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Débat / La tentation de la guerre à outrance sur tous les fronts


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Jusqu’où ira l’escalade de la guerre? En Palestine, c’est clair, Netanyahou continuera sa guerre aussi longtemps qu’il le voudra puisque personne, et surtout pas les Occidentaux, ne s’oppose à ce qu’il poursuive le massacre des Palestiniens, où qu’ils se trouvent. En Ukraine, c’est un peu plus flou puisque l’adversaire n’est pas une armée de déguenillés en keffieh et sandales mais une puissance nucléaire. Dans tous les cas, l’escalade des tensions est la même sur les deux fronts, même si le second, vu le désastre global qui pourrait s’ensuivre, exige davantage de précautions.



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Au Proche-Orient, les buts de guerre du régime au pouvoir à Tel-Aviv sont désormais limpides: profiter au maximum de l’émotion créée par la sanglante attaque surprise du 7 octobre dernier pour annihiler la population palestinienne de Gaza, écraser au passage celle de la Cisjordanie et étendre si possible le conflit au Liban et à l’Iran. La poursuite de ce programme d’épuration globale, qui a le mérite d’éloigner pour longtemps la perspective d’une solution de paix, hantise absolue des nationalistes israéliens, assure le maintien de Netanyahou au pouvoir pendant de longs mois encore, surtout si Trump est élu à la présidence des Etats-Unis. Grâce à sa supériorité militaire et à son impunité quasi garantie malgré l’ampleur des crimes commis et des violations répétées du droit international, Israël n’a aucune raison de ne pas mener sa guerre comme il l’entend. Au Proche-Orient, on fait semblant de parler de paix et de trêve humanitaire pour mieux continuer le massacre. 

Affligeant mais banal.

En Ukraine, les difficultés croissantes de l’armée ukrainienne et les risques évidents d’escalade nucléaire obligent le camp des bellicistes à davantage de prudence. Pendant les deux premières années de la guerre, alors qu’une victoire ukrainienne paraissait atteignable, Européens et Américains ont balayé le mot paix de leur vocabulaire. Celles et ceux qui osaient le prononcer ont immédiatement été traînés dans la boue et diabolisés comme des traîtres et des suppôts de la «dictature poutinienne». Puis, quand la réalité du terrain s’est inversée en faveur des Russes et que la fatigue de la guerre a commencé à éroder le soutien des opinions publiques et à gonfler le camp des pacifistes de droite et de gauche dans les divers pays otaniens, on a lancé le processus du Bürgenstock, un sommet de la paix sans paix qui visait à resserrer les rangs et à endormir l’opinion avant les échéances électorales européennes, puis allemandes et enfin américaines.

Joe Biden étant sur le départ, il n’a plus rien à perdre. Au contraire, il a intérêt à une escalade des tensions – en autorisant par exemple les frappes de missiles à l’intérieur du territoire russe – de façon que son successeur, quel qu’il ou elle soit, ne puisse pas revenir en arrière et poursuive la mission que les néoconservateurs américains ont assignée à leurs présidents: préserver la suprématie américaine, affaiblir la Russie et contenir la Chine à n’importe quel prix. 

Cette escalade va nécessairement entrainer des ripostes, aussi bien au Proche-Orient qu’en Ukraine, puisque les deux conflits sont liés. On a vu que les Ukrainiens interviennent désormais en Afrique et en Syrie, chasses gardées russes, et que les Russes et les Iraniens ont lancé un message très clair à Israël et aux Etats-Unis en autorisant une frappe dévastatrice d’un missile hypersonique contre un nœud logistique israélien à Jaffa en début de semaine. Les deux fronts sont donc connectés, le soutien inconditionnel de l’Occident à Israël malgré les atteintes aux droits humains visant lui aussi à préserver l’hégémonie occidentale dans cette région du monde. 

En Ukraine, la riposte russe aux attaques en profondeur contre son territoire pourrait se manifester par des dévastations accrues en Ukraine et des attaques directes contre des cibles de l’OTAN, satellites ou drones d’observation par exemple, au risque d’entrainer un conflit ouvert avec l’Alliance atlantique, ces outils, dont l’Ukraine ne dispose pas, étant indispensables pour atteindre des cibles au cœur du territoire russe. 

Les médias occidentaux mettent en avant le bluff de Poutine et prétendent qu’il ne se risquera pas à une escalade fatale. C’est probablement vrai pour l’usage de l’arme nucléaire. Malgré ce qu’on prétend, Poutine a toujours fait preuve d’une grande retenue dans ce domaine. Mais on peut le croire quand il parle d’une riposte appropriée. N’a-t-il pas toujours annoncé ce qu’il allait faire en cas d’aggravation du conflit et, le cas échéant, mis à exécution ses promesses sans hésiter?

A cela s’ajoute cette loi bien connue de la guerre que toute entrée dans un processus de négociations en pleine phase d’hostilités fait que chaque camp redouble d’efforts, et donc d’escalades et de dévastations, pour optimiser sa position avant de s’asseoir autour de la table. Ce fut le cas lors des négociations de Paris lors de la guerre du Vietnam, lorsque Kissinger et Nixon ont essayé d’améliorer la main américaine en noyant le Laos et le Cambodge sous un déluge de bombes et de napalm. Le président Zelensky est attendu à Washington «d’ici la fin du mois» pour présenter son dernier «plan pour la victoire» et convaincre le Congrès de lui donner ce qu’il veut. Ce qui signifie que lui et ses mentors croient encore à un possible succès de leurs armes. 

Les optimistes estimeront que cette recrudescence d’agressivité sur tous les fronts est le signe que des négociations sérieuses pourraient s’ouvrir bientôt. Mais les pessimistes dont je suis pensent au contraire qu’on est encore loin du compte et que les carnages vont continuer, aussi bien en Orient qu’en Ukraine.

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