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<p style="text-align: center;">Un essai de <a href="https://www.republik.ch/~graf">Daniel Graf</a> , publié le 10 janvier 2020 sur le site d'information <a href="https://www.republik.ch/2020/01/10/welches-links" target="_blank" rel="noopener">Republik</a> et traduit par <strong>Marta Czarska</strong>.</p>
<hr />
<h3><strong>L’échauffement</strong></h3>
<p>Représentons-nous, l’espace d’un instant, <strong>la social-démocratie comme un joueur de football</strong>. Appelons-le Rainer. Jadis, au XX<sup>e</sup> siècle, Rainer était le grand chouchou du public du<em> FC Gauche</em>. Il portait le maillot rouge avec le logo du club «SOCIAL» avec la même fierté que jadis son père, et les fans du FC Gauche avaient à cœur la même chose que lui: être au taquet. Esprit d’équipe. Boulettes et bière.</p>
<p>Et puis, juste lorsqu'il avait déjà fait subir quelques défaites historiques au <em>Club Capital</em>, arrivait sur le banc d'entraineur ce Schröderblair qui modifia la tactique. Rainer et les gars devaient soudain passer au jaune, et le logo avec la devise «SOCIAL» était banni du jeu et n’était plus exhibé que comme médaille d’honneur le dimanche dans le salon des VIP. Rainer dirait aujourd’hui: étonnamment tard, les fans commencèrent à se détourner de lui et de son équipe, et de plus en plus de supporters ajoutaient sur le logo un A devant le slogan et un point d'exclamation derrière. C’était un coup au cœur, mais Rainer pouvait comprendre les gens: bon sang, ils avaient bien raison. Il n’était pas le seul à vouloir récupérer son maillot rouge.</p>
<p>Quelques changements d'entraineurs plus tard et après une interminable série de défaites, il était enfin temps d’imprimer le slogan en gras sur le maillot. Mais entretemps, le monde avait changé, tout comme le FC Gauche.</p>
<p>Une autre équipe d’alors, qui jouait jadis 3 ligues plus bas en <strong>maillot vert</strong> avec le risible slogan «CLIMAT», était soudain devenue leur égale, se démarquant même mieux dans certains tournois. Et cela malgré le fait que, certains disaient même: <em>parce que</em>, il y avait bien plus de <strong>femmes</strong> dans l’équipe.</p>
<p>Et les fans? Ils ne parlaient plus que des verts. Les mêmes qui, avant, à chaque match de coupe, s’excitaient au stade ou devant leurs écrans au cri de guerre «SOCIAL - en finale!», préféraient désormais enfiler les maillots de l’équipe «CLIMAT». Juste parce que le climat était soudain devenu un bon filon.</p>
<p>Mais une chose troublait vraiment Rainer. Il y avait aussi cette équipe, les <strong>multicolores</strong>. Ils étaient soudain partout avec leur maillots arc-en-ciel, même si le terme «politique identitaire» semblait déjà être délirant, en tout cas après les boulettes et la bière, et surtout pas comme quelque chose qui pouvait faire rimer match de barrage avec un cri de guerre convenable.</p>
<p>Mais d’où venez-vous donc? demandait Rainer, et les multicolores répondaient: nous sommes là depuis longtemps, mais avant, nous ne pouvions être que spectateurs, mais maintenant nous aussi, nous participons volontiers au jeu. Naturellement, les multicolores l'exprimaient en vérité d'une façon bien plus compliquée et récoltaient aussi les applaudissement des maillots verts. Même certains des anciens fans de Rainer exultaient. De même que les rouges de l’équipe des juniors.</p>
<p>Non, Rainer n'avait au fond rien contre les verts et rien non plus contre les multicolores, mais lorsqu’il s’asseyait avec les hommes de jadis, avec ceux qui ne faisaient pas flotter leur bannière sous ce nouveau vent, ils étaient bien tous d'accord sur une chose. Il faudrait à nouveau se concentrer sur l’essentiel, il faudrait crier haut et fort: <em>question sociale au lieu du bla-bla identitaire!</em></p>
<p>A ce stade, alors que l'histoire de Rainer n'est pas terminée, vous criez, chers lecteurs, de votre côté de l’écran: Assez de ces bêtises! Ce ne sont que des fractions artificielles!</p>
<p>Vous voyez, on s’est compris.</p>
<h3><strong>Premier match: question sociale et identité</strong></h3>
<p>Si la gauche politique veut survivre dans cette nouvelle décennie, elle ferait bien de considérer quelques débats sectaires stériles de ces derniers temps comme une «phase d’orientation» et les reléguer loin d'elle, dans la chronique des années 2010. Cela vaut surtout pour la formule «Question sociale vs. X».</p>
<p>Oui, face à l’éclatante inégalité sociale et après des décennies de destruction néolibérale, elle a d’urgence besoin d’un contre-programme politique. Mais une politique qui veut jouer <em>exclusivement</em> sur la<strong> lutte des classes</strong> est dépassée.</p>
<p>Aujourd’hui, la politique de gauche sera jaugée à l'aune de sa résolution de trois grandes questions actuelles: la question sociale, la crise climatique et les diverses problématiques de justice réunies sous le label «politique identitaire». Et si l’on observe par exemple le PS suisse, les Verts européens ou la fraction Kipping-Bartsch de la gauche allemande, si l’on écoute les activistes de <em>Fridays for Future</em>, les nouvelles voix du SPD ou les institutions apolitiques <a href="http://www.denknetz.ch/">en Suisse</a> et <a href="https://www.solidarische-moderne.de/">en Allemagne</a> on peut dire: bien des gens l’ont compris depuis longtemps déjà.</p>
<p><strong>Bien sûr, il faut et on doit débattre de ce que la politique de gauche signifie aujourd’hui. Mais au lieu de débattre continuellement sur le mode du «soit/soit», on pourrait pour une fois à nouveau s’interroger sur le joli petit mot «et».</strong></p>
<p>Aucun des grands débats de ces derniers temps n’en était plus éloigné, aucun ne fût mené avec tant d’ardeur que le duel décisif, plus que stérile, portant le nom «question sociale ou politique identitaire de gauche?». Comme s’il fallait, pour réaliser l’une, abandonner l'autre. Et comme si l’inégalité sociale et les diverses formes de discrimination n’étaient pas toutes deux des défis complexes qui nécessitent des réponses intelligentes au lieu de jouer l’un contre l’autre.</p>
<p><em>Republik</em> a pris position <a href="https://www.republik.ch/dossier/identitaetspolitik">régulièrement dans ce débat</a>, essayé d’ouvrir des perspectives <a href="https://www.republik.ch/2019/02/16/ueberall-identitaeten">au-delà des fausses oppositions</a> et <a href="https://www.republik.ch/2019/08/17/wer-hat-angst-vorm-zuhoeren">expliqué en détail</a> pourquoi le tapage généralisé autour du <em>politiquement correct</em> et la politique identitaire de gauche sont condamnés à l’échec même s’ils proviennent de la gauche. (Du côté de la droite, ce genre de débat semble se limiter à un copier/coller de la même polémique.)</p>
<p>Comme il n’y a pas grand-chose à y ajouter, juste deux remarques sur les reproches courants faits à la politique identitaire.</p>
<p>L’objection numéro 1 sonne en substance ainsi: la politique identitaire est le terrain de jeu d’égocentriques qui élèvent les soucis personnels d’une <strong>minorité</strong> au-delà de la <strong>société</strong>.</p>
<p>En fait, c'est tout le contraire. La société majoritaire laisse bien trop souvent aux minorités (par exemple aux femmes) le soin d’attirer l'attention sur les expériences réelles de discrimination, les menaces tangibles, la violence verbale et physique au sein de notre société, au lieu de s’y opposer activement à leurs côtés lorsque les valeurs élémentaires de <em>notre communauté à tous</em> sont touchées.</p>
<p>Il dépend de nous que la politique identitaire d’émancipation soit le problème d’un Moi directement concerné ou qu’elle soit comprise comme une éthique du Toi - en lien avec la question de savoir comment nous voulons vivre. Les luttes contre le racisme, l’antisémitisme, la misogynie, l’homophobie et la transphobie ne sont pas des intérêts de particuliers, mais nous rappellent les promesses fondamentales de notre <strong>démocratie</strong>, en permanence attaquées et minées. Une politique de la gauche qui ne transmet pas suffisamment qu’elle y est attachée n’aura pas d’avenir, même si elle pose les bonnes questions sociopolitiques - voir Corbyn, voir l’échec du mouvement allemand «Aufstehen».</p>
<p>Reproche numéro 2: La politique identitaire promeut la culture de la révolte et la pensée manichéenne, aussi parce qu’elle est défendue aveuglement à gauche, sans jamais être critiquée.</p>
<p>En vérité, le débat s'accompagne depuis des années d’une critique constante et différenciée, comme on peut le voir dans les livres de <a href="https://www.hanser-literaturverlage.de/buch/identitaeten-die-fiktionen-der-zugehoerigkeit/978-3-446-26416-8/">Kwame Anthony Appiah</a>, <a href="https://www.suhrkamp.de/buecher/wir-tristan_garcia_58724.html">Tristan Garcia</a> ou dans le recueil très recommandable «<a href="https://www.verbrecherverlag.de/book/detail/985">Trigger Warnung</a>». Le trio d’éditeurs de ce dernier, Eva Berendsen, Saba-Nur Cheema et Meron Mendel, font la distinction entre les enjeux principaux de la politique identitaire, dont ils ne remettent pas en question la pertinence, et un courant qu’ils décrivent comme «<em>une politique identitaire vulgaire aux accents fondamentalistes</em>». Ils entendent par là, par exemple, <strong>des règles de langage dogmatiques</strong>, qui ne permettent plus qu’une seule représentation adéquate d'expression, peu importe quel soit le niveau de formation des locuteurs et l’intention de leur discours. On empêche ainsi des partisans potentiels, qui n’auront pas suivi toute la réflexion académique sous-jacente, de prendre la parole - un très mauvais service à se rendre.</p>
<p>Ainsi, contrairement aux tentatives hostiles de délégitimation, la <em>critique solidaire</em> est constructive. Elle critique, lorsque des questions légitimes sont invoquées par des moyens problématiques, elle nuance les analyses et les arguments, elle s’efforce d’écouter et de poursuivre la réflexion. Tandis que les polémistes de droite sont avides de cas extrêmes et sensationnels, dans le très évident but de discréditer, grâce à une caricature instrumentalisée, la politique identitaire de gauche en tant que telle.</p>
<p>On y reconnait une stratégie pour s’assurer quelques privilèges et détourner la critique des rapports de force dominants. La gauche classique devrait pouvoir reconnaitre de telles stratégies. Mais lorsque les opposants de gauche à la politique identitaire opposent la question sociale aux problématiques antiracistes et antisexistes, ils font le jeu de la droite et les aident à appliquer le principe du «diviser pour régner». Ils oublient que la question de la justice a de nombreuses facettes, pas seulement économiques.</p>
<p>Et pourquoi donc, demandent Emma Dowling, Silke van Dyk et Stefanie Graefe <a href="https://www.prokla.de/index.php/PROKLA/article/view/69">dans un excellent essai</a>, les problèmes des travailleurs blancs de sexe masculin relèvent de la lutte des classes, tandis que «les luttes des femmes, des noirs ou des gays/lesbiennes» sont artificiellement écartées de la question sociale en étant qualifiées de «luttes de politique identitaire»?</p>
<p>L’inégalité et la marginalisation ont aussi souvent des conséquences économiques tangibles, comme dans le fameux exemple de l’inégalité des revenus entre hommes et femmes. Comme il est déjà impossible de séparer les questions sociales et identitaires dans la vie d’une travailleuse de couleur, le défi consiste à réfléchir à la complexité de telles délimitations et à se demander quelles solutions politiques doivent y être apportées. Sans oublier qu’une gauche moderne devrait être en mesure de répondre aux questions de justice de tous ceux qui <em>n’appartiennent pas</em> à la classe des travailleurs.</p>
<p>Bref, face à la réalité d’une société pluraliste, la gauche ferait bien de se comprendre comme la «<a href="https://www.republik.ch/2018/11/20/das-ende-der-sozialdemokratie">voix de tous les défavorisés</a>», au lieu de créer inutilement, dans une logique de concurrence, ou même d'exclusion, des barrières entre les diverses problématiques. Ce n'est qu’en abandonnant l’alternative entre politique sociale et politique identitaire qu’une discussion sensée sur les défis politiques identitaires pourra avoir lieu, sur des questions de faits politiques concrètes, mais aussi en prenant en compte l’opinion publique démocratique et la culture du débat.</p>
<p>Par qu’il faut bien le dire, les débats de la politique identitaire n’ont souvent pas lieu au niveau strictement politique, à savoir dans le cadre de la législation et des décisions parlementaires. Ils traitent aussi de questions de société et de culture, comme pour la féminisation des substantifs ou des disputes sur l’appropriation culturelle dans l'art. La gauche ne devrait ni s'en détourner, en la considérant comme apolitique, ni se dépenser à fond dans cette partie du débat.</p>
<p>En effet, même en étant un partisan convaincu d’un langage politiquement correct, on peut se demander jusqu’où une dispute à propos d'un choix terminologique doit aller, et se rappeler par la même occasion que l’engagement pour les mêmes principes fondamentaux devrait aussi valoir pour les initiatives législatives et la lutte pour les droits politiques. Pour renforcer les minorités par exemple, outre un langage respectueux, le droit de vote. Car c'est <a href="https://www.republik.ch/2019/10/18/schweiz-du-hast-ein-demokratieproblem">un défaut notable de la démocratie</a>, que des personnes étrangères qui vivent depuis des années dans un pays et l’ont depuis longtemps choisi comme le leur, n’aient pas de droits politiques.</p>
<p>C'est donc aussi une question de <strong>politisation de la politique identitaire</strong>. Et des priorités dans le choix des moyens. Cela suppose avant tout qu’il ne faut pas constamment revoir la légitimité fondamentale des questions de politique identitaire.</p>
<p>En outre, comme on peut aussi le lire dans «Trigger Warnung», il nous faut d’urgence une culture de la <strong>tolérance</strong> des erreurs pour contrecarrer une culture de l’<strong>indignation</strong> dogmatique et éviter l’apologétique.</p>
<p>Cela aussi est plus une question culturelle que strictement politique. Mais une politique favorablement perçue et l’identification à une offre politique ne naissent pas seulement grâce à un programme. Il est dès lors essentiel pour la gauche, à une époque où la nouvelle droite menace notre démocratie, de toujours préciser: «<em>Nous sommes résolument opposés à toute forme de misanthropie à l’égard de groupes. Il ne faut pas compter sur nous pour monter les uns contre les autres. Pas même quand nous posons la question sociale</em>».</p>
<h3><strong>Deuxième match: Climat et justice</strong></h3>
<p>Comparés à la dispute identitaire, les conflits entre politique sociale et politique climatique sont jusqu’à présent restés décents. L’écologie fait depuis trop longtemps partie du programme fondamental des partis de gauche, les rouges et les verts sont depuis trop longtemps des partenaires politiques, pour qu’il y ait à craindre ici des incompatibilités catégoriques et sérieuses.</p>
<p>Et pourtant, une tension latente se manifeste tant dans les questions de faits que dans le quotidien de la concurrence entre partis. Les sociaux-démocrates ne peuvent pas être indifférents aux échecs électoraux qu’ils encaissent coup sur coup au niveau européens alors que les Verts ont le vent en poupe, aussi grâce à des voix jadis rouges. «A gauche, peu importe pour qui» n’est un slogan porteur pour aucun parti politique.</p>
<p>En Suisse, où les sociaux-démocrates ont déjà un fort profil écologique, où le rapport des forces entre PS et les Verts est stable et les transferts des électeurs sont moindre qu’ailleurs, le regroupement est encore relativement léger. En Allemagne, par contre, malgré un bilan récent misérable, le parti des écologistes, encore considéré comme pionnier du mouvement climatique, devance depuis longtemps les deux autres partis rouges; lorsque les électeurs et les Verts célèbrent leurs derniers succès, le SPD fait figure d’amant délaissé. Faut-ils s’en étonner, quand les sociaux-démocrates contemplent parfois la <strong>vague verte</strong> avec des sentiments partagés?</p>
<p>En effet, la crise climatique fait aussi ressortir les différences entre les rouges et les verts au niveau socio-électoral, en particulier dans les pays à charbon comme l’Allemagne, où les électeurs des sociaux-démocrates sont estampillés amis du secteur minier. Le SPD tombe ainsi inévitablement dans le dilemme entre les attentes de sa clientèle et la conscience écologique. La pression sur le SPD augmente à chaque nouvelle victoire du mouvement pour le climat. Et comme il y a des personnes futées qui le saisissent parfois, on pouvait lire à la fin de l'année du climat 2019 dans <a href="https://www.zeit.de/kultur/2019-12/sozialdemokratie-spd-sozialpolitik-klimaschutz-widerspruch">une fameuse tribune</a> que la social-démocratie devrait «vite disparaitre de la politique» pour le bien de l'environnement. Ou comme le disait le grand titre: «Le SPD doit mourir pour que nous puissions vivre» (titre modifié depuis en «Le SPD? Il peut dégager!»).</p>
<p><em>La social-démocratie doit disparaitre?</em> Dans tous les cas pour le plaisir de la provocation. Rien n'est plus erroné que cette phrase.</p>
<p>La devise centrale de la politique du futur devrait plutôt être: <em>la question climatique est une question sociale</em>. La notion politique de loin la plus importante dans les années à venir est la «<strong>justice climatique</strong>».</p>
<p>La logique d'exploitation du capitalisme actuel ne s’exprime nulle part de manière aussi drastique que dans la crise climatique, et ce à double titre: dans la surexploitation effrénée de la nature et sous la forme de l’inégalité radicale à l’échelle mondiale.</p>
<p>On voit aujourd’hui déjà que la tendance est que les pays les plus pauvres de la terre (et à l'intérieur des nations, les populations les plus démunies) sont les plus touchés par les dégâts du changement climatique, tout simplement en raison du manque d'une protection efficace contre les catastrophes et parce que les habitants n’ont pas les moyens de fuir vers les régions du monde où la prospérité est encore suffisante pour que les phénomènes extrêmes soient moins menaçants.</p>
<p>La communauté mondiale devra donc mobiliser toujours plus de nouvelles aides. Ensuite, la politique climatique internationale devra expliquer aux pays émergents pourquoi, au nom de la protection du climat, ils devraient renoncer à l’exploitation des ressources auxquelles les pays industrialisés doivent leur prospérité. Cela sera impossible à réaliser sans prestations compensatoires. Voilà la dimension internationale du problème.</p>
<p>Des taxes écologiques de Macron aux hausses galopantes du prix de l’essence en Iran, on voit aussi les phénomènes internes à un pays donné: là où les mesures politiques touchent la vie quotidienne et pèsent sur ce que l’on appelle le <strong>petit peuple</strong>, une véhémente protestation est à craindre, car elles portent aussi profondément atteinte au <strong>sentiment de justice</strong>. Surtout en matière de politique climatique, où des actions décisives sont inévitables, cela signifie qu’il n’y a aucune chance d'acceptation d'une politique écologique sans le corollaire de justice sociale.</p>
<p>Les démocrates américains Alexandria Ocasio-Cortez et Edward Markey ont établi cette nécessité dans un programme politique sous le slogan «<strong>Green New Deal</strong>». Ce concept connait un succès populaire grandissant au niveau mondial, entre autres grâce aux best-sellers internationaux d'auteurs comme Naomi Klein et Jeremy Rifkin. <em>(Notre débat à ce sujet </em><a href="https://www.republik.ch/2019/12/04/green-new-deal-aber-welcher"><em>ici</em></a><em>, N.d.R.)</em> Par nature, les idées et les mesures spécifiques concrètes tendent à s’éloigner. Pour lutter contre les énormes défis de la crise climatique de façon socialement supportable, il faut avant tout, outre de nouvelles stratégies de subventions et d’investissements, une politique fiscale fondamentalement nouvelle qui obligerait tous, aussi et en particulier les plus forts financièrement, à payer leur dû. Et donc concrètement: impôt sur la fortune, impôt sur la richesse, taxe incitative avec redistribution, sans oublier la lutte contre cet euphémisme qu’est «l’évasion fiscale».</p>
<p>Autrement dit, les exigences de la politique climatique recouvrent assez exactement ce que Thomas Piketty conclut dans son analyse <a href="https://www.republik.ch/2019/10/12/ungleichheit-ist-kein-naturgesetz">Capital et inégalité</a>.</p>
<p>Le monde n’a jamais autant eu besoin qu’aujourd’hui d’une <em>réponse sociale-démocratique à la crise climatique et aux inégalités mondiales</em>. La question n'est dès lors pas si écologie et politique sociale sont compatibles. La question pressante est bien plus de savoir comment, après le désastre de la conférence de Madrid et face à l'absence d'une politique sociale supranationale, résoudre à temps les questions de justice de la crise climatique. En outre, ce sera plus difficile à réaliser que le folklore du travailleur blanc et de la lutte des classes.</p>
<h3><strong>La finale: quelle gauche?</strong></h3>
<p>La réponse ne peut qu’être: plusieurs. La démocratie, sapée au niveau mondial par l’inégalité sociale, menacée dans ses standards civilisationnels par la nouvelle droite et qui fait montre jusqu’ici d'une incapacité d’action éclatante dans la crise climatique, a amèrement besoin d’une gauche politiquement variée. C'est pourquoi la faible approche «soit/soit» équivaut à de la <strong>paresse</strong>.</p>
<p>Au lieu d’affirmer des prétendues incompatibilités catégoriques, il faut <strong>raisonner en réseau</strong>. Ce qui signifie concrètement, d’une part, qu’il faut former des alliances stratégiques et circonstancielles avec les forces démocratiques externes au spectre de la gauche. Cela signifie, d'autre part, qu’il faut se limiter à quelques grandes questions afin d’y apporter les meilleurs solutions politiques au lieu de mener des débats fondamentaux - sectaires.</p>
<p>Une politique progressiste qui veut répondre de manière adéquate aux réalités sociales et aux défis du présent doit obligatoirement être sociale <strong><em>et</em></strong> écologique <strong><em>et</em></strong> antiraciste <strong><em>et</em></strong> féministe, elle doit s’engager pour une politique des réfugiés humaine, pour l’égalité des genres <em>et</em> pour la responsabilité postcoloniale. Elle a dans le même temps besoin de tolérance afin de résister aux diverses conceptions de l’ordre et des notions de cette énumération.</p>
<p>En bref, elle doit à nouveau prendre le terme «de gauche» au sérieux. La meilleure traduction serait: justice. Ce n'est pas un singulier, c'est un principe directeur. Et c'est le défi auquel notre société se mesure en ce moment. </p>',
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<h3><strong>L’échauffement</strong></h3>
<p>Représentons-nous, l’espace d’un instant, <strong>la social-démocratie comme un joueur de football</strong>. Appelons-le Rainer. Jadis, au XX<sup>e</sup> siècle, Rainer était le grand chouchou du public du<em> FC Gauche</em>. Il portait le maillot rouge avec le logo du club «SOCIAL» avec la même fierté que jadis son père, et les fans du FC Gauche avaient à cœur la même chose que lui: être au taquet. Esprit d’équipe. Boulettes et bière.</p>
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<p>Et les fans? Ils ne parlaient plus que des verts. Les mêmes qui, avant, à chaque match de coupe, s’excitaient au stade ou devant leurs écrans au cri de guerre «SOCIAL - en finale!», préféraient désormais enfiler les maillots de l’équipe «CLIMAT». Juste parce que le climat était soudain devenu un bon filon.</p>
<p>Mais une chose troublait vraiment Rainer. Il y avait aussi cette équipe, les <strong>multicolores</strong>. Ils étaient soudain partout avec leur maillots arc-en-ciel, même si le terme «politique identitaire» semblait déjà être délirant, en tout cas après les boulettes et la bière, et surtout pas comme quelque chose qui pouvait faire rimer match de barrage avec un cri de guerre convenable.</p>
<p>Mais d’où venez-vous donc? demandait Rainer, et les multicolores répondaient: nous sommes là depuis longtemps, mais avant, nous ne pouvions être que spectateurs, mais maintenant nous aussi, nous participons volontiers au jeu. Naturellement, les multicolores l'exprimaient en vérité d'une façon bien plus compliquée et récoltaient aussi les applaudissement des maillots verts. Même certains des anciens fans de Rainer exultaient. De même que les rouges de l’équipe des juniors.</p>
<p>Non, Rainer n'avait au fond rien contre les verts et rien non plus contre les multicolores, mais lorsqu’il s’asseyait avec les hommes de jadis, avec ceux qui ne faisaient pas flotter leur bannière sous ce nouveau vent, ils étaient bien tous d'accord sur une chose. Il faudrait à nouveau se concentrer sur l’essentiel, il faudrait crier haut et fort: <em>question sociale au lieu du bla-bla identitaire!</em></p>
<p>A ce stade, alors que l'histoire de Rainer n'est pas terminée, vous criez, chers lecteurs, de votre côté de l’écran: Assez de ces bêtises! Ce ne sont que des fractions artificielles!</p>
<p>Vous voyez, on s’est compris.</p>
<h3><strong>Premier match: question sociale et identité</strong></h3>
<p>Si la gauche politique veut survivre dans cette nouvelle décennie, elle ferait bien de considérer quelques débats sectaires stériles de ces derniers temps comme une «phase d’orientation» et les reléguer loin d'elle, dans la chronique des années 2010. Cela vaut surtout pour la formule «Question sociale vs. X».</p>
<p>Oui, face à l’éclatante inégalité sociale et après des décennies de destruction néolibérale, elle a d’urgence besoin d’un contre-programme politique. Mais une politique qui veut jouer <em>exclusivement</em> sur la<strong> lutte des classes</strong> est dépassée.</p>
<p>Aujourd’hui, la politique de gauche sera jaugée à l'aune de sa résolution de trois grandes questions actuelles: la question sociale, la crise climatique et les diverses problématiques de justice réunies sous le label «politique identitaire». Et si l’on observe par exemple le PS suisse, les Verts européens ou la fraction Kipping-Bartsch de la gauche allemande, si l’on écoute les activistes de <em>Fridays for Future</em>, les nouvelles voix du SPD ou les institutions apolitiques <a href="http://www.denknetz.ch/">en Suisse</a> et <a href="https://www.solidarische-moderne.de/">en Allemagne</a> on peut dire: bien des gens l’ont compris depuis longtemps déjà.</p>
<p><strong>Bien sûr, il faut et on doit débattre de ce que la politique de gauche signifie aujourd’hui. Mais au lieu de débattre continuellement sur le mode du «soit/soit», on pourrait pour une fois à nouveau s’interroger sur le joli petit mot «et».</strong></p>
<p>Aucun des grands débats de ces derniers temps n’en était plus éloigné, aucun ne fût mené avec tant d’ardeur que le duel décisif, plus que stérile, portant le nom «question sociale ou politique identitaire de gauche?». Comme s’il fallait, pour réaliser l’une, abandonner l'autre. Et comme si l’inégalité sociale et les diverses formes de discrimination n’étaient pas toutes deux des défis complexes qui nécessitent des réponses intelligentes au lieu de jouer l’un contre l’autre.</p>
<p><em>Republik</em> a pris position <a href="https://www.republik.ch/dossier/identitaetspolitik">régulièrement dans ce débat</a>, essayé d’ouvrir des perspectives <a href="https://www.republik.ch/2019/02/16/ueberall-identitaeten">au-delà des fausses oppositions</a> et <a href="https://www.republik.ch/2019/08/17/wer-hat-angst-vorm-zuhoeren">expliqué en détail</a> pourquoi le tapage généralisé autour du <em>politiquement correct</em> et la politique identitaire de gauche sont condamnés à l’échec même s’ils proviennent de la gauche. (Du côté de la droite, ce genre de débat semble se limiter à un copier/coller de la même polémique.)</p>
<p>Comme il n’y a pas grand-chose à y ajouter, juste deux remarques sur les reproches courants faits à la politique identitaire.</p>
<p>L’objection numéro 1 sonne en substance ainsi: la politique identitaire est le terrain de jeu d’égocentriques qui élèvent les soucis personnels d’une <strong>minorité</strong> au-delà de la <strong>société</strong>.</p>
<p>En fait, c'est tout le contraire. La société majoritaire laisse bien trop souvent aux minorités (par exemple aux femmes) le soin d’attirer l'attention sur les expériences réelles de discrimination, les menaces tangibles, la violence verbale et physique au sein de notre société, au lieu de s’y opposer activement à leurs côtés lorsque les valeurs élémentaires de <em>notre communauté à tous</em> sont touchées.</p>
<p>Il dépend de nous que la politique identitaire d’émancipation soit le problème d’un Moi directement concerné ou qu’elle soit comprise comme une éthique du Toi - en lien avec la question de savoir comment nous voulons vivre. Les luttes contre le racisme, l’antisémitisme, la misogynie, l’homophobie et la transphobie ne sont pas des intérêts de particuliers, mais nous rappellent les promesses fondamentales de notre <strong>démocratie</strong>, en permanence attaquées et minées. Une politique de la gauche qui ne transmet pas suffisamment qu’elle y est attachée n’aura pas d’avenir, même si elle pose les bonnes questions sociopolitiques - voir Corbyn, voir l’échec du mouvement allemand «Aufstehen».</p>
<p>Reproche numéro 2: La politique identitaire promeut la culture de la révolte et la pensée manichéenne, aussi parce qu’elle est défendue aveuglement à gauche, sans jamais être critiquée.</p>
<p>En vérité, le débat s'accompagne depuis des années d’une critique constante et différenciée, comme on peut le voir dans les livres de <a href="https://www.hanser-literaturverlage.de/buch/identitaeten-die-fiktionen-der-zugehoerigkeit/978-3-446-26416-8/">Kwame Anthony Appiah</a>, <a href="https://www.suhrkamp.de/buecher/wir-tristan_garcia_58724.html">Tristan Garcia</a> ou dans le recueil très recommandable «<a href="https://www.verbrecherverlag.de/book/detail/985">Trigger Warnung</a>». Le trio d’éditeurs de ce dernier, Eva Berendsen, Saba-Nur Cheema et Meron Mendel, font la distinction entre les enjeux principaux de la politique identitaire, dont ils ne remettent pas en question la pertinence, et un courant qu’ils décrivent comme «<em>une politique identitaire vulgaire aux accents fondamentalistes</em>». Ils entendent par là, par exemple, <strong>des règles de langage dogmatiques</strong>, qui ne permettent plus qu’une seule représentation adéquate d'expression, peu importe quel soit le niveau de formation des locuteurs et l’intention de leur discours. On empêche ainsi des partisans potentiels, qui n’auront pas suivi toute la réflexion académique sous-jacente, de prendre la parole - un très mauvais service à se rendre.</p>
<p>Ainsi, contrairement aux tentatives hostiles de délégitimation, la <em>critique solidaire</em> est constructive. Elle critique, lorsque des questions légitimes sont invoquées par des moyens problématiques, elle nuance les analyses et les arguments, elle s’efforce d’écouter et de poursuivre la réflexion. Tandis que les polémistes de droite sont avides de cas extrêmes et sensationnels, dans le très évident but de discréditer, grâce à une caricature instrumentalisée, la politique identitaire de gauche en tant que telle.</p>
<p>On y reconnait une stratégie pour s’assurer quelques privilèges et détourner la critique des rapports de force dominants. La gauche classique devrait pouvoir reconnaitre de telles stratégies. Mais lorsque les opposants de gauche à la politique identitaire opposent la question sociale aux problématiques antiracistes et antisexistes, ils font le jeu de la droite et les aident à appliquer le principe du «diviser pour régner». Ils oublient que la question de la justice a de nombreuses facettes, pas seulement économiques.</p>
<p>Et pourquoi donc, demandent Emma Dowling, Silke van Dyk et Stefanie Graefe <a href="https://www.prokla.de/index.php/PROKLA/article/view/69">dans un excellent essai</a>, les problèmes des travailleurs blancs de sexe masculin relèvent de la lutte des classes, tandis que «les luttes des femmes, des noirs ou des gays/lesbiennes» sont artificiellement écartées de la question sociale en étant qualifiées de «luttes de politique identitaire»?</p>
<p>L’inégalité et la marginalisation ont aussi souvent des conséquences économiques tangibles, comme dans le fameux exemple de l’inégalité des revenus entre hommes et femmes. Comme il est déjà impossible de séparer les questions sociales et identitaires dans la vie d’une travailleuse de couleur, le défi consiste à réfléchir à la complexité de telles délimitations et à se demander quelles solutions politiques doivent y être apportées. Sans oublier qu’une gauche moderne devrait être en mesure de répondre aux questions de justice de tous ceux qui <em>n’appartiennent pas</em> à la classe des travailleurs.</p>
<p>Bref, face à la réalité d’une société pluraliste, la gauche ferait bien de se comprendre comme la «<a href="https://www.republik.ch/2018/11/20/das-ende-der-sozialdemokratie">voix de tous les défavorisés</a>», au lieu de créer inutilement, dans une logique de concurrence, ou même d'exclusion, des barrières entre les diverses problématiques. Ce n'est qu’en abandonnant l’alternative entre politique sociale et politique identitaire qu’une discussion sensée sur les défis politiques identitaires pourra avoir lieu, sur des questions de faits politiques concrètes, mais aussi en prenant en compte l’opinion publique démocratique et la culture du débat.</p>
<p>Par qu’il faut bien le dire, les débats de la politique identitaire n’ont souvent pas lieu au niveau strictement politique, à savoir dans le cadre de la législation et des décisions parlementaires. Ils traitent aussi de questions de société et de culture, comme pour la féminisation des substantifs ou des disputes sur l’appropriation culturelle dans l'art. La gauche ne devrait ni s'en détourner, en la considérant comme apolitique, ni se dépenser à fond dans cette partie du débat.</p>
<p>En effet, même en étant un partisan convaincu d’un langage politiquement correct, on peut se demander jusqu’où une dispute à propos d'un choix terminologique doit aller, et se rappeler par la même occasion que l’engagement pour les mêmes principes fondamentaux devrait aussi valoir pour les initiatives législatives et la lutte pour les droits politiques. Pour renforcer les minorités par exemple, outre un langage respectueux, le droit de vote. Car c'est <a href="https://www.republik.ch/2019/10/18/schweiz-du-hast-ein-demokratieproblem">un défaut notable de la démocratie</a>, que des personnes étrangères qui vivent depuis des années dans un pays et l’ont depuis longtemps choisi comme le leur, n’aient pas de droits politiques.</p>
<p>C'est donc aussi une question de <strong>politisation de la politique identitaire</strong>. Et des priorités dans le choix des moyens. Cela suppose avant tout qu’il ne faut pas constamment revoir la légitimité fondamentale des questions de politique identitaire.</p>
<p>En outre, comme on peut aussi le lire dans «Trigger Warnung», il nous faut d’urgence une culture de la <strong>tolérance</strong> des erreurs pour contrecarrer une culture de l’<strong>indignation</strong> dogmatique et éviter l’apologétique.</p>
<p>Cela aussi est plus une question culturelle que strictement politique. Mais une politique favorablement perçue et l’identification à une offre politique ne naissent pas seulement grâce à un programme. Il est dès lors essentiel pour la gauche, à une époque où la nouvelle droite menace notre démocratie, de toujours préciser: «<em>Nous sommes résolument opposés à toute forme de misanthropie à l’égard de groupes. Il ne faut pas compter sur nous pour monter les uns contre les autres. Pas même quand nous posons la question sociale</em>».</p>
<h3><strong>Deuxième match: Climat et justice</strong></h3>
<p>Comparés à la dispute identitaire, les conflits entre politique sociale et politique climatique sont jusqu’à présent restés décents. L’écologie fait depuis trop longtemps partie du programme fondamental des partis de gauche, les rouges et les verts sont depuis trop longtemps des partenaires politiques, pour qu’il y ait à craindre ici des incompatibilités catégoriques et sérieuses.</p>
<p>Et pourtant, une tension latente se manifeste tant dans les questions de faits que dans le quotidien de la concurrence entre partis. Les sociaux-démocrates ne peuvent pas être indifférents aux échecs électoraux qu’ils encaissent coup sur coup au niveau européens alors que les Verts ont le vent en poupe, aussi grâce à des voix jadis rouges. «A gauche, peu importe pour qui» n’est un slogan porteur pour aucun parti politique.</p>
<p>En Suisse, où les sociaux-démocrates ont déjà un fort profil écologique, où le rapport des forces entre PS et les Verts est stable et les transferts des électeurs sont moindre qu’ailleurs, le regroupement est encore relativement léger. En Allemagne, par contre, malgré un bilan récent misérable, le parti des écologistes, encore considéré comme pionnier du mouvement climatique, devance depuis longtemps les deux autres partis rouges; lorsque les électeurs et les Verts célèbrent leurs derniers succès, le SPD fait figure d’amant délaissé. Faut-ils s’en étonner, quand les sociaux-démocrates contemplent parfois la <strong>vague verte</strong> avec des sentiments partagés?</p>
<p>En effet, la crise climatique fait aussi ressortir les différences entre les rouges et les verts au niveau socio-électoral, en particulier dans les pays à charbon comme l’Allemagne, où les électeurs des sociaux-démocrates sont estampillés amis du secteur minier. Le SPD tombe ainsi inévitablement dans le dilemme entre les attentes de sa clientèle et la conscience écologique. La pression sur le SPD augmente à chaque nouvelle victoire du mouvement pour le climat. Et comme il y a des personnes futées qui le saisissent parfois, on pouvait lire à la fin de l'année du climat 2019 dans <a href="https://www.zeit.de/kultur/2019-12/sozialdemokratie-spd-sozialpolitik-klimaschutz-widerspruch">une fameuse tribune</a> que la social-démocratie devrait «vite disparaitre de la politique» pour le bien de l'environnement. Ou comme le disait le grand titre: «Le SPD doit mourir pour que nous puissions vivre» (titre modifié depuis en «Le SPD? Il peut dégager!»).</p>
<p><em>La social-démocratie doit disparaitre?</em> Dans tous les cas pour le plaisir de la provocation. Rien n'est plus erroné que cette phrase.</p>
<p>La devise centrale de la politique du futur devrait plutôt être: <em>la question climatique est une question sociale</em>. La notion politique de loin la plus importante dans les années à venir est la «<strong>justice climatique</strong>».</p>
<p>La logique d'exploitation du capitalisme actuel ne s’exprime nulle part de manière aussi drastique que dans la crise climatique, et ce à double titre: dans la surexploitation effrénée de la nature et sous la forme de l’inégalité radicale à l’échelle mondiale.</p>
<p>On voit aujourd’hui déjà que la tendance est que les pays les plus pauvres de la terre (et à l'intérieur des nations, les populations les plus démunies) sont les plus touchés par les dégâts du changement climatique, tout simplement en raison du manque d'une protection efficace contre les catastrophes et parce que les habitants n’ont pas les moyens de fuir vers les régions du monde où la prospérité est encore suffisante pour que les phénomènes extrêmes soient moins menaçants.</p>
<p>La communauté mondiale devra donc mobiliser toujours plus de nouvelles aides. Ensuite, la politique climatique internationale devra expliquer aux pays émergents pourquoi, au nom de la protection du climat, ils devraient renoncer à l’exploitation des ressources auxquelles les pays industrialisés doivent leur prospérité. Cela sera impossible à réaliser sans prestations compensatoires. Voilà la dimension internationale du problème.</p>
<p>Des taxes écologiques de Macron aux hausses galopantes du prix de l’essence en Iran, on voit aussi les phénomènes internes à un pays donné: là où les mesures politiques touchent la vie quotidienne et pèsent sur ce que l’on appelle le <strong>petit peuple</strong>, une véhémente protestation est à craindre, car elles portent aussi profondément atteinte au <strong>sentiment de justice</strong>. Surtout en matière de politique climatique, où des actions décisives sont inévitables, cela signifie qu’il n’y a aucune chance d'acceptation d'une politique écologique sans le corollaire de justice sociale.</p>
<p>Les démocrates américains Alexandria Ocasio-Cortez et Edward Markey ont établi cette nécessité dans un programme politique sous le slogan «<strong>Green New Deal</strong>». Ce concept connait un succès populaire grandissant au niveau mondial, entre autres grâce aux best-sellers internationaux d'auteurs comme Naomi Klein et Jeremy Rifkin. <em>(Notre débat à ce sujet </em><a href="https://www.republik.ch/2019/12/04/green-new-deal-aber-welcher"><em>ici</em></a><em>, N.d.R.)</em> Par nature, les idées et les mesures spécifiques concrètes tendent à s’éloigner. Pour lutter contre les énormes défis de la crise climatique de façon socialement supportable, il faut avant tout, outre de nouvelles stratégies de subventions et d’investissements, une politique fiscale fondamentalement nouvelle qui obligerait tous, aussi et en particulier les plus forts financièrement, à payer leur dû. Et donc concrètement: impôt sur la fortune, impôt sur la richesse, taxe incitative avec redistribution, sans oublier la lutte contre cet euphémisme qu’est «l’évasion fiscale».</p>
<p>Autrement dit, les exigences de la politique climatique recouvrent assez exactement ce que Thomas Piketty conclut dans son analyse <a href="https://www.republik.ch/2019/10/12/ungleichheit-ist-kein-naturgesetz">Capital et inégalité</a>.</p>
<p>Le monde n’a jamais autant eu besoin qu’aujourd’hui d’une <em>réponse sociale-démocratique à la crise climatique et aux inégalités mondiales</em>. La question n'est dès lors pas si écologie et politique sociale sont compatibles. La question pressante est bien plus de savoir comment, après le désastre de la conférence de Madrid et face à l'absence d'une politique sociale supranationale, résoudre à temps les questions de justice de la crise climatique. En outre, ce sera plus difficile à réaliser que le folklore du travailleur blanc et de la lutte des classes.</p>
<h3><strong>La finale: quelle gauche?</strong></h3>
<p>La réponse ne peut qu’être: plusieurs. La démocratie, sapée au niveau mondial par l’inégalité sociale, menacée dans ses standards civilisationnels par la nouvelle droite et qui fait montre jusqu’ici d'une incapacité d’action éclatante dans la crise climatique, a amèrement besoin d’une gauche politiquement variée. C'est pourquoi la faible approche «soit/soit» équivaut à de la <strong>paresse</strong>.</p>
<p>Au lieu d’affirmer des prétendues incompatibilités catégoriques, il faut <strong>raisonner en réseau</strong>. Ce qui signifie concrètement, d’une part, qu’il faut former des alliances stratégiques et circonstancielles avec les forces démocratiques externes au spectre de la gauche. Cela signifie, d'autre part, qu’il faut se limiter à quelques grandes questions afin d’y apporter les meilleurs solutions politiques au lieu de mener des débats fondamentaux - sectaires.</p>
<p>Une politique progressiste qui veut répondre de manière adéquate aux réalités sociales et aux défis du présent doit obligatoirement être sociale <strong><em>et</em></strong> écologique <strong><em>et</em></strong> antiraciste <strong><em>et</em></strong> féministe, elle doit s’engager pour une politique des réfugiés humaine, pour l’égalité des genres <em>et</em> pour la responsabilité postcoloniale. Elle a dans le même temps besoin de tolérance afin de résister aux diverses conceptions de l’ordre et des notions de cette énumération.</p>
<p>En bref, elle doit à nouveau prendre le terme «de gauche» au sérieux. La meilleure traduction serait: justice. Ce n'est pas un singulier, c'est un principe directeur. Et c'est le défi auquel notre société se mesure en ce moment. </p>',
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<hr />
<p>Parmi les signataires, des pays principalement occidentaux tels que la France, l’Allemagne, l’Australie, les États-Unis et le Canada se positionnent en faveur de sanctions à l’encontre de la Russie. Cette déclaration est catégorique : « La guerre non provoquée et injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, soutenue par le gouvernement biélorusse, est répugnante et constitue une violation flagrante de ses obligations internationales. » Ainsi, du point de vue sportif et diplomatique, la Russie se retrouve isolée.</p>
<h3>La création d’un nouvel ordre mondial du sport ?</h3>
<p>Dans les paroles et les actions, le pouvoir russe privilégie depuis le début de l’invasion la création d’un pôle sportif alternatif à l’échelle mondiale pour contrer les institutions sportives internationales traditionnelles telles que le CIO ou la Fifa.</p>
<p>En pratique, cela impliquerait de se passer du sport mondial, de le remplacer ou de rivaliser avec lui. En Russie, par exemple, l’idée de diviser le mouvement olympique gagne du terrain. Il s’agirait de séparer les Jeux en deux parties : à l’Ouest, les Jeux occidentaux, et à l’Est, les Jeux russes « traditionnels ». Ces Jeux à la russe se dérouleraient en été en Crimée et en hiver à Sotchi. Ils puiseraient leur légitimité dans les liens historiques plus ou moins confirmés de ces régions avec la Grèce antique. En 2007, pour obtenir les Jeux de Sotchi, Vladimir Poutine avait rappelé aux membres du CIO que « les Grecs anciens ont vécu près de Sotchi. J’ai vu le rocher près de Sotchi où, selon la légende, Prométhée était enchaîné. Prométhée qui a donné le feu aux hommes, le feu qui est finalement la flamme olympique ». Depuis, l’argument du mythe est souvent utilisé pour évoquer cette région russe, composée du Caucase et de la péninsule de Crimée. Selon Vladimir Poutine, ces terres sont sacrées et pourraient servir de cadre à un nouvel ordre mondial du sport.</p>
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<p>Dans le cadre de ce scénario et pour rivaliser politiquement et sportivement avec succès avec le mouvement olympique, le pouvoir russe cherche déjà des alliés […]. L’objectif est de solliciter les pays membres de la CEI, de l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS pour qu’ils participent à cette ambition. Ces trois organisations regroupent plusieurs acteurs majeurs du sport mondial, parmi lesquels la Chine occupe une place de choix. Si ce projet russe réussissait, il pourrait donner naissance à un nouvel ordre mondial du sport destiné à rivaliser avec les institutions historiques du sport moderne telles que le CIO ou la Fifa. Concomitante à une dynamique plus générale de désoccidentalisation du monde, cette influence dépasse très largement le cadre sportif.</p>
<h3>Le sport ukrainien, c’est la guerre avec les balles</h3>
<p>Depuis le 24 février 2022, pour Volodymyr Zelensky et l’Ukraine, le sport, c’est la <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/culturesmonde/le-sport-c-est-la-guerre-les-fusils-en-moins-g-orwell-1945-2-4-la-guerre-un-sport-comme-les-autres-7282852">guerre avec les balles</a>. En effet, à l’heure du conflit russo-ukrainien, le domaine sportif en Ukraine a subi une transformation significative.</p>
<p>Initialement, au lendemain de l’invasion et sur une période de moins de deux mois, les autorités nationales ont suspendu l’ensemble des activités sportives en Ukraine. L’accent était alors mis sur l’effort de guerre, et les installations sportives ont été utilisées par les militaires ukrainiens comme bases de repli ou de déploiement. Cela explique pourquoi les installations sportives, telles que les stades ou les gymnases, sont souvent la cible des forces russes, car elles pourraient potentiellement abriter des unités ukrainiennes entières.</p>
<p>Par la suite, lorsque l’armée russe a commencé à faire du surplace voire à reculer sur le terrain, le secteur sportif ukrainien a pris une nouvelle orientation. Certains clubs de football ont obtenu la permission de jouer des matchs de charité à l’étranger, malgré la loi martiale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire. Ces matchs visaient à sensibiliser à la cause ukrainienne. De même, les athlètes en préparation pour d’importantes compétitions ont pu s’entraîner à l’étranger.</p>
<p>Par exemple, l’équipe nationale de football a été autorisée à s’entraîner en Slovénie pendant un mois en mai 2022 en vue des qualifications pour la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Ainsi, le soft power sportif a contribué symboliquement à l’effort de guerre. Les autorités estimaient qu’un athlète ukrainien était plus utile sur le terrain sportif que sur le front militaire. Selon elles, il offrait un double avantage en donnant à l’Ukraine une visibilité internationale et en pouvant potentiellement rehausser le moral des troupes déployées sur le terrain. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : une victoire sportive pour un athlète ukrainien procurait aux soldats, qui suivaient régulièrement les matchs et les résultats, un certain espoir et un regain de moral.</p>
<p>À partir de la mi-juin 2022, le sport à l’échelle nationale a progressivement retrouvé sa place, bien que dans des conditions exceptionnelles. Par exemple, la Première Ligue ukrainienne de football a obtenu l’autorisation de débuter la saison 2022-2023 fin août. Toutefois, les règles ont été adaptées à la situation du moment. Les spectateurs ne sont plus autorisés à assister aux matchs, et ceux-ci nécessitent une autorisation systématique de l’administration militaire pour avoir lieu. Si une alerte de raid aérien potentiel retentit dans un rayon de moins de 500 mètres, le match est interrompu et les joueurs se réfugient dans les vestiaires, ce qui se produit régulièrement. Après un an et demi de guerre, aucun footballeur ukrainien n’a été blessé. Cependant, certains matchs ont duré plus de cinq heures au total.</p>
<p>Paradoxalement, l’Ukraine continue de participer activement aux événements sportifs européens et mondiaux. Chaque compétition internationale offre l’opportunité aux autorités de promouvoir les intérêts du pays dans un contexte de guerre. De plus, certains clubs ukrainiens sont accueillis par les alliés géopolitiques les plus proches de l’Ukraine. Par exemple, le Dynamo Kyiv s’entraîne et joue certains de ses matchs à Cracovie, en Pologne. Dnipro, quant à lui, joue et s’entraîne à Košice, en Slovaquie, de manière permanente. En général, de nombreux athlètes et entraîneurs ukrainiens, actifs ou non, ont choisi de rejoindre le front dans l’est de l’Ukraine, mettant leur carrière en suspens. Le cas emblématique est peut-être celui de Yuriy Vernydub, entraîneur ukrainien du Sheriff Tiraspol, qui est parti au front dès le lendemain de l’invasion. Il est important de noter que ces professionnels du sport proviennent souvent de divisions sportives moins importantes. En effet, les athlètes de renom préfèrent généralement contribuer à l’effort de guerre d’un point de vue sportif et symbolique.</p>
<p>Le cas des supporters des clubs ukrainiens est également notable. Depuis 2014 et surtout depuis l’invasion russe en Ukraine, de nombreux ultras ont rejoint le front pour combattre ensemble, mettant de côté leur rivalité sportive. En temps de paix rivaux, les supporters du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kyiv combattent ensemble contre leur ennemi commun.</p>
<h3>La stratégie politique et sportive de Volodymyr Zelensky après l’invasion russe</h3>
<p>Depuis le 24 février 2022, la stratégie internationale de Volodymyr Zelensky s’est intensifiée dans le domaine sportif, trouvant écho dans l’espace médiatique mondial. Les ministères, les organisations privées et le comité olympique ukrainien, tous les organes politiques, économiques et sportifs du pays sont mobilisés pour transmettre un message : l’exclusion de la Russie doit durer tant que l’invasion se poursuit.</p>
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<p>Le hashtag #boycottrussiansport en est devenu le symbole. De manière concrète, les arguments ukrainiens peuvent être résumés en cinq points. La Russie devrait être exclue des événements sportifs mondiaux et des Jeux olympiques de Paris 2024 car elle est un État envahisseur et terroriste ; les athlètes russes sont de quelque manière liés à l’État russe ou à l’armée russe ; le régime de Vladimir Poutine exploite le sport à des fins de propagande ; dans de telles conditions, l’équité des compétitions sportives (Jeux olympiques, Coupe du monde, etc.) ne peut être maintenue ; les athlètes ukrainiens perdent la vie au front ou ne peuvent pas s’entraîner convenablement pour les grandes compétitions internationales, par conséquent la Russie et la Biélorussie ne devraient pas être autorisés à y participer.</p>
<p>Pour diffuser ces arguments, le gouvernement ukrainien utilise divers canaux. Tout comme Volodymyr Zelensky utilise son smartphone pour communiquer avec différentes générations, les principaux porte-parole du sport ukrainien exploitent les canaux et les codes contemporains pour diffuser leur message. Les réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram sont fréquemment utilisés pour diffuser des propos politiques liés au sport. On peut souvent voir circuler des vidéos de quelques secondes transmettant un message percutant. Par exemple, l’une de ces vidéos virales montre un athlète russe lançant un javelot dans les airs. Le javelot se transforme ensuite en obus, suit la trajectoire de l’athlète et finit par s’écraser sur un bâtiment ukrainien. Un message s’affiche alors à l’écran : « Boycott Russian Sport. »</p>
<h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a></h4>
<h4 style="text-align: center;"><em><span>Ces extraits sont issus de « La Guerre du sport. Une nouvelle géopolitique » de Lukas Aubin et Jean-Baptiste Guégan, qui vient de paraître aux éditions Tallandier.</span></em></h4>
<p>En général, tous les médias sont utilisés par l’Ukraine pour défendre ses intérêts. Par exemple, le site web du ministère ukrainien de la Jeunesse et des Sports est en ukrainien, mais une bannière en gras et en anglais apparaît en haut de la page, indiquant : <a href="https://mms.gov.ua/russian-and-belarusian-athletes-who-support-the-war-in-ukraine">« Russian and Belarusian athletes who support the war in Ukraine. »</a> la bannière, les internautes ont accès à une liste d’athlètes russes et biélorusses soutenant officiellement l’invasion russe en Ukraine. Le compte Facebook du ministère suit la même approche, avec une bannière principale affichant à nouveau le hashtag #boycottrussiansport, cette fois-ci en lettres sanglantes.</p>
<p>Pour avoir un impact encore plus fort, le Comité des sports d’Ukraine (SKU), chargé de promouvoir le développement des sports non olympiques, a lancé le projet Angels of Sport via un site web recensant les athlètes et entraîneurs ukrainiens professionnels décédés au combat depuis le 24 février 2022.<img src="https://counter.theconversation.com/content/229262/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p>
<hr />
<p> </p>
<h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/lukas-aubin-910318">Lukas Aubin</a>, Docteur en Études slaves contemporaines : spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-paris-nanterre-universite-paris-lumieres-2294">Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières</a></em> et <a href="https://theconversation.com/profiles/jean-baptiste-guegan-234426">Jean-Baptiste Guégan</a>, Enseignant en géopolitique du sport, journaliste et consultant, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/sciences-po-2196">Sciences Po </a></em></span></h4>
<h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/geopolitique-du-sport-laffrontement-entre-la-russie-et-lukraine-229262">article original</a>.</h4>
<h4><em>Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport et membre associé du Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues (CRPM) à l’université Paris-Nanterre, et Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, viennent de publier aux éditions Tallandier</em> <a href="https://www.tallandier.com/livre/la-guerre-du-sport/">La Guerre du Sport, une nouvelle géopolitique</a>, <em>un ouvrage complet qui met en lumière l’influence des grands enjeux internationaux sur un un monde du sport à l’apolitisme de plus en plus illusoire. Nous vous en proposons ici quelques extraits consacrés à l’impact de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur l’univers sportif de ces deux pays… et au-delà.</em></h4>',
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'content' => '<p><span>Extrait pour donner envie. </span></p>
<p><span>Question: «Vers la fin du livre, on peut lire: "Quand le monde est fou, seul le ridicule fait sens." Est-ce qu’il ne faudrait pas, au contraire, redonner à nos société un sens de la dignité?» </span></p>
<p><span>Réponse: «Qu’y a-t-il de plus digne que d’oser rire à la face hideuse d’un pouvoir dévoyé? Le rire et l’humour le déstabilisent et fragilisent son univers carcéral spirituel et matériel. Le pouvoir veut et doit être pris au sérieux s’il entend durer. Narcissique et mythomane, il n’a que sa carapace bardée de pointes acérées pour se défendre. L’autodérision lui est interdite et le rire est son pire ennemi. On peut trancher la gorge des gens, les torturer, s’ils parviennent à rire devant leur bourreau, ils font preuve de la plus grande des libertés. La dignité, elle, est noble en soi, mais elle ne peut rien contre celui qui n’en a pas. La dignité bâtit des temples dans l’invisible, le rire est une arme concrète qui fait vaciller les trônes dans le monde réel. J’ai voué toute ma vie aux lettres parce que je suis convaincu que le verbe finit toujours par triompher de la force brute.»</span></p>
<hr />
<h4><a href="https://lepeuple.ch/oskar-freysinger-jamais-le-monde-na-bascule-dans-le-totalitarisme-certes-mou-en-si-peu-de-temps/" target="_blank" rel="noopener">Lire l'interview dans son intégralité</a></h4>',
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'content' => '<p style="text-align: center;"><strong>Philippe Stalder</strong>, article publié sur <a href="https://www.infosperber.ch/umwelt/philippinen-verbieten-genmanipulierten-eth-reis/" target="_blank" rel="noopener"><em>Infosperber</em></a> le 8 mai 2024, traduit par <em>Bon Pour La Tête</em></p>
<hr />
<p>«La graine a germé», annonçait l’ETH il y a un an et demi. Pour la première fois, des paysans philippins auraient cultivé le riz dit «doré» à grande échelle et auraient récolté fin 2022 quelque 70 tonnes de grains. Ingo Potrykus, professeur émérite de l'ETH, a célébré cette récolte comme une percée: «Après des décennies (...), le premier exemple de projet humanitaire visant à résoudre un problème de santé majeur devient maintenant réalité».</p>
<p>Potrykus est considéré comme le père spirituel et l'inventeur du riz enrichi en provitamine A. Il y voyait un moyen efficace de lutter contre les maladies dues à une carence en vitamine A, très répandues en Asie du Sud-Est et qui peuvent entraîner la cécité, voire la mort. Potrykus était alors loin de se douter qu'un tribunal philippin retoquerait son invention un an et demi après son autorisation.</p>
<h3>Syngenta acquiert des droits de brevet</h3>
<p>La route a été longue jusqu'à la première récolte du riz doré: en 1999 déjà, Potrykus et son collègue Peter Beyer avaient présenté un prototype. Celui-ci contenait des gènes de jonquille qui produisaient de la provitamine A dans le grain de riz et le faisaient ainsi briller d'un jaune doré. En 2005, les chercheurs avaient développé une deuxième variante en collaboration avec le géant de l'agroalimentaire Syngenta. Au lieu d'utiliser le patrimoine génétique de la jonquille, celle-ci était enrichie de gènes de maïs qui produisaient une quantité de vitamine A encore plus élevée. </p>
<p>Grâce à sa participation financière, Syngenta a acquis les droits de brevet et de commercialisation. Le géant bâlois de l'agroalimentaire a toutefois promis de fournir gratuitement les semences aux agriculteurs dont le revenu annuel était inférieur à 10'000 dollars. L'espoir était que la variété représente ainsi 10%de la récolte de riz du pays en l'espace de huit ans. Suffisamment pour tous les ménages souffrant d'une carence en vitamine A.</p>
<p>Des organisations environnementales comme Greenpeace ont toutefois questionné le fait que les provitamines contenues dans les grains de riz puissent être absorbées par des personnes souffrant de malnutrition. En effet, le corps humain n'utiliserait la provitamine A que s'il dispose de suffisamment de graisse, ce qui, selon Greenpeace, n'est souvent pas le cas chez ces personnes. De plus, il y aurait un risque que le riz génétiquement modifié, une fois introduit dans le champ, se reproduise de manière autonome, se propage et contamine ainsi d'autres variétés de riz. En raison de ces doutes, il a fallu attendre 16 ans de plus pour que les autorités philippines en charge de la biosécurité donnent finalement le feu vert à la culture du riz doré en 2021.</p>
<h3>Le tribunal révoque l’autorisation</h3>
<p>Mais aujourd'hui, une nouvelle décision de justice met déjà un frein à la propagation de la variété de riz transgénique. Ainsi, une Cour d'appel philippine a révoqué l'autorisation le 17 avril dernier en se référant au principe de précaution: «En l'absence de consensus scientifique sur la sécurité du riz doré, il ne devrait plus être cultivé à des fins commerciales». L'interdiction s'étend en outre à la culture d'une aubergine génétiquement modifiée. La culture commerciale de ces variétés n'est pas autorisée «jusqu'à ce que les autorités gouvernementales concernées apportent la preuve de la sécurité et du respect de toutes les exigences légales», précise le tribunal.</p>
<p>Le tribunal a aussi relevé que le gouvernement n'avait pas mis en place de mécanismes de surveillance pour assurer la sécurité de la culture et de la consommation du riz doré. Le jugement met donc pour l'instant à l’arrêt de nouveaux essais menés en plein champ, dans des serres ou des champs ouverts.</p>
<p>Ce jugement intervient après que l'association d'agriculteurs philippins MASIPAG a porté plainte, avec d'autres organisations, contre l'autorisation de cultiver du riz doré. La plainte, déposée en 2022, se base sur un instrument juridique philippin appelé Writ of Kalikasan. Celui-ci protège le droit constitutionnel à une «écologie équilibrée et saine» et stipule que ce droit prévaut sur les activités humaines susceptibles de nuire à l'environnement.</p>
<h3>Un recours porterait-il ses fruits?</h3>
<p>Comme l'explique Aldrich Fitz Dy, avocat et consultant philippin interrogé par la revue <em>Science</em>, le gouvernement a désormais deux possibilités. Il peut soit faire appel, soit porter le jugement devant la Cour suprême. Selon Dy, la première solution est peu probable, la seconde prendrait au moins deux ans.</p>
<p>Adrian Dubock, membre du Golden Rice Humanitarian Board, voit les choses différemment. Il s'attend à ce que le gouvernement philippin fasse appel auprès de la Cour: «Je suppose que l'appel sera couronné de succès», estime Dubock auprès de la plateforme scientifique <em>New Scientist</em>.</p>
<p>Il reste à voir si l'interdiction actuelle de cultiver le riz doré peut encore être remise en question. En attendant, ce jugement devrait inspirer les mouvements qui, dans d'autres pays, s'opposent à l'introduction du riz doré et d'autres variétés génétiquement modifiées. C'est le cas par exemple au Bangladesh, où la demande de culture de riz doré est à l'étude depuis 2017.</p>',
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'content' => '<p><span>L’explication? Les affaires ont repris mollement, les habitudes de la clientèle ont changé, le coût de l’énergie a grimpé, comme tant d’autres prix. Les grandes enseignes s’en tirent, mais les modestes pintes, les petits hôtels n’arrivent plus à dégager des profits suffisants pour payer cette dette. A cela s’ajoute le manque de personnel qui contraint parfois à restreindre les heures de service et les jours ouvrables, d’où une baisse des revenus. </span></p>
<p><span>Pour ce qui est de l’ensemble de l’économie, le tableau est moins sombre mais peu réjouissant. Sur les 16,9 milliards accordés, il reste encore des crédits en cours à hauteur de presque 7 milliards. En mars 2023 le taux d’intérêt initial a été relevé par le Conseil fédéral. Une proposition de renoncer à cette hausse a été rejetée au Conseil national par 95 contre 93 voix. Il a été question de prolonger le délai prévu pour le remboursement mais ni le gouvernement ni le Parlement ne paraissent disposés à des assouplissements.</span></p>
<p><span>«Dans ce contexte, écrit <em>l’Agefi</em>, on pourrait attendre des forces politiques, d’habitude si promptes à clamer leur amour des PME, une attitude plus volontariste, afin d’éviter que l’aide acceptée dans l’urgence se transforme en arrêt de mort pour les entreprises en difficulté.»</span></p>
<hr />
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1 Commentaire
@stef 16.02.2020 | 15h32
«La justice sociale devra être le phare de cette décennie !»