmée. Son premier album est sorti alors qu’elle n’avait que 16 ans (elle écrivait et composait déjà), elle est peu à peu devenue une vedette de la country avant de trouver son propre style. Le revers, elle le raconte elle-même. Elle n’a connu que le succès, les applaudissements, les compliments, ne s’est construite que par rapport au regard du public... Conséquence inévitable: un «bad buzz», un scandale, un petit bourrelet, et c’est le drame, un drame qui la touche personnellement, jusqu’à la rendre anorexique. Taylor Swift c’est aussi l’histoire d’une chanteuse qui grandit et mûrit avec son public, d’où son immense succès. Au point qu’on lui prête une influence considérable dans la prochaine élection présidentielle américaine, après qu'elle était parvenue à conduire des dizaines de milliers de jeunes à s'inscrire sur les listes électorales. Dans son journal intime d’adolescente, elle écrivait vouloir devenir «une fille bien». En pyjama et grosses chaussettes, son chat sur les genoux et les cheveux en désordre, comme sur scène devant un océan de fans, chorégraphies, costumes et effets spéciaux fantastiques, elle est une jeune femme presque normale, une fille bien.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'une-fille-bien', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 27, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4920, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Une mortelle randonnée des 50s', 'subtitle' => '«Crimes suisses: crime des cimes en Valais», Antoine Droux, 50 minutes.', 'subtitle_edition' => '«Crimes suisses: crime des cimes en Valais», Antoine Droux, 50 minutes.', 'content' => '<p>Nous avions déjà évoqué avec enthousiasme ce podcast créé et narré par Antoine Droux, à l’occasion de l’épisode portant sur le «crime nazi de Payerne». Nous y revenons aujourd’hui car, loin d’être un exercice de voyeurisme glauque, ces récits ouvrent une fenêtre sur la société suisse, fournissent de précieux éléments de micro-histoire. Cet épisode démarre en juin 1954, à la veille de l’été. Le décor: le lac de Tanay, sur la commune de Vouvry en Valais, ses sentiers de randonnée et ses sommets, les Jumelles et le Grammont. Les personnages: deux frères jumeaux, Louis et Jean; leurs épouses, Luciette et Paulette; ainsi qu’Eric, l’apprenti de Jean – et son amant. Jean et Louis sont de petits voyous, déjà condamnés pour divers délits et larcins, et en cette année 1954, l’argent leur manque. Or, les deux épouses ont chacune souscrit un contrat d’assurance-vie d’une valeur conséquente: celui de Paulette est de 70’000 francs, sept fois plus que la moyenne des polices. Le piège est refermé. Alors que Paulette cueille des fleurs près d’un ravin, chaussée de souliers de ville avec semelles en caoutchouc, Jean et Louis la précipitent dans le vide. Le veuf éploré soutient que c’est un accident. Un petit détail floral va convaincre les gendarmes qu’il n’en est rien. Nous ne dévoilons pas ici tous les ressorts de cette histoire; celle-ci fourmille de détails frappants, de portraits psychologiques, et est riche d’enseignement sur ce qui est, dans la langue du XXIème siècle, un féminicide, et que l'on ne verrait pas de nos jours du même œil. </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'une-mortelle-randonnee-des-50s', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 26, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4919, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Taiwan déclare la guerre aux fausses informations', 'subtitle' => 'Dans la lutte contre les fake news, peut-être devrions-nous prendre exemple sur Taiwan. L’île est en effet bombardée de fausses informations et de rumeurs infondées par son puissant voisin chinois. Les politiques et la société taïwanaise ont mis au point des stratégies originales, détaillées par «L’ADN», le magazine des cultures numériques.', 'subtitle_edition' => 'Dans la lutte contre les fake news, peut-être devrions-nous prendre exemple sur Taiwan. L’île est en effet bombardée de fausses informations et de rumeurs infondées par son puissant voisin chinois. Les politiques et la société taïwanaise ont mis au point des stratégies originales, détaillées par «L’ADN», le magazine des cultures numériques.', 'content' => '<p>Taiwan, convoitée par la Chine, a pris la mesure du danger existentiel de la désinformation, pour la démocratie en général et pour sa propre souveraineté en l’occurence. La «guerre informationnelle» dont ses dirigeants accusent la Chine a conduit à considérer les fake news comme un virus. A la population de développer des anticorps.</p> <p>Première stratégie, l’humour, pratiqué au sommet de l’Etat. En 2020, une étrange phobie a frappé le monde entier, nous nous en souvenons en Europe, et Taiwan n’y a pas fait exception: la crainte d’une pénurie de papier toilette, qui a entrainé... une pénurie de papier toilette, chacun s’employant à constituer des stocks. A Taiwan, une rumeur persistante affirmait que les masques étaient fabriqués à partir des mêmes matériaux que le papier toilette, et que ce dernier allait donc être relégué au dernier rang des priorités. Dans un territoire aussi densément peuplé que Taiwan, 23 millions d’habitants sur moins de 36’000 km<sup>2</sup>, les bousculades et les mouvements de foule dans les supermarchés ne sont pas passés inaperçus. Le gouvernement a fait appel à des humoristes. L’objectif étant que la vraie information se répande plus vite et plus largement encore que la rumeur. Le résultat est à la hauteur: un «mème» (un visuel destiné à devenir viral sur les réseaux sociaux) montrant supposément le derrière du Premier ministre taïwanais, qui se trouve être chauve, avec le commentaire «chacun n’a qu’une paire de fesses...» C’est-à-dire: il y aura bien du papier toilette pour tout le monde.</p> <p>Deuxième stratégie, l’organisation et la coopération des citoyens. L’ADN donne en exemple la plateforme Co-facts. Il s’agit d’un site de <em>fact-checking</em> collaboratif: tout citoyen qui repère une fausse information sur les réseaux sociaux peut la «fact-checker». Un programme permet ensuite d’associer le contenu concerné avec la vérification et la dénonciation des fausses informations. Le système des notes de la communauté, sur Twitter, s’en rapproche. </p> <p>Plusieurs autres initiatives existent à Taiwan, et les citoyens sont vigilants lors des crises ou d’événements politiques propices à susciter une vague de désinformation. Ainsi l’organisation MyGoPen avait infirmé les rumeurs de tricherie lors de l’élection présidentielle.</p> <p>Troisième stratégie, le «<em>prebunking</em>». On connaissait le «<em>debunking</em>», qui désigne le fait de démontrer la fausseté d’une information ou d’un contenu et de le corriger. Les progrès de l’intelligence artificielle permettent désormais d’anticiper. Il s’agit de sensibiliser les citoyens notamment au danger des «<em>deep fakes</em>», ces fausses vidéos plus vraies que nature qui peuvent mettre en scène des célébrités ou des politiques et leur faire tenir n’importe quels propos.</p> <p>Audrey Tang, la ministre des Affaires numériques de Taiwan, a expliqué en vidéo, en créant un <em>deep fake</em> d’elle-même, combien la manœuvre était facile. Et donc dangereuse.</p> <p>La prévention fonctionne, note le magazine: «Des <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0065260123000266">études</a> récentes confirment que pour protéger les citoyens des fake news, il peut effectivement être utile de les exposer intentionnellement à de la désinformation. De quoi donner de la légitimité à la méthode du <i>prebunking</i>. Audrey Tang se félicite de ces initiatives: "Le résultat est qu’en 2024, lorsque nous avons vu des deep fakes pendant notre campagne électorale, ils n'ont pas eu beaucoup d’effet, parce que depuis deux ans, les citoyens ont déjà développé des anticorps dans leur esprit."»</p> <p>Coopération, éducation et communication: une démocratie saine a tous les outils nécessaires pour armer ses citoyens contre les fausses informations. L'exemple taïwanais montre que l'implication des gouvernements est aussi indispensable que l'engagement des citoyens.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.ladn.eu/media-mutants/secrets-de-fabrication-comment-taiwan-parvient-a-lutter-contre-les-fake-news-de-la-chine/" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'taiwan-declare-la-guerre-aux-fausses-informations', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 24, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 10213, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'ESA_astronaut_announcement_Class_of_2022_(52519995668).jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 64494, 'md5' => 'e792bb1d74dbda407715ac7da96243c9', 'width' => (int) 1024, 'height' => (int) 683, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Bruno Le Maire au Grand Palais en 2022.', 'author' => '', 'copyright' => '© Sebastiaan ter Burg from Utrecht, The Netherlands - ESA astronaut announcement Class of 2022', 'path' => '1684921366_esa_astronaut_announcement_class_of_2022_52519995668.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Marie Céhère' $description = 'Un soir de mai, à Lausanne, amusé par les extraits épicés qui circulaient sur Twitter depuis des jours, un collègue et ami de BPLT me désigna comme la personne indiquée pour parler du dernier roman de Bruno Le Maire: «c’est ton ministre de l’Economie! tu sauras qu’en dire mieux que personne...» La taxe «française», dont je m’acquitte ici de bonne grâce.' $title = 'Lire ou ne pas lire Bruno Le Maire?' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 160, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'musique', 'slug' => 'musique', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 115, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 114, 'active' => true, 'title' => 'Edition 114', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire