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Média indocile – nouvelle formule

A vif

A vif / L’allocution de Nouvel An de Berset a probablement été écrite pour lui


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En cette année 2023, Alain Berset (PS) est pour la deuxième fois de sa carrière président de la Confédération et il a donc prononcé le discours de Nouvel An. Une allocution de quatre minutes qui a tout pour plaire.



Faites le tour des médias et vous constaterez qu'ils ont tous repris la même dépêche de l'ATS. Et qu’ils ont pratiquement tous utilisé le même titre: «Le président de la Confédération Berset invoque la “culture du dialogue”». Pas un mot pour tenter la moindre critique, ni même un tout petit effort pour faire un petit tour de table afin de dresser un bilan du mandat de notre ministre de la Santé. Rien. Nichts. Niente. Il n'y a donc rien à voir, rien à penser, nous continuons docilement, et de toute façon Beset nous souhaite uniquement le meilleur, comme la cohésion, la joie, la curiosité, des expériences communes.

Il suffirait pourtant de s'arrêter un instant et d'écouter Berset pour constater qu'il est devenu un grand rhétoricien, élégant, volubile, beau, charmant et stylé. Et par la même occasion, force est de constater, en l'écoutant le 1er janvier, que notre ministre de la Santé se met sur son piédestal alors que les hôpitaux sont à bout de souffle, qu'il y a une grave pénurie de personnel de santé, que la hausse des primes d'assurance maladie fera de celles-ci le premier poste de dépenses des ménages et qu'au fond, dans son département de l'Intérieur (DFI), où il est notamment en charge de la prévoyance vieillesse et de la santé, rien n'avance, ou alors le peu qui avance se fait sur le dos des citoyens. Il suffit de penser à l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans, sans oublier que l'égalité salariale n'est toujours pas appliquée. C'est la seule réforme de la prévoyance vieillesse qu'il ait réussi à faire en douze ans. Et ce alors qu’il est socialiste.

Le président rappelle dans son allocution l'importance de la Constitution fédérale de 1848. Que c'est grâce à elle que la Suisse vit dans la sécurité et la prospérité, et que nous lui devons notre culture du dialogue. Monsieur le Président, vous n'êtes pas sérieux quand vous dites cela. Durant la pandémie, il n’existait aucun dialogue, uniquement des monologues entre notre Conseil fédéral et la Task Force, retransmis et retranscrits sagement par tous les supports médiatiques. Plus de 1'300’000 personnes se sont opposées au passeport santé, mais il a été malgré tout été introduit. Le Conseil fédérale n’a pas prêté attention à ces voix, une grande minorité, il les a habilement ignorées. Et puisque qu’il faut vanter la culture du dialogue, où était-elle, cette culture, lorsqu'il s'agissait de l'accord-cadre avec l'UE? En catimini, il a été laissé tomber par les sept sages du Conseil fédéral, sans débat au Parlement ou devant le peuple. Les conséquences apparaissent mois après mois et c’est encore le peuple qui trinque. Et puis Berset sait que les temps sont difficiles avec la guerre en Europe, il l’a dit au début de l’allocution. Est-ce qu’il est conscient que ce n’est pas la guerre de la Suisse?  Et que la Suisse, en tant que pays neutre, s’est toujours engagée en faveur du dialogue de paix, partout dans le monde?

Berset, notre ministre, est à la fois le membre le plus ancien du Conseil fédéral et le plus jeune en âge. Il n'a pas manqué de le rappeler le mois dernier, lorsque l'élection de la socialiste Baume-Schneider a fait basculer la majorité du Conseil fédéral du côté des Latins. Les Latins ne représentant qu'un tiers de la population et ce déséquilibre étant contraire à la Constitution, on a pu entendre chuchoter de manière subliminale qu'il était temps pour lui de démissionner. Berset s'est empressé de nous dire haut et fort qu'il avait encore beaucoup d'énergie et qu'il voulait continuer.

Il est donc grand temps que Monsieur le Président Berset retrousse ses manches et s'attaque à ces dossiers affligeants: notre système hospitalier qui est sur le point de s'effondrer et notre système de prévoyance vieillesse qui a besoin d'une réforme en profondeur mais pas sur le dos des citoyens. Il devrait également veiller à ce qu'il n'y ait plus erreurs sur erreurs et scandales sur scandales (on se souvient de l'histoire d'une ancienne maîtresse qui a tenté de le faire chanter, puis les soupçons qui pèsent sur son plus proche confident, Peter Lauener, apparemment sous enquête pour des indiscrétions, et cet été, ce vol fou vers la France qui s'est terminé au poste de police).

Berset a le don d'exclure et d'ignorer le dialogue politique afin que lui et ses co-conseillers fédéraux puissent mieux gouverner.

Oui, le discours de Nouvel An semble avoir été écrit pour lui. 

Nous devons le regarder de près. Notre mission pour 2023.


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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

3 Commentaires

@Apitoyou 06.01.2023 | 08h16

«Je me faisais la même réflexion. Je suis rassuré qu'elle soit partagée ainsi. »


@hum 06.01.2023 | 11h23

«A sa décharge, c'est peut-être le seul conseiller fédéral à ne pas voir les choses en noir-blanc. Interrogé récemment sur la guerre en Ukraine, il a répondu qu'il fallait tenir compte des évènements antérieurs. Ou peut-être est-il le seul politicien européen qu'on ne peut faire chanter, puisque ses écarts sont déjà connus de tous ?»


@Philemon 06.01.2023 | 13h34

«Une rapide démission lui permettrait de rejoindre plus vite les différents conseils d'administration dans lesquels il ira siéger une fois à la "retraite"; et à nous, de ne plus avoir à supporter ses discours infantilisants. La question demeure de savoir comment un être qui ment et trompe son monde (à commencer par son épouse) peut atteindre les plus hauts sommets du pouvoir politique et surtout, de s'y maintenir. Sommes-nous bien Suisse ?
Merci pour votre article lucide et éclairant.»


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