Actuel / Un ancien agent secret suisse au regard hors normes
Jacques Baud ici au Darfour. © DR
Jacques Baud est un ex-analyste stratégique suisse, spécialiste du renseignement et du terrorisme, colonel d'Etat-major général, ex-agent des services de renseignement suisses. Il a écrit une douzaine de livres, tous rédigés avec aisance, bien argumentés et étayés sur d’innombrables et solides sources. Portrait de cet expert qui regarde le monde sous des angles inhabituels, qui mérite l'attention des responsables de la politique de sécurité, des professionnels du renseignement, de tous ceux qui se penchent le terrorisme, la sécurité ou la paix, de quiconque est préoccupé par ces questions.
Jacques Baud, avec ses cheveux poivre et sel et son sourire prévenant est une personne qui a du tact. Il pèse ses mots, calme et clair. Il va loin dans l'explication des choses pour qu’on puisse comprendre le contexte, il soulève des questions, propose des interprétations qui peuvent paraître inattendues. Il ne s'est donc pas fait que des amis avec ses points de vue divergents sur le sujet qu’il le connaît le mieux: les services de renseignements et leur fonctionnement. Sa grande passion est l’écriture; plus d’une douzaine de livres à son actif, il en a publié trois ces dernières années, et deux sont en cours. Ce qui lui a valu un jour le surnom du «plus bavard des espions suisses». C’est le portrait d’une vie d’un homme qui a «murmuré aux oreilles des services de renseignement du monde entier».
L'arrivée dans le milieu du renseignement
Son parcours a commencé tôt, durant ses études d’économétrie à l’Université de Genève. Il publiait déjà des articles dans des revues britanniques sur des questions militaires, ce qui a attiré l’attention du service de renseignement suisse. Lequel s’est approché de lui pour le recruter.
Il traite alors les forces du Pacte de Varsovie, y compris celle qui se trouvaient alors en Afghanistan. En 1986, son analyse l’amène à conclure que le Pacte de Varsovie va devoir réduire ses forces. Elle est reçue avec dédain et passe à la poubelle, mais trois ans plus tard Mikhaïl Gorbatchev annonce une réduction des forces du Pacte de Varsovie: les chiffres qu’il évoque sont à 5'000 hommes près les mêmes que ce que Baud avait anticipé!.. Durant cette période, il reçoit des informations de la résistance afghane sur les tactiques soviétiques. En retour, il écrit un manuel pour aider les moudjahidin à neutraliser les mines soviétiques. Ce petit ouvrage sera repris par les Américains durant la guerre du Golfe.
Dans les années 90, alors que la Suisse commence à s’intéresser à la question des mines anti-personnel, le Département des affaires étrangères sollicite l’expérience de Jacques Baud. Il propose alors la création d’un centre de déminage au profit des Nations Unies. Il est envoyé deux ans aux Nations Unies à New York pour créer ce centre et un système de gestion informatique qui recense et traite les informations sur le minage. Un système qui est aujourd’hui en activité dans plus de 70 pays et qui est géré par le Centre International de Déminage Humanitaire de Genève.
Premier livre, un succès
En 1997, ce colonel d’Etat-major général, publie une «Encyclopédie du renseignement et des services secrets» chez un éditeur français. Le succès est immédiat. Ce pavé de plus de 500 pages dépasse les 50'000 exemplaires. Il fait grincer quelques dents chez ses collègues à Berne. Mais à l’étranger, il devient rapidement une référence, y compris dans les services de renseignement, qui lui envoient alors des informations pour compléter les futures éditions du livre. Dans certains pays de l’Est, il est traduit et utilisé pour la formation de leurs agents. Ecrivant après l’affaire des fiches en Suisse, Jacques Baud défend une idée simple: les services de renseignements ne peuvent travailler que dans la confiance, il est donc inutile de les entourer de trop de mystères; leur travail doit rester confidentiel, mais leur existence et leurs domaines d’activités peuvent être connus, car 90% des informations qu’ils utilisent sont ouvertes. Certes, il ne dévoile que ce qui est dévoilable. Pas question de porter préjudice aux services. Mais, dans un contexte démocratique, le secret ne garantit pas forcément la sécurité. Ce qui lui paraît déterminant, c’est l’intelligence avec laquelle on traite les données et comment la réflexion est partagée au sein d’un service de renseignement.
Deux ans plus tard, il publie un autre pavé, cette fois-ci avec plus de 700 pages, une «Encyclopédie des terrorismes et violences politiques». Par définition, une encyclopédie se veut un ouvrage de référence visant à synthétiser toutes les connaissances pour les rendre accessibles au public dans un but d’éducation, d’information ou de soutien à la mémoire. L’édition 2005 de cet ouvrage recevra le prix du meilleur livre sur la sécurité du Ministère de l’Intérieur en France.
Département des affaires étrangères, l’ONU puis l’OTAN, qui dit mieux?
En 2002, il est engagé par le Département des Affaires étrangers pour contribuer à développer le Centre de politique de sécurité internationale (CPSI) fraichement créé. Pour mémoire, il s’agit de l’une des unités qui complètent les services helvétiques, les deux principales étant le Service de renseignement stratégique du département de la Défense et le Service d'analyse et de prévention du département de Justice et Police.
Son ouvrage, «La guerre asymétrique ou la défaite du vainqueur», publié peu avant la guerre d'Irak, analyse méthodiquement les mécanismes du terrorisme et la manière de les contrer. Il jette un regard critique sur la stratégie des États-Unis et de la Grande-Bretagne dans le conflit irakien.
Il reçoit un mandat des Nations Unies pour aider à créer une structure de renseignement multidimensionnel pour les opérations de maintien de la paix. En 2003, l’ONU venait de subir une attaque mortelle contre ses bureaux à Bagdad, Kofi Annan ne souhaitait plus s’appuyer sur les espions des grandes puissances, notamment américains. L’agent suisse est choisi pour prendre la tête du premier «Joint Mission Analysis Center» (JMAC) au Soudan. Le JMAC est un organe civilo-militaire, directement subordonné au représentant spécial du Secrétaire-général des Nations Unies. Avec une équipe de 30 collaborateurs (moitié militaires, moitiés civils, moitié féminins, moitié masculins) Jacques Baud recense les groupements rebelles, discute avec eux, reconstitue leurs structures formelles et informelles sur la base des liens familiaux, amicaux, voire économiques, un vrai travail de renseignement. A cette occasion Jacques Baud constate que les informations qui circulent en Occident ont peu à voir avec la situation sur le terrain: les milliers de morts rapportés par les médias n’avaient aucune réalité, les «janjaweed» que l’on attribuait au gouvernement s’attaquaient aux forces gouvernementales.
Le quartier-général des Nations Unies à New York le rappelle alors et l’engage comme chef de la doctrine des opérations de maintien de la paix aux Nations Unies où il traite notamment la protection des civils et de la coopération civilo-militaire. Il a ainsi pu suivre la situation en Libye et une fois de plus, constater que la réalité du terrain ne correspondait guère à celle rapportée dans les médias. Il publie alors le livre «Le renseignement et la lutte contre le terrorisme» qui explique les mécanismes complexes du terrorisme et du renseignement, analyse les défauts du système actuel et la manière d'y remédier dans le cadre d'une lutte plus efficace contre le terrorisme.
Après cette mission, il passe directement de New York à Nairobi, où il effectue un travail semblable: travailler sur la doctrine de maintien de la paix pour la force d’intervention de l’Union Africaine. Deux ans plus tard il est nommé à l’OTAN à Bruxelles, comme chef de la lutte contre la prolifération des armes légères. Un poste particulier puisque la Suisse ne fait pas partie de l’OTAN. Il existe alors quelques postes négociés bilatéralement entre l’OTAN et des pays dits «partenaires». Ainsi, Jacques Baud est le seul Suisse à y travailler. Depuis Bruxelles, il observe l’enlisement de la situation en Lybie et la crise ukrainienne. Et une fois de plus, il est frappé par l’écart entre les informations transmises dans les médias et les réalités complexes du terrain.
2016, «Terrorisme: mensonges politiques et stratégies fatales de l’Occident»
Avec sa riche expérience, sa passion d’écrire et sa méthode analytique, Jacques Baud publie un ouvrage de plus de 400 pages où il critique radicalement la «guerre contre le terrorisme» menée par l'Occident, et en particulier par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France. La violence d'aujourd'hui a été provoquée par des gouvernements occidentaux en quête de succès extérieurs pour compenser leurs déboires en politique intérieure. Le terrorisme est né d'une résistance (Djihad) contre les interventions militaires occidentales, presque toujours illégitimes et souvent illégales, oubliées ou camouflées par des mensonges. Un livre sans concessions, qui condamne une certaine hypocrisie occidentale, et décrypte les insuffisances du renseignement et de nos décisions, pour nous pousser à porter un regard plus critique et mieux informé sur les conséquences de nos propres actions.
Fake News
Aujourd’hui, le colonel à l'Etat-major général qui reste établi à Bruxelles est un retraité heureux et toujours passionné par l’écriture.
En 2020, il a sorti un livre intitulé «Gouverner par les Fake News, 30 ans d’infox par les pays occidentaux» (BPLT en a parlé ici). Cet ouvrage de 400 pages, sans doute jugé provocant, lui a valu le silence des grands médias. Durant toutes les années actives dans les services de renseignement du monde entier, il y a été considéré et invité comme un expert indéniable du terrorisme pour se retrouver à la fin de sa carrière sur le banc des accusés. Suite à plusieurs interviews, notamment à TV Libertés, Le Media, RT France et Sputnik où il a détaillé les nombreuses contre-vérités, il est accusé par le site Conspiracy Watch de «cocher toutes les cases du conspirationnisme géopolitique». La réponse de Jacques Baud? «Comme on le verra dans mon dernier ouvrage sur Navalny, Conspiracy Watch est une structure qui travaille au profit du gouvernement britannique. Sa démarche est un exemple magistral d’arguments basés sur des informations que l’on a soigneusement choisies en retirant celles qui dérangent. Certaines de ses affirmations sont même contredites par le président Obama lui-même! Un comble! Ils ont fait un travail à charge, d’ailleurs, ils n’ont même pas eu le courage d’accepter ma demande de droit de réponse!»; «En fait, Conspiracy Watch n’a pas compris (ou voulu comprendre) que le propos de mon livre n’est pas de "blanchir" certains acteurs, ni de déterminer si X ou Y a raison ou tort, voire affirmer des "vérités", mais de montrer que les jugements sur lesquels les gouvernements occidentaux sont basés sur des informations très incomplètes, mais ont des conséquences parfois dramatiques.»
Libre à chacun de se faire une opinion.
Entretien avec Jacques Baud
Si vous souhaitez en savoir plus sur le plus bavard de nos agents secrets, nos confères d’Antithèse l’ont interviewé récemment. Vous trouverez ici un long entretien où il répond en détail à toutes les questions imaginables.
Indications bibliographiques
- Encyclopédie du renseignement et des services secrets, Paris, Lavauzelle, 1997, 524 p.
- Encyclopédie du renseignement et des services secrets, Paris, Lavauzelle, 1998, 598 p.
- Encyclopédie des terrorismes, Paris, Lavauzelle, 1999, 270 p.
- Les forces spéciales de l'Organisation du Traité de Varsovie : 1917-2000, Paris, L'Harmattan, 2002, 219 p.
- Encyclopédie du renseignement et des services secrets, Panazol, Lavauzelle, 2002, 740 p.
- Encyclopédie des terrorismes et violences politiques, Panazol, Lavauzelle, 2003, 752 p.
- La guerre asymétrique ou la défaite du vainqueur, Monaco, Editions du Rocher, 2003, 212 p.
- Le renseignement et la lutte contre le terrorisme: stratégies et perspectives internationales, Panazol, Lavauzelle, 2005, 413 p.
- Encyclopédie des terrorismes et violences organisées, Panazol, Lavauzelle, 2009, 1278 p.
- Djihad: l'asymétrie entre fanatisme et incompréhension, Panazol, Lavauzelle, 2009, 185 p.
- Terrorisme: mensonges politiques et stratégies fatales de l'Occident, Monaco, Editions du Rocher, 2016, 424 p.
- Gouverner par les Fake News, Clamecy, Max Milo, 2020, 399 p.
- L'affaire Navalny - Le complotisme au service de la politique étrangère. Clamecy, Max Milo, 2021, 144 p.
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A cette occasion Jacques Baud constate que les informations qui circulent en Occident ont peu à voir avec la situation sur le terrain: les milliers de morts rapportés par les médias n’avaient aucune réalité, les «janjaweed» que l’on attribuait au gouvernement s’attaquaient aux forces gouvernementales. </p> <p>Le quartier-général des Nations Unies à New York le rappelle alors et l’engage comme chef de la doctrine des opérations de maintien de la paix aux Nations Unies où il traite notamment la protection des civils et de la coopération civilo-militaire. Il a ainsi pu suivre la situation en Libye et une fois de plus, constater que la réalité du terrain ne correspondait guère à celle rapportée dans les médias. Il publie alors le livre «Le renseignement et la lutte contre le terrorisme» qui explique les mécanismes complexes du terrorisme et du renseignement, analyse les défauts du système actuel et la manière d'y remédier dans le cadre d'une lutte plus efficace contre le terrorisme.</p> <p>Après cette mission, il passe directement de New York à Nairobi, où il effectue un travail semblable: travailler sur la doctrine de maintien de la paix pour la force d’intervention de l’Union Africaine. Deux ans plus tard il est nommé à l’OTAN à Bruxelles, comme chef de la lutte contre la prolifération des armes légères. Un poste particulier puisque la Suisse ne fait pas partie de l’OTAN. Il existe alors quelques postes négociés bilatéralement entre l’OTAN et des pays dits «partenaires». Ainsi, Jacques Baud est le seul Suisse à y travailler. Depuis Bruxelles, il observe l’enlisement de la situation en Lybie et la crise ukrainienne. 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Durant cette période, il reçoit des informations de la résistance afghane sur les tactiques soviétiques. En retour, il écrit un manuel pour aider les moudjahidin à neutraliser les mines soviétiques. Ce petit ouvrage sera repris par les Américains durant la guerre du Golfe. </p> <p>Dans les années 90, alors que la Suisse commence à s’intéresser à la question des mines anti-personnel, le Département des affaires étrangères sollicite l’expérience de Jacques Baud. Il propose alors la création d’un centre de déminage au profit des Nations Unies. Il est envoyé deux ans aux Nations Unies à New York pour créer ce centre et un système de gestion informatique qui recense et traite les informations sur le minage. 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Ecrivant après l’affaire des fiches en Suisse, Jacques Baud défend une idée simple: les services de renseignements ne peuvent travailler que dans la confiance, il est donc inutile de les entourer de trop de mystères; leur travail doit rester confidentiel, mais leur existence et leurs domaines d’activités peuvent être connus, car 90% des informations qu’ils utilisent sont ouvertes. Certes, il ne dévoile que ce qui est dévoilable. Pas question de porter préjudice aux services. Mais, dans un contexte démocratique, le secret ne garantit pas forcément la sécurité. Ce qui lui paraît déterminant, c’est l’intelligence avec laquelle on traite les données et comment la réflexion est partagée au sein d’un service de renseignement. </p> <p>Deux ans plus tard, il publie un autre pavé, cette fois-ci avec plus de 700 pages, une «Encyclopédie des terrorismes et violences politiques». Par définition, une encyclopédie se veut un ouvrage de référence visant à synthétiser toutes les connaissances pour les rendre accessibles au public dans un but d’éducation, d’information ou de soutien à la mémoire. L’édition 2005 de cet ouvrage recevra le prix du meilleur livre sur la sécurité du Ministère de l’Intérieur en France.</p> <h3>Département des affaires étrangères, l’ONU puis l’OTAN, qui dit mieux?</h3> <p>En 2002, il est engagé par le Département des Affaires étrangers pour contribuer à développer le Centre de politique de sécurité internationale (CPSI) fraichement créé. Pour mémoire, il s’agit de l’une des unités qui complètent les services helvétiques, les deux principales étant le Service de renseignement stratégique du département de la Défense et le Service d'analyse et de prévention du département de Justice et Police. </p> <p>Son ouvrage, «La guerre asymétrique ou la défaite du vainqueur», publié peu avant la guerre d'Irak, analyse méthodiquement les mécanismes du terrorisme et la manière de les contrer. Il jette un regard critique sur la stratégie des États-Unis et de la Grande-Bretagne dans le conflit irakien.</p> <p>Il reçoit un mandat des Nations Unies pour aider à créer une structure de renseignement multidimensionnel pour les opérations de maintien de la paix. En 2003, l’ONU venait de subir une attaque mortelle contre ses bureaux à Bagdad, Kofi Annan ne souhaitait plus s’appuyer sur les espions des grandes puissances, notamment américains. L’agent suisse est choisi pour prendre la tête du premier «Joint Mission Analysis Center» (JMAC) au Soudan. Le JMAC est un organe civilo-militaire, directement subordonné au représentant spécial du Secrétaire-général des Nations Unies. Avec une équipe de 30 collaborateurs (moitié militaires, moitiés civils, moitié féminins, moitié masculins) Jacques Baud recense les groupements rebelles, discute avec eux, reconstitue leurs structures formelles et informelles sur la base des liens familiaux, amicaux, voire économiques, un vrai travail de renseignement. A cette occasion Jacques Baud constate que les informations qui circulent en Occident ont peu à voir avec la situation sur le terrain: les milliers de morts rapportés par les médias n’avaient aucune réalité, les «janjaweed» que l’on attribuait au gouvernement s’attaquaient aux forces gouvernementales. </p> <p>Le quartier-général des Nations Unies à New York le rappelle alors et l’engage comme chef de la doctrine des opérations de maintien de la paix aux Nations Unies où il traite notamment la protection des civils et de la coopération civilo-militaire. Il a ainsi pu suivre la situation en Libye et une fois de plus, constater que la réalité du terrain ne correspondait guère à celle rapportée dans les médias. 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Ce scandale a montré comment des hommes d'affaires sans scrupules développent des cyberarmes et les vendent à presque tous les Etats prêts à payer, qu'il s'agisse de démocraties ou d'Etats de non-droit. Le logiciel malveillant développé par le groupe israélien NSO a également permis d'espionner des opposants politiques, des journalistes et des militants des droits de l'homme. Une <a href="https://www.nzz.ch/technologie/pegasus-die-schweiz-hat-umstrittene-spionagesoftware-eingesetzt-ld.1640310" target="_blank" rel="noopener">enquête menée par des journalistes de la <em>NZZ</em></a> a finalement révélé que le gouvernement Suisse utilisait Pegasus ainsi que d'autres logiciels espions depuis 2017.</p> <p>Et qu’a dit le gouvernement Suisse? La cheffe du DDPS Viola Amherd est restée discrète sur la question de savoir si le logiciel Pegasus ou un produit similaire avait été utilisé par la Confédération. Sans citer de noms, elle a simplement avancé que pour préserver la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse, «dans des cas justifiés, des possibilités d'intrusion dans des systèmes informatiques, y compris des téléphones portables» pouvaient avoir lieu.</p> <p>Et voilà que début octobre, un autre scandale de malware d'espionnage est révélé. Le 5 octobre, les journaux français <em>Mediapart</em>, l’allemand <em>Der</em> <em>Spiegel</em> et en Suisse la <em>WOZ</em> ont publié les «Predator Files». Ont également participé Amnesty International et d'autres organisations. Ils dévoilent un réseau d'entreprises opaques, issu d'un consortium appelé Intellexa Alliance qui a commercialisé le logiciel espion dans le monde entier. Encore un logiciel espion qui s’introduit dans les smartphones à la suite de failles de sécurité dans les systèmes d'exploitation ou par des liens suspects dans les logiciels populaires. 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En outre, la <em>WOZ</em> affirme qu'il n'est pas possible d'établir clairement quel logiciel de surveillance est utilisé par les autorités suisses elles-mêmes. En réponse à une demande basée sur la loi sur la transparence (LTrans), l'Office fédéral de la police (Fedpol), le SRC ainsi que l'autorité d'acquisition d'armement Armasuisse auraient refusé de communiquer toute information, en invoquant la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse.</p> <p>La conclusion d’Amnesty International par sa secrétaire générale Agnès Callamard est un coup de tonnerre: «Intellexa dit être “une entreprise réglementée et basée dans l’UE”, ce qui en soi montre que les Etats membres et les institutions de l’UE ont échoué à empêcher le déploiement débridé de ces produits de surveillance, malgré des enquêtes telles que celle qui a porté sur le projet Pegasus en 2021. 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Le prix Nobel de chimie 2020 a été décerné à deux généticiennes pour leurs travaux sur le ciseau génétique CRISPR-Cas9, la Française Emmanuelle Charpentier et l'Américaine Jennifer A. Doudna. Au cours des trois dernières années, les nouvelles méthodes de génie génétique ont été présentées comme une solution rapide pour faire advenir des cultures et des animaux plus robustes face au changement climatique, et donc pour lutter contre la pénurie alimentaire. Même raisonnement touchant la santé humaine et les maladies génétiques: l'idée de manipuler le génome n'est plus une hypothèse. Depuis la vaccination à l'ARN messager, une grande partie de la population a accepté l'idée.</p> <p>L'Autorité européenne de sécurité des aliments <a href="https://www.efsa.europa.eu/de/supporting/pub/en-8311" target="_blank" rel="noopener">a présenté</a> il y a deux semaines un aperçu de ce que donne l'édition du génome chez les animaux d'élevage. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@Domine 28.08.2021 | 13h56
«Merci et bravo pour votre article, ce n’est pas facile d’être à contre courant, je ne connaissais pas Jacques Baud mais me doutais de beaucoup de mensonges dans ce domaine du terrorisme. Je ne peux m’empêcher de faire un lien avec la « pandémie » actuelle et tous les mensonges officiels qui nous sont racontés. La vérité se saura mais que c’est difficile de la faire connaître.
»
@MCL 17.09.2021 | 13h36
«J’ai beaucoup apprécié votre article. Et aussi le fait qu’il n’y ait que Bon pour la tête qui parle de Jacques Baud et de ses analyses dûment étayées par des sources vérifiables. J’ai lu deux de ses livres et j’aimerais beaucoup le voir invité dans des débats sur les plateaux de télévision notamment lorsqu’on y parle des causes du terrorisme islamique ou de M. Navalny. Malheureusement il dérange manifestement. J’attendrais de la part des journalistes du Temps et de la RTS un peu moins de préjugés à son égard. Prendraient-ils à la lettre le qualificatif de conspirationniste dont on l’affuble sur Wikipedia? Si oui ils devraient s’inspirer de ses méthodes de travail.»