Actuel / Le 13 novembre, cinq ans après
Daniel Psenny raconte "sa" nuit du 13 novembre. Dessin d'animation de Théo Schulthess. © Premières lignes
Un documentaire de Mustapha Kessous revient sur la nuit du 13 novembre 2015 à Paris. Un récit humain intense.
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Voire contre-productive pour les associations de résidents qui craignent que leur ville ne se transforme en «Venise-land», le droit de péage constituant le ticket d'entrée pour ce parc d'attraction. «Nous avons atteint un point de non-retour» déplorent les Vénitiens. «Notre ville se meurt pour le profit de quelques uns». Des services de santé ont en effet dû fermer leurs portes, les boutiques de souvenirs kitsch remplacent les enseignes locales: la vie quotidienne devient impossible.</p> <p>De fait, le pari de Carlos Ramirez et de ses voisins a réussi: plusieurs agences de voyages et compagnies aériennes avertissent désormais leurs clients. Il règne en Catalogne un «climat hostile» à leur venue. «Barcelone a à présent mauvaise réputation. De plus en plus de visiteurs ont peur de s’y rendre», explique Antje Martins, spécialiste du tourisme à l’université du Queensland. 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Les enterrements de vie de garçon ont quelque peu cessé d’empoisonner le quotidien et les nuits des riverains des bars et boîtes de nuit.</p> <p>Une autre stratégie consiste à augmenter drastiquement les prix pour se débarrasser des foules. Mais la gentrification qui s’en suit est encore un fléau pour les locaux. Ainsi à Majorque, tout est désormais «hors de prix» afin de dissuader les «touristes alcoolisés» d’envahir l'île et ses plages. Seulement cette inflation ne bénéficie pas aux habitants.</p> <p>Quelles que soient les méthodes employées, une intervention politique semble indispensable aux habitants de ces zones exposées à la surfréquentation. D’Amsterdam à Venise en passant par Palma de Majorque, tous sont décidés à poursuivre leur combat, «jusqu’à ce que l’équilibre soit rétabli». Un équilibre d’avant EasyJet et AirBnB.</p> <hr /> <h4><a href="https://edition.cnn.com/2024/07/27/travel/why-europe-has-become-an-epicenter-for-anti-tourism-protests-this-summer/index.html" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'surtourisme-un-point-de-non-retour-pour-l-europe', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 153, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5065, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les amères retombées des Jeux de Tokyo 2020', 'subtitle' => '«Les Echos» s’est interrogé dans une récente série d’été sur les retombées de l’organisation des Jeux olympiques sur les villes hôtes. 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En pleine pandémie, les organisateurs avaient pris des précautions maximales: masques obligatoires, bulles sanitaires pour protéger les athlètes, public contraint de regarder la majeure partie des festivités à la télévision... Sur certains tronçons du parcours de la flamme, rappelle l’article des <em>Echos</em>, il était même défendu au public de pousser des cris d’enthousiasme, afin d’éviter les contaminations. </p> <p>Un cas d’école, en somme: pour l’historien du sport Robert Withing, cité par le quotidien, «l’opinion publique n’aura pas pu vivre les émotions qui permettent normalement d’effacer toutes les polémiques qui précèdent traditionnellement les JO.» C’est ainsi que les Japonais ont pu découvrir la facture finale de 1’700 milliards de yens (environ 13 milliards de dollars), c’est-à-dire le double des dépenses prévues. 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Où étiez-vous le soir du 13 novembre 2015? Les Parisiens, comme moi, s’en souviennent soit avec douleur dans leur chair et leur âme, soit avec l’effroi qui suit la conscience d’avoir échappé au pire, à quelques mètres, quelques minutes près.
Myriam Gottraux, une Vaudoise alors en week-end à Paris, s’en souvient aussi, raconte-t-elle ce mardi 3 novembre dans les colonnes du Temps et dans un livre à paraître. Rescapée, elle veut alerter, prévenir: «La Suisse n’est pas prête». Myriam Gottraux parle de ses démêlés avec son assurance, de l'absence de prise en charge psychologique, de l'impossibilité pour elle d'avoir accès à une aide fédérale aux victimes. Mais au-delà de cela... Prête à quoi, au juste?
A voir surgir la guerre au coin d’une rue? A mourir en civil sous les balles d’un ennemi dont nous ne pouvons qu’ignorer la déclaration de guerre? A croiser la mort, n’importe où, n’importe comment, tout en vivant une vie presque normale depuis cinq ans? A la cruauté de n'être victime que du hasard d'être ici, ou là, de recevoir une balle ou un coup de couteau là, ou ici.
On ne peut pas s’y préparer.
C’est le sujet d’un film qui sera diffusé ce 4 novembre sur France 3. 22h01 de Mustapha Kessous n’est pas un énième documentaire plein de sirènes de police, de discours martiaux contre l'islamisme et de violons hommages. Le film est centré sur une seule histoire, un seul homme, mon ami Daniel Psenny, journaliste au Monde, qui habitait depuis quarante ans passage Amelot, la rue étroite et interminable qui longe le Bataclan.
Ce 13 novembre, il est seul chez lui et regarde un film d’un œil. Un peu avant 22 heures, les coups de feu factices du cinéma traversent l’écran et crépitent dans la rue. Incrédulité. Et très vite, un réflexe de journaliste: Daniel photographie les premiers rescapés quittant en courant la salle de concert en hurlant qu’il y «des types qui tirent», ou quelque chose dans le genre, quelque chose qu’on ne peut pas saisir. Les rafales d’arme automatique s’intensifient. Daniel appelle Le Monde, qui ne sait encore rien. Et passe en mode vidéo. Témoignage unique, scoop incroyable, ses images feront le tour des médias internationaux.
En fait de reconstitution «jouée», Mustapha Kessous a opté pour l’animation, un récit à la première personne des quelques protagonistes, les voisins de Daniel, et surtout, pas de musique pour appuyer l’émotion. Le résultat est une démonstration dépouillée, géométrique, d’une violence de déflagration. «Nous vivons donc dans ce monde, dans cette ville».
«J’ai voulu raconter ce huis clos intense et invraisemblable, l’effroi et la peur qui ont été, cette nuit-là, supplantés par le courage et l’entraide», explique le réalisateur. Un récit à hauteur d’homme, loin des grands concepts fumeux; une narration patiente et à l’écoute, vis-à-vis de ce «héros malgré lui» du 13 novembre, dont il partageait alors le bureau au Monde.
Le souci de Mustapha Kessous est juste et terriblement humain: retrouver l’un, l’individu, la solitude dans le chaos, les questions «qu’aurions-nous fait?», «qu’aurais-je fait?». La guerre n’est pas un gros mot, mais dans celle qui nous oppose, comme un bruit de fond sourd, au terrorisme, elle n’est surtout pas, aujourd’hui, malheureusement, un mot collectif. Lorsqu’elle frappe, on est seul.
Agir, c’est ce qu’a fait Daniel. Alors que les tirs semblent perdre en intensité, dans le silence du passage, il remarque un homme couché face contre terre à seulement dix mètres de l’entrée de son immeuble, en t-shirt rouge. Matthew, un jeune américain venu assister au concert des Eagles of Death Metal, est à peine conscient. Touché à la jambe, il perd beaucoup de sang. Daniel le traine à l’intérieur du hall. Une balle l’atteint à son tour à l’épaule.
Pendant plusieurs heures, jusqu’à l’assaut final de la police («les murs tremblaient»), au cœur de la nuit, Matthew et Daniel, réfugiés dans l’appartement des voisins, luttent pour rester en vie. Les enfants dorment. Puis ils se retrouvent, quelques jours plus tard, sauvés et voisins de chambre à l’hôpital. On est seul, oui, mais notre humanité nous rend solidaires.
Humain, trop humain.
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La fusillade du Bataclan, celles des terrasses des cafés des XIème et Xème arrondissements et l’attentat du Stade de France, 130 morts au total, ce que l’on appelle maintenant, d’une étiquette englobante et aveuglante «le 13 novembre» sont, à ce jour, l’attaque terroriste la plus sanglante perpétrée sur le sol français.
Mais des «petits» 13 novembre, en France, à Paris, dans le monde, il y en a chaque mois, chaque semaine de nouveaux.
A quoi donc devons-nous être prêts? A ce que la guerre soit dans nos têtes. A ne jamais l’oublier. A regarder autour de nous dans les couloirs du métro, à chercher la porte de sortie des yeux quand nous entrons dans un endroit inconnu et fréquenté... «S’habituer à vivre avec le terrorisme», comme l’avait dit Manuel Valls après l’attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015, n’est pas un aveu de défaite, c’est un effort pour rester humains. Le verbe le plus fort de cette formule n’est pas «s’habituer» mais «vivre».
En générique de fin, le bœuf de Daniel, qui est aussi guitariste et dont la blessure l’a longtemps privé de jouer, et de ses amis lors de la fête qu’il a donnée passage Amelot avant son déménagement. Ils ont conclu par la chanson des Rolling Stones, Sympathy for the Devil, comme un exorcisme.
22h01, documentaire (52 min - 2020) de Mustapha Kessous. Récit Daniel Psenny, images Mathias Denizo, animation Théo Schulthess - Musique originale Amandine Maissiat et Maud Lübeck - Premières Lignes et France 3 Île-de-France.
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Jusqu’au mitan du XXème siècle, être athlète «professionnel» constituait une infamie. Et plus infamant encore aux yeux de Coubertin lui-même: le sport féminin... Le baron dit n’avoir jamais rien vu de plus laid qu’une femme sur une luge. On cantonne les sportives à quelques disciplines «inoffensives», puis le régime de Vichy interdira complètement la pratique du sport de haut niveau aux femmes. Leur corps n’appartient-il pas à leur époux et à la patrie? Bien des choses ont été balayées, réformées, dépoussiérées depuis la fin du XIXème siècle. A commencer par les épreuves artistiques et littéraires, qui ont fait long feu. D'autres se sont ancrées durablement dans la tradition et l'esprit olympiques. Ce livre est aussi l’occasion de s’interroger sur la nature même de l'art. Peut-on associer poésie et littérature au spectacle et au spectaculaire? A la quête de la performance? Le dépassement de soi en art se fait bien plutôt en silence à l’ombre de l'atelier. 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Voire contre-productive pour les associations de résidents qui craignent que leur ville ne se transforme en «Venise-land», le droit de péage constituant le ticket d'entrée pour ce parc d'attraction. «Nous avons atteint un point de non-retour» déplorent les Vénitiens. «Notre ville se meurt pour le profit de quelques uns». Des services de santé ont en effet dû fermer leurs portes, les boutiques de souvenirs kitsch remplacent les enseignes locales: la vie quotidienne devient impossible.</p> <p>De fait, le pari de Carlos Ramirez et de ses voisins a réussi: plusieurs agences de voyages et compagnies aériennes avertissent désormais leurs clients. Il règne en Catalogne un «climat hostile» à leur venue. «Barcelone a à présent mauvaise réputation. De plus en plus de visiteurs ont peur de s’y rendre», explique Antje Martins, spécialiste du tourisme à l’université du Queensland. 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En pleine pandémie, les organisateurs avaient pris des précautions maximales: masques obligatoires, bulles sanitaires pour protéger les athlètes, public contraint de regarder la majeure partie des festivités à la télévision... Sur certains tronçons du parcours de la flamme, rappelle l’article des <em>Echos</em>, il était même défendu au public de pousser des cris d’enthousiasme, afin d’éviter les contaminations. </p> <p>Un cas d’école, en somme: pour l’historien du sport Robert Withing, cité par le quotidien, «l’opinion publique n’aura pas pu vivre les émotions qui permettent normalement d’effacer toutes les polémiques qui précèdent traditionnellement les JO.» C’est ainsi que les Japonais ont pu découvrir la facture finale de 1’700 milliards de yens (environ 13 milliards de dollars), c’est-à-dire le double des dépenses prévues. 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