Média indocile – nouvelle formule
Fabien Balli-Frantz
Fabien Balli-Frantz
Etudes d’Ingénieur ETS à Genève, puis d’ingénieur EPFL en électricité. Actif 15 années dans l’industrie helvétique, en tant qu’ingénieur de développement et responsable technique de projets.
"L’intérêt pour une médecine rationnelle et éthique dans laquelle chaque être humain est considéré comme individu ayant sa propre façon de réagir aux traitements médicaux m’a poussé à entamer des études en sciences pharmaceutiques.
La pharmacie fait partie de ma famille du côté alsacien, depuis cinq générations (ville de Thann, Haut-Rhin).
Je rêve de travailler sur l’élaboration de nouveaux traitements naturels et reste convaincu qu’allier la médecine scolaire à la médecine naturelle est un bon moyen pour soutenir la guérison physique et psychique de l’être humain.
Les questions démocratiques m’animent profondément et me poussent à agir par la rédaction de textes, par l’échange d’idées et parfois par de l’activisme."
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Vernazza, dont voici un extrait traduit en français.<br /><strong><em>Medinside</em></strong>: Des études montrent que la mortalité en Suisse est l'une des plus élevées. Qu'est-ce que vous en pensez?<br /><strong>P. Vernazza</strong>: Au début, on disait que la Suède avait un taux de mortalité élevé, maintenant c'est soudainement la Suisse. La question de la mortalité est très complexe. Les personnes très âgées meurent souvent en fin de vie d'infections virales en réalité banales, souvent en hiver. Nous ne diagnostiquons pratiquement jamais ces maladies infectieuses. Parfois, il s'agit du virus respiratoire syncytial, parfois de la grippe et d'autres coronavirus sont également connus pour être la cause de la mort. Cette année, de tels décès sont fréquents avec la Covid, car ce nouveau virus domine l'épidémiologie actuelle. Nous n'avons pratiquement plus de patients grippaux actuellement. La question décisive est maintenant de savoir comment évolue la mortalité globale. Souvent, le taux de mortalité total des personnes de plus de 65 ans est évalué d'année en année. Mais ce groupe d'âge a augmenté de 10% au cours des cinq dernières années. La mortalité est désormais définie comme le nombre de décès pour 100'000 personnes par an. Maintenant, si vous étudiez les taux de mortalité des personnes de plus de 65 ans au cours des 10 dernières années, vous constaterez que la mortalité en 2013 et 2015 était plus élevée que la mortalité en 2020.<br /><strong><em>Medinside</em></strong>: Donc de votre point de vue il n'y a pas de surmortalité extraordinaire?<br /><strong>P. 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<p>Comparer les valeurs brutes de décès prises à des années fortement éloignées l’une de l'autre ne fait sens que si la variation démographique est négligeable.<br />Ainsi, comparer le nombre de décès liés à la grippe espagnole ou encore à l'épidémie de variole de 1871 avec ceux de notre époque peut mener à confusion, en particulier le lecteur peu habitué à lire et à interpréter des données de mortalité.<br />Une normalisation des données de mortalité reste nécessaire pour conserver le sens des proportions et faire des comparaisons réalistes.<br />Pour conclure, une position me semble intéressante à ce sujet, tirée d’une récente interview par <em><a href="https://www.medinside.ch/de/post/ich-bin-ein-klarer-verfechter-der-impfung" target="_blank" rel="noopener">Medinside</a></em> de l’infectiologue suisse, le Prof. P. Vernazza, dont voici un extrait traduit en français.<br /><strong><em>Medinside</em></strong>: Des études montrent que la mortalité en Suisse est l'une des plus élevées. Qu'est-ce que vous en pensez?<br /><strong>P. Vernazza</strong>: Au début, on disait que la Suède avait un taux de mortalité élevé, maintenant c'est soudainement la Suisse. La question de la mortalité est très complexe. Les personnes très âgées meurent souvent en fin de vie d'infections virales en réalité banales, souvent en hiver. Nous ne diagnostiquons pratiquement jamais ces maladies infectieuses. Parfois, il s'agit du virus respiratoire syncytial, parfois de la grippe et d'autres coronavirus sont également connus pour être la cause de la mort. Cette année, de tels décès sont fréquents avec la Covid, car ce nouveau virus domine l'épidémiologie actuelle. Nous n'avons pratiquement plus de patients grippaux actuellement. La question décisive est maintenant de savoir comment évolue la mortalité globale. Souvent, le taux de mortalité total des personnes de plus de 65 ans est évalué d'année en année. Mais ce groupe d'âge a augmenté de 10% au cours des cinq dernières années. La mortalité est désormais définie comme le nombre de décès pour 100'000 personnes par an. Maintenant, si vous étudiez les taux de mortalité des personnes de plus de 65 ans au cours des 10 dernières années, vous constaterez que la mortalité en 2013 et 2015 était plus élevée que la mortalité en 2020.<br /><strong><em>Medinside</em></strong>: Donc de votre point de vue il n'y a pas de surmortalité extraordinaire?<br /><strong>P. Vernazza</strong>: Ce n'est pas mon point de vue: c'est ce que les chiffres nous disent.</p>
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A vif / Mortalité en Suisse: une question de proportions
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Fabien Balli-Frantz
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<h3><strong>Taux brut de mortalité</strong></h3>
<p>L’année 2020 aura été marquée par une hausse du <strong>taux brut de mortalité</strong>, par rapport aux années précédentes. Selon une dernière estimation, il s’élève à près de 8.54 décès pour mille habitants, durant l’année passée. Comparé à 2019, il exprime une augmentation du nombre de décès de l’ordre de 640 décès par million d’habitants.</p>
<p>Il faut remonter approximativement à l’année 2003 pour atteindre un tel<strong> taux de mortalité</strong>. Depuis, les progrès de la technique médicale et les diagnostiques précoces, ont sans aucun doute favorisé la réduction du taux de mortalité.</p>
<p><strong><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1610280977_graph1.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></strong></p>
<h4><strong>Fig. </strong><strong>1</strong><strong> : Taux brut de mortalité observé en Suisse à partir de 1950. </strong>Source : (OFS) au 5.01.2021, <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population.assetdetail.14367967.html">Données démographiques 1950-2019</a>, <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/deces.assetdetail.15384454.html">mortalité 2020</a>, <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population.assetdetail.14941424.html">démographie 2020</a></h4>
<p>Incontestablement, les deux vagues épidémiques du Sars-Cov2 auront contribuées à l’augmentation du taux de mortalité en 2020. Mais est-ce que cette épidémie en est la seule raison?</p>
<h3><strong>Taux de mortalité par classe d’âge</strong></h3>
<p>Le calcul du <strong>taux de mortalité par classe d’âge</strong> requiert le nombre de décès par classe d’âge (tableau 1) et la population par classe d’âge (tableau 2). Le rapport de ces données permet d’exprimer le <strong>taux de mortalité par classe d’âge</strong>, en nombre de décès pour 1000 individus; il figure dans le tableau 3 et en Fig. 2.</p>
<p><strong>Tableau </strong><strong>1</strong><strong>: </strong>Nombre de décès relevé en Suisse par classe d’âge pour les années 2010-2020 et proportion du nombre de décès en 2020.</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1610281500_graph2.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4><em>Source des données OFS au 7.01.2021, </em><a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/deces.assetdetail.15384450.html"><em>décès 2020</em></a><em> et </em><a href="https://www.pxweb.bfs.admin.ch/pxweb/fr/px-x-0102020000_103/-/px-x-0102020000_103.px/"><em>décès 2010-2019</em></a></h4>
<p><strong>Tableau </strong><strong>2</strong><strong>: </strong>Population en Suisse par classe d’âge entre 2010 et 2020 et taux de variation total.</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1610281568_graph3.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4><em>Source des données OFS au 7.01.2021, </em><a href="https://www.pxweb.bfs.admin.ch/pxweb/fr/px-x-0102020000_103/-/px-x-0102020000_103.px/"><em>Population au 1<sup>er</sup> Janvier</em></a></h4>
<p><strong>Tableau </strong><strong>3</strong><strong>: </strong>Taux de mortalité en Suisse par classe d’âge pour les années 2010-2020 et rang du taux de mortalité de 2020.</p>
<h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1610377657_img_3404.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /><br /><em>Source: calculé selon les données des Tableaux 1 et 2, à partir des chiffres de l’OFS au 7.01.2021.</em></h4>
<h4><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1610281676_graph5.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /><br /></em><strong>Fig. </strong><strong>2</strong><strong>: Taux de mortalité observé en Suisse par classe d’âge pour les années 2010 à 2020. <br /></strong><em>Source: données du Tableau 3, à partir des chiffres de l’OFS au 7.01.2021</em></h4>
<h3><strong>Observations et discussions</strong></h3>
<p><strong>La classe d’âge de 90 ans et plus est de loin la plus touchée par la mortalité</strong></p>
<p>En 2020, la classe d’âge présentant le <strong>taux de mortalité</strong> le plus élevé est la classe 90 ans et plus. Il s’élève à 254 décès pour mille individus, exprimant qu’environ un quart des personnes âgées de 90 ans et plus sont décédées au cours de l’année. Un tel taux n’a été surpassé qu’une fois au cours des 10 dernières années, en 2012.</p>
<p><strong>2012: Une année record d’un point de vue mortalité, mais passée médiatiquement inaperçue</strong></p>
<p>L’année 2012 aura été plus fatale que l’année 2020 dans toutes les classes d’âge, car les <strong>taux de mortalité</strong> respectifs y sont sans exception plus élevés. Cependant, cette année à forte mortalité est restée médiatiquement inaperçue. Pourquoi? Les capacités hospitalières n’auraient-elles pas été mises à l’épreuve en ce temps et auraient depuis été franchies?</p>
<p><strong>Accroissement de la population âgée</strong></p>
<p>La classe d’âge de 90 ans et plus a présenté le <strong>taux d’accroissement</strong> du nombre d’individus le plus élevé au cours des 10 dernières années, s’élevant à 37%, suivie de la classe 70-79 ans (30%). La population âgée croit indéniablement et cette croissance marque un nouveau tournant, mettant à l’épreuve les capacités de nos structures hospitalières et gériatriques.</p>
<p><strong>Dilemme ou conséquences du vieillissement de la population?</strong></p>
<p>A partir des données de mortalité actuellement disponibles, aucune des classes d’âge décennales n’a présenté en 2020 un <strong>taux de mortalité</strong> surpassant ceux observés au cours des 10 dernières années, quand bien même le <strong>taux brut de mortalité</strong> de 2020 surpasse ceux des 10 années précédentes. Pourquoi?</p>
<p>Ce qui pourrait sembler être un dilemme n’en n’est point un. La raison est que la population la plus âgée s’accroît comme encore jamais auparavant et que les groupes d’âge avancé qui sont les plus touchés par la mort prennent ainsi un poids de plus en plus considérable sur la tendance du <strong>taux brut de mortalité</strong> dans le pays.</p>
<p>Ainsi, indirectement, la crise sanitaire a été un révélateur du fort accroissement que connaît notre population âgée et de ses conséquences à moyen terme sur notre système de santé, tant au niveau des capacités que des coûts. Le risque d’une surcharge du système hospitalier reste un problème récurrent, mentionné à plusieurs reprises par nos médias, en particuliers ces dernières années lors des saisons de grippe et de ski.</p>
<p>Au sortir de la crise, nos autorités auront un travail important à fournir pour éviter un risque quasi-permanent de surcharge du système hospitalier. Sinon, un autre risque serait de voir le régime d’exception dans lequel nous vivons depuis près d’une année se transformer en un régime quasi-permanent.</p>
<hr />
<p><strong><em>Remarque: </em></strong><em>Notre analyse focalisée sur la situation de la Suisse est inspirée d’une </em><a href="https://secureservercdn.net/160.153.137.99/q9g.5bb.myftpupload.com/wp-content/uploads/2020/12/Analysen-Grafiken-Covid-19-Europa-Spezial.pdf"><em>récente étude systématique</em></a><em> réalisée par une équipe de scientifiques allemands, autrichiens et suisses. Cette étude a porté sur le calcul du taux de mortalité observé dans différents pays européens, au cours de l’année 2020. Les résultats sont intéressants, car des pays comme l’Italie ou la Belgique, décrits comme étant touchés par une surmortalité hors norme en 2020, présenteraient à l’instar de la Suisse, des taux de mortalité par classe d’âge inférieurs à ceux des années précédentes. La Suède ferait un parcours sans faute. Bon pour la tête et l’auteur du présent article ne prennent aucune position sur ces chiffres, car nous ne les avons personnellement pas vérifiés.</em></p>
<hr />
<p><u><strong>Addendum du 16.01.2021</strong></u>: il s’agit ici d’un bilan fait à partir des données de l’OFS, dans l’état des données au 5.01.2021. Les chiffres vont quelque peu évoluer du fait du temps nécessaire au transfert des données de mortalité à l’OFS. Le bilan sera mis à jour dans les prochaines semaines (1<sup>ère</sup> semaine de févier), une fois que les données de l’OFS seront stables.</p>
<p>A partir des <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/deces.assetdetail.15384450.html%20%20" target="_blank" rel="noopener">données actuellement disponibles</a> à l’OFS, une mise à jour des tableaux n’est pas possible.</p>
<p>Dernière mise à jour 5.01.2020.</p>
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Selon une dernière estimation, il s’élève à près de 8.54 décès pour mille habitants, durant l’année passée. Comparé à 2019, il exprime une augmentation du nombre de décès de l’ordre de 640 décès par million d’habitants.</p> <p>Il faut remonter approximativement à l’année 2003 pour atteindre un tel<strong> taux de mortalité</strong>. Depuis, les progrès de la technique médicale et les diagnostiques précoces, ont sans aucun doute favorisé la réduction du taux de mortalité.</p> <p><strong><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1610280977_graph1.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></strong></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>1</strong><strong> : Taux brut de mortalité observé en Suisse à partir de 1950. </strong>Source : (OFS) au 5.01.2021, <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population.assetdetail.14367967.html">Données démographiques 1950-2019</a>, <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/deces.assetdetail.15384454.html">mortalité 2020</a>, <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population.assetdetail.14941424.html">démographie 2020</a></h4> <p>Incontestablement, les deux vagues épidémiques du Sars-Cov2 auront contribuées à l’augmentation du taux de mortalité en 2020. Mais est-ce que cette épidémie en est la seule raison?</p> <h3><strong>Taux de mortalité par classe d’âge</strong></h3> <p>Le calcul du <strong>taux de mortalité par classe d’âge</strong> requiert le nombre de décès par classe d’âge (tableau 1) et la population par classe d’âge (tableau 2). Le rapport de ces données permet d’exprimer le <strong>taux de mortalité par classe d’âge</strong>, en nombre de décès pour 1000 individus; il figure dans le tableau 3 et en Fig. 2.</p> <p><strong>Tableau </strong><strong>1</strong><strong>: </strong>Nombre de décès relevé en Suisse par classe d’âge pour les années 2010-2020 et proportion du nombre de décès en 2020.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1610281500_graph2.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Source des données OFS au 7.01.2021, </em><a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/deces.assetdetail.15384450.html"><em>décès 2020</em></a><em> et </em><a href="https://www.pxweb.bfs.admin.ch/pxweb/fr/px-x-0102020000_103/-/px-x-0102020000_103.px/"><em>décès 2010-2019</em></a></h4> <p><strong>Tableau </strong><strong>2</strong><strong>: </strong>Population en Suisse par classe d’âge entre 2010 et 2020 et taux de variation total.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1610281568_graph3.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Source des données OFS au 7.01.2021, </em><a href="https://www.pxweb.bfs.admin.ch/pxweb/fr/px-x-0102020000_103/-/px-x-0102020000_103.px/"><em>Population au 1<sup>er</sup> Janvier</em></a></h4> <p><strong>Tableau </strong><strong>3</strong><strong>: </strong>Taux de mortalité en Suisse par classe d’âge pour les années 2010-2020 et rang du taux de mortalité de 2020.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1610377657_img_3404.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /><br /><em>Source: calculé selon les données des Tableaux 1 et 2, à partir des chiffres de l’OFS au 7.01.2021.</em></h4> <h4><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1610281676_graph5.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /><br /></em><strong>Fig. </strong><strong>2</strong><strong>: Taux de mortalité observé en Suisse par classe d’âge pour les années 2010 à 2020. <br /></strong><em>Source: données du Tableau 3, à partir des chiffres de l’OFS au 7.01.2021</em></h4> <h3><strong>Observations et discussions</strong></h3> <p><strong>La classe d’âge de 90 ans et plus est de loin la plus touchée par la mortalité</strong></p> <p>En 2020, la classe d’âge présentant le <strong>taux de mortalité</strong> le plus élevé est la classe 90 ans et plus. Il s’élève à 254 décès pour mille individus, exprimant qu’environ un quart des personnes âgées de 90 ans et plus sont décédées au cours de l’année. Un tel taux n’a été surpassé qu’une fois au cours des 10 dernières années, en 2012.</p> <p><strong>2012: Une année record d’un point de vue mortalité, mais passée médiatiquement inaperçue</strong></p> <p>L’année 2012 aura été plus fatale que l’année 2020 dans toutes les classes d’âge, car les <strong>taux de mortalité</strong> respectifs y sont sans exception plus élevés. Cependant, cette année à forte mortalité est restée médiatiquement inaperçue. Pourquoi? Les capacités hospitalières n’auraient-elles pas été mises à l’épreuve en ce temps et auraient depuis été franchies?</p> <p><strong>Accroissement de la population âgée</strong></p> <p>La classe d’âge de 90 ans et plus a présenté le <strong>taux d’accroissement</strong> du nombre d’individus le plus élevé au cours des 10 dernières années, s’élevant à 37%, suivie de la classe 70-79 ans (30%). La population âgée croit indéniablement et cette croissance marque un nouveau tournant, mettant à l’épreuve les capacités de nos structures hospitalières et gériatriques.</p> <p><strong>Dilemme ou conséquences du vieillissement de la population?</strong></p> <p>A partir des données de mortalité actuellement disponibles, aucune des classes d’âge décennales n’a présenté en 2020 un <strong>taux de mortalité</strong> surpassant ceux observés au cours des 10 dernières années, quand bien même le <strong>taux brut de mortalité</strong> de 2020 surpasse ceux des 10 années précédentes. 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Actuel / Covid-19: bilan préliminaire de la mortalité en 2020
Les résultats de cette analyse du taux de mortalité en Suisse, selon les différentes classes d’âge de la population, surprennent, tant ils s’écartent
Fabien Balli-Frantz
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<h3>Le mois de novembre 2020 marqué par une mortalité exceptionnelle</h3>
<p>En novembre 2020, la Suisse a présenté une mortalité exceptionnelle. Elle s’élève à près d’un décès pour mille habitants au cours du mois, correspondant à un mois grippal très fort. Il faut remonter à l’année 1957 (grippe asiatique) pour trouver une mortalité aussi élevée en novembre, ou encore aux mois de janvier 1983, 1997 et 2000 (Source: <a href="https://www.pxweb.bfs.admin.ch/pxweb/fr/px-x-0102020206_111/-/px-x-0102020206_111.px/">OFS mortalité</a>, <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/effectif-evolution.assetdetail.13707408.html">OFS population</a>).</p>
<p>Les semaines 45 à 47 témoignent d’une augmentation de l’ordre de 50% du nombre de décès hebdomadaires, par rapport à la moyenne des cinq années précédentes à la même période. </p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1608115207_fig1.png" class="img-responsive img-fluid center " width="548" height="373" /></p>
<h4 style="text-align: center;"><b><i>Fig. 1: Taux de mortalité hebdomadaire en Suisse par million d’habitants, relevé jusqu’en semaine 49/2020 - </i></b><i>Données de Office Fédéral des Statistiques (OFS) au 15.12.2020: </i><a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/deces.assetdetail.15084122.html"><i>lien mortalité</i></a><i> et </i><a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population.assetdetail.14367967.html"><i>lien démographie</i></a></h4>
<h3>Le taux de mortalité en 2020 avoisine celui de 2015</h3>
<p>Le taux de mortalité observé en 2020, incluant toutes les causes de décès, s’élève à environ 7.81 décès pour mille habitants durant les 49 premières semaines de l’année. Relativement, il surpasse de 1.6% le taux de mortalité de 2015 observé à la même période qui s’élevait à 7.54 décès pour mille habitants. 2015 était une année marquée par une forte grippe et par la canicule.</p>
<p>Ce taux de mortalité semble faible, dans le contexte de la pandémie, mais s’explique en partie par le fait qu’après la vague du printemps, la Suisse a connu une période de plusieurs mois de sous-mortalité, compensant la surmortalité de novembre. </p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1608160535_capturedcran2020121700.14.35.png" class="img-responsive img-fluid center " width="562" height="306" /></p>
<h4 style="text-align: center;"><b><i>Fig. 2 : Taux de mortalité global en Suisse, relevé pour les 49 premières semaines des années 2010 à 2020</i></b><i>. </i>Source: (OFS) au 15.12.2020 : <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/deces.assetdetail.15244586.html">mortalité 2020</a> , <a href="https://www.bfs.admin.ch/asset/fr/ts-f-14.03.04.03-wr_ZR">mortalité 2010-2019</a> , <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population.assetdetail.14941424.html">démographie 2020</a> et <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population.assetdetail.14367967.html">démographie 1950-2019</a></h4>
<h3>Taux de mortalité par canton</h3>
<p>Le taux de mortalité toutes causes confondues, calculé depuis le début l’année 2020, indique que les cantons de Vaud, Fribourg et Genève ont globalement une mortalité inférieure à la moyenne helvétique. Le canton du Tessin témoigne d’un des plus hauts taux de décès en Suisse.</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1608115443_fig3.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p>
<h4 style="text-align: center;"><b><i>Fig. 3 : Taux de mortalité toutes causes confondues par canton Suisse, relevé pour les 49 premières semaines de l’année 2020</i></b><i>. </i>Source: (OFS) au 15.12.2020: <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/deces.assetdetail.15244586.html">Décès par cantons</a>, <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population.assetdetail.13707202.html">population par cantons</a></h4>
<p>Les différences intercantonales du taux de mortalité sont fortement liées à l’âge moyen de la population. Ainsi, les cantons de FR, VD et GE ont en moyenne des populations plus jeunes que celle du pays, alors que le canton du Tessin a la population la plus âgée de Suisse. </p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1608115464_fig4.png" class="img-responsive img-fluid center " width="566" height="282" /></p>
<h4 style="text-align: center;"><b><i>Fig. 4 : Âge moyen de la population résidente par canton en 2013. </i></b>Données : <a href="https://www.rts.ch/info/regions/fribourg/6227530-fribourg-a-la-population-la-plus-jeune-de-suisse.html">RTS</a> 16.10.2014 </h4>
<h3>Mortalité par classe d’âge</h3>
<p>Comme lors de la vague de printemps, aucune surmortalité n’a été observée chez les personnes âgées de 0 à 64 ans, au cours de la seconde vague d’épidémie.</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1608115510_fig5.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p>
<h4 style="text-align: center;"><b><i>Fig. 5 : Nombre de décès hebdomadaires par classe d’âge entre la 1</i></b><b><i><sup>ère</sup></i></b><b><i> semaine de 2015 et la semaine 49 de 2020. </i></b>Source: (OFS) au 15.12.2020: <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/deces.assetdetail.15244586.html">lien mortalité</a></h4>
<p>L’âge médian des personnes décédés et positives au Covid-19 est de 86 ans, soit 84 ans pour les hommes et 88 ans pour les femmes (<a href="https://www.bag.admin.ch/dam/bag/fr/dokumente/mt/k-und-i/aktuelle-ausbrueche-pandemien/2019-nCoV/covid-19-woechentlicher-lagebericht.pdf.download.pdf/OFSP_COVID-19_rapport_hebdomadaire.pdf">OFSP</a>). Il se situe en dessus de l’espérance de vie relevée en Suisse en 2019 (hommes 81.9 ans et femmes 85.6 ans).</p>
<h3>Garder le sens des proportions et ouvrir la discussion</h3>
<p>Dans quelques semaines, les données de l’OFS et de l’OFSP permettront de tirer un bilan complet de la mortalité en Suisse pour cette année particulière 2020. Le spectre d’une épidémie aussi mortelle que la grippe espagnole s’est effacé au fil des mois passés. La description de l’OFS résume parfaitement la violence de la pandémie de grippe Espagnole: <i>«Au cours des années précédant 1918, les taux de mortalité annuels étaient très stables. Ils se situaient en moyenne pour les hommes à 14 pour mille et pour les femmes à 13 pour mille. En 1918, ils augmentaient jusqu’à 21 pour mille pour les hommes et à 18 pour mille pour les femmes»</i> (Source: <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfsstatic/dam/assets/6467465/master">OFS</a>).</p>
<p>Ainsi, la proportion de décès observée en 2020 dans le pays n’a rien à voir avec celle de la grippe espagnole, mais s’inscrit dans un intervalle de valeurs déjà observées au cours des 25 dernières années.</p>
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<h4 style="text-align: center;"><b><i>Fig. 6: Taux de mortalité observé en Suisse à partir de 1950. </i></b>Source: (OFS) au 29.09.2020, <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population.assetdetail.14367967.html">Données démographiques 1950-2019</a> </h4>
<p>Des aspects encore peu discutés au cours de la crise mériteraient d’être intégrés dans les prochains thèmes traités par nos politiques et médias. Il s’agit en premier lieu des conséquences du vieillissement de la population sur la mortalité globale dans le pays. Au cours des années à venir, la dynamique de mortalité risque d’être fortement bousculée, car les «<a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/effectif-evolution/age-etat-civil-nationalite.html">baby-boomers</a>» dominent la pyramide des âges du pays.</p>
<p>Les plus âgés de cette génération ont environ 75 ans et atteindront l’âge de l’espérance de vie actuelle dans le courant de cette décennie. La potentialité d’un excédent du nombre de décès au sein de cette génération se dessine pour les années à venir, du fait notamment de la grandeur inhabituelle de ce groupe d’âge.</p>
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<h4 style="text-align: center;"><b><i>Fig. 7: Pyramide des âges de la Suisse: (a) situation en 2019 superposée à celle de l’an 2000; (b) prévision faite par l’OFS pour l’an 2050 selon un modèle de référence et comparaison à la situation de l’an 2000. </i></b>Source: <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/evolution-future/scenarios-suisse.html">OFS</a>, 15.12.2020</h4>
<p>Le second aspect est le bilan de la gestion de cette crise. Bien qu’il soit encore tôt pour que nos autorités ou encore des instances de contrôle s’y attèlent, il faut reconnaître que nous vivons la première situation de crise sanitaire depuis la révision de la loi sur les épidémies qui a été acceptée par vote populaire en septembre 2013. Dans ce nouveau cadre, on trouve notamment les situations particulières et extraordinaires au sens de la loi d’épidémie, la compétence de l’OMS pour déclarer la situation particulière, un transfert de compétences des cantons vers le conseil fédéral pour déclarer des vaccinations obligatoires,… L’apparition de moyens de lutte qui n’avaient encore jamais été utilisés auparavant, tel le confinement, laissent beaucoup de traces au sein de la population. Le réel gain justifiant une mesure aussi drastique devra être confirmé et les potentiels effets collatéraux devront être mis sur la table de discussion.</p>
<hr />
<p><strong>Remarques</strong></p>
<p>Afin de tenir compte des variations démographiques, la mortalité été présentée sous forme de «taux de mortalité brute». Pour une période d’observation donnée, ce taux est calculé en rapportant le nombre de décès par rapport à la population moyenne. </p>
<p>La population moyenne utilisée pour l’année 2020 correspond aux effectifs de la population résidente permanente et non permanente, relevés par l’OFS au second trimestre. Pour les années antérieures à 2020, la population moyenne a été déterminée par une moyenne arithmétique des effectifs considérés au 31 décembre de l’année considérée et de l’année précédente.</p>
<p>L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts. </p>',
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Relativement, il surpasse de 1.6% le taux de mortalité de 2015 observé à la même période qui s’élevait à 7.54 décès pour mille habitants. 2015 était une année marquée par une forte grippe et par la canicule.</p> <p>Ce taux de mortalité semble faible, dans le contexte de la pandémie, mais s’explique en partie par le fait qu’après la vague du printemps, la Suisse a connu une période de plusieurs mois de sous-mortalité, compensant la surmortalité de novembre. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1608160535_capturedcran2020121700.14.35.png" class="img-responsive img-fluid center " width="562" height="306" /></p> <h4 style="text-align: center;"><b><i>Fig. 2 : Taux de mortalité global en Suisse, relevé pour les 49 premières semaines des années 2010 à 2020</i></b><i>. </i>Source: (OFS) au 15.12.2020 : <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/deces.assetdetail.15244586.html">mortalité 2020</a> , <a href="https://www.bfs.admin.ch/asset/fr/ts-f-14.03.04.03-wr_ZR">mortalité 2010-2019</a> , <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population.assetdetail.14941424.html">démographie 2020</a> et <a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population.assetdetail.14367967.html">démographie 1950-2019</a></h4> <h3>Taux de mortalité par canton</h3> <p>Le taux de mortalité toutes causes confondues, calculé depuis le début l’année 2020, indique que les cantons de Vaud, Fribourg et Genève ont globalement une mortalité inférieure à la moyenne helvétique. 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Actuel / Covid-19: état de situation de la mortalité en Suisse
Au cours de la seconde vague attribuée à l’épidémie du Covid-19, la Suisse a observé une mortalité exceptionnellement élevée. Les semaines les plus
Fabien Balli-Frantz
B Article réservé aux abonnés
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<p>Si ces images relayées par de nombreux médias se confirment, les causes d’un risque de surcharge du système hospitalier helvétique ont-t-elles été pleinement identifiées? Est-il justifié de nommer comme cause principale l’agent pathogène Sars-Cov2 ou encore le comportement des citoyens en période d’épidémie?</p>
<p>Le risque de surcharge du système hospitalier ne résulterait-il pas plutôt des optimisations subies par notre système de santé, avec pour résultat final l'empêchement de garantir un équilibre entre l’offre et la demande en soins?</p>
<p>Observé sous cet angle, on note que la démographie, l’espérance de vie et le nombre d’hospitalisation augmentent continuellement dans le pays, alors que les nombres d’hôpitaux, de lits et de séjours hospitaliers diminuent.</p>
<p>Nos services hospitaliers sont-ils encore correctement dimensionnés pour répondre à la demande croissante en soins?</p>
<p>A l’aide de statistiques nationales et internationales, nous apportons ici des éléments de réponses à ces questions d’actualité.</p>
<h3><strong>Suisse: Evolution des capacités hospitalières à partir de l’an 2000</strong></h3>
<p>Au cours des 20 dernières années, notre pays a connu une expansion démographique de l’ordre de 20% (7,2 à 8,6 millions d’habitants), tandis que près de 25% des hôpitaux ont été fermés <em>(Fig.2)</em> et que la proportion de lits hospitaliers disponibles pour l’ensemble de la population a subi une réduction de 10% <em>(Fig. 1)</em>. Dans cette même période, l’espérance de vie des hommes a augmenté de l’ordre de 7,4% et celle des femmes de 4,9% (<a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/esperance-vie.assetdetail.14367972.html" target="_blank" rel="noopener">OFS 2000 et 2019</a>).</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1605020614_lits1.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4>Fig. 1: tendances dans les soins aigus en Suisse depuis l’année 2001 (source : <a href="https://www.hplus.ch/fr/chiffresstatistiques/moniteur-des-hopitaux-et-cliniques-de-h?type=1534744687" target="_blank" rel="noopener">H+ Les hôpitaux suisses</a> , 9.11.2020)</h4>
<h4><strong><u>Tendances entre 2001 et 2015<br /></u></strong><strong>+43%</strong> de personnel <strong>+24%</strong> d’hospitalisations <strong>+15%</strong> d’habitants<br /><strong>-10%</strong> de lits <strong>-16%</strong> de journées de soins <strong>-34%</strong> des durées de séjour</h4>
<p>Le personnel médical a augmenté de 43%; les technologies médicales et pharmaceutiques ont simplifié nombre d’interventions, contribuant sans aucun doute à la réduction de 34% de la durée des séjours hospitaliers.</p>
<p>Le nombre d’hospitalisation a grimpé de 25%, une conséquence probable de la réduction de la durée des séjours.</p>
<p>Les limites ont-elles naturellement été atteintes?</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1605020776_lits2.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4>Fig. 2 : évolution du nombre d’hôpitaux en Suisse, depuis l’an 2000 (Source: <a href="https://www.statista.com/statistics/535443/hospitals-in-switzerland/" target="_blank" rel="noopener">statista</a>, 9.11.2020)</h4>
<h3><strong>Situation hospitalière de la Suisse comparée aux autres pays</strong></h3>
<p>Diverses observations démontrent que notre pays est moyennement bien loti en termes de lits hospitaliers disponibles pour 1000 habitants. Ainsi, selon un classement de l’OCDE <em>(Fig.3), </em>incluant 42 pays, la Suisse (4,6 lits/1000 habitants) apparaît en 14<sup>e</sup> position, tandis que et le Japon (13 lits/1000 habitants) occupe la 1<sup>re</sup> position, avec proportionnellement trois fois plus de lits hospitaliers qu’en Suisse. Des pays voisins comme l’Allemagne (8 lits/1000 habitants) et la France (5,9 lits/1000 habitants) disposent également proportionnellement de plus de lits hospitaliers.</p>
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<h4>Fig. 2 : Nombre de lits d’hôpital pour 1 000 habitants, incluant les lits de soins curatifs, les lits de soins de réadaptation, les lits de soins de longue durée et les autres lits dans les hôpitaux. Source : <a href="https://data.oecd.org/healtheqt/hospital-beds.htm" target="_blank" rel="noopener">OCDE 2019</a></h4>
<p> </p>
<p>En ce qui concerne la capacité hospitalière en lits de soins aigus (à ne pas confondre avec soins intensifs), le classement de 33 pays situe la Suisse (3,6 lits/1000 habitants) en 13<sup>e</sup> position, alors que le Japon (7,8 lits/1000 habitants) se trouve en 1<sup>re</sup> position. Seule la Corée, qui a manifestement augmenté son quota de lits de soins aigus entre 2000 et 2014, présente une tendance croissante <em>(Fig. 4)</em>. Les autres pays présentent une tendance à la baisse, à l’instar de la Suisse.</p>
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<h4>Fig. 4 : Variation du nombre de lits en soins aigus pour 1000 habitants. Source des données: <a href="https://data.oecd.org/healtheqt/hospital-beds.htm" target="_blank" rel="noopener">OCDE 2019</a></h4>
<p> </p>
<p>Il est intéressant de relever que le Japon, qui présente des moyens hospitaliers très élevées, a eu peu de victimes du Covid-19. Pour une population de 125,8 millions d'habitants, le nombre de personnes décédées avec le Covid-19 est de 1821. Cependant, ce fait ne semble pas être lié aux capacités des soins intensifs, car le Japon ne présente que 5,2 lits/100'000 habitants, là où la Suisse en présente 11,8/100'000 habitants (OECD 2017-2019).</p>
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<h4>Fig. 5: Nombre de lits de soins intensifs pour 100’000 habitants. Source des données: <a href="http://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/beyond-containment-health-systems-responses-to-covid-19-in-the-oecd-6ab740c0/" target="_blank" rel="noopener">OCDE 2019</a></h4>
<h3><strong>Suisse: Nombre de lits de soins intensifs et taux d’occupation</strong></h3>
<p>A l’intérieur du pays, les disparités sont élevées (Fig. 5), expliquant en autres pourquoi le canton de Schwytz devait récemment tirer la sonnette d’alarme. Ce dernier ne dispose que 11 lits de soins intensifs pour 160'619 habitants, soit 6,8 lits/100'000 habitants, alors qu’au 6 novembre 2020, la moyenne Suisse était de 12,49 lits/100'000 habitants (soit 1089 lits de soins intensifs pour 8,6 millions d’habitants), conformément aux données publiées par le département fédéral de la défense (DDPS).</p>
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<h4>Fig. 5 : Nombre de lits de soins intensifs par canton suisse pour 100'000 habitants. Source des données: <a href="https://www.vtg.admin.ch/fr/actualite/coronavirus/capacites-hospitalieres.html" target="_blank" rel="noopener">DDPS</a>, 6.11.2020</h4>
<p> </p>
<p>Les relevés d’occupation des lits de soins intensifs en Suisse (Fig. 6) permettent de tirer les informations suivantes:</p>
<p>- Le nombre de lits de soins intensifs actuellement en service est de l’ordre de 1100. Au plus fort de la vague de printemps, il s’élevait à plus de 1600, alors que le nombre de patients en soins intensif n’a jamais franchi le seuil de 1100.</p>
<p>- La proportion de lits de soins intensifs occupés est de l’ordre de 73% et correspond au taux d’occupation observé au début du mois de mai.</p>
<p>- La proportion de patients Covid-19 continue d'augmenter (courbe jaune). En revanche, il y a beaucoup moins de patients non-Covid-19 dans les unités de soins intensifs (courbe verte). Les autorités sanitaires ne donnent pas d’explication sur ce fait. Est-ce que tous les patients des soins intensifs sont systématiquement testés au Sars-Cov2?</p>
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<h4>Fig. 6 : Occupation des lits en soins intensifs en Suisse (état 9.11.2020). Source des données : <a href="https://icumonitoring.ch/" target="_blank" rel="noopener">icumonitoring</a>, 9.11.2020</h4>
<h3><strong>Les soins intensifs en Suisse sont-ils actuellement surchargés?</strong></h3>
<p>A la question du taux d’occupation usuel des hôpitaux, le <a href="https://rapportsannuels.chuv.ch/activite/2016/1-1-evolution-de-l-activite-d-hospitalisation-et-d-hebergement#:~:text=Le%20taux%20moyen%20d'occupation,optimal%20se%20situerait%20%C3%A0%2085%25." target="_blank" rel="noopener">rapport d’activité du CHUV de 2016</a> apporte les éléments de réponse suivants:</p>
<p><em>«Le taux moyen d’occupation se stabilise à 87%. Il reste toutefois proche des 90% en médecine et dépasse ce seuil aux soins intensifs, alors même que pour des lits de soins aigus un taux optimal se situerait à 85%. Soixante-neuf lits, soit près de 5% des capacités d’hospitalisation, ont été occupés par des patientes et des patients en attente d’un séjour de réadaptation ou d’une place en EMS.»</em></p>
<p>Le <a href="https://ge.ch/grandconseil/data/texte/PL12487.pdf" target="_blank" rel="noopener">rapport de gestion des HUG pour l’année 2018</a> indique un taux d’occupation des lits similaire:</p>
<p><em>«En revanche, entre 2017 et 2018, même si l’activité augmente, le nombre moyen de lits en service diminue (2133 en 2018) soit -1,9%. Ceci s’explique par des interventions chirurgicales moins invasives et par une intensification des hospitalisations du fait d’une amélioration des flux hospitaliers. Ainsi le taux d’occupation moyen des lits augmente par rapport à l’année précédente (88,8% par rapport à 87,1% en 2017) et se maintient dans la fourchette haute des normes hospitalières (entre 85% et 90%).» </em></p>
<p>Bien que ces données se rapportent au CHUV ou aux HUG, elles démontrent que le taux actuel d’occupation des lits de soins intensifs en Suisse (~73%) se situe bien en dessous du taux d’occupation moyen observé dans un important centre hospitalier du pays.</p>
<h3><strong>Conclusion</strong></h3>
<p>Cette revue de données statistiques ne permet nullement d’affirmer que les services hospitaliers suisses sont actuellement surchargés face à l’épidémie au Sars-Cov2. Cependant, les états de situations régionaux doivent être considérés. En effet, les capacités hospitalières en Suisse diffèrent fortement d’un canton à l’autre et peuvent expliquer des risques de surcharges hospitalières locales et justifier des transferts intercantonaux de patients.</p>
<p>Les transferts hospitaliers sont notamment basés sur les recommandations du SSC, validées par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS), H+ Les Hôpitaux de Suisse et la Société suisse de médecine intensive (SSMI).</p>
<p>Celles-ci prévoient que, avant d’augmenter ses capacités au-delà des disponibilités usuelles, tout hôpital suisse se doit d’adresser ses patient∙es dans les hôpitaux du pays qui disposent encore de lits disponibles et de personnel pour les accueillir (source <a href="https://www.hug.ch/medias/communique-presse/premieres-patientes-hospitalisees-aux-hug" target="_blank" rel="noopener">HUG</a>, 5.11.2020).</p>
<p>Les optimisations de coûts réalisées ces 20 dernières années au niveau du système de santé helvétique se sont traduites par une réduction du nombre d’infrastructures hospitalières (hôpitaux, lits). Cette réduction associée à une démographie croissante, à une population vieillissante, à une demande de soins croissante réduction devrait être considérée comme une raison principale du risque de surcharge du système hospitalier que connaît actuellement notre pays.</p>',
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Est-il justifié de nommer comme cause principale l’agent pathogène Sars-Cov2 ou encore le comportement des citoyens en période d’épidémie?</p> <p>Le risque de surcharge du système hospitalier ne résulterait-il pas plutôt des optimisations subies par notre système de santé, avec pour résultat final l'empêchement de garantir un équilibre entre l’offre et la demande en soins?</p> <p>Observé sous cet angle, on note que la démographie, l’espérance de vie et le nombre d’hospitalisation augmentent continuellement dans le pays, alors que les nombres d’hôpitaux, de lits et de séjours hospitaliers diminuent.</p> <p>Nos services hospitaliers sont-ils encore correctement dimensionnés pour répondre à la demande croissante en soins?</p> <p>A l’aide de statistiques nationales et internationales, nous apportons ici des éléments de réponses à ces questions d’actualité.</p> <h3><strong>Suisse: Evolution des capacités hospitalières à partir de l’an 2000</strong></h3> <p>Au cours des 20 dernières années, notre pays a connu une expansion démographique de l’ordre de 20% (7,2 à 8,6 millions d’habitants), tandis que près de 25% des hôpitaux ont été fermés <em>(Fig.2)</em> et que la proportion de lits hospitaliers disponibles pour l’ensemble de la population a subi une réduction de 10% <em>(Fig. 1)</em>. Dans cette même période, l’espérance de vie des hommes a augmenté de l’ordre de 7,4% et celle des femmes de 4,9% (<a href="https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/naissances-deces/esperance-vie.assetdetail.14367972.html" target="_blank" rel="noopener">OFS 2000 et 2019</a>).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1605020614_lits1.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4>Fig. 1: tendances dans les soins aigus en Suisse depuis l’année 2001 (source : <a href="https://www.hplus.ch/fr/chiffresstatistiques/moniteur-des-hopitaux-et-cliniques-de-h?type=1534744687" target="_blank" rel="noopener">H+ Les hôpitaux suisses</a> , 9.11.2020)</h4> <h4><strong><u>Tendances entre 2001 et 2015<br /></u></strong><strong>+43%</strong> de personnel <strong>+24%</strong> d’hospitalisations <strong>+15%</strong> d’habitants<br /><strong>-10%</strong> de lits <strong>-16%</strong> de journées de soins <strong>-34%</strong> des durées de séjour</h4> <p>Le personnel médical a augmenté de 43%; les technologies médicales et pharmaceutiques ont simplifié nombre d’interventions, contribuant sans aucun doute à la réduction de 34% de la durée des séjours hospitaliers.</p> <p>Le nombre d’hospitalisation a grimpé de 25%, une conséquence probable de la réduction de la durée des séjours.</p> <p>Les limites ont-elles naturellement été atteintes?</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1605020776_lits2.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4>Fig. 2 : évolution du nombre d’hôpitaux en Suisse, depuis l’an 2000 (Source: <a href="https://www.statista.com/statistics/535443/hospitals-in-switzerland/" target="_blank" rel="noopener">statista</a>, 9.11.2020)</h4> <h3><strong>Situation hospitalière de la Suisse comparée aux autres pays</strong></h3> <p>Diverses observations démontrent que notre pays est moyennement bien loti en termes de lits hospitaliers disponibles pour 1000 habitants. Ainsi, selon un classement de l’OCDE <em>(Fig.3), </em>incluant 42 pays, la Suisse (4,6 lits/1000 habitants) apparaît en 14<sup>e</sup> position, tandis que et le Japon (13 lits/1000 habitants) occupe la 1<sup>re</sup> position, avec proportionnellement trois fois plus de lits hospitaliers qu’en Suisse. Des pays voisins comme l’Allemagne (8 lits/1000 habitants) et la France (5,9 lits/1000 habitants) disposent également proportionnellement de plus de lits hospitaliers.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1605020866_lits3.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></h4> <h4>Fig. 2 : Nombre de lits d’hôpital pour 1 000 habitants, incluant les lits de soins curatifs, les lits de soins de réadaptation, les lits de soins de longue durée et les autres lits dans les hôpitaux. 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Source des données: <a href="https://data.oecd.org/healtheqt/hospital-beds.htm" target="_blank" rel="noopener">OCDE 2019</a></h4> <p> </p> <p>Il est intéressant de relever que le Japon, qui présente des moyens hospitaliers très élevées, a eu peu de victimes du Covid-19. Pour une population de 125,8 millions d'habitants, le nombre de personnes décédées avec le Covid-19 est de 1821. Cependant, ce fait ne semble pas être lié aux capacités des soins intensifs, car le Japon ne présente que 5,2 lits/100'000 habitants, là où la Suisse en présente 11,8/100'000 habitants (OECD 2017-2019).</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1605069928_lits7.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></h4> <h4>Fig. 5: Nombre de lits de soins intensifs pour 100’000 habitants. 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Ce dernier ne dispose que 11 lits de soins intensifs pour 160'619 habitants, soit 6,8 lits/100'000 habitants, alors qu’au 6 novembre 2020, la moyenne Suisse était de 12,49 lits/100'000 habitants (soit 1089 lits de soins intensifs pour 8,6 millions d’habitants), conformément aux données publiées par le département fédéral de la défense (DDPS).</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1605020989_lits5.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></h4> <h4>Fig. 5 : Nombre de lits de soins intensifs par canton suisse pour 100'000 habitants. Source des données: <a href="https://www.vtg.admin.ch/fr/actualite/coronavirus/capacites-hospitalieres.html" target="_blank" rel="noopener">DDPS</a>, 6.11.2020</h4> <p> </p> <p>Les relevés d’occupation des lits de soins intensifs en Suisse (Fig. 6) permettent de tirer les informations suivantes:</p> <p>- Le nombre de lits de soins intensifs actuellement en service est de l’ordre de 1100. 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Ainsi le taux d’occupation moyen des lits augmente par rapport à l’année précédente (88,8% par rapport à 87,1% en 2017) et se maintient dans la fourchette haute des normes hospitalières (entre 85% et 90%).» </em></p> <p>Bien que ces données se rapportent au CHUV ou aux HUG, elles démontrent que le taux actuel d’occupation des lits de soins intensifs en Suisse (~73%) se situe bien en dessous du taux d’occupation moyen observé dans un important centre hospitalier du pays.</p> <h3><strong>Conclusion</strong></h3> <p>Cette revue de données statistiques ne permet nullement d’affirmer que les services hospitaliers suisses sont actuellement surchargés face à l’épidémie au Sars-Cov2. Cependant, les états de situations régionaux doivent être considérés. En effet, les capacités hospitalières en Suisse diffèrent fortement d’un canton à l’autre et peuvent expliquer des risques de surcharges hospitalières locales et justifier des transferts intercantonaux de patients.</p> <p>Les transferts hospitaliers sont notamment basés sur les recommandations du SSC, validées par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS), H+ Les Hôpitaux de Suisse et la Société suisse de médecine intensive (SSMI).</p> <p>Celles-ci prévoient que, avant d’augmenter ses capacités au-delà des disponibilités usuelles, tout hôpital suisse se doit d’adresser ses patient∙es dans les hôpitaux du pays qui disposent encore de lits disponibles et de personnel pour les accueillir (source <a href="https://www.hug.ch/medias/communique-presse/premieres-patientes-hospitalisees-aux-hug" target="_blank" rel="noopener">HUG</a>, 5.11.2020).</p> <p>Les optimisations de coûts réalisées ces 20 dernières années au niveau du système de santé helvétique se sont traduites par une réduction du nombre d’infrastructures hospitalières (hôpitaux, lits). Cette réduction associée à une démographie croissante, à une population vieillissante, à une demande de soins croissante réduction devrait être considérée comme une raison principale du risque de surcharge du système hospitalier que connaît actuellement notre pays.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'surcharge-systeme-hospitalier', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 764, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2670, 'homepage_order' => (int) 2910, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Santé', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 6274, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Actuel / Quelles sont les causes du risque de surcharge du système hospitalier helvétique?
Les nouvelles transmises par les médias suisses sont inquiétantes. Tant du point de vue des infrastructures que du personnel, notre système de santé
Fabien Balli-Frantz
Warning (2): count() [<a href='https://secure.php.net/function.count'>function.count</a>]: Parameter must be an array or an object that implements Countable [APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21]Code Contextpublic function hasPoster($post){return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);}$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2417, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'SCIENCE / Analyse', 'title' => 'Covid-19: Analyse du cas de la Suède et des différences de mortalité entre cantons ou pays', 'subtitle' => 'Alors que la course aux vaccins Covid-19 s’est déclarée depuis plusieurs mois, un regard sur des aspects épidémiologiques peu discutés mérite d’être porté. C’est ce que propose l’étude que nous publions aujourd’hui. Le cas de la Suède, souvent pointée du doigt pour sa décision d’un non-confinement, est présenté ici sous un autre angle, à l’appui de statistiques officielles de la mortalité dans ce pays. Dans la seconde partie de son article, l’auteur, étudiant en pharmacie, apporte des éléments pouvant expliquer des différences nationales et internationales observées au niveau du nombre de décès liés au Covid-19.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p><em>Fabien Balli-Frantz, étudiant en sciences pharmaceutiques, continue de s'interroger sur des aspects peu médiatisés du Covid-19 (lire son précédent article: <a href="https://bonpourlatete.com/analyses/coronavirus-le-point-sur-la-mortalite" target="_blank" rel="noopener">Coronavirus: le point sur la mortalité</a>). L'étude qu'il nous propose aujourd'hui se base sur des chiffres officiels publiés à des moments précis et il faut prendre en compte que ceux concernant</em></p> <p><em>les périodes mentionnées de l’année 2020 ne sont pas définitifs, du fait du temps nécessaire au transfert de données entre les offices d’état civil et les centres nationaux de statistiques.</em></p> <h3><strong>Suède: </strong><strong>Après une année de mortalité douce, une année de mortalité élevée</strong></h3> <p>La décision d’un non-confinement en Suède permet une étude comparative intéressante vis-à-vis de nombre de pays européens confinés. Comme il est usuel en épidémiologie, l’étude se concentre sur la mortalité, toutes causes confondues, permettant une comparaison avec les années précédentes.</p> <p>Le phénomène illustré dans la figure suivante pour la Suède n’est pas nouveau. Aux années douces d’un point de vue épidémiologique suivent des années moins douces.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592290143_fig1.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>1</strong><strong>: Nombre de décès, toutes causes confondues, cumulés en Suède pour les mois de janvier à mai des années 2015-2020. <a href="https://www.marketscreener.com/news/SCB-Statistics-Sweden-Highest-mortality-this-millennium-noted-in-Sweden--30479181/%20au%205%20Juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Sources des données</a></strong></h4> <p>Ainsi, la Suède a présenté l’année passée un nombre de décès de 5,8% inférieur à la moyenne des cinq dernières années. L’année 2020 est marquée à la même période par une augmentation du même ordre de grandeur (6,2%) du nombre de décès. Si l’on prend en compte que 2020 est une année bissextile, il faudrait retirer le nombre de décès du 29 février 2020 (244) pour permettre une comparaison, ce qui donnerait une augmentation de 5,6%, dans l’état actuel.</p> <p>En d’autres termes, la mort ne se laisse pas indéfiniment repoussée, ce qui se montre par le fait qu’une forte grippe ou autres agents pathogènes responsables d’infections respiratoires attaquent des personnes fortement affaiblies qui en décèdent comme maintenant au temps du Covid-19.</p> <h3><strong>Pic élevé de mortalité, un phénomène déjà observé à plusieurs reprises en Suède</strong></h3> <p>Une étude épidémiologique récente en Suède montre un fort pic de décès hebdomadaires (<em>Fig.2</em>), au-cours de la période de l’épidémie du Covid-19.</p> <p>Ce pic de mortalité supérieur à 2500 décès hebdomadaire est pleinement inclus dans la période de l’épidémie Covid-19. Un autre point à relever est que la précédente grippe saisonnière a fait peu de victimes en Suède, ce qui est confirmé par l’absence de pic de mortalité durant la période de la grippe.</p> <p>Une analyse rétrospective des décès en Suède permet d’apprendre qu’environ 25 ans auparavant, des pics de mortalité hebdomadaire équivalents à celui observé en 2020 ont été atteints à deux reprises, en 1994 et en 1996 (<em>Fig 3)</em>. Il faut prendre en compte que la population en Suède a depuis augmentée d’environ 1,5 millions d’habitants (<strong>1995</strong>: 8 816 381 habitants, <strong>2020</strong>: 10 293 412).</p> <p>Le pic hebdomadaire de mortalité observé en Suède durant la période Covid-19 n’est donc pas marginal.</p> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592292692_fig2a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>2</strong><strong>: Evolution du nombre de décès hebdomadaire relevés en Suède pour les années 2016-2020. <a href="https://www.folkhalsomyndigheten.se/globalassets/statistik-uppfoljning/smittsamma-sjukdomar/veckorapporter-covid-19/2020/covid-19-veckorapport-vecka-22-final.pdf#page=17%20au%205%20Juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Sources</a></strong></h4> <p><strong><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592292833_fig3a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></strong></p> <h4>Fig. 3: <strong>Evolution du nombre de décès hebdomadaire relevés en Suède pour les années 1994-2010. </strong><a href="https://www.folkhalsomyndigheten.se/contentassets/1d7096c2b65d45b499c924d76333272c/influenza-in-sweden-2009-2010.pdf%20en%20page%2029,%20au%205%20Juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Source</a> </h4> <p><strong>La mortalité liée au Covid-19 par classe d’âge ne diffère pas de celle liée à Influenza</strong></p> <p>Des données récentes sur le nombre de décès liés au Covid-19 et relevées par classe d’âge en Suède permettent d’établir l’histogramme suivant:</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293039_fig4a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>4</strong><strong>: Décès liés au Covid-19 en Suède par classe d’âge, état au 4 Juin 2020. </strong><a href="https://www.statista.com/statistics/1107913/number-of-coronavirus-deaths-in-sweden-by-age-groups/%20au%205%20juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Source</a></h4> <p>Un chiffre à retenir est celui de <strong>91,8%</strong> qui indique la <strong>proportion</strong> du nombre de personnes âgées de <strong>70 ans et plus</strong>, décédées avec le <strong>Covid-19</strong> en Suède.</p> <p>Ce chiffre peut être comparé à la <strong>proportion</strong> des personnes décédées en Suède d’<strong>Influenza</strong> durant la saison 2017-2018. Ainsi, selon un rapport officiel, <strong>93% </strong>des personnes décédées avec <strong>Influenza</strong> en Suède dans la période mentionnée avaient <strong>plus de 65 ans</strong> (<em><a href="https://www.folkhalsomyndigheten.se/publicerat-material/publikationsarkiv/i/influenza-in-sweden-2017-2018/?pub=54559%20au%205%20juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Source</a></em>).</p> <p><strong>L’âge moyen estimé des personnes décédées du Covid-19 en Suède est de l’ordre de l’espérance de vie dans le pays</strong></p> <p>L’âge moyen des personnes décédées en Suède avec le Covid-19 ne semble à l’heure actuelle pas être publié dans les médias. Une approche simple pour grossièrement l’estimer à partir des données de l’histogramme de la <em>Fig.4</em> est de partir du cas le plus défavorable, en comptabilisant toutes les personnes de la classe d’âge 90 ans et plus comme étant âgée de 90 ans, et ainsi de suite.</p> <p>Cela permet d’établir l’intervalle suivant pour l’âge moyen des personnes décédées du Covid-19 en Suède: borne inférieure <strong>77,5 ans</strong>, milieu d’intervalle <strong>82,5 ans</strong> et borne supérieure <strong>87,5 ans</strong>. Dans le cas d’une répartition statistique idéale, l’âge moyen des décès est estimé à <strong>82,5</strong> ans. Cette valeur équivaut à l’espérance de vie en Suède relevée en 2017: <strong>82,31 ans</strong>.</p> <h3><strong>Conclusion sur les chiffres de la Suède</strong></h3> <p>A la vue de ces chiffres, il est <strong>difficile d’affirmer</strong> que la <strong>stratégie du non-confinement appliquée en Suède</strong> était <strong>une erreur</strong>. Les chiffres présentés contribuent à <strong>démystifier</strong> ce qu’aurait pu être le nombre de morts du Covid-19 dans des pays socialement, sanitairement et démographiquement équivalents à la Suède, ayant appliqués un confinement. Inversement, des critères comparatifs comme l’hygiène, l’accès aux soins, l’âge moyen de la population ou encore la densité de population devraient naturellement être pris en compte pour pouvoir faire quelque affirmation sur une non nécessité du confinement dans des pays qui ont appliqué un confinement.</p> <p>L’analyse et le suivi épidémiologique liés au Covid-19 ne peuvent pas reposer uniquement sur le nombre de personnes testées positives du Covid-19 ou décédées avec le Covid-19, comme c’est actuellement le cas dans certains offices de santé publique ou universités de réputation mondiale.</p> <p>Cette façon de procéder <strong>montre ses limites</strong>, tant par <strong>l’absence courante de chiffres</strong> informant de la<strong> couverture de tests</strong> (quelle proportion de la population a été testée, quelle proportion de tests étaient positifs et quelle est la proportion des résultats faussement positifs/négatifs) que par <strong>l’absence d’une normalisation systématique</strong> des chiffres par rapport aux populations.</p> <p>Comparer la mortalité, toutes causes confondues dans une région, offre une façon fiable d’estimer les conséquences épidémiologiques d’un agent pathogène. A cette analyse devrait s’ajouter une analyse comparative du nombre de patients en soins, et présentant les symptômes aigus liés à l’épidémie, suivie, pour l’année courante et les années précédentes, avec une normalisation par rapport à la population.</p> <h3><strong>Différences nationales et internationales du taux de mortalité Covid-19 </strong></h3> <p><strong>La variation du taux de mortalité Covid-19 par canton Suisse se reflète par un usage inégal d’antibiotiques </strong></p> <p>Les statistiques de l’OFS sont claires, les cantons romands et le Tessin présentent un taux de mortalité lié au Covid-19 significativement plus élevé qu’en Suisse alémanique.</p> <p>Une intéressante corrélation entre le nombre de décès liés au Covid-19 par canton réside au niveau des habitudes régionales.</p> <p>Ainsi, comme le montrent les <em>Fig. 5</em> et <em>Fig. 6</em>, les cantons latins plus fortement touchés par la mortalité durant l’épidémie Covid-19 présentent également une prescription d’antibiotiques en milieu ambulatoire significativement plus élevée que dans les cantons d’outre-Sarine.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293450_fig5a.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></h4> <h4><strong>Fig. </strong><strong>5</strong><strong>: Nombre de décès liés au Covid-19 pour 100'000 habitants, par canton au 12 Juin 2020. </strong><a href="https://covid-19-schweiz.bagapps.ch/fr-1.html" target="_blank" rel="noopener">Sources des données OFSP</a> </h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293562_fig6a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>6</strong><strong>: Prescription de traitements antibiotiques en milieu ambulatoire, par canton (2002-2004). </strong><a href="https://www.researchgate.net/publication/7478663_Socioeconomic_determinants_of_regional_differences_in_outpatient_antibiotic_consumption_Evidence_from_Switzerland" target="_blank" rel="noopener">Source: M. Filippini, G. Masiero, K. Moschetti Socioeconomic determinants of regional differences in outpatient antibiotic consumption : evidence from Switzerland, Septembre 2006 </a></h4> <p>Ainsi, les <strong>sept cantons</strong> faisant le <strong>plus usage aux traitements antibiotiques</strong> en milieu ambulatoire occupent l’une des <strong>huit premières positions</strong> des cantons présentant la <strong>mortalité la plus élevé</strong> liée au Covid-19. A Genève, la prescription d’antibiotiques en milieu ambulatoire est <strong>près de trois fois plus élevée</strong> qu’en Appenzell.</p> <p><strong>En Europe aussi, une mortalité Covid-19 élevée associable à la consommation d’antibiotique et soutenue par une haute résistance aux antibiotiques est observée au sein des populations</strong></p> <p>L’histogramme suivant donne une idée des <strong>différences de prescription d’antibiotiques en milieu ambulatoire dans les pays européens</strong>. Une étude mentionne d’ailleurs qu’environ <strong>90% de toutes les prescriptions d'antibiotiques sont émises par des médecins généralistes</strong> et que les <strong>infections des voies respiratoires</strong> constituent la principale raison de la prescription (<em><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4232501/" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, dé</em><em>cembre 2014</em>).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293704_fig7a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>7</strong><strong>: Prescription de traitements antibiotiques en milieu ambulatoire, par pays Européen (2002). </strong><a href="https://www.researchgate.net/publication/7478663_Socioeconomic_determinants_of_regional_differences_in_outpatient_antibiotic_consumption_Evidence_from_Switzerland" target="_blank" rel="noopener">Source: M. Filippini, G. Masiero, K. Moschetti Socioeconomic determinants of regional differences in outpatient antibiotic consumption : evidence from Switzerland, Septembre 2006</a> </h4> <p>Pour aller plus loin dans l’analyse, de récents rapports sur la <strong>résistance de bactéries aux antibiotiques</strong> dans les pays européens mettent en évidence que <strong>les pays du sud de l’Europe</strong> (Italie et Espagne en particuliers) qui témoignent d’un nombre élevé de décès liés au Covid-19, présentent globalement une <strong>résistance plus élevée aux antibiotiques</strong>. La figure suivante illustre un cas particulier de résistance aux antibiotiques répertoriés (<em>Bactérie K. pneumoniae</em>).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293796_fig8a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4>Fig. 8: Résistance aux antibiotiques de la bactérie E. Coli à l’antibiotiques fluoroquinolones par pays européen à titre d’illustration. <a href="https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/surveillance-antimicrobial-resistance-europe-2018" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, page 10 du rapport.</h4> <p>Plus évidentes sont les comparaisons suivantes, pour l’Italie et l’Allemagne (Fig. 9 et Fig. 10).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592294075_fig9a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>9</strong><strong>: Comparaison de la résistance aux antibiotiques, observée en Italie par rapport à la moyenne Européenne, pour les années 2011-2018 et diverses souches de bactéries. </strong><a href="https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/surveillance-antimicrobial-resistance-europe-2018" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, page 83 du rapport.</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592294185_fig10a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>10</strong><strong>: Comparaison de la résistance aux antibiotiques, observée en Allemagne par rapport à la moyenne Européenne, pour les années 2011-2018 et diverses souches de bactéries. </strong><a href="https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/surveillance-antimicrobial-resistance-europe-2018" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, page 78 du rapport.</h4> <p>L’Allemagne présente globalement une plus faible résistance aux antibiotiques que la moyenne européenne et inversement l’Italie une plus haute résistance aux antibiotiques. Du fait d’une mortalité Covid-19 plus faible en Allemagne qu’en Italie, il y a une certaine correspondance de la mortalité Covid-19 avec la résistance aux antibiotiques.</p> <p>L’OMS suit la résistance aux antibiotiques depuis de nombreuses années et résume fort bien en quelque lignes la problématique.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592296016_texteaaa.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4> <a href="https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/antibiotic-resistance" target="_blank" rel="noopener">Source</a>. </h4> <p>Le phénomène de résistance aux antibiotiques a même mené le canton du Tessin à distribuer les antibiotiques à la pièce, dans les pharmacies (<em><a href="https://www.lenouvelliste.ch/articles/suisse/sante-les-pharmacies-du-canton-du-tessin-fournissent-des-antibiotiques-uniquement-a-l-unite-831534" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, </em><em>4 avril 2019</em>).</p> <p><strong>Une haute résistance aux antibiotiques n’est pas forcément associée à un usage excessif d’antibiotiques</strong></p> <p>Pour terminer, il est essentiel de dissocier <strong>l’usage excessif d’antibiotiques</strong> et la <strong>multirésistance aux antibiotiques</strong>.</p> <p>De nombreuses études montrent que voyager dans des régions culturellement différentes augmenterait chez le voyageur le risque de colonisation du microbiote intestinal par des bactéries multirésistantes aux antibiotiques (<em><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2934993/" target="_blank" rel="noopener">Source 1</a>, juin 2010; <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5531010/" target="_blank" rel="noopener">source 2</a>, mars 2016) </em><em>, juin 2010 </em>)</p> <p>Une étude française ajoute que le risque pour les voyageurs de contracter des bactéries multirésistances serait augmenté par 4 lors d’un séjour prolongé en Inde, par 12 pour un séjour au Vietnam et par 18 pour le Cambodge (<em><a href="https://www.mediterranee-infection.com/resistance-aux-antibiotiques-et-voyages/" target="_blank" rel="noopener">Source</a></em>), alors que ces régions du globe font peu usage aux antibiotiques par rapport aux régions du premier monde (<em>l'ensemble des pays démocratiques, avancés du point de vue technologique et dont les citoyens ont un niveau de vie élevé, ndlr.</em>).</p> <p>D’autres études mettent en évidence <strong>la cause à effet</strong> d’un <strong>usage excessif d’antibiotiques</strong> et d’une <strong>augmentation de multirésistance aux antibiotiques</strong>, rejoignant l’avis précité de l’OMS (<em><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4232501/" target="_blank" rel="noopener">Source</a></em>).</p> <h3><strong>Conclusion</strong></h3> <p>Cette seconde analyse émet l’<strong>idée</strong> que la <strong>mortalité </strong>liée au<strong> Covid-19</strong> est <strong>plus élevée</strong> dans les régions du globe où <strong>l’usage d’antibiotiques</strong> est plus <strong>fréquent</strong>. A l’instar de l’Italie, cette mortalité semble davantage soutenue dans des populations qui présentent un taux plus élevé de bactéries multirésistantes aux antibiotiques que dans d’autres populations.</p> <p>Un premier argument appuyant cette idée est lié aux <strong>variations régionales de la mortalité Covid-19</strong> observées en Suisse qui suit manifestement la tendance d’une <strong>prescription inégale d’antibiotiques</strong> en milieu ambulatoire.</p> <p>Le second argument se base sur le fait que la <strong>résistance aux antibiotiques </strong>en <strong>Europe</strong> est la plus <strong>élevée</strong> dans des pays du <strong>Sud</strong> qui sont des <strong>plus touchés par la mortalité Covid-19</strong>.</p> <p>Cette étude ne se veut point exhaustive. Elle invite les autorités sanitaires à s’exprimer sur le possible lien entre l’usage d’antibiotiques et la mortalité liée au Covid-19, tout en considérant les différences régionales de résistance aux antibiotiques.</p> <hr /> <p><em>L'auteur déclare n'avoir aucun conflit d'intérêt</em></p> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'covid-19-analyse-du-cas-de-la-suede-et-des-differences-de-mortalite-entre-cantons-ou-pays', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 670, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2416, 'homepage_order' => (int) 2656, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 6274, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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'subtitle' => 'Alors que la course aux vaccins Covid-19 s’est déclarée depuis plusieurs mois, un regard sur des aspects épidémiologiques peu discutés mérite d’être porté. C’est ce que propose l’étude que nous publions aujourd’hui. Le cas de la Suède, souvent pointée du doigt pour sa décision d’un non-confinement, est présenté ici sous un autre angle, à l’appui de statistiques officielles de la mortalité dans ce pays. Dans la seconde partie de son article, l’auteur, étudiant en pharmacie, apporte des éléments pouvant expliquer des différences nationales et internationales observées au niveau du nombre de décès liés au Covid-19.',
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<p><em>les périodes mentionnées de l’année 2020 ne sont pas définitifs, du fait du temps nécessaire au transfert de données entre les offices d’état civil et les centres nationaux de statistiques.</em></p>
<h3><strong>Suède: </strong><strong>Après une année de mortalité douce, une année de mortalité élevée</strong></h3>
<p>La décision d’un non-confinement en Suède permet une étude comparative intéressante vis-à-vis de nombre de pays européens confinés. Comme il est usuel en épidémiologie, l’étude se concentre sur la mortalité, toutes causes confondues, permettant une comparaison avec les années précédentes.</p>
<p>Le phénomène illustré dans la figure suivante pour la Suède n’est pas nouveau. Aux années douces d’un point de vue épidémiologique suivent des années moins douces.</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592290143_fig1.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4><strong>Fig. </strong><strong>1</strong><strong>: Nombre de décès, toutes causes confondues, cumulés en Suède pour les mois de janvier à mai des années 2015-2020. <a href="https://www.marketscreener.com/news/SCB-Statistics-Sweden-Highest-mortality-this-millennium-noted-in-Sweden--30479181/%20au%205%20Juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Sources des données</a></strong></h4>
<p>Ainsi, la Suède a présenté l’année passée un nombre de décès de 5,8% inférieur à la moyenne des cinq dernières années. L’année 2020 est marquée à la même période par une augmentation du même ordre de grandeur (6,2%) du nombre de décès. Si l’on prend en compte que 2020 est une année bissextile, il faudrait retirer le nombre de décès du 29 février 2020 (244) pour permettre une comparaison, ce qui donnerait une augmentation de 5,6%, dans l’état actuel.</p>
<p>En d’autres termes, la mort ne se laisse pas indéfiniment repoussée, ce qui se montre par le fait qu’une forte grippe ou autres agents pathogènes responsables d’infections respiratoires attaquent des personnes fortement affaiblies qui en décèdent comme maintenant au temps du Covid-19.</p>
<h3><strong>Pic élevé de mortalité, un phénomène déjà observé à plusieurs reprises en Suède</strong></h3>
<p>Une étude épidémiologique récente en Suède montre un fort pic de décès hebdomadaires (<em>Fig.2</em>), au-cours de la période de l’épidémie du Covid-19.</p>
<p>Ce pic de mortalité supérieur à 2500 décès hebdomadaire est pleinement inclus dans la période de l’épidémie Covid-19. Un autre point à relever est que la précédente grippe saisonnière a fait peu de victimes en Suède, ce qui est confirmé par l’absence de pic de mortalité durant la période de la grippe.</p>
<p>Une analyse rétrospective des décès en Suède permet d’apprendre qu’environ 25 ans auparavant, des pics de mortalité hebdomadaire équivalents à celui observé en 2020 ont été atteints à deux reprises, en 1994 et en 1996 (<em>Fig 3)</em>. Il faut prendre en compte que la population en Suède a depuis augmentée d’environ 1,5 millions d’habitants (<strong>1995</strong>: 8 816 381 habitants, <strong>2020</strong>: 10 293 412).</p>
<p>Le pic hebdomadaire de mortalité observé en Suède durant la période Covid-19 n’est donc pas marginal.</p>
<p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592292692_fig2a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4><strong>Fig. </strong><strong>2</strong><strong>: Evolution du nombre de décès hebdomadaire relevés en Suède pour les années 2016-2020. <a href="https://www.folkhalsomyndigheten.se/globalassets/statistik-uppfoljning/smittsamma-sjukdomar/veckorapporter-covid-19/2020/covid-19-veckorapport-vecka-22-final.pdf#page=17%20au%205%20Juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Sources</a></strong></h4>
<p><strong><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592292833_fig3a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></strong></p>
<h4>Fig. 3: <strong>Evolution du nombre de décès hebdomadaire relevés en Suède pour les années 1994-2010. </strong><a href="https://www.folkhalsomyndigheten.se/contentassets/1d7096c2b65d45b499c924d76333272c/influenza-in-sweden-2009-2010.pdf%20en%20page%2029,%20au%205%20Juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Source</a> </h4>
<p><strong>La mortalité liée au Covid-19 par classe d’âge ne diffère pas de celle liée à Influenza</strong></p>
<p>Des données récentes sur le nombre de décès liés au Covid-19 et relevées par classe d’âge en Suède permettent d’établir l’histogramme suivant:</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293039_fig4a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4><strong>Fig. </strong><strong>4</strong><strong>: Décès liés au Covid-19 en Suède par classe d’âge, état au 4 Juin 2020. </strong><a href="https://www.statista.com/statistics/1107913/number-of-coronavirus-deaths-in-sweden-by-age-groups/%20au%205%20juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Source</a></h4>
<p>Un chiffre à retenir est celui de <strong>91,8%</strong> qui indique la <strong>proportion</strong> du nombre de personnes âgées de <strong>70 ans et plus</strong>, décédées avec le <strong>Covid-19</strong> en Suède.</p>
<p>Ce chiffre peut être comparé à la <strong>proportion</strong> des personnes décédées en Suède d’<strong>Influenza</strong> durant la saison 2017-2018. Ainsi, selon un rapport officiel, <strong>93% </strong>des personnes décédées avec <strong>Influenza</strong> en Suède dans la période mentionnée avaient <strong>plus de 65 ans</strong> (<em><a href="https://www.folkhalsomyndigheten.se/publicerat-material/publikationsarkiv/i/influenza-in-sweden-2017-2018/?pub=54559%20au%205%20juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Source</a></em>).</p>
<p><strong>L’âge moyen estimé des personnes décédées du Covid-19 en Suède est de l’ordre de l’espérance de vie dans le pays</strong></p>
<p>L’âge moyen des personnes décédées en Suède avec le Covid-19 ne semble à l’heure actuelle pas être publié dans les médias. Une approche simple pour grossièrement l’estimer à partir des données de l’histogramme de la <em>Fig.4</em> est de partir du cas le plus défavorable, en comptabilisant toutes les personnes de la classe d’âge 90 ans et plus comme étant âgée de 90 ans, et ainsi de suite.</p>
<p>Cela permet d’établir l’intervalle suivant pour l’âge moyen des personnes décédées du Covid-19 en Suède: borne inférieure <strong>77,5 ans</strong>, milieu d’intervalle <strong>82,5 ans</strong> et borne supérieure <strong>87,5 ans</strong>. Dans le cas d’une répartition statistique idéale, l’âge moyen des décès est estimé à <strong>82,5</strong> ans. Cette valeur équivaut à l’espérance de vie en Suède relevée en 2017: <strong>82,31 ans</strong>.</p>
<h3><strong>Conclusion sur les chiffres de la Suède</strong></h3>
<p>A la vue de ces chiffres, il est <strong>difficile d’affirmer</strong> que la <strong>stratégie du non-confinement appliquée en Suède</strong> était <strong>une erreur</strong>. Les chiffres présentés contribuent à <strong>démystifier</strong> ce qu’aurait pu être le nombre de morts du Covid-19 dans des pays socialement, sanitairement et démographiquement équivalents à la Suède, ayant appliqués un confinement. Inversement, des critères comparatifs comme l’hygiène, l’accès aux soins, l’âge moyen de la population ou encore la densité de population devraient naturellement être pris en compte pour pouvoir faire quelque affirmation sur une non nécessité du confinement dans des pays qui ont appliqué un confinement.</p>
<p>L’analyse et le suivi épidémiologique liés au Covid-19 ne peuvent pas reposer uniquement sur le nombre de personnes testées positives du Covid-19 ou décédées avec le Covid-19, comme c’est actuellement le cas dans certains offices de santé publique ou universités de réputation mondiale.</p>
<p>Cette façon de procéder <strong>montre ses limites</strong>, tant par <strong>l’absence courante de chiffres</strong> informant de la<strong> couverture de tests</strong> (quelle proportion de la population a été testée, quelle proportion de tests étaient positifs et quelle est la proportion des résultats faussement positifs/négatifs) que par <strong>l’absence d’une normalisation systématique</strong> des chiffres par rapport aux populations.</p>
<p>Comparer la mortalité, toutes causes confondues dans une région, offre une façon fiable d’estimer les conséquences épidémiologiques d’un agent pathogène. A cette analyse devrait s’ajouter une analyse comparative du nombre de patients en soins, et présentant les symptômes aigus liés à l’épidémie, suivie, pour l’année courante et les années précédentes, avec une normalisation par rapport à la population.</p>
<h3><strong>Différences nationales et internationales du taux de mortalité Covid-19 </strong></h3>
<p><strong>La variation du taux de mortalité Covid-19 par canton Suisse se reflète par un usage inégal d’antibiotiques </strong></p>
<p>Les statistiques de l’OFS sont claires, les cantons romands et le Tessin présentent un taux de mortalité lié au Covid-19 significativement plus élevé qu’en Suisse alémanique.</p>
<p>Une intéressante corrélation entre le nombre de décès liés au Covid-19 par canton réside au niveau des habitudes régionales.</p>
<p>Ainsi, comme le montrent les <em>Fig. 5</em> et <em>Fig. 6</em>, les cantons latins plus fortement touchés par la mortalité durant l’épidémie Covid-19 présentent également une prescription d’antibiotiques en milieu ambulatoire significativement plus élevée que dans les cantons d’outre-Sarine.</p>
<h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293450_fig5a.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></h4>
<h4><strong>Fig. </strong><strong>5</strong><strong>: Nombre de décès liés au Covid-19 pour 100'000 habitants, par canton au 12 Juin 2020. </strong><a href="https://covid-19-schweiz.bagapps.ch/fr-1.html" target="_blank" rel="noopener">Sources des données OFSP</a> </h4>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293562_fig6a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4><strong>Fig. </strong><strong>6</strong><strong>: Prescription de traitements antibiotiques en milieu ambulatoire, par canton (2002-2004). </strong><a href="https://www.researchgate.net/publication/7478663_Socioeconomic_determinants_of_regional_differences_in_outpatient_antibiotic_consumption_Evidence_from_Switzerland" target="_blank" rel="noopener">Source: M. Filippini, G. Masiero, K. Moschetti Socioeconomic determinants of regional differences in outpatient antibiotic consumption : evidence from Switzerland, Septembre 2006 </a></h4>
<p>Ainsi, les <strong>sept cantons</strong> faisant le <strong>plus usage aux traitements antibiotiques</strong> en milieu ambulatoire occupent l’une des <strong>huit premières positions</strong> des cantons présentant la <strong>mortalité la plus élevé</strong> liée au Covid-19. A Genève, la prescription d’antibiotiques en milieu ambulatoire est <strong>près de trois fois plus élevée</strong> qu’en Appenzell.</p>
<p><strong>En Europe aussi, une mortalité Covid-19 élevée associable à la consommation d’antibiotique et soutenue par une haute résistance aux antibiotiques est observée au sein des populations</strong></p>
<p>L’histogramme suivant donne une idée des <strong>différences de prescription d’antibiotiques en milieu ambulatoire dans les pays européens</strong>. Une étude mentionne d’ailleurs qu’environ <strong>90% de toutes les prescriptions d'antibiotiques sont émises par des médecins généralistes</strong> et que les <strong>infections des voies respiratoires</strong> constituent la principale raison de la prescription (<em><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4232501/" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, dé</em><em>cembre 2014</em>).</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293704_fig7a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4><strong>Fig. </strong><strong>7</strong><strong>: Prescription de traitements antibiotiques en milieu ambulatoire, par pays Européen (2002). </strong><a href="https://www.researchgate.net/publication/7478663_Socioeconomic_determinants_of_regional_differences_in_outpatient_antibiotic_consumption_Evidence_from_Switzerland" target="_blank" rel="noopener">Source: M. Filippini, G. Masiero, K. Moschetti Socioeconomic determinants of regional differences in outpatient antibiotic consumption : evidence from Switzerland, Septembre 2006</a> </h4>
<p>Pour aller plus loin dans l’analyse, de récents rapports sur la <strong>résistance de bactéries aux antibiotiques</strong> dans les pays européens mettent en évidence que <strong>les pays du sud de l’Europe</strong> (Italie et Espagne en particuliers) qui témoignent d’un nombre élevé de décès liés au Covid-19, présentent globalement une <strong>résistance plus élevée aux antibiotiques</strong>. La figure suivante illustre un cas particulier de résistance aux antibiotiques répertoriés (<em>Bactérie K. pneumoniae</em>).</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293796_fig8a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4>Fig. 8: Résistance aux antibiotiques de la bactérie E. Coli à l’antibiotiques fluoroquinolones par pays européen à titre d’illustration. <a href="https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/surveillance-antimicrobial-resistance-europe-2018" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, page 10 du rapport.</h4>
<p>Plus évidentes sont les comparaisons suivantes, pour l’Italie et l’Allemagne (Fig. 9 et Fig. 10).</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592294075_fig9a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4><strong>Fig. </strong><strong>9</strong><strong>: Comparaison de la résistance aux antibiotiques, observée en Italie par rapport à la moyenne Européenne, pour les années 2011-2018 et diverses souches de bactéries. </strong><a href="https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/surveillance-antimicrobial-resistance-europe-2018" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, page 83 du rapport.</h4>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592294185_fig10a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4><strong>Fig. </strong><strong>10</strong><strong>: Comparaison de la résistance aux antibiotiques, observée en Allemagne par rapport à la moyenne Européenne, pour les années 2011-2018 et diverses souches de bactéries. </strong><a href="https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/surveillance-antimicrobial-resistance-europe-2018" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, page 78 du rapport.</h4>
<p>L’Allemagne présente globalement une plus faible résistance aux antibiotiques que la moyenne européenne et inversement l’Italie une plus haute résistance aux antibiotiques. Du fait d’une mortalité Covid-19 plus faible en Allemagne qu’en Italie, il y a une certaine correspondance de la mortalité Covid-19 avec la résistance aux antibiotiques.</p>
<p>L’OMS suit la résistance aux antibiotiques depuis de nombreuses années et résume fort bien en quelque lignes la problématique.</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592296016_texteaaa.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p>
<h4> <a href="https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/antibiotic-resistance" target="_blank" rel="noopener">Source</a>. </h4>
<p>Le phénomène de résistance aux antibiotiques a même mené le canton du Tessin à distribuer les antibiotiques à la pièce, dans les pharmacies (<em><a href="https://www.lenouvelliste.ch/articles/suisse/sante-les-pharmacies-du-canton-du-tessin-fournissent-des-antibiotiques-uniquement-a-l-unite-831534" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, </em><em>4 avril 2019</em>).</p>
<p><strong>Une haute résistance aux antibiotiques n’est pas forcément associée à un usage excessif d’antibiotiques</strong></p>
<p>Pour terminer, il est essentiel de dissocier <strong>l’usage excessif d’antibiotiques</strong> et la <strong>multirésistance aux antibiotiques</strong>.</p>
<p>De nombreuses études montrent que voyager dans des régions culturellement différentes augmenterait chez le voyageur le risque de colonisation du microbiote intestinal par des bactéries multirésistantes aux antibiotiques (<em><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2934993/" target="_blank" rel="noopener">Source 1</a>, juin 2010; <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5531010/" target="_blank" rel="noopener">source 2</a>, mars 2016) </em><em>, juin 2010 </em>)</p>
<p>Une étude française ajoute que le risque pour les voyageurs de contracter des bactéries multirésistances serait augmenté par 4 lors d’un séjour prolongé en Inde, par 12 pour un séjour au Vietnam et par 18 pour le Cambodge (<em><a href="https://www.mediterranee-infection.com/resistance-aux-antibiotiques-et-voyages/" target="_blank" rel="noopener">Source</a></em>), alors que ces régions du globe font peu usage aux antibiotiques par rapport aux régions du premier monde (<em>l'ensemble des pays démocratiques, avancés du point de vue technologique et dont les citoyens ont un niveau de vie élevé, ndlr.</em>).</p>
<p>D’autres études mettent en évidence <strong>la cause à effet</strong> d’un <strong>usage excessif d’antibiotiques</strong> et d’une <strong>augmentation de multirésistance aux antibiotiques</strong>, rejoignant l’avis précité de l’OMS (<em><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4232501/" target="_blank" rel="noopener">Source</a></em>).</p>
<h3><strong>Conclusion</strong></h3>
<p>Cette seconde analyse émet l’<strong>idée</strong> que la <strong>mortalité </strong>liée au<strong> Covid-19</strong> est <strong>plus élevée</strong> dans les régions du globe où <strong>l’usage d’antibiotiques</strong> est plus <strong>fréquent</strong>. A l’instar de l’Italie, cette mortalité semble davantage soutenue dans des populations qui présentent un taux plus élevé de bactéries multirésistantes aux antibiotiques que dans d’autres populations.</p>
<p>Un premier argument appuyant cette idée est lié aux <strong>variations régionales de la mortalité Covid-19</strong> observées en Suisse qui suit manifestement la tendance d’une <strong>prescription inégale d’antibiotiques</strong> en milieu ambulatoire.</p>
<p>Le second argument se base sur le fait que la <strong>résistance aux antibiotiques </strong>en <strong>Europe</strong> est la plus <strong>élevée</strong> dans des pays du <strong>Sud</strong> qui sont des <strong>plus touchés par la mortalité Covid-19</strong>.</p>
<p>Cette étude ne se veut point exhaustive. Elle invite les autorités sanitaires à s’exprimer sur le possible lien entre l’usage d’antibiotiques et la mortalité liée au Covid-19, tout en considérant les différences régionales de résistance aux antibiotiques.</p>
<hr />
<p><em>L'auteur déclare n'avoir aucun conflit d'intérêt</em></p>
<p> </p>',
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Si l’on prend en compte que 2020 est une année bissextile, il faudrait retirer le nombre de décès du 29 février 2020 (244) pour permettre une comparaison, ce qui donnerait une augmentation de 5,6%, dans l’état actuel.</p> <p>En d’autres termes, la mort ne se laisse pas indéfiniment repoussée, ce qui se montre par le fait qu’une forte grippe ou autres agents pathogènes responsables d’infections respiratoires attaquent des personnes fortement affaiblies qui en décèdent comme maintenant au temps du Covid-19.</p> <h3><strong>Pic élevé de mortalité, un phénomène déjà observé à plusieurs reprises en Suède</strong></h3> <p>Une étude épidémiologique récente en Suède montre un fort pic de décès hebdomadaires (<em>Fig.2</em>), au-cours de la période de l’épidémie du Covid-19.</p> <p>Ce pic de mortalité supérieur à 2500 décès hebdomadaire est pleinement inclus dans la période de l’épidémie Covid-19. Un autre point à relever est que la précédente grippe saisonnière a fait peu de victimes en Suède, ce qui est confirmé par l’absence de pic de mortalité durant la période de la grippe.</p> <p>Une analyse rétrospective des décès en Suède permet d’apprendre qu’environ 25 ans auparavant, des pics de mortalité hebdomadaire équivalents à celui observé en 2020 ont été atteints à deux reprises, en 1994 et en 1996 (<em>Fig 3)</em>. Il faut prendre en compte que la population en Suède a depuis augmentée d’environ 1,5 millions d’habitants (<strong>1995</strong>: 8 816 381 habitants, <strong>2020</strong>: 10 293 412).</p> <p>Le pic hebdomadaire de mortalité observé en Suède durant la période Covid-19 n’est donc pas marginal.</p> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592292692_fig2a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>2</strong><strong>: Evolution du nombre de décès hebdomadaire relevés en Suède pour les années 2016-2020. <a href="https://www.folkhalsomyndigheten.se/globalassets/statistik-uppfoljning/smittsamma-sjukdomar/veckorapporter-covid-19/2020/covid-19-veckorapport-vecka-22-final.pdf#page=17%20au%205%20Juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Sources</a></strong></h4> <p><strong><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592292833_fig3a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></strong></p> <h4>Fig. 3: <strong>Evolution du nombre de décès hebdomadaire relevés en Suède pour les années 1994-2010. </strong><a href="https://www.folkhalsomyndigheten.se/contentassets/1d7096c2b65d45b499c924d76333272c/influenza-in-sweden-2009-2010.pdf%20en%20page%2029,%20au%205%20Juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Source</a> </h4> <p><strong>La mortalité liée au Covid-19 par classe d’âge ne diffère pas de celle liée à Influenza</strong></p> <p>Des données récentes sur le nombre de décès liés au Covid-19 et relevées par classe d’âge en Suède permettent d’établir l’histogramme suivant:</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293039_fig4a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>4</strong><strong>: Décès liés au Covid-19 en Suède par classe d’âge, état au 4 Juin 2020. </strong><a href="https://www.statista.com/statistics/1107913/number-of-coronavirus-deaths-in-sweden-by-age-groups/%20au%205%20juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Source</a></h4> <p>Un chiffre à retenir est celui de <strong>91,8%</strong> qui indique la <strong>proportion</strong> du nombre de personnes âgées de <strong>70 ans et plus</strong>, décédées avec le <strong>Covid-19</strong> en Suède.</p> <p>Ce chiffre peut être comparé à la <strong>proportion</strong> des personnes décédées en Suède d’<strong>Influenza</strong> durant la saison 2017-2018. Ainsi, selon un rapport officiel, <strong>93% </strong>des personnes décédées avec <strong>Influenza</strong> en Suède dans la période mentionnée avaient <strong>plus de 65 ans</strong> (<em><a href="https://www.folkhalsomyndigheten.se/publicerat-material/publikationsarkiv/i/influenza-in-sweden-2017-2018/?pub=54559%20au%205%20juin%202020" target="_blank" rel="noopener">Source</a></em>).</p> <p><strong>L’âge moyen estimé des personnes décédées du Covid-19 en Suède est de l’ordre de l’espérance de vie dans le pays</strong></p> <p>L’âge moyen des personnes décédées en Suède avec le Covid-19 ne semble à l’heure actuelle pas être publié dans les médias. Une approche simple pour grossièrement l’estimer à partir des données de l’histogramme de la <em>Fig.4</em> est de partir du cas le plus défavorable, en comptabilisant toutes les personnes de la classe d’âge 90 ans et plus comme étant âgée de 90 ans, et ainsi de suite.</p> <p>Cela permet d’établir l’intervalle suivant pour l’âge moyen des personnes décédées du Covid-19 en Suède: borne inférieure <strong>77,5 ans</strong>, milieu d’intervalle <strong>82,5 ans</strong> et borne supérieure <strong>87,5 ans</strong>. Dans le cas d’une répartition statistique idéale, l’âge moyen des décès est estimé à <strong>82,5</strong> ans. Cette valeur équivaut à l’espérance de vie en Suède relevée en 2017: <strong>82,31 ans</strong>.</p> <h3><strong>Conclusion sur les chiffres de la Suède</strong></h3> <p>A la vue de ces chiffres, il est <strong>difficile d’affirmer</strong> que la <strong>stratégie du non-confinement appliquée en Suède</strong> était <strong>une erreur</strong>. Les chiffres présentés contribuent à <strong>démystifier</strong> ce qu’aurait pu être le nombre de morts du Covid-19 dans des pays socialement, sanitairement et démographiquement équivalents à la Suède, ayant appliqués un confinement. Inversement, des critères comparatifs comme l’hygiène, l’accès aux soins, l’âge moyen de la population ou encore la densité de population devraient naturellement être pris en compte pour pouvoir faire quelque affirmation sur une non nécessité du confinement dans des pays qui ont appliqué un confinement.</p> <p>L’analyse et le suivi épidémiologique liés au Covid-19 ne peuvent pas reposer uniquement sur le nombre de personnes testées positives du Covid-19 ou décédées avec le Covid-19, comme c’est actuellement le cas dans certains offices de santé publique ou universités de réputation mondiale.</p> <p>Cette façon de procéder <strong>montre ses limites</strong>, tant par <strong>l’absence courante de chiffres</strong> informant de la<strong> couverture de tests</strong> (quelle proportion de la population a été testée, quelle proportion de tests étaient positifs et quelle est la proportion des résultats faussement positifs/négatifs) que par <strong>l’absence d’une normalisation systématique</strong> des chiffres par rapport aux populations.</p> <p>Comparer la mortalité, toutes causes confondues dans une région, offre une façon fiable d’estimer les conséquences épidémiologiques d’un agent pathogène. A cette analyse devrait s’ajouter une analyse comparative du nombre de patients en soins, et présentant les symptômes aigus liés à l’épidémie, suivie, pour l’année courante et les années précédentes, avec une normalisation par rapport à la population.</p> <h3><strong>Différences nationales et internationales du taux de mortalité Covid-19 </strong></h3> <p><strong>La variation du taux de mortalité Covid-19 par canton Suisse se reflète par un usage inégal d’antibiotiques </strong></p> <p>Les statistiques de l’OFS sont claires, les cantons romands et le Tessin présentent un taux de mortalité lié au Covid-19 significativement plus élevé qu’en Suisse alémanique.</p> <p>Une intéressante corrélation entre le nombre de décès liés au Covid-19 par canton réside au niveau des habitudes régionales.</p> <p>Ainsi, comme le montrent les <em>Fig. 5</em> et <em>Fig. 6</em>, les cantons latins plus fortement touchés par la mortalité durant l’épidémie Covid-19 présentent également une prescription d’antibiotiques en milieu ambulatoire significativement plus élevée que dans les cantons d’outre-Sarine.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293450_fig5a.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></h4> <h4><strong>Fig. </strong><strong>5</strong><strong>: Nombre de décès liés au Covid-19 pour 100'000 habitants, par canton au 12 Juin 2020. </strong><a href="https://covid-19-schweiz.bagapps.ch/fr-1.html" target="_blank" rel="noopener">Sources des données OFSP</a> </h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293562_fig6a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>6</strong><strong>: Prescription de traitements antibiotiques en milieu ambulatoire, par canton (2002-2004). </strong><a href="https://www.researchgate.net/publication/7478663_Socioeconomic_determinants_of_regional_differences_in_outpatient_antibiotic_consumption_Evidence_from_Switzerland" target="_blank" rel="noopener">Source: M. Filippini, G. Masiero, K. Moschetti Socioeconomic determinants of regional differences in outpatient antibiotic consumption : evidence from Switzerland, Septembre 2006 </a></h4> <p>Ainsi, les <strong>sept cantons</strong> faisant le <strong>plus usage aux traitements antibiotiques</strong> en milieu ambulatoire occupent l’une des <strong>huit premières positions</strong> des cantons présentant la <strong>mortalité la plus élevé</strong> liée au Covid-19. A Genève, la prescription d’antibiotiques en milieu ambulatoire est <strong>près de trois fois plus élevée</strong> qu’en Appenzell.</p> <p><strong>En Europe aussi, une mortalité Covid-19 élevée associable à la consommation d’antibiotique et soutenue par une haute résistance aux antibiotiques est observée au sein des populations</strong></p> <p>L’histogramme suivant donne une idée des <strong>différences de prescription d’antibiotiques en milieu ambulatoire dans les pays européens</strong>. Une étude mentionne d’ailleurs qu’environ <strong>90% de toutes les prescriptions d'antibiotiques sont émises par des médecins généralistes</strong> et que les <strong>infections des voies respiratoires</strong> constituent la principale raison de la prescription (<em><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4232501/" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, dé</em><em>cembre 2014</em>).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293704_fig7a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>7</strong><strong>: Prescription de traitements antibiotiques en milieu ambulatoire, par pays Européen (2002). </strong><a href="https://www.researchgate.net/publication/7478663_Socioeconomic_determinants_of_regional_differences_in_outpatient_antibiotic_consumption_Evidence_from_Switzerland" target="_blank" rel="noopener">Source: M. Filippini, G. Masiero, K. Moschetti Socioeconomic determinants of regional differences in outpatient antibiotic consumption : evidence from Switzerland, Septembre 2006</a> </h4> <p>Pour aller plus loin dans l’analyse, de récents rapports sur la <strong>résistance de bactéries aux antibiotiques</strong> dans les pays européens mettent en évidence que <strong>les pays du sud de l’Europe</strong> (Italie et Espagne en particuliers) qui témoignent d’un nombre élevé de décès liés au Covid-19, présentent globalement une <strong>résistance plus élevée aux antibiotiques</strong>. La figure suivante illustre un cas particulier de résistance aux antibiotiques répertoriés (<em>Bactérie K. pneumoniae</em>).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592293796_fig8a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4>Fig. 8: Résistance aux antibiotiques de la bactérie E. Coli à l’antibiotiques fluoroquinolones par pays européen à titre d’illustration. <a href="https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/surveillance-antimicrobial-resistance-europe-2018" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, page 10 du rapport.</h4> <p>Plus évidentes sont les comparaisons suivantes, pour l’Italie et l’Allemagne (Fig. 9 et Fig. 10).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592294075_fig9a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>9</strong><strong>: Comparaison de la résistance aux antibiotiques, observée en Italie par rapport à la moyenne Européenne, pour les années 2011-2018 et diverses souches de bactéries. </strong><a href="https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/surveillance-antimicrobial-resistance-europe-2018" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, page 83 du rapport.</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592294185_fig10a.png" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><strong>Fig. </strong><strong>10</strong><strong>: Comparaison de la résistance aux antibiotiques, observée en Allemagne par rapport à la moyenne Européenne, pour les années 2011-2018 et diverses souches de bactéries. </strong><a href="https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/surveillance-antimicrobial-resistance-europe-2018" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, page 78 du rapport.</h4> <p>L’Allemagne présente globalement une plus faible résistance aux antibiotiques que la moyenne européenne et inversement l’Italie une plus haute résistance aux antibiotiques. Du fait d’une mortalité Covid-19 plus faible en Allemagne qu’en Italie, il y a une certaine correspondance de la mortalité Covid-19 avec la résistance aux antibiotiques.</p> <p>L’OMS suit la résistance aux antibiotiques depuis de nombreuses années et résume fort bien en quelque lignes la problématique.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1592296016_texteaaa.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4> <a href="https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/antibiotic-resistance" target="_blank" rel="noopener">Source</a>. </h4> <p>Le phénomène de résistance aux antibiotiques a même mené le canton du Tessin à distribuer les antibiotiques à la pièce, dans les pharmacies (<em><a href="https://www.lenouvelliste.ch/articles/suisse/sante-les-pharmacies-du-canton-du-tessin-fournissent-des-antibiotiques-uniquement-a-l-unite-831534" target="_blank" rel="noopener">Source</a>, </em><em>4 avril 2019</em>).</p> <p><strong>Une haute résistance aux antibiotiques n’est pas forcément associée à un usage excessif d’antibiotiques</strong></p> <p>Pour terminer, il est essentiel de dissocier <strong>l’usage excessif d’antibiotiques</strong> et la <strong>multirésistance aux antibiotiques</strong>.</p> <p>De nombreuses études montrent que voyager dans des régions culturellement différentes augmenterait chez le voyageur le risque de colonisation du microbiote intestinal par des bactéries multirésistantes aux antibiotiques (<em><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2934993/" target="_blank" rel="noopener">Source 1</a>, juin 2010; <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5531010/" target="_blank" rel="noopener">source 2</a>, mars 2016) </em><em>, juin 2010 </em>)</p> <p>Une étude française ajoute que le risque pour les voyageurs de contracter des bactéries multirésistances serait augmenté par 4 lors d’un séjour prolongé en Inde, par 12 pour un séjour au Vietnam et par 18 pour le Cambodge (<em><a href="https://www.mediterranee-infection.com/resistance-aux-antibiotiques-et-voyages/" target="_blank" rel="noopener">Source</a></em>), alors que ces régions du globe font peu usage aux antibiotiques par rapport aux régions du premier monde (<em>l'ensemble des pays démocratiques, avancés du point de vue technologique et dont les citoyens ont un niveau de vie élevé, ndlr.</em>).</p> <p>D’autres études mettent en évidence <strong>la cause à effet</strong> d’un <strong>usage excessif d’antibiotiques</strong> et d’une <strong>augmentation de multirésistance aux antibiotiques</strong>, rejoignant l’avis précité de l’OMS (<em><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4232501/" target="_blank" rel="noopener">Source</a></em>).</p> <h3><strong>Conclusion</strong></h3> <p>Cette seconde analyse émet l’<strong>idée</strong> que la <strong>mortalité </strong>liée au<strong> Covid-19</strong> est <strong>plus élevée</strong> dans les régions du globe où <strong>l’usage d’antibiotiques</strong> est plus <strong>fréquent</strong>. A l’instar de l’Italie, cette mortalité semble davantage soutenue dans des populations qui présentent un taux plus élevé de bactéries multirésistantes aux antibiotiques que dans d’autres populations.</p> <p>Un premier argument appuyant cette idée est lié aux <strong>variations régionales de la mortalité Covid-19</strong> observées en Suisse qui suit manifestement la tendance d’une <strong>prescription inégale d’antibiotiques</strong> en milieu ambulatoire.</p> <p>Le second argument se base sur le fait que la <strong>résistance aux antibiotiques </strong>en <strong>Europe</strong> est la plus <strong>élevée</strong> dans des pays du <strong>Sud</strong> qui sont des <strong>plus touchés par la mortalité Covid-19</strong>.</p> <p>Cette étude ne se veut point exhaustive. Elle invite les autorités sanitaires à s’exprimer sur le possible lien entre l’usage d’antibiotiques et la mortalité liée au Covid-19, tout en considérant les différences régionales de résistance aux antibiotiques.</p> <hr /> <p><em>L'auteur déclare n'avoir aucun conflit d'intérêt</em></p> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'covid-19-analyse-du-cas-de-la-suede-et-des-differences-de-mortalite-entre-cantons-ou-pays', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 670, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2416, 'homepage_order' => (int) 2656, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 6274, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Actuel / Covid-19: Analyse du cas de la Suède et des différences de mortalité entre cantons ou pays
Alors que la course aux vaccins Covid-19 s’est déclarée depuis plusieurs mois, un regard sur des aspects épidémiologiques peu discutés mérite d’être
Fabien Balli-Frantz
B Article réservé aux abonnés
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Dans cet article, Fabien Balli-Frantz, étudiant en pharmacie, propose d'observer les effets potentiels du Covid-19 sur la mortalité en Suisse. Il s’agit d’une étude comparative du nombre de décès en dans le pays, toutes causes confondues, couvrant la période précédant l’arrivée du Covid-19 et la période courante.',
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'content' => '<h3>Pas d’explosion du nombre de décès, bien que le pic d’épidémie Covid-19 soit passé</h3>
<p>L’office fédéral des statistiques (OFS) constitue une base de données importante sur la démographie et la mortalité en Suisse. C’est sur les chiffres officiels publiés par l’OFS et ceux de l’office fédéral de la santé publique (OFSP) que se base notre étude.</p>
<p>Comme représenté dans l’histogramme suivant, le nombre de décès relevé en Suisse durant les dix-huit premières semaines de l’année 2020 n’explose pas, comme on pourrait s’y attendre depuis l’apparition et l’établissement du Covid-19 dans notre pays. Sur la même période, l'année 2015 enregistre le nombre de décès le plus élevé observé, soit 1196 (+4.7%) de plus que 2020.</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1589822184_fig1.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p>
<p>Dans son communiqué de presse du 14 novembre 2017, l’OFS donne l’explication suivante pour l’année 2015: «L'épidémie de grippe au début de l'année et la canicule en juillet ont causé en 2015 respectivement 2500 et 500 décès de plus environ que prévu. De plus, chaque année, le nombre de décès augmente de quelque 500 en raison du nombre croissant de personnes âgées en Suisse.» </p>
<p>A titre comparatif, l’OFSP a recensé à ce jour 1600 décès liés au Covid-19. Il n’y a pour le moment pas d’indication sur combien de ces décès pourraient aussi être liés à la grippe saisonnière 2019-2020.</p>
<h3>Pic de l’épidémie virale de 2020 : «Où se cache Influenza?»</h3>
<p>Une représentation graphique des décès hebdomadaires en Suisse pour les années 2015-2020 met en évidence la présence de pics d’épidémie dans les 15 premières semaines de chaque année. Usuellement, de tels pics d’épidémie sont les conséquences des différentes formes de la grippe saisonnière. Selon l’OFSP, (semaine 11 de 2020), les trois principales souches virales de la grippe détectées en Suisse au cours de la saison courante sont les suivantes: A(H1N1)pdm09, B Victoria et A(H3N2).</p>
<p>Pour les années 2015 et 2020, un maximum de 1805 décès hebdomadaires en semaine 7 et respectivement 1816 en semaine 14 ont été relevés. Ces valeurs sont proches l’une de l’autre, mais la durée et l’intensité de l’épidémie grippale de 2015 étaient globalement plus élevées, expliquant un nombre de morts plus important en 2015.</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1589822250_fig2.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p>
<p>Si le pic d’épidémie observé dans l’année 2020 (1816 décès en semaine 14) représente les conséquences de la vague épidémique du Covid-19, où se situe donc le pic lié à l’épidémie grippale saisonnière? Est-ce que la virulence de cette grippe est comparable à celle de la saison 2015-2016 où l’on n’observe pas de pic d’épidémie dans les 15 premières semaines de l’année?</p>
<p>Y-a-t-il une fusion des pics d’épidémies Influenza et Covid-19?</p>
<p>Ou encore, est-ce que les mesures de confinement apportées il y a deux mois en Suisse ont réduit les conséquences mortelles de la grippe saisonnière, malheureusement rattrapées par la présence du Covid-19, jugé plus virulent dans sa transmission et pour sa plus longue durée d’incubation que la grippe?</p>
<p>Pour l’année 2020, l’OFS ne présente pas d’informations sur les cas annoncés de grippe, au-delà de la semaine 11 (Fig. 3). Cette interruption d’information est probablement due à l’arrivée rapide du Covid-19, ne permettant plus de distinguer les annonces de cas de la grippe saisonnière et du Covid-19.</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1589822281_fig3.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p>
<h3>Décès par classe d’âge: pas de variation par rapports aux cinq années précédentes</h3>
<p>La représentation graphique suivante relève que la classe d’âge «<i>0-64 ans</i>» a été épargnée par le Covid-19, en cette année 2020. Il n’y a pas de différence de tendance du nombre de décès par rapport aux cinq années précédentes.</p>
<p>En 2020, la classe d’âge «<i>65ans et +</i>» présente un nombre de décès important, comme lors des épidémies de grippe des années précédentes. </p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1589822544_fig4.png" class="img-responsive img-fluid center " width="587" height="523" /></p>
<h3>Forte disparité de la variation du nombre de décès entre cantons</h3>
<p>Durant la période du Covid-19, il existe une forte disparité de la variation du nombre de décès entre cantons. Par exemple, le canton de Genève présente l’une des plus fortes hausses du nombre de décès durant les 18 premières semaines de l’année. Cette hausse est de 20.3% par rapport au nombre moyen de décès enregistré lors des cinq années précédentes. </p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1589822606_fig5.png" class="img-responsive img-fluid center " width="598" height="421" /></p>
<p>Au contraire, le canton de Zurich présente une diminution de 5.5% du nombre de décès en période du Covid-19, par rapport au cinq années précédentes.</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1589822646_fig6.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p>
<p>Cette variation du nombre de décès en 2020 par rapport à la moyenne des décès des cinq années précédentes est représentée pour chaque canton dans l’histogramme suivant. La distribution donne une hausse des décès en 2020 pour 13 cantons et une baisse des décès pour 13 cantons. Les cantons romands et le Tessin présentent la plus forte hausse de décès, tandis que Zurich et Berne la plus faible. Tous les cantons de la Romandie présentent une hausse de décès.</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1589822678_fig7.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p>
<p>Pour comparaison, la même représentation graphique a été complétée avec le nombre de décès liés au Coronavirus confirmés en laboratoire (OFSP, 17.05.2020). Dans la majeure partie de la Romandie et le canton du Tessin, il y a corrélation entre l’augmentation du nombre de décès en 2020 et les chiffres de décès liés au Covid-19 publiés par l’OFSP.</p>
<p>En revanche, pour les cantons de Zurich et Berne, il y a une baisse du nombre de décès en 2020, malgré un nombre non négligeable de décès liés au Covid-19 confirmés en laboratoire (124 et respectivement 83).</p>
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<h3>Où est l’évidence de la virulence du Covid-19 face à Influenza?</h3>
<p>A la vue de ces données statistiques, il n’y a pas d’évidence que l’épidémie du Covid-19 que nous traversons soit plus virulente pour l’être humain que les grippes saisonnières que nous connaissons ces dernières années dans notre pays. </p>
<p>En effet, le nombre de décès en Suisse n’a globalement pas varié durant les 18 premières semaines de l’année 2020 par rapport aux années précédentes, alors que la population augmente et vieillit.</p>
<p>Il existe cependant des disparités sur la tendance du nombre de décès enregistrés par canton durant les 18 premières semaines de 2020, par rapport aux années précédentes sur la même période. La Romandie qui présente le plus de décès liés au Covid-19 montre également une plus forte hausse de décès toutes causes confondues, tandis que les cantons de Zurich et Berne également touchés par le Covid-19 présentent une baisse du nombre global de décès.</p>
<p>De nombreux facteurs sont à prendre en compte, comme par exemple une probable réduction du nombre d’accidents du fait du confinement de notre société ou encore les mesures de protection imposées par nos autorités, réduisant la transmission d’épidémies. </p>
<p>Qui peut objectivement mesurer l’efficacité ou encore juger de l’impérative nécessité des mesures prises dans notre pays? Sont-elles proportionnées d’un point de vue humain, éthique, démocratique et scientifique? Ne suffisait-il pas de protéger les groupes à risques identifiés au début de l’épidémie Covid-19? </p>
<p>Les statistiques de l’OFS indiquent clairement que la classe d’âge «<i>65ans et plus</i>» est la plus touchée de toutes par l’épidémie virale en 2020, comme lors des années précédentes. Sachant que les mesures de confinement ont été prises plus tôt dans les EMS de plusieurs cantons (Berne, par exemple), les personnes âgées ont été davantage mises à l’abri. Comment expliquer que ce soit tout de même ces personnes qui ont payé le plus lourd tribut? </p>
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C’est sur les chiffres officiels publiés par l’OFS et ceux de l’office fédéral de la santé publique (OFSP) que se base notre étude.</p> <p>Comme représenté dans l’histogramme suivant, le nombre de décès relevé en Suisse durant les dix-huit premières semaines de l’année 2020 n’explose pas, comme on pourrait s’y attendre depuis l’apparition et l’établissement du Covid-19 dans notre pays. Sur la même période, l'année 2015 enregistre le nombre de décès le plus élevé observé, soit 1196 (+4.7%) de plus que 2020.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1589822184_fig1.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p>Dans son communiqué de presse du 14 novembre 2017, l’OFS donne l’explication suivante pour l’année 2015: «L'épidémie de grippe au début de l'année et la canicule en juillet ont causé en 2015 respectivement 2500 et 500 décès de plus environ que prévu. 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Est-ce que la virulence de cette grippe est comparable à celle de la saison 2015-2016 où l’on n’observe pas de pic d’épidémie dans les 15 premières semaines de l’année?</p> <p>Y-a-t-il une fusion des pics d’épidémies Influenza et Covid-19?</p> <p>Ou encore, est-ce que les mesures de confinement apportées il y a deux mois en Suisse ont réduit les conséquences mortelles de la grippe saisonnière, malheureusement rattrapées par la présence du Covid-19, jugé plus virulent dans sa transmission et pour sa plus longue durée d’incubation que la grippe?</p> <p>Pour l’année 2020, l’OFS ne présente pas d’informations sur les cas annoncés de grippe, au-delà de la semaine 11 (Fig. 3). 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Analyse / Coronavirus: le point sur la mortalité
En cette période ternie par le Covid-19, de nombreux médias présentent des chiffres concernant le nombre de morts qui y sont liés. Des chiffres qui
Fabien Balli-Frantz