Média indocile – nouvelle formule
Paul Coudret
Paul Coudret
Journaliste économique indépendant à la retraite. Auteur d’ouvrages de vulgarisation économique et financière.
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Le numéro deux bancaire suisse ne s’attend ainsi pas à des ventes massives de biens immobiliers car les taux hypothécaires sont bas, ce qui exclut une augmentation des défaillances de paiement, et parce que l’aide d’urgence des Autorités fédérales «devrait réduire considérablement les pertes de revenus». Le seul fait de le signaler montre que c’est une sérieuse crainte. Cette assertion pourrait en effet bien être battue en brèche par la réalité.</p> <h3><strong>… et chute des revenus</strong></h3> <p>La seconde variable, celle des revenus, est déjà en train de gâcher les nuits de nos responsables, car elle annonce une récession avec son cortège de conséquences sur l’emploi, qui est déjà en chute libre. Il faut se rendre à l’évidence: Covid-19 aura été le <strong>mur</strong> dans lequel l’économie suisse est venue s’écraser à pleine vitesse. Depuis le 16 mars, à part les hôpitaux, les pharmacies et les magasins d’alimentation plus rien ou presque ne fonctionne. Du jour au lendemain, le pays a fait un arrêt sur image. D’où la hausse exceptionnellement rapide du chômage et du travail partiel. Ce qui amènera, tôt ou tard, mais sans doute très vite, une <strong>réduction drastique des revenus</strong> des ménages suisses.</p> <p>Malgré tous les programmes d’aide d’urgence qui ne seront pas suffisants pour compenser toutes les baisses de revenus, comme vient de le rappeler le Ministre de l’économie Guy Parmelin dans une interview à un hebdomadaire dominical. A la clé, il deviendra impossible, à tout le moins très difficile, pour ceux qui ont des dettes privées (hypothécaires ou autres) d’en assurer le service. Et, à voir la manière dont l’Etat refuse de voir arriver l’orage qui s’annonce entre propriétaires et locataires, il est quasi certain que le Conseil fédéral refusera de s’engager dans le marais suisse de l’endettement hypothécaire.</p> <p>On comprend dès lors pourquoi les milieux économiques et les partis de droite veulent à tout prix que la machine économique <strong>reparte</strong>. Il s’agit d’éviter que la crise, aujourd’hui sanitaire et déjà économique, ne devienne rapidement une crise financière par rapport à laquelle celle de 2008 fera figure de chansonnette. Parce que le risque de défaut des particuliers endettés entrainera rapidement les banques, assurances, caisses de pensions et autres institutions financières dans d’immenses difficultés. Et parce que la crise actuelle est <strong>globale</strong>, sans frontières, tous les pays importants étant pareillement touchés et pareillement <strong>impuissants</strong>.</p> <p>Certes, les mesures de réduction des horaires de travail et de chômage partiel vont freiner dans un premier temps le développement du chômage. Mais vouloir faire repartir la machine économique en ouvrant, dans un premier temps, les salons de coiffure, les cabinets médicaux, les physiothérapeutes, les magasins de bricolage et les jardineries ne va pas stimuler la consommation ni les échanges commerciaux.</p> <p>Or, la Suisse et les Suisses tirent leurs revenus de la <strong>solidité de la consommation</strong> et de leurs <strong>échanges</strong> avec les pays voisins. Certes, ceux-ci ne sont pas en meilleure posture et on a vu que la consommation est au plancher. Ce qui commence à apparaitre aux Etats-Unis donne une idée du maelström qui pourrait arriver ici. Il y a donc de fortes chances pour que la récession qui s’annonce devienne une dépression dont les ménages suisses lourdement endettés ne pourront plus tirer des revenus suffisants.</p> <h3><strong>Le risque de défaut</strong></h3> <p>Que se passerait-il alors si les ménages suisses ne pouvaient plus faire face à leurs obligations? Ceux qui ont adossé leurs emprunts à la solidité de leurs portefeuilles en actions en ont déjà senti les effets. En langage financier, on dit qu’ils ont subi des <strong>appels de marge</strong>. Ceci signifie que, quand la valeur des titres qui garantissent un prêt diminue au-delà d’un certain seuil, la banque créancière demande à l’emprunteur de lui verser le montant manquant. Quand? <em>Sans délai!</em> Sinon? Sinon, le portefeuille d’actions ou le bien gagé est mis en réalisation, c’est-à-dire en vente. C’est exactement le même phénomène qui risque de se passer si, faute de revenus suffisants, les particuliers au chômage (ou avec des revenus fortement réduits) ne peuvent plus payer les intérêts de leurs dettes hypothécaires ou autres (cartes de crédit, <em>leasing</em>, etc.). Ils seront mis en demeure par leurs institutions financières créancières, de régler leurs intérêts de retard, puis après un certain temps de rembourser leurs dettes. <em>Sans délai!</em> Dans le pire des cas, il y aura perte concrète du gage immobilier, qui se retrouvera au bilan de la banque créancière, et bien sûr perte du prélèvement fait auprès de la caisse de pensions.</p> <p>D’autres effets connexes de la baisse des revenus risquent d’arriver. Ainsi, des entreprises et des particuliers remettront au lendemain des <strong>investissements</strong> qu’ils avaient prévu de faire. On le voit déjà avec le marché automobile qui s’est effondré. Sur le marché immobilier, de nombreux biens resteront en vente mais leur valeur diminuera automatiquement, faute de demande. A l’inverse pour ceux qui veulent vendre un bien: sa valeur de marché diminuera faute de demande. Risque donc de s’ajouter une <strong>suroffre</strong> de biens immobiliers sur le marché qui accentuera encore la <strong>baisse des prix</strong>, de vente et de location.</p> <p>D’autres problèmes? Par exemple, celui des biens immobiliers en cours de construction où le risque (financement du chantier par les avances successives des acheteurs) devra être assumé par le particulier-acquéreur pendant l’arrêt du ou des chantiers : avec quels revenus? Ou encore, la question des objets dits «buy to let», c’est-à-dire des immeubles construits à fins <strong>spéculatives</strong> par des particuliers pour qui le graal de la location pourrait alors devenir un enfer. Car, comme l’estime Crédit suisse, il y aura sur le marché de la location 7000 à 8000 logements <strong>de plus</strong> cette année et le taux de vacance bondira à 2,9%. Avec un effet désastreux sur les prix. N’oublions bien sûr pas les conséquences des <strong>divorces</strong>, dont on nous promet une forte augmentation en conséquence du confinement, sur la propriété des logements. En bref, Covid-19 aura un <strong>effet glacial</strong> sur le comportement des consommateurs sur le marché immobilier, tant pour l’offre que pour la demande.</p> <p>Est-ce un avant-goût de <strong>l’apocalypse économique</strong>? On veut seulement montrer que les principaux acteurs économiques, les ménages en l’occurrence, peuvent «faire défaut», c’est-à-dire faire <strong>faillite</strong>. Ceci arrive d’ailleurs chaque jour «en temps normal», mais dans des proportions totalement maitrisables par les institutions financières. Covid-19 montre que, derrière la crise actuelle, il y en a une autre toute aussi grave. Puisque cela nous pend au bout du nez, cela explique pourquoi les banques ont très vite trouvé les moyens de prêter aux entreprises qui leur demandaient des crédits-relais.</p> <p>Certes, elles ont reçu un ordre de marche du Conseil fédéral. Mais il fallait surtout éviter aux entreprises qu’elles ne fassent défaut et créent <em>de facto</em> des chômeurs qui feraient à leur tour défaut tôt ou tard. D’où aussi la solution facile du recours aux horaires de travail partiels. Mais personne n’a manifestement pensé, ou voulu penser, à ceux qui peuvent aussi faire défaut et pour lesquels, hormis l’assurance perte de gain dans le meilleur des cas, il n’y a aucun crédit-relais: <strong>les ménages</strong>!</p> <h3><strong>Des pistes de solution</strong></h3> <p>Dans un délai de quelques mois, si la machine économique ne repart pas autrement et mieux que par les coiffeurs et quelques autres artisans, on saura mieux ce qui se passera. En attendant, que peut-on, <strong>que pourrait-on faire</strong>? D’abord, quelques mois, c’est une <strong>éternité</strong> pour permettre aux institutions financières, en partenariat avec les Autorités, de se secouer plus fortement qu’elles ne l’ont fait en mars, sur ordre de la Confédération, pour réfléchir aux portes de sorties qu’elles pourront ouvrir à leur clientèle des ménages. C’est <strong>vital</strong> pour elles, au sens primaire du mot car, la clientèle des banques en Suisse est essentiellement celle des ménages et des PME. Ensuite, arriver par exemple à maintenir des <strong>taux d’intérêt bas</strong> pourrait permettre à tous, entreprises et particuliers, de garder la tête hors de l’eau pour passer cette phase. Restera cependant la question du <strong>chômage</strong> à court et moyen terme qui peut, en créant une diminution des revenus, être un facteur de déclenchement des défauts.</p> <p>Il faudrait aussi bien sûr <strong>relancer</strong> l’activité pour relancer la consommation. Plus vite dit que fait malgré ce que prétendent certains thuriféraires politiques. D’une part en effet, cela dépend fortement de <strong>l’étranger</strong> – un franc sur deux est (était) gagné hors des frontières – où aucune économie n’est vraiment prête au redémarrage. D’autre part, bien des entreprises sont tout simplement <em>groggy</em>. Pour qu’elles investissent à nouveau et embauchent, donc distribuent des revenus, il faudrait réfléchir à des solutions leur donnant tout simplement <strong>de l’air</strong>.</p> <p>Par exemple, réfléchir à <strong>l’effacement</strong> de la dette du Covid-19 (prêts garantis et autres mesures), aide aux paiements des intérêts hypothécaires comme vient de le décider le canton de Fribourg pour les établissements hôteliers, lancement d’un <strong>emprunt Covid</strong> pour financer des investissements immédiats dans les infrastructures et ainsi employer une main d’œuvre qui sinon va tourner en rond, … En fait, même si certains assurent qu’il faut être prudent et penser à la charge qu’on pourrait laisser aux générations futures, on peut leur répondre que leur attitude face au financement de l’AVS a exactement été le contraire et que les générations futures seront peut-être satisfaites de voir les perspectives que ce courage leur aura ouvertes.</p> <p>En bref, pour passer la vague économique du Covid 19, ce qu’il faudrait à la Suisse, ce sont des responsables assez courageux pour lancer un <strong>nouveau Plan Marshall</strong>.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'covid-19-quand-une-crise-en-cache-une-autre', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 540, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2277, 'homepage_order' => (int) 2517, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 5195, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Covid-19 montre que, derrière la crise actuelle, il y en a une autre toute aussi grave. Puisque cela nous pend au bout du nez, cela explique pourquoi les banques ont très vite trouvé les moyens de prêter aux entreprises qui leur demandaient des crédits-relais.</p> <p>Certes, elles ont reçu un ordre de marche du Conseil fédéral. Mais il fallait surtout éviter aux entreprises qu’elles ne fassent défaut et créent <em>de facto</em> des chômeurs qui feraient à leur tour défaut tôt ou tard. D’où aussi la solution facile du recours aux horaires de travail partiels. 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Analyse / Covid-19: Quand une crise en cache une autre
Nous ne sommes pas sortis de la zone dangereuse!» Lors de la conférence de presse du 17 avril 2020, Daniel Koch, le Monsieur Covid-19 du Conseil
Paul Coudret
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Dans une étude publiée dans son rapport trimestriel de décembre 2017 et sobrement intitulée «Dette des ménages: évolution récente et enjeux», la chercheuse Anna Zabai constate que «… l’Australie et la Suisse affichent un ratio d’endettement de plus de 120%» par rapport au PIB. Ces deux pays étaient donc en tête du classement mondial de l’endettement hypothécaire en 2017. Ils le sont toujours aujourd’hui, mais un peu plus et quand on y ajoute l’endettement non hypothécaire, la Suisse approche voire dépasse la barre de 150% du PIB</p> <h3>Une dette privée statistiquement opaque </h3> <p>La dette des ménages ne comprend pas seulement l’endettement hypothécaire. Or, la même chercheuse remarque que les prêts hypothécaires constituent selon les pays entre 62% et 97% de la dette totale. 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En clair, sachant que le revenu mensuel moyen est d’environ 6000 francs, chaque Helvète serait donc endetté d’environ 12 000 francs.</p> <p>Est-ce grave Docteur? Philosophiquement, non. Une dette est en effet une promesse, «un lien entre le débiteur et le créancier», comme le rappelle l’Association romande et tessinoise des institutions d’action sociale (ARTIAS) dans un dossier de novembre 2018 sur la pauvreté et les dettes en Suisse. Elle serait donc un problème strictement individuel, ce que le système juridique et moral suisse cautionne entièrement. Hormis des batailles parlementaires homériques sur la protection des consommateurs en matière de petit crédit, rien, strictement rien, n’est fait pour sensibiliser l’Helvète moyen à ne pas s’endetter.</p> <h3>Une dette agréable à porter</h3> <p>Dans le domaine hypothécaire en particulier, tout est plutôt fait pour l’y aider et le faible niveau actuel des taux d’intérêt n’est pas la seule incitation. 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Actuel / La dette hypothécaire, une épée de Damoclès macro-économique
Près de 121 000 francs par habitant en 2019: la dette hypothécaire suisse est, avec celle de l’Australie, une des deux plus élevées du monde. Elle
Paul Coudret
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