Analyse / L’info-spectacle avec Pascal Praud
Pascal Praud dans l'émission très animée L'Heure des Pros 2, le lundi 25 janvier sur CNEWS, consacrée à la perspective d'un reconfinement. © Capture d'écran CNEWS.
Sacré Pascal, toujours le mot pour rire! Et toujours le mot pour créer la polémique… L’animateur s’est fait remarquer ces dernières années avec «L’Heure des Pros». Un espace de débat où tous les avis sont admis. Tous les tons aussi: légèreté et bonhomie de l’animateur comme des chroniqueurs. Pascal Praud fait son show, mais quelles sont ses méthodes, quelles sont ses recettes? Qu’est-ce qui fait de «L’Heure des Pros» une émission si particulière? Analyse.
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Et tel n’est pas le but de ces quelques lignes. Récit d’une plongée entre science et émerveillement à Aquatis. Le ton est donné dès la première pièce. Les couleurs et l’ambiance spectaculaires nous indiquent qu’il ne s’agit pas que d’un musée froid et austère. Mais les schémas scientifiques, les descriptions sérieuses et tout sauf infantilisantes nous indiquent aussi qu’enfants comme adultes n’ont qu’à bien se tenir car il ne s’agit ni d’un parc d’attraction ni de quelqu’autre défouloir. Dotés d’une grande originalité, les tableaux explicatifs, films et diverses animations donnent le goût de la science, dans le sens qu’ils donnent envie de savoir et d’en apprendre davantage sur le monde qui nous entoure. On y découvre ainsi poissons, reptiles et même quelques mammifères des cinq continents disposés dans un ordre parfait. On en apprend davantage sur la géographie de nos contrées en se concentrant sur le Rhône sous toutes ses formes, puis sur le Léman et jusqu’à la mer Méditerranée. 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Le film est bien décevant sous certains aspects, il comporte bien des problèmes tant au niveau du jeu que de la réalisation. <i>Et pourtant, pourtant…</i> ce film a du cœur.</p> <p>Aussi, être grincheux face à cette équipe de jeunes qui aiment sincèrement Aznavour et qui se sont donnés de la peine pour réaliser ce film, ce serait jouer les scribouillards qui critiquent tout sans avoir jamais rien fait par soi. La critique aurait eu de quoi se déchaîner si le film et son équipe étaient prétentieux. <i>Et pourtant, pourtant…</i> il n’en est rien. Etre grincheux, c’eût été encore faire le jeu de ces critiques qui s’en prenaient à Aznavour lui-même en écrivant, pour l’un d'eux cité dans le film, «comment peut-on laisser un infirme chanter?», avant de venir présenter ses excuses à un Aznavour bonhomme qui n’en tient pas rigueur et qui offre même une coupe de champagne à son détracteur.</p> <p><i>Et pourtant, pourtant…</i> disons ce qu’il y a à dire. 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«Bonjour à tous et bienvenue à L’Heure des Pros.» Pascal Praud empoigne ses fiches. Il pose ses petites lunettes de lecture au bout de son nez. Toujours colorées, presque toujours en harmonie avec sa chemise, sa cravate ou son veston. Et il y va de son édito un brin piquant: d’un décalage assurément drôle, d’une assurance drôlement décalée. L’Heure des Pros existe depuis 2016, et son audience n’a cessé d’augmenter. La programmation s’est même dédoublée depuis 2019: 1 heure 30 le matin, 1 heure le soir. Tous les jours de la semaine, sur la chaîne d’info CNEWS. Mais qu’est-ce qu’elle a de si particulier cette émission pour faire tant parler d’elle? Pour susciter tant de débats quand ce n’est pas de polémiques? Emission particulière cherche partenaire particulier. Elle l’a trouvé avec Pascal Praud, l’animateur particulier de l’info-spectacle.
Praud, un pro de l'info?
Pascal Praud est journaliste. Traitant à la base de sport, il en est venu à l’information généraliste en 2014 sur RTL. Mais le sport est toujours bien présent dans ses émissions. Notamment le foot, auquel il voue un culte. Il en parle de temps en temps parmi d’autres sujets. En tout cas, il a gardé du sport deux aspects: le jeu et le spectacle. Praud joue avec ses invités et ses chroniqueurs. Bienveillant, il leur fait de bonnes passes. Mais facilement agacé, il leur réserve aussi de sacrés tacles. Bon buteur, il multiplie les goals en audience. Sanguin, il accumule les cartons rouges au CSA ou dans les autres médias.
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L’Heure des Pros, l’heure des gais lurons?
L’Heure des Pros c’est essentiellement son animateur. Mais pas que. Cette émission, c’est encore un plateau avec ses chroniqueurs et ses invités. Des journalistes aux politiques aux artistes aux sportifs aux hommes d’affaire aux avocats jusqu’aux simples gens du peuple. Il y a de tout sur le plateau. Des gens très corrects et modérés – parfois de gauche, parfois de droite. D’autres moins conventionnels, moins commodes, moins mainstream – autant de gauche que de droite.
Gérard Leclerc, journaliste CNEWS pour qui «tout est toujours plus compliqué». Laurent Joffrin ancien rédacteur en chef de Libération, qui assume fièrement le rôle du mec de gauche. Jean Messiha du Rassemblement National, qui manie l’art de l’exagération droitière autant que celle de la sympathie. Elisabeth Lévy de Causeur, qui sait autant se ridiculiser en sottises que ramener le bon sens parmi ses camarades. Séguéla, le papi publicitaire bienveillant et très bronzé, dont ses collègues se moquent avec douceur et admiration.
Mais encore Rioufol du Figaro, toujours prêt au scandale, toujours susceptible, mais ô combien attentif au peuple. Sans oublier Béglé, habitué à bien se tenir dans la rédaction du Point, qui se laisse totalement aller dans ses penchants de droite libérale décomplexée. Dassier, avec sa voix grave, qui impose l’autorité. L’avocate Obadia et la doctoresse Milhau, avec leur charme tout authentique de quinquas brillantes en pleine forme. Bastié et d’Ornellas: le nec plus ultra des belles jeunes cathos intelligentes. Et j’en passe et des meilleurs. Désolé pour ceux qui ne sont pas mentionnés, mais le plateau abonde en drôles d’oiseaux. En gais lurons, quoi. Car même quand le débat est vif, les oppositions radicales, chacun sait garder sa bonne humeur. Chez Praud, on se fâche, puis on rit ensemble. Des personnages hauts en couleurs, hauts en diversité. Qui ont tous au moins un point commun: une incontestable liberté de parole.
L'info-spectacle
Vous mettez Praud pendant une heure sur un plateau CNEWS, avec sa bande de gais lurons, et ça donne L’Heure des Pros. Ça donne de l’info-spectacle. Etonnant que l’info s’allie au spectacle. Etonnant mais vrai! Parce que l’information reste sérieuse, mais elle ne s’engouffre pas dans l’esprit de sérieux. Une information pointue, réfléchie et étudiée, mais qui ose l’humour, qui ose les commentaires plus légers, voire les écarts. Qui ose penser librement. Parfois même un peu trop… quitte à dire des conneries. Au moins la parole reste spontanée.
C’est justement là qu’il y a spectacle. On part d’un fait, on l’explique, on l’analyse et on en discute. Mais avec liberté et spontanéité, avec un ton véhément, passionné. Jusqu’à ce que des faits on passe aux opinions. Praud estime sans doute que c’est ce que les téléspectateurs attendent: en premier ils cernent les faits qu’on leur présente, puis ils réfléchissent à l’avis qu’ils souhaitent avoir sur la question, en suivant plutôt tel ou tel autre chroniqueur. Il y a, dans ce style d’information, un côté café du commerce, certes. Mais pourquoi pas d’ailleurs? La discussion vole peut-être moins haut qu’entre spécialistes, mais les préoccupations qui en ressortent sont plus vraies, plus vécues, plus populaires.
L’émission gagne du reste en popularité, parce que, chiffres à l’appui, L’Heure des Pros le matin et L’Heure des Pros 2 le soir rassemblent respectivement de plus en plus de téléspectateurs. Le matin, l’émission est suivie en moyenne par 350'000 téléspectateurs contre 135'000 en 2019. Le soir, Praud accomplit des prouesses d’audimat avec en moyenne 500'000 téléspectateurs. Prouesses, parce que durant la tranche horaire 19h-21h, soit avec Face à l’Info à 19h (émission de Christine Kelly avec, notamment, Eric Zemmour comme chroniqueur) et L’Heure des Pros 2 à 20h, CNEWS se place en première position des chaînes d’info françaises. En distançant BFMTV, leader de l’info aux autres périodes de la journée, de plus de 50'000 téléspectateurs.
L’esprit de l’émission gagne aussi en popularité dans la mesure où Praud met un point d’honneur à rejoindre les questionnements, les intérêts et les joies de ceux que l’on appelle «les gens normaux». Et parce que L’Heure des Pros est souvent la seule émission d’info qui donne également la parole à des personnes qui n’appartiennent pas au milieu médiatique: profs, étudiants, restaurateurs, médecins de campagne, maires de petites villes, gilets jaunes, etc.
Une émission où l’on s’amuse. Où l’on est nostalgique de la culture d’autrefois. C’est-à-dire de la culture vieille France, traditionnelle, tantôt gaulliste tantôt communiste, mais qui est restée très attachée aux différentes valeurs, aux styles et aux artistes qui étaient à la mode au siècle dernier. En somme, la culture de la génération de Pascal Praud. Ce qui parle sans doute aux téléspectateurs de CNEWS, dont la moyenne d’âge est de soixante ans.
Une émission, d’ailleurs, où Alain Delon est un dieu intouchable. Où Daniel Guichard envoie des SMS à l’animateur pour donner son avis sur tout et rien. Où l’on passe des coups de fil à Bernard Tapie juste pour savoir comment il va. Où Enrico Macias intervient en FaceTime juste pour dire qu’il a «attrapé ce fameux virus» et pour nous présenter son petit-fils Simon, torse nu. Où durant le dernier Avent, chaque soir, Praud a imposé au plateau d’écouter toujours la même chanson: «Noël Blanc» d’Eddy Mitchell. Il y a un côté suranné. Pour ne pas dire ridicule. Un ridicule qui plaît pourtant, qui atteint les cœurs.
Une émission qui tient compagnie, de manière différente que d’autres émissions d’info, parce qu’elle vise la proximité avec son public, elle l’interpelle, elle l’énerve parfois, elle le titille à chaque fois. En fait, elle tient compagnie aussi parce qu’elle dépasse la simple information, pour en appeler à l’émotion du téléspectateur. Emotion… maître-mot du spectacle. L’Heure des Pros veut toujours surprendre : que l’info ne soit pas ennuyeuse, qu’elle soit savoureuse et légère. Qu’elle soit un spectacle.
Une émission où ça chante, ça rit, ça gueule. Où on sort des sentiers battus, en sortant carrément du plateau. Attention, Pascal Praud demande au caméraman de le suivre, il sort. Il nous montre les coulisses et ses collaborateurs, pour se rendre ensuite à l’extérieur du bâtiment de la chaîne, et parler en direct avec des restaurateurs à bout. Une émission d’info qui offre, en somme, un véritable show aux téléspectateurs. C’est l’info-spectacle avec Pascal Praud.
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Emission particulière cherche partenaire particulier. Elle l’a trouvé avec Pascal Praud, l’animateur particulier de l’info-spectacle. </p> <h3>Praud, un pro de l'info?</h3> <p>Pascal Praud est journaliste. Traitant à la base de sport, il en est venu à l’information généraliste en 2014 sur <i>RTL</i>. Mais le sport est toujours bien présent dans ses émissions. Notamment le foot, auquel il voue un culte. Il en parle de temps en temps parmi d’autres sujets. En tout cas, il a gardé du sport deux aspects: le jeu et le spectacle. Praud joue avec ses invités et ses chroniqueurs. Bienveillant, il leur fait de bonnes passes. Mais facilement agacé, il leur réserve aussi de sacrés tacles. Bon buteur, il multiplie les goals en audience. Sanguin, il accumule les cartons rouges au CSA ou dans les autres médias. </p> <p>Le journaliste n’était à l’origine pas qu’un footeux. Féru de culture aussi. Il s’est formé dans sa jeunesse aux arts dramatiques et à la littérature. Puis a passé une licence en droit. Il garde de ce parcours d’artiste-intello-sportif l’amour du show, les envolées lyriques, un sens aigu de la justice. Une grosse dose d’humour… et de mauvaise foi quand c’est nécessaire. Ce n’est qu’une telle personnalité qui peut faire le sel de <i>L’Heure des Pros</i>. Pro de l’info alors? Pas tant que ça… Pro de l’animation? Que oui!</p> <h3><em>L’Heure des Pros</em>, l’heure des gais lurons?</h3> <p><i>L’Heure des Pros</i> c’est essentiellement son animateur. Mais pas que. Cette émission, c’est encore un plateau avec ses chroniqueurs et ses invités. Des journalistes aux politiques aux artistes aux sportifs aux hommes d’affaire aux avocats jusqu’aux simples gens du peuple. Il y a de tout sur le plateau. Des gens très corrects et modérés – parfois de gauche, parfois de droite. 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Le film est bien décevant sous certains aspects, il comporte bien des problèmes tant au niveau du jeu que de la réalisation. <i>Et pourtant, pourtant…</i> ce film a du cœur.</p> <p>Aussi, être grincheux face à cette équipe de jeunes qui aiment sincèrement Aznavour et qui se sont donnés de la peine pour réaliser ce film, ce serait jouer les scribouillards qui critiquent tout sans avoir jamais rien fait par soi. La critique aurait eu de quoi se déchaîner si le film et son équipe étaient prétentieux. <i>Et pourtant, pourtant…</i> il n’en est rien. Etre grincheux, c’eût été encore faire le jeu de ces critiques qui s’en prenaient à Aznavour lui-même en écrivant, pour l’un d'eux cité dans le film, «comment peut-on laisser un infirme chanter?», avant de venir présenter ses excuses à un Aznavour bonhomme qui n’en tient pas rigueur et qui offre même une coupe de champagne à son détracteur.</p> <p><i>Et pourtant, pourtant…</i> disons ce qu’il y a à dire. Le jeu de Tahar Rahim, avec les qualités de ses défauts, est davantage une imitation, parfois exagérée aux confins du ridicule, qu’une interprétation. Sans parler des colères surfaites de Charles qui auraient eu davantage leur place sur des planches de théâtre que sur un plateau de cinéma. Quant à la famille Aznavourian et leur entourage, jamais n’a été livrée une mise en scène aussi caricaturale des gentils Arméniens qui aiment la poésie et les fêtes, et qui sont très pauvres mais vraiment très très gentils, généreux et accueillants alors. On est à la limite du racisme.</p> <p>La musique et les paroles d’Aznavour passent comme une bande-son qui font compagnie aux images. Et la trame est agencée sans aucune originalité. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@phaber 31.01.2021 | 12h51
«Il y nettement plus de spectacle que d'infos. Et puis cette recherche du pourquoi du comment, inlassable et sans réponse certaine, lasse rapidement et transforme les édiles en polichinelles totalement incapables. Pourquoi les sanctionner tous les jours sans preuve alors qu'ils ont déjà, à échéance connue, les élections à subir. Ce n'est plus de la politique mais du cirque. »