Culture / Louise va encore sortir ce soir
Le Rex Club, à Paris. © DR
C'est le milieu des années 80 et Louise explore les clubs parisiens, rencontre beaucoup de monde, multiplie les aventures amoureuses. François Gorin, l'auteur de ce roman paru aux Editions Médiapop, est un critique rock qui a bien connu le monde dans lequel évolue son héroïne. Un récit aux airs de «Rock&Folk», d'Eric Rohmer et de Cesare Pavese.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2510, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CULTURE / Livres', 'title' => 'Louise va encore sortir ce soir', 'subtitle' => 'C'est le milieu des années 80 et Louise explore les clubs parisiens, rencontre beaucoup de monde, multiplie les aventures amoureuses. François Gorin, l'auteur de ce roman paru aux Editions Médiapop, est un critique rock qui a bien connu le monde dans lequel évolue son héroïne. Un récit aux airs de «Rock&Folk», d'Eric Rohmer et de Cesare Pavese.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Toute l’histoire racontée dans ce roman à forte tonalités autobiographiques se passe entre janvier 1984 et décembre 1987, dans une dernière flambée de liberté, juste avant l’arrivée massive du Sida. Louise, l'héroïne, vient de quitter son école spécialisée dans la formation à la communication, école où tous les garçons se ressemblaient et devient attachée de presse. Elle va vivre une période intense, rencontrer beaucoup de monde, avoir de multiples aventures amoureuses, toutes sans lendemain. Le punk et même la New Wave, c’est fini. On est entré dans le rock indé. A Paris, les clubs où il faut aller sont le Gibus, le Rex et l’Eldorado. Allons-y!</p> <h3>L’auteur: un autodidacte de la presse rock</h3> <p><em>Rock&Folk</em>, dont le tirage était, dans les années 80, de 150 000 exemplaires par mois, a été un formidable vivier de talents, où se sont formés les Bayon, Yves Adrien, Assayas, Eudeline, Loupien, Chalumeau, Garnier, Kent, etc. Et François Gorin, donc. Auteur en 1990 d’un best seller, <em>Sur le rock</em> (Editions Lieu commun), qui fait toujours autorité et est consacré aux maudits du genre − les Ray Davies, Scott Walker et autres Nick Drake, il nous offre aujourd’hui un roman doux amer à la César Pavese du <em>Bel été</em> , sur l’étrange, courte et brutale période 1984-1987, qui, en France, a vu la victoire définitive du néolibéralisme. Une période qui, sous le règne de François Mitterrand, fut appelée en pur style mitterando-orwélien: «retour à la rigueur».</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596701360_86145988_o.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="632" height="451" /></p> <h4 style="text-align: left;">François Gorin.</h4> <h3>La musique de l’époque</h3> <p>Le vinyle est en train de disparaître, MTV difuse des clips à tout va et dans <em>Recherche Suzanne Désespérément,</em> Madonna en remontre aux mecs, s’impose et se fait une place dans le milieu hyper machiste de la musique.</p> <p><em>Rock&Folk</em> titre sur les Fleshtones, R.E.M. ou Elvis Costello, mais ceux qui règnent sur le marché sont Prince, Madonna et Michael Jackson. François Gorin les mentionne à peine et nous décrit une Louise loin de tout ça, fan énamourée de Morrissey et des Smiths (1982-1987) groupe qui, comme Louise elle-même, affiche son provincialisme, une distance avec feu le mouvement punk, et propose autre chose, sans ressentir à tous moments et à tous prix le besoin de faire table rase.</p> <h3>Un monde à la Rohmer</h3> <p>Louise qui émerge, suite à une déception amoureuse, d’une longue réclusion solitaire, reprend pied dans la vie nocturne, enchaîne les fêtes, les rencontres insolites, les garçons attachants. Bientôt elle aura vingt-deux ans et quittera son école pour le monde de la musique. Promesses, ivresses, miroirs trompeurs. La voici emportée dans un manège incessant de tentations et de sensations. Louise erre de partenaire en partenaire, rate le coche avec celui qu’elle désire le plus, lisant la vie à travers les tempéraments de ceux avec qui elle partage un après-midi ou une nuit. Tiraillée entre exaltation et amertume, appétit et remords, désir et déception, elle ne sait plus où donner de la tête et en perd la notion du temps. Que cherche-t-elle? Dériver, errer, s’évader, retarder l’entrée dans le monde adulte, se sentir décalée partout, transparente, dispo à ce qui vient. N’avoir aucune activité compulsive et détester la cuistrerie satisfaite de ceux qui soi-disant savent. Se fondant dans les environnements successifs qu’elle traverse − désir d’un verre de plus, regret d’un verre de trop, elle se laisse séduire, ne sait pas choisir. Elle aspire sans doute à être présente à sa présence, consciente, très présente, terriblement présente, juste incarnation de l’instant, parfaite et palpitante incarnation de l’instant. Eh oui, vous l’avez reconnue, c’est exactement Pascale Ogier dans <em>Les nuits de la pleine lune</em>, film d’Eric Rohmer sorti en salle en août 1984.</p> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596701155_a6bd83b877f34245ecc2e9b01208aa68.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="601" height="450" /></p> <h4 style="text-align: left;">Pascal Ogier, dans <em>Les nuits de la pleine lune</em>, d'Eric Rohmer.</h4> <h3>Salutaire ironie</h3> <p>Voici donc qu’en ces temps de confinement paraît un livre qui conte l’histoire d’un déconfinement! «C’était comme si, sans la moindre concertation entre eux, ils jouaient désormais à quelle serait la fête de trop. Quand, comment et pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre. Ils n’essayaient pas d’invoquer une lassitude physique, personne ne les aurait crus. Des jeunes gens en pleine santé, chez qui l’usage de produits toxiques était une parenthèse récréative. Cela se rapprochait plutôt d’une saturation mentale, un sentiment diffus d’à quoi bon, qui se teintait pour les plus ténébreux d’une forme insidieuse de dégoût de soi. Un narcissisme vraiment <em>très désemparé</em>.»</p> <p>Voilà le style de l’auteur, la petite musique gorienne: chuchotement cristallin se glissant sous l’ostinato, sous le riff des guitares électrique.</p> <p>«Dehors la chaleur devenait lourde, elle s’en serait voulu de l’être aussi. Louise apprenait à jouir de cette sensation que tout est ouvert, possible et sans lien ni possession, que la nuit est si jeune encore et la ville déjà conquise…»</p> <p><em>Louise va encore sortir ce soir</em> est un livre à pattes de libellule, aux tons pastel, toujours légèrement estompés, qui décrit et prône l’effleurement, la discrétion, d’une nonchalance maitrisée. Pas de pathos, pas d’excès, rien de relâché, un parlé très tenu, BCBG, pratiquement jamais d’argot, pas de verlan, pas de culture de banlieue.</p> <p>Des petites vignettes: «Les serveurs avaient l’air hautains, les clients un rien poseur, tous avaient ce côté <em>pas dupe</em>, acceptant dans un demi-sourire figé d’être le produit cynique de leur temps…»</p> <p>Roman d’initiation, d’apprentissage, de formation, résistant avec brio à l’idée du style habituellement attendu de la part d’un ancien critique rock. Pas grande gueule du tout. Bien au contraire! Rien de trivial, rien de speed, rien de gonzo. Nous ne sommes ni chez Hunter Thompson ni chez Lester Bangs. Aucune vulgarité. Une langue soutenue, sans aucun pédantisme, ni tic de métier, l’inverse de l’habituel côté ramenard et monsieur je sais tout.</p> <p>Louise sort, et c'est tant mieux.</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596696340_louise.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="348" height="522" /></h4> <h4>François Gorin, <em>Louise va encore sortir ce soir</em>, Médiapop Éditions.</h4> <p> </p> <p> </p> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'louise-va-encore-sortir-ce-soir', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 751, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2513, 'homepage_order' => (int) 2753, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Roman', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Yves Tenret', 'description' => 'C'est le milieu des années 80 et Louise explore les clubs parisiens, rencontre beaucoup de monde, multiplie les aventures amoureuses. François Gorin, l'auteur de ce roman paru aux Editions Médiapop, est un critique rock qui a bien connu le monde dans lequel évolue son héroïne. Un récit aux airs de «Rock&Folk», d'Eric Rohmer et de Cesare Pavese.', 'title' => 'Louise va encore sortir ce soir', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2510, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CULTURE / Livres', 'title' => 'Louise va encore sortir ce soir', 'subtitle' => 'C'est le milieu des années 80 et Louise explore les clubs parisiens, rencontre beaucoup de monde, multiplie les aventures amoureuses. François Gorin, l'auteur de ce roman paru aux Editions Médiapop, est un critique rock qui a bien connu le monde dans lequel évolue son héroïne. Un récit aux airs de «Rock&Folk», d'Eric Rohmer et de Cesare Pavese.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Toute l’histoire racontée dans ce roman à forte tonalités autobiographiques se passe entre janvier 1984 et décembre 1987, dans une dernière flambée de liberté, juste avant l’arrivée massive du Sida. Louise, l'héroïne, vient de quitter son école spécialisée dans la formation à la communication, école où tous les garçons se ressemblaient et devient attachée de presse. Elle va vivre une période intense, rencontrer beaucoup de monde, avoir de multiples aventures amoureuses, toutes sans lendemain. Le punk et même la New Wave, c’est fini. On est entré dans le rock indé. A Paris, les clubs où il faut aller sont le Gibus, le Rex et l’Eldorado. Allons-y!</p> <h3>L’auteur: un autodidacte de la presse rock</h3> <p><em>Rock&Folk</em>, dont le tirage était, dans les années 80, de 150 000 exemplaires par mois, a été un formidable vivier de talents, où se sont formés les Bayon, Yves Adrien, Assayas, Eudeline, Loupien, Chalumeau, Garnier, Kent, etc. Et François Gorin, donc. Auteur en 1990 d’un best seller, <em>Sur le rock</em> (Editions Lieu commun), qui fait toujours autorité et est consacré aux maudits du genre − les Ray Davies, Scott Walker et autres Nick Drake, il nous offre aujourd’hui un roman doux amer à la César Pavese du <em>Bel été</em> , sur l’étrange, courte et brutale période 1984-1987, qui, en France, a vu la victoire définitive du néolibéralisme. Une période qui, sous le règne de François Mitterrand, fut appelée en pur style mitterando-orwélien: «retour à la rigueur».</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596701360_86145988_o.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="632" height="451" /></p> <h4 style="text-align: left;">François Gorin.</h4> <h3>La musique de l’époque</h3> <p>Le vinyle est en train de disparaître, MTV difuse des clips à tout va et dans <em>Recherche Suzanne Désespérément,</em> Madonna en remontre aux mecs, s’impose et se fait une place dans le milieu hyper machiste de la musique.</p> <p><em>Rock&Folk</em> titre sur les Fleshtones, R.E.M. ou Elvis Costello, mais ceux qui règnent sur le marché sont Prince, Madonna et Michael Jackson. François Gorin les mentionne à peine et nous décrit une Louise loin de tout ça, fan énamourée de Morrissey et des Smiths (1982-1987) groupe qui, comme Louise elle-même, affiche son provincialisme, une distance avec feu le mouvement punk, et propose autre chose, sans ressentir à tous moments et à tous prix le besoin de faire table rase.</p> <h3>Un monde à la Rohmer</h3> <p>Louise qui émerge, suite à une déception amoureuse, d’une longue réclusion solitaire, reprend pied dans la vie nocturne, enchaîne les fêtes, les rencontres insolites, les garçons attachants. Bientôt elle aura vingt-deux ans et quittera son école pour le monde de la musique. Promesses, ivresses, miroirs trompeurs. La voici emportée dans un manège incessant de tentations et de sensations. Louise erre de partenaire en partenaire, rate le coche avec celui qu’elle désire le plus, lisant la vie à travers les tempéraments de ceux avec qui elle partage un après-midi ou une nuit. Tiraillée entre exaltation et amertume, appétit et remords, désir et déception, elle ne sait plus où donner de la tête et en perd la notion du temps. Que cherche-t-elle? Dériver, errer, s’évader, retarder l’entrée dans le monde adulte, se sentir décalée partout, transparente, dispo à ce qui vient. N’avoir aucune activité compulsive et détester la cuistrerie satisfaite de ceux qui soi-disant savent. Se fondant dans les environnements successifs qu’elle traverse − désir d’un verre de plus, regret d’un verre de trop, elle se laisse séduire, ne sait pas choisir. Elle aspire sans doute à être présente à sa présence, consciente, très présente, terriblement présente, juste incarnation de l’instant, parfaite et palpitante incarnation de l’instant. Eh oui, vous l’avez reconnue, c’est exactement Pascale Ogier dans <em>Les nuits de la pleine lune</em>, film d’Eric Rohmer sorti en salle en août 1984.</p> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596701155_a6bd83b877f34245ecc2e9b01208aa68.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="601" height="450" /></p> <h4 style="text-align: left;">Pascal Ogier, dans <em>Les nuits de la pleine lune</em>, d'Eric Rohmer.</h4> <h3>Salutaire ironie</h3> <p>Voici donc qu’en ces temps de confinement paraît un livre qui conte l’histoire d’un déconfinement! «C’était comme si, sans la moindre concertation entre eux, ils jouaient désormais à quelle serait la fête de trop. Quand, comment et pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre. Ils n’essayaient pas d’invoquer une lassitude physique, personne ne les aurait crus. Des jeunes gens en pleine santé, chez qui l’usage de produits toxiques était une parenthèse récréative. Cela se rapprochait plutôt d’une saturation mentale, un sentiment diffus d’à quoi bon, qui se teintait pour les plus ténébreux d’une forme insidieuse de dégoût de soi. Un narcissisme vraiment <em>très désemparé</em>.»</p> <p>Voilà le style de l’auteur, la petite musique gorienne: chuchotement cristallin se glissant sous l’ostinato, sous le riff des guitares électrique.</p> <p>«Dehors la chaleur devenait lourde, elle s’en serait voulu de l’être aussi. Louise apprenait à jouir de cette sensation que tout est ouvert, possible et sans lien ni possession, que la nuit est si jeune encore et la ville déjà conquise…»</p> <p><em>Louise va encore sortir ce soir</em> est un livre à pattes de libellule, aux tons pastel, toujours légèrement estompés, qui décrit et prône l’effleurement, la discrétion, d’une nonchalance maitrisée. Pas de pathos, pas d’excès, rien de relâché, un parlé très tenu, BCBG, pratiquement jamais d’argot, pas de verlan, pas de culture de banlieue.</p> <p>Des petites vignettes: «Les serveurs avaient l’air hautains, les clients un rien poseur, tous avaient ce côté <em>pas dupe</em>, acceptant dans un demi-sourire figé d’être le produit cynique de leur temps…»</p> <p>Roman d’initiation, d’apprentissage, de formation, résistant avec brio à l’idée du style habituellement attendu de la part d’un ancien critique rock. Pas grande gueule du tout. Bien au contraire! Rien de trivial, rien de speed, rien de gonzo. Nous ne sommes ni chez Hunter Thompson ni chez Lester Bangs. Aucune vulgarité. Une langue soutenue, sans aucun pédantisme, ni tic de métier, l’inverse de l’habituel côté ramenard et monsieur je sais tout.</p> <p>Louise sort, et c'est tant mieux.</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596696340_louise.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="348" height="522" /></h4> <h4>François Gorin, <em>Louise va encore sortir ce soir</em>, Médiapop Éditions.</h4> <p> </p> <p> </p> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'louise-va-encore-sortir-ce-soir', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 751, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2513, 'homepage_order' => (int) 2753, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Roman', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5310, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L’art contemporain a besoin du pétrole!', 'subtitle' => '«L’art contemporain. Une infographie», Béatrice Joyeux-Prunel et Guillemette Crozet, CNRS Editions, 110 pages.', 'subtitle_edition' => '«L’art contemporain. Une infographie», Béatrice Joyeux-Prunel et Guillemette Crozet, CNRS Editions, 110 pages.', 'content' => '<p>Responsable de la chaire des Humanités numériques à l’Université de Genève, Béatrice Joyeux-Prunel travaille sur de nombreuses données et a ici choisi de parler d’art contemporain uniquement sous forme de graphiques, de traduire des myriades de faits hétéroclites en des visuels ludiques et plaisants. L’objectif étant de faire connaître, au-delà de son élitisme consubstantiel, l’art contemporain à un large public. Elle nous apprend donc qu’il y a 63% de femmes dans les écoles d’art mais seulement 13% d’œuvres de femmes dans les collections publiques; que Richard Orlinski est l’artiste français vivant le plus vendu au monde; que moins de 5% des œuvres des musées occidentaux sont africaines; que <em>Rabbit </em>de Jeff Koons s’est vendu à plus de 90 millions de dollars; que <em>Sans-titre</em> est aujourd’hui la manière la plus fréquente d’intituler une œuvre d’art; qu’il existe une trentaine d’artothèques en France où l’on peut emprunter des œuvres quelques mois sans les acheter; que sans pétrole il n’y aurait probablement pas d’art contemporain car non seulement les grandes entreprises pétrolières financent beaucoup les musées mais le plastique est omniprésent dans les solvants, les vernis, les liants, les polyvinyles, mousses, silicones ainsi que dans les ordinateurs, sans oublier que les multiples biennales dépendent de voyages en avion. Dans ce livre, l’art contemporain est quantifié, comparé, classé, exposé et rythmé, ce qui donne à penser, à évaluer, à juger, à soupeser et à rêver.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-art-contemporain-a-besoin-du-petrole', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 4, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5299, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Deux destinées darbystes', 'subtitle' => '«Un jardin sans clôture», Jean Prod'hom, Editions Labor et Fides, 152 pages.', 'subtitle_edition' => '«Un jardin sans clôture», Jean Prod'hom, Editions Labor et Fides, 152 pages.', 'content' => '<p>Est-il possible de concevoir une collectivité humaine qui lie sans enfermer? Les darbystes ne sont pas prisonniers de leur communauté nous apprend l’auteur qui sait de quoi il parle puisqu’il en fut. Ils peuvent dire <em>Je</em>, faire entendre une idée ou signifier un désaccord. Le retour de Jean Prod’hom sur le darbysme confronte les pratiques et le caractère de son fondateur John Nelson Darby à la fantasque personnalité d’un pasteur de l'Eglise évangélique vaudoise, Alexis Muston. L’un, sombre prêcheur dogmatique, dit la loi, s’occupe de pouvoir, représente l’ordre; l’autre, en quête de grâce, vagabonde et fuit tout cela en bondissant de sentier en chemin. Pour Darby, les croyants ne peuvent ni ne doivent s'organiser en Eglise et les pasteurs doivent renoncer à leurs titres, il n’est nul besoin d'une organisation pour se réunir entre chrétiens, nul besoin de l'ordination, chaque croyant est prêtre mais ce moment anarchiste se métamorphose en machine à exclure et ne sera plus que débats et affrontements autour du pouvoir. Alexis Muston, Vaudois des vallées piémontaises, vit l’exil comme quelqu’un qui se sent partout chez lui sans être nulle part chez soi. Nous avons donc là deux destinées qui s’opposent. La première, pour préserver la pureté de sa communauté religieuse, la fantasme en forteresse. La seconde, fuyant tout enfermement, mène une vie tout en éloge des détours, de la marche, des sentiers à l’écarts. La remise à zéro de Darby pour bâtir une nouvelle communauté d’appelés ayant conduit à la guerre de tous contre tous, l'auteur opte pour le jardin sans clôture de Muston. Ok. Mais son livre n’aurait-il pas gagné à être moins linéaire et appliqué, plus épiphanique et dansant?</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'john-nelson-darby-et-alexis-muston', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 30, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5265, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Enquête sur un suicide dans la mouvance internationale lettriste', 'subtitle' => 'Dans son dernier opus, «La désinvolture est une bien belle chose», Philippe Jaenada mène une enquête sur le suicide de Jacqueline Harispe, dite Kaki, jeune femme libre, intelligente, entourée d'amis et amoureuse d'un beau soldat américain, ayant été mannequin chez Dior, et qui, après une soirée arrosée, à l’aube du 28 novembre 1953, à l’âge de 20 ans, s’est jetée par la fenêtre d’un hôtel et s’est écrasée sur un trottoir. Un petit morceau de culotte noire sur la balustrade l’attestant, son amant, l’ancien GI américain, Boris Grgurevich, a tenté de la retenir.', 'subtitle_edition' => 'Dans son dernier opus, «La désinvolture est une bien belle chose», Philippe Jaenada mène une enquête sur le suicide de Jacqueline Harispe, dite Kaki, jeune femme libre, intelligente, entourée d'amis et amoureuse d'un beau soldat américain, ayant été mannequin chez Dior, et qui, après une soirée arrosée, s’est jetée par la fenêtre d’un hôtel et s’est écrasée sur un trottoir. Un petit morceau de culotte noire sur la balustrade l’attestant, son amant a tenté de la retenir.', 'content' => '<p>Kaki passait l’essentiel de son existence Chez Moineau, rue du Four, à Paris, un bar minuscule et sale mais où il fait chaud et où la mère Moineau cuisine bien. Attirés par la soupe, le vin pas cher et le poêle, des jeunes gens, nés au début des années 1930, se retrouvent dans les années 1950, à 16 ou 17 ans, dans ce petit refuge. Plus de famille, ou alors des parents absents, pas d'argent, peu d'amour et là, ils boivent, rient, jouent, traînent, s’engueulent, rêvent, s’aiment. En 1956, un photographe néerlandais Ed van der Elsken publie un album, <i>Love on the left bank</i> sur ce lieu et sur cette jeunesse insolente et rebelle qui cherche à échapper à la société et à toutes ses fausses valeurs.</p> <p>Les <em>moineaux</em> volent, couchent les uns avec les autres, font la manche, vivent d’arnaques, montent de temps en temps un scandale, un projet, genre brailler en chaire à Notre-Dame de Paris déguisé en Dominicain ou projeter de détruire la tour Eiffel à coup d’explosifs. Parfois, ils sont arrêtés, les filles, pour être redressées, envoyées en centres d’observation, les garçons, pour être embastillés.</p> <p>Chez les moineaux, les étudiants et les artistes, tous ceux qui travaillaient étaient mal vu, dit Vali Myers.</p> <h3>Kaki, son histoire</h3> <p>L’origine de la déprime de Kaki, qui mène à sa mort, est à chercher dans une toute petite bêtise, une histoire de bracelet, qui lui a valu un séjour en maison de redressement puis à la prison de Fresnes, geôle dont elle ressort changée. Son père, membre de la Cagoule, condamné à mort en 1948 pour trahison, est décédé en prison; sa mère était une alcoolique.</p> <p>Le 4 avril 1950, Henriette, 75 ans, sa grand-mère, est convoquée au commissariat: Kaki, 16 ans, a été arrêtée pour vol et recel d’objets de valeur. Le juge l’envoi à Chevilly. Arrivée là-bas, elle refuse de raconter sa vie en huit dessins et son souvenir le plus triste en cinq lignes, de participer à quoique ce soit qui pourrait permettre de l’observer et incite en toutes occasions ses compagnes à la révolte contre l’autorité. Les bonnes sœurs veulent qu’elle s’en aille.</p> <p>La dame du service social, Mlle Grivel, décrit Kaki comme charmante de caractère, très indépendante, n’écoutant personne. Et ses voisins et amis comme une fille légère, intelligente, amorale, indifférente à ce qu’on peut penser de sa conduite mais désintéressée, généreuse et prête à tout partager. Elle fréquente plusieurs bandes, couche facilement, sans en tirer aucune ressource, et n’envisage aucunement de travailler. Parle avec beaucoup d’affection de sa grand-mère, de sa sœur et de son frère. N’est ni grossière, ni vulgaire et garde le sens de l’honnêteté.</p> <h3>Kaki après son incarcération</h3> <p>Le 26 juin 1950, à 16 ans, Kaki est donc incarcérée à Fresnes jusqu’au 4 août 1950, jour où, en attendant le jugement, elle est remise à sa grand-mère.</p> <p>Vali dit que cette incarcération l’a transformée, rendue plus dure et incontrôlable. Elle est enceinte et personne ne saura jamais de qui. </p> <p>Le 6 février 1951, elle est relaxée. </p> <p>Depuis son arrestation, 15 mois auparavant, elle n’a connu que l’incarcération, la fuite, la traque puis la surveillance étroite, n’a vécu que sous tension et tout cela pour un petit bracelet en or qu’on lui a donné. </p> <p>Le 6 février 1952, un an après sa sortie de Fresnes et 7 mois après la naissance de sa fille, à 18 ans, Kaki entre chez Dior en tant que mannequin temporaire. Elle en part fin février. Elle y est donc restée moins d’un mois! </p> <p>Le 2 janvier 1953, une ordonnance de contrainte est émise à son encontre. Le 6 février, elle est arrêtée rue Champollion. Elle n’a pas répondu à une convocation parce qu’elle ne l’a pas reçue. On lui demande de rédiger elle-même sa déclaration. «Je vis avec un Américain marié. Je me pique à l’héroïne. Etc». Le 19 février, elle est soumise à un examen médico-psychologique. Elle ne répond plus aux convocations suivantes.</p> <p>Le 27 novembre 1953, Kaki passe au domicile de sa famille pour voir sa fille qui a deux ans et demi. Elle plaisante, rit et joue avec elle. C’est inhabituel. Boris et elle ont arrêté l’héroïne et compensent en buvant mais sans exagération. Ils vivent avec l’argent que ses parents à lui envoient tous les mois. Après, ils vont voir Patrick Straram qui vient de sortir de l’hôpital psychiatrique de Ville-Evrard et Riquet, le petit frère de Kaki. Elle a apporté des concombres et du caviar. Tout le monde est gai. Vers minuit, ils retrouvent Daniel et Marguerite, son autre frère et sa sœur, les quatre enfants Harispe sont réunis. Ils se séparent vers 4h30. Kaki et Boris rentrent en taxi. A 6h15, elle se jette par la fenêtre de leur hôtel. </p> <h3>Les Moineaux</h3> <p>Gil Wolman, Eliane Papaï, le premier amour de Guy Debord qui suce son pouce en dormant, Ivan Chtcheglov, fils d’un révolutionnaire ukrainien, Sarah Abouaf, qui a perdu ses parents, déportés à Auschwitz, Jean-Louis Brau, Eliane Dérumez, grande consommatrice d’éther, Henry de Béarn, Mohamed Dahou, fumeur de hashish, Vali Myers qui danse nuit et jour et consomme de l’opium, Patrick Straram, fils de bonne famille, Pierre-Joël Berlé, celui qui vole dans les voitures ou dans les chambres d’hôtel, Pierre Feuillette qui a couché avec toutes les filles et dont Jean-Michel Mension dit qu’il est un homme facile.</p> <p>Auteur du graffiti: <i>Ne travaillez jamais!, </i>Mension est le seul à être né dans une famille stable et aimante et a, par ailleurs, partagé le lit de la quasi-totalité des filles ont on parle ici. Ses parents étant juifs, communistes et résistants, il a vécu de 6 à 11 ans loin d’eux. </p> <p>En 1952, il va rendre visite à Debord à l’hôtel où celui-ci habite et le futur situationniste lui ouvre sa porte vêtu d’une robe de chambre bordeaux. Une robe de chambre! La honte…</p> <h3>Centre d’observation et de rééducation de Chevilly-Larue</h3> <p>Institution centrale dans notre histoire tenue par de sinistres religieuses qui, à leur arrivée, vérifient la virginité des filles en leur enfonçant, de dos, un doigt dans le vagin. Si les filles protestent, elles leur tapent le front sur le bord d’un lavabo.</p> <p>Les premiers jours, Sarah Abouaf y vomit souvent parce qu’elle n’a pas l’habitude de manger à heures régulières et en quantité normale. Ses dessins sont précis. «Quand les Allemands ont emmené maman» est le titre de l’un d’eux. Un autre représente une petite pièce sans fenêtre avec comme légende «A Chevilly, je pleure». Elle y passera cinq mois. Ensuite, elle sera envoyée dans un «home» à Strasbourg.</p> <p>Le 28 mars 1952, Louis Papaï, ivre, estimant que le ménage est mal fait, bat sa fille. Elle a seize ans. Elle s’enfuit. Le 7 avril, elle se fait embarquer par la maréchaussée et se retrouve aussi à Chevilly.</p> <p>Sarah et Eliane ne font aucune faute quand elles écrivent. Que l’une veuille devenir photographe et l’autre chirurgienne sidère les bonnes sœurs. Le psychiatre, en revanche, s'inquiète des périodes d'excitations sexuelles prémenstruelles d'Eliane. Ce qui est signe de bonne santé pour les garçons, pour les filles est péché. Eliane a de fréquents fous rires. Selon le thérapeute, ils proviennent du choc qu’elle a subi à 14 ans, quand elle a dû s’occuper toute seule de la toilette mortuaire de sa mère. Le 15 mai, elle fomente une évasion; découverte, elle prend cinq jours de mitard. </p> <h3>Une toute petite bêtise: les chemises neuves</h3> <p>La famille d’Eliane lui loue une petite chambre sous les combles près du château de Vincennes et tente de l’aider à ne pas sombrer, à rester propre, en lui envoyant des vêtements, des chemises neuves entre autres. N’ayant pas l’intention de les porter, elle propose aux garçons de les revendre ou de les échanger contre des bouteilles de vin. Ils essaient dans plusieurs bars de Vincennes. Au lever du jour, des coups contre la porte de la chambre de bonne les réveillent. Ils ne bougent pas et se rendorment. Une demi-heure plus tard, la porte est enfoncée, des flics se ruent dans la pièce – c’est Berlé qui prend le plus de coups. Des commerçants du quartier ont dénoncé un trafic de chemises volées. Pour cette affaire de chemises, Eliane, en liberté depuis dix mois, est donc arrêtée. Le commissaire l’envoie à Chevilly où, cette fois-ci, elle refuse tout: se déshabiller et de prendre des douches, de quitter sa chambre, de faire le ménage. Néanmoins de bonne humeur, elle lit trois livres par jour. Une semaine après son arrivée, on la laisse repartir. De retour chez Moineau, délaissant Debord, l’as des théories rasoirs, elle épouse Mension. Les parents de ce dernier étant partis dans le Sud, ils récupèrent leur appartement à Belleville. En 1956, Mension, appelé, part pour l'Algérie. Deux mois plus tard, Eliane lui annonce qu’elle est enceinte. Ce sera un garçon. Mension de retour d’Algérie, ils se remettent à vivre comme avant, elle, saoule, montant nue sur les tables pour danser du flamenco. Début 1958, rentrant après une nuit de garde à vue, Mension trouve le bébé seul dans son berceau. Elle est définitivement partie avec Jean-Louis Brau.</p> <h3>Debord et les moineaux</h3> <p>Au printemps 1953, Debord fait «une tentative de suicide réussie ratée» (Mension) puis revient ensuite fréquemment dans ses différentes productions, notamment dans son album <i>Mémoires</i> publié en 1958, dans son film <i>In girum imus nocte et consumimur igni</i> en 1978 et dans <i>Panégyrique, tome second</i>, publié en 1997. </p> <p>Eh oui, après avoir passé 18 mois avec eux et les avoir ensuite rejetés avec mépris, il va les louer dans ses écrits, ses collages et ses films et c’est donc sans doute pour cela que le titre de ce livre est l’une de ses phrases.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732723327_61bylcohbl._sx195_.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="303" /></p> <h4>«La désinvolture est une bien belle chose», Philippe Jaenada, Mialet-Barrault Editeurs, 496 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'enquete-sur-un-suicide-dans-la-mouvance-internationale-lettriste', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 53, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5230, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Vœux pieux', 'subtitle' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'subtitle_edition' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'content' => '<p>Jamal Ouazzani est un militant antiraciste franco-marocain, vent debout contre les oppressions. Il convoque littérature, poésie, philosophie et sociologie, tant occidentales qu’arabes, en les corrélant à des passages du Coran et il nous apprend qu’être féministe, musulman et arabe, sur les réseaux sociaux, n’est pas une promenade de santé.</p> <p>Son credo: «L’islam est une religion clairvoyante qui enseigne que la sexualité ne doit pas être dénuée de spiritualité.»</p> <p>Après l’avoir lu, il nous semble que pour ce qui est de trouver des aspects positifs et de la tolérance dans les pays musulmans, c’est galère, on rame, par contre, côté discriminations et aspects négatifs, on est en haut de la vague et on surfe.</p> <h3>En France</h3> <p>On laisse parler 24 heures sur 24 des polémiste sur CNews qui lient immigration, islamisation, chômage et punaises de lit pendant que les musulmans ouverts au dialogue se voient fermer toutes les portes, écrit l’auteur.</p> <p>Entre le 11 et le 16 octobre 2019, sur les principales chaînes d’information en continu, il y a eu 85 débats centrés sur le port du voile, faisant participer 286 personnes dont zéro femme portant un foulard. </p> <p>81% des actes islamophobes visent des femmes. </p> <p>Le voile, certaines ne veulent pas le porter, pour d’autres, c’est un symbole de libération et lui, Jamal Ouazzani, se sent tout autant solidaire avec les hijabeuses, les footballeuses qui veulent le porter, qu’avec les Iraniennes qui le brûlent.</p> <p>Il pense que l’Occident est malade de son scientisme et de son cartésianisme, de sa séparation de l’esprit et du corps; mais cite néanmoins Bourdieu, Barthes, Lacan, Freud, Judith Butler, et surtout l’activiste américaine bell hooks et défend une lecture littérale du Coran contre les exégèses. D’après lui, toutes les pratiques répressives découleraient de mauvaises interprétations qui en sont faites.</p> <h3>L'islam et les femmes</h3> <p>Dans l’Arabie préislamique, les femmes sont victimes d’infanticides ou enterrées vivantes et c’est l’avènement de l’islam qui élève leur statut en leur donnant accès à la parole publique, à l’héritage, à des droits fondamentaux dans le cadre du mariage, à une dot obligatoire, à pouvoir choisir leur conjoint et même s’en séparer. Le Prophète, nous dit-il, était à la fois doux, sensuel et viril. Pour notre auteur donc, la conception archaïque de la masculinité qui domine dans les pays musulmans est antéislamique. Dans les codes civil et pénal des pays arabo-musulmans, les allusions à la charia, à la loi islamique réduisent la femme au statut d’une créature docile et soumise.</p> <p>La circoncision n’est pas mentionnée dans le Coran et l’égorgement des moutons est une vaste mascarade, ajoute-t-il.</p> <h3>Femme et sexualité</h3> <p>La femme arabe dans le flux Internet, est nue avec juste un foulard sur la tête et sulfureuse, indomptable, charnue, elle a les seins ballants et la vulve épilée. La violence réside dans l’essentialisation, dans des stéréotypes tels la beurette ou le garçon arabe. Beurette étant d’ailleurs l’un des mots très en haut du classement sur les sites pornographiques.</p> <p>Chez les musulmans, pour la femme, engendrer est un devoir social, sa fonction la plus importante. Dès qu’elle est enceinte, on croise les doigts et on lève les mains vers le ciel pour espérer que ce soit un garçon.</p> <p>Ces dernières décennies, l’islamisation croissante des nations arabes s’est corrélée à l’occultation des corps féminins dans l’espace public. En Egypte, une passante se fait accoster par un <i>ya helwa</i>, douce friandise, suivi, si elle ne répond pas positivement à ses avances, par <i>ya labwa</i>, salope. </p> <p>Pour une majorité d’islamistes, une femme doit subir le sexe au même titre que toutes les autres corvées domestiques. L’avortement est interdit dans tous les pays du monde arabe à l’exception des Bahreïn, Kosovo, Bosnie-Herzégovine, Albanie, Turquie et Tunisie.</p> <p>Dans la péninsule arabique, la mère perd jusqu’à son prénom. On l’appelle <i>Oum</i> + prénom du fils, la mère de… et d’être le centre de l’univers prépare le fils à être peu respectueux des femmes.</p> <h3>Les patriarches</h3> <p>Les patriarches musulmans lisent le Coran comme ça les arrange: contrat de mariage pour une nuit, droit d’épouser une mineure, plusieurs femmes, obligation de procréer pouvant aller jusqu’au viol...</p> <p>Qui peut accepter, sous prétexte de relativisme culturel, l’excision des fillettes et la négrophobie arabe qui a pris racine dans l’esclavagisme, alors que le Coran encourage la libération des esclaves et le respect des femmes?</p> <p>Si l’homosexualité est délictueuse, pourquoi le Coran annonce-il que les dévots au paradis jouiront de la présence de jeunes hommes à la beauté sans égale, et pourquoi la littérature arabe abonde-t-elle en récits et poèmes louant les relations sexuelles entre hommes? </p> <p>Onze pays musulmans sanctionnent par la peine de mort les relations entre hommes et, en Iran, des milliers d’entre eux ont été pendus à des grues de chantier.</p> <h3>Au Maroc</h3> <p>Au Maroc, la virginité est demandée jusqu’au mariage alors que l’âge moyen de celui-ci est entre 28 et 30 ans. Donc tout un chacun coïte dès 16-17 ans et s’en cache. C’est <i>hchouma</i> (la honte) et on risque la <i>hogra</i> (l’exclusion). Le garçon qui ne doit jamais avoir peur, ne jamais pleurer, être romantique ou mielleux, vit en général sa première expérience sexuelle avec une prostituée. Ensuite, pour se marier, il doit prouver sa capacité financière. S’il croise les jambes, traîne avec les filles, rit de façon aiguë, porte des habits colorés et n’est pas agressif, on le traitera de <i>bnita</i> (fillette), de <em>3niba</em> (petit raisin), de <em>loubya</em> (petit haricot) et d’<i>attaï</i> (qui se donne). Et de la jeune femme qui a perdu sa virginité, qualifiée de perforée, pourrie et puante, on dit <em><i>17em moujoud</i></em>, y a de la viande à profusion, ou <em><i>Iguezzar mechdou</i></em>, la boucherie est fermée. Un iman tangérois, en 2012, a émis une fatwa autorisant les femmes à se masturber avec des objets pour éviter les relations extra maritales. Une pratique peut être <i>haram</i> (interdite), <i>makruh</i> (déconseillée) ou <i>halal</i> (autorisée).</p> <p>Le pénétrant, contrairement au pénétré, n’est pas considéré comme homosexuel et la tactilité qui règne entre les garçons n’est pas non plus vue comme étant de nature sexuelle.</p> <p>En 2018, 15'000 personnes ont été poursuivies pour avoir eu des relations sexuelles en dehors des liens du mariage et certaines incarcérées parce qu’elles ont été surprises en train de s’embrasser en public ou parce qu’elles semblaient trop efféminées. On compte 600 à 800 avortements clandestins par jour et 15 bébés abandonnés.</p> <p>Ceci dit, halte aux généralités, l’expression de l’amour dispose au Maroc, comme partout, de la musique, de la cuisine, de l’humour, des parfums, de regards, de caresses sur le visage, de bien d’autres voies que l’expression verbale. Les <i>cheikhat</i> couvertes de bijoux et tatouées de la tête aux pieds le chantent, en fumant et en buvant en public, méprisées des uns, adulées des autres, et pour tous, incarnant la liberté. </p> <h3>Pour relativiser: rapide coup d'œil sur les cathos</h3> <p>Une épître du Nouveau Testament dit: Je veux que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef du Christ.</p> <p>Au XIIIème siècle, l’un des commandement de Thomas d’Aquin est: «Le père doit être aimé plus que la mère, parce qu’il est le principe géniteur actif, tandis que la mère est passive.»</p> <p>Dans l’épitre aux Corinthiens, Paul dit: «Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.»</p> <p>Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée. Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile.</p> <p>L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme.</p> <p>D’où, les catholiques qui attaquent le foulard font bien rire Jamel Ouazzani tout autant que les musulmans qui s’interdisent de se maquiller alors que le Prophète se mettait du henné dans les cheveux, du khôl autour des yeux et se parfumait.</p> <p>L’Eglise catholique de France qui rejette la sexualité hors mariage, la contraception et l’homosexualité, affiche 330'000 victimes mineures de violences sexuelles commises par des hommes d’église depuis 1950. </p> <p>Et c’est aussi curieux; plein de papes, entre le XIème et le XXIème siècles ont eu des rapports homosexuels, dit Jamal Ouazzani.</p> <h3>LGBT et transidentité</h3> <p>Il est partisan de l’intersectionnalité qui prend simultanément en compte race, sexe, âge, religion, orientation sexuelle, classe sociale ou capacités physiques. </p> <p>LGBTQIA+ c'est-à-dire 10% de la population mondiale d’après lui.</p> <p>C’est paradoxal: l’allatoyah Khomeini a rendu légale la transidentité en Iran en 1987! En Inde, au Pakistan, en Afghanistan, en Malaisie et en Indonésie, les personnes transgenres sont reconnues et acceptées alors qu’en Turquie 1'933 personnes trans ont été assassinées entre 2008 et 2015.</p> <h3>L'orientalisme</h3> <p>Ingres et Nerval, même combat. De Christophe Colomb à Montaigne et Gobineau: rien que des des bons sauvages. </p> <p>Les personnes blanches nourrissent leur imaginaire sexuel de tropes et de poncifs racistes, d’exotisation des corps: l’Antillais danse, le Noir est herculéen, l’Asiatique, épicé et l’homme arabe est poilu, endurant, puissant mais pas trop pour pouvoir être dompté.</p> <h3>Et l'amour dans tout ça?</h3> <p>L’auteur ne tente-t-il pas de nous donner quelque chose qu’il n’a pas, l’amour donc, et dont nous ne voulons pas?</p> <p>Il Y a un côté développement personnel, du genre sauver la religion tout en ayant la sexualité de SON choix, et tel un Bisounours dansant sous un arc-en-ciel fluo, il va même jusqu’à se référer à l’apologiste des petites vertus, Comte-Sponville.</p> <p>Bref, en guise de conclusion, il propose d’aller danser sur la scène <i>voguing</i>, style de danse urbaine consistant à faire, en marchant, avec les bras et les mains des mouvements inspirés des poses de mannequins, défilés dans lesquels chaque personne est célébrée pour ses talents et son inventivité. Etre en vie, ce n’est pas juste exister. Oui! C’est défiler sur le <i>danceflor</i>! Vivre intensément! Créer nos tribus, nos familles, nos communautés! <i>Yallah!</i></p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1730972532_amourrevolutionnerlamourgracealasageearabeetoumusulmane.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="310" /></p> <h4>«Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane», Jamal Ouazzani, Leduc société Editeur, 335 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'voeux-pieux', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 72, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 7266, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'rex club paris.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 216009, 'md5' => '4fbe2a372a7117d41ea0abd140e84ddc', 'width' => (int) 615, 'height' => (int) 419, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Le Rex Club, à Paris.', 'author' => '', 'copyright' => '© DR', 'path' => '1596895966_rexclubparis.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Yves Tenret' $description = 'C'est le milieu des années 80 et Louise explore les clubs parisiens, rencontre beaucoup de monde, multiplie les aventures amoureuses. François Gorin, l'auteur de ce roman paru aux Editions Médiapop, est un critique rock qui a bien connu le monde dans lequel évolue son héroïne. Un récit aux airs de «Rock&Folk», d'Eric Rohmer et de Cesare Pavese.' $title = 'Louise va encore sortir ce soir' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 589, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Années 80', 'slug' => 'annees-80', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
Toute l’histoire racontée dans ce roman à forte tonalités autobiographiques se passe entre janvier 1984 et décembre 1987, dans une dernière flambée de liberté, juste avant l’arrivée massive du Sida. Louise, l'héroïne, vient de quitter son école spécialisée dans la formation à la communication, école où tous les garçons se ressemblaient et devient attachée de presse. Elle va vivre une période intense, rencontrer beaucoup de monde, avoir de multiples aventures amoureuses, toutes sans lendemain. Le punk et même la New Wave, c’est fini. On est entré dans le rock indé. A Paris, les clubs où il faut aller sont le Gibus, le Rex et l’Eldorado. Allons-y!
L’auteur: un autodidacte de la presse rock
Rock&Folk, dont le tirage était, dans les années 80, de 150 000 exemplaires par mois, a été un formidable vivier de talents, où se sont formés les Bayon, Yves Adrien, Assayas, Eudeline, Loupien, Chalumeau, Garnier, Kent, etc. Et François Gorin, donc. Auteur en 1990 d’un best seller, Sur le rock (Editions Lieu commun), qui fait toujours autorité et est consacré aux maudits du genre − les Ray Davies, Scott Walker et autres Nick Drake, il nous offre aujourd’hui un roman doux amer à la César Pavese du Bel été , sur l’étrange, courte et brutale période 1984-1987, qui, en France, a vu la victoire définitive du néolibéralisme. Une période qui, sous le règne de François Mitterrand, fut appelée en pur style mitterando-orwélien: «retour à la rigueur».
François Gorin.
La musique de l’époque
Le vinyle est en train de disparaître, MTV difuse des clips à tout va et dans Recherche Suzanne Désespérément, Madonna en remontre aux mecs, s’impose et se fait une place dans le milieu hyper machiste de la musique.
Rock&Folk titre sur les Fleshtones, R.E.M. ou Elvis Costello, mais ceux qui règnent sur le marché sont Prince, Madonna et Michael Jackson. François Gorin les mentionne à peine et nous décrit une Louise loin de tout ça, fan énamourée de Morrissey et des Smiths (1982-1987) groupe qui, comme Louise elle-même, affiche son provincialisme, une distance avec feu le mouvement punk, et propose autre chose, sans ressentir à tous moments et à tous prix le besoin de faire table rase.
Un monde à la Rohmer
Louise qui émerge, suite à une déception amoureuse, d’une longue réclusion solitaire, reprend pied dans la vie nocturne, enchaîne les fêtes, les rencontres insolites, les garçons attachants. Bientôt elle aura vingt-deux ans et quittera son école pour le monde de la musique. Promesses, ivresses, miroirs trompeurs. La voici emportée dans un manège incessant de tentations et de sensations. Louise erre de partenaire en partenaire, rate le coche avec celui qu’elle désire le plus, lisant la vie à travers les tempéraments de ceux avec qui elle partage un après-midi ou une nuit. Tiraillée entre exaltation et amertume, appétit et remords, désir et déception, elle ne sait plus où donner de la tête et en perd la notion du temps. Que cherche-t-elle? Dériver, errer, s’évader, retarder l’entrée dans le monde adulte, se sentir décalée partout, transparente, dispo à ce qui vient. N’avoir aucune activité compulsive et détester la cuistrerie satisfaite de ceux qui soi-disant savent. Se fondant dans les environnements successifs qu’elle traverse − désir d’un verre de plus, regret d’un verre de trop, elle se laisse séduire, ne sait pas choisir. Elle aspire sans doute à être présente à sa présence, consciente, très présente, terriblement présente, juste incarnation de l’instant, parfaite et palpitante incarnation de l’instant. Eh oui, vous l’avez reconnue, c’est exactement Pascale Ogier dans Les nuits de la pleine lune, film d’Eric Rohmer sorti en salle en août 1984.
Pascal Ogier, dans Les nuits de la pleine lune, d'Eric Rohmer.
Salutaire ironie
Voici donc qu’en ces temps de confinement paraît un livre qui conte l’histoire d’un déconfinement! «C’était comme si, sans la moindre concertation entre eux, ils jouaient désormais à quelle serait la fête de trop. Quand, comment et pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre. Ils n’essayaient pas d’invoquer une lassitude physique, personne ne les aurait crus. Des jeunes gens en pleine santé, chez qui l’usage de produits toxiques était une parenthèse récréative. Cela se rapprochait plutôt d’une saturation mentale, un sentiment diffus d’à quoi bon, qui se teintait pour les plus ténébreux d’une forme insidieuse de dégoût de soi. Un narcissisme vraiment très désemparé.»
Voilà le style de l’auteur, la petite musique gorienne: chuchotement cristallin se glissant sous l’ostinato, sous le riff des guitares électrique.
«Dehors la chaleur devenait lourde, elle s’en serait voulu de l’être aussi. Louise apprenait à jouir de cette sensation que tout est ouvert, possible et sans lien ni possession, que la nuit est si jeune encore et la ville déjà conquise…»
Louise va encore sortir ce soir est un livre à pattes de libellule, aux tons pastel, toujours légèrement estompés, qui décrit et prône l’effleurement, la discrétion, d’une nonchalance maitrisée. Pas de pathos, pas d’excès, rien de relâché, un parlé très tenu, BCBG, pratiquement jamais d’argot, pas de verlan, pas de culture de banlieue.
Des petites vignettes: «Les serveurs avaient l’air hautains, les clients un rien poseur, tous avaient ce côté pas dupe, acceptant dans un demi-sourire figé d’être le produit cynique de leur temps…»
Roman d’initiation, d’apprentissage, de formation, résistant avec brio à l’idée du style habituellement attendu de la part d’un ancien critique rock. Pas grande gueule du tout. Bien au contraire! Rien de trivial, rien de speed, rien de gonzo. Nous ne sommes ni chez Hunter Thompson ni chez Lester Bangs. Aucune vulgarité. Une langue soutenue, sans aucun pédantisme, ni tic de métier, l’inverse de l’habituel côté ramenard et monsieur je sais tout.
Louise sort, et c'est tant mieux.
François Gorin, Louise va encore sortir ce soir, Médiapop Éditions.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2510, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CULTURE / Livres', 'title' => 'Louise va encore sortir ce soir', 'subtitle' => 'C'est le milieu des années 80 et Louise explore les clubs parisiens, rencontre beaucoup de monde, multiplie les aventures amoureuses. François Gorin, l'auteur de ce roman paru aux Editions Médiapop, est un critique rock qui a bien connu le monde dans lequel évolue son héroïne. Un récit aux airs de «Rock&Folk», d'Eric Rohmer et de Cesare Pavese.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Toute l’histoire racontée dans ce roman à forte tonalités autobiographiques se passe entre janvier 1984 et décembre 1987, dans une dernière flambée de liberté, juste avant l’arrivée massive du Sida. Louise, l'héroïne, vient de quitter son école spécialisée dans la formation à la communication, école où tous les garçons se ressemblaient et devient attachée de presse. Elle va vivre une période intense, rencontrer beaucoup de monde, avoir de multiples aventures amoureuses, toutes sans lendemain. Le punk et même la New Wave, c’est fini. On est entré dans le rock indé. A Paris, les clubs où il faut aller sont le Gibus, le Rex et l’Eldorado. Allons-y!</p> <h3>L’auteur: un autodidacte de la presse rock</h3> <p><em>Rock&Folk</em>, dont le tirage était, dans les années 80, de 150 000 exemplaires par mois, a été un formidable vivier de talents, où se sont formés les Bayon, Yves Adrien, Assayas, Eudeline, Loupien, Chalumeau, Garnier, Kent, etc. Et François Gorin, donc. Auteur en 1990 d’un best seller, <em>Sur le rock</em> (Editions Lieu commun), qui fait toujours autorité et est consacré aux maudits du genre − les Ray Davies, Scott Walker et autres Nick Drake, il nous offre aujourd’hui un roman doux amer à la César Pavese du <em>Bel été</em> , sur l’étrange, courte et brutale période 1984-1987, qui, en France, a vu la victoire définitive du néolibéralisme. Une période qui, sous le règne de François Mitterrand, fut appelée en pur style mitterando-orwélien: «retour à la rigueur».</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596701360_86145988_o.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="632" height="451" /></p> <h4 style="text-align: left;">François Gorin.</h4> <h3>La musique de l’époque</h3> <p>Le vinyle est en train de disparaître, MTV difuse des clips à tout va et dans <em>Recherche Suzanne Désespérément,</em> Madonna en remontre aux mecs, s’impose et se fait une place dans le milieu hyper machiste de la musique.</p> <p><em>Rock&Folk</em> titre sur les Fleshtones, R.E.M. ou Elvis Costello, mais ceux qui règnent sur le marché sont Prince, Madonna et Michael Jackson. François Gorin les mentionne à peine et nous décrit une Louise loin de tout ça, fan énamourée de Morrissey et des Smiths (1982-1987) groupe qui, comme Louise elle-même, affiche son provincialisme, une distance avec feu le mouvement punk, et propose autre chose, sans ressentir à tous moments et à tous prix le besoin de faire table rase.</p> <h3>Un monde à la Rohmer</h3> <p>Louise qui émerge, suite à une déception amoureuse, d’une longue réclusion solitaire, reprend pied dans la vie nocturne, enchaîne les fêtes, les rencontres insolites, les garçons attachants. Bientôt elle aura vingt-deux ans et quittera son école pour le monde de la musique. Promesses, ivresses, miroirs trompeurs. La voici emportée dans un manège incessant de tentations et de sensations. Louise erre de partenaire en partenaire, rate le coche avec celui qu’elle désire le plus, lisant la vie à travers les tempéraments de ceux avec qui elle partage un après-midi ou une nuit. Tiraillée entre exaltation et amertume, appétit et remords, désir et déception, elle ne sait plus où donner de la tête et en perd la notion du temps. Que cherche-t-elle? Dériver, errer, s’évader, retarder l’entrée dans le monde adulte, se sentir décalée partout, transparente, dispo à ce qui vient. N’avoir aucune activité compulsive et détester la cuistrerie satisfaite de ceux qui soi-disant savent. Se fondant dans les environnements successifs qu’elle traverse − désir d’un verre de plus, regret d’un verre de trop, elle se laisse séduire, ne sait pas choisir. Elle aspire sans doute à être présente à sa présence, consciente, très présente, terriblement présente, juste incarnation de l’instant, parfaite et palpitante incarnation de l’instant. Eh oui, vous l’avez reconnue, c’est exactement Pascale Ogier dans <em>Les nuits de la pleine lune</em>, film d’Eric Rohmer sorti en salle en août 1984.</p> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596701155_a6bd83b877f34245ecc2e9b01208aa68.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="601" height="450" /></p> <h4 style="text-align: left;">Pascal Ogier, dans <em>Les nuits de la pleine lune</em>, d'Eric Rohmer.</h4> <h3>Salutaire ironie</h3> <p>Voici donc qu’en ces temps de confinement paraît un livre qui conte l’histoire d’un déconfinement! «C’était comme si, sans la moindre concertation entre eux, ils jouaient désormais à quelle serait la fête de trop. Quand, comment et pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre. Ils n’essayaient pas d’invoquer une lassitude physique, personne ne les aurait crus. Des jeunes gens en pleine santé, chez qui l’usage de produits toxiques était une parenthèse récréative. Cela se rapprochait plutôt d’une saturation mentale, un sentiment diffus d’à quoi bon, qui se teintait pour les plus ténébreux d’une forme insidieuse de dégoût de soi. Un narcissisme vraiment <em>très désemparé</em>.»</p> <p>Voilà le style de l’auteur, la petite musique gorienne: chuchotement cristallin se glissant sous l’ostinato, sous le riff des guitares électrique.</p> <p>«Dehors la chaleur devenait lourde, elle s’en serait voulu de l’être aussi. Louise apprenait à jouir de cette sensation que tout est ouvert, possible et sans lien ni possession, que la nuit est si jeune encore et la ville déjà conquise…»</p> <p><em>Louise va encore sortir ce soir</em> est un livre à pattes de libellule, aux tons pastel, toujours légèrement estompés, qui décrit et prône l’effleurement, la discrétion, d’une nonchalance maitrisée. Pas de pathos, pas d’excès, rien de relâché, un parlé très tenu, BCBG, pratiquement jamais d’argot, pas de verlan, pas de culture de banlieue.</p> <p>Des petites vignettes: «Les serveurs avaient l’air hautains, les clients un rien poseur, tous avaient ce côté <em>pas dupe</em>, acceptant dans un demi-sourire figé d’être le produit cynique de leur temps…»</p> <p>Roman d’initiation, d’apprentissage, de formation, résistant avec brio à l’idée du style habituellement attendu de la part d’un ancien critique rock. Pas grande gueule du tout. Bien au contraire! Rien de trivial, rien de speed, rien de gonzo. Nous ne sommes ni chez Hunter Thompson ni chez Lester Bangs. Aucune vulgarité. Une langue soutenue, sans aucun pédantisme, ni tic de métier, l’inverse de l’habituel côté ramenard et monsieur je sais tout.</p> <p>Louise sort, et c'est tant mieux.</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596696340_louise.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="348" height="522" /></h4> <h4>François Gorin, <em>Louise va encore sortir ce soir</em>, Médiapop Éditions.</h4> <p> </p> <p> </p> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'louise-va-encore-sortir-ce-soir', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 751, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2513, 'homepage_order' => (int) 2753, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Roman', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Yves Tenret', 'description' => 'C'est le milieu des années 80 et Louise explore les clubs parisiens, rencontre beaucoup de monde, multiplie les aventures amoureuses. François Gorin, l'auteur de ce roman paru aux Editions Médiapop, est un critique rock qui a bien connu le monde dans lequel évolue son héroïne. Un récit aux airs de «Rock&Folk», d'Eric Rohmer et de Cesare Pavese.', 'title' => 'Louise va encore sortir ce soir', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2510, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CULTURE / Livres', 'title' => 'Louise va encore sortir ce soir', 'subtitle' => 'C'est le milieu des années 80 et Louise explore les clubs parisiens, rencontre beaucoup de monde, multiplie les aventures amoureuses. François Gorin, l'auteur de ce roman paru aux Editions Médiapop, est un critique rock qui a bien connu le monde dans lequel évolue son héroïne. Un récit aux airs de «Rock&Folk», d'Eric Rohmer et de Cesare Pavese.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Toute l’histoire racontée dans ce roman à forte tonalités autobiographiques se passe entre janvier 1984 et décembre 1987, dans une dernière flambée de liberté, juste avant l’arrivée massive du Sida. Louise, l'héroïne, vient de quitter son école spécialisée dans la formation à la communication, école où tous les garçons se ressemblaient et devient attachée de presse. Elle va vivre une période intense, rencontrer beaucoup de monde, avoir de multiples aventures amoureuses, toutes sans lendemain. Le punk et même la New Wave, c’est fini. On est entré dans le rock indé. A Paris, les clubs où il faut aller sont le Gibus, le Rex et l’Eldorado. Allons-y!</p> <h3>L’auteur: un autodidacte de la presse rock</h3> <p><em>Rock&Folk</em>, dont le tirage était, dans les années 80, de 150 000 exemplaires par mois, a été un formidable vivier de talents, où se sont formés les Bayon, Yves Adrien, Assayas, Eudeline, Loupien, Chalumeau, Garnier, Kent, etc. Et François Gorin, donc. Auteur en 1990 d’un best seller, <em>Sur le rock</em> (Editions Lieu commun), qui fait toujours autorité et est consacré aux maudits du genre − les Ray Davies, Scott Walker et autres Nick Drake, il nous offre aujourd’hui un roman doux amer à la César Pavese du <em>Bel été</em> , sur l’étrange, courte et brutale période 1984-1987, qui, en France, a vu la victoire définitive du néolibéralisme. Une période qui, sous le règne de François Mitterrand, fut appelée en pur style mitterando-orwélien: «retour à la rigueur».</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596701360_86145988_o.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="632" height="451" /></p> <h4 style="text-align: left;">François Gorin.</h4> <h3>La musique de l’époque</h3> <p>Le vinyle est en train de disparaître, MTV difuse des clips à tout va et dans <em>Recherche Suzanne Désespérément,</em> Madonna en remontre aux mecs, s’impose et se fait une place dans le milieu hyper machiste de la musique.</p> <p><em>Rock&Folk</em> titre sur les Fleshtones, R.E.M. ou Elvis Costello, mais ceux qui règnent sur le marché sont Prince, Madonna et Michael Jackson. François Gorin les mentionne à peine et nous décrit une Louise loin de tout ça, fan énamourée de Morrissey et des Smiths (1982-1987) groupe qui, comme Louise elle-même, affiche son provincialisme, une distance avec feu le mouvement punk, et propose autre chose, sans ressentir à tous moments et à tous prix le besoin de faire table rase.</p> <h3>Un monde à la Rohmer</h3> <p>Louise qui émerge, suite à une déception amoureuse, d’une longue réclusion solitaire, reprend pied dans la vie nocturne, enchaîne les fêtes, les rencontres insolites, les garçons attachants. Bientôt elle aura vingt-deux ans et quittera son école pour le monde de la musique. Promesses, ivresses, miroirs trompeurs. La voici emportée dans un manège incessant de tentations et de sensations. Louise erre de partenaire en partenaire, rate le coche avec celui qu’elle désire le plus, lisant la vie à travers les tempéraments de ceux avec qui elle partage un après-midi ou une nuit. Tiraillée entre exaltation et amertume, appétit et remords, désir et déception, elle ne sait plus où donner de la tête et en perd la notion du temps. Que cherche-t-elle? Dériver, errer, s’évader, retarder l’entrée dans le monde adulte, se sentir décalée partout, transparente, dispo à ce qui vient. N’avoir aucune activité compulsive et détester la cuistrerie satisfaite de ceux qui soi-disant savent. Se fondant dans les environnements successifs qu’elle traverse − désir d’un verre de plus, regret d’un verre de trop, elle se laisse séduire, ne sait pas choisir. Elle aspire sans doute à être présente à sa présence, consciente, très présente, terriblement présente, juste incarnation de l’instant, parfaite et palpitante incarnation de l’instant. Eh oui, vous l’avez reconnue, c’est exactement Pascale Ogier dans <em>Les nuits de la pleine lune</em>, film d’Eric Rohmer sorti en salle en août 1984.</p> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596701155_a6bd83b877f34245ecc2e9b01208aa68.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="601" height="450" /></p> <h4 style="text-align: left;">Pascal Ogier, dans <em>Les nuits de la pleine lune</em>, d'Eric Rohmer.</h4> <h3>Salutaire ironie</h3> <p>Voici donc qu’en ces temps de confinement paraît un livre qui conte l’histoire d’un déconfinement! «C’était comme si, sans la moindre concertation entre eux, ils jouaient désormais à quelle serait la fête de trop. Quand, comment et pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre. Ils n’essayaient pas d’invoquer une lassitude physique, personne ne les aurait crus. Des jeunes gens en pleine santé, chez qui l’usage de produits toxiques était une parenthèse récréative. Cela se rapprochait plutôt d’une saturation mentale, un sentiment diffus d’à quoi bon, qui se teintait pour les plus ténébreux d’une forme insidieuse de dégoût de soi. Un narcissisme vraiment <em>très désemparé</em>.»</p> <p>Voilà le style de l’auteur, la petite musique gorienne: chuchotement cristallin se glissant sous l’ostinato, sous le riff des guitares électrique.</p> <p>«Dehors la chaleur devenait lourde, elle s’en serait voulu de l’être aussi. Louise apprenait à jouir de cette sensation que tout est ouvert, possible et sans lien ni possession, que la nuit est si jeune encore et la ville déjà conquise…»</p> <p><em>Louise va encore sortir ce soir</em> est un livre à pattes de libellule, aux tons pastel, toujours légèrement estompés, qui décrit et prône l’effleurement, la discrétion, d’une nonchalance maitrisée. Pas de pathos, pas d’excès, rien de relâché, un parlé très tenu, BCBG, pratiquement jamais d’argot, pas de verlan, pas de culture de banlieue.</p> <p>Des petites vignettes: «Les serveurs avaient l’air hautains, les clients un rien poseur, tous avaient ce côté <em>pas dupe</em>, acceptant dans un demi-sourire figé d’être le produit cynique de leur temps…»</p> <p>Roman d’initiation, d’apprentissage, de formation, résistant avec brio à l’idée du style habituellement attendu de la part d’un ancien critique rock. Pas grande gueule du tout. Bien au contraire! Rien de trivial, rien de speed, rien de gonzo. Nous ne sommes ni chez Hunter Thompson ni chez Lester Bangs. Aucune vulgarité. Une langue soutenue, sans aucun pédantisme, ni tic de métier, l’inverse de l’habituel côté ramenard et monsieur je sais tout.</p> <p>Louise sort, et c'est tant mieux.</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596696340_louise.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="348" height="522" /></h4> <h4>François Gorin, <em>Louise va encore sortir ce soir</em>, Médiapop Éditions.</h4> <p> </p> <p> </p> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'louise-va-encore-sortir-ce-soir', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 751, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2513, 'homepage_order' => (int) 2753, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Roman', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5310, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L’art contemporain a besoin du pétrole!', 'subtitle' => '«L’art contemporain. Une infographie», Béatrice Joyeux-Prunel et Guillemette Crozet, CNRS Editions, 110 pages.', 'subtitle_edition' => '«L’art contemporain. Une infographie», Béatrice Joyeux-Prunel et Guillemette Crozet, CNRS Editions, 110 pages.', 'content' => '<p>Responsable de la chaire des Humanités numériques à l’Université de Genève, Béatrice Joyeux-Prunel travaille sur de nombreuses données et a ici choisi de parler d’art contemporain uniquement sous forme de graphiques, de traduire des myriades de faits hétéroclites en des visuels ludiques et plaisants. L’objectif étant de faire connaître, au-delà de son élitisme consubstantiel, l’art contemporain à un large public. Elle nous apprend donc qu’il y a 63% de femmes dans les écoles d’art mais seulement 13% d’œuvres de femmes dans les collections publiques; que Richard Orlinski est l’artiste français vivant le plus vendu au monde; que moins de 5% des œuvres des musées occidentaux sont africaines; que <em>Rabbit </em>de Jeff Koons s’est vendu à plus de 90 millions de dollars; que <em>Sans-titre</em> est aujourd’hui la manière la plus fréquente d’intituler une œuvre d’art; qu’il existe une trentaine d’artothèques en France où l’on peut emprunter des œuvres quelques mois sans les acheter; que sans pétrole il n’y aurait probablement pas d’art contemporain car non seulement les grandes entreprises pétrolières financent beaucoup les musées mais le plastique est omniprésent dans les solvants, les vernis, les liants, les polyvinyles, mousses, silicones ainsi que dans les ordinateurs, sans oublier que les multiples biennales dépendent de voyages en avion. Dans ce livre, l’art contemporain est quantifié, comparé, classé, exposé et rythmé, ce qui donne à penser, à évaluer, à juger, à soupeser et à rêver.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-art-contemporain-a-besoin-du-petrole', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 4, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5299, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Deux destinées darbystes', 'subtitle' => '«Un jardin sans clôture», Jean Prod'hom, Editions Labor et Fides, 152 pages.', 'subtitle_edition' => '«Un jardin sans clôture», Jean Prod'hom, Editions Labor et Fides, 152 pages.', 'content' => '<p>Est-il possible de concevoir une collectivité humaine qui lie sans enfermer? Les darbystes ne sont pas prisonniers de leur communauté nous apprend l’auteur qui sait de quoi il parle puisqu’il en fut. Ils peuvent dire <em>Je</em>, faire entendre une idée ou signifier un désaccord. Le retour de Jean Prod’hom sur le darbysme confronte les pratiques et le caractère de son fondateur John Nelson Darby à la fantasque personnalité d’un pasteur de l'Eglise évangélique vaudoise, Alexis Muston. L’un, sombre prêcheur dogmatique, dit la loi, s’occupe de pouvoir, représente l’ordre; l’autre, en quête de grâce, vagabonde et fuit tout cela en bondissant de sentier en chemin. Pour Darby, les croyants ne peuvent ni ne doivent s'organiser en Eglise et les pasteurs doivent renoncer à leurs titres, il n’est nul besoin d'une organisation pour se réunir entre chrétiens, nul besoin de l'ordination, chaque croyant est prêtre mais ce moment anarchiste se métamorphose en machine à exclure et ne sera plus que débats et affrontements autour du pouvoir. Alexis Muston, Vaudois des vallées piémontaises, vit l’exil comme quelqu’un qui se sent partout chez lui sans être nulle part chez soi. Nous avons donc là deux destinées qui s’opposent. La première, pour préserver la pureté de sa communauté religieuse, la fantasme en forteresse. La seconde, fuyant tout enfermement, mène une vie tout en éloge des détours, de la marche, des sentiers à l’écarts. La remise à zéro de Darby pour bâtir une nouvelle communauté d’appelés ayant conduit à la guerre de tous contre tous, l'auteur opte pour le jardin sans clôture de Muston. Ok. Mais son livre n’aurait-il pas gagné à être moins linéaire et appliqué, plus épiphanique et dansant?</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'john-nelson-darby-et-alexis-muston', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 30, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5265, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Enquête sur un suicide dans la mouvance internationale lettriste', 'subtitle' => 'Dans son dernier opus, «La désinvolture est une bien belle chose», Philippe Jaenada mène une enquête sur le suicide de Jacqueline Harispe, dite Kaki, jeune femme libre, intelligente, entourée d'amis et amoureuse d'un beau soldat américain, ayant été mannequin chez Dior, et qui, après une soirée arrosée, à l’aube du 28 novembre 1953, à l’âge de 20 ans, s’est jetée par la fenêtre d’un hôtel et s’est écrasée sur un trottoir. Un petit morceau de culotte noire sur la balustrade l’attestant, son amant, l’ancien GI américain, Boris Grgurevich, a tenté de la retenir.', 'subtitle_edition' => 'Dans son dernier opus, «La désinvolture est une bien belle chose», Philippe Jaenada mène une enquête sur le suicide de Jacqueline Harispe, dite Kaki, jeune femme libre, intelligente, entourée d'amis et amoureuse d'un beau soldat américain, ayant été mannequin chez Dior, et qui, après une soirée arrosée, s’est jetée par la fenêtre d’un hôtel et s’est écrasée sur un trottoir. Un petit morceau de culotte noire sur la balustrade l’attestant, son amant a tenté de la retenir.', 'content' => '<p>Kaki passait l’essentiel de son existence Chez Moineau, rue du Four, à Paris, un bar minuscule et sale mais où il fait chaud et où la mère Moineau cuisine bien. Attirés par la soupe, le vin pas cher et le poêle, des jeunes gens, nés au début des années 1930, se retrouvent dans les années 1950, à 16 ou 17 ans, dans ce petit refuge. Plus de famille, ou alors des parents absents, pas d'argent, peu d'amour et là, ils boivent, rient, jouent, traînent, s’engueulent, rêvent, s’aiment. En 1956, un photographe néerlandais Ed van der Elsken publie un album, <i>Love on the left bank</i> sur ce lieu et sur cette jeunesse insolente et rebelle qui cherche à échapper à la société et à toutes ses fausses valeurs.</p> <p>Les <em>moineaux</em> volent, couchent les uns avec les autres, font la manche, vivent d’arnaques, montent de temps en temps un scandale, un projet, genre brailler en chaire à Notre-Dame de Paris déguisé en Dominicain ou projeter de détruire la tour Eiffel à coup d’explosifs. Parfois, ils sont arrêtés, les filles, pour être redressées, envoyées en centres d’observation, les garçons, pour être embastillés.</p> <p>Chez les moineaux, les étudiants et les artistes, tous ceux qui travaillaient étaient mal vu, dit Vali Myers.</p> <h3>Kaki, son histoire</h3> <p>L’origine de la déprime de Kaki, qui mène à sa mort, est à chercher dans une toute petite bêtise, une histoire de bracelet, qui lui a valu un séjour en maison de redressement puis à la prison de Fresnes, geôle dont elle ressort changée. Son père, membre de la Cagoule, condamné à mort en 1948 pour trahison, est décédé en prison; sa mère était une alcoolique.</p> <p>Le 4 avril 1950, Henriette, 75 ans, sa grand-mère, est convoquée au commissariat: Kaki, 16 ans, a été arrêtée pour vol et recel d’objets de valeur. Le juge l’envoi à Chevilly. Arrivée là-bas, elle refuse de raconter sa vie en huit dessins et son souvenir le plus triste en cinq lignes, de participer à quoique ce soit qui pourrait permettre de l’observer et incite en toutes occasions ses compagnes à la révolte contre l’autorité. Les bonnes sœurs veulent qu’elle s’en aille.</p> <p>La dame du service social, Mlle Grivel, décrit Kaki comme charmante de caractère, très indépendante, n’écoutant personne. Et ses voisins et amis comme une fille légère, intelligente, amorale, indifférente à ce qu’on peut penser de sa conduite mais désintéressée, généreuse et prête à tout partager. Elle fréquente plusieurs bandes, couche facilement, sans en tirer aucune ressource, et n’envisage aucunement de travailler. Parle avec beaucoup d’affection de sa grand-mère, de sa sœur et de son frère. N’est ni grossière, ni vulgaire et garde le sens de l’honnêteté.</p> <h3>Kaki après son incarcération</h3> <p>Le 26 juin 1950, à 16 ans, Kaki est donc incarcérée à Fresnes jusqu’au 4 août 1950, jour où, en attendant le jugement, elle est remise à sa grand-mère.</p> <p>Vali dit que cette incarcération l’a transformée, rendue plus dure et incontrôlable. Elle est enceinte et personne ne saura jamais de qui. </p> <p>Le 6 février 1951, elle est relaxée. </p> <p>Depuis son arrestation, 15 mois auparavant, elle n’a connu que l’incarcération, la fuite, la traque puis la surveillance étroite, n’a vécu que sous tension et tout cela pour un petit bracelet en or qu’on lui a donné. </p> <p>Le 6 février 1952, un an après sa sortie de Fresnes et 7 mois après la naissance de sa fille, à 18 ans, Kaki entre chez Dior en tant que mannequin temporaire. Elle en part fin février. Elle y est donc restée moins d’un mois! </p> <p>Le 2 janvier 1953, une ordonnance de contrainte est émise à son encontre. Le 6 février, elle est arrêtée rue Champollion. Elle n’a pas répondu à une convocation parce qu’elle ne l’a pas reçue. On lui demande de rédiger elle-même sa déclaration. «Je vis avec un Américain marié. Je me pique à l’héroïne. Etc». Le 19 février, elle est soumise à un examen médico-psychologique. Elle ne répond plus aux convocations suivantes.</p> <p>Le 27 novembre 1953, Kaki passe au domicile de sa famille pour voir sa fille qui a deux ans et demi. Elle plaisante, rit et joue avec elle. C’est inhabituel. Boris et elle ont arrêté l’héroïne et compensent en buvant mais sans exagération. Ils vivent avec l’argent que ses parents à lui envoient tous les mois. Après, ils vont voir Patrick Straram qui vient de sortir de l’hôpital psychiatrique de Ville-Evrard et Riquet, le petit frère de Kaki. Elle a apporté des concombres et du caviar. Tout le monde est gai. Vers minuit, ils retrouvent Daniel et Marguerite, son autre frère et sa sœur, les quatre enfants Harispe sont réunis. Ils se séparent vers 4h30. Kaki et Boris rentrent en taxi. A 6h15, elle se jette par la fenêtre de leur hôtel. </p> <h3>Les Moineaux</h3> <p>Gil Wolman, Eliane Papaï, le premier amour de Guy Debord qui suce son pouce en dormant, Ivan Chtcheglov, fils d’un révolutionnaire ukrainien, Sarah Abouaf, qui a perdu ses parents, déportés à Auschwitz, Jean-Louis Brau, Eliane Dérumez, grande consommatrice d’éther, Henry de Béarn, Mohamed Dahou, fumeur de hashish, Vali Myers qui danse nuit et jour et consomme de l’opium, Patrick Straram, fils de bonne famille, Pierre-Joël Berlé, celui qui vole dans les voitures ou dans les chambres d’hôtel, Pierre Feuillette qui a couché avec toutes les filles et dont Jean-Michel Mension dit qu’il est un homme facile.</p> <p>Auteur du graffiti: <i>Ne travaillez jamais!, </i>Mension est le seul à être né dans une famille stable et aimante et a, par ailleurs, partagé le lit de la quasi-totalité des filles ont on parle ici. Ses parents étant juifs, communistes et résistants, il a vécu de 6 à 11 ans loin d’eux. </p> <p>En 1952, il va rendre visite à Debord à l’hôtel où celui-ci habite et le futur situationniste lui ouvre sa porte vêtu d’une robe de chambre bordeaux. Une robe de chambre! La honte…</p> <h3>Centre d’observation et de rééducation de Chevilly-Larue</h3> <p>Institution centrale dans notre histoire tenue par de sinistres religieuses qui, à leur arrivée, vérifient la virginité des filles en leur enfonçant, de dos, un doigt dans le vagin. Si les filles protestent, elles leur tapent le front sur le bord d’un lavabo.</p> <p>Les premiers jours, Sarah Abouaf y vomit souvent parce qu’elle n’a pas l’habitude de manger à heures régulières et en quantité normale. Ses dessins sont précis. «Quand les Allemands ont emmené maman» est le titre de l’un d’eux. Un autre représente une petite pièce sans fenêtre avec comme légende «A Chevilly, je pleure». Elle y passera cinq mois. Ensuite, elle sera envoyée dans un «home» à Strasbourg.</p> <p>Le 28 mars 1952, Louis Papaï, ivre, estimant que le ménage est mal fait, bat sa fille. Elle a seize ans. Elle s’enfuit. Le 7 avril, elle se fait embarquer par la maréchaussée et se retrouve aussi à Chevilly.</p> <p>Sarah et Eliane ne font aucune faute quand elles écrivent. Que l’une veuille devenir photographe et l’autre chirurgienne sidère les bonnes sœurs. Le psychiatre, en revanche, s'inquiète des périodes d'excitations sexuelles prémenstruelles d'Eliane. Ce qui est signe de bonne santé pour les garçons, pour les filles est péché. Eliane a de fréquents fous rires. Selon le thérapeute, ils proviennent du choc qu’elle a subi à 14 ans, quand elle a dû s’occuper toute seule de la toilette mortuaire de sa mère. Le 15 mai, elle fomente une évasion; découverte, elle prend cinq jours de mitard. </p> <h3>Une toute petite bêtise: les chemises neuves</h3> <p>La famille d’Eliane lui loue une petite chambre sous les combles près du château de Vincennes et tente de l’aider à ne pas sombrer, à rester propre, en lui envoyant des vêtements, des chemises neuves entre autres. N’ayant pas l’intention de les porter, elle propose aux garçons de les revendre ou de les échanger contre des bouteilles de vin. Ils essaient dans plusieurs bars de Vincennes. Au lever du jour, des coups contre la porte de la chambre de bonne les réveillent. Ils ne bougent pas et se rendorment. Une demi-heure plus tard, la porte est enfoncée, des flics se ruent dans la pièce – c’est Berlé qui prend le plus de coups. Des commerçants du quartier ont dénoncé un trafic de chemises volées. Pour cette affaire de chemises, Eliane, en liberté depuis dix mois, est donc arrêtée. Le commissaire l’envoie à Chevilly où, cette fois-ci, elle refuse tout: se déshabiller et de prendre des douches, de quitter sa chambre, de faire le ménage. Néanmoins de bonne humeur, elle lit trois livres par jour. Une semaine après son arrivée, on la laisse repartir. De retour chez Moineau, délaissant Debord, l’as des théories rasoirs, elle épouse Mension. Les parents de ce dernier étant partis dans le Sud, ils récupèrent leur appartement à Belleville. En 1956, Mension, appelé, part pour l'Algérie. Deux mois plus tard, Eliane lui annonce qu’elle est enceinte. Ce sera un garçon. Mension de retour d’Algérie, ils se remettent à vivre comme avant, elle, saoule, montant nue sur les tables pour danser du flamenco. Début 1958, rentrant après une nuit de garde à vue, Mension trouve le bébé seul dans son berceau. Elle est définitivement partie avec Jean-Louis Brau.</p> <h3>Debord et les moineaux</h3> <p>Au printemps 1953, Debord fait «une tentative de suicide réussie ratée» (Mension) puis revient ensuite fréquemment dans ses différentes productions, notamment dans son album <i>Mémoires</i> publié en 1958, dans son film <i>In girum imus nocte et consumimur igni</i> en 1978 et dans <i>Panégyrique, tome second</i>, publié en 1997. </p> <p>Eh oui, après avoir passé 18 mois avec eux et les avoir ensuite rejetés avec mépris, il va les louer dans ses écrits, ses collages et ses films et c’est donc sans doute pour cela que le titre de ce livre est l’une de ses phrases.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732723327_61bylcohbl._sx195_.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="303" /></p> <h4>«La désinvolture est une bien belle chose», Philippe Jaenada, Mialet-Barrault Editeurs, 496 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'enquete-sur-un-suicide-dans-la-mouvance-internationale-lettriste', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 53, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5230, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Vœux pieux', 'subtitle' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'subtitle_edition' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'content' => '<p>Jamal Ouazzani est un militant antiraciste franco-marocain, vent debout contre les oppressions. Il convoque littérature, poésie, philosophie et sociologie, tant occidentales qu’arabes, en les corrélant à des passages du Coran et il nous apprend qu’être féministe, musulman et arabe, sur les réseaux sociaux, n’est pas une promenade de santé.</p> <p>Son credo: «L’islam est une religion clairvoyante qui enseigne que la sexualité ne doit pas être dénuée de spiritualité.»</p> <p>Après l’avoir lu, il nous semble que pour ce qui est de trouver des aspects positifs et de la tolérance dans les pays musulmans, c’est galère, on rame, par contre, côté discriminations et aspects négatifs, on est en haut de la vague et on surfe.</p> <h3>En France</h3> <p>On laisse parler 24 heures sur 24 des polémiste sur CNews qui lient immigration, islamisation, chômage et punaises de lit pendant que les musulmans ouverts au dialogue se voient fermer toutes les portes, écrit l’auteur.</p> <p>Entre le 11 et le 16 octobre 2019, sur les principales chaînes d’information en continu, il y a eu 85 débats centrés sur le port du voile, faisant participer 286 personnes dont zéro femme portant un foulard. </p> <p>81% des actes islamophobes visent des femmes. </p> <p>Le voile, certaines ne veulent pas le porter, pour d’autres, c’est un symbole de libération et lui, Jamal Ouazzani, se sent tout autant solidaire avec les hijabeuses, les footballeuses qui veulent le porter, qu’avec les Iraniennes qui le brûlent.</p> <p>Il pense que l’Occident est malade de son scientisme et de son cartésianisme, de sa séparation de l’esprit et du corps; mais cite néanmoins Bourdieu, Barthes, Lacan, Freud, Judith Butler, et surtout l’activiste américaine bell hooks et défend une lecture littérale du Coran contre les exégèses. D’après lui, toutes les pratiques répressives découleraient de mauvaises interprétations qui en sont faites.</p> <h3>L'islam et les femmes</h3> <p>Dans l’Arabie préislamique, les femmes sont victimes d’infanticides ou enterrées vivantes et c’est l’avènement de l’islam qui élève leur statut en leur donnant accès à la parole publique, à l’héritage, à des droits fondamentaux dans le cadre du mariage, à une dot obligatoire, à pouvoir choisir leur conjoint et même s’en séparer. Le Prophète, nous dit-il, était à la fois doux, sensuel et viril. Pour notre auteur donc, la conception archaïque de la masculinité qui domine dans les pays musulmans est antéislamique. Dans les codes civil et pénal des pays arabo-musulmans, les allusions à la charia, à la loi islamique réduisent la femme au statut d’une créature docile et soumise.</p> <p>La circoncision n’est pas mentionnée dans le Coran et l’égorgement des moutons est une vaste mascarade, ajoute-t-il.</p> <h3>Femme et sexualité</h3> <p>La femme arabe dans le flux Internet, est nue avec juste un foulard sur la tête et sulfureuse, indomptable, charnue, elle a les seins ballants et la vulve épilée. La violence réside dans l’essentialisation, dans des stéréotypes tels la beurette ou le garçon arabe. Beurette étant d’ailleurs l’un des mots très en haut du classement sur les sites pornographiques.</p> <p>Chez les musulmans, pour la femme, engendrer est un devoir social, sa fonction la plus importante. Dès qu’elle est enceinte, on croise les doigts et on lève les mains vers le ciel pour espérer que ce soit un garçon.</p> <p>Ces dernières décennies, l’islamisation croissante des nations arabes s’est corrélée à l’occultation des corps féminins dans l’espace public. En Egypte, une passante se fait accoster par un <i>ya helwa</i>, douce friandise, suivi, si elle ne répond pas positivement à ses avances, par <i>ya labwa</i>, salope. </p> <p>Pour une majorité d’islamistes, une femme doit subir le sexe au même titre que toutes les autres corvées domestiques. L’avortement est interdit dans tous les pays du monde arabe à l’exception des Bahreïn, Kosovo, Bosnie-Herzégovine, Albanie, Turquie et Tunisie.</p> <p>Dans la péninsule arabique, la mère perd jusqu’à son prénom. On l’appelle <i>Oum</i> + prénom du fils, la mère de… et d’être le centre de l’univers prépare le fils à être peu respectueux des femmes.</p> <h3>Les patriarches</h3> <p>Les patriarches musulmans lisent le Coran comme ça les arrange: contrat de mariage pour une nuit, droit d’épouser une mineure, plusieurs femmes, obligation de procréer pouvant aller jusqu’au viol...</p> <p>Qui peut accepter, sous prétexte de relativisme culturel, l’excision des fillettes et la négrophobie arabe qui a pris racine dans l’esclavagisme, alors que le Coran encourage la libération des esclaves et le respect des femmes?</p> <p>Si l’homosexualité est délictueuse, pourquoi le Coran annonce-il que les dévots au paradis jouiront de la présence de jeunes hommes à la beauté sans égale, et pourquoi la littérature arabe abonde-t-elle en récits et poèmes louant les relations sexuelles entre hommes? </p> <p>Onze pays musulmans sanctionnent par la peine de mort les relations entre hommes et, en Iran, des milliers d’entre eux ont été pendus à des grues de chantier.</p> <h3>Au Maroc</h3> <p>Au Maroc, la virginité est demandée jusqu’au mariage alors que l’âge moyen de celui-ci est entre 28 et 30 ans. Donc tout un chacun coïte dès 16-17 ans et s’en cache. C’est <i>hchouma</i> (la honte) et on risque la <i>hogra</i> (l’exclusion). Le garçon qui ne doit jamais avoir peur, ne jamais pleurer, être romantique ou mielleux, vit en général sa première expérience sexuelle avec une prostituée. Ensuite, pour se marier, il doit prouver sa capacité financière. S’il croise les jambes, traîne avec les filles, rit de façon aiguë, porte des habits colorés et n’est pas agressif, on le traitera de <i>bnita</i> (fillette), de <em>3niba</em> (petit raisin), de <em>loubya</em> (petit haricot) et d’<i>attaï</i> (qui se donne). Et de la jeune femme qui a perdu sa virginité, qualifiée de perforée, pourrie et puante, on dit <em><i>17em moujoud</i></em>, y a de la viande à profusion, ou <em><i>Iguezzar mechdou</i></em>, la boucherie est fermée. Un iman tangérois, en 2012, a émis une fatwa autorisant les femmes à se masturber avec des objets pour éviter les relations extra maritales. Une pratique peut être <i>haram</i> (interdite), <i>makruh</i> (déconseillée) ou <i>halal</i> (autorisée).</p> <p>Le pénétrant, contrairement au pénétré, n’est pas considéré comme homosexuel et la tactilité qui règne entre les garçons n’est pas non plus vue comme étant de nature sexuelle.</p> <p>En 2018, 15'000 personnes ont été poursuivies pour avoir eu des relations sexuelles en dehors des liens du mariage et certaines incarcérées parce qu’elles ont été surprises en train de s’embrasser en public ou parce qu’elles semblaient trop efféminées. On compte 600 à 800 avortements clandestins par jour et 15 bébés abandonnés.</p> <p>Ceci dit, halte aux généralités, l’expression de l’amour dispose au Maroc, comme partout, de la musique, de la cuisine, de l’humour, des parfums, de regards, de caresses sur le visage, de bien d’autres voies que l’expression verbale. Les <i>cheikhat</i> couvertes de bijoux et tatouées de la tête aux pieds le chantent, en fumant et en buvant en public, méprisées des uns, adulées des autres, et pour tous, incarnant la liberté. </p> <h3>Pour relativiser: rapide coup d'œil sur les cathos</h3> <p>Une épître du Nouveau Testament dit: Je veux que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef du Christ.</p> <p>Au XIIIème siècle, l’un des commandement de Thomas d’Aquin est: «Le père doit être aimé plus que la mère, parce qu’il est le principe géniteur actif, tandis que la mère est passive.»</p> <p>Dans l’épitre aux Corinthiens, Paul dit: «Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.»</p> <p>Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée. Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile.</p> <p>L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme.</p> <p>D’où, les catholiques qui attaquent le foulard font bien rire Jamel Ouazzani tout autant que les musulmans qui s’interdisent de se maquiller alors que le Prophète se mettait du henné dans les cheveux, du khôl autour des yeux et se parfumait.</p> <p>L’Eglise catholique de France qui rejette la sexualité hors mariage, la contraception et l’homosexualité, affiche 330'000 victimes mineures de violences sexuelles commises par des hommes d’église depuis 1950. </p> <p>Et c’est aussi curieux; plein de papes, entre le XIème et le XXIème siècles ont eu des rapports homosexuels, dit Jamal Ouazzani.</p> <h3>LGBT et transidentité</h3> <p>Il est partisan de l’intersectionnalité qui prend simultanément en compte race, sexe, âge, religion, orientation sexuelle, classe sociale ou capacités physiques. </p> <p>LGBTQIA+ c'est-à-dire 10% de la population mondiale d’après lui.</p> <p>C’est paradoxal: l’allatoyah Khomeini a rendu légale la transidentité en Iran en 1987! En Inde, au Pakistan, en Afghanistan, en Malaisie et en Indonésie, les personnes transgenres sont reconnues et acceptées alors qu’en Turquie 1'933 personnes trans ont été assassinées entre 2008 et 2015.</p> <h3>L'orientalisme</h3> <p>Ingres et Nerval, même combat. De Christophe Colomb à Montaigne et Gobineau: rien que des des bons sauvages. </p> <p>Les personnes blanches nourrissent leur imaginaire sexuel de tropes et de poncifs racistes, d’exotisation des corps: l’Antillais danse, le Noir est herculéen, l’Asiatique, épicé et l’homme arabe est poilu, endurant, puissant mais pas trop pour pouvoir être dompté.</p> <h3>Et l'amour dans tout ça?</h3> <p>L’auteur ne tente-t-il pas de nous donner quelque chose qu’il n’a pas, l’amour donc, et dont nous ne voulons pas?</p> <p>Il Y a un côté développement personnel, du genre sauver la religion tout en ayant la sexualité de SON choix, et tel un Bisounours dansant sous un arc-en-ciel fluo, il va même jusqu’à se référer à l’apologiste des petites vertus, Comte-Sponville.</p> <p>Bref, en guise de conclusion, il propose d’aller danser sur la scène <i>voguing</i>, style de danse urbaine consistant à faire, en marchant, avec les bras et les mains des mouvements inspirés des poses de mannequins, défilés dans lesquels chaque personne est célébrée pour ses talents et son inventivité. Etre en vie, ce n’est pas juste exister. Oui! C’est défiler sur le <i>danceflor</i>! Vivre intensément! Créer nos tribus, nos familles, nos communautés! <i>Yallah!</i></p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1730972532_amourrevolutionnerlamourgracealasageearabeetoumusulmane.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="310" /></p> <h4>«Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane», Jamal Ouazzani, Leduc société Editeur, 335 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'voeux-pieux', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 72, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 7266, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'rex club paris.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 216009, 'md5' => '4fbe2a372a7117d41ea0abd140e84ddc', 'width' => (int) 615, 'height' => (int) 419, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Le Rex Club, à Paris.', 'author' => '', 'copyright' => '© DR', 'path' => '1596895966_rexclubparis.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Yves Tenret' $description = 'C'est le milieu des années 80 et Louise explore les clubs parisiens, rencontre beaucoup de monde, multiplie les aventures amoureuses. François Gorin, l'auteur de ce roman paru aux Editions Médiapop, est un critique rock qui a bien connu le monde dans lequel évolue son héroïne. Un récit aux airs de «Rock&Folk», d'Eric Rohmer et de Cesare Pavese.' $title = 'Louise va encore sortir ce soir' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 589, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Années 80', 'slug' => 'annees-80', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire