Actuel / Les omissions de Biden sur le soutien turc et pétromonarchique pour Daech et al-Qaïda
Joe Biden sera le prochain candidat démocrate contre Donald Trump. © Joe Biden FB
C’est désormais officiel: Joe Biden sera le prochain candidat démocrate contre Donald Trump. L’occasion pour nous de revenir sur un épisode important de sa vice-présidence, lorsqu’il déclencha la fureur de ses alliés turcs et pétromonarchiques en confirmant qu’ils avaient soutenu Daech et al-Qaïda en Syrie. Durant cette intervention à Harvard, en octobre 2014, il omit toutefois de rappeler le rôle des services spéciaux occidentaux dans cette désastreuse guerre de changement de régime. Nous allons donc revenir en détail sur ces déclarations de Biden. En effet, si elles l’ont conduit à s’excuser auprès des pays concernés, elles furent alors décrites comme des vérités par de nombreux experts et journalistes américains, qui refoulèrent eux aussi le rôle central de la CIA et de ses alliés occidentaux dans cette catastrophique opération. Cet article de Maxime Chaix est paru sur le site Deep-News.media - site d’information indépendant et fiable - le 10 avril 2020.
Le 2 octobre 2014, après un discours à Harvard, Joe Biden répondit à une question sur l’implication des États-Unis dans le conflit syrien. Comme l’avait rapporté TheDailyBeast.com, le Vice-président répondit que «“nos alliés dans la région ont été notre plus gros problème en Syrie (…) “Les Turcs sont de grands amis” [avec qui Washington entretenait selon lui] “une excellente relation”. Idem pour les Saoudiens et les Émiratis. Mais en ce qui concerne la Syrie et les efforts pour renverser le Président Bashar el-Assad, la politique de ces alliés a fini par contribuer à armer et à construire (…) al-Qaïda [au Levant] et, finalement, le groupe terroriste “État islamique”. “Qu’ont-ils fait [en Syrie]?”, demanda Biden à la foule. “Erdogan, les Saoudiens, les Émiratis, etc., étaient si déterminés à vaincre Assad et à mener une guerre par procuration entre chiites et sunnites, qu’ont-ils fait? Ils ont versé des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d’armes à quiconque lutterait contre Assad – sauf que ceux qui étaient approvisionnés étaient al-Nosra et al-Qaïda, et des djihadistes extrémistes venant d’autres parties du monde”». Ces arguments nécessitent plusieurs observations.
Tout d’abord, les alliés sunnites des États-Unis ont fini par investir bien plus que les «centaines de millions de dollars » dont parlait Biden à l’époque. En effet, comme le chercheur Christopher Davidson l’a expliqué dans mon livre publié en mars 2019, «si l’on doit prendre en compte l’intégralité des moyens mis en œuvre pour tenter de renverser Assad, nous devons en arriver à un coût d’au moins 15 milliards de dollars, voire bien plus », soulignant toutefois qu’il faudra entre «cinq et dix ans» pour avoir une idée plus précise du montant total de cet effort de guerre. Comme il l’a rappellé, «le financement des aventures étrangères de Riyad n’apparaît pas dans son budget formel, ces dépenses incluant l’aide à l’Égypte d’al-Sissi, à différentes tribus au Yémen, ainsi qu’à des groupes djihadistes en Syrie. Malgré cette opacité budgétaire, j’estime que des dizaines de milliards de dollars auraient pu être investis par les pétromonarchies du Golfe, les États-Unis et leurs alliés pour renverser Bachar el-Assad. Contrairement à l’opération Cyclone dans l’Afghanistan des années 1980 – dont la CIA et l’Arabie s’étaient partagé le financement à égalité –, l’effort budgétaire pour soutenir la guerre secrète en Syrie fut principalement assuré par les pétromonarchies du Golfe».
Cette remarque nous amène à une autre observation importante vis-à-vis des propos de Biden. En effet, tout en déplorant que les alliés sunnites des États-Unis soutiennent le djihad, le Vice-président américain oublia de préciser que la CIA était engagée depuis l’automne 2011 dans cet effort de guerre – une implication largement documentée. Avant le retrait de Bernie Sanders de la course aux présidentielles, la représentante au Congrès Tulsi Gabbard avait elle-même décidé de stopper sa campagne et de soutenir Joe Biden. Or, dans une percutante interview sur CNN, elle expliqua en octobre 2015 que l’administration Obama «et la CIA devraient stopper cette guerre illégale et contreproductive pour renverser le gouvernement syrien d’Assad et (…) rester focalisés sur le combat contre notre ennemi réel, les groupes islamistes extrémistes. (…) Actuellement, des armements [fournis par la CIA et ses alliés] vont dans les mains de nos ennemis, al-Qaïda et ces autres groupes, des groupes islamistes extrémistes qui sont nos ennemis jurés. Ce sont des groupes qui nous ont attaqués le 11-Septembre, et nous étions censés chercher à les vaincre, mais pourtant nous les soutenons avec ces armes pour renverser le gouvernement syrien». Ainsi, l’implication clandestine de la CIA dans la guerre secrète de ses alliés turcs et pétromonarchiques constitue un tel scandale qu’il est compréhensible que Biden se soit abstenu de la rappeler.
Cela nous amène à une autre observation importante. Dans son argumentaire, le Vice-président américain oublia de mentionner le rôle du Qatar dans cette opération. Or, en juin 2017, le Premier Ministre qatari reconnut qu’«en Syrie, tout le monde avait commis des erreurs, y compris [Washington]». Il ajouta que, dès les premiers stades du conflit, l’ensemble des commanditaires de Timber Sycamore s’étaient mis à «collaborer via deux salles d’opérations: l’une basée en Jordanie et l’autre en Turquie. (…) Y coopéraient différentes nations, dont certains membres du Conseil de Coopération du Golfe, soit l’Arabie saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Qatar, mais également les États-Unis et d’autres alliés. Et ils travaillaient ensemble dans ces bases. Nous soutenions tous ces mêmes groupes. Nous avons fait de même en Turquie». Logiquement, le Vice-président Joe Biden refoula ces «salles d’opérations» et la présence documentée de la CIA, du MI6 et de la DGSE dans celles–ci. Quoi qu’il en soit, ses remarques l’amenèrent à s’excuser auprès de la Turquie, des Émirats et de l’Arabie saoudite. Il se justifia en laissant entendre que ces trois pays n’avaient pas fait exprès de soutenir la nébuleuse djihadiste anti-Assad – un argument contredit par son intervention, durant laquelle il décrivit bel et bien un appui intentionnel.
À l’époque, de nombreux experts et journalistes américains confirmèrent la véracité des déclarations initiales de Joe Biden. Le New York Times évoqua une «erreur politique, mais pas factuelle». Le magazine Foreign Policy le décrivitcomme «le seul homme sincère à Washington». Le Post observa que «derrière la gaffe de Biden se cachent de réelles inquiétudes quant au rôle de nos alliés dans la montée en puissance de l’État Islamique». Sans surprise, nous n’avons détecté qu’un seul média grand public américain qui rappela l’implication de la CIA dans ces opérations anti-Assad, notamment en termes de fournitures d’armes. Il s’agit du site TheDailyBeast.com, qui titra son article «Biden s’excuse après avoir dit la vérité sur la Turquie, les Saoud et Daech». Cet article minimisa néanmoins le rôle de la CIA dans cette campagne. C’est normal, puisqu’il fallut attendre janvier 2016 pour découvrir que l’Agence s’était massivement impliquée aux côtés de ses alliés turcs et pétromonarchiques contre le Président syrien. Depuis ces importantes révélations, les médias occidentaux ont continué de refouler le rôle central des services spéciaux des puissances de l’OTAN dans cette désastreuse guerre de changement de régime – en particulier la presse française. Il serait temps d’ouvrir les yeux sur cette réalité documentée. Dans le cas contraire, de telles opérations sont susceptibles d’être à nouveau organisées sans notre aval et sans même qu’on ne le sache, mais avec nos impôts et au mépris de notre sécurité.
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(…) Y coopéraient différentes nations, dont certains membres du Conseil de Coopération du Golfe, soit l’Arabie saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Qatar, mais également les États-Unis et d’autres alliés. Et ils travaillaient ensemble dans ces bases. Nous soutenions tous ces mêmes groupes. Nous avons fait de même en Turquie</i>». Logiquement, le Vice-président Joe Biden refoula ces «<i>salles d’opérations</i>» et la présence documentée de la CIA, du MI6 et de la DGSE dans <a href="http://archive.is/qSaYA#selection-2053.0-2071.403">celles</a>–<a href="http://archive.is/ROgv8#selection-887.0-887.249">ci</a>. Quoi qu’il en soit, ses remarques l’amenèrent à s’excuser auprès <a href="https://archive.is/rfFLC#selection-1896.1-1929.117">de la Turquie, des Émirats</a> et <a href="https://archive.is/NFvCt#selection-1767.0-1795.1">de l’Arabie saoudite</a>. Il se justifia en laissant entendre que ces trois pays n’avaient pas <a href="https://archive.is/G14A3#selection-773.227-777.41">fait exprès</a> de soutenir la nébuleuse djihadiste anti-Assad – un argument contredit par <a href="https://youtu.be/npd4OSPJrt0?t=147">son intervention</a>, durant laquelle il décrivit bel et bien un appui intentionnel. </p> <p>À l’époque, de nombreux experts et journalistes américains confirmèrent la véracité des déclarations initiales de Joe Biden. Le <i>New York Times</i> <a href="https://archive.is/NFvCt#selection-1871.0-1871.191">évoqua</a> une «<i>erreur politique, mais pas factuelle</i>». Le magazine <i>Foreign Policy</i> <a href="https://archive.is/Ot0LJ#selection-8159.0-8167.46">le décrivit</a>comme «<i>le seul homme sincère à Washington</i>». <i>Le Post</i> <a href="https://archive.is/5LU1E#selection-931.0-931.86">observa</a> que «<i>derrière la gaffe de Biden se cachent de réelles inquiétudes quant au rôle de nos alliés dans la montée en puissance de l’État Islamique</i>». Sans surprise, nous n’avons détecté qu’un seul média grand public américain qui <a href="https://archive.is/G14A3#selection-741.0-741.413">rappela </a>l’implication de la CIA dans ces opérations anti-Assad, notamment en termes de fournitures d’armes. Il s’agit du site <a href="http://thedailybeast.com/">TheDailyBeast.com</a>, qui titra <a href="https://archive.is/G14A3#selection-539.0-539.66">son article</a> «<i>Biden s’excuse après avoir dit la vérité sur la Turquie, les Saoud et Daech</i>». Cet article <a href="https://archive.is/G14A3#selection-745.0-749.29">minimisa</a> néanmoins le rôle de la CIA dans cette campagne. C’est normal, puisqu’il fallut attendre <a href="http://archive.is/NuN9P#selection-1023.22-1059.23">janvier 2016</a> pour découvrir que l’Agence s’était massivement impliquée aux côtés de ses alliés turcs et pétromonarchiques contre le Président syrien. Depuis ces importantes révélations, les médias occidentaux ont continué de refouler le rôle central des services spéciaux des puissances de l’OTAN dans cette désastreuse guerre de changement de régime – en particulier <a href="https://archive.is/NfRhh#selection-591.626-591.988">la presse française</a>. Il serait temps d’ouvrir les yeux sur cette <a href="http://archive.is/NuN9P">réalité documentée</a>. 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Presque comme tous les ans puisque cette année Pierre avait insisté pour que nous ne fassions pas de sapin. «Pourquoi aller arracher un jeune arbre à sa forêt? Pourquoi le séparer des siens?» Il a donc été convenu que le traditionnel arbre de Noël serait remplacé par un globe terrestre. «Ainsi, nous mettrons Gaya au centre de notre célébration. Nous lui devons bien ça après tout le mal que nous lui faisons tout au long de l’année.» Emmanuel m’avait prévenue, la peste woke se répandait de plus en plus rapidement dans l’esprit de Pierre. J’ai fait semblant d’adhérer à son délire, d’accepter toutes ses suggestions. Comme crèche, il a souhaité un simple pot de yahourt censé représenter «le bidonville dans lequel aujourd’hui le Christ naîtrait s’il revenait sur terre avec son message révolutionnaire.»</p> <p>Lorsque nos amis sont arrivés, Pierre venait d’enfiler une djellaba, «un vêtement non genré». Mireille a failli pouffer lorsqu’il lui a ouvert la porte. Je lui ai fait de grands signes depuis le salon. Il ne fallait pas qu’elle oublie ce dont nous avions convenu. Jusqu’à l’apéro, tout devait se passer de manière tout à fait naturelle. Nous avons donc ouvert une bouteille de vin mousseux local, bio et écoresponsable, et trinqué comme si de rien n’était. Sauf que j’avais mis un léger somnifère dans le verre de Pierre qui s’est endormi comme un bébé. Ponctuel, Emmanuel a sonné à la porte alors que nous venions de terminer l’installation pour laquelle il nous avait donné des indications très précises.</p> <p>Pierre était attaché sur une chaise, des écouteurs sur les oreilles et un bâillon sur la bouche, face à l’écran géant de la télévision. «Vous êtes prêts?», a demandé Emmanuel. Comme Serge, Mireille et moi répondions par l’affirmative, il a jeté un verre d’eau à la figure de Pierre qui s’est réveillé en sursaut. Sur l’écran, un film pornographique a débuté tandis que dans les écouteurs de la musique militaire éclatait à plein volume. Pierre a gémi plus fort. Emmanuel a baissé le volume tandis que je caressais gentiment le visage de mon pauvre compagnon qui s’est aussitôt calmé. Ce sont alors des images de manifestations propalestiniennes qui ont été projetées tandis que dans les écouteurs, la chanson de Nemo, le vainqueur de l’Eurovision, résonnait. Emmanuel a donné un grand coup de poing dans l’estomac de Pierre et lui a violemment marché sur les pieds.</p> <p>La méthode était simple. Lorsque les images montraient de la pornographie mainstream mettant en scène des hommes bifflants des jeunes femmes, Pierre était réconforté par moi. Lorsque les images concernaient l’écriture inclusive ou la cancel culture, Emmanuel lui faisait ressentir de la douleur. «Cela peut prendre du temps mais à la fin il va comprendre ce qui est bon pour lui», a souri Emmanuel. Je l’ai trouvé très beau avec ses manches retroussées et des perles de sueur sur la lèvre supérieure. 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Je l’ai tout de suite trouvé à mon goût mais je n’étais pas là pour ça. Nous nous étions donnés rendez-vous dans un tea-room du centre-ville, j’avais pris avec moi l’ordinateur portable de Pierre. Pierre qui prétendait être parti en séminaire professionnel à Zurich mais, je l’avais découvert sans peine, se trouvait en fait à Tolochenaz où avait lieu une rencontre avec un guru de la déconstruction masculine: «De viril à viriel».</p> <p>- Vous avez donc des doutes concernant votre mari? Expliquez-moi ce qui vous inquiète...</p> <p>Ce vouvoiement a sonné très agréablement à mes oreilles. Avec son col roulé, son blaser et sa coupe de cheveux tout à la fois stricte et décontractée, Emmanuel me fit me rendre compte qu’autour de moi, les hommes avaient depuis longtemps renoncé à leur élégance, privilégiant des tenues décontractées ne mettant plus du tout leurs atouts masculins en valeur.</p> <p>Oui, je dois l’avouer, à moi aussi les jeunes réactionnaires faisaient de l’effet. 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La fidélité absolue est un concept éculé et hypocrite qui a pour but principal que les hommes soient certains que les enfants qui sortent des ventres de leur épouse soient bien le produit de leurs spermatozoïdes à eux. Transmettre ses gènes est un réflexe très animal, si Sapiens est vraiment un être supérieur, il devrait se détendre sur cette question. En plus, Pierre et moi n’avons pas fait d’enfants, trop concentrés sur nous-mêmes et nos vies à réussir. Marie, ma sœur, prétend que pour les femmes, l’importance de la fidélité n’a pas pour but la perpétuation de l’espèce mais plutôt la conservation à leur côté du mâle qui assure leur protection. Elle se trompe. Si Pierre et moi sommes toujours ensemble après trente-cinq ans de mariage, c’est justement parce que nous nous laissons la liberté d’aller de temps en temps voir ailleurs. Marie, elle, ne souhaitait plus de rapports sexuels tout en menaçant son mari de le quitter s’il la trompait. 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De retour en Suisse, j’ai soigné ma salpingite et terminé mes études de lettres. Entre deux amants de passage, je traversais de longues périodes d’abstinence sexuelle sans que cela me coûte. A la manif, j’ai trouvé Pierre très beau avec sa moustache et sa barbe de cinq jours. Et je l’ai trouvé irrésistible lorsqu’il a jeté une bouteille vide en direction des forces de l’ordre qui voulaient nous empêcher d’accéder à la salle où se déroulait une assemblée de l’UDC, ce parti d’extrême droite honni par nous. Pierre s’est fait réprimander par les camarades communistes qui assuraient le service d’ordre et il a fini par en venir aux mains avec eux. J’ai spontanément pris sa défense, nous nous sommes faits bousculer et avons quitté la manifestation, lui avec une arcade sourcilière fendue, moi avec un fort désir pour lui. Je l’ai emmené chez moi pour soigner sa blessure et nous avons fait l’amour toute la nuit. 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Pierre est devenu agressif avec Mireille lorsque celle-ci a déclaré que les néo-féministes exagéraient et que #MeToo décourageait toute tentative de séduction de la part des hommes. «Je n’ai pas peur de le dire, j’aime bien que l’on me tienne la porte et que les hommes me fassent sentir qu’ils me désirent…» Pierre lui a rétorqué que le patriarcat était une forme de fascisme et qu’en tant que progressiste nous devions tout faire pour l’abattre. J’ai essayé de dévier la conversation sur la nourriture bio mais très vite c’est l’écriture inclusive qui a fait s’échauffer les esprits. Serge, qui se pique d’aimer la littérature, a déclaré que le français était en danger, qu’il fallait le sauver des points médians et des réformes de l’orthographe. Pierre a rétorqué que pour rester vivantes les langues devaient changer, que les normes les étouffaient, que les règles orthographiques avaient été inventées pour empêcher les pauvres d’accéder aux études. «Etes-vous allés récemment au cinéma?» ai-je incidemment demandé à Mireille?</p> <p>Le lendemain, elle m’a appelée. «Avec Serge, on se demande si Pierre n’est pas en train devenir woke…» Mon sang s’est figé dans mes veines, une sourde angoisse est montée de mon estomac jusque dans ma gorge. «Non, non… Vous vous trompez… Vous avez bien vu, il continue de manger de la viande», ai-je rassuré Mireille. Mais le doute s’était instillé en moi, je me suis mise à mieux observer Pierre et, pour la première fois, j’ai fouillé dans ses poches et ses agendas, même dans son ordinateur. 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Il a été demandé que leurs contributions historiques à la réduction de la pollution plastique soient explicitement reconnues, et qu’un objectif explicite de transition juste soit intégré au traité sur les plastiques.</p> <h3>Avec l’économie circulaire, tout le monde est gagnant?</h3> <p>La <a href="https://theconversation.com/quatre-idees-recues-sur-la-transition-juste-227569">transition juste</a> est un principe défendu par les groupes de travailleurs et les défenseurs de la justice sociale afin de garantir que les politiques de transition écologique protègent, améliorent et compensent équitablement les moyens de subsistance des travailleurs et des communautés affectés par l’environnement.</p> <p>Les ramasseurs de déchets ont utilisé ce terme pour réclamer que le traité comprenne des dispositions pour améliorer leurs conditions de travail et de sécurité. Mais également pour que le traité intègre davantage les travailleurs informels aux systèmes de gestion des déchets, et pour exiger que les systèmes de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/responsabilite-elargie-du-producteur-67766">responsabilité élargie des producteurs</a> (REP) soutiennent aussi les travailleurs du secteur des déchets, en particulier les <a href="https://www.wiego.org/gender-waste-project">femmes et d’autres groupes vulnérables</a>.</p> <p>Etonnamment, ces demandes ont obtenu le soutien d’un large éventail de parties prenantes puissantes. 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Et c’est là que les choses se compliquent.</p> <h3>« Gagnant-gagnant », mais la victoire de qui ?</h3> <p>Dans mon livre <a href="https://mitpress.mit.edu/9780262546973/recycling-class/"><em>Recycling Class</em></a>, j’examine comment les efforts de recyclage inclusif ont été mis en œuvre à Bengaluru, l’une des plus grandes villes de l’Inde.</p> <figure><a href="https://images.theconversation.com/files/635250/original/file-20241129-15-cdpt12.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/635250/original/file-20241129-15-cdpt12.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a> <figcaption><span></span></figcaption> </figure> <p>Dans cet ouvrage, je défends que l’intégration dans des programmes d’économie circulaire basés sur le marché n’est pas une solution miracle aux injustices ancrées dans les systèmes de production, de consommation et de production des déchets.</p> <p>La plupart des politiques d’économie circulaire et de recyclage inclusif reposent sur des mécanismes de marché, partant du principe que la création de marchés pour les déchets incitera les acteurs du marché à récupérer efficacement les déchets et à les convertir en ressources.</p> <p>Pour remplir leurs obligations en matière de <a href="https://theconversation.com/faire-payer-plus-les-entreprises-pour-quelles-reduisent-les-emballages-130073">responsabilité élargie des producteurs</a> (REP), les marques peuvent alors s’engager à acheter des plastiques recyclés et à financer la collecte des déchets en achetant des <a href="https://www.worldbank.org/en/programs/problue/publication/unlocking-financing-to-combat-the-plastics-crisis">crédits plastique</a>.</p> <p>Cette approche vise à améliorer le prix des déchets, à augmenter les salaires et à encourager les efforts de collecte, tout en attirant des investissements pour financer l’amélioration des infrastructures et des technologies.</p> <p>Cependant, les mécanismes fondés sur le marché aggravent les inégalités existantes en matière d’accès au marché. 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Souvent issus de milieux éduqués et privilégiés, les employés de ces firmes <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S001671852300057X">concurrencent les travailleurs informels existants, les subordonnant au passage</a>.</p> <p>A l’inverse, les femmes et les membres des minorités ethno-raciales et religieuses, qui constituent la majorité des travailleurs des économies informelles des déchets, sont confrontés à des obstacles supplémentaires. Notamment des <a href="https://mouvements.info/recuperateurs-de-dechets/">stigmates sociaux bien ancrés</a> qui limitent leur capacité à participer sur un pied d’égalité à ces marchés émergents. 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/les-ramasseurs-de-dechets-grands-perdants-du-recit-dominant-sur-la-pollution-plastique-244065">article original</a>.</h4> </div>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-ramasseurs-de-dechets-grands-perdants-du-recit-dominant-sur-la-pollution-plastique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 51, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 6726, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '58713293_10155916555981104_3716569251453075456_o.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 93349, 'md5' => '1a97c73aac608147a1ac42bb089e331d', 'width' => (int) 960, 'height' => (int) 638, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Joe Biden sera le prochain candidat démocrate contre Donald Trump.', 'author' => '', 'copyright' => '© Joe Biden FB', 'path' => '1587044124_58713293_10155916555981104_3716569251453075456_o.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Bon pour la tête' $description = 'C’est désormais officiel: Joe Biden sera le prochain candidat démocrate contre Donald Trump. L’occasion pour nous de revenir sur un épisode important de sa vice-présidence, lorsqu’il déclencha la fureur de ses alliés turcs et pétromonarchiques en confirmant qu’ils avaient soutenu Daech et al-Qaïda en Syrie. Durant cette intervention à Harvard, en octobre 2014, il omit toutefois de rappeler le rôle des services spéciaux occidentaux dans cette désastreuse guerre de changement de régime. Nous allons donc revenir en détail sur ces déclarations de Biden. En effet, si elles l’ont conduit à s’excuser auprès des pays concernés, elles furent alors décrites comme des vérités par de nombreux experts et journalistes américains, qui refoulèrent eux aussi le rôle central de la CIA et de ses alliés occidentaux dans cette catastrophique opération. 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