Culture / Digressions nocturnes sur les quais du Montreux Jazz
L’imprévisible génial saboteur de son propre talent: Pete Doherty. © Johanna Castellanos / Bon pour la tête
Soirée cauchemardesque, en tout cas pressentie comme telle, pour les programmateurs de l’officiel, puisque ce soir, l’insupportable diva au melon encéphalique gigantesque, Lauryn Hill, et l’imprévisible génial saboteur de son propre talent, Pete Doherty sont à l’affiche du Jazz Lab. De mon côté, c’est dans le «off» que je traîne ma carcasse d’animal à sang trop épais pour cet enfer bourgeois caniculaire.
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Cette organisation a été fondée au début des années 1950 par Carlos Ardila Lülle, et a aidé à définir l’identité colombienne moderne grâce à plusieurs compagnies qui possèdent notamment la ligue nationale colombienne d’athlétisme, ARESS, une compagnie d’assurance et des concessionnaires automobiles qui vendent des véhicules de marques (Dodge, Jeep et Ford). Mais cet énorme conglomérat comprend aussi des producteurs de canne à sucre, et surtout, la plus grande société média du pays, RCN Televisions, qui a, évidemment, contribué à diffuser le message anti-taxes.</p><p>Bien sûr, pour sa défense, l’industrie des rafraîchissements prétend que les taxes sur les boissons frappent injustement les pauvres, provoquent le chômage en réduisant les ventes, et surtout, ne parviennent pas à réduire l’obésité.</p><p>William Dermody, porte-parole de l’American Beverage Association (ABA) (Organisation représentante de l’industrie des boissons gazeuses et sucrées aux USA) a même déclaré: «Le fait d’affecter nos produits avec une taxe et de les laisser comme ça n’accomplira rien sur l’obésité dans ce pays ou dans le monde»</p><p>Et pourtant, les organismes de santé publique, y compris l’OMS, citent les taxes sur les boissons gazeuses comme l’un des outils les plus efficaces pour réduire la consommation de ce que les nutritionnistes appellent le «liquide sucré qui a contribué à l’épidémie d’obésité et de maladies connexes dans le monde».</p><p><strong>Mais voilà, en Colombie, les boissons gazeuses sont souvent moins chères que l’eau embouteillée</strong>, et la bataille pour la taxe s’est déroulée sur un marché clé pour les boissons gazeuses. Au cours des quinze dernières années, le volume des ventes de boissons gazeuses dans ce pays a augmenté d’un peu plus de 25%; alors qu’au cours de la même période, les ventes ont chuté de 12% aux États-Unis, selon Euromonitor, une société d’études de marché.</p><h3>Intimidations… mais de qui?</h3><p>«En Colombie, l’industrie sucrière et les grandes entreprises médiatiques appartiennent aux mêmes conglomérats économiques», a déclaré César Gaviria, le ministre de la Santé. «Ils ont un pouvoir intimidant. Et ils l’ont utilisé».</p><p>En octobre 2016, peu de temps après avoir été censurée par le gouvernement, le Dr Esperanza Cerón a trouvé une tactique qui, selon elle, pourrait retenir l’attention sur le sujet sans aller à l’encontre de l’ordre du gouvernement de la réduire au silence. Dans un article posté sur le site Web de l’Alliance for Food Health, elle se moquait d’un feuilleton de la Télévision RCN datant des années 1980 intitulé «Azúcar» (sucre) qui se déroulait dans le cœur de la canne à sucre colombienne. Sur une affiche publicitaire du feuilleton, elle a écrit: «C’est une chose de regarder “Azúcar” c’en est une autre de le boire avec excès».</p><p><strong>Un avocat du RCN a exigé qu’elle supprime le poste, affirmant qu’il s’agissait d’un vol de propriété intellectuelle.</strong> Elle s’est conformée à cette décision, mais le réseau a déposé une plainte auprès des procureurs fédéraux qui, à leur tour, ont ouvert une enquête criminelle. 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Mais ces derniers ont également subi les pressions de groupes opposés à la taxe.</p><p>Les rédacteurs en chef d’<em>El Espectador</em> (journal quotidien) ont déclaré qu’ils voulaient donner une voix aux deux parties dans la bataille pour la taxe sur le soda sur les pages de journaux, bien que les éditoriaux aient déjà soutenu la taxe.</p><p>Les dirigeants de l’industrie étaient mécontents de la position du journal, mais se sont mis en colère quand une vidéo a été produite dans le cadre d’une émission bimensuelle appelée <em>La Pulla</em>, qui s’est moquée des opposants à la taxe en les parodiant (vraiment?) comme ignorant des preuves scientifiques sur les risques d’une consommation excessive de sucre.</p><blockquote><p><em><strong>«Une fois que nous avons publié la vidéo, les choses sont devenues folles», </strong></em><strong>a déclaré Pablo Correa, rédacteur en chef du journal.</strong></p></blockquote><p>Avec un ton à la fois effronté et indigné, <em>La Pulla</em> aborde les sujets les plus controversés de la journée. Dans l’épisode de la taxe sur les boissons gazeuses, la présentatrice María Paulina Baena, les lèvres enjolivées de grain de sucre, accuse l’industrie et les membres du Congrès de répandre la désinformation sur la taxe proposée. Elle termine la vidéo avec l’image d’une bouteille de Sprite et un slogan d’une des publicités populaires pour la boisson: «La Cosa Como Son» (Les choses telles qu’elles sont).</p><p>La vidéo a été publiée juste avant minuit le 15 décembre 2016, attirant rapidement 500’000 vues. Dans la matinée, <strong>Fidel Cano, éditeur d’<em>El Espectador</em>, a déclaré qu’il avait reçu un appel d’un responsable de la publicité du journal, qui lui avait dit qu’un représentant de Coca-Cola avait appelé pour réclamer que la bouteille de Sprite soit retirée de la vidéo.</strong></p><p>Avec la perspective de litiges et de pertes de revenus publicitaires, il a retiré la bouteille de la vidéo. Mais dans un petit acte de défi, il a laissé le slogan publicitaire Sprite de fin.</p><p>La vidéo modifiée est devenue virale, attirant plus de deux millions de vues et suscitant une discussion publique sur la censure et le pouvoir de l’industrie du soda.</p><p>«Ont-ils gagné?», a déclaré M. Cano. «Pas vraiment.»</p><p><strong>Vidéo <em>La Pulla</em>:</strong></p><p> <iframe src="https://www.youtube.com/embed/It_R9zj6AeY?rel=0" gesture="media" allow="encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe> <br></p><p>Et les exemples de médias ayant subi des pressions ne manquent pas. Dans la branche colombienne du site d’information en ligne <em>Vice</em>, la rédaction s’est heurtée aux dirigeants de la publicité pour leurs efforts visant à faire taire <a href="https://www.vice.com/es_co/article/wd3vmz/azucar-cucharaditas-postobon-sic-campaa-censurada">une chronique critiquant l’industrie du soda</a>. <em>Vice</em> avait auparavant publié deux articles d’opinion en faveur de la taxe sur les boissons gazeuses et la troisième colonne contestée a finalement été diffusée, mais pas sur la page d’accueil, ce qui rendait difficile la recherche pour les lecteurs.</p><p>L’incident a entraîné la démission de Juan Camilo Maldonado, rédacteur en chef fondateur du <em>Vice</em>-Colombie, qui n’en a pas expliqué les raisons. <br></p><h3>Liberté d’expression tardive </h3><p>Finalement, à la fin de l’année 2016, ce sont les opposants à la taxe qui remportent la victoire. Grâce à une manœuvre procédurale complexe, les dirigeants du Congrès ont mis fin à la taxe sur les boissons gazeuses et l’ont retirée du vaste train de réformes fiscales.</p><p>Le Dr Esperanza Cerón et son équipe ont remporté une maigre victoire le 2 novembre 2016. La Cour constitutionnelle colombienne a renversé la décision de Superindustria de faire taire Educar Consumidores et a déclaré que l’agence «ne peut adopter aucune mesure impliquant un contrôle préalable sur l’information».</p><p>Ce fut une grande victoire pour la liberté d’expression en Colombie», a déclaré Mme Cerón. «Quel dommage qu’il soit arrivé trop tard.»</p><p>L’été dernier, Postobón a lancé «une nouvelle stratégie sociale axée sur la nutrition». Lancée à Manaure, une zone rurale du nord de la Colombie, la campagne porte sur une nouvelle boisson à la saveur de mangue destinée aux enfants, appelée Kufu.</p><p>Postobón a loué les vitamines et les minéraux ajoutés à la boisson, mentionnant qu’ils favorisent le développement cognitif, renforce le système immunitaire et aide à avoir des os en bonne santé, se basant sur un compte rendu qui a été publié dans le journal <em>La República</em>. Journal acquis l’an dernier par… l’Organisation Ardila Lülle (propriétaire de Postobon)!</p><p>Postobón a déclaré qu’ils dépenseraient 120’000 dollars pour évaluer u<strong>ne initiative, qui fournirait chaque jour du Kufu gratuit à des milliers d’enfants pauvres de la région.</strong></p><p>L’article de <em>La República </em>ne mentionne cependant pas un ingrédient clé: le sucre. Selon l’étiquette de la boisson, chaque jus contient 13 grammes de sucre, soit plus de la moitié du niveau quotidien recommandé pour les enfants.</p><h3 style="text-align: center;">FIN</h3><p><hr></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><p><a href="https://bonpourlatete.com/chroniques/sans-sucre-merci">«Sans sucre, merci</a>», par Anna Lietti</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/une-strategie-de-la-dependance-par-Nestl%C3%A9">«Une stratégie de la dépendance, par Nestlé»</a><em><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/une-strategie-de-la-dependance-par-Nestl%C3%A9">,</a></em> par Diana-Alice Ramsauer<br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/dona-magdalena-la-nounou-de-gabriel-garcia-marquez">«Nounou Magdalena: 100 ans de sollicitude</a>» (#Colombie), par Doménica Canchano Warthon<br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'censure-et-autres-restriction-de-liberte-d-expression', 'headline' => false, 'homepage' => '', 'like' => (int) 897, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 695, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1815, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [[maximum depth reached]], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 692, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / L'autre poudre blanche 1/3', 'title' => 'Colombie: l'autre poudre blanche', 'subtitle' => 'L’histoire se déroule à Bogota, Colombie, à la fin de l’année 2016. 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Un des hommes lui hurle: </p><blockquote><p><em><strong>«Si vous ne vous taisez pas, vous en subirez les conséquences.»</strong></em></p></blockquote><p>Nous ne sommes pas ici dans un mauvais épisode de la série <em>Narcos</em>, encore moins témoin d’une «tristement banale» histoire de règlements de compte de trafiquants.</p><p>Bien que cet épisode, qu'Esperanza Cerón a rapporté aux autorités judiciaires colombiennes, rappelle tristement les intimidations utilisées contre ceux qui défiaient les cartels de la drogue qui dominaient autrefois la Colombie, le trafic de drogue n’était pas la cible de Mme Cerón et de ses collègues. 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Après des décennies de conflit et une campagne militaire agressive soutenue par les États-Unis, le chômage était proche des niveaux historiques les plus bas, les taux de pauvreté diminuaient et des millions de personnes espéraient une paix durable avec les FARC. </p><p>C’est dans ce contexte, qu’à l’instar du Mexique en 2014, <strong>le ministre de la Santé colombien Alejandro Gaviria Uribe propose d’instaurer une taxe de 20% sur les boissons gazeuses et les boissons sucrées</strong>. Proposition qui est devenue partie intégrante d’une réforme fiscale globale soutenue par le président Juan Manuel Santos et le ministre des Finances Mauricio Cárdenas.</p><p>«Pour la première fois de notre vie, nous avons pensé que nous pouvions être un pays normal et être en mesure de faire face à d’autres problèmes que la violence», a déclaré Diana Guarnizo au New York Times, avocate travaillant à Dejusticia, un groupe de défense des droits qui a aidé à promouvoir la taxe sur les boissons gazeuses. <br></p><blockquote><p>«Nous étions une organisation qui se consacrait aux questions de paix, de violence, de réforme agraire, d’injustice, et qui avait soudainement le luxe de parler de ce que les mères mettaient dans la boîte à lunch de leurs enfants».</p></blockquote><p>La mesure visait à injecter 340 millions de dollars par an dans le système de santé colombien, mais le ministre Alejandro Gaviria avait un objectif encore plus ambitieux: <strong>réduire la consommation de soda dans un pays où le taux d’obésité avait triplé depuis 1980 et qui se situe aujourd’hui aux alentours de 19% chez les adultes.</strong> Le ministère de la Santé estime que 4000 personnes âgées de 30 à 70 ans meurent chaque année de maladies liées à l’obésité, telles que les maladies cardiaques et le diabète.</p><p>Cette question a donc retenu toute l’attention de Esepranza Cerón, dont l’organisation de dix employés Educar Consumidores avait déjà travaillé sur le changement climatique, les restrictions liées au tabac et le manque d’eau potable dans les communautés à faible revenu. Encouragée par l’annonce faite par le ministre de la Santé d’une taxe sur les boissons gazeuses, elle a aidé à former l’Alliance for Food Health, une coalition de plusieurs organisations de la société civile.</p><p>Le groupe de Mme Cerón a collecté des fonds, enrôlé des alliés pour la cause et produit une publicité télévisée provocante qui avertissait les consommateurs que la consommation de boissons sucrées pouvait entraîner l’obésité et d’autres maladies telles que le diabète.</p><p>Mais la réaction a été épouvantable, sale, malsaine et digne d’un mauvais film d’espionnage… <br></p><h3>Menaces et poursuites judiciaires<br></h3><p>Postobón, la plus importante compagnie de boissons gazeuse du pays, qualifiait l’annonce du film de «trompeuse», et à intenté une poursuite auprès de l’agence gouvernementale des consommateurs (Superindustria) qui a ordonné que la publicité soit retirée des ondes. Mais l’agence est ensuite allée plus loin: <strong>elle a interdit à Mme Cerón et à ses collègues de parler publiquement des risques pour la santé liés à la consommation de sucre.</strong> Sinon le groupe se verrait puni d’une amende de 250’000 dollars.</p><p>Pour son action, Educar Consumidores avait reçu l’appui de Bloomberg Philanthropies, une fondation créée par l’ancien maire de New York Michael Bloomberg, qui a notamment fourni un financement clé, dont 260’000 $ pour un film de prévention, et devait aussi assurer la sécurité des bureaux d’Educar Consumidores.</p><p>Les sondages d’opinion ont montré que 70% des citoyens étaient favorables à la taxe</p><p>C’est au mois d’août 2016 que le débat s’est intensifié lorsque les chaînes de télévision de tout le pays ont diffusé le film préventif d’intérêt public produit par Educar Consumidores. Le message publicitaire de 30 secondes montrait des données de l’OMS, et l’annonce informe que quatre boissons sucrées par jour pourraient représenter jusqu’à 47 cuillères à café de sucre. Il montre ensuite un couple en surpoids, un pied atteint de la gangrène et un homme qui semble souffrir d’un arrêt cardiaque, suivi d’une voix off avertissant:<strong><em> «Mieux vaut boire de l’eau, du lait ou du thé sans sucre. Prends soin de ta vie. 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La Harvard School of Public Health a passé en revue les nombreuses études qui appuient cette affirmation, y compris un point que les nutritionnistes font valoir à maintes reprises: <strong>les boissons sucrées manquent de valeur nutritive et ajoutent des calories sans que les consommateurs ne se sentent rassasiés.</strong></p><p>Toutefois, le chef de Superindustria (agence gouvernementale des consommateurs), nommé par le président, a statué en faveur des plaignants de l’industrie. Deux semaines plus tard, dans une décision que les experts colombiens qualifiaient d’inhabituellement rapide, l’agence ordonnait que le message publicitaire soit retiré des ondes…</p><p></p><hr><p></p><h4>Le 2<sup>e</sup> épisode: <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/postobon-ou-la-defense-hypocrite-plus-c-est-gros-plus-ca-passe">«Postobón ou la défense hypocrite (plus c'est gros, plus ça passe...)»</a><br></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'l-autre-poudre-blanche', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 1001, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 698, 'homepage_order' => (int) 701, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1815, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 217, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'A VIF /Yello, Jazz Lab, MJF, 12 juillet 2017', 'title' => 'Dandys Dadaïstes <p>suivi de: «Tu connais Warhaus?»<p>suivi de: «Vidéo: entendu au Montreux Jazz»', 'subtitle' => 'Quarante ans. 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Exprimant l’émotion et la joie ressentie lors de la confirmation de <em>booking</em> du duo dandy dada, venu entre autre célébrer son dernier album <em>Toy</em>.<br></p><p>Venu en nombre, le public du Lab est aussi curieux qu’impatient, fier et heureux de ce privilège de pouvoir dire: «J’y étais».</p><p>L’énergie positive de l’attente est aussi profonde que les basses et percussions qui bientôt feront vibrer nos tripes lors du show de plus d’une heure et demie.</p><p>Confortable derrière ses machines, Boris Blank démarre le concert, et les éblouissantes projections vidéos <em>arty</em> métronomiquement calées définissent à merveille l’expression française: «voir» un concert. </p><p>Maître Dada, dandy milliardaire épicurien, voix profonde, Dieter Meier arrive sur scène, dévoilant la composition du groupe. Guitare, percussions, batterie, sections de cuivres et choristes achèvent les derniers préjugés des éventuels «éléctrosceptiques». 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Le signe d’une extraordinaire timidité ou alors d'une stratégie de communication diablement efficace? Qu’importe, cela valait le coup d’attendre. Et quand bien même Yello devait se reproduire sur scène, ce concert-là, au Montreux Jazz, restera éternel. </p><p>Car si Boris et Dieter ne sont pas des artistes, qui pourrait oser prétendre à ce statut? Claude Nobs? Assurément. Ce concert était d'ailleurs pour lui.</p><p></p><hr><p></p><p><strong><em>Warhaus</em>, Lisztomania, MJF, 12 juillet 2017</strong></p><h2>«Tu connais Warhaus?»</h2><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1499990859_mjf_20170712_liszto_warhaus_annelaurelechat_388.jpg">Marteen Devoldere, alias Warhaus. @ 2107 FFJM - Anne-Laure Lechat</h4><p>Bien sûr, les admirateurs de <em>Balthazar</em>, quelques fans, et les très attentifs lecteurs du programme de Montreux savent qui est l’artiste qui s’apprête à fouler les planches du Lisztomania. Les autres, venus notamment pour <em>Alice Roosevelt</em>, s’interrogent encore. Prêts à découvrir ce nouveau projet, mais pas à prendre une claque magistrale. </p><p>Un coup au cœur lors d’un concert, c’est rare. Trop beau pour être raconté. Comment vous assurer que les muses de la poésie et de la créativité sont venues en personne saluer le ténébreux belge blond, Marteen Devoldere, alias Warhaus?</p><p>Trop frustrant surtout pour les absents d’apprendre que les compositions de ce très bel et premier effort solo <em>We Fucked a Flame into Being</em> (titre puisé dans <em>L’Amant de Lady Chatterley</em>) écrites et enregistrées sur une péniche, prennent toute leur puissance en live. </p><p>Sadique évidemment de décrire cette incroyable présence scénique, ces chœurs (par l’hypnotique Sylvie Kresuch), ces guitares à la dissonance digne d’un Marc Ribot, cette batterie semi-acoustique, ce melodica, cette trompette loopée que l’artiste feint de «ne pas savoir jouer».</p><p>Non, je ne vous parlerai pas de son incroyable basse Fender à deux jacks, de ses cordes hybrides qui lui donnent une merveilleuse signature instrumentale et stylistique.</p><h3>Les pairs pères ne sont jamais loin<br></h3><p>Inénarrable cette énergie qui déboule sur ce <em>Beaches</em> instrumental à la Tom Waits aux <em>loops d</em>e trompette, à ces basses et guitare étrangement <em>groovy</em>. Pas de mots, non plus, pour le final en grâce sur un «very quiet» <em>Bruxelles</em>, au son de cette splendide Danelectro jouée, s’il vous plait, au tournevis et à la Whammy. </p><p>Certes, les pairs pères ne sont jamais loin. Leonard Cohen ou Gainsbourg pour la scansion et les atmosphères mélancoliques (<em>I’m Not Him)</em>, Lou Reed dans le timbre de voix (<em>Memory</em>) ou encore Nick Cave pour la gestuelle et les attitudes scéniques de <em>Marteen</em> face au public (lorsqu’il n’est pas enlacé de sa quatre cordes). Je tairai le fait que Marteen Devoldere fait du Warhaus avec son propre son, ses propres textes, cohérents et authentiques, et que chaque chanson célèbre l’imperfection des rencontres, rend hommage à la décadence et à l'intensité que la vie peut offrir. </p><p>Non, ce que je vous dirai, c’est de courir acheter l’album, guetter l’évolution du projet et de vous ruez sur le prochain concert du gentleman flamand. 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Inconfortablement assis sur la roche, alors que j’écris ces lignes, aux abords du parc Vernex, résonne le jazz, certes maitrisé, mais insipide et surfait, de la Canadienne Tia Brazda, faisant passer n’importe quel groupe de croisière chic de seconde zone, pour du Motörhead. En face, sur le lac, huit hors-bord, remplis de fils de…bonne famille, narguent les prolétaires semblant plus avides de nourritures exotiques et de ragots de quartiers, que de sensations musicales inédites. Renforçant l’impression de se trouver sur la «Croisette», Montreux assoit son statut de «festival de Cannes de la musique». OK c’est pas le Hellfest, ni un rassemblement garage punk underground, mais pas de punks à chien, ni Hell’s Angels dans ce cadre trop poli, bordé de terrasses frappées du sceau de ses plus gros investisseurs (Nestlé, La Vaudoise, etc..). Dans cette zone, proche du centre névralgique de la manifestation, même les revendeurs au black et les dealers, sont luxueusement «marqués», de la tête au pieds.
Juchée sur le bord de son embarcation de – pour le coup au sens premier – fortune, une jeune rentière «Marie-Chantal» tente alors de rester digne, mais surtout sèche, dangereusement penchée en avant, voulant à tout prix arrimer sa barque à la bouée prévue à cet effet. Rendant hilares les spectateurs gavés aux nouilles thaï. L’opération, si burlesque soit elle, se terminera, au grand regret des spectateurs, sans heurts, ni chute. «Dommage, elle aurait rééquilibré un peu les choses en se vautrant dans l’eau», lâche un festivalier, qui n’existe que dans ma tête, à côté de moi. La foule se densifie me poussant à l’exil plus à l’est.
Quatre garçons dans un univers cohérent
Un détour par le Lisztomania (ex-Rock Cave) renoue le lien avec de simples amateurs de découvertes musicales, venus écouter les valeureux Neuchâtelois de Sombre Sabre (Creaked Records) offerts ce soir, à une salle – climatisée – pourtant tristement clairsemée.
Bien que mes goûts personnels, habituellement très peu enclins à apprécier les infra-basses nappées de plugins Apple, il faut reconnaître que les quatre garçons ont le mérite de s’aventurer dans un univers cohérent. Proposant une musique électro rock hypnotique maitrisée, bienvenue à ce moment précis de la fête.
Bien qu’il soit le seul du combo à ne pas faire tous les interviews ce soir là, le batteur Luc Hess (Coilguns, Closet Disco Queen) s’avère être la véritable star musicale du groupe. Métronomique, précis et puissant, suivant parfaitement les beats envoyés par les deux geeks du fond, Gwenael Magnenat (Isolated Lines) and Gaspard Gigon (Gaspard de La Montagne), tandis que le guitariste Jonathan Nido (Coilguns, Closet Disco Queen) armé d’un pedalboard trop encombrant, charismatique, fait le job, digne et classe, comme il se doit. OK, on est rassuré par la largesse d’esprit et l’effort de promotion de musiciens locaux dont fait toujours preuve Montreux. Merci.
Authentique? Non, classieux
La soif s’intensifiant, et toutes mes bières bon marché de la Coop Pronto étant terminées, je déambulai en troupeau jusqu’au prochain stand (Nestlé…), et craquai alors pour une infâme Heineken en gobelet plastique d’occasion (daté 2015) à sept francs, dont deux de consignes.
Remontant ensuite les quais tel un travailleur d’usine se muant en mouton des temps modernes, c’est en passant devant un splendide et talentueux joueur de Kora que ma progression vers l’est équivalait à un léger changement de public. Plus authentique, dans l’instant, dans l’écoute, capable, chose rare, d’applaudir la retenue en musique. Classieux!
Dans le train de retour, bondé de bonnes ondes, un inhabituel et étrange sentiment monte en moi. Est-ce l’effet de la Heineken ignoble mêlée aux mousses de la Pronto, qui agit? Quoi qu’il en soit, en avalant ma dernière gorgée, une quiétude bienfaisante et naïvement heureuse nourrie de plusieurs années de souvenirs montreusiens font mentir ma mauvaise foi(e).
Le petit Funky homme
Car malgré son élitisme (principalement financier), Montreux est peut-être la parfaite incarnation de la rue, au sens romantique du terme, où se croisent toutes les classes sociales, alors égales dans leurs déplacements. Ici on peut, en l’espace d’une minuscule heure, croiser son patron, un collègue, son voisin, des enfants, des parents, son dealer, son ex, sa mère, des prolétaires, un cousin, des milliardaires, des hipsters, des xennials, des baby boomers, des vieux, bourgeois, de droite, gauche, centre, Neo hippie, métaleux, skateurs, étudiants, journalistes, producteurs, artistes, fans, dandys, touristes, punks à chien (trop rares)… Et même si ces castes ne s’adresseront peut être jamais la parole, leurs différences s’effacent au profit d’un point commun. La fascination quasi-magique d’un lieu porté aux nues par un seul petit homme Funky ayant su proposer un festival de musique dans le sens le plus noble du terme, de par une programmation qualitative et éclectique. Pas dégueu!!
Lausanne. Sortir du train. Oh !! merde, failli oublié mon précieux gobelet vide, de loin pas assez bourré pour en oublier sa valeur de deux balles. Faut pas déconner… Et puis, Montreux, j’y retourne toujours.
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OK c’est pas le <em>Hellfest</em>, ni un rassemblement garage punk underground, mais pas de punks à chien, ni Hell’s Angels dans ce cadre trop poli, bordé de terrasses frappées du sceau de ses plus gros investisseurs (Nestlé, La Vaudoise, etc..). Dans cette zone, proche du centre névralgique de la manifestation, même les revendeurs au black et les dealers, sont luxueusement «marqués», de la tête au pieds.</p><p>Juchée sur le bord de son embarcation de – pour le coup au sens premier – fortune, une jeune rentière «Marie-Chantal» tente alors de rester digne, mais surtout sèche, dangereusement penchée en avant, voulant à tout prix arrimer sa barque à la bouée prévue à cet effet. Rendant hilares les spectateurs gavés aux nouilles thaï. L’opération, si burlesque soit elle, se terminera, au grand regret des spectateurs, sans heurts, ni chute. «Dommage, elle aurait rééquilibré un peu les choses en se vautrant dans l’eau», lâche un festivalier, qui n’existe que dans ma tête, à côté de moi. La foule se densifie me poussant à l’exil plus à l’est.</p><h3>Quatre garçons dans un univers cohérent<br></h3><p>Un détour par le Lisztomania (ex-Rock Cave) renoue le lien avec de simples amateurs de découvertes musicales, venus écouter les valeureux Neuchâtelois de Sombre Sabre (Creaked Records) offerts ce soir, à une salle – climatisée – pourtant tristement clairsemée.</p><p>Bien que mes goûts personnels, habituellement très peu enclins à apprécier les infra-basses nappées de plugins Apple, il faut reconnaître que les quatre garçons ont le mérite de s’aventurer dans un univers cohérent. Proposant une musique électro rock hypnotique maitrisée, bienvenue à ce moment précis de la fête. </p><p>Bien qu’il soit le seul du combo à ne pas faire tous les interviews ce soir là, le batteur Luc Hess (Coilguns, Closet Disco Queen) s’avère être la véritable star musicale du groupe. 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Cette organisation a été fondée au début des années 1950 par Carlos Ardila Lülle, et a aidé à définir l’identité colombienne moderne grâce à plusieurs compagnies qui possèdent notamment la ligue nationale colombienne d’athlétisme, ARESS, une compagnie d’assurance et des concessionnaires automobiles qui vendent des véhicules de marques (Dodge, Jeep et Ford). 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Grâce à une manœuvre procédurale complexe, les dirigeants du Congrès ont mis fin à la taxe sur les boissons gazeuses et l’ont retirée du vaste train de réformes fiscales.</p><p>Le Dr Esperanza Cerón et son équipe ont remporté une maigre victoire le 2 novembre 2016. La Cour constitutionnelle colombienne a renversé la décision de Superindustria de faire taire Educar Consumidores et a déclaré que l’agence «ne peut adopter aucune mesure impliquant un contrôle préalable sur l’information».</p><p>Ce fut une grande victoire pour la liberté d’expression en Colombie», a déclaré Mme Cerón. «Quel dommage qu’il soit arrivé trop tard.»</p><p>L’été dernier, Postobón a lancé «une nouvelle stratégie sociale axée sur la nutrition». Lancée à Manaure, une zone rurale du nord de la Colombie, la campagne porte sur une nouvelle boisson à la saveur de mangue destinée aux enfants, appelée Kufu.</p><p>Postobón a loué les vitamines et les minéraux ajoutés à la boisson, mentionnant qu’ils favorisent le développement cognitif, renforce le système immunitaire et aide à avoir des os en bonne santé, se basant sur un compte rendu qui a été publié dans le journal <em>La República</em>. Journal acquis l’an dernier par… l’Organisation Ardila Lülle (propriétaire de Postobon)!</p><p>Postobón a déclaré qu’ils dépenseraient 120’000 dollars pour évaluer u<strong>ne initiative, qui fournirait chaque jour du Kufu gratuit à des milliers d’enfants pauvres de la région.</strong></p><p>L’article de <em>La República </em>ne mentionne cependant pas un ingrédient clé: le sucre. Selon l’étiquette de la boisson, chaque jus contient 13 grammes de sucre, soit plus de la moitié du niveau quotidien recommandé pour les enfants.</p><h3 style="text-align: center;">FIN</h3><p><hr></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><p><a href="https://bonpourlatete.com/chroniques/sans-sucre-merci">«Sans sucre, merci</a>», par Anna Lietti</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/une-strategie-de-la-dependance-par-Nestl%C3%A9">«Une stratégie de la dépendance, par Nestlé»</a><em><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/une-strategie-de-la-dependance-par-Nestl%C3%A9">,</a></em> par Diana-Alice Ramsauer<br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/dona-magdalena-la-nounou-de-gabriel-garcia-marquez">«Nounou Magdalena: 100 ans de sollicitude</a>» (#Colombie), par Doménica Canchano Warthon<br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'censure-et-autres-restriction-de-liberte-d-expression', 'headline' => false, 'homepage' => '', 'like' => (int) 897, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 695, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1815, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [[maximum depth reached]], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 692, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / L'autre poudre blanche 1/3', 'title' => 'Colombie: l'autre poudre blanche', 'subtitle' => 'L’histoire se déroule à Bogota, Colombie, à la fin de l’année 2016. 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Après des décennies de conflit et une campagne militaire agressive soutenue par les États-Unis, le chômage était proche des niveaux historiques les plus bas, les taux de pauvreté diminuaient et des millions de personnes espéraient une paix durable avec les FARC. </p><p>C’est dans ce contexte, qu’à l’instar du Mexique en 2014, <strong>le ministre de la Santé colombien Alejandro Gaviria Uribe propose d’instaurer une taxe de 20% sur les boissons gazeuses et les boissons sucrées</strong>. Proposition qui est devenue partie intégrante d’une réforme fiscale globale soutenue par le président Juan Manuel Santos et le ministre des Finances Mauricio Cárdenas.</p><p>«Pour la première fois de notre vie, nous avons pensé que nous pouvions être un pays normal et être en mesure de faire face à d’autres problèmes que la violence», a déclaré Diana Guarnizo au New York Times, avocate travaillant à Dejusticia, un groupe de défense des droits qui a aidé à promouvoir la taxe sur les boissons gazeuses. <br></p><blockquote><p>«Nous étions une organisation qui se consacrait aux questions de paix, de violence, de réforme agraire, d’injustice, et qui avait soudainement le luxe de parler de ce que les mères mettaient dans la boîte à lunch de leurs enfants».</p></blockquote><p>La mesure visait à injecter 340 millions de dollars par an dans le système de santé colombien, mais le ministre Alejandro Gaviria avait un objectif encore plus ambitieux: <strong>réduire la consommation de soda dans un pays où le taux d’obésité avait triplé depuis 1980 et qui se situe aujourd’hui aux alentours de 19% chez les adultes.</strong> Le ministère de la Santé estime que 4000 personnes âgées de 30 à 70 ans meurent chaque année de maladies liées à l’obésité, telles que les maladies cardiaques et le diabète.</p><p>Cette question a donc retenu toute l’attention de Esepranza Cerón, dont l’organisation de dix employés Educar Consumidores avait déjà travaillé sur le changement climatique, les restrictions liées au tabac et le manque d’eau potable dans les communautés à faible revenu. Encouragée par l’annonce faite par le ministre de la Santé d’une taxe sur les boissons gazeuses, elle a aidé à former l’Alliance for Food Health, une coalition de plusieurs organisations de la société civile.</p><p>Le groupe de Mme Cerón a collecté des fonds, enrôlé des alliés pour la cause et produit une publicité télévisée provocante qui avertissait les consommateurs que la consommation de boissons sucrées pouvait entraîner l’obésité et d’autres maladies telles que le diabète.</p><p>Mais la réaction a été épouvantable, sale, malsaine et digne d’un mauvais film d’espionnage… <br></p><h3>Menaces et poursuites judiciaires<br></h3><p>Postobón, la plus importante compagnie de boissons gazeuse du pays, qualifiait l’annonce du film de «trompeuse», et à intenté une poursuite auprès de l’agence gouvernementale des consommateurs (Superindustria) qui a ordonné que la publicité soit retirée des ondes. Mais l’agence est ensuite allée plus loin: <strong>elle a interdit à Mme Cerón et à ses collègues de parler publiquement des risques pour la santé liés à la consommation de sucre.</strong> Sinon le groupe se verrait puni d’une amende de 250’000 dollars.</p><p>Pour son action, Educar Consumidores avait reçu l’appui de Bloomberg Philanthropies, une fondation créée par l’ancien maire de New York Michael Bloomberg, qui a notamment fourni un financement clé, dont 260’000 $ pour un film de prévention, et devait aussi assurer la sécurité des bureaux d’Educar Consumidores.</p><p>Les sondages d’opinion ont montré que 70% des citoyens étaient favorables à la taxe</p><p>C’est au mois d’août 2016 que le débat s’est intensifié lorsque les chaînes de télévision de tout le pays ont diffusé le film préventif d’intérêt public produit par Educar Consumidores. Le message publicitaire de 30 secondes montrait des données de l’OMS, et l’annonce informe que quatre boissons sucrées par jour pourraient représenter jusqu’à 47 cuillères à café de sucre. Il montre ensuite un couple en surpoids, un pied atteint de la gangrène et un homme qui semble souffrir d’un arrêt cardiaque, suivi d’une voix off avertissant:<strong><em> «Mieux vaut boire de l’eau, du lait ou du thé sans sucre. Prends soin de ta vie. 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La Harvard School of Public Health a passé en revue les nombreuses études qui appuient cette affirmation, y compris un point que les nutritionnistes font valoir à maintes reprises: <strong>les boissons sucrées manquent de valeur nutritive et ajoutent des calories sans que les consommateurs ne se sentent rassasiés.</strong></p><p>Toutefois, le chef de Superindustria (agence gouvernementale des consommateurs), nommé par le président, a statué en faveur des plaignants de l’industrie. Deux semaines plus tard, dans une décision que les experts colombiens qualifiaient d’inhabituellement rapide, l’agence ordonnait que le message publicitaire soit retiré des ondes…</p><p></p><hr><p></p><h4>Le 2<sup>e</sup> épisode: <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/postobon-ou-la-defense-hypocrite-plus-c-est-gros-plus-ca-passe">«Postobón ou la défense hypocrite (plus c'est gros, plus ça passe...)»</a><br></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'l-autre-poudre-blanche', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 1001, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 698, 'homepage_order' => (int) 701, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1815, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 217, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'A VIF /Yello, Jazz Lab, MJF, 12 juillet 2017', 'title' => 'Dandys Dadaïstes <p>suivi de: «Tu connais Warhaus?»<p>suivi de: «Vidéo: entendu au Montreux Jazz»', 'subtitle' => 'Quarante ans. 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Exprimant l’émotion et la joie ressentie lors de la confirmation de <em>booking</em> du duo dandy dada, venu entre autre célébrer son dernier album <em>Toy</em>.<br></p><p>Venu en nombre, le public du Lab est aussi curieux qu’impatient, fier et heureux de ce privilège de pouvoir dire: «J’y étais».</p><p>L’énergie positive de l’attente est aussi profonde que les basses et percussions qui bientôt feront vibrer nos tripes lors du show de plus d’une heure et demie.</p><p>Confortable derrière ses machines, Boris Blank démarre le concert, et les éblouissantes projections vidéos <em>arty</em> métronomiquement calées définissent à merveille l’expression française: «voir» un concert. </p><p>Maître Dada, dandy milliardaire épicurien, voix profonde, Dieter Meier arrive sur scène, dévoilant la composition du groupe. Guitare, percussions, batterie, sections de cuivres et choristes achèvent les derniers préjugés des éventuels «éléctrosceptiques». 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Les autres, venus notamment pour <em>Alice Roosevelt</em>, s’interrogent encore. Prêts à découvrir ce nouveau projet, mais pas à prendre une claque magistrale. </p><p>Un coup au cœur lors d’un concert, c’est rare. Trop beau pour être raconté. Comment vous assurer que les muses de la poésie et de la créativité sont venues en personne saluer le ténébreux belge blond, Marteen Devoldere, alias Warhaus?</p><p>Trop frustrant surtout pour les absents d’apprendre que les compositions de ce très bel et premier effort solo <em>We Fucked a Flame into Being</em> (titre puisé dans <em>L’Amant de Lady Chatterley</em>) écrites et enregistrées sur une péniche, prennent toute leur puissance en live. </p><p>Sadique évidemment de décrire cette incroyable présence scénique, ces chœurs (par l’hypnotique Sylvie Kresuch), ces guitares à la dissonance digne d’un Marc Ribot, cette batterie semi-acoustique, ce melodica, cette trompette loopée que l’artiste feint de «ne pas savoir jouer».</p><p>Non, je ne vous parlerai pas de son incroyable basse Fender à deux jacks, de ses cordes hybrides qui lui donnent une merveilleuse signature instrumentale et stylistique.</p><h3>Les pairs pères ne sont jamais loin<br></h3><p>Inénarrable cette énergie qui déboule sur ce <em>Beaches</em> instrumental à la Tom Waits aux <em>loops d</em>e trompette, à ces basses et guitare étrangement <em>groovy</em>. Pas de mots, non plus, pour le final en grâce sur un «very quiet» <em>Bruxelles</em>, au son de cette splendide Danelectro jouée, s’il vous plait, au tournevis et à la Whammy. </p><p>Certes, les pairs pères ne sont jamais loin. Leonard Cohen ou Gainsbourg pour la scansion et les atmosphères mélancoliques (<em>I’m Not Him)</em>, Lou Reed dans le timbre de voix (<em>Memory</em>) ou encore Nick Cave pour la gestuelle et les attitudes scéniques de <em>Marteen</em> face au public (lorsqu’il n’est pas enlacé de sa quatre cordes). Je tairai le fait que Marteen Devoldere fait du Warhaus avec son propre son, ses propres textes, cohérents et authentiques, et que chaque chanson célèbre l’imperfection des rencontres, rend hommage à la décadence et à l'intensité que la vie peut offrir. </p><p>Non, ce que je vous dirai, c’est de courir acheter l’album, guetter l’évolution du projet et de vous ruez sur le prochain concert du gentleman flamand. Au Jazz Lab l’année prochaine? </p><p></p><hr><p></p><p><strong>Bonus</strong><br></p><h4>Pour plonger dans la création de l’album, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=bCGZ5X01Gpw">le documentaire I’m not him, de Wouter Bouvijn</a><strong><br></strong></h4><p></p><hr><p></p><p><strong>Set List </strong></p><h4>Control<br>The Good Lie<br>Beaches<br>Against The Rich<br>Well Well<br>Memor<br>Machinery<br>Here I Stand<br>I’m Not Here<br>Mad World<br>Bruxelles</h4><p></p><hr><p></p><h2>Entendu au Montreux Jazz, le micro-Montreux de Diana-Alice Ramsauer<br></h2><p><iframe src="https://www.youtube.com/embed/g0ASE_aSHsM" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe><br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'dandys-dadaistes-1', 'headline' => false, 'homepage' => '', 'like' => (int) 1048, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 140, 'homepage_order' => (int) 140, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 1815, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 401, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Capture d’écran 2017-07-08 à 01.00.44.png', 'type' => 'image', 'subtype' => 'png', 'size' => (int) 420487, 'md5' => '3c4395f1098c5cc963b5869935ef818e', 'width' => (int) 2252, 'height' => (int) 1264, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'L’imprévisible génial saboteur de son propre talent: Pete Doherty.', 'author' => null, 'copyright' => '© Johanna Castellanos / Bon pour la tête', 'path' => '1499468658_capturedecran20170708a01.00.44.png', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Vincent Dubuis' $description = 'Soirée cauchemardesque, en tout cas pressentie comme telle, pour les programmateurs de l’officiel, puisque ce soir, l’insupportable diva au melon encéphalique gigantesque, Lauryn Hill, et l’imprévisible génial saboteur de son propre talent, Pete Doherty sont à l’affiche du Jazz Lab. 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