Actuel / Les affres de la gauche sud-américaine
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Un jeune «popiste» vaudois a longuement défendu le régime du président vénézuelien Maduro lors d’une récente émission de Forum. Reprenant fidèlement l’argumentation officielle de Caracas. Présentant l’élection d’une Constituante, ce dimanche 30 juillet, comme un acte hautement démocratique. Pourtant ceux qui défendent ce «coup d’Etat institutionnel», comme disent ses opposants, se font rares. En particulier chez les voisins du Venezuela.
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Et en 2023, le gouvernement de centre-gauche sortant, battu aux dernières élections, a redressé la barre avec un budget bénéficiaire. Au prix d’efforts peu communs, des mesures drastiques à tous les étages, coupes dans le domaine social et augmentation de certains impôts.</span></p> <p><span>Qu’en conclure? Les Portugais sont pragmatiques, réalistes, entreprenants. A la différence d’autres Européens – n’est-ce pas, amis Français? – ils ne rabâchent pas les couplets aigris et masochistes du déclin. Leurs débats politiques sont chauds mais ne tournent pas aux empoignades haineuses et violentes comme on a pu le voir ailleurs. Ils témoignent, sur la durée est sur le fond, d’une forme de sagesse.</span></p> <p><span>Les Portugais en Suisse sont au nombre de 420’000 (dont 162’000 de double-nationaux). Socialement très bien intégrés mais la plupart </span><span>restant sur leur quant à soi civique. Beaucoup nous quittent, plus qu’il n’en arrive. 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Le discours des communistes européens, accrochés à la mythologie dite bolivarienne, ne trouve guère d’écho en Amérique latine. Même au Venezuela, nombreux sont ceux qui hier ont admiré Chavez – l’auteur de la constitution actuelle! – et qui ont lâché son successeur. En regard du chaos économique et social, de la dérive autoritaire évidente. Certes Maduro a été élu. Mais le Parlement l’a aussi été, avec une participation massive: il en est sorti une majorité à l’opposition. Or cette assemblée a été aussitôt mise sur la touche, ses grandes voix persécutées.
Une triste farce
Quant à l’élection de cette «assemblée constituante», elle a peu à voir avec la démocratie. Le découpage des circonscriptions a été est calculé en sorte que l’«officialisme» l’emporte. Et les entités socio-professionnelles, noyautées par le régime, ont aussi voté. Comme le prônait autrefois Mussolini qui prétendait diriger son pays avec la participation de ce qu’il appelait les corporations. Chaque électeur pouvait ainsi déposer deux bulletins dans l’urne. Le vote de dimanche a eu lieu sans contrôle international – même la presse était exclue des bureaux –, et sans candidats de l’opposition sur les listes.
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Cette «constituante» sera aux ordres. Pour quoi faire? Tout indique qu’elle changera les règles du jeu pour permettre à Maduro de se maintenir au pouvoir bien au-delà de son mandat actuel. Pire encore: dès aujourd’hui, selon le gouvernement, elle est dotée de tous les pouvoirs, y compris de dissoudre le Parlement. Le ton a été donné dès le lendemain de l’opération: deux dirigeants de l’opposition viennent d'être arrêtés.
La dictature se durcit. Comme le font ses adversaires qui ne sont pas tous des enfants de chœur démocratiques. Le chaos va durer.
L’Amérique latine qui eut tant de peine à sortir du temps des dictatures est atterrée: elle ne nourrit aucune sympathie pour cette fuite en avant d’une figure révolutionnaire caricaturale. A gauche, le malaise est profond, la désillusion douloureuse. La plupart des pays de la région ont annoncé qu'ils ne reconnaîtraient pas le pouvoir de la «constituante». Seuls Cuba, le Nicaragua, et la Bolivie continuent de soutenir le gouvernement Maduro.
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Le vertige brésilien
C’est au Brésil que le blues de la gauche est le plus profond. La condamnation – suspendue par un recours – du mythique Lula à plusieurs années de prison pour corruption a causé un choc. Que la droite ait tout fait pour empêcher l’ex-président de se représenter aux prochaines élections, c’est l’évidence. Mais les faits restent troublants: cette figure populaire entre toutes a bel et bien reçu des cadeaux d’entreprises en quête de faveurs. Et il a puisé dans les caisses obscures de Petrobras pour acheter des votes au Congrès.
Le fait que ses adversaires politiques sont trempés jusqu’au cou dans des délits semblables, pires encore, poursuivis en nombre, n’atténue pas le désarroi. L’actuel président, Michel Temer, pourrait bien, lui aussi, connaître la prison. Car les juges anti-corruption sont coriaces. L’impasse politique donne le vertige aux Brésiliens qui restent cependant d’un calme étonnant, chacun s’occupant de son sort dans un total mépris des dirigeants.
Le malaise de la gauche démocratique latino-américaine est profond. Pour une raison de fond. Certes Lula et Chavez ont distribué une part importante de la richesse aux classes populaires. Mais ils n’ont pas su consolider l’économie et l’appareil productif.
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L’exception uruguayenne
Autre signe que les vents tournent dans le sous-continent: même la très sage et modérée Michelle Bachelet, présidente socialiste du Chili, voit sa popularité s’effondrer. Atteinte par une affaire de trafics d’influences où son fils est impliqué. En raison aussi du sérieux essoufflement d’une économie longtemps présentée comme un modèle.
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Ainsi donc la Suisse suspend son aide, comme les Etats-Unis, alors que des proches alliés d’Israël, comme l’Allemagne – qui a même augmenté sa contribution –, la Grande-Bretagne et la France, après avoir interrompu leurs versements au moment des premières accusations israéliennes, les ont repris ensuite. Et pour cause. La situation humanitaire reste catastrophique à Gaza. Le nombre des camions autorisés à y entrer reste largement insuffisant. La plupart des hôpitaux ont été détruits. Les bombardements et les tirs se poursuivent, tuant, selon certaines estimations, entre 50 et 100 personnes par jour. Des dizaines de secouristes de l’UNRWA et des rares ONG encore actives ont été blessés, tués ou chassés. 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