En tout, plus de 10 000 tonnes de charges incendiaires ont été déversées sur Le Havre en 1944. © UNESCO / Le Havre
On croit connaître l’histoire de la Libération. Le débarquement, la résistance font partie du grand récit national. Une autre réalité y apparaît beaucoup moins: les terribles bombardements alliés sur plusieurs villes françaises. Les plus lourds ont totalement détruit deux d’entre elles: Le Havre et Royan. Une chaîne TV (toutelhistoire.com) leur rend enfin justice avec deux films saisissants. Avec des témoignages de survivants. Avec la description de l’obstination allemande et du cynisme britannique.
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Le groupe pharmaceutique Lonza, dont le siège est à Bâle mais le site de production à Viège, y a investi plus d’un milliard de francs. Un nouveau complexe de production high-tech fournit des solutions adaptées pour le développement et la fabrication de nouveaux médicaments. Ce site et ses possibilités inédites dans la pharma ancrent Viège et le Valais au cœur des chaînes mondiales de création de valeur. Les investissements dans la recherche et la formation ont joué un rôle majeur pour le développement économique du canton. A la génération précédente, c’est la HES, la Haute école spécialisée, qui a formé des ingénieurs précieux pour alimenter une industrie en plein essor. Petit à petit tout un écosystème propice à l’émergence d’idées innovantes s’est installé en Valais. La Fondation The Ark favorise l’établissement et l’éclosion de start-ups dans les domaines de l’informatique, de l’énergie, des sciences de la vie et de l’environnement. 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Les ruines du Havre à l'hiver 1944-1945. © Rue des Archives.
Le même cinéaste, Emmanuel Amara, a aussi décortiqué et montré un autre drame: la prise de Royan, point d’appui des Allemands sur l’Atlantique. Sous le titre: «La malédiction de la libération». Cette ville avait une importance géostratégique pour les Allemands. Ils envoyaient de là leurs contre-attaques sur l’Atlantique. Dès décembre 1944, les Forces françaises libres, les Américains et les Britanniques, arrivés à proximité, s’étaient concertés pour bombarder le site. Sans trop préciser les objectifs. Or le 4 janvier 1945, le Bomber Command de la RAF décide de foncer, avec 340 Lancaster et 1500 tonnes de bombes. Il avertit le commandement français quelques heures avant, mais le message est lu avec retard, mal compris. Et dans la nuit glaciale (-10 degrés), les bombes pleuvent sur le centre-ville, non par erreur mais sciemment désigné par des fusées rouges. Bilan: 500 morts et des centaines de blessés parmi les civils. Peu d’Allemands sont touchés, car retranchés aux alentours. Ils tiennent bon. Ce n’est que 3 mois plus tard qu’une nouvelle offensive, cette fois bien ajustée, provoquera la reddition allemande, après un bombardement énorme où est utilisé pour la première fois des bombes à napalm qui mettent le feu dans un vaste rayon. La ville est libérée le 20 avril, 10 jours avant la mort de Hitler. Elle est presque totalement détruite. Cinq mille maisons en ruines et des milliers de Royannais en quête de toit et d’avenir. Les Forces françaises libres, mal coordonnées avec les Alliés, ont une part de responsabilité dans cette tragédie. Mais celle des Britanniques est accablante. Le héros de la Libération, le général Leclerc, a qualifié le bombardements de décembre 1944 de «mascarade»: «C’est en participant à l'invasion du Reich que l'armée française pouvait, à coup sûr, se couvrir à nouveau de gloire et non en allant s'embourber dans les parcs à huîtres de Marennes».
Les tragédies du Havre et de Royan ont été longtemps escamotées dans la mémoire française. Grâce à ces deux documentaires, il est possible d’en mesurer l’ampleur.
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Syndicats et autorités politiques ont pourtant tout fait pour sauver l’entreprise historique, aux mains d’une multinationale qui compare avantages et inconvénients de chaque lieu de production. Ici, hauts salaires, franc fort et dans ce cas, retard technologique. Donc, départ. Chapeau aux travailleurs qui cherchaient des solutions, des innovations. Les voilà licenciés. Les messages de solidarité font du bien mais n’assurent pas leur avenir. Qu’ils puissent être aidés à rebondir.</span></p> <p><span>Est-ce à dire que notre pays est menacé de désindustrialisation comme il en est beaucoup question chez nos voisins? Gare aux réponses trop simples. Les faits. Face au secteur des services comptant les banques et les assurances, le tourisme, le commerce de gros et de détail, l'administration publique et les assurances sociales, qui pèse pour 75% du PIB, l’industrie résiste, avec environ 24% (contre moins de 14% en France!). L’agriculture pour 1 %. </span></p> <p><span>La grosse tranche du gâteau industriel, c’est évidemment les médicaments et les montres. Mais on aurait tort d’ignorer tout un tissu de plus petites entreprises qui fabriquent toutes sortes de produits technologiques performants. En dépit de tous les handicaps de la place. Sait-on par exemple que du Valais partent des pièces destinées à Mercedes, Jaguar, ou Ferrari? Se doute-t-on qu’une lame de scie sauteuse sur deux dans le monde est fabriquée à Sankt Niklaus (Saint-Nicolas), quelques kilomètres en aval de Zermatt. Ou qu’Airbus et Dassault se fournissent en tôles aéronautiques d’aluminium dans la région de Sierre?</span></p> <p><span>Ce canton est en pointe. En 2023, il était en tête des investissements industriels. <em>L’Agefi</em> fournit une explication: «C’est dans le Haut Valais que le boom économique est le plus visible. Le groupe pharmaceutique Lonza, dont le siège est à Bâle mais le site de production à Viège, y a investi plus d’un milliard de francs. Un nouveau complexe de production high-tech fournit des solutions adaptées pour le développement et la fabrication de nouveaux médicaments. Ce site et ses possibilités inédites dans la pharma ancrent Viège et le Valais au cœur des chaînes mondiales de création de valeur. Les investissements dans la recherche et la formation ont joué un rôle majeur pour le développement économique du canton. A la génération précédente, c’est la HES, la Haute école spécialisée, qui a formé des ingénieurs précieux pour alimenter une industrie en plein essor. Petit à petit tout un écosystème propice à l’émergence d’idées innovantes s’est installé en Valais. La Fondation The Ark favorise l’établissement et l’éclosion de start-ups dans les domaines de l’informatique, de l’énergie, des sciences de la vie et de l’environnement. 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Son industrie – étroitement liée à celle de la Suisse –, souffre du coût exorbitant de l’énergie depuis la rupture avec la Russie, de l’attraction des Etats-Unis où émigrent tant de ses entreprises, de la concurrence chinoise qui, avec ses voitures électriques, met à rude épreuve le secteur de l’automobile. La France s’embourbe dans les déficits et les tensions sociales. L’Italie et l’Espagne gardent le moral mais sont aussi surchargées de dettes publiques. Les pays dits de l’Est vont mieux et même bien, leurs économies sont devenues très performantes, dopées depuis leur entrée dans l’Union, très généreuse à leur égard, mais l’élan donne des signes de tassement. Enfin tous sont mis au défit technologique des Etats-Unis et de la Chine. </span></p> <p><span>Question: les Etats réunis à Bruxelles, dans la configuration qui sortira des urnes début juin, donneront-ils la priorité aux savoirs, au soutien des entreprises privées et parallèlement aux améliorations sociales? Ou leur politique dite verte conduira-t-elle à la décroissance? La concentration des efforts sur la course aux armements et l’aide à l’Ukraine, telle qu’elle est brandie aujourd’hui, peut aider certains secteurs industriels mais coûtera extrêmement cher. On articule à Bruxelles le chiffre de 100 milliards à cette fin d’ici 2029. Ce sera forcément au détriment d’autres attentes, dans les infrastructures, l’éducation, la recherche, la cohésion sociale. Sans compter que la transition écologique, nous assure-t-on, nécessitera en plus une pluie de milliards. Quelles priorités fixera le nouveau Parlement? Selon les choix, les retombées sur l’économie suisse seront différentes. Le surarmement de l’Europe ne nous rapporte quasiment rien, sa santé économique et sociale nous est bien plus bien profitable.</span></p> <p><span>Deuxième point. Le fonctionnement même de l’Union. Deux tendances s’affrontent. Les convaincus du projet savent qu’ils ne peuvent pas en faire un Etat fédéral, mais ils souhaitent renforcer les compétences du Conseil européen (réunion des chefs d’Etat), notamment en supprimant le droit de veto des nations, de la Commission, avec des tâches nouvelles, et celles, souhaitables, du Parlement. Ce surcroît d’autorité se justifierait à bien des égards pour unir les forces, renforcer l’élan collectif. Mais bien peu de dirigeants nationaux le préconisent. Parce qu’il va à l’encontre d’une tendance lourde, le regain du nationalisme. Plus de pouvoirs aux Etats, limiter ceux de l’Union. En finir avec les figures mégalomanes du style Van der Leyen à la tête. En réalité, déglinguer la machine de l’intérieur. On entend ces accents sur un large spectre. A droite, à droite de la droite et à gauche aussi, qui rêve de l’Europe sociale, parfois même de la fin du capitalisme. 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En décembre dernier, le Conseil européen et la Commission affichaient leur volonté d’aller vers l’admission à terme, sous conditions, de plusieurs pays ayant déjà le statut de candidats. Cinq dans les Balkans, trois à l’est du continent. Plus la Turquie en attente, plus ou moins convaincue, depuis vingt ans. Bel élan idéaliste ou délire géopolitique? Un bateau à 36 membres? Rien ne serait plus comme aujourd’hui. Bonne chance pour convaincre les citoyens et contribuables! Quant aux Suisses, liés par tant d’accords, notamment sur la liberté de circulation des personnes, si le projet aboutit, ils en auront des sueurs froides. Et pas un mot à dire puisque nous l’avons voulu ainsi.</span></p> <p><span>Profusion d’obstacles sur la route cependant. Le processus devrait commencer par l’est, avec l’Ukraine et la Moldavie. Bien que leurs frontières soient pour le moins mal définies et leurs sociétés pourries par la corruption, très loin encore des exigences posées. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Yves 28.01.2020 | 18h23
«On pourrait ajouter la destruction de la ville historique de Saint-Malo par l'aviation américaine suite à la résistance acharnée des soldats allemands. Mais je n'ai pas connaissance de documentaire récent pour développer le sujet. Il suffit de s'y promener pour voir que la plupart des immeubles de la citadelle sont de construction récente.»