Culture / Picasso peint Guernica, ville pulvérisée
Le musée de la Reine Sofia, où la toile est exposée depuis 1981, met sur pied à l’occasion des 80 ans de Guernica «Compassion et terreur chez Picasso. Le chemin de Guernica». Une analyse du cheminement, des circonstances historiques et personnelles qui ont mené Picasso à la création de cette icône du XXe siècle.
Rue des Grands-Augustins 7, Paris, lundi 26 avril 1937. Picasso peste: il n’a plus que trois mois pour honorer la commande du directeur général des Beaux-Arts, une peinture murale monumentale pour le pavillon espagnol de l’Exposition universelle de Paris. Mais l’inspiration ne vient pas. La guerre qui fait rage en Espagne, son pays natal, le hante. Il est 16h30.
A 900 kilomètres de là, quarante-quatre avions de la Légion Condor nazie et treize avions de l'Aviation Légionnaire italienne fasciste, alliés de Franco, bombardent un village du pays basque. C’est jour de marché et c’est l’hécatombe. «Guernica est en ruines; sa fameuse maison des Juntas, l’arbre de notre tradition, le «Guernikako Arbola», les rues seigneuriales, tout est tombé sous les bombes de l’aviation insurgée, qui a voulu détruire tout ce que Guernica représentait pour les Basques: l’émotion et le symbole».
Picasso découvre quatre jours plus tard les images du massacre: 1600 morts, des milliers de blessés. L’Humanité, son quotidien, multiplie les reportages – «Cadavres agenouillés figés contre les murs» –, livre des témoignages: «La terre sautait devant nous. Et puis, il y a eu un craquement épouvable. Une bombe. Je suis tombée au milieu des pierres et des briques… Ma fille aînée, qui avait 27 ans, a été tuée sur le coup, écrasée… L’autre, la plus jeune, celle qui était fiancée, a eu le temps de prendre ma main. Elle a dit: «Ah !», elle a fait un soupir, et puis elle est morte.»
Quarante ans d'exil
Fou de rage, Picasso commande une grande toile de lin à son compatriote Castelucho, azore l’apprenti qui ne la livre «qu’à» dix heures du matin le lendemain, sort ses fusains. Il ne les lâchera plus. A ses côtés, dans l’atelier, la photographe Dora Maar que Paul Eluard lui a présenté dix-huit mois plus tôt. Durant un mois, sa muse, sa maîtresse, photographiera chacune des… 45 étapes de la création du tableau. Le 12 juillet, la monumentale Guernica occupe un pan entier (27 m2) du pavillon espagnol. La presse et le public ignorent la toile, ce qui fera dire au Corbusier que «Guernica n’a vu que des épaules».
Guernica s’envolera ensuite pour New York, au MOMA. Elle y restera quarante ans, selon le vœu de l’artiste. Le temps que «les libertés publiques» soient rétablies et que la dictature franquiste s’effondre.
Piedad y terror en Picasso, El camino a Guernica. Museo Reina Sofia, Madrid, jusqu’au 4 septembre 2017.
Vols directs GVA-MAD (2h): easyjet, Swiss, Iberia, Air Berlin
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Comment le vivez-vous?</strong></p><p>Que le Seigneur notre Dieu nous prépare pour chaque événement, puis vient la vie ou la mort – ce n'est pas une grande affaire.</p><p><strong>Merci Amerigo. Puis-je poser des questions à Christophe C. maintenant?</strong></p><p>Faites.</p><p><strong>Cristoforo Colombo</strong><strong>, que vous êtes-vous dit le jour où vous êtes parti?</strong></p><p>Tu ne traverseras jamais l'océan si tu as peur de perdre de vue le rivage.</p><p><strong>Ce mercredi 10 mai 1503, un an après avoir quitté Cadix et l'Andalousie, vos quatre caravelles mouillent dans </strong><strong><strong><strong>les îles Caïmans</strong>.</strong></strong></p><p>Le métier de marin pousse ceux qui le professent à vouloir connaître les secrets de ce monde. On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va.</p><p><strong><strong><strong><strong>Vous vous trouvez en réalité non loin de l'actuelle Jamaïque. Vous allez d'ailleurs vous y échouer et y tomber gravement malade.</strong></strong></strong></strong><strong> Rongé par la malaria, aveuglé par le sel marin, </strong><strong><strong><strong><strong><strong>vous attendez les secours qui ne viennent pas</strong></strong></strong></strong>. 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Seznec ne cessera jusqu'à sa mort de clamer son innoncence.<br></h4><h4><br><img class="img-responsive img-center " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w600/1519688143_arrestation_de_guillaume_seznec__le_journal__1er_juillet_1923.png" width="362" height="356"><em>Le Journal</em> du 1<sup>er </sup>juillet 1923 annonce l'arrestation de «Sezenec» (2<sup>e</sup> depuis la gauche). <em><br></em></h4></li></ul><ul style="text-align: left;"><li><h4><strong>4 novembre 1924</strong> Seznec est reconnu coupable et condamné aux travaux forcés à perpétuité. Le matricule 49.302 est embarqué le 7 avril 1927 avec 400 autres forçats sur <em>La Martinière </em>pour la Guyane. 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Sa fille, Jeanne, et son beau-fils, l'accueillent chez eux.<br><br><img class="img-responsive img-center " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w600/1519688243_seznecbagne.jpg"> Guillaume Seznec, après 20 ans de bagne.<br></h4></li><li><h4><strong>13 février 1954 </strong>Seznec, 76 ans, succombe à ses blessures trois mois après avoir été renversé accidentellement par une camionnette à Paris.<strong></strong></h4></li><li><h4><strong>12 juillet 1995</strong> Le collège d'experts internationaux, <strong>parmi lesquels Pierre Margot,</strong> professeur et directeur de l'Institut de police scientifique et de criminologie de l'université de Lausanne (IPSC) rend ses conclusions.<strong> </strong>Elles vont tout sauf dans le sens de la réhabilitation de Seznec.<strong><br></strong></h4></li><li><h4><strong>24-25 février 2018 L'ancien avocat de la famille Seznec, David Langlois, décide d'entamer des fouilles privées dans l'ancienne maison des Seznec à Morlaix sur la base d'un témoignage livré en 1978 par le fils de Guillaume: c'est Marie-Jeanne, l'épouse de Seznec, qui aurait tué accidentellement Pierre Quémeneur après que ce dernier lui avait fait des avances. Un chandelier, un corps allongé. Un vrai souvenir? Langlois, pour qui l'affaire est devenue un sacerdoce, y croit dur comme fer. Les fouilles entamées samedi dernier dans le cellier de la maison, muré depuis lors (en 1923?), ont permis de retrouver deux os vraisemblablement humains, dont une tête de fémur. Et une pipe. Celle de Pierre Quémeneur?</strong><br></h4><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive img-center " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w600/1519689224_maison.jpg">La maison de la famille Seznec à Morlaix: 1923-2018. Le cellier aurait entretemps été muré.<br><br><br></h4></li></ul><p><strong></strong></p><p><hr></p><h3><strong>Alors, professeur Margot, cette découverte, réaliste ou bidon?</strong></h3><p>Réaliste, car on n’a jamais retrouvé de corps. Mais est-ce celui de la victime de l’époque, Pierre Quémeneur, ou celui d’un autre? </p><p><strong>L’ADN pourra-t-il encore parler 95 ans après les faits?</strong></p><p>Cela dépend de l’état de l’ADN mitochondrial, de ce qu’il en reste.</p><p><strong>Encore moins de chances donc que l'ADN théoriquement présent sur la pipe – de l’ADN de contact – soit utilisable.</strong></p><p>En effet, il devrait être très dégradé après être resté au contact de l’eau, de la terre et des éléments.</p><p><strong>Combien de temps avant de connaître les résultats?</strong></p><p>Les médecins légistes de la police scientifique devraient pouvoir le déterminer assez rapidement. Une semaine environ, à moins bien sûr que d’autres affaires surgissent. On a attendu 95 ans pour celle-ci, ce n’est plus urgent.</p><p><strong>Vont-ils enfin permettre de résoudre l’énigme Seznec?</strong></p><p>Pas de réponse de Normand – on est ici Bretagne – mais une réponse à la suisse: <em>JaNein</em>. Ça ne résoudra pas en tout cas ce qu’il s’est passé. S’il s’agit bien du corps de Quémeneur, nous saurons qu’il est mort dans des circonstances criminelles mais nous ne connaîtrons pas les circonstances du cas. En fait, l’absence ou la présence de corps ne change rien à l’affaire.</p><p><strong>Jamais des fouilles n’avaient été effectuées dans ce cellier?</strong></p><p>Je ne peux pas imaginer que cela n'a pas été fait en 1924. Ils ont fouillé des lacs, des forêts, ils ont creusé. Mais sait-on jamais?</p><blockquote><h3><em>Nous avons trouvé un mètre cube de documents sur l’affaire!</em><br></h3></blockquote><p><strong>La Cour de cassation de Paris vous a mandaté en 1994 pour une expertise préalable afin de savoir si cela valait la peine de rouvrir la procédure. Pourquoi vous?</strong></p><p>Je n’étais pas seul <em>(trois Français et un Allemand, ndlr)</em>. Mais outre le fait que j’étais francophone, ce qui était un avantage, nous avions passablement publié dans les domaines d’expertises à l'Institut.</p><p><strong>Qu’avez-vous découvert dans les archives du Tribunal?</strong></p><p>Presque un mètre cube de documents sur l’affaire! Des lettres de Marie-Jeanne Seznec, de Pierre Quémeneur, des documents pointant d’autres suspects, Pouliquen <em>(beau-frère de Qémeneur, ndlr)</em>, Bonny <em>(l’inspecteur controversé chargé de l’affaire)</em>. Mais tout ce que l’on a trouvé, c'était des documents à charge.</p><p><strong>A l'instar du carnet du lait de Quémeneur …</strong></p><p>Oui. L’un des éléments était ce carnet de notes. Pierre Quémeneur tenait un cahier de bord où il notait systématiquement tous ses rendez-vous, ses dépenses. Seulement, plusieurs pages manquaient dans le mois précédant<em> (avril 1923, ndlr) </em>sa disparition. En revanche, les notes sur son déplacement fin mai vers Paris étaient là. Les restaurants où il avait mangé, les frais de garage etc. Mais nous avons découvert que les noms des lieux avaient été effacés et remplacés. De plus, Seznec qui n’avait jamais tenu de carnet jusqu'alors, en a fait un pour ce voyage, mentionnant les mêmes lieux que ceux qui avaient été remplacés sur celui de Quémeneur…</p><p><strong>Avez-vous trouvé au cours de ces trois années un élément majeur, un élément à décharge?</strong></p><p>Nous avons trouvé toute une série de faits nouveaux, grâce notamment aux nouvelles techniques <em>(infrarouge, ultraviolet, ndlr)</em> mais jamais, à aucun moment, un élément à décharge.</p><p><strong>Aviez-vous eu connaissance de ce témoignage de «Petit Guillaume», apparemment surgi de nulle part? Le fils de Guillaume et Marie-Jeanne aurait déclaré 1978, quatre ans avant sa mort, que sa mère avait tué accidentellement Quémeneur après que ce dernier lui avait fait des avances…</strong></p><p>Non. Je n’en ai trouvé aucune mention dans les documents.</p><p><strong>L’Affaire Seznec est un cas d’école. Vous y avez fait d’ailleurs maintes fois référence durant vos cours.</strong></p><p>Oui, avec <a href="https://www.youtube.com/watch?v=zwTqppo5rTc">le film de Boisset</a> notamment. Un bon film mais avec un parti pris: ici Seznec est innocent. Je l’ai visionné avec mes étudiants pour bien les biaiser. Et voir quels enseignements ils pouvaient en retirer.</p><blockquote><h3><em>Intéressant de voir comme on peut rendre crédible une histoire en l'absence de tout indice probant</em><br></h3></blockquote><p><strong>Alors, Seznec, escroc ou assassin? </strong></p><p>Aucune idée. Le tribunal l’a jugé assassin.</p><p><strong>Et Pierre Quémeneur, tout blanc?</strong></p><p>Non, c’était un homme très peu aimé dans la région, il n’avait pas été au front et lui aussi avait fait de l’argent durant la guerre. L’hypothèse que cet homme de droite ait pris un homme de paille <em>(Seznec, ndlr)</em> pour un trafic de Cadillac avec les Bolchéviques est vraisemblable.</p><p><strong>Et ce rebondissement?</strong></p><p>C’est un de ces rebondissements qui fait plaisir, ça fait du papier. Mais cela ne va rien changer sur le plan judiciaire. La vérité, j’en suis pratiquement certain, personne ne la saura jamais. A l’heure où on parle de <em>fake news</em>, il est intéressant de voir comme on peut construire une histoire et la rendre crédible en l’absence de tout indice probant. Aujourd’hui, on peut faire toutes les constructions intellectuelles que l’on veut, mais on ne pourra pas refaire l’histoire...</p><p><strong>... une histoire, reconnaissez-le, passionnante.</strong></p><p>Une histoire fascinante.</p><p><hr></p><h2>Le film<br></h2><h4><br><iframe src="https://www.youtube.com/embed/zwTqppo5rTc" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></h4><br><h4><iframe src="https://www.youtube.com/embed/_P3UR1i_ViU" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe>L'affaire Seznec (1992), d'Yves Boisset</h4><p><hr></p><h2>Le site et le livre</h2><h4><a href="http://pour-en-finir-avec-l-affaire-seznec.fr/spip.php?sommaire">Pour en finir avec l'affaire Seznec</a>, Denis Langlois </h4><p><hr></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'pierre-margot-la-verite-personne-ne-la-saura-jamais', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 981, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 869, 'homepage_order' => (int) 1025, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 815, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'AILLEURS / Afrique du Sud', 'title' => 'Qui est Cyril Ramaphosa?', 'subtitle' => 'Le nouveau président sud-africain est un homme secret, énigmatique. 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Il s'agissait de localiser les populations par groupes ethniques et aussi d'enseigner dans les langues autochtones au niveau de l'école primaire selon des critères ethniques. Ce fut un choc pour Ramaphosa et sa famille, car ses premières années ont été passées dans un environnement multiracial, à l'ouest de Johannesburg, avant que lui et sa famille soient installés de force à Soweto.</p><p>C'était un étudiant qui travaillait dur, très influencé par le christianisme. Tous les gens qui le connaissaient l'ont fortement ressenti. Ses amis disaient de lui qu'il est peut-être plus religieux que politique. Bien que la politique et la religion étaient inextricablement liées.</p><p><strong>Quand cela a-t-il commencé?</strong></p><p>Depuis son très jeune âge. Au début de son adolescence, Ramaphosa est déjà politisé tout en étant un excellent étudiant. Il s'habille élégamment, s'efforce d'être parmi le top trois ou quatre de sa classe. Un perfectionniste. Selon les amis de Cyril, l'un des épisodes qui l'a le plus blessé a été les préjugés ethniques qu'il a subis, les préjugés sur les personnes d'origine Venda – en particulier des enseignants parlant zoulou, mais aussi des enfants de l'école. Il n' y avait alors presque aucune interaction avec les Blancs. Ces préjugés émanaient d'organisations confessionnelles.</p><p><strong>Son leadership et son charisme se sont imposés très rapidement.</strong><br></p><p>Quand Cyril a eu 16 ans, ses parents l'ont envoyé au collège de Sibasa, la ville d'origine de son père <em>(tout au nord-est de l'Afrique du sud, à la frontière zimbabwéenne, non loin du Kruger Park, ndlr)</em>. Une des raisons était de le sortir d'un environnement politique très instable à Soweto, à une époque où la conscience noire émergeait comme un phénomène politique important. C'est là que Ramaphosa commence à montrer des caractéristiques inhabituelles: à peine arrivé, il est élu à la tête du mouvement chrétien étudiant, une position alors très stratégique. Ce poste aurait dû revenir à un étudiant <em>senior</em> mais les collégiens sont allés voir le proviseur pour lui dire: «Nous avons décidé d'élire ce nouveau garçon».</p><p>Cyril a utilisé cette position à diverses fins. Il s'est impliqué dans l'évangélisation des zones rurales, très pauvres autour de Sibasa. Il y a appris à interagir avec ces populations, chose qu'il n'aurait jamais pu faire s'il avait passé toute sa scolarité à Soweto. Il s'est familiarisé avec les problèmes auxquels ces familles faisaient face. Cela a été une expérience formatrice. Cyril s'est aussi montré très critique envers nombre de ses professeurs, paresseux et mal préparés. Ramaphosa se plaignait auprès d'eux leur disant que leur travail n'était pas de qualité. Il n'hésitait pas non plus à haranguer ses camarades et à leur faire refaire leur leçons. Cyril a toujours été le leader de leur groupe. Il n'a jamais perdu sa capacité à parler à des groupes religieux, et il a toujours conservé des liens avec l'église de Chiawelo à Soweto.</p><p><strong>Y a-t-il une analogie entre l'influence de la conscience noire sur Cyril Ramaphosa et <em>(le désormais ex-président)</em> Zuma?</strong><br>Probablement. La conscience noire était dans les années 1970 l'idéologie politique dominante chez les jeunes noirs radicaux, en particulier dans les classes moyennes, ceux qui fréquentait l'université. Et l'ANC (Congrès national africain) et le PAC (Congrès Panafricain) étaient alors plus ou moins invisibles. Quoique: le frère de Ramaphosa, Douglas, par exemple, plus jeune, était un militant de l'ANC. Mais ni leur père ni Cyril ne le savaient à l'époque.</p><p><strong>Quelle a été l'influence de son père Samuel, policier à Soweto, sur lui et sur sa vie politique?</strong><br>Selon le frère de Cyril, Douglas, leur père – Samuel – a eu une grande influence sur Cyril: ils étaient en fait très similaires. Cyril a hérité d'une conception assez conservatrice des institutions, de l'État de droit et des constitutions. Son frère a trouvé très difficile d'avoir un père policier. Pour Cyril, le frère aîné, on ne s'attendait pas qu'il se rebelle à son tour contre son père. Les deux frères se sont dit heureux quand Samuel a cessé d'être policier quelques années avant l'âge de la retraite.</p><p><strong>Vous dites dans votre biographie que Cyril Ramaphosa n'a pas voulu collaborer à votre livre: pas d'interviews, pas de présentations, pas d'accès aux documents. Quelle en est la raison?</strong><br>C'est une personne très privée. Ramaphosa est mal à l'aise lorsqu'il parle de questions d'ordre privé ou familial. Il aime compartimenter sa vie, de sorte qu'il a des amis de groupes différents et peut-être antagonistes de personnes en Afrique du Sud, y compris des gens d'affaires, des syndicalistes et des militants religieux, et il a tendance à les rencontrer séparément plutôt qu'ensemble. Il aime gérer les relations.</p><p><strong>Les informations que vous avez pu récolter viennent donc de son entourage et non de lui?</strong><br>Principalement, oui. Bien que je lui aie parlé depuis et que je l'ai rencontré à plusieurs reprises pendant la préparation du livre. Il a lu le manuscrit et a identifié quelques erreurs. 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Le compte à rebours a commencé, les moteurs sont allumés. Le milliardaire Elon Musk est là, vérifie la mise à feu de sa fusée. Starman, l'astronaute, le mannequin, s'accroche à son volant. Que Dieu soit avec eux. «Ground Control to Major Tom», tour de contrôle à Falcon Heavy: dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un, décollage! ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<iframe src="https://www.youtube.com/embed/m2p55BmwmJM" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe><p><strong><br></strong></p><p><strong>Salut Starman, ça se passe comment là-haut?</strong></p><p>Je ne sais pas quelle heure il est, les lumières sont faibles. Mais la radio diffuse un mystérieux swing cosmique.</p><p><strong><em>Space Oddity </em>ou <em>Life on Mars</em>?</strong></p><p>Elon a hésité, mais finalement c’est<em> Life on Mars</em>.</p><p><strong>Vous voulez nous faire croire que vous écoutez en boucle du Bowie depuis mardi après-midi, depuis le lancement de la fusée la plus puissante de tous les temps?</strong></p><p>Et pourquoi pas?</p><p><strong>Vous rigolez? Le son vibre dans l’air. Il n’y a pas d’air dans l’espace, donc aucun son. </strong></p><p>Peut-être, reste que la chanson me trotte toujours dans la tête.</p><p><strong>Vous allez aussi nous dire que vous êtes un homme des étoiles et que vous attendez (on ne sait quoi) dans le ciel?</strong></p><p>Je n’attends pas, je flotte d’une manière étonnante. Bien au-dessus de la terre. J’ai l’impression d’être immobile alors que je me trouve à plus de cent cinquante mille kilomètres d’elle. </p><p><strong>Ça s’appelle être en orbite. Vous savez au moins où vous allez?</strong></p><p>Vers la planète rouge. </p><p><strong>Et vous savez comment y aller?</strong></p><p>Non, mais mon vaisseau sait sûrement quelle route prendre. On verra. Puis-je vous poser à mon tour quelques questions?</p><p><strong>OK. Posez-les.<br></strong></p><p><strong><br></strong></p><p><strong><br></strong></p><p><strong><br></strong></p><p><strong><br></strong></p><h4>(vide intergalactique)</h4><br><br><br><br><br><br><p><strong>Suis-je vraiment assis dans une boîte de conserve?</strong></p><p>Pas tout à fait, vous êtes au volant d’une voiture, d’une décapotable qui coûte son pesant d’étoiles.</p><p><strong>Oh, la même que celle qui orne mon tableau de bord?</strong></p><p>Oui, mais en plus grand. La miniature a été collée là pour intriguer les Martiens que vous rencontrerez peut-être un jour. </p><p><strong>Alors je conduis? Dans l’espace?</strong></p><p>Oui, enfin pas complètement: ce n’est pas vraiment la question. Votre petit travail est de faire de la communication. Et vous le faites particulièrement bien.</p><p><strong>Vraiment? J’en suis heureux.</strong></p><p>Il n’y a pas de quoi, vous n’êtes qu’un mannequin. Un ersatz. Le fils de Musk et de Bowie. Juste une présence cosmique. Qui permet de montrer au monde des images extraordinaires, dignes de celles de juillet 1969.</p><p><strong>Ça ne vous plaît pas?</strong></p><p>Si ça plait beaucoup. Vous et votre roadster rouge «cerise de minuit», la Tesla de Elon <em>himself</em>, faites même un sacré buzz. Reste que vous n’êtes qu’un pantin. </p><p><strong>Peut-être mais je vois d’où je suis la planète Terre. Et je peux vous dire ceci: elle est bleue.</strong></p><p>Désolée de vous l'apprendre, mais c'est tout sauf un scoop. Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment au fait que notre planète est composée à 70% d’eau. Ne me dites pas que vous l'ignoriez?<br></p><p><strong>Non non. Mais c'est la première fois que je la vois ainsi. Et Mars, pourquoi est-elle rouge?</strong></p><p>Elle est rouge-orangée. A cause de l’oxyde de fer que contient son sol. Et de son atmosphère composée de dioxyde de carbone.</p><p><strong>Y a-t-il de la vie là-bas?</strong></p><p>Je n'en sais rien. C'est vous qui nous le direz. Enfin si vous y arrivez un jour.</p><p><strong>Dans combien de temps y serai-je?</strong></p><p>Un milliard d’années environ si vous continuez sur cette orbite elliptique sur 400 millions de kilomètres.</p><p><strong>Ça fait long?</strong></p><p>Non non.</p><p></p><hr><p></p><h3>Life on Mars? 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