Média indocile – nouvelle formule
Michael Wyler
Michael Wyler
Heureux retraité, Michael Wyler est un «ex». Ex avocat, ex directeur de feu le Groupe Swissair en Chine et ex dircom. Une constance: il reste le père de Jonathan et Julie, dont il est fier, tout autant qu'il l'est de son épouse Cécile, hypnothérapeute, enseignante en hypnose et PNL, auteur et conférencière.
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Actuel / La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf… ou sur les traces de Tintin en Océanie
Keystone-ATS, 9 août 2023: «La Suisse et Niue vont établir des relations diplomatiques. Ignazio Cassis et son homologue Mona Ainu’u ont signé mercredi une déclaration d’intention en ce sens, dit le DFAE à l’issue d’une tournée en Asie-Pacifique, zone convoitée où Berne tente de placer ses pions.»
Michael Wyler
B Article réservé aux abonnés
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Opinion / Des chiffres et des lettres après 113 jours de guerre en Ukraine
Les dindons de la face: l’expression date du XVIIIème siècle. Des dindons faisaient alors les frais d’un divertissement très en vogue. Le spectacle consistait à placer les volailles sur une plaque métallique que l’on chauffait petit à petit, les forçant, pour ne pas se brûler les pattes, à sauter et à «danser» au rythme d’une musique de plus en plus endiablée. Aujourd’hui, les dindons de la triste farce que nous jouent la Russie, l’Ukraine, les Etats-Unis et l’Union européenne, c’est nous!
Michael Wyler
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Quant aux besoins de l’agriculture, ils sont en quasi totalité couverts par le recyclage des eaux usées.</p> <h3><strong>Le recyclage des eaux usées</strong></h3> <p>Dans les pays dits développés, l’eau qui sert à se laver, à faire marcher les machines à laver ou à vider les toilettes transite par des stations d’épuration et finit en majeure partie dans les cours d’eau ou la mer. Dans les pays peu développés, elle s’écoule directement dans les cours d’eau ou la mer, sans passer par la case «épuration» et contamine ainsi l’eau potable ou de mer. 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Conséquence: la part de l’eau consommée dans l’agriculture par rapport au total de la consommation est bien moindre qu’ailleurs..</p> <p>Netafim, la société fondée par Simcha Blass en 1965 est toujours leader mondial en matière de micro irrigation. Présente dans une centaine de pays, elle occupe quelque 4500 salariés et détient un part de 34% du marché mondial.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997453_eau4.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="683" height="385" /><br />Nouvelles cultures de jojoba dans le Néguev, un désert qui recouvre 60% de la surface d’Israël.</h4> <p>Un de ses produits phares, NetBeat, permet de surveiller, d’analyser et d’automatiser l’irrigation sans besoin de présence physique de l’agriculteur (<em>lien vers Netafim en français en bas de page</em>).</p> <h3><strong>Consommation responsable</strong></h3> <p>Ce sera la partie la plus courte des solutions car elle dépend du simple bon sens. C’est dire que c’est compliqué pour bien des gens…</p> <p>Première exigence: ne pas croire qu’un petit effort individuel ne vaut pas la peine sous prétexte que ce n’est qu’une goutte d’eau (économisée) dans un océan (de consommation).</p> <p>Ensuite, quelques exemples: remplissez et fermez deux bouteilles d’eau et mettez-les dans la chasse d’eau: une économie de 3 litres à chaque fois! Evitez les lessives et vaisselles lorsque les machines ne sont pas pleines; laissez pousser l’herbe plutôt que de tondre chaque semaine, ce qui réduira les besoins d’arrosage. Vous adorez votre voiture que vous bichonnez avec amour? Seau et éponge demandent une quinzaine de litres contre 200-250 dans une station de lavage, etc.</p> <h3><strong>Watergen: une révolution?</strong></h3> <p>Fondée en 2009 par un ancien colonel, Arye Kohavi, et quelques amis ingénieurs, Watergen avait à l’origine pour but de fournir de l’eau aux hôpitaux de campagne et aux soldats, où qu’ils se trouvent. 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Comme l’expliquait récemment à l'Agence France Pesse Fathi Sheikh Khalil, ingénieur électrique et cadre de l'ONG palestinienne Damour qui gère ces appareils, «celui qui est installé à la mairie de Khan Younès produit 5000 litres d'eau potable lorsque le taux d'humidité dans l'air est supérieur à 65% et 6000 litres si le taux dépasse 90%».</p> <p>Dire que les les autorités de Gaza sont plus intelligentes que leurs homologues français semble évident si l’on en croit <em>Nice-Matin,</em> qui raconte que l’année dernière, le prince Albert de Monaco souhaitait offrir une de ces machines à la France car suite à d’importantes intempéries, plusieurs communes des Alpes-Maritimes manquaient d’eau. Or l’offre a été déclinée, la machine n’étant pas homologuée…</p> <p>Parmi les «pays» dans lesquels Watergen exporte ses machines: la Nation Navajo, victime de grosses sécheresse cette année.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997697_eau6.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="647" height="485" /><br />Raina Dre, une Navajo de Hard Rock, Arizona, porte un bidon qu’elle a rempli d’eau recueillie dans l’air par Watergen, le 6 juillet 2021, Cet appareil peut produire 200 litres d’eau par jour. © Navajo Times</h4> <p>Autres avantages des appareils Watergen: efficaces entre 15 et 40 degrés centigrades et sous humidité relative de 25 % et plus, ils permettent d’éliminer les chaînes d’approvisionnement à forte émissions de carbone et les déchets plastiques. De plus, la production d’un litre d’eau potable ne consomme que 0,3 kwh d’électricité (donc environ 6 centimes au tarif de l’électricité en Suisse).</p> <p>Le plus récent des appareils actuellement commercialisés est le Watergen Mobile Box. Il pèse 15 kg, se transporte facilement, fonctionne sur 12 et 220 volts et produit jusqu’à 20 litres d’eau potable par jour.</p> <h3><strong>Paramètres dont il faut cependant tenir compte</strong></h3> <p>Ils concernent essentiellement le dessalement de l’eau de mer: des carences en minéraux ont été observées, le système de dessalement, basé sur l’osmose inverse, enlevant la quasi-totalité des minéraux présents dans l’eau de mer. En Israël, on ajoute donc du calcium et parfois du magnésium à l’eau dessalée.</p> <p>Le dessalement est relativement friand en énergie (essentiellement fossile pour le moment). Mais les besoins énergétiques ont été réduits de 2/3 au cours des années écoulées et la méthode d’osmose inverse n’a besoin que du quart des besoins énergétiques d’autres techniques de dessalement.</p> <p>Dessaler l’eau de mer = rejeter du sel dans la mer. Dans le monde, on produit chaque jour 95 millions de mètres cubes d’eau douce, rejetant plus de 100 millions de m3 d’eau plus fortement salée dont l'impact sur les zones de rejet inquiète les experts scientifiques.</p> <p>Très dépendants de ce mode d’approvisionnement, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Qatar dessalent essentiellement par la méthode du chauffage, procédé qui produit quatre fois plus de saumure que les technologies plus avancées, comme la filtration par membrane, utilisée notamment en Israël.</p> <p>En tout état de cause, la salinisation accrue des eaux – souvent proches du littoral – est un problème qu’il convient de ne pas minimiser.</p> <h3><strong>Conclusion</strong></h3> <p>Il existe donc des solutions et il ne fait aucun doute que l’évolution technologique va en trouver de nouvelles et rendre les existantes plus efficaces et moins coûteuses en énergie au cours des années à venir.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997778_eau7.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="576" height="331" /></p> <p>Reste un grand mystère: comment se fait-il que tant d’Etats, conscients du problème du stress hydrique et dont les habitants, les agriculteurs et les industries souffrent régulièrement du manque d’eau, soient pareillement passifs?</p> <p>J’ai un petit avis là-dessus: on dit que la différence entre un politicien et un homme d’Etat (femmes incluses…) est que le premier pense à sa réélection alors que le second pense aux générations à venir.</p> <p>Et, comme le disait Coluche: «la moitié des hommes politiques sont des bons à rien et l’autre moitié est prête à tout».</p> <h4>Pour en savoir plus</h4> <p><a href="https://www.lenntech.fr/bibliotheque/osmose-inverse/osmose-inverse-definition.htm">https://www.lenntech.fr/bibliotheque/osmose-inverse/osmose-inverse-definition.htm</a></p> <p><a href="https://documents1.worldbank.org/curated/en/657531504204943236/pdf/Water-management-in-Israel-key-innovations-and-lessons-learned-for-water-scarce-countries.pdf">https://documents1.worldbank.org/curated/en/657531504204943236/pdf/Water-management-in-Israel-key-innovations-and-lessons-learned-for-water-scarce-countries.pdf</a></p> <p><a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/29/en-israel-70-de-l-eau-consommee-vient-de-la-mer_4702964_3244.html">https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/29/en-israel-70-de-l-eau-consommee-vient-de-la-mer_4702964_3244.html</a></p> <p><a href="https://www.fluencecorp.com/israel-leads-world-in-water-recycling/">https://www.fluencecorp.com/israel-leads-world-in-water-recycling/</a></p> <p><a href="https://wold.mekorot.co.il/Heb/newsite/InformationCenter/Documents/Wastewater%20Treatment%20and%20Effluent%20Reuse%20-french.compressed.pdf">https://wold.mekorot.co.il/Heb/newsite/InformationCenter/Documents/Wastewater%20Treatment%20and%20Effluent%20Reuse%20-french.compressed.pdf</a></p> <p><a href="https://www.epa.gov/watersense/statistics-and-facts">https://www.epa.gov/watersense/statistics-and-facts</a></p> <p><a href="https://www.watergen.com/home-office/">https://www.watergen.com/home-office/</a></p> <p><a href="https://navajotimes.com/reznews/ntua-asks-water-customers-to-conserve-water/">https://navajotimes.com/reznews/ntua-asks-water-customers-to-conserve-water/</a></p> <p><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Water_supply_and_sanitation_in_Israel">https://en.wikipedia.org/wiki/Water_supply_and_sanitation_in_Israel</a></p> <p><a href="https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/dessalement-de-l-eau-l-onu-s-inquiete-des-risques-pour-l-environnement-803570.html">https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/dessalement-de-l-eau-l-onu-s-inquiete-des-risques-pour-l-environnement-803570.html</a></p> <p><a href="https://www.israelagri.com/">https://www.israelagri.com/</a></p> <p><a href="https://www.israel21c.org/8-israeli-inventions-for-greener-farming/">https://www.israel21c.org/8-israeli-inventions-for-greener-farming/</a></p> <p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=taMWUjda3fA">https://www.youtube.com/watch?v=taMWUjda3fA</a></p> <p><a href="https://www.mekorot-int.com/about-us/">https://www.mekorot-int.com/about-us/</a></p> <p><a href="https://www.netafim.fr/">https://www.netafim.fr/</a></p> <p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=tYD7Ubwv0Ck">https://www.youtube.com/watch?v=tYD7Ubwv0Ck</a></p>', 'content_edition' => 'Depuis bien des années le monde scientifique tire la sonnette d’alarme face à la pénurie d’eau annoncée. 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Cela nous a forcés à être créatifs et grâce à cela notre pays est devenu expert en matière d’eau et une pépinière constante d’innovation dans le domaine du stress hydrique.»</p> <p>Les solutions? Il y en a cinq principales: le dessalement de l’eau de mer, le recyclage des eaux usées, les techniques d’irrigation minimisant les besoins en eau, amener la population à une consommation «responsable» de l’eau et Watergen.</p> <p>Mon propos n’étant pas de vous noyer (ha!) dans les détails techniques quant aux méthodes utilisées, je me contenterai d’évoquer ce qu’elles sont et les résultats qu’elles entraînent. Celles et ceux qui souhaitent compléter leur information trouveront des liens utiles en fin d’article.</p> <h3><strong>Le dessalement de l’eau de mer</strong></h3> <p>C’est au début des années 1960 que David ben Gurion, père fondateur de l’Etat d’Israël, évoquait son rêve d’irriguer le désert du Néguev (60 % de la superficie d’Israël) avec de l’eau de mer purifiée. Il confia la tâche de le réaliser à Alexander Zarchin, un ingénieur d’origine soviétique, qui créa alors un centre de recherches spécialisé dans le dessalement de l’eau de mer et déposa son premier brevet en 1964.</p> <p>L’année suivante vit la mise en service de la première usine de dessalement de l’eau à Eilat, au bord de la mer Rouge, et la construction d’un réseau de pipelines souterrains destinés au transport de l’eau.</p> <p>La gestion des ressources en eau étant centralisée, Israël dispose aujourd’hui de 31 usines de dessalement produisant plus d’un million de m3 d’eau potable par jour (soit 1 milliard de litres ou l’équivalent de quelque 300 piscines olympiques). A elle seule, l’usine de Sorek, la plus grande au monde en produit 634 000 m3 par jour.</p> <p>La méthode utilisée − l’osmose inverse − est la plus écologique et la plus efficace: l’eau sous pression est envoyée à travers une membrane semi-perméable qui retient toutes les particules de plus de 0,00001 microns, donc même les sels dissous.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997274_eau1.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="534" height="360" /></p> <p>Ainsi, Israël, pays de 9 millions d’habitants, assure 70% de ses besoins en eau potable par le dessalement d’eau de mer, le solde provenant notamment du lac de Tibériade et de la pluie. Quant aux besoins de l’agriculture, ils sont en quasi totalité couverts par le recyclage des eaux usées.</p> <h3><strong>Le recyclage des eaux usées</strong></h3> <p>Dans les pays dits développés, l’eau qui sert à se laver, à faire marcher les machines à laver ou à vider les toilettes transite par des stations d’épuration et finit en majeure partie dans les cours d’eau ou la mer. Dans les pays peu développés, elle s’écoule directement dans les cours d’eau ou la mer, sans passer par la case «épuration» et contamine ainsi l’eau potable ou de mer. Un énorme gâchis!</p> <p>Avec comme credo «chaque goutte compte», l’Etat d’Israël a systématisé le recyclage des eaux usées dans les années 1990.</p> <p>Une usine comme celle de Shafdan collecte quotidiennement 370 000 m3 d’eaux usées, auprès de 2,5 millions d’habitants, et grâce à des technologies de pointe, l’eau qui en ressort a quasiment les mêmes caractéristiques que l’eau potable, même si elle sert exclusivement à l’agriculture et à l’industrie.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997333_eau3.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="644" height="331" /><br />Vue aérienne des installations de Shafdan. © Techtime news</h4> <p>En 2021, Israël recycle et réutilise 91% des eaux usées, soit 520 millions de m3 par an, trois fois plus que dans n’importe quel autre pays, et les technologies qui y ont été développées sont exportées dans une trentaine de pays.</p> <p>Paradoxe: alors que ces technologies pourraient être exploitées dans un bien plus grand nombre de pays, les habitants de nombre d’entre eux – dont la France – sont encore très réticents à consommer des fruits et légumes poussant sous eaux recyclées. Ce qui d’ailleurs ne les empêche pas de consommer ces produits importés, notamment d’Espagne où 40% de la production agricole de la région de Murcie est irriguée par des eaux traitées….</p> <p>Quant aux pays musulmans (une bonne quarantaine dans le monde), c’est une autre forme de réticence qui empêche la majorité d’entre eux de commercer avec Israël…</p> <h3><strong>Les techniques d’irrigation</strong></h3> <p>Les premières techniques de micro-irrigation, un moyen de fortement réduire la consommation d’eau pour les cultures, date de 1965, lorsque Simcha Blass, ingénieur dans un kibboutz (ferme collective) développe un système qui, au lieu d’arroser les champs à gogo, va amener l’eau en continu, mais au goutte-à-goutte et directement à la racine des plantes, grâce à un réseau de fins tuyaux percés.</p> <p>L’évaporation est donc fortement réduite et la productivité fortement augmentée, plus de 90 % de l’eau allant directement à la plante contre une moyenne de 50 % avec l’arrosage classique. Conséquence: la part de l’eau consommée dans l’agriculture par rapport au total de la consommation est bien moindre qu’ailleurs..</p> <p>Netafim, la société fondée par Simcha Blass en 1965 est toujours leader mondial en matière de micro irrigation. Présente dans une centaine de pays, elle occupe quelque 4500 salariés et détient un part de 34% du marché mondial.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997453_eau4.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="683" height="385" /><br />Nouvelles cultures de jojoba dans le Néguev, un désert qui recouvre 60% de la surface d’Israël.</h4> <p>Un de ses produits phares, NetBeat, permet de surveiller, d’analyser et d’automatiser l’irrigation sans besoin de présence physique de l’agriculteur (<em>lien vers Netafim en français en bas de page</em>).</p> <h3><strong>Consommation responsable</strong></h3> <p>Ce sera la partie la plus courte des solutions car elle dépend du simple bon sens. C’est dire que c’est compliqué pour bien des gens…</p> <p>Première exigence: ne pas croire qu’un petit effort individuel ne vaut pas la peine sous prétexte que ce n’est qu’une goutte d’eau (économisée) dans un océan (de consommation).</p> <p>Ensuite, quelques exemples: remplissez et fermez deux bouteilles d’eau et mettez-les dans la chasse d’eau: une économie de 3 litres à chaque fois! Evitez les lessives et vaisselles lorsque les machines ne sont pas pleines; laissez pousser l’herbe plutôt que de tondre chaque semaine, ce qui réduira les besoins d’arrosage. Vous adorez votre voiture que vous bichonnez avec amour? Seau et éponge demandent une quinzaine de litres contre 200-250 dans une station de lavage, etc.</p> <h3><strong>Watergen: une révolution?</strong></h3> <p>Fondée en 2009 par un ancien colonel, Arye Kohavi, et quelques amis ingénieurs, Watergen avait à l’origine pour but de fournir de l’eau aux hôpitaux de campagne et aux soldats, où qu’ils se trouvent. Rachetée en 2016, la société s’est réorientée et a développé des technologies pour palier au manque d’eau potable suite à des catastrophes naturelles ou dans des lieux où le manque d’eau potable est flagrant.</p> <p>Comment? Elémentaire, mon cher Watson! Tout simplement en générant de l’eau potable à partie de… l’air!</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997598_eau5.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="674" height="477" /><br />© Centre d’information sur l’eau</h4> <p>Rappel: notre planète contient un volume d’eau total qui est demeuré quasiment la même depuis l’apparition de l’eau sur Terre. Salée à 97% et douce à 3%, ces eaux forment l’hydrosphère, c’est-à-dire l’ensemble des réserves d’eau de la Terre.</p> <p>Selon la revue <em>Planetoscope</em>, 15 943 683 409 de litres d’eau (donc, en gros 16 milliards de litres, on ne va pas chipoter pour si peu) s'évaporent chaque seconde des océans sous l’effet du soleil. Cette vapeur d'eau océanique va engendrer des nuages dont les gouttes d’eau douce se déverseront sur notre planète sous différentes formes (pluie, neige, grêle, rosée).</p> <p>Bien qu’on ne puisse pas la mesurer directement, on estime qu’à tout moment l’atmosphère terrestre contient plus d’un milliard de tonnes d’eau douce. Le génie d’Arye Kohavi a été de développer une technologie et des machines qui captent et filtrent cette vapeur d’eau pour produire de l’eau, potable selon les normes de l’OMS, même dans des zones urbaines et polluées, grâce à de puissants filtres.</p> <p>La plus grande des machines actuelles de Watergen produit 6000 litres d’eau par jour et nombre d’entre elles sont déjà utilisées en Inde, au Vietnam, au Brésil, au Mexique, aux Etats-Unis ainsi que dans des villages ruraux tests d’Afrique centrale.</p> <p>Watergen a offert trois de ces machines – qui coûtent 55 000 francs chacune – aux autorités de Gaza. Comme l’expliquait récemment à l'Agence France Pesse Fathi Sheikh Khalil, ingénieur électrique et cadre de l'ONG palestinienne Damour qui gère ces appareils, «celui qui est installé à la mairie de Khan Younès produit 5000 litres d'eau potable lorsque le taux d'humidité dans l'air est supérieur à 65% et 6000 litres si le taux dépasse 90%».</p> <p>Dire que les les autorités de Gaza sont plus intelligentes que leurs homologues français semble évident si l’on en croit <em>Nice-Matin,</em> qui raconte que l’année dernière, le prince Albert de Monaco souhaitait offrir une de ces machines à la France car suite à d’importantes intempéries, plusieurs communes des Alpes-Maritimes manquaient d’eau. Or l’offre a été déclinée, la machine n’étant pas homologuée…</p> <p>Parmi les «pays» dans lesquels Watergen exporte ses machines: la Nation Navajo, victime de grosses sécheresse cette année.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997697_eau6.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="647" height="485" /><br />Raina Dre, une Navajo de Hard Rock, Arizona, porte un bidon qu’elle a rempli d’eau recueillie dans l’air par Watergen, le 6 juillet 2021, Cet appareil peut produire 200 litres d’eau par jour. © Navajo Times</h4> <p>Autres avantages des appareils Watergen: efficaces entre 15 et 40 degrés centigrades et sous humidité relative de 25 % et plus, ils permettent d’éliminer les chaînes d’approvisionnement à forte émissions de carbone et les déchets plastiques. De plus, la production d’un litre d’eau potable ne consomme que 0,3 kwh d’électricité (donc environ 6 centimes au tarif de l’électricité en Suisse).</p> <p>Le plus récent des appareils actuellement commercialisés est le Watergen Mobile Box. Il pèse 15 kg, se transporte facilement, fonctionne sur 12 et 220 volts et produit jusqu’à 20 litres d’eau potable par jour.</p> <h3><strong>Paramètres dont il faut cependant tenir compte</strong></h3> <p>Ils concernent essentiellement le dessalement de l’eau de mer: des carences en minéraux ont été observées, le système de dessalement, basé sur l’osmose inverse, enlevant la quasi-totalité des minéraux présents dans l’eau de mer. En Israël, on ajoute donc du calcium et parfois du magnésium à l’eau dessalée.</p> <p>Le dessalement est relativement friand en énergie (essentiellement fossile pour le moment). Mais les besoins énergétiques ont été réduits de 2/3 au cours des années écoulées et la méthode d’osmose inverse n’a besoin que du quart des besoins énergétiques d’autres techniques de dessalement.</p> <p>Dessaler l’eau de mer = rejeter du sel dans la mer. Dans le monde, on produit chaque jour 95 millions de mètres cubes d’eau douce, rejetant plus de 100 millions de m3 d’eau plus fortement salée dont l'impact sur les zones de rejet inquiète les experts scientifiques.</p> <p>Très dépendants de ce mode d’approvisionnement, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Qatar dessalent essentiellement par la méthode du chauffage, procédé qui produit quatre fois plus de saumure que les technologies plus avancées, comme la filtration par membrane, utilisée notamment en Israël.</p> <p>En tout état de cause, la salinisation accrue des eaux – souvent proches du littoral – est un problème qu’il convient de ne pas minimiser.</p> <h3><strong>Conclusion</strong></h3> <p>Il existe donc des solutions et il ne fait aucun doute que l’évolution technologique va en trouver de nouvelles et rendre les existantes plus efficaces et moins coûteuses en énergie au cours des années à venir.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997778_eau7.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="576" height="331" /></p> <p>Reste un grand mystère: comment se fait-il que tant d’Etats, conscients du problème du stress hydrique et dont les habitants, les agriculteurs et les industries souffrent régulièrement du manque d’eau, soient pareillement passifs?</p> <p>J’ai un petit avis là-dessus: on dit que la différence entre un politicien et un homme d’Etat (femmes incluses…) est que le premier pense à sa réélection alors que le second pense aux générations à venir.</p> <p>Et, comme le disait Coluche: «la moitié des hommes politiques sont des bons à rien et l’autre moitié est prête à tout».</p> <h4>Pour en savoir plus</h4> <p><a href="https://www.lenntech.fr/bibliotheque/osmose-inverse/osmose-inverse-definition.htm">https://www.lenntech.fr/bibliotheque/osmose-inverse/osmose-inverse-definition.htm</a></p> <p><a href="https://documents1.worldbank.org/curated/en/657531504204943236/pdf/Water-management-in-Israel-key-innovations-and-lessons-learned-for-water-scarce-countries.pdf">https://documents1.worldbank.org/curated/en/657531504204943236/pdf/Water-management-in-Israel-key-innovations-and-lessons-learned-for-water-scarce-countries.pdf</a></p> <p><a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/29/en-israel-70-de-l-eau-consommee-vient-de-la-mer_4702964_3244.html">https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/29/en-israel-70-de-l-eau-consommee-vient-de-la-mer_4702964_3244.html</a></p> <p><a href="https://www.fluencecorp.com/israel-leads-world-in-water-recycling/">https://www.fluencecorp.com/israel-leads-world-in-water-recycling/</a></p> <p><a href="https://wold.mekorot.co.il/Heb/newsite/InformationCenter/Documents/Wastewater%20Treatment%20and%20Effluent%20Reuse%20-french.compressed.pdf">https://wold.mekorot.co.il/Heb/newsite/InformationCenter/Documents/Wastewater%20Treatment%20and%20Effluent%20Reuse%20-french.compressed.pdf</a></p> <p><a href="https://www.epa.gov/watersense/statistics-and-facts">https://www.epa.gov/watersense/statistics-and-facts</a></p> <p><a href="https://www.watergen.com/home-office/">https://www.watergen.com/home-office/</a></p> <p><a href="https://navajotimes.com/reznews/ntua-asks-water-customers-to-conserve-water/">https://navajotimes.com/reznews/ntua-asks-water-customers-to-conserve-water/</a></p> <p><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Water_supply_and_sanitation_in_Israel">https://en.wikipedia.org/wiki/Water_supply_and_sanitation_in_Israel</a></p> <p><a href="https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/dessalement-de-l-eau-l-onu-s-inquiete-des-risques-pour-l-environnement-803570.html">https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/dessalement-de-l-eau-l-onu-s-inquiete-des-risques-pour-l-environnement-803570.html</a></p> <p><a href="https://www.israelagri.com/">https://www.israelagri.com/</a></p> <p><a href="https://www.israel21c.org/8-israeli-inventions-for-greener-farming/">https://www.israel21c.org/8-israeli-inventions-for-greener-farming/</a></p> <p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=taMWUjda3fA">https://www.youtube.com/watch?v=taMWUjda3fA</a></p> <p><a href="https://www.mekorot-int.com/about-us/">https://www.mekorot-int.com/about-us/</a></p> <p><a href="https://www.netafim.fr/">https://www.netafim.fr/</a></p> <p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=tYD7Ubwv0Ck">https://www.youtube.com/watch?v=tYD7Ubwv0Ck</a></p>', 'content_edition' => 'Depuis bien des années le monde scientifique tire la sonnette d’alarme face à la pénurie d’eau annoncée. 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Actuel / Pénurie d’eau? C’est (pas) la mer à boire!
Des guerres de l’eau font rage. Egypte, Ethiopie et Soudan se battent pour les eaux du Nil. Mexique et Etats-Unis au sujet du Rio Grande et de la rivière Colorado. La Syrie, la Turquie et l’Irak s’écharpent autour du Tigre et de l’Euphrate. Et si quelques pays, tels l’Arabie Saoudite et les Emirats, ont déjà pris des mesures sérieuses, ce n’est pas le cas pour la plupart des autres. Cata garantie dans les 4-5 ans à venir! Second et dernier volet de notre dossier consacré à l'eau.
Michael Wyler
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Un record, certes, mais cela fait maintenant de nombreuses années qu’à de rares exceptions près, le monde scientifique pousse des cris d’alarme: l’activité humaine réchauffe notre planète et provoque d’importants dérèglements climatiques.</p> <p>Sur Terre, près de la moitié des habitants ne disposent pas d’un accès suffisant à de l’eau potable et, selon l’OMS, un quart de la population n’a principalement accès qu’à de l’eau contaminée, notamment par des matières fécales, ce qui provoque quelque 500'000 décès chaque année, dus au choléra et à la fièvre typhoïde. </p> <p>C’est que 97% de l’eau qui recouvre la terre est salée. Pire: les 3% d’eau douce se retrouvent essentiellement sous forme de glace et, nous le savons bien, l’eau disponible n’est de loin pas répartie de manière égale.</p> <p>Or, les besoins en eau ne cessent de grandir. Croissance de la population mondiale, notamment en Afrique et donc besoins accrus d’eau pour l’hygiène quotidienne, la cuisine, la douche, les toilettes, pour la production de biens et surtout pour les industries et l’agriculture.</p> <p><a href="https://www.mckinsey.com/Client_Service/Sustainability/Latest_thinking/~/media/FA14A055592D41AC9D1B8EB3A23D0CE3.ashx" target="_blank" rel="noopener">Un rapport du consultant McKinsey</a> prévoit une hausse des besoins mondiaux de 4'500 milliards de m<sup>3</sup> à 6'900 milliards de m<sup>3</sup> d'ici 2030. Or, à ce moment-là, la demande excédera de 40% les ressources disponibles…</p> <p>La sécheresse n’est toutefois qu’une face de la médaille du dérèglement climatique. A la mi-juillet de cette année, la Suisse, les pays du Bénélux et l’Allemagne, pour ne citer qu’eux, ont eu à souffrir de violents orages de grêle et de pluies torrentielles, provoquant de nombreux décès et des dégâts se chiffrant en milliards.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630433943_capturedcran2021083120.14.10.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Mousson à Dhaka (Bangladesh). © DR</em></h4> <p>Quant aux pays qui connaissent le régime des moussons, tels que l’Inde, le Bangladesh, le Pakistan et quasiment toute l’Asie du Sud-Est, le constat est également clair: les phénomènes météorologiques extrêmes se sont intensifiés ces dernières années et vont encore gagner en violence.</p> <p>Dans la plupart des pays occidentaux, nous nous sommes habitués à pouvoir nous éclairer avec un simple clic sur un interrupteur et à voir l’eau couler dès que l’on ouvre un robinet. Conséquence: la consommation quotidienne en eau est de l’ordre de 600 litres par habitant aux Etats-Unis, entre 300 et 350 litres en Europe et…de 10 à 20 litres en Afrique subsaharienne.</p> <p>Mais nous rendons-nous encore compte de ce que nous consommons, souvent inutilement? Tirer la chasse d’eau entière après un petit pipi? Hop, c’est facilement 9 litres qui partent. Un bain? 160 litres. Et les 1,5 millions de bovins en Suisse, boivent quotidiennement 120 millions de litres d’eau!</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630434293_capturedcran2021083120.14.20.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Répartition de la consommation d'eau en Suisse.</em></h4> <p>Si la consommation d’eau en Suisse reste dans la moyenne, notre empreinte hydrique, c’est à dire le volume d’eau utilisé pour la production de biens et services que nous consommons, importations incluses est de l’ordre de 4'200 litres par jour et par personne, ce qui est considérable.</p> <p>Ainsi, la fabrication d’un jean demande près de 10'000 litres d’eau dont un tiers pour produire le coton et le reste pour produire le tissu, le laver, le colorer, décolorer, etc. Une voiture? La construire consomme facilement 400'000 litres d’eau et, selon les calculs du WWF, une tasse de café «coûte» 140 litres d’eau si l’on tient compte de toute la chaîne de production. Quant au hamburger de 125 grammes que vous venez de manger, il aura «coûté» plusieurs milliers de litres d’eau (les estimations vont de 1'500 à 35'000 litres selon qu’elles proviennent d’un lobby type «Pro Viande» ou d’organisations écologiques), ces dernières tenant compte de l’irrigation des céréales que consomme la bête (7 kg pour produire 1 kg de viande), de sa grande soif (entre 60 et 90 litres d’eau par jour) et de l’eau consommée lors de la transformation et du transport.</p> <p>En clair, la Suisse ne couvre que 20% des besoins en eau nécessaires pour la fabrication des biens et produits que consomment ses habitants. Les 80% restant sont consommés dans les pays producteurs et affectent donc les ressources en eau locale de pays étrangers. Et comme nous importons beaucoup de biens provenant des pays en développement, nous contribuons à priver les habitants de ces pays de l’eau dont ils ont besoin.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630434442_capturedcran2021083120.14.31.png" class="img-responsive img-fluid center " width="542" height="351" /></p> <h3>Le paradoxe</h3> <p>D'un côté, le réchauffement climatique entraîne des pluies de plus en plus abondantes. De l'autre, on observe des lacs et des rivières à sec et donc des ressources en eau qui s'amenuisent.</p> <p>Comme l’explique la journaliste spécialisée Céline Delurzache, «les modèles climatiques mettent en évidence une augmentation des précipitations dans un climat qui se réchauffe. L'atmosphère peut ainsi transporter 7% d'humidité en plus par degré supplémentaire. Cette humidité va ensuite se déverser brutalement lorsque la pluie se forme. Logiquement, cette eau additionnelle devrait venir alimenter les cours d'eau. Or, ce n'est pas le cas: le débit des précipitations ne se retrouve dans celui des cours d'eau que dans 36% des cas». En clair: pour 100 gouttes de pluie qui tombent, seules 36 vont directement alimenter les rivières, les lacs et nappes phréatiques.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630434517_capturedcran2021083120.14.45.png" class="img-responsive img-fluid center " width="385" height="256" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>«Que d’eau, que d’eau!» (Président Mac-Mahon lors des inondations catastrophiques de 1875)</em></h4> <p>Selon une étude du Global Water Institute de l’Université de New South Wales de Sydney, le coupable est le sol de plus en plus sec. L'évaporation accrue ne se produit pas qu'au niveau des océans: les terres, elles aussi, voient leur précieuse eau s'échapper dans l'atmosphère. En conséquence, lors d'un orage, «l'excès de pluie est directement absorbé par le sol au lieu de d'écouler vers les rivières».</p> <h3>Les conséquences</h3> <p>Les eaux souterraines sont, depuis toujours, une source vitale dans la plupart des pays. Mais, à force d’en pomper toujours plus, (notamment pour satisfaire les besoins de l’agriculture) et sans tenir suffisamment compte des besoins de réapprovisionnement, on en est arrivé à un énorme déficit en eau un peu partout dans le monde. Y compris en Suisse…</p> <p>Ainsi, en mai 2011, l’Office fédéral de l’agriculture a publié un communiqué intitulé «L’agriculture manque d’eau», précisant: «Les années de sécheresse pourraient se généraliser. Les besoins de l‘agriculture en irrigation augmentent, mais l’eau est disponible en quantité limitée». </p> <p>Quant à l'Office fédéral de l'environnement, il précise que «l'eau ne va pas manquer en Suisse d'ici à 2025 (<em>sic</em>). Mais si l'on veut conserver la qualité et la quantité actuelles, la gestion des ressources et des infrastructures devra être améliorée».</p> <p>Croire donc que le manque d’eau ne touche que des pays à températures extrêmes est une dangereuse illusion. Ainsi, on connait déjà des pénuries d’eau en été en Suisse et, dans 40 des 50 Etats américains, les gestionnaires de l’eau considèrent être déjà en déficit une majeure partie de l’année.</p> <p>Pour illustrer les conséquences de cette situation, rien ne vaut une petite histoire.</p> <p>Vallée de Sam Joaquin, Californie. 71'000 km<sup>2</sup> (pour mémoire, la Suisse, c’est 41'000 km<sup>2</sup>). Au cours des dix années écoulées, la surface des vergers d’amandes et de pistaches ont augmenté de 200'000 hectares (ce qui équivaut à la superficie combinée des cantons de Genève, Neuchâtel et Jura). Au cours de cette même décennie, la Californie a connu deux de ses plus importantes périodes de sécheresse.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630434569_capturedcran2021083120.14.54.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>© DR</em></h4> <p>Certes, amandes, pistaches et avocats sont très voraces en eau, mais ce sont des cultures qui rapportent gros. Or, même dans une année faste, 75% de l’eau dont celles-ci ont besoin doit venir d’un sous-sol qui se vide rapidement, ainsi les fermiers se battent – parfois violemment – pour l’accès à l’eau.</p> <p>Stockton, une ville de quelque 300'000 habitants dans la vallée, vit essentiellement de l’agriculture et du tourisme. Sur une superficie de dix fois le canton de Genève, on produit asperges, myrtilles, avocats, amandes, etc. et les visiteurs qui viennent faire leurs achats et assister aux nombreux festivals que propose la ville, dépensent près de 400 millions de francs par an.</p> <p>Mais la sécheresse historique dont souffre l’ouest des Etats-Unis a quasiment tari les sources et les habitants sont en passe d’apprendre à vivre avec moins d’eau, devant même parfois la faire venir par camion-citerne, un processus coûteux, les prix – vu la demande – ayant doublé en un an.</p> <p>Un confrère du <em>Stockton Record</em>, contacté par téléphone me racontait qu’entre des habitants qui dorénavant ne prennent de douche que tous les deux jours, lavent leur linge moins souvent et certains hôteliers qui envisagent de rendre les douches payantes, c’est toute la vie qui est en train de devoir s’adapter.</p> <p>Et, me dit-il, «si l’on ne réduit pas immédiatement d’au moins 20% les surfaces agricoles du comté, on va droit dans le mur. 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Un record, certes, mais cela fait maintenant de nombreuses années qu’à de rares exceptions près, le monde scientifique pousse des cris d’alarme: l’activité humaine réchauffe notre planète et provoque d’importants dérèglements climatiques.</p> <p>Sur Terre, près de la moitié des habitants ne disposent pas d’un accès suffisant à de l’eau potable et, selon l’OMS, un quart de la population n’a principalement accès qu’à de l’eau contaminée, notamment par des matières fécales, ce qui provoque quelque 500'000 décès chaque année, dus au choléra et à la fièvre typhoïde. </p> <p>C’est que 97% de l’eau qui recouvre la terre est salée. Pire: les 3% d’eau douce se retrouvent essentiellement sous forme de glace et, nous le savons bien, l’eau disponible n’est de loin pas répartie de manière égale.</p> <p>Or, les besoins en eau ne cessent de grandir. Croissance de la population mondiale, notamment en Afrique et donc besoins accrus d’eau pour l’hygiène quotidienne, la cuisine, la douche, les toilettes, pour la production de biens et surtout pour les industries et l’agriculture.</p> <p><a href="https://www.mckinsey.com/Client_Service/Sustainability/Latest_thinking/~/media/FA14A055592D41AC9D1B8EB3A23D0CE3.ashx" target="_blank" rel="noopener">Un rapport du consultant McKinsey</a> prévoit une hausse des besoins mondiaux de 4'500 milliards de m<sup>3</sup> à 6'900 milliards de m<sup>3</sup> d'ici 2030. Or, à ce moment-là, la demande excédera de 40% les ressources disponibles…</p> <p>La sécheresse n’est toutefois qu’une face de la médaille du dérèglement climatique. 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Au cours de cette même décennie, la Californie a connu deux de ses plus importantes périodes de sécheresse.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630434569_capturedcran2021083120.14.54.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>© DR</em></h4> <p>Certes, amandes, pistaches et avocats sont très voraces en eau, mais ce sont des cultures qui rapportent gros. Or, même dans une année faste, 75% de l’eau dont celles-ci ont besoin doit venir d’un sous-sol qui se vide rapidement, ainsi les fermiers se battent – parfois violemment – pour l’accès à l’eau.</p> <p>Stockton, une ville de quelque 300'000 habitants dans la vallée, vit essentiellement de l’agriculture et du tourisme. Sur une superficie de dix fois le canton de Genève, on produit asperges, myrtilles, avocats, amandes, etc. et les visiteurs qui viennent faire leurs achats et assister aux nombreux festivals que propose la ville, dépensent près de 400 millions de francs par an.</p> <p>Mais la sécheresse historique dont souffre l’ouest des Etats-Unis a quasiment tari les sources et les habitants sont en passe d’apprendre à vivre avec moins d’eau, devant même parfois la faire venir par camion-citerne, un processus coûteux, les prix – vu la demande – ayant doublé en un an.</p> <p>Un confrère du <em>Stockton Record</em>, contacté par téléphone me racontait qu’entre des habitants qui dorénavant ne prennent de douche que tous les deux jours, lavent leur linge moins souvent et certains hôteliers qui envisagent de rendre les douches payantes, c’est toute la vie qui est en train de devoir s’adapter.</p> <p>Et, me dit-il, «si l’on ne réduit pas immédiatement d’au moins 20% les surfaces agricoles du comté, on va droit dans le mur. Et bien sûr, cela se répercutera sur le prix des produits alimentaires».</p> <p>Enfin, un exemple plus près de chez nous: en 2018, le chimiste allemand BASF a essuyé une perte de 250 millions d’euros à cause de la baisse du niveau du Rhin. Le fleuve ne pouvait plus servir à transporter les marchandises, ni à alimenter les usines du groupe en eau de refroidissement. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630434626_capturedcran2021083120.15.02.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Baisse du niveau du Rhin égale augmentation du prix des carburants. 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Un record, certes, mais cela fait maintenant de nombreuses années qu’à de rares exceptions près, le monde scientifique pousse des cris d’alarme: l’activité humaine réchauffe notre planète et provoque d’importants dérèglements climatiques.</p> <p>Sur Terre, près de la moitié des habitants ne disposent pas d’un accès suffisant à de l’eau potable et, selon l’OMS, un quart de la population n’a principalement accès qu’à de l’eau contaminée, notamment par des matières fécales, ce qui provoque quelque 500'000 décès chaque année, dus au choléra et à la fièvre typhoïde. </p> <p>C’est que 97% de l’eau qui recouvre la terre est salée. Pire: les 3% d’eau douce se retrouvent essentiellement sous forme de glace et, nous le savons bien, l’eau disponible n’est de loin pas répartie de manière égale.</p> <p>Or, les besoins en eau ne cessent de grandir. Croissance de la population mondiale, notamment en Afrique et donc besoins accrus d’eau pour l’hygiène quotidienne, la cuisine, la douche, les toilettes, pour la production de biens et surtout pour les industries et l’agriculture.</p> <p><a href="https://www.mckinsey.com/Client_Service/Sustainability/Latest_thinking/~/media/FA14A055592D41AC9D1B8EB3A23D0CE3.ashx" target="_blank" rel="noopener">Un rapport du consultant McKinsey</a> prévoit une hausse des besoins mondiaux de 4'500 milliards de m<sup>3</sup> à 6'900 milliards de m<sup>3</sup> d'ici 2030. Or, à ce moment-là, la demande excédera de 40% les ressources disponibles…</p> <p>La sécheresse n’est toutefois qu’une face de la médaille du dérèglement climatique. A la mi-juillet de cette année, la Suisse, les pays du Bénélux et l’Allemagne, pour ne citer qu’eux, ont eu à souffrir de violents orages de grêle et de pluies torrentielles, provoquant de nombreux décès et des dégâts se chiffrant en milliards.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630433943_capturedcran2021083120.14.10.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Mousson à Dhaka (Bangladesh). © DR</em></h4> <p>Quant aux pays qui connaissent le régime des moussons, tels que l’Inde, le Bangladesh, le Pakistan et quasiment toute l’Asie du Sud-Est, le constat est également clair: les phénomènes météorologiques extrêmes se sont intensifiés ces dernières années et vont encore gagner en violence.</p> <p>Dans la plupart des pays occidentaux, nous nous sommes habitués à pouvoir nous éclairer avec un simple clic sur un interrupteur et à voir l’eau couler dès que l’on ouvre un robinet. Conséquence: la consommation quotidienne en eau est de l’ordre de 600 litres par habitant aux Etats-Unis, entre 300 et 350 litres en Europe et…de 10 à 20 litres en Afrique subsaharienne.</p> <p>Mais nous rendons-nous encore compte de ce que nous consommons, souvent inutilement? Tirer la chasse d’eau entière après un petit pipi? Hop, c’est facilement 9 litres qui partent. Un bain? 160 litres. Et les 1,5 millions de bovins en Suisse, boivent quotidiennement 120 millions de litres d’eau!</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630434293_capturedcran2021083120.14.20.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Répartition de la consommation d'eau en Suisse.</em></h4> <p>Si la consommation d’eau en Suisse reste dans la moyenne, notre empreinte hydrique, c’est à dire le volume d’eau utilisé pour la production de biens et services que nous consommons, importations incluses est de l’ordre de 4'200 litres par jour et par personne, ce qui est considérable.</p> <p>Ainsi, la fabrication d’un jean demande près de 10'000 litres d’eau dont un tiers pour produire le coton et le reste pour produire le tissu, le laver, le colorer, décolorer, etc. Une voiture? La construire consomme facilement 400'000 litres d’eau et, selon les calculs du WWF, une tasse de café «coûte» 140 litres d’eau si l’on tient compte de toute la chaîne de production. Quant au hamburger de 125 grammes que vous venez de manger, il aura «coûté» plusieurs milliers de litres d’eau (les estimations vont de 1'500 à 35'000 litres selon qu’elles proviennent d’un lobby type «Pro Viande» ou d’organisations écologiques), ces dernières tenant compte de l’irrigation des céréales que consomme la bête (7 kg pour produire 1 kg de viande), de sa grande soif (entre 60 et 90 litres d’eau par jour) et de l’eau consommée lors de la transformation et du transport.</p> <p>En clair, la Suisse ne couvre que 20% des besoins en eau nécessaires pour la fabrication des biens et produits que consomment ses habitants. Les 80% restant sont consommés dans les pays producteurs et affectent donc les ressources en eau locale de pays étrangers. Et comme nous importons beaucoup de biens provenant des pays en développement, nous contribuons à priver les habitants de ces pays de l’eau dont ils ont besoin.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630434442_capturedcran2021083120.14.31.png" class="img-responsive img-fluid center " width="542" height="351" /></p> <h3>Le paradoxe</h3> <p>D'un côté, le réchauffement climatique entraîne des pluies de plus en plus abondantes. De l'autre, on observe des lacs et des rivières à sec et donc des ressources en eau qui s'amenuisent.</p> <p>Comme l’explique la journaliste spécialisée Céline Delurzache, «les modèles climatiques mettent en évidence une augmentation des précipitations dans un climat qui se réchauffe. L'atmosphère peut ainsi transporter 7% d'humidité en plus par degré supplémentaire. Cette humidité va ensuite se déverser brutalement lorsque la pluie se forme. Logiquement, cette eau additionnelle devrait venir alimenter les cours d'eau. Or, ce n'est pas le cas: le débit des précipitations ne se retrouve dans celui des cours d'eau que dans 36% des cas». En clair: pour 100 gouttes de pluie qui tombent, seules 36 vont directement alimenter les rivières, les lacs et nappes phréatiques.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630434517_capturedcran2021083120.14.45.png" class="img-responsive img-fluid center " width="385" height="256" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>«Que d’eau, que d’eau!» (Président Mac-Mahon lors des inondations catastrophiques de 1875)</em></h4> <p>Selon une étude du Global Water Institute de l’Université de New South Wales de Sydney, le coupable est le sol de plus en plus sec. L'évaporation accrue ne se produit pas qu'au niveau des océans: les terres, elles aussi, voient leur précieuse eau s'échapper dans l'atmosphère. 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Mais si l'on veut conserver la qualité et la quantité actuelles, la gestion des ressources et des infrastructures devra être améliorée».</p> <p>Croire donc que le manque d’eau ne touche que des pays à températures extrêmes est une dangereuse illusion. Ainsi, on connait déjà des pénuries d’eau en été en Suisse et, dans 40 des 50 Etats américains, les gestionnaires de l’eau considèrent être déjà en déficit une majeure partie de l’année.</p> <p>Pour illustrer les conséquences de cette situation, rien ne vaut une petite histoire.</p> <p>Vallée de Sam Joaquin, Californie. 71'000 km<sup>2</sup> (pour mémoire, la Suisse, c’est 41'000 km<sup>2</sup>). Au cours des dix années écoulées, la surface des vergers d’amandes et de pistaches ont augmenté de 200'000 hectares (ce qui équivaut à la superficie combinée des cantons de Genève, Neuchâtel et Jura). Au cours de cette même décennie, la Californie a connu deux de ses plus importantes périodes de sécheresse.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630434569_capturedcran2021083120.14.54.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>© DR</em></h4> <p>Certes, amandes, pistaches et avocats sont très voraces en eau, mais ce sont des cultures qui rapportent gros. Or, même dans une année faste, 75% de l’eau dont celles-ci ont besoin doit venir d’un sous-sol qui se vide rapidement, ainsi les fermiers se battent – parfois violemment – pour l’accès à l’eau.</p> <p>Stockton, une ville de quelque 300'000 habitants dans la vallée, vit essentiellement de l’agriculture et du tourisme. Sur une superficie de dix fois le canton de Genève, on produit asperges, myrtilles, avocats, amandes, etc. et les visiteurs qui viennent faire leurs achats et assister aux nombreux festivals que propose la ville, dépensent près de 400 millions de francs par an.</p> <p>Mais la sécheresse historique dont souffre l’ouest des Etats-Unis a quasiment tari les sources et les habitants sont en passe d’apprendre à vivre avec moins d’eau, devant même parfois la faire venir par camion-citerne, un processus coûteux, les prix – vu la demande – ayant doublé en un an.</p> <p>Un confrère du <em>Stockton Record</em>, contacté par téléphone me racontait qu’entre des habitants qui dorénavant ne prennent de douche que tous les deux jours, lavent leur linge moins souvent et certains hôteliers qui envisagent de rendre les douches payantes, c’est toute la vie qui est en train de devoir s’adapter.</p> <p>Et, me dit-il, «si l’on ne réduit pas immédiatement d’au moins 20% les surfaces agricoles du comté, on va droit dans le mur. Et bien sûr, cela se répercutera sur le prix des produits alimentaires».</p> <p>Enfin, un exemple plus près de chez nous: en 2018, le chimiste allemand BASF a essuyé une perte de 250 millions d’euros à cause de la baisse du niveau du Rhin. Le fleuve ne pouvait plus servir à transporter les marchandises, ni à alimenter les usines du groupe en eau de refroidissement. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630434626_capturedcran2021083120.15.02.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Baisse du niveau du Rhin égale augmentation du prix des carburants. Entre autres…</em></h4> <p>BlackRock, le plus important gestionnaire d’actifs au monde (et employeur de notre ex-président de la Banque Nationale, Philipp Hildebrand) estime que le stress hydrique va fortement augmenter les coûts de production, mais que la plupart des investisseurs ignorent ou sous-estiment encore grandement ces risques.</p> <p>Et lorsque l’on sait que 20% des exploitations minières dans le monde sont localisées dans des régions souffrant d’un «stress hydrique» et que – autre exemple – la compagnie minière Anglo American a dû réduire sa production de cuivre de 28% au Chili à cause du manque d’eau, on peut se douter qu’on ne va pas vers des lendemains qui chantent.</p> <p style="text-align: right;"><em>Deuxième volet à venir: «pensons positif: il y a des solutions!» Et profitons-en pour distribuer quelques bonnes et mauvaises notes!</em></p> <hr /> <h3 style="text-align: left;">Sources:</h3> <ul> <li><a href="https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/eau-sont-aliments-plus-gourmands-eau-932/">https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/eau-sont-aliments-plus-gourmands-eau-932/</a></li> <li><a href="http://les.cahiers-developpement-durable.be/outils/eau-virtuelle-et-empreinte-aquatique/">http://les.cahiers-developpement-durable.be/outils/eau-virtuelle-et-empreinte-aquatique/</a></li> <li><a href="https://www.swissinfo.ch/fre/societe/journ%25C3%25A9e-mondiale-de-l-eau_l-eau--virtuelle--que-la-suisse-consomme-%25C3%25A0-l-%25C3%25A9tranger/44841196">https://www.swissinfo.ch/fre/societe/journ%C3%A9e-mondiale-de-l-eau_l-eau--virtuelle--que-la-suisse-consomme-%C3%A0-l-%C3%A9tranger/44841196</a></li> <li><a href="https://www.terragir.ch/assets/files/posters-compress%25C3%25A9s.pdf">https://www.terragir.ch/assets/files/posters-compress%C3%A9s.pdf</a></li> <li><a href="https://www.globalwaterinstitute.unsw.edu.au/">https://www.globalwaterinstitute.unsw.edu.au/</a></li> <li><a href="https://www.eda.admin.ch/eda/fr/dfae/services-publications/publications/alle-publikationen.html/content/publikationen/fr/deza/diverse-publikationen/wasser-fussabdruck-schweiz">https://www.eda.admin.ch/eda/fr/dfae/services-publications/publications/alle-publikationen.html/content/publikationen/fr/deza/diverse-publikationen/wasser-fussabdruck-schweiz</a></li> <li>https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/eaux/publications/publications-eaux/garantie-de-l-approvisionnement-en-eau-potable-lors-d-une-penurie-grave.html</li> <li><a href="https://public.wmo.int/fr/medias/communiqu%25C3%25A9s-de-presse/rapport-sur-la-situation-des-services-climatologiques-en-2020-passer">https://public.wmo.int/fr/medias/communiqu%C3%A9s-de-presse/rapport-sur-la-situation-des-services-climatologiques-en-2020-passer</a></li> </ul> <h3>Pour aller plus loin: </h3> <p>Le Club Suisse de la Presse organise le colloque (en anglais) <a href="https://pressclub.ch/water-a-weapon-of-war-or-instrument-of-peace/" target="_blank" rel="noopener">Water: weapon of war or instrument of peace?</a> le 21 septembre de 11 heures à 13 heures, accessible en ligne. </p>', 'content_edition' => '«La sécheresse est sur le point de devenir la prochaine pandémie et il n’y a pas de vaccins pour la guérir.» Mami Mizutori, diplomate japonaise et directrice du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes ne mâche pas ses mots. «Près d'un quart de la population mondiale est en situation de pénurie hydrique grave, proche du "jour zéro" lors duquel plus aucune eau ne sortira du robinet». 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Science / Histoires d'eau
Emeutes de la soif en Iran, gardes armés pour protéger des puits en Californie, bisbilles entre Israël et ses voisins, villages privés d’eau en Espagne, des lacs qui disparaissent, des rivières à sec, alerte sécheresse au Chili, en Afrique australe et dans certaines parties de l’Inde notamment. Le constat est affolant et les conséquences inquiétantes, même pour la Suisse!
Michael Wyler
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Combien serons-nous alors sur Terre? </p> <p>Si les démographes de l’ONU tablent une population de quelque 10,9 milliards d’habitants (+3 milliards), l’Institute for Health, Metrics and Evaluation (IHME), un centre de recherche indépendant, attaché à l’Université de Washington a récemment publié dans la revue scientifique <em>Lancet</em> des chiffres fort différents. Selon l’IHME, après un pic à 9,7 milliards en 2064, il y aura décroissance, la population mondiale chutant à 8,8 milliards à la fin du siècle.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1626252956_ill1.png" class="img-responsive img-fluid center " width="570" height="373" /></p> <p>A l’exception de l’Afrique, cette décroissance nous concernera tous, mais plus particulièrement les pays asiatiques. Ainsi, la Chine perdrait près de la moitié de sa population, cette dernière se réduisant de 1,4 milliard à 732 millions d’habitants et la population de l’Inde baisserait de 300 millions d’habitants. </p> <p>Par contre, pour le continent africain, ce sera le boom! Sa population va quasiment tripler, de 1,2 milliard à 3,4 milliards d’habitants, et représentera 38% de la population mondiale contre 16% aujourd’hui. On y trouvera 5 des 10 pays les plus peuplés du monde (Nigéria, République du Congo, Ethiopie, Egypte et Tanzanie), totalisant à eux seuls plus de la moitié de la population du continent! </p> <h3>Une population rapidement vieillissante...</h3> <p>Pour établir ses scénarios, l’IHME s’est notamment basé sur l’évolution de l’espérance de vie (progrès scientifiques et médicaux), l’accès croissant à l’éducation et à la contraception, ainsi que les changements en matière de taux de fécondité. </p> <p>Si d’un côté, cette décroissance serait bienvenue – vu la façon dont nous abusons et détruisons les ressources de notre planète – ça craint aussi, car parallèlement, la pyramide d’âge va prendre un sacré coup de vieux: de 10% actuellement, la part de la population mondiale âgée de plus de 65 ans passera à 25% en 2100.</p> <p>En cause principalement: le taux de fécondité. Il s’agit d’un indice statistique permettant de mesurer la tendance d’une population à augmenter ou à diminuer. 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Mais ne nous leurrons pas: n’est pas Pascal Couchepin qui veut! Il était bien seul, il y a plus de 20 ans déjà, à évoquer la nécessité de relever l’âge de la retraite. Quant à ses successeurs, ils ne se poussent pas au portillon pour dire à leurs électeurs que sans changer radicalement les choses, on va droit dans le mur.</p> <p>Soyons réalistes: à terme, il faudra soit relever l’âge de la retraite, soit réduire les prestations, soit augmenter les impôts (notamment la TVA), soit un mix de tout cela.</p> <p>Comme l’écrit Avenir Suisse dans son étude sur le vieillissement: «dans les conditions-cadres légales actuelles… les rentes versées pourraient déjà dépasser les recettes (sans le rendement des placements) d’environ 5,5 milliards de francs en 2025, et même de 14 milliards de francs en 2035. D’ici là, l’AVS pourrait avoir accumulé… des dettes pour un montant de 73 milliards de francs».</p> <p>Quant au 2<sup>ème</sup> pilier: «au taux de conversion actuel de 6,8% les retraités perçoivent aujourd’hui bien plus que ce qui leur reviendrait d’un point de vue mathématique. Compte tenu de la durée moyenne de perception des rentes et du taux d’intérêt technique de référence actuel de 2,75%, le taux de conversion «correct» devrait aujourd’hui être de 5,4%». </p> <p>En clair: les rentes versées actuellement sont de 20 à 25% trop élevées puisque chaque nouveau retraité est partiellement subventionné par les personnes actives.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1626256007_capturedcran2021071411.18.42.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4><em>Campagne de protestation du syndicat Unia et de la Grève féministe contre la réforme des retraites. © DR</em></h4> <h3>Et moi? et moi? et moi?</h3> <p>Il nous faut repenser fondamentalement notre notion de travail comme «valeur suprême» et facteur d’identité. Croire que dans un monde toujours plus automatisé, il y aura tout le temps et partout du travail pour tous est illusoire. Il va donc falloir tôt ou tard «dé-coupler» travail et revenu.</p> <p>Un exemple, pour en illustrer la nécessité: notre système de santé face aux besoins croissants d’une population vieillissante. </p> <p>Les dépenses liées à la santé dépassent déjà 800 francs par habitant et par mois. Elles dépasseront 1'000 francs par mois et habitant en 2030 et continueront à grimper, notamment à cause des coûts liés aux soins de longue durée (EMS et soins ambulatoires) pour de plus nombreuses personnes.</p> <p>Si vivre plus longtemps sera donc «donné» à tous, disposer des moyens de vieillir harmonieusement et dans le meilleur état physique et mental possible, ne sera pas à la portée de toutes les bourses. </p> <p>Y réfléchir est d’autant plus urgent que depuis une vingtaine d’années, la science s’est attelée aux causes du vieillissement et que certains scientifiques projettent une durée de vie pouvant atteindre 120 ou 130 ans d’ici la fin du siècle. </p> <p>Fiction? Pas vraiment… Le Département américain de la défense vient d’annoncer pour 2022 le début d’essais cliniques d’une pilule à même de réduire préventivement les effets dégénératifs du vieillissement; une molécule sur laquelle il travaille depuis trois ans en collaboration avec l’entreprise Metro International Biotech.</p> <p>Il ne me reste donc plus qu’à espérer que parallèlement, les législations sur le suicide assisté seront assouplies afin que chaque individu puisse librement disposer du droit de mourir dignement, avec ou sans l’aide de proches, quand il le souhaite et indépendamment de son état de santé. </p> <p>Après tout, pas tout le monde aura envie de vivre jusqu’à 125 ans et de fêter ses anniversaires avec ses enfants centenaires, ses petits-enfants de 75 ans, ses arrières petits-enfants proches de la retraite, etc. </p> <p>Comme le chantait Jacques Brel:</p> <p><em>Mourir, cela n'est rien</em><br /><em>Mourir, la belle affaire!</em><br /><em>Mais vieillir, oh, oh vieillir</em></p> <hr /> <h4><u>Sources:</u></h4> <ul> <li><a href="https://www.thelancet.com/infographics/population-forecast">https://www.thelancet.com/infographics/population-forecast</a></li> <li><a href="https://www.visualcapitalist.com/world-population-2100-country/">https://www.visualcapitalist.com/world-population-2100-country/</a></li> <li><a href="https://www.visualcapitalist.com/the-worlds-population-2020-by-age/">https://www.visualcapitalist.com/the-worlds-population-2020-by-age/</a></li> <li><a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/evolution-future/scenarios-suisse.html">https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/evolution-future/scenarios-suisse.html</a></li> <li><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/%25C3%2582ge_l%25C3%25A9gal_de_d%25C3%25A9part_%25C3%25A0_la_retraite">https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%82ge_l%C3%A9gal_de_d%C3%A9part_%C3%A0_la_retraite</a></li> <li><a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/effectif-evolution/population.html">https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/effectif-evolution/population.html</a></li> <li><a href="https://atlasocio.com/classements/demographie/fecondite/classement-etats-par-indice-de-fecondite-monde.php">https://atlasocio.com/classements/demographie/fecondite/classement-etats-par-indice-de-fecondite-monde.php</a></li> <li><a href="https://dievolkswirtschaft.ch/fr/2020/07/kohli-8-9-2020fr/">https://dievolkswirtschaft.ch/fr/2020/07/kohli-8-9-2020fr/</a></li> <li><a href="https://www.viz.bfs.admin.ch/assets/01/ga-01.03.01/fr/index.html">https://www.viz.bfs.admin.ch/assets/01/ga-01.03.01/fr/index.html</a></li> <li><a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/evolution-future/scenarios-cantons.assetdetail.14963222.html">https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/evolution-future/scenarios-cantons.assetdetail.14963222.html</a></li> <li>Rapport 2020 de l'OFAS sur les scénarios démographiques: format PDF à télécharger <a href="https://www.bsv.admin.ch/bsv/fr/home/assurances-sociales/ahv/finanzen-ahv.html" target="_blank" rel="noopener">sur cette page</a>.</li> <li><a href="https://www.avenir-suisse.ch/fr/1995-2035/alterung/">https://www.avenir-suisse.ch/fr/1995-2035/alterung/</a></li> <li><a href="https://www.obsan.admin.ch/sites/default/files/publications/2015/ad34_874-0801-ob.pdf">https://www.obsan.admin.ch/sites/default/files/publications/2015/ad34_874-0801-ob.pdf</a></li> <li><a href="https://breakingdefense.com/2021/06/socom-to-test-anti-aging-pill-next-year/">https://breakingdefense.com/2021/06/socom-to-test-anti-aging-pill-next-year/</a></li> </ul>', 'content_edition' => 'Alors que les principales hypothèses d’évolution de la population en Suisse nous amènent jusqu’en 2070, au niveau mondial, il existe des projections jusqu’en 2100. 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Ainsi, la Chine perdrait près de la moitié de sa population, cette dernière se réduisant de 1,4 milliard à 732 millions d’habitants et la population de l’Inde baisserait de 300 millions d’habitants. </p> <p>Par contre, pour le continent africain, ce sera le boom! Sa population va quasiment tripler, de 1,2 milliard à 3,4 milliards d’habitants, et représentera 38% de la population mondiale contre 16% aujourd’hui. 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Pour renouveler sa population – donc, sans croissance, ni décroissance – ce taux devrait être de 2,1 enfants par femme.</p> <p>Or, dans la plupart des pays, nous en sommes loin: priorité accordée à une vie professionnelle, accès facilité à la contraception et grossesses plus tardives ont eu un gros impact. </p> <p>Ainsi, au Japon, où le taux de fécondité s’est réduit à 1,5, plus du quart des habitants a dépassé 65 ans (record mondial) et si cette tendance se poursuit, la population de ce pays se réduira de moitié, passant de 128 à 60 millions d’habitants d’ici 2100.</p> <p>Que la population vieillisse est une litote, mais les politiques semblent avoir sous-estimé la vitesse de ce phénomène. 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Mais ne nous leurrons pas: n’est pas Pascal Couchepin qui veut! Il était bien seul, il y a plus de 20 ans déjà, à évoquer la nécessité de relever l’âge de la retraite. Quant à ses successeurs, ils ne se poussent pas au portillon pour dire à leurs électeurs que sans changer radicalement les choses, on va droit dans le mur.</p> <p>Soyons réalistes: à terme, il faudra soit relever l’âge de la retraite, soit réduire les prestations, soit augmenter les impôts (notamment la TVA), soit un mix de tout cela.</p> <p>Comme l’écrit Avenir Suisse dans son étude sur le vieillissement: «dans les conditions-cadres légales actuelles… les rentes versées pourraient déjà dépasser les recettes (sans le rendement des placements) d’environ 5,5 milliards de francs en 2025, et même de 14 milliards de francs en 2035. 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Compte tenu de la durée moyenne de perception des rentes et du taux d’intérêt technique de référence actuel de 2,75%, le taux de conversion «correct» devrait aujourd’hui être de 5,4%». </p> <p>En clair: les rentes versées actuellement sont de 20 à 25% trop élevées puisque chaque nouveau retraité est partiellement subventionné par les personnes actives.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1626256007_capturedcran2021071411.18.42.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4><em>Campagne de protestation du syndicat Unia et de la Grève féministe contre la réforme des retraites. © DR</em></h4> <h3>Et moi? et moi? et moi?</h3> <p>Il nous faut repenser fondamentalement notre notion de travail comme «valeur suprême» et facteur d’identité. Croire que dans un monde toujours plus automatisé, il y aura tout le temps et partout du travail pour tous est illusoire. Il va donc falloir tôt ou tard «dé-coupler» travail et revenu.</p> <p>Un exemple, pour en illustrer la nécessité: notre système de santé face aux besoins croissants d’une population vieillissante. </p> <p>Les dépenses liées à la santé dépassent déjà 800 francs par habitant et par mois. Elles dépasseront 1'000 francs par mois et habitant en 2030 et continueront à grimper, notamment à cause des coûts liés aux soins de longue durée (EMS et soins ambulatoires) pour de plus nombreuses personnes.</p> <p>Si vivre plus longtemps sera donc «donné» à tous, disposer des moyens de vieillir harmonieusement et dans le meilleur état physique et mental possible, ne sera pas à la portée de toutes les bourses. </p> <p>Y réfléchir est d’autant plus urgent que depuis une vingtaine d’années, la science s’est attelée aux causes du vieillissement et que certains scientifiques projettent une durée de vie pouvant atteindre 120 ou 130 ans d’ici la fin du siècle. </p> <p>Fiction? Pas vraiment… Le Département américain de la défense vient d’annoncer pour 2022 le début d’essais cliniques d’une pilule à même de réduire préventivement les effets dégénératifs du vieillissement; une molécule sur laquelle il travaille depuis trois ans en collaboration avec l’entreprise Metro International Biotech.</p> <p>Il ne me reste donc plus qu’à espérer que parallèlement, les législations sur le suicide assisté seront assouplies afin que chaque individu puisse librement disposer du droit de mourir dignement, avec ou sans l’aide de proches, quand il le souhaite et indépendamment de son état de santé. </p> <p>Après tout, pas tout le monde aura envie de vivre jusqu’à 125 ans et de fêter ses anniversaires avec ses enfants centenaires, ses petits-enfants de 75 ans, ses arrières petits-enfants proches de la retraite, etc. </p> <p>Comme le chantait Jacques Brel:</p> <p><em>Mourir, cela n'est rien</em><br /><em>Mourir, la belle affaire!</em><br /><em>Mais vieillir, oh, oh vieillir</em></p> <hr /> <h4><u>Sources:</u></h4> <ul> <li><a href="https://www.thelancet.com/infographics/population-forecast">https://www.thelancet.com/infographics/population-forecast</a></li> <li><a href="https://www.visualcapitalist.com/world-population-2100-country/">https://www.visualcapitalist.com/world-population-2100-country/</a></li> <li><a href="https://www.visualcapitalist.com/the-worlds-population-2020-by-age/">https://www.visualcapitalist.com/the-worlds-population-2020-by-age/</a></li> <li><a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/evolution-future/scenarios-suisse.html">https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/evolution-future/scenarios-suisse.html</a></li> <li><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/%25C3%2582ge_l%25C3%25A9gal_de_d%25C3%25A9part_%25C3%25A0_la_retraite">https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%82ge_l%C3%A9gal_de_d%C3%A9part_%C3%A0_la_retraite</a></li> <li><a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/effectif-evolution/population.html">https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/effectif-evolution/population.html</a></li> <li><a href="https://atlasocio.com/classements/demographie/fecondite/classement-etats-par-indice-de-fecondite-monde.php">https://atlasocio.com/classements/demographie/fecondite/classement-etats-par-indice-de-fecondite-monde.php</a></li> <li><a href="https://dievolkswirtschaft.ch/fr/2020/07/kohli-8-9-2020fr/">https://dievolkswirtschaft.ch/fr/2020/07/kohli-8-9-2020fr/</a></li> <li><a href="https://www.viz.bfs.admin.ch/assets/01/ga-01.03.01/fr/index.html">https://www.viz.bfs.admin.ch/assets/01/ga-01.03.01/fr/index.html</a></li> <li><a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/evolution-future/scenarios-cantons.assetdetail.14963222.html">https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/evolution-future/scenarios-cantons.assetdetail.14963222.html</a></li> <li>Rapport 2020 de l'OFAS sur les scénarios démographiques: format PDF à télécharger <a href="https://www.bsv.admin.ch/bsv/fr/home/assurances-sociales/ahv/finanzen-ahv.html" target="_blank" rel="noopener">sur cette page</a>.</li> <li><a href="https://www.avenir-suisse.ch/fr/1995-2035/alterung/">https://www.avenir-suisse.ch/fr/1995-2035/alterung/</a></li> <li><a href="https://www.obsan.admin.ch/sites/default/files/publications/2015/ad34_874-0801-ob.pdf">https://www.obsan.admin.ch/sites/default/files/publications/2015/ad34_874-0801-ob.pdf</a></li> <li><a href="https://breakingdefense.com/2021/06/socom-to-test-anti-aging-pill-next-year/">https://breakingdefense.com/2021/06/socom-to-test-anti-aging-pill-next-year/</a></li> </ul>', 'content_edition' => 'Alors que les principales hypothèses d’évolution de la population en Suisse nous amènent jusqu’en 2070, au niveau mondial, il existe des projections jusqu’en 2100. 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Analyse / (Dé)croissance de la population mondiale: vers des lendemains qui chantent et qui déchantent
Vu mon âge, je n’assisterai certainement pas aux festivités qui marqueront notre entrée dans le XXIIème siècle. Mais, si l’on en croit certaines prévisions démographiques, 100'000 de nos concitoyens nés en l’an 2000 seraient encore en mesure de faire la bamboula le 31 décembre 2099. C’est que l’espérance de vie ne cesse d’augmenter: nous avons gagné 16 ans depuis 1950 et elle pourrait encore grimper d’une dizaine d’années d’ici la fin du siècle pour atteindre 96 ans pour les femmes et 94 pour les hommes.
Michael Wyler
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Il m'a en effet fallut six semaines d'attente et une demi-douzaine de courriels et rappels au service de presse du Ministère des migrations pour enfin recevoir, le jour de mon arrivée à Samos, une autorisation d'entrer dans le camp pour une durée de 40 minutes.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624283076_jenesuispasunpoliticien.ledirecteurducampsdaccueiletdidentificationdesamos..jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="875" height="697" />Le nouveau directeur du camps d'accueil et d'identification de Samos, un général à la retraite. ©<em> Toutes les photos sont de Michael Wyler</em></h4> <p>«Je ne suis pas un politicien, me dit-il en guise d'accueil, et donc, si cela avait dépendu de moi, je vous aurais donné mon accord en trois minutes, même si je ne donne jamais d'interviews. Comme je dis ce que je pense, si vous publiez tout ce que je dis, on me renverra probablement cultiver mes tomates. Car je le dis haut et fort: la façon dont on a traité les réfugiés ici ces dernières années était criminelle et inhumaine.»</p> <p>Pas de doute, le général n’a pas sa langue dans sa poche et il ne va pas se faire que des amis, mais, comme il le dit: «Ce n’est pas mon problème. Je vis bien avec ma pension et ce ne sont pas les quelques euros que je touche en plus pour mettre de l’ordre dans ce bordel qui vont m’empêcher de m’exprimer!»</p> <p>Grâce à lui, il y a maintenant un ramassage régulier des ordures, des toilettes portables, un accès à l'eau pour les réfugiés qui dorment sous tente hors du camp et une douche pour 100 personnes (contre une pour 500 auparavant). Ce n'est certes pas le paradis, mais c'est au moins un enfer nettement moins infernal.</p> <h3>Le Club Me(r)d(e)</h3> <p>N'empêche, la première chose qui frappe en arrivant près de la «jungle», c'est l'odeur. Pour parler clair, une odeur de merde et de putréfaction. Si cette partie sauvage du camp, en dehors des barrières et barbelés qui entourent le camp «officiel» n'abrite plus que quelque 1500 personnes (il y en a environ 800 dans le camp officiel) les conditions de (sur)vie restent plus que pénibles.</p> <p>Je n'ai croisé ici ni Bernard Henri Levy ni Jean Ziegler, mais des Syriens, Afghans, Pakistanais, Congolais, Somaliens, l'air épuisé et les yeux hagards. Difficile de dormir avant 1-2 heures du matin à cause de la chaleur et il faut se lever tôt pour aller chercher les bouteilles d’eau potable – 1,5 litres par personne et par jour.</p> <p>Les rats sont rois, les serpents et les scorpions princes de la jungle. Si la situation est dramatique pour les hommes et les enfants, elle est encore pire pour les femmes. Tout comme à Moriah, le camp dit d’accueil de l’île de Lesbos (ils sont environ 12 000 dans leur «jungle»), elles n'osent plus sortir de leur tentes une fois la nuit tombée – ne serait-ce que pour aller aux toilettes – de crainte d'être agressées.</p> <p>Quant aux douches, notre général a beau en faire réparer régulièrement les portes, il y a toujours des petits malins pour les casser, rendant dangereux l’accès pour les femmes. C’est qu’ici la misère est tout aussi physique que mentale. Privés de toute activité, les jeunes gens qui croupissent 2-3 ans dans ce camp, sans travail, école, ou formation, finissent presque tous par avoir des problèmes d’ordre psychologique et en ce qui concerne le sexe, important à tout âge, c’est libidodo…</p> <h3>Revenons à nos moutons…</h3> <p>… ou plutôt à notre général. «Faire partir des milliers de personnes pour le continent (entendez Athènes) n'est pas la solution. Là-bas, ils sont déjà des dizaines de milliers à dormir sous tente ou à la belle étoile dans les parcs ou arrêts de bus, en ville et dans les banlieues, à la recherche de quoi survivre.»</p> <p>«Les garder ici n’est pas une solution non plus, poursuit-il, car le camp de Samos devra être détruit et dératisé dès que possible, infesté qu’il est de milliers de rats. Et que feront ces derniers quand tout le monde aura migré au nouveau camp? Ils descendront en ville, à quelques centaines de mètres en contrebas, pour trouver de la nourriture. Or, si le gouvernement construit un nouveau camp loin de tout, c'est pour que le tourisme puisse reprendre, pas pour que l'on doive naviguer entre les hordes de rats.»</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624283488_painbnipourlesrats.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="805" height="781" /><br />Les déchet, du pain bénit pour les rats.</h4> <p>Le gouvernement est donc en train de construire de nouveaux camps, bien isolés, mais d’une capacité limitée. Celui de Samos, situé à Zervos, ne pourra accueillir que 1500 personnes et il faut donc réduire rapidement le nombre de réfugiés sur place, quitte à les envoyer au casse-pipes à Athènes.</p> <p>Si le nouveau camp de Lesbos (5000 places) reste pour le moment une utopie (le ministre grec de l’immigration, Panagiótis Mitarákis, dit attendre encore des soumissions, les licences nécessaires et une participation aux frais de l’Union européenne), celui de Samos est quasiment terminé.</p> <h3>Le Stalag de Zervos</h3> <p>Zervos se trouve à une dizaine de kilomètres de la ville de Samos. C’est là, au milieu de rien du tout, sans végétation, sans ombre et sans âme que se dresse le futur camp d’accueil et d’identification de l’île.</p> <p>On dit souvent qu’une image vaut mille mots. Regardez donc les photos, elles se passent de légendes... Certes, les conteneurs disposeront de toilettes et de l’électricité. Il y aura des douches et, en principe, même de l'eau courante, mais... entourés de barrières et de barbelés, les futurs habitants seront coupés de tout. Libres de sortir la journée (pour aller où?), mais tenus au couvre-feu entre le coucher et le lever du soleil.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624283554_modestalag2021zervos.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="772" height="791" /><br />Mode stalag 2021 à Zervos.</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624283647_pourvivreheureuxvivonsencontainers.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="769" height="423" /></p> <p>«Plutôt crever à Athènes que de me faire transférer dans ce camp», me dit B, un jeune Afghan, à Samos depuis près de trois ans. Et ils sont nombreux à penser de même, sachant pertinemment que s'ils quittent l’île sans avoir les papiers nécessaires leur donnant accès à une aide humanitaire, ils seront livrés à eux-mêmes et sans ressources dans la capitale grecque.</p> <p>Sachant tout cela, pourquoi les réfugiés continuent-ils à vouloir venir en Grèce au risque de se noyer, d'être refoulés sur la Turquie ou parqués dans des camps?</p> <p>Bruno, un Bernois qui vit à Samos depuis 25 ans, explique: «Tu penses bien que ceux qui sont ici ne vont jamais avouer à leurs familles qu’ils sont dans la m… et qu’il faut dire aux autres de ne surtout pas venir. Ils vont donc en ville, prennent des seflies devant des belles voitures en disant que ce sont les leurs. J’en connais même un qui a fait un montage de lui avec une belle blonde, qu’il affirmait être sa femme, devant une Rolls Royce à Londres…»</p> <h3>Changement de paradigme pour les volontaires</h3> <p>Manoli vient de Perpignan. Elle est cheffe de projet pour Samos Volunteers, une organisation remarquable qui depuis des années offre un espace de vie sécurisé (le centre Alpha), des cours de langues, de musique, d'informatique, etc. et lave des tonnes de linge pour les réfugiés qui n’ont aucune possibilité de le faire ailleurs.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624284422_labuanderiedesamosvolunteers.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="762" height="1017" /><br />La buanderie de Samos Volunteers.</h4> <p>Le centre Alpha, où sont notamment donnés ces cours, se trouve à moins de 500 mètres du camp. Idéal donc. Mais que va-t-il advenir de tout cela une fois le nouveau camp opérationnel? Manoli me confirme que depuis l'arrivée du nouveau directeur du camp, les choses se sont quelque peu améliorées, notre général à la retraite étant bien plus à l'écoute des organisations de volontaires que Maria-Dimitra Nioutsikou qu’il a remplacé (<em><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/assassins-silencieux" target="_blank" rel="noopener">Lire le précédent reportage à Samos de Michael Wyler</a></em>).</p> <p>Mais le problème reste entier. Comment poursuivre leurs activités si le nouveau camp se trouve isolé et à l'écart de tout? Samos Volunteers a donc loué un terrain à côté du nouveau camp et y installera des tentes pour pourvoir poursuivre les cours. Reste à régler les problèmes d’eau et d’électricité. Avec ses collègues d’autres organisations de volontaires, elle étudie donc également la possibilité d’organiser des transports réguliers de Zervos au centre-ville de Samos.</p> <p>Même point d’interrogation pour Margherita, qui dirige le Projet Armonia à Samos. Vu que la nourriture offerte aux réfugiés dans le camp a souvent dépassé sa date de péremption depuis belle lurette et est parfois bien moisie, Armonia prépare et offre des repas, principalement aux personnes vulnérables, femmes enceintes ou allaitant, malades, souffrant d’un handicap et à celles et ceux qui n’ont plus droit à la nourriture au camp.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624283704_margheritaquidirigeleprojetarmoniadevantsonrestaurant.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="767" height="821" /><br />Margherita devant le restaurant du Projet Armonia.</h4> <p>Depuis le Covid, son restaurant sert ses repas à l’emporter. Plus de 1000 par jour en début d’année, dans les 650 maintenant qu’il y a moins de monde dans le camp. Livrer sur place serait sans doute plus commode pour tout le monde, mais Armonia n’a pas la licence de catering…</p> <p>«Nous travaillons avec 28 volontaires qui font les achats, la mise en place, la cuisine, l’accueil et le service. Nombre d’entre eux sont eux-mêmes des réfugiés, explique Margherita, qui précise que pour le moment, Armonia n’envisage pas de déménager mais qu’il lui faut rester souple, la situation pouvant rapidement évoluer.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624284234_encuisine.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="747" height="498" /><br />En cuisine...</h4> <p>Nombre d’organisations envisagent en effet de transférer leurs activités sur Athènes, où les besoins sont de plus en plus grands.</p> <p>Pour mon général, la suite dépendra surtout de Recep Erdogan. Le dictateur turc n’ayant jamais caché ses intentions de récupérer les îles de Chios, Samos, Kos et Lesbos, il peut, du jour au lendemain, ouvrir les vannes et laisser partir de Turquie des milliers de réfugiés, principalement musulmans. Ni Frontex, ni les garde-côtes grecs ne seraient alors en mesure de refouler tout ce monde.</p> <p>«Pour le moment, les gouvernements de l’Union Européenne se sentent peu concernés par ce que nous subissons, me dit un des policier qui garde l’entrée du camp. Mais si un jour, la Grèce en aussi marre d’être le dindon de la farce, souvenez-vous que Corfou n’est qu’à 170km de l’Italie…»</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624514351_img_1807.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="736" height="1040" /><br />Jusqu'à aujourd'hui, en juin, Aegean Boat Report a enregistré 35 refoulements illégaux en mer Égée, effectués par les garde-côtes helléniques. 865 personnes se sont vu refuser leur droit de demander l'asile et leurs droits humains ont été violés par le gouvernement grec. 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Il m'a en effet fallut six semaines d'attente et une demi-douzaine de courriels et rappels au service de presse du Ministère des migrations pour enfin recevoir, le jour de mon arrivée à Samos, une autorisation d'entrer dans le camp pour une durée de 40 minutes.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624283076_jenesuispasunpoliticien.ledirecteurducampsdaccueiletdidentificationdesamos..jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="875" height="697" />Le nouveau directeur du camps d'accueil et d'identification de Samos, un général à la retraite. ©<em> Toutes les photos sont de Michael Wyler</em></h4> <p>«Je ne suis pas un politicien, me dit-il en guise d'accueil, et donc, si cela avait dépendu de moi, je vous aurais donné mon accord en trois minutes, même si je ne donne jamais d'interviews. Comme je dis ce que je pense, si vous publiez tout ce que je dis, on me renverra probablement cultiver mes tomates. Car je le dis haut et fort: la façon dont on a traité les réfugiés ici ces dernières années était criminelle et inhumaine.»</p> <p>Pas de doute, le général n’a pas sa langue dans sa poche et il ne va pas se faire que des amis, mais, comme il le dit: «Ce n’est pas mon problème. Je vis bien avec ma pension et ce ne sont pas les quelques euros que je touche en plus pour mettre de l’ordre dans ce bordel qui vont m’empêcher de m’exprimer!»</p> <p>Grâce à lui, il y a maintenant un ramassage régulier des ordures, des toilettes portables, un accès à l'eau pour les réfugiés qui dorment sous tente hors du camp et une douche pour 100 personnes (contre une pour 500 auparavant). Ce n'est certes pas le paradis, mais c'est au moins un enfer nettement moins infernal.</p> <h3>Le Club Me(r)d(e)</h3> <p>N'empêche, la première chose qui frappe en arrivant près de la «jungle», c'est l'odeur. Pour parler clair, une odeur de merde et de putréfaction. Si cette partie sauvage du camp, en dehors des barrières et barbelés qui entourent le camp «officiel» n'abrite plus que quelque 1500 personnes (il y en a environ 800 dans le camp officiel) les conditions de (sur)vie restent plus que pénibles.</p> <p>Je n'ai croisé ici ni Bernard Henri Levy ni Jean Ziegler, mais des Syriens, Afghans, Pakistanais, Congolais, Somaliens, l'air épuisé et les yeux hagards. Difficile de dormir avant 1-2 heures du matin à cause de la chaleur et il faut se lever tôt pour aller chercher les bouteilles d’eau potable – 1,5 litres par personne et par jour.</p> <p>Les rats sont rois, les serpents et les scorpions princes de la jungle. Si la situation est dramatique pour les hommes et les enfants, elle est encore pire pour les femmes. Tout comme à Moriah, le camp dit d’accueil de l’île de Lesbos (ils sont environ 12 000 dans leur «jungle»), elles n'osent plus sortir de leur tentes une fois la nuit tombée – ne serait-ce que pour aller aux toilettes – de crainte d'être agressées.</p> <p>Quant aux douches, notre général a beau en faire réparer régulièrement les portes, il y a toujours des petits malins pour les casser, rendant dangereux l’accès pour les femmes. C’est qu’ici la misère est tout aussi physique que mentale. Privés de toute activité, les jeunes gens qui croupissent 2-3 ans dans ce camp, sans travail, école, ou formation, finissent presque tous par avoir des problèmes d’ordre psychologique et en ce qui concerne le sexe, important à tout âge, c’est libidodo…</p> <h3>Revenons à nos moutons…</h3> <p>… ou plutôt à notre général. «Faire partir des milliers de personnes pour le continent (entendez Athènes) n'est pas la solution. Là-bas, ils sont déjà des dizaines de milliers à dormir sous tente ou à la belle étoile dans les parcs ou arrêts de bus, en ville et dans les banlieues, à la recherche de quoi survivre.»</p> <p>«Les garder ici n’est pas une solution non plus, poursuit-il, car le camp de Samos devra être détruit et dératisé dès que possible, infesté qu’il est de milliers de rats. Et que feront ces derniers quand tout le monde aura migré au nouveau camp? Ils descendront en ville, à quelques centaines de mètres en contrebas, pour trouver de la nourriture. Or, si le gouvernement construit un nouveau camp loin de tout, c'est pour que le tourisme puisse reprendre, pas pour que l'on doive naviguer entre les hordes de rats.»</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624283488_painbnipourlesrats.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="805" height="781" /><br />Les déchet, du pain bénit pour les rats.</h4> <p>Le gouvernement est donc en train de construire de nouveaux camps, bien isolés, mais d’une capacité limitée. Celui de Samos, situé à Zervos, ne pourra accueillir que 1500 personnes et il faut donc réduire rapidement le nombre de réfugiés sur place, quitte à les envoyer au casse-pipes à Athènes.</p> <p>Si le nouveau camp de Lesbos (5000 places) reste pour le moment une utopie (le ministre grec de l’immigration, Panagiótis Mitarákis, dit attendre encore des soumissions, les licences nécessaires et une participation aux frais de l’Union européenne), celui de Samos est quasiment terminé.</p> <h3>Le Stalag de Zervos</h3> <p>Zervos se trouve à une dizaine de kilomètres de la ville de Samos. C’est là, au milieu de rien du tout, sans végétation, sans ombre et sans âme que se dresse le futur camp d’accueil et d’identification de l’île.</p> <p>On dit souvent qu’une image vaut mille mots. Regardez donc les photos, elles se passent de légendes... Certes, les conteneurs disposeront de toilettes et de l’électricité. Il y aura des douches et, en principe, même de l'eau courante, mais... entourés de barrières et de barbelés, les futurs habitants seront coupés de tout. Libres de sortir la journée (pour aller où?), mais tenus au couvre-feu entre le coucher et le lever du soleil.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624283554_modestalag2021zervos.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="772" height="791" /><br />Mode stalag 2021 à Zervos.</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624283647_pourvivreheureuxvivonsencontainers.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="769" height="423" /></p> <p>«Plutôt crever à Athènes que de me faire transférer dans ce camp», me dit B, un jeune Afghan, à Samos depuis près de trois ans. Et ils sont nombreux à penser de même, sachant pertinemment que s'ils quittent l’île sans avoir les papiers nécessaires leur donnant accès à une aide humanitaire, ils seront livrés à eux-mêmes et sans ressources dans la capitale grecque.</p> <p>Sachant tout cela, pourquoi les réfugiés continuent-ils à vouloir venir en Grèce au risque de se noyer, d'être refoulés sur la Turquie ou parqués dans des camps?</p> <p>Bruno, un Bernois qui vit à Samos depuis 25 ans, explique: «Tu penses bien que ceux qui sont ici ne vont jamais avouer à leurs familles qu’ils sont dans la m… et qu’il faut dire aux autres de ne surtout pas venir. Ils vont donc en ville, prennent des seflies devant des belles voitures en disant que ce sont les leurs. J’en connais même un qui a fait un montage de lui avec une belle blonde, qu’il affirmait être sa femme, devant une Rolls Royce à Londres…»</p> <h3>Changement de paradigme pour les volontaires</h3> <p>Manoli vient de Perpignan. Elle est cheffe de projet pour Samos Volunteers, une organisation remarquable qui depuis des années offre un espace de vie sécurisé (le centre Alpha), des cours de langues, de musique, d'informatique, etc. et lave des tonnes de linge pour les réfugiés qui n’ont aucune possibilité de le faire ailleurs.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624284422_labuanderiedesamosvolunteers.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="762" height="1017" /><br />La buanderie de Samos Volunteers.</h4> <p>Le centre Alpha, où sont notamment donnés ces cours, se trouve à moins de 500 mètres du camp. Idéal donc. Mais que va-t-il advenir de tout cela une fois le nouveau camp opérationnel? Manoli me confirme que depuis l'arrivée du nouveau directeur du camp, les choses se sont quelque peu améliorées, notre général à la retraite étant bien plus à l'écoute des organisations de volontaires que Maria-Dimitra Nioutsikou qu’il a remplacé (<em><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/assassins-silencieux" target="_blank" rel="noopener">Lire le précédent reportage à Samos de Michael Wyler</a></em>).</p> <p>Mais le problème reste entier. Comment poursuivre leurs activités si le nouveau camp se trouve isolé et à l'écart de tout? Samos Volunteers a donc loué un terrain à côté du nouveau camp et y installera des tentes pour pourvoir poursuivre les cours. Reste à régler les problèmes d’eau et d’électricité. Avec ses collègues d’autres organisations de volontaires, elle étudie donc également la possibilité d’organiser des transports réguliers de Zervos au centre-ville de Samos.</p> <p>Même point d’interrogation pour Margherita, qui dirige le Projet Armonia à Samos. Vu que la nourriture offerte aux réfugiés dans le camp a souvent dépassé sa date de péremption depuis belle lurette et est parfois bien moisie, Armonia prépare et offre des repas, principalement aux personnes vulnérables, femmes enceintes ou allaitant, malades, souffrant d’un handicap et à celles et ceux qui n’ont plus droit à la nourriture au camp.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624283704_margheritaquidirigeleprojetarmoniadevantsonrestaurant.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="767" height="821" /><br />Margherita devant le restaurant du Projet Armonia.</h4> <p>Depuis le Covid, son restaurant sert ses repas à l’emporter. Plus de 1000 par jour en début d’année, dans les 650 maintenant qu’il y a moins de monde dans le camp. Livrer sur place serait sans doute plus commode pour tout le monde, mais Armonia n’a pas la licence de catering…</p> <p>«Nous travaillons avec 28 volontaires qui font les achats, la mise en place, la cuisine, l’accueil et le service. Nombre d’entre eux sont eux-mêmes des réfugiés, explique Margherita, qui précise que pour le moment, Armonia n’envisage pas de déménager mais qu’il lui faut rester souple, la situation pouvant rapidement évoluer.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624284234_encuisine.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="747" height="498" /><br />En cuisine...</h4> <p>Nombre d’organisations envisagent en effet de transférer leurs activités sur Athènes, où les besoins sont de plus en plus grands.</p> <p>Pour mon général, la suite dépendra surtout de Recep Erdogan. Le dictateur turc n’ayant jamais caché ses intentions de récupérer les îles de Chios, Samos, Kos et Lesbos, il peut, du jour au lendemain, ouvrir les vannes et laisser partir de Turquie des milliers de réfugiés, principalement musulmans. Ni Frontex, ni les garde-côtes grecs ne seraient alors en mesure de refouler tout ce monde.</p> <p>«Pour le moment, les gouvernements de l’Union Européenne se sentent peu concernés par ce que nous subissons, me dit un des policier qui garde l’entrée du camp. Mais si un jour, la Grèce en aussi marre d’être le dindon de la farce, souvenez-vous que Corfou n’est qu’à 170km de l’Italie…»</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1624514351_img_1807.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="736" height="1040" /><br />Jusqu'à aujourd'hui, en juin, Aegean Boat Report a enregistré 35 refoulements illégaux en mer Égée, effectués par les garde-côtes helléniques. 865 personnes se sont vu refuser leur droit de demander l'asile et leurs droits humains ont été violés par le gouvernement grec. 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Actuel / Les choses changent à Samos, mais pour les réfugiés le cauchemar continue
Alors que les garde-côtes grecs et Frontex (l’agence européenne de garde-frontières et garde-côtes) commettent impunément des crimes en refoulant en pleine mer des zodiacs de réfugiés venant de Turquie, le camp dit d’accueil et la «jungle» de Samos se vident rapidement, suite à une nouvelle politique du gouvernement grec. Reportage.
Michael Wyler
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Cette semaine, il mérite la <strong>médaille d’or, ex-aequo</strong> avec Xi Jinping, le sympathique PDG de la Chine.</p> <p>Xi, parce qu'après trois mois de baisse, les exportations chinoises sont reparties en flèche en avril, grâce aux envois de matériel «médical» dont des centaines de millions de masques. Problème: le facteur de protection – habituellement de 100 pour un masque chirurgical KN95 adapté – n’est que de 2 à 4 pour la plupart des masques chinois. Une doctoresse, qui en a acheté plusieurs milliers auprès de l’entreprise M3 (celle de notre super promoteur), précise, dans <em>24 Heures</em>: «On a vite remarqué qu’ils étaient plus petits que ceux qu’on a habituellement. Et la barre qui est censée s’adapter au nez n’est clairement pas adaptée», Selon M3, «les gammes de taille n’existent pas sur les masques chinois».</p> <p>Ce qui existe par contre, ce sont les bénéfices réalisés par notre génial promoteur et ses revendeurs. Combien jusqu’à présent? Mystère et boule de gomme. Le secret est aussi bien gardé que la formule du coca-machin. A vue de nez (et mon calcul est aussi secret que la formule du vaccin anti Covid-19), le premier million de bénéfice est largement dépassé. Est-ce justifié? Ben évidemment, puisqu’aux dires de notre entrepreneur-mécène: «ce n'est pas qu'une action philanthropique mais aussi une action économique à but social.» Marrant, c’est aussi ce que disent les vendeurs de came… </p> <p>La <strong>médaille d’argent</strong>, section «désinfectant» (merci Marie de me l’avoir signalé) revient à Mike Sonko, le gouverneur de Nairobi (Kenya) qui a distribué des sacs de nourriture contenant une petite bouteille de cognac, précisant que «selon les recherches menées par l’OMS…il est raisonnable de penser que l’alcool joue un rôle majeur dans la destruction du coronavirus».</p> <p>Une médaille «<em>prince des crétins</em>» à Gary Linius, citoyen de l’Arizona qui s’est envoyé une bonne lampée d’eau de Javel et en est mort. Et pourquoi seulement «prince des crétins» et pas «roi des c… »? Parce que cette médaille est prise depuis belle lurette par celui qui a évoqué l’eau de Javel comme moyen de tuer le coronavirus, le Grand Donald lui-même, dont Gary était un super fan. On ne devrait pas en rire, mais cela lui fera quand-même un électeur en moins, au Donald.</p> <p>Enfin, une médaille «<em>merci avec gros bémol</em>» aux propriétaires de cafés-restaurants dont les tenanciers sont locataires. Un tiers des demandeurs a pu obtenir une réduction ou un abandon de loyer, un tiers est encore dans l’attente d’une réponse et un tiers n’a rien obtenu.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'vu-lu-entendu-et-abus-au-temps-du-virus', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 751, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2325, 'homepage_order' => (int) 2565, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 82, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Actuel / Vu, lu, entendu et abus au temps du virus
Bons, gogos et crétins de la semaine. Le palmarès du pire et du meilleur par Michael Wyler.
Michael Wyler