Culture / La vie dans le désert plutôt que sur Mars
La boucle du Niger qui côtoie le désert (photo tirée du livre de Jean-Edouard Buchter).
L’ingénieur suisse Jean-Edouard Buchter croit à la possibilité de rendre au Sahara sa figure d’avant la désertification, en partie du moins, moyennant un effort colossal. Il explique comment, dans son livre qui vient de paraître aux éditions Favre sous le titre «Reverdir le Sahara». Parce que, contrairement à Mars, le Sahara offre selon lui des conditions optimales à cette entreprise de revitalisation.
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On a tous eu un prof qui nous a fait sentir qu’on est quelqu’un de bien et qui nous a donné des ailes. Avec un peu de maturité, on commence à mieux se connaitre, à se découvrir des centres d’intérêt et des dons, en fonction de nos échecs et de nos réussites. Mais même dans le couple et en amitié, on a besoin d’encouragements. L’identité est un puzzle, à chaque étape, on en découvre une nouvelle pièce en lien avec les rencontres qu’on peut faire.</p> <p><strong>Certaines compétitions sportives comme le foot semblent euphoriser des nations entières. Vous y croyez, vous, à ce bonheur par procuration?</strong></p> <p>Je me souviens avoir vu mon grand-père pleurer de joie en regardant les courses de ski. Tout le monde se réunissait autour de la table pour y assister. Moi, je me suis toujours sentie en décalage. Pareil pour les matchs de foot: j’y allais pour ne pas rester à l’écart, mais ça ne me procurait aucune émotion.</p> <p><strong>L’esprit de compétition nous pousse-t-il inéluctablement aux dérives que vous décrivez ou peut-on avoir un sain esprit de compétition?</strong></p> <p>Je me pose la question. Un peu de compétition peut être stimulante. En 3<sup>e</sup> du cycle, il y avait dans ma classe un garçon dont j’étais un peu amoureuse, ce qui me poussait à essayer d’obtenir de meilleures notes que lui. Mais représenter un canton, une région, la Suisse, nous empêche d’exister pour soi. C’est le début des dérives. Je suis ressortie de ces années avec une haine de la compétition et du sport. Dans le monde d’aujourd’hui, tout est affaire de compétition. Par exemple les clubs sportifs proposent tout de suite des concours, que l’enfant soit bon ou pas. On met en avant le fait que c’est apprendre le dépassement de soi. Je trouve terrible cette injonction à faire du sport pour être quelqu’un de bien. Je me demande si ne rien faire, jouer, rêver, n’est pas le plus important dans la vie.</p> <p><strong>Le grand-écart de la petite sœur sur le tapis de la Migros de Sion a marqué le début d’un engrenage fatal. Est-ce que la possibilité d’y échapper s’est présentée une fois ou l’autre au cours des onze ans que vous relatez dans <i>Mon Dieu, faites que je gagne?</i></strong></p> <p>Il y a un moment où tout risque de s’arrêter quand la gymnaste n’est pas qualifiée pour Macolin sur un malentendu. L’aînée espère d’un côté pouvoir sortir de l’engrenage, mais elle se rend compte que ça va nuire à son autonomie naissante. A la longue, elle a fini par y trouver son compte.</p> <p><strong>Chaque époque, y compris la nôtre, a imposé aux filles et aux femmes une façon de vivre leur féminité. Est-ce que c’est encore plus pernicieux quand on nous persuade que ces diktats sont l’expression de notre liberté?</strong></p> <p>A l’époque dans laquelle j’inscris ce livre, il ne fallait pas être trop fille. J’avais l’impression que le modèle du garçon manqué incarnait le summum de la liberté. Ce genre de filles savaient plaire aux garçons, parce qu’elles leur ressemblaient.</p> <p><strong>Vous nous présentez l’athlète, la star comme une simple marchandise au service d’intérêts qui le dépassent. Peut-il s’en rendre compte avant de tomber du podium?</strong></p> <p>Ça dépend de nombreux facteurs. Mes parents n’avaient pas pu réaliser leurs rêves. C’est une faille que la réussite de la gymnaste est venue combler. J’aime l’image de l’eau qui gèle dans les failles en hiver. Mes parents sont entrés dans une sorte d’aveuglement et m’y ont embarquée. On ne voit que les sportifs qui réussissent, ça occulte tout le reste. L’enfant qui vit ça est certain d’être quelqu’un d’exceptionnel. Il se laisse prendre dans une spirale de réussite et de fierté de soi, même si la pratique de son sport ne lui procure plus de plaisir.</p> <p><strong>Un enfant ne peut pas se rendre compte que ce qu’il vit n’est pas normal, ni donc verbaliser son mal-être, puisqu’il n’a rien connu d’autre. Est-ce que ce non-dit ne cherche pas à s’exprimer à travers des troubles du comportement par exemple?</strong></p> <p>Je ne suis pas experte, ni psychiatre, mais j’ai vu des filles tomber dans l’anorexie, voire les addictions. Tout enfant qui ne se sent pas à l’aise avec l’activité qu’il pratique doit le faire entendre d’une manière ou d’une autre.</p> <p><strong>Comment vos parents ont-ils accueilli ce livre?</strong></p> <p>C’est un roman basé sur des choses qu’on a pu vivre. J’avais quelque chose à dire au sujet des méfaits du sport à outrance, un questionnement à exprimer par rapport au dogme «le sport, c’est la santé». Est-ce que c’est sain de porter aux nuées des héros du sport? La musique, c’est pareil, où placer le curseur pour prendre du plaisir à apprendre et progresser sans s’enfermer dans une obsession? Mes parents ont pris de la distance, parce qu’ils ont bien compris qu’il ne s’agissait pas d’eux. On a tous souffert en se rendant compte de l’immense machine dans laquelle on a été embarqués.</p> <p><strong>Le livre ne risque-t-il pas de donner une image négative de votre mère?</strong></p> <p>Ma mère me lisait des histoires et ne ressemble pas du tout au monstre décrit dans le livre. Le personnage est un mélange de plusieurs mères que j’ai observées. Ça s’est imposé à moi de laisser venir une part de fiction. J’aime trop mentir, inventer, pour m’en tenir à un témoignage. Déjà petite, je gonflais toujours mes histoires.</p> <p><strong>Avez-vous rencontré d’autres frères et sœurs de qui se sont reconnus dans la situation que vous décrivez?</strong></p> <p>Je reçois des témoignages de plus en plus intéressants. Des gens me parlent de leur difficulté quand tout tourne autour d’une personne, que même les vacances dépendent des possibilités d’entraînement. J’ai aussi lu le témoignage d’une mère qui pratiquait un sport à haut niveau et trouvait formidable que toute sa famille la suive, sans se demander si ses proches en avaient réellement envie. Je n’ai de réponse à rien, c’est déjà un grand pas si on peut se poser plus de questions. Beaucoup d’anciens gymnastes deviennent entraîneurs, comme s’il leur était impossible d’en sortir. Ce qui me dérange le plus, c’est la certitude de faire juste.</p> <p><strong>Notre société condamne sans pitié toute forme de jalousie. N’y a-t-il pas pourtant une forme de jalousie saine et légitime?</strong></p> <p>Je pense que oui. C’est humain, on ne se fait pas du bien à vouloir masquer tout le temps ce genre de sentiments. 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BPLT: Quels atouts présente le Sahara par rapport à d’autres déserts?
Jean-Edouard Buchter: On y trouve de l’eau en abondance: si les nappes souterraines sont déjà surexploitées, ce n’est pas le cas des masses d’eau qui s’écoulent des montagnes ni les fleuves tropicaux, notamment le Sénégal en bordure du désert et le Niger dont une boucle s’enfonce dans le désert. En période de crue, toute cette eau finit perdue. Or, on pourrait la pomper facilement, parce qu’il y a peu de dénivellation.
En deux mots, quelles sont les techniques à mettre en œuvre pour inverser le recul de la zone cultivée?
Une fois qu’on a reverdi une partie du Sahel sous l’effet des précipitations déjà existantes, on peut étendre le verdissement plus loin en stabilisant le microclimat et en exportant l’humus fabriqué par la végétation. La végétalisation induit un changement climatique. Il faut commencer par les plateaux argileux encore cultivés voici cinquante ans. Il y a donc lieu de recenser les terrains les plus faciles et les plus efficaces pour démarrer, de former beaucoup d’animateurs sur place, afin de convaincre et d’impliquer les populations, car ce sont les gens du lieu qui prennent les travaux en main.
Quel est votre parcours d’ingénieur? Vous avez beaucoup travaillé en Afrique?
Non, j’ai principalement travaillé en Suisse et dans d’autres domaines. Mon parcours évolue de la technologie à l’agro-écologie. Je m’engage en tant que citoyen du monde touché par les problèmes de l’Eurafrique. Je me suis rendu au Burkina Faso où mon fils travaillait pour l’institut écologique Albert Schweizer. Au Maroc, j’ai vu le ruissellement qui se perd en évaporation dans le désert, les oasis qui s’assèchent, les nappes phréatiques qui baissent.
Vous avez déjà écrit sur le sujet, dans un registre plus philosophique. Vous revenez maintenant sur le sujet dans un registre technique. Ces deux livres sont-ils complémentaires ou visent-ils des publics différents?
Ils visent le même public. Mon point de vue a évolué, j’ai étudié ce qui se fait dans les projets de reverdissement effectifs. La mise à contribution de la population locale, le respect de l’environnement sont des aspects primordiaux que je n’avais pas encore découverts.
À qui s’adresse le nouveau livre? Qu’est-ce que vous en attendez?
J’attends un élan, je pense que les conditions sont réunies pour partir dans ce sens, le public est sensible aux questions environnementales. Il faut indiquer des directions, fédérer des énergies, sensibiliser la diplomatie européenne. J’ai veillé à faire un ouvrage accessible, le but étant de montrer la crédibilité technique et la faisabilité.
Et le lecteur lamda, que peut-il faire?
On est tous des citoyens, on peut pousser nos autorités à agir, à aider sur place, à fournir du matériel, à envoyer des moyens techniques qui permettent aux populations locales de démarrer, en étant bien conscients que ce sont elles qui font le boulot. Elles en tirent très vite des revenus exploitables.
Quelles sont les causes de la désertification?
Le réchauffement climatique bien sûr qui atteint des proportions dramatiques dans le Sahel. La température s’y élève beaucoup plus que dans le reste du monde. Les deux degrés sont déjà dépassés, on annonce six ou sept degrés pour la fin du siècle. Et les pesticides. Ces dernières décennies, l’agriculture a pris des directions fausses et monstrueuses qui empoisonnent le terrain, par exemple la culture de riz très gourmande en eau. Mais la désertification a commencé voici cinq ou six mille ans suite à une modification de l’orbite terrestre accentuée par l’activité humaine.
Quel impact a-t-elle pour l’Europe?
Elle contribue au réchauffement climatique: moins il y a de végétation, moins il y a d’absorbeurs de carbone. Elle incite les jeunes à migrer vers nos pays, car ces pays ont de moins en moins de débouchés. La désertification provoque aussi des guerres. Des populations entières sont parquées dans des camps.
Qu’est-ce qui se fait déjà au Sahara en matière de reboisement?
Une grande action de reboisement a démarré en Algérie dans les années 80. Mais on n’était pas encore conscient de la nécessité de diversifier les essences, ce qui a favorisé la propagation de maladies. Il y a aussi eu des conflits entre les paysans et les nomades. La question sociale est au cœur d’une reconquête de l’espace agricole. Il faut éviter les entreprises trop dirigistes comme en Chine.
Comment ou par qui ces efforts sont-ils financés?
La banque mondiale intervient pour beaucoup, de même que l’Europe et la banque africaine. les Occidentaux ont un savoir-faire et une dette climatique envers les Africains.
Et quelles sont les difficultés majeures à surmonter?
Le Sahel, le Burkina et le Mali sont bloqués par le terrorisme qui vise les gens les plus utiles à la société. Les travailleurs actifs dans ces projets doivent être escortés par la police et l’armée. Il faut sécuriser des territoires par des moyens militaires coûteux qui nécessitent une coordination internationale.
Quels sont les principaux bénéfices attendus de cette entreprise de reboisement?
Rendre la région habitable, permettre aux populations de subsister de façon autonome, réduire les pics de température, stabiliser le climat mondial, capturer le CO2, limiter la migration et les déplacements de population dus aux famines.
Vous n’excluez pas le recours à la chimie, ni même aux OGM. L’homme n’a-t-il pas suffisamment joué les apprentis sorciers?
Peut-être. Les pesticides sont à éviter autant que possible. Les engrais en revanche, même artificiels, seront peut-être nécessaires pour équilibrer le terrain. Avec les OGM, il faut être très prudent, faire attention qu’ils ne se propagent pas hors de tout contrôle, mais je n’exclus pas qu’on puisse créer des espèces plus résistantes.
Et l’assèchement des marais ne risque-t-il pas de chambouler les biotopes, de réduire la biodiversité?
Les biotopes changent de toute façon très vite, il faut tâcher de rendre le changement humain. Le lac Faguibine est par exemple en train de s’assécher. Le lac Tchad est déjà sinistré; les pêcheurs sont devenus paysans. Si on le revitalise, son eau et sa faune en seront de toute façon transformés.
Est-ce que cela ne risque pas de rendre l’entreprise impopulaire aux yeux de ceux qui seraient les plus motivés à la soutenir?
Je suis déjà impopulaire aux yeux de ceux qui veulent aller sur Mars. Je pense qu’on va vers des situations si difficiles qu’il faudra être audacieux, ne pas éliminer d’emblée certaines solutions possibles sous des prétextes écologiques. On sera obligé de prendre des mesures parfois radicales. Et de tenir compte du génie qu’il y a sur place.
Que pensez-vous des gens qui espèrent rendre Mars habitable?
C’est complètement illusoire. On va trop loin dans l’hystérie technologique. Sur Terre, l’eau est à proximité, il y a une atmosphère normale, une gravité normale.
Parmi ceux qui se sont déjà attelés à cette tâche, beaucoup ont d’abord été traités d’utopistes. Qui a, selon vous, le mieux réussi à prouver que c’était faisable?
L’expérience Deserto Verde de Lindo Grandi parvient à ensemencer le désert avec des moyens d’une simplicité et d’une efficacité incroyables, en conciliant les intérêts des bergers et des agriculteurs. J’y vois le modèle le plus simple, le plus humain, le plus pratique.
Jean-Edouard Buchter, Reverdir le Sahara, Ed. Favre.
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On a tous eu un prof qui nous a fait sentir qu’on est quelqu’un de bien et qui nous a donné des ailes. Avec un peu de maturité, on commence à mieux se connaitre, à se découvrir des centres d’intérêt et des dons, en fonction de nos échecs et de nos réussites. Mais même dans le couple et en amitié, on a besoin d’encouragements. L’identité est un puzzle, à chaque étape, on en découvre une nouvelle pièce en lien avec les rencontres qu’on peut faire.</p> <p><strong>Certaines compétitions sportives comme le foot semblent euphoriser des nations entières. Vous y croyez, vous, à ce bonheur par procuration?</strong></p> <p>Je me souviens avoir vu mon grand-père pleurer de joie en regardant les courses de ski. Tout le monde se réunissait autour de la table pour y assister. Moi, je me suis toujours sentie en décalage. 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Je trouve terrible cette injonction à faire du sport pour être quelqu’un de bien. Je me demande si ne rien faire, jouer, rêver, n’est pas le plus important dans la vie.</p> <p><strong>Le grand-écart de la petite sœur sur le tapis de la Migros de Sion a marqué le début d’un engrenage fatal. Est-ce que la possibilité d’y échapper s’est présentée une fois ou l’autre au cours des onze ans que vous relatez dans <i>Mon Dieu, faites que je gagne?</i></strong></p> <p>Il y a un moment où tout risque de s’arrêter quand la gymnaste n’est pas qualifiée pour Macolin sur un malentendu. L’aînée espère d’un côté pouvoir sortir de l’engrenage, mais elle se rend compte que ça va nuire à son autonomie naissante. A la longue, elle a fini par y trouver son compte.</p> <p><strong>Chaque époque, y compris la nôtre, a imposé aux filles et aux femmes une façon de vivre leur féminité. 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La musique, c’est pareil, où placer le curseur pour prendre du plaisir à apprendre et progresser sans s’enfermer dans une obsession? Mes parents ont pris de la distance, parce qu’ils ont bien compris qu’il ne s’agissait pas d’eux. On a tous souffert en se rendant compte de l’immense machine dans laquelle on a été embarqués.</p> <p><strong>Le livre ne risque-t-il pas de donner une image négative de votre mère?</strong></p> <p>Ma mère me lisait des histoires et ne ressemble pas du tout au monstre décrit dans le livre. Le personnage est un mélange de plusieurs mères que j’ai observées. Ça s’est imposé à moi de laisser venir une part de fiction. J’aime trop mentir, inventer, pour m’en tenir à un témoignage. Déjà petite, je gonflais toujours mes histoires.</p> <p><strong>Avez-vous rencontré d’autres frères et sœurs de qui se sont reconnus dans la situation que vous décrivez?</strong></p> <p>Je reçois des témoignages de plus en plus intéressants. 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Ce n’est qu’en la laissant s’exprimer qu’on peut la dépasser.</p> <p><strong>En choisissant l’écriture plutôt que le sport, avez-vous réussi à échapper à toute forme de compétition ou rencontrez-vous là aussi une pression au succès?</strong></p> <p>Non, ça m’embête qu’on ne parle que de Joël Dicker, je serais vraiment malhonnête de prétendre le contraire.</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1710236971_image093289020231120ob_f59a35_mondieufaitesquejegagnebaechler.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="346" /></h4> <h4>«Mon Dieu, faites que je gagne», Sonia Bächler, Editions Bernard Campiche, 232 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'exister-a-l-ombre-de-sa-soeur', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 35, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4769, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Et si l’enfer, c’était soi, tel que l’autre nous perçoit?', 'subtitle' => 'Alors que son polar «Les abricots de la colère» vient d’être réédité par BSN Press deux ans après sa parution, Antonio Albanese publie aux éditions BSN Press /Okama un roman noir intitulé «Le complexe d’Eurydice». 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Antonio Albanese en revanche décortique parfaitement le mécanisme.</p> <p>Ses deux derniers romans présentent quelques similitudes: ils traitent tous deux la question très actuelle des féminicides en s’appuyant sur des références classiques, un mythe de la Grèce antique et un Nobel de littérature. Le premier amour du narrateur joue un rôle prépondérant dans chacun de ces deux livres. Et l’enjeu principal est finalement la question de l’identité profonde. Dans quelle mesure se laisse-t-on façonner par les attentes supposées d’autrui, par les rencontres et par les gestes qu’on accomplit?</p> <p>Outre l’histoire bien sûr, c’est le ton qui les distingue fondamentalement. Si le dialogue qui s’installe avec le lecteur à travers les notes de bas de page et les comparaisons truculentes qui imagent la narration confèrent une note humoristique au polar, on bascule dans la tragédie avec <i>Le complexe d’Eurydice</i>.</p> <p>La relation amoureuse y est présentée comme un miroir déformant. 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Et c’est là le génie de l’auteur que de nous le montrer aussi effaré que nous par ce que la situation l’amène à faire.</p> <p>Et quand le confinement imposé pendant la pandémie enferme le couple dans un huis clos toxique, la spirale infernale s’accélère encore.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1708524035_9782940658633475x5001.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="309" /></p> <h4>«Le complexe d'Eurydice», Antonio Albanese, BSN Press/Okama, 148 pages.</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1708523978_51adatrjl._sx195_.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="279" /></p> <h4>«Les abricots de la colère», Antonio Albanese, BSN Press, 96 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'et-si-l-enfer-c-etait-soi-tel-que-l-autre-nous-percoit', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 48, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 6033, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Marché rive Niger-MmeDormond.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 2478736, 'md5' => 'adf55ff7923a15a4c6e37962b52d46e6', 'width' => (int) 1949, 'height' => (int) 1299, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'La boucle du Niger qui côtoie le désert (photo tirée du livre de Jean-Edouard Buchter).', 'author' => '', 'copyright' => '', 'path' => '1569956276_marchrivenigermmedormond.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 2726, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Merci pour ce bel article plein d'espoir!', 'post_id' => (int) 1908, 'user_id' => (int) 5028, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Sabine Dormond' $description = 'L’ingénieur suisse Jean-Edouard Buchter croit à la possibilité de rendre au Sahara sa figure d’avant la désertification, en partie du moins, moyennant un effort colossal. 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1 Commentaire
@Encfer 06.06.2020 | 22h34
«Merci pour ce bel article plein d'espoir!»