Culture / La philosophie du juste milieu
© Aziz Acharki via Unspash
On ne présente plus Adrien Gygax. Dans son dernier roman intitulé «Départ de feu», ce trentenaire qui a déjà publié au Cherche-Midi, chez Grasset et maintenant chez Plon brosse un portrait incisif d'une génération et d'une époque caractérisée entre autres par l'invasion numérique, la superficialité et une forme de bêtise. Entretien.
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Les parents décident de ne rien dire au petit frère de la narratrice. Peu à peu, celle-ci en vient à questionner la pertinence de ce choix et à observer des signes de mal-être de plus en plus évidents chez celui qu’elle surnomme tendrement le puceron. Entretien.', 'subtitle_edition' => 'Dans son premier roman, «Quand papa est tombé malade», la jeune autrice Marilou Rytz se glisse dans la peau d'une adolescente dont le père a été incarcéré pour trafic de drogues. Les parents décident de ne rien dire au petit frère de la narratrice. Peu à peu, celle-ci en vient à questionner la pertinence de ce choix et à observer des signes de mal-être de plus en plus évidents chez celui qu’elle surnomme tendrement le puceron. Entretien.', 'content' => '<p><strong>Sabine Dormond</strong>: <strong>Vous avez fait votre cursus à l'institut littéraire de Bienne. 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Il m’est finalement apparu que les autres personnages étaient plus intéressants en creux. Parce que c’est clairement autour d’un personnage que je construis ma narration pour un roman: en l’occurrence autour de Noah, dit le puceron, avec la problématique du mensonge et de la prison. La nouvelle en revanche s’articule plutôt autour d’une thématique, parce qu’on a moins de temps pour développer les personnages. Il faut les rendre très clairs en peu de lignes.</p> <p><strong>Qu’est-ce qui vous a inspiré l’envie de parler de la situation des proches de délinquants?</strong></p> <p>Une émission à la radio où Viviane Schekter de la fondation REPR (Relai Enfant Parents Romands) parlait des familles de détenus. La prison m’intéresse depuis longtemps, mais je n’avais jamais pensé à ce que la détention pouvait impliquer pour les familles. J’ai ensuite été bénévole pour Repère pendant des années au Bois-Mermet. 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Les proches sont au premier front pour encaisser les jugements. Mais à la fondation Repère, j’ai aussi rencontré des gens très à l’aise avec l’idée d’avoir un proche derrière les barreaux, et très décomplexés.</p> <p><strong>Votre narratrice a parfois l’air plus adulte que ses parents. Est-elle parentalisée ou est-ce juste une impression due au fait que le lecteur n’a que son point de vue?</strong></p> <p>Un peu des deux. Quand j’avais encore trois points de vue, j’essayais de montrer comment chacun pense avoir raison. C’est intéressant de chercher l’angle d’interprétation à partir duquel les gens estiment faire ce qu’il faut. Oriane a ce rôle de grande sœur réconfortante.</p> <p><strong>Vous décrivez un lien très fort et très touchant entre la grande sœur et son petit frère. Est-ce que les circonstances les amènent à mettre de côté les disputes habituelles au sein d’une fratrie?</strong></p> <p>Non, je pense que leur relation serait la même en d’autres circonstances. Cet amour très fort et cet agacement ultime existent avant l’incarcération du père. S’y ajoutent ensuite l’inquiétude et le besoin de protéger le petit frère. Oriane en veut à ses parents de devoir porter leur mensonge.</p> <p><strong>Votre narratrice est gardienne de foot dans une équipe mixte: le prétexte pour ajouter une petite touche féministe à votre livre?</strong></p> <p>Oui clairement. Je me suis demandée ce qu’on faisait à cet âge comme activité extrascolaire. J’ai voulu choisir quelque chose d’éloigné de mes propres activités pour éviter qu’Oriane ne devienne une sorte d’alter ego. C’était un bon moyen de prendre de la distance.</p> <p><strong>Comment avez-vous réussi à restituer de façon aussi convaincante les tics de langage, l’attitude très entière propre à l’adolescence, mais aussi une forme de mal-être, de crainte du jugement sans doute exacerbée par ce qu’elle vit?</strong></p> <p>C’est venu très naturellement. J’avais beaucoup travaillé la voix de Noah: dans tous les ateliers d’écriture, j’essayais de faire parler un enfant. J’ai construit Oriane par antithèse en m’inspirant de la façon de parler des gens qui m’entourent. J’avais vingt-et-un ans à l’époque, j’étais encore assez proche de l’adolescence. J’ai aussi pris soin d’éviter un vocabulaire trop précisément daté. J’y ai plus réfléchi comme un souffle que comme une langue.</p> <p><strong>Et la logorrhée de l’enfant?</strong></p> <p>C’est comme une pelote qu’on déroule et qui part dans tous les sens sans jamais se censurer.</p> <p><strong>Pourquoi avoir choisi de fondre les dialogues dans la narration?</strong></p> <p>Les dialogues ont eu beaucoup de formes différentes. Dans les premières versions, j’étais dans cette idée de flux de pensée rendue sous forme de monoblocs avec des dialogues juste marqués par des tirets. Ensuite j’ai quand même ajouté des retours à la ligne, mais comme Oriane a de la peine à dire tout ce qu’elle pense, je trouvais intéressant de maintenant le flou entre dialogue et pensée, pour que le lecteur puisse se demander si elle l’a réellement dit ou juste pensé et si elle a été entendue. Ce qu’elle dit s’inscrit dans une continuité par rapport à son flux de pensée.</p> <p><strong>L’histoire se déroule dans un milieu social très modeste: est-ce que la précarité économique excuse en partie le dérapage du père?</strong></p> <p>Je ne pense pas qu’elle l’excuse, mais elle l’explique. J’avais quand même envie qu’il y ait d’autres solutions, par exemple solliciter l’aide de la grand-mère. Mais les alternatives sont maigres. Maintenant que j’ai travaillé comme assistance sociale, je développerais ces problématiques autrement. Je pourrais imaginer un texte centré sur Léonore (la mère) qui montre la complexité du système social.</p> <p><strong>Y a-t-il là aussi une volonté militante de votre part, montrer par exemple que la pauvreté se transmet d’une génération à l’autre, puisque la fille exclut d’emblée la voie des études?</strong></p> <p>J’ai montré par petites touches que la situation économique cloisonne toute la famille, mais les enfants pourraient en pâtir beaucoup plus. Léonore fait parapluie et préserve sa fille. Je voulais creuser la manière dont un parent doit jongler pour faire face aux besoins de base des enfants et la frustration de devoir le priver. </p> <p><strong>L’art en général, le théâtre en l’occurrence a-t-il un effet rédempteur?</strong></p> <p>Oui, c’est là que Léonore retrouve une place et une famille. Je pense que le théâtre est un outil de résilience, d’ailleurs, je viens de terminer une pièce qui réunit sur scène des migrants et des Fribourgeois dans l’idée qu’on peut avoir des histoires de vie très différentes et se retrouver autour d’un projet qui crée du lien. </p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1721306618_eh_231ecouvmarilourytz_md1200x2000.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="333" /></p> <h4>«Quand papa est tombé malade», Marilou Rytz, Editions de l’Hèbe, 288 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'quand-papa-deale-et-maman-ment', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 108, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5018, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Un tableau sociologique qui se déguste avec bonheur', 'subtitle' => 'L’autrice genevoise Marie Beer excelle dans l'art de camper des personnages hauts en couleur et de jouer sur les contrastes. 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Un soir, en rentrant chez lui, le héros trouve son immeuble en flammes. Il apprendra plus tard que sa voisine de palier a péri dans cet incendie. Une voisine dont il ignorait jusqu’à l’existence. L’idée qu’on puisse côtoyer quelqu’un de si près sans même déceler sa présence provoque une onde de choc. César va complètement se remettre en question et tenter de se soustraire à son quotidien en allant au fond de lui-même, d'abord dans la solitude hivernale des montagnes jurassiennes, puis en Polynésie où, en lieu et place du paradis recherché, il tombera sur un groupe d'éco-militants. Une quête de sens qui vire à l'absurde, qui va de désenchantement en désenchantement, mais qui passe aussi par un superbe passage d'extase mystique où l'auteur se fait le porte-parole de la planète Terre.
BPLT: Ce roman parti pour caricaturer une génération tourne vite pour César à la quête identitaire. Est-ce que le sentiment de décalage par rapport à ses contemporains induit chez votre héros une urgence à se trouver ailleurs?
Adrien Gygax: C’est le décès de sa voisine qui lui fait prendre conscience de ce décalage par rapport à ses contemporains, enfin pas tous, parce que la génération des actuels trentenaires n’est pas si compacte, mais surtout d’un décalage entre la vie qu’il mène et celle qu’il avait imaginée.
Qu’est-ce que cette voisine représente pour César?
Une prise de conscience. Elle amène César à se demander s’il est bien normal, pour un humain, d'être en «réseau» avec ses semblables à travers le monde, mais d'ignorer l'existence de quelqu’un qui vit à quelques mètres de soi tous les jours.
En quoi la compagnie Philip Morris est-elle emblématique de notre époque?
Il y avait une symbolique marrante par rapport au thème départ de feu. Je connais des gens qui travaillent dans cette compagnie sans y trouver aucun sens, sauf la thune et les amis qu’on s’y fait. En Europe, Suisse incluse, la loi interdit de faire de la pub pour les clopes, donc j’invente le poste de ce narrateur employé au service marketing. Pour un type qui rêve d’utopie, il y a peu de projet sociétal dans le domaine du tabac.
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Dans quelle mesure votre écriture s’imprègne-t-elle du paysage ambiant?
Dans ce roman, elle s’en inspire beaucoup. C’est la première fois que j’écris sur la région d’où je viens. Je suis allé faire des repérages à l’alpage, à la ferme. Le clash qu’on observe entre Lausanne, où l’on ne parle par endroits que l’anglais, et Mont-la-ville, où il n’y a que les vaches, des fermes et des paysans depuis des générations, alors que ces deux localités ne se trouvent qu’à 25 minutes de route l’une de l’autre, a été l’une des raisons qui m’ont poussé à écrire ce livre.
L’influenceuse et la militante climatique représentent-elles a priori deux types de femmes aussi aux antipodes l’une de l’autre que l’hiver des montagnes jurassiennes et les plages de Polynésie?
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Au final, vous les tournez en dérision l’une comme l’autre. Une forme de prétention ou d’arrogance typiquement humaine est-elle le dénominateur commun entre le sommet de la superficialité et les abysses de profondeur que ces deux femmes incarnent respectivement?
Quand on pense qu’on va sauver le monde ou qu’on se croit au sommet de la pyramide, on est con dans les deux cas.
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Le marketing est-il l’antithèse de la philosophie?
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Il y a un passage extrêmement émouvant où vous cédez la parole à la Terre: «Combien d’années pensez-vous vivre, toi et tes amis? Une centaine? C’est tellement court, petit homme, ne perds pas ton temps à t’inquiéter pour moi. (…) Vos armes et vos catastrophes sont à votre échelle, elles ne sont rien pour moi. (…) Viens, humain, survole-moi que tu crois devoir sauver, je te fais visiter… Bienvenue en Australie, il y a six cent cinquante millions d’années, admire cette boule de glace… (…). Fais tout ce qui est en ton pouvoir pour sauver l’humanité si cela te chante, mais ne prétends pas agir pour moi.» (pages 225 à 229). Cette conscience de la puissance de la nature vous apporte-t-elle une forme d’éco-sérénité?
Au quotidien non, ça m’apporte plutôt de l’angoisse, parce que je constate qu’on est en train d’entamer cette grandeur de la nature, qu’on n’a pas saisi cette puissance, mais au niveau plus large, c’est apaisant; on se sent compte que ce n’est pas si grave, qu’il y a une vague qui ne dépend pas de nous.
Comment un humain de trois décennies, conçu avec des limites et doté d’une si petite mémoire, parvient-il de façon si convaincante à parler au nom d’une planète déjà vieille de quatre milliards d’années?
On a tous la capacité de transcender notre condition par la contemplation, mais ce n’est pas trop la mode du moment. C’est peut-être ce qui me désole, de voir que les gens ne dépassent pas leur condition, mais restent absorbés par leurs tous petits tracas qui les sédimentent. Le téléphone nous centre plutôt sur notre petite personne, notre veulerie. Quand la terre parle à César, c’est pour nous remettre à notre place.
N’y a-t-il que le feu qui puisse réveiller ceux qui sont endormis?
A la fin, il y a cette phrase de Nietzsche: «Comment veux-tu devenir autre si tu ne t’es pas d’abord réduit en cendres?» Quand quelque chose rencontre le feu, cette chose change complètement d’état. Ce qui m’intéresse ici, c’est de faire une proposition radicale qui consiste à rester à distance de tous les extrémistes.
«Départ de feu», Adrien Gygax, Editions Plon, 260 pages.
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Elle amène César à se demander s’il est bien normal, pour un humain, d'être en «réseau» avec ses semblables à travers le monde, mais d'ignorer l'existence de quelqu’un qui vit à quelques mètres de soi tous les jours.</p> <p><strong>En quoi la compagnie Philip Morris est-elle emblématique de notre époque?</strong></p> <p>Il y avait une symbolique marrante par rapport au thème <i>départ de feu</i>. Je connais des gens qui travaillent dans cette compagnie sans y trouver aucun sens, sauf la thune et les amis qu’on s’y fait. En Europe, Suisse incluse, la loi interdit de faire de la pub pour les clopes, donc j’invente le poste de ce narrateur employé au service marketing. Pour un type qui rêve d’utopie, il y a peu de projet sociétal dans le domaine du tabac.</p> <p><strong>Vous décrivez avec beaucoup d’ironie les week-ends de détox numérique prescrits par la compagnie en partie responsable de cette invasion numérique. 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César va complètement se remettre en question et tenter de se soustraire à son quotidien en allant au fond de lui-même, d'abord dans la solitude hivernale des montagnes jurassiennes, puis en Polynésie où, en lieu et place du paradis recherché, il tombera sur un groupe d'éco-militants. Une quête de sens qui vire à l'absurde, qui va de désenchantement en désenchantement, mais qui passe aussi par un superbe passage d'extase mystique où l'auteur se fait le porte-parole de la planète Terre.</p> <p><strong>BPLT</strong>: <strong>Ce roman parti pour caricaturer une génération tourne vite pour César à la quête identitaire. Est-ce que le sentiment de décalage par rapport à ses contemporains induit chez votre héros une urgence à se trouver ailleurs?</strong></p> <p><strong>Adrien Gygax</strong>: C’est le décès de sa voisine qui lui fait prendre conscience de ce décalage par rapport à ses contemporains, enfin pas tous, parce que la génération des actuels trentenaires n’est pas si compacte, mais surtout d’un décalage entre la vie qu’il mène et celle qu’il avait imaginée.</p> <p><strong>Qu’est-ce que cette voisine représente pour César?</strong></p> <p>Une prise de conscience. Elle amène César à se demander s’il est bien normal, pour un humain, d'être en «réseau» avec ses semblables à travers le monde, mais d'ignorer l'existence de quelqu’un qui vit à quelques mètres de soi tous les jours.</p> <p><strong>En quoi la compagnie Philip Morris est-elle emblématique de notre époque?</strong></p> <p>Il y avait une symbolique marrante par rapport au thème <i>départ de feu</i>. Je connais des gens qui travaillent dans cette compagnie sans y trouver aucun sens, sauf la thune et les amis qu’on s’y fait. En Europe, Suisse incluse, la loi interdit de faire de la pub pour les clopes, donc j’invente le poste de ce narrateur employé au service marketing. Pour un type qui rêve d’utopie, il y a peu de projet sociétal dans le domaine du tabac.</p> <p><strong>Vous décrivez avec beaucoup d’ironie les week-ends de détox numérique prescrits par la compagnie en partie responsable de cette invasion numérique. Y a-t-il réellement quelque chose de toxique dans l’hyper-connexion et, si oui, comment vous en prémunissez-vous au quotidien?</strong></p> <p>C’est l’abus de réseau sociaux, de <i>scrolling</i>, qui est toxique. Le meilleur moyen de s’en prémunir est de tourner ces outils en dérision, de les utiliser de façon ludique et de ne pas prendre au sérieux les compliments qu’on y reçoit. Je n’ai de compte que sur Instagram que j’utilise comme un terrain de jeu. 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C’est peut-être ce qui me désole, de voir que les gens ne dépassent pas leur condition, mais restent absorbés par leurs tous petits tracas qui les sédimentent. Le téléphone nous centre plutôt sur notre petite personne, notre veulerie. Quand la terre parle à César, c’est pour nous remettre à notre place.</p> <p><strong>N’y a-t-il que le feu qui puisse réveiller ceux qui sont endormis?</strong></p> <p>A la fin, il y a cette phrase de Nietzsche: «Comment veux-tu devenir autre si tu ne t’es pas d’abord réduit en cendres?» Quand quelque chose rencontre le feu, cette chose change complètement d’état. Ce qui m’intéresse ici, c’est de faire une proposition radicale qui consiste à rester à distance de tous les extrémistes.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1678346959_79_metadataimage53937297.jpeg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="311" /></p> <h4>«Départ de feu», Adrien Gygax, Editions Plon, 260 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-philosophie-du-juste-milieu', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 331, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5129, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Et si tout n’était qu’apparence?', 'subtitle' => '«Nos plus beaux jours sont des mensonges», Francisco Arenas Farauste, Editions 5 sens, 116 pages.', 'subtitle_edition' => '«Nos plus beaux jours sont des mensonges», Francisco Arenas Farauste, Editions 5 sens, 116 pages.', 'content' => '<p>Avec<i> Nos plus beaux jours sont des mensonges</i> paru aux éditions 5 sens en août 2023, le romancier Francisco Arenas Farauste, actuel président de l’Association vaudoise des écrivains, revient sur le thème de l’illusion. 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