Culture / Réseaux sociaux, sentimentalisme et moralisme dans «Un héros»
© Amirhossein Shojaei
Le réalisateur iranien Asghar Farhadi revient avec un film entre fable morale et réalisme social, entre société traditionnelle et ultra-modernité des technologies. La recette a marché à nouveau, après l’Oscar du meilleur film étranger pour «Le Client» (2016), le maître du cinéma iranien remporte cette fois Le Grand Prix du Festival de Cannes pour «Un héros» (2021). Actuellement dans vos salles, ce film interpelle et en vaut la peine. Voici quelques raisons…
Chiraz, de nos jours. La ville du sud-ouest iranien a été capitale de la Perse au XVIIIème siècle. Elle reste aujourd’hui l’une des trois capitales culturelles du pays. C’est sur ce patrimoine immense que s’ouvre le film.
Une histoire à la fois simple et compliquée
Paysage sec, mausolée monumental en pleine restructuration. On y fait la connaissance de Rahim, notre héros. L’intrigue est posée : prisonnier pour ne pas avoir remboursé un prêt à un parent, Rahim est en sortie de permission. Il ne semble pourtant pas défait. Plutôt enthousiaste, il annonce à son beau-frère, ouvrier sur le chantier archéologique, qu’il va pouvoir rembourser sa dette.
Direction la ville. Lumineuse, dansante, active ; les enfants jouent dans les rues, le santur sonne. Rahim retrouve sa petite-amie clandestine. Elle lui remet un sac qu’elle a trouvé. Ce sac contient des pièces d’or. Prêt à vendre ces pièces pour rembourser sa dette, il est rappelé à la morale par sa sœur, chez qui loge le fils du prisonnier. Ne pas rendre ce sac, ce serait du vol. Rahim se décide à mettre une annonce pour rendre ce sac. Rendu avec son contenu, donc pas d’argent, et retour en prison.
Son geste de bravoure s’ébruite. Le prisonnier est glorifié. Télévision et réseaux sociaux diffusent le récit à peu près vrai de Rahim. Il a dû taire certains détails, mais cela ne fait rien. Une association s’engage à l’aider pour rembourser sa dette, sortir de prison, retrouver son fils et faire sa demande à la famille de petite-amie pour se remarier, et vivre serein en liberté. Des soupçons s’éveillent, et l’ascension glorieuse de Rahim se transforme et chute cauchemardesque.
Question de morale
La question morale est assez basique: Rahim a-t-il bien fait de rendre ce sac avec ses pièces d’or? N’aurait-il pas mieux valu mettre l’exigence morale de côté, vendre ces pièces. rembourser sa dette et sortir de prison? La vérité paie-t-elle toujours? Si la question centrale est basique, ses articulations sont complexes. C’est le contexte qui les rend d’autant plus complexes.
Nous sommes dans un Iran où les règles morales et l’honneur ne se négocient pas. Dans un Iran traditionnel pourtant atteint par les technologies, les réseaux sociaux et leurs conséquences. Si le moralisme iranien, qui glorifie un homme qui a rendu un sac ne lui appartenant pas et qui humilie en même temps le même homme qui n’a pas remboursé sa dette, est porté par les réseaux sociaux, il devient insupportable. Les réseaux jouent tant sur la morale dure que sur le sentimentalisme tout-puissant. Et une simple publication de n’importe quelle personne peut tout faire basculer.
Les réseaux sociaux
Le réalisateur nous montre que le moteur de son histoire, ce sont les réseaux sociaux et la télévision. Ce sont eux et leurs flux instables qui fondent le bien et le mal. Ce sont eux qui font le bourreau, qui font la victime, qui font le scélérat, qui font le héros. Les téléphones portables sont omniprésents. Chaque scène compte son lot de publications, de vidéos et de déclarations. Tout est public, pour le meilleur et pour le pire.
C’est envahissant. A l’écran comme dans la vie. Non seulement tout le monde filme, tout le monde partage, tout le monde téléphone, mais les objets technologiques saturent l’écran. Entre le bruit d’un jeu vidéo qui crispe et des caméras qui n’en finissent plus de tout immortaliser, tous ces gadgets rendent l’ambiance lourde. Ces derniers englobent tout. Le kitch de ces gadgets déteint sur l’image.
Les objets du quotidien permettent au spectateur de s’identifier. Il a les même objets, les mêmes smartphones, la même impulsivité sur les réseaux, Iranien ou Occidental qu’il soit. Farhadi nous montre par là que cet envahissement nous concerne tous. Ce n’est pas que l’affaire d’un prisonnier iranien qui rend des pièces d’or, c’est l’affaire de chaque prisonnier qui est en nous, prêt à n’importe quel post Facebook, prêt à s’émouvoir de tout, prêt à accuser tout le monde.
Le sentimentalisme
Si le sentimentalisme joue en faveur de Rahim en premier temps, il jouera tout autant en sa défaveur. Les réseaux comme la télévision appellent à l’émotion. Le spectateur est touché par ce héros qui rend les pièces d’or. Il est ému par son fils bègue qui peine à aligner trois mots. L’émotion est maîtresse, elle bloque le discernement. On donne sans compter à cet homme et à sa cause. Le pauvre ! Il n’a pas remboursé une dette, on ne sait exactement pour quelle raison ; il rendu un sac rempli d’or à on-ne-sait-qui ; tout le monde est au courant de l’affaire on ne sait pas exactement pourquoi; et on donne généreusement pour cet homme, pour cette cause.
Des pauvres comme des riches, tous aveuglés par le sentiment tout-puissant, vomissent leur générosité pour celui qu’ils considèrent comme une victime. Dès lors qu’un doute s’installe, on regrette et on réclame justice. Celui que nous avons porté aux nues en héros serait-il un imposteur? La vengeance crie. On passe du tout blanc au tout noir. Il n’y a pas de juste milieu avec les sentiments. C’est soit tout soit rien. Ceux qui sont au bord de l’humiliation sont prêts à tout. L’animateur culturel de la prison où est en enfermé Rahim est prêt à exploiter la voix du fin bègue pour ramener l’opinion publique du côté de Rahim. Il dit vouloir aider le détenu. Ce qu’il veut aider surtout, c’est sa réputation. Lui qui a soutenu Rahim, lui qui tenu à ce que la télévision parle de l’affaire se retrouve soudain ridiculisé.
Le moralisme
Quand le sentiment guide les esprits, il dérive forcément au moralisme. Les sentiments tournent : ils passent en un rien de l’amour à la haine. Soit on adore, soit on accuse. Un héros dépeint exactement cette alternance permanente. Le problème, c’est que dans cette alternance, c’est toujours la personne qui est cause. En l’occurrence, il s’agit de Rahim. En réalité, il peut s’agir de tout un chacun.
Un procédé esthétique très réussi du réalisateur nous le montre. La caméra met en évidence les personnages en les gardant nets et en rendant flou l’arrière-champ, ce qui les entoure. Avec cette technique stylistique, Farhadi nous montre que la vérité d’une situation est toujours floue. On ne sait jamais exactement ce qui anime un homme. Ce qu’on sait en revanche, c’est quand on fait d’un homme un héros et qu’on dessine sur son visage les traits du héros qu’il n’est peut-être pas. On sait aussi qu’on peut détruire un homme par sa réputation. On peut l’humilier devant son fils, l’accuser à tort de ce qu’on fantasme.
Le puritanisme et le moralisme de la société iranienne ont trouvé avec les réseaux sociaux et leur sentimentalisme un allié de qualité. Un revers alimente l’autre, et vice-versa. La pression exercée sur une personne, avec ses forces et ses faiblesses et qui essaie tant bien que mal de s’en sortir, est capable de la détruire.
Une société traditionnelle se sert de la modernité pour exercer sa condamnation, pour que l’individu soit écrasé face à la meute. Une société moderne, comme la nôtre, se sert du moralisme religieux – oui religieux, puisque les idéologies ont adopté la posture des grands inquisiteurs religieux d’autrefois – pour faire d’un homme une marionnette, pour le couvrir de gloire par un oui et par un non, pour en faire un paria par un clic. C’est à nous que parle Farhadi, c’est de nous qu’il parle. Un héros n’est jamais que provisoire. Sa résistance doit sortir des carcans des réseaux sociaux, des sentimentalismes et des moralismes.
«Un héros», d'Asghar Farhadi (Iran, 2021), avecAmir Jadidi, Mohsen Tanabandeh, Sahar Goldust, 2h07.
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Dans la tourmente de l’entre-deux guerres, connaissant la pauvreté et le racisme, mais aussi les fêtes de la diaspora arménienne dans le café de son père, les danses, les chants, et les premiers pas sur les planches. «<a href="https://www.youtube.com/watch?v=jSqkbJxF-Mo" target="_blank" rel="noopener">Les deux guitares</a>», chant tzigane, nous ramène à cette époque.</p> <p>Place ensuite au jeune homme, qui rêve de gloire, et qui collectionne les petits boulots. Fatigué d’imiter Trenet et de chanter les bruits de fond des cabarets, il se bat «à corps perdu, assoiffé, obstiné» pour chanter lui aussi l’amour, pour écrire les grands textes qui feront pleurer la France et le monde. Il construit sa vie, avec un mariage, une enfant, une tournée au Québec, et puis déconstruit tout. Il se sépare même de celle dont il est l’homme à tout faire, j’ai nommé «la Môme». 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Le film est bien décevant sous certains aspects, il comporte bien des problèmes tant au niveau du jeu que de la réalisation. <i>Et pourtant, pourtant…</i> ce film a du cœur.</p> <p>Aussi, être grincheux face à cette équipe de jeunes qui aiment sincèrement Aznavour et qui se sont donnés de la peine pour réaliser ce film, ce serait jouer les scribouillards qui critiquent tout sans avoir jamais rien fait par soi. La critique aurait eu de quoi se déchaîner si le film et son équipe étaient prétentieux. <i>Et pourtant, pourtant…</i> il n’en est rien. Etre grincheux, c’eût été encore faire le jeu de ces critiques qui s’en prenaient à Aznavour lui-même en écrivant, pour l’un d'eux cité dans le film, «comment peut-on laisser un infirme chanter?», avant de venir présenter ses excuses à un Aznavour bonhomme qui n’en tient pas rigueur et qui offre même une coupe de champagne à son détracteur.</p> <p><i>Et pourtant, pourtant…</i> disons ce qu’il y a à dire. Le jeu de Tahar Rahim, avec les qualités de ses défauts, est davantage une imitation, parfois exagérée aux confins du ridicule, qu’une interprétation. Sans parler des colères surfaites de Charles qui auraient eu davantage leur place sur des planches de théâtre que sur un plateau de cinéma. Quant à la famille Aznavourian et leur entourage, jamais n’a été livrée une mise en scène aussi caricaturale des gentils Arméniens qui aiment la poésie et les fêtes, et qui sont très pauvres mais vraiment très très gentils, généreux et accueillants alors. On est à la limite du racisme.</p> <p>La musique et les paroles d’Aznavour passent comme une bande-son qui font compagnie aux images. Et la trame est agencée sans aucune originalité. 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Aznavour me rejoint dans ma <a href="https://leregardlibre.com/musique/la-dimension-chretienne-de-loeuvre-daznavour/" target="_blank" rel="noopener">vie spirituelle</a>, dans ma vie sexuelle – ou du moins telle que je la <a href="https://leregardlibre.com/musique/aznavour-un-chanteur-du-sexe/" target="_blank" rel="noopener">phantasme</a> – et surtout dans ma vie de <a href="https://leregardlibre.com/musique/aznavour-chante-les-loosers/" target="_blank" rel="noopener"><i>loser</i></a>. Aznavour chante les <i>losers</i>. Aznavour est un <i>loser</i>. J’en suis un aussi. <i>Et pourtant, pourtant…</i> le <i>loser</i> n’est pas celui qui a tout raté, loin de là. 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