Culture / Daniel de Roulet interroge le passé
Septembre 1977. La question jurassienne semble en voie de règlement. Le conseiller fédéral Kurt Furgler arrive à ses fins, un nouveau canton catholique verra le jour. © DR
«L’Oiselier», le bref roman de l’auteur genevois et jurassien, ne manque pas d’audace. Il se nourrit de faits historiques, de personnages réels, et dans une démarche littéraire, donc imaginaire, tente d’éclairer les énigmes qui leur sont liées. Son propos est néanmoins clair: montrer comment l’autorité sait enfouir les zones d’ombre.
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L’aubergiste qui accueillait souvent les plus remuants des Béliers est lui aussi trouvé suicidé. En savait-il trop? A-t-on voulu le faire taire?</span></p> <p><span>Dans un récit alerte, de Roulet navigue entre toutes ces énigmes, liées ou pas, sans apporter de réponses. Il convoque, pour mener l’enquête romanesque, le célèbre journaliste-écrivain Niklaus Meienberg dont il est un grand admirateur. Celui-ci vivait à l’époque une idylle avec Flavia, la fille de Kurt Furgler. Les dialogues imaginaires entre ces deux sont piquants. Révélateurs aussi. Le conseiller fédéral, alors star du gouvernement, ne voulait à aucun prix que ces faits divers troublants n’apparaissent. Ils auraient alarmé l’opinion publique à la veille du vote populaire consacrant la naissance du nouveau canton. Le chef du Département de justice et police avait les bras longs. La <em>Berner Zeitung</em> admet aujourd’hui qu’il était intervenu auprès du rédacteur en chef pour étouffer l’affaire*.</span></p> <h3><span>Au-delà des péripéties politiciennes</span></h3> <p><span>Tout cela est bien loin, largement oublié. On n’en est plus aux fiévreuses polémiques de l’époque entre Jurassiens émancipés et pro-Bernois antiséparatistes. Même si le feuilleton connaît un rebond avec le prochain vote sur l’appartenance cantonale de Moutier.</span></p> <p><span>Le roman va au-delà des péripéties politiciennes. Il inscrit un épisode trouble dans l’histoire. Il illustre un comportement collectif. 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Ou leur politique dite verte conduira-t-elle à la décroissance? La concentration des efforts sur la course aux armements et l’aide à l’Ukraine, telle qu’elle est brandie aujourd’hui, peut aider certains secteurs industriels mais coûtera extrêmement cher. On articule à Bruxelles le chiffre de 100 milliards à cette fin d’ici 2029. Ce sera forcément au détriment d’autres attentes, dans les infrastructures, l’éducation, la recherche, la cohésion sociale. Sans compter que la transition écologique, nous assure-t-on, nécessitera en plus une pluie de milliards. Quelles priorités fixera le nouveau Parlement? Selon les choix, les retombées sur l’économie suisse seront différentes. Le surarmement de l’Europe ne nous rapporte quasiment rien, sa santé économique et sociale nous est bien plus bien profitable.</span></p> <p><span>Deuxième point. Le fonctionnement même de l’Union. Deux tendances s’affrontent. Les convaincus du projet savent qu’ils ne peuvent pas en faire un Etat fédéral, mais ils souhaitent renforcer les compétences du Conseil européen (réunion des chefs d’Etat), notamment en supprimant le droit de veto des nations, de la Commission, avec des tâches nouvelles, et celles, souhaitables, du Parlement. Ce surcroît d’autorité se justifierait à bien des égards pour unir les forces, renforcer l’élan collectif. Mais bien peu de dirigeants nationaux le préconisent. Parce qu’il va à l’encontre d’une tendance lourde, le regain du nationalisme. Plus de pouvoirs aux Etats, limiter ceux de l’Union. En finir avec les figures mégalomanes du style Van der Leyen à la tête. En réalité, déglinguer la machine de l’intérieur. On entend ces accents sur un large spectre. A droite, à droite de la droite et à gauche aussi, qui rêve de l’Europe sociale, parfois même de la fin du capitalisme. Le succès est promis par les sondages au parti de Marine Le Pen en France, à l’AfD en Allemagne, aux patriotes version Meloni en Italie, et à des formations plus ou moins du même tabac ailleurs. Ces partis n’obtiendront pas la majorité qui permettrait de tout chambouler mais ils pèsent sur les autres familles politiques. Un partenaire comme la Suisse pourrait se réjouir de traiter avec une autorité «bruxelloise» affaiblie plutôt que renforcée. Pas sûr. Les nationalistes qui tous jouent néanmoins le jeu communautaire – ils ne veulent sortir ni de l’Union ni de l’euro – ne seront guère partageux avec les pays-tiers qu’ils désignent parfois comme des profiteurs et des opportunistes. Il s’agira pour tous, passagers ou pas du grand bateau de l’Union, d’analyser en finesse son cap à venir. Pas facile puisqu’il dépendra d’un collectif de 27 capitaines!</span></p> <p><span>Troisième point. Le périmètre de l’Union. Vers quels élargissements va-t-elle? En décembre dernier, le Conseil européen et la Commission affichaient leur volonté d’aller vers l’admission à terme, sous conditions, de plusieurs pays ayant déjà le statut de candidats. Cinq dans les Balkans, trois à l’est du continent. Plus la Turquie en attente, plus ou moins convaincue, depuis vingt ans. Bel élan idéaliste ou délire géopolitique? Un bateau à 36 membres? Rien ne serait plus comme aujourd’hui. Bonne chance pour convaincre les citoyens et contribuables! Quant aux Suisses, liés par tant d’accords, notamment sur la liberté de circulation des personnes, si le projet aboutit, ils en auront des sueurs froides. Et pas un mot à dire puisque nous l’avons voulu ainsi.</span></p> <p><span>Profusion d’obstacles sur la route cependant. Le processus devrait commencer par l’est, avec l’Ukraine et la Moldavie. Bien que leurs frontières soient pour le moins mal définies et leurs sociétés pourries par la corruption, très loin encore des exigences posées. Puis les Balkans, avec la Serbie, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord, et le Monténégro. Le Kosovo restant encore exclu de la course. Pays à problèmes, qui sont d’ailleurs loin d’être unaniment convaincus de s’y lancer.</span></p> <p><span>L’ex-députée européenne et familière de l’appareil Sylvie Goulard s’étrangle de colère dans son livre récent,<em> L’Europe enfla si bien qu’elle creva</em> (Editions Taillandier). Elle estime qu’il en résulterait un gros machin mou et incohérent, une simple organisation internationale de plus. Thèse intéressante: elle pense que ce sont les Etats-Unis qui poussent dans ce sens, afin d’élargir le camp occidental sans trop s’engager eux-mêmes, aux frais des Européens. Pour elle, il s’agit plutôt pour l’Union de resserrer les rangs, et non pas d'élargir mais d’approfondir l’action communautaire. Et imaginer, tout autour, des cercles variables de coopération. 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On nous "pousse" à prendre position dans des conflits qui ne sont pas les nôtres, à stigmatiser tel ou tel peuple, etc. Je refuse cet engrenage et ça commence évidemment par ne plus lire les articles qui traitent de ces sujets.» </span></p> <p><span>Une lectrice fort mécontente hésite à rester abonnée. Ulcérée par une tribune qui critiquait vertement, si on ose dire, le jugement du Conseil de l’Europe sur la politique climatique suisse. «Plus je relis cet article plus je le trouve tout à fait inacceptable et plus j’estime qu’il n’a pas sa place dans votre journal…» Pardon Madame, mais des censeurs, il y en a assez sans nous. Et puis la diversité des opinions, c’est bon pour la circulation sanguine.</span></p> <p><span>Les animateurs de <em>Bon Pour La Tête</em> ne partagent pas forcément les points de vue qui s’y expriment. Nous tenons à ce que ce lieu soit celui de l’échange. Des regards au-delà des chemins battus. Des infos peu connues. Avec sérieux, parfois aussi le sourire en coin. Il en résulte, c’est vrai, pas mal de désordre, beaucoup de manques, mais peut-être, espérons, un espace stimulant. Un brin de provocation, vous ne trouvez pas que cela fait du bien?</span></p> <p><span>Exemple d’actualité. Tout un pan de l’opinion s’irrite de voir des universités occupées sous la bannière «Free Palestine». Ces tenants de l’ordre appellent étudiants et professeurs à rentrer dans l’ordre et certains suspectent ceux-ci d’antisémitisme parce qu’ils réclame la paix à Gaza et veulent punir Israël. Que leur dire ici? Les inviter peut-être à lire le grand historien israélien Shlomo Sand, certes honni par les ultras sionistes, qui a cependant une hauteur de vue passionnante. Il s’exprimait longuement l’autre soir sur le média libre QG. Apportant son soutien aux manifestants des campus et disant sa stupeur devant la diabolisation dont ils font l’objet. Il trouve aberrantes ces centaines de plaintes officielles pour «apologie du terrorisme». Et cela dit, il compare le Hamas aux Talibans afghans qui eux aussi conjuguent l’aspiration nationale et le fanatisme religieux. </span></p> <p><span>Quelle réflexion critique, à l’inverse, pourrait-on proposer aux militants pro-Palestine? L’indignation face aux crimes, la condamnation d’une politique israélienne inique, c’est fort bien, nécessaire, mais pas suffisant. Comment ne pas voir aussi la faiblesse et l’incohérence des discours palestiniens et arabes face à l’avenir? Perpétuellement divisés. Martelés par des dirigeants obsédés par leur pouvoir, souvent corrompus. Shlomo Sand, encore lui, anticolonialiste aujourd’hui comme hier, se dit attristé de voir les régimes qui, en Afrique, ont succédé à leur libération. Il n’est guère optimiste quant à la forme que pourrait prendre, un jour lointain, une hypothétique entité palestinienne. Sa recommandation? Valoriser les quelques voix fortes et raisonnables de ce peuple. Il y en a. Pas toutes en prison. Sur place et à l’étranger. Et surtout celles des femmes!</span></p> <p><span>Bref, préférer le grand angle à l’optique standard. Sans fixettes, sans craindre les contradictions. C’est ce que nous tentons ici, modestement, maladroitement souvent, mais sans manipuler personne. Alors restez avec nous, rejoignez-nous, faites connaître ce site!</span></p> <hr /> <h4><span>Nous sommes à l'écoute de vos commentaires, remarques, agacements ou enthousiasmes: écrivez-nous à <strong><a href="mailto:[email protected]">[email protected]</a></strong></span></h4> <h4><span>Pour nous soutenir et faire un don, <a href="https://bonpourlatete.com/faire-un-don" target="_blank" rel="noopener">suivez le guide</a>!</span></h4> <p> </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'le-tumulte-dans-nos-tetes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 62, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4906, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Frénésies guerrières', 'subtitle' => 'Les bombes continuent de tuer, ici et là. 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Peu audible d’ailleurs chez lui et chez ses partenaires, guère enthousiastes de cette prétention au leadership. En termes exaltés et alarmistes, le président français en appelle au renforcement massif de la défense européenne. Non sans raisons. Mais pour quoi faire? Affronter la menace de la Russie? Voyons son armée. Elle s’escrime autour de quelques villages dans l’est de l’Ukraine, à quelques kilomètres de chez elle, elle peine à prendre la ville voisine de Karkhiv malgré d’horribles destructions. Elle n’est manifestement pas de taille à s’en prendre aux pays de l’OTAN, ni matériellement ni humainement. Les divers pays européens sont loin d’être démunis de moyens militaires. Même si leur base industrielle a des lacunes. On le sait aussi au Kremlin, où, quoi qu’on en dise, on est réaliste, on n’a pas la folie des grandeurs. Point effectivement à soulever: il est vrai que les Européens feraient bien de se préoccuper davantage de la défense anti-drones et anti-missiles. Ces engins, peu coûteux à produire mais ruineux pour s’en défendre, jouent un rôle-clé dans les conflits d’aujourd’hui. Et les Russes ne sont pas seuls à en disposer. Dans la cybersécurité aussi, il y a aussi de sérieux efforts à faire. Comme en Suisse, où le Département de la Défense confie cette tâche à son entreprise boiteuse Ruag qui s’appuie elle-même sur l’entité issue de Crypto AG, célèbre pour le scandale de ses tricheries. La Confédération a misé en plus sur une société bernois brinquebalante, Xplain, et admet aujourd’hui le désastre. Même des informations confidentielles sur les Conseillers fédéraux ont été balancés dans le «darknet». </span></p> <p><span>Mais nos militaires et leur cheffe ne rêvent que d’acquérir toujours plus d’avions, de blindés et de canons… à acheter aux Etats-Unis bien sûr. Viola Amherd se frotte les mains: une curieuse proposition agite le Parlement. Il s’agit de faire sauter la limite aux dépenses fédérales et de consacrer dix milliards supplémentaire pour l’armée et cinq pour l’Ukraine d’ici à 2030. C’est un groupe inhabituel de femmes parlementaires alémaniques qui est à la besogne. Dont une centriste, Marianne Tinder («Je suis en mesure d'évaluer la gravité de la menace même sans jours de service militaire»), sa collègue de parti entrée au Parlement en décembre dernier («Quand j'entends que l'armée n'a même pas assez de gilets de protection, cela me fait réfléchir»), la socialiste Franziska Roth («Nous ne pouvons pas nous cacher constamment derrière des lignes rouges»). A compter aussi dans ce que le <em>Tagesanzeiger</em> appelle les «dealmakers»: une autre centriste, Andrea Gmür, la socialiste Sarah Wyss, la verte libérale Corina Gredig. 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La politique sort alors du champ rationnel, de l’analyse froide des réalités, elle entre dans l’escalade des émotions morales, détermine dans le mode binaire, gagner ou perdre la guerre. Or l’histoire récente donne tant d’exemples où les conflits ont fini par des pourparlers. Plus ceux-ci ont tardé, plus se sont inutilement prolongées les souffrances.</span></p> <p><span>Rester fidèles à nos principes? Bien sûr. Mais alors pourquoi ne pas s’activer plutôt au chapitre de la paix? Pourquoi ne pas tirer toutes les ficelles en vue de véritables négociations dans le conflit Ukraine-Russie? Dans son emportement Emmanuel Macron n’a même pas prononcé ces mots. Et en l’occurence helvétique, les chantres féminins du pactole aux armes n’en ont eu aucun dans ce sens. Et le grand raout prévu au Bürgenstock, direz-vous? L’intention est certes louable mais le cadrage est défini par un seul des camps en présence et par les Etats-Unis. Cela en fait un simulacre de négociations. Qui pourrait bien en rajouter une couche à la frénésie belliqueuse. Alors même que le moment approche où les belligérants, plus ou moins épuisés, devront bien se résoudre à cesser le feu et à engager des pourparlers. Plus ils attendront, plus la malheureuse Ukraine sera mal prise. Regrettant que l’accord à bout touchant du tout début de la guerre ait été sabordé.</span></p> <p><span>Quant à l’autre guerre qui nous bouleverse, au Moyen Orient, elle est promise à durer longtemps, très longtemps, sous une forme ou une autre. Totalement dépassée et discréditée, la Suisse ne songe même pas à proposer une négociation, ni sur l’immédiat, ni sur le fond. Peu dit: un autre pays tente discrètement cet effort, non sans expérience. La Norvège.</span></p> <p><span>Mais le Conseil fédéral paraît tenir à réaffirmer son alignement sur la ligne d’Israël. Après avoir concédé une aide réduite, la commission parlementaire des Affaires étrangères propose de supprimer à terme tout soutien à l’UNRWA. 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Quel parcours pour cet autodidacte fou de cinéma, travailleur acharné, si bellement doté d’empathie créatrice! ', 'content' => '<p><span>Quel parcours pour cet autodidacte fou de cinéma, travailleur acharné, si bellement doté d’empathie créatrice! Ces trente dernières années, son entreprise, sise à Lausanne, CAB-Productions, a permis à de nombreux cinéastes, locaux et internationaux, de s’exprimer librement. Tournant en Suisse, avec des comédiens, des techniciens d’ici et d’ailleurs. De Francis Reusser à Dominique de Rivaz, d’Alain Tanner à Jean-François Amiguet, de Marcel Schüpbach à Pierre-Yves Borgeaud, de Greg Zlingski à Olivier Assayas, de Benoît Mariage à Claude Chabrol, et tant d’autres. Dernier en date, Roman Polanski. Avec le tournage à Gstaad de <em>The Palace</em>, en coproduction avec l’Italie et la Pologne. </span></p> <p><span>Lié d’amitié avec cette grande figure du cinéma européen, Porchet a tout fait, trois ans durant, pour que ce film se fasse. Contre vents et tempêtes. Face aux campagnes des ultra-féministes qui rabâchent et déforment une histoire vieille de quarante ans, aux Etats-Unis, impliquant une jeune fille qui aujourd’hui est dans les meilleurs termes avec le prétendu coupable. L’offensive «wokiste» a mis Polanski au ban. En Suisse comme en France, aucun soutien public n’a été apporté au film. Une fois terminé, au début de cette année, il a pu être présenté à Venise mais n’a été diffusé que dans quelques rares salles, les distributeurs et les exploitants craignant des manifestations féministes. Il est même totalement proscrit en France. </span></p> <p><span>Pour Jean-Louis Porchet les difficultés du début ont tourné à la descente aux enfers. Faute de rentabiliser les droits d’exploitation, sous le poids des dettes contractées pour boucler le financement du tournage, son entreprise est menacée de faillite. 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Septembre 1977. La question jurassienne semble en voie de règlement. Le conseiller fédéral Kurt Furgler arrive à ses fins, un nouveau canton catholique verra le jour. Mais cela grogne encore dans les rangs séparatistes car la partie sud, protestante, pourra rester à l’écart. La jeune garde du mouvement, fort turbulente, les Béliers, est divisée: continuer le tapage symbolique ou imiter les Basques ou les Corses, tant admirés, qui manient les armes?
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Dans un récit alerte, de Roulet navigue entre toutes ces énigmes, liées ou pas, sans apporter de réponses. Il convoque, pour mener l’enquête romanesque, le célèbre journaliste-écrivain Niklaus Meienberg dont il est un grand admirateur. Celui-ci vivait à l’époque une idylle avec Flavia, la fille de Kurt Furgler. Les dialogues imaginaires entre ces deux sont piquants. Révélateurs aussi. Le conseiller fédéral, alors star du gouvernement, ne voulait à aucun prix que ces faits divers troublants n’apparaissent. Ils auraient alarmé l’opinion publique à la veille du vote populaire consacrant la naissance du nouveau canton. Le chef du Département de justice et police avait les bras longs. La Berner Zeitung admet aujourd’hui qu’il était intervenu auprès du rédacteur en chef pour étouffer l’affaire*.
Au-delà des péripéties politiciennes
Tout cela est bien loin, largement oublié. On n’en est plus aux fiévreuses polémiques de l’époque entre Jurassiens émancipés et pro-Bernois antiséparatistes. Même si le feuilleton connaît un rebond avec le prochain vote sur l’appartenance cantonale de Moutier.
Le roman va au-delà des péripéties politiciennes. Il inscrit un épisode trouble dans l’histoire. Il illustre un comportement collectif. Le livre devait déboucher aussi sur un film, du cinéaste Werner Schweizer, mais les bureaucrates cinématographiques de la Confédération lui ont refusé tout financement.
Cette interrogation sur nos silences, de Roulet la résume ainsi dès les premières pages: «Entre Alpes et Jura on est aussi violents que dans une banlieue parisienne, la différence est qu’en Suisse l’ordre social se maintient moins par une violence nue que par le secret. Secret des affaires ou secret d’Etat. Voici pourquoi la littérature helvétique a tant de mal à se confronter à la politique. Ses maîtres et ses sponsors lui soufflent: Circulez il n’y a rien à voir, contentez-vous de nous parler de vos états d’âme quotidiens.»
*Pour en savoir plus, voir l’émission de la RTS «Zone d’ombre»
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La <em>Berner Zeitung</em> admet aujourd’hui qu’il était intervenu auprès du rédacteur en chef pour étouffer l’affaire*.</span></p> <h3><span>Au-delà des péripéties politiciennes</span></h3> <p><span>Tout cela est bien loin, largement oublié. On n’en est plus aux fiévreuses polémiques de l’époque entre Jurassiens émancipés et pro-Bernois antiséparatistes. Même si le feuilleton connaît un rebond avec le prochain vote sur l’appartenance cantonale de Moutier.</span></p> <p><span>Le roman va au-delà des péripéties politiciennes. Il inscrit un épisode trouble dans l’histoire. Il illustre un comportement collectif. Le livre devait déboucher aussi sur un film, du cinéaste Werner Schweizer, mais les bureaucrates cinématographiques de la Confédération lui ont refusé tout financement. </span></p> <p><span>Cette interrogation sur nos silences, de Roulet la résume ainsi dès les premières pages: «Entre Alpes et Jura on est aussi violents que dans une banlieue parisienne, la différence est qu’en Suisse l’ordre social se maintient moins par une violence nue que par le secret. Secret des affaires ou secret d’Etat. Voici pourquoi la littérature helvétique a tant de mal à se confronter à la politique. 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Le succès est promis par les sondages au parti de Marine Le Pen en France, à l’AfD en Allemagne, aux patriotes version Meloni en Italie, et à des formations plus ou moins du même tabac ailleurs. Ces partis n’obtiendront pas la majorité qui permettrait de tout chambouler mais ils pèsent sur les autres familles politiques. Un partenaire comme la Suisse pourrait se réjouir de traiter avec une autorité «bruxelloise» affaiblie plutôt que renforcée. Pas sûr. Les nationalistes qui tous jouent néanmoins le jeu communautaire – ils ne veulent sortir ni de l’Union ni de l’euro – ne seront guère partageux avec les pays-tiers qu’ils désignent parfois comme des profiteurs et des opportunistes. Il s’agira pour tous, passagers ou pas du grand bateau de l’Union, d’analyser en finesse son cap à venir. Pas facile puisqu’il dépendra d’un collectif de 27 capitaines!</span></p> <p><span>Troisième point. Le périmètre de l’Union. Vers quels élargissements va-t-elle? En décembre dernier, le Conseil européen et la Commission affichaient leur volonté d’aller vers l’admission à terme, sous conditions, de plusieurs pays ayant déjà le statut de candidats. Cinq dans les Balkans, trois à l’est du continent. Plus la Turquie en attente, plus ou moins convaincue, depuis vingt ans. Bel élan idéaliste ou délire géopolitique? Un bateau à 36 membres? Rien ne serait plus comme aujourd’hui. Bonne chance pour convaincre les citoyens et contribuables! Quant aux Suisses, liés par tant d’accords, notamment sur la liberté de circulation des personnes, si le projet aboutit, ils en auront des sueurs froides. Et pas un mot à dire puisque nous l’avons voulu ainsi.</span></p> <p><span>Profusion d’obstacles sur la route cependant. Le processus devrait commencer par l’est, avec l’Ukraine et la Moldavie. Bien que leurs frontières soient pour le moins mal définies et leurs sociétés pourries par la corruption, très loin encore des exigences posées. Puis les Balkans, avec la Serbie, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord, et le Monténégro. Le Kosovo restant encore exclu de la course. Pays à problèmes, qui sont d’ailleurs loin d’être unaniment convaincus de s’y lancer.</span></p> <p><span>L’ex-députée européenne et familière de l’appareil Sylvie Goulard s’étrangle de colère dans son livre récent,<em> L’Europe enfla si bien qu’elle creva</em> (Editions Taillandier). Elle estime qu’il en résulterait un gros machin mou et incohérent, une simple organisation internationale de plus. Thèse intéressante: elle pense que ce sont les Etats-Unis qui poussent dans ce sens, afin d’élargir le camp occidental sans trop s’engager eux-mêmes, aux frais des Européens. Pour elle, il s’agit plutôt pour l’Union de resserrer les rangs, et non pas d'élargir mais d’approfondir l’action communautaire. Et imaginer, tout autour, des cercles variables de coopération. 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Alors restez avec nous, rejoignez-nous, faites connaître ce site!</span></p> <hr /> <h4><span>Nous sommes à l'écoute de vos commentaires, remarques, agacements ou enthousiasmes: écrivez-nous à <strong><a href="mailto:[email protected]">[email protected]</a></strong></span></h4> <h4><span>Pour nous soutenir et faire un don, <a href="https://bonpourlatete.com/faire-un-don" target="_blank" rel="noopener">suivez le guide</a>!</span></h4> <p> </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'le-tumulte-dans-nos-tetes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 62, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4906, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Frénésies guerrières', 'subtitle' => 'Les bombes continuent de tuer, ici et là. 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Peu audible d’ailleurs chez lui et chez ses partenaires, guère enthousiastes de cette prétention au leadership. En termes exaltés et alarmistes, le président français en appelle au renforcement massif de la défense européenne. Non sans raisons. Mais pour quoi faire? Affronter la menace de la Russie? Voyons son armée. Elle s’escrime autour de quelques villages dans l’est de l’Ukraine, à quelques kilomètres de chez elle, elle peine à prendre la ville voisine de Karkhiv malgré d’horribles destructions. Elle n’est manifestement pas de taille à s’en prendre aux pays de l’OTAN, ni matériellement ni humainement. Les divers pays européens sont loin d’être démunis de moyens militaires. Même si leur base industrielle a des lacunes. On le sait aussi au Kremlin, où, quoi qu’on en dise, on est réaliste, on n’a pas la folie des grandeurs. Point effectivement à soulever: il est vrai que les Européens feraient bien de se préoccuper davantage de la défense anti-drones et anti-missiles. Ces engins, peu coûteux à produire mais ruineux pour s’en défendre, jouent un rôle-clé dans les conflits d’aujourd’hui. Et les Russes ne sont pas seuls à en disposer. Dans la cybersécurité aussi, il y a aussi de sérieux efforts à faire. Comme en Suisse, où le Département de la Défense confie cette tâche à son entreprise boiteuse Ruag qui s’appuie elle-même sur l’entité issue de Crypto AG, célèbre pour le scandale de ses tricheries. La Confédération a misé en plus sur une société bernois brinquebalante, Xplain, et admet aujourd’hui le désastre. Même des informations confidentielles sur les Conseillers fédéraux ont été balancés dans le «darknet». </span></p> <p><span>Mais nos militaires et leur cheffe ne rêvent que d’acquérir toujours plus d’avions, de blindés et de canons… à acheter aux Etats-Unis bien sûr. Viola Amherd se frotte les mains: une curieuse proposition agite le Parlement. Il s’agit de faire sauter la limite aux dépenses fédérales et de consacrer dix milliards supplémentaire pour l’armée et cinq pour l’Ukraine d’ici à 2030. C’est un groupe inhabituel de femmes parlementaires alémaniques qui est à la besogne. Dont une centriste, Marianne Tinder («Je suis en mesure d'évaluer la gravité de la menace même sans jours de service militaire»), sa collègue de parti entrée au Parlement en décembre dernier («Quand j'entends que l'armée n'a même pas assez de gilets de protection, cela me fait réfléchir»), la socialiste Franziska Roth («Nous ne pouvons pas nous cacher constamment derrière des lignes rouges»). A compter aussi dans ce que le <em>Tagesanzeiger</em> appelle les «dealmakers»: une autre centriste, Andrea Gmür, la socialiste Sarah Wyss, la verte libérale Corina Gredig. Etonnant, ce quarteron féminin, inter-partis, prônant l’urgence des armes.</span></p> <p><span>Bien que le président du PS Cedric Wermuth et la Fédération des sociétés militaires – curieux attelage! – applaudissent l’idée, celle-ci passe mal. Le patron du Centre Gerhard Pfister tousse, les radicaux, derrière Karin Keller-Suter, préoccupés par l’endettement, s’y opposent. Et il se trouvera sans doute des socialistes pour refuser cet emballement. Quant au petit peuple à qui on ne demandera pas son avis, il sait que de telles dépenses supplémentaires entraîneront inévitablement des coupes là où cela lui fait mal. </span></p> <p><span>Il vaut la peine de s’interroger sur les ressorts de cette outrance militariste. Que ce soit dans le mode déclamatoire d’un Macron ou dans les chuchotements du Palais fédéral. La politique sort alors du champ rationnel, de l’analyse froide des réalités, elle entre dans l’escalade des émotions morales, détermine dans le mode binaire, gagner ou perdre la guerre. Or l’histoire récente donne tant d’exemples où les conflits ont fini par des pourparlers. Plus ceux-ci ont tardé, plus se sont inutilement prolongées les souffrances.</span></p> <p><span>Rester fidèles à nos principes? Bien sûr. Mais alors pourquoi ne pas s’activer plutôt au chapitre de la paix? Pourquoi ne pas tirer toutes les ficelles en vue de véritables négociations dans le conflit Ukraine-Russie? Dans son emportement Emmanuel Macron n’a même pas prononcé ces mots. Et en l’occurence helvétique, les chantres féminins du pactole aux armes n’en ont eu aucun dans ce sens. Et le grand raout prévu au Bürgenstock, direz-vous? L’intention est certes louable mais le cadrage est défini par un seul des camps en présence et par les Etats-Unis. Cela en fait un simulacre de négociations. Qui pourrait bien en rajouter une couche à la frénésie belliqueuse. Alors même que le moment approche où les belligérants, plus ou moins épuisés, devront bien se résoudre à cesser le feu et à engager des pourparlers. Plus ils attendront, plus la malheureuse Ukraine sera mal prise. Regrettant que l’accord à bout touchant du tout début de la guerre ait été sabordé.</span></p> <p><span>Quant à l’autre guerre qui nous bouleverse, au Moyen Orient, elle est promise à durer longtemps, très longtemps, sous une forme ou une autre. Totalement dépassée et discréditée, la Suisse ne songe même pas à proposer une négociation, ni sur l’immédiat, ni sur le fond. Peu dit: un autre pays tente discrètement cet effort, non sans expérience. La Norvège.</span></p> <p><span>Mais le Conseil fédéral paraît tenir à réaffirmer son alignement sur la ligne d’Israël. Après avoir concédé une aide réduite, la commission parlementaire des Affaires étrangères propose de supprimer à terme tout soutien à l’UNRWA. 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Quel parcours pour cet autodidacte fou de cinéma, travailleur acharné, si bellement doté d’empathie créatrice! ', 'content' => '<p><span>Quel parcours pour cet autodidacte fou de cinéma, travailleur acharné, si bellement doté d’empathie créatrice! Ces trente dernières années, son entreprise, sise à Lausanne, CAB-Productions, a permis à de nombreux cinéastes, locaux et internationaux, de s’exprimer librement. Tournant en Suisse, avec des comédiens, des techniciens d’ici et d’ailleurs. De Francis Reusser à Dominique de Rivaz, d’Alain Tanner à Jean-François Amiguet, de Marcel Schüpbach à Pierre-Yves Borgeaud, de Greg Zlingski à Olivier Assayas, de Benoît Mariage à Claude Chabrol, et tant d’autres. Dernier en date, Roman Polanski. Avec le tournage à Gstaad de <em>The Palace</em>, en coproduction avec l’Italie et la Pologne. </span></p> <p><span>Lié d’amitié avec cette grande figure du cinéma européen, Porchet a tout fait, trois ans durant, pour que ce film se fasse. Contre vents et tempêtes. Face aux campagnes des ultra-féministes qui rabâchent et déforment une histoire vieille de quarante ans, aux Etats-Unis, impliquant une jeune fille qui aujourd’hui est dans les meilleurs termes avec le prétendu coupable. L’offensive «wokiste» a mis Polanski au ban. En Suisse comme en France, aucun soutien public n’a été apporté au film. Une fois terminé, au début de cette année, il a pu être présenté à Venise mais n’a été diffusé que dans quelques rares salles, les distributeurs et les exploitants craignant des manifestations féministes. Il est même totalement proscrit en France. </span></p> <p><span>Pour Jean-Louis Porchet les difficultés du début ont tourné à la descente aux enfers. Faute de rentabiliser les droits d’exploitation, sous le poids des dettes contractées pour boucler le financement du tournage, son entreprise est menacée de faillite. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@hermes 14.03.2021 | 19h38
«Daniel de Roulet s'est donc attelé à romancer l'histoire jurassienne dans la période la plus agitée qu'elle ait connue. Il cite donc un certain nombre d'événements qui se sont produits et qui, selon lui, sont restés des énigmes par la volonté d'un conseiller fédéral puissant, Kurt Furgler, qui ne voulait pas mettre en danger la création d'un canton du Jura. Sous-entendu, les événements auraient été le fait d'activistes séparatistes violents. Quand on veut réécrire l'histoire, l'objectivité serait de mentionner TOUS les événements. En effet, il n'y avait pas que des Jurassiens surchauffés, mais également des pro-bernois notoires. Lesquels s’étaient déjà rendus responsables de la mort d’un séparatiste, Maurice Wicht, en juin-juillet 1974 et avaient grièvement blessé deux des enfants d’un séparatiste, Alain Boillat, traversant Tramelan en voiture en septembre 1978.
Encore un point sur Furgler. Comme catholique, il est certain qu'il voyait d'un bon oeil l'émergence d'un nouveau canton majoritairement catholique. Mais l'argument est un peu court pour un homme aussi intelligent. Le problème jurassien, resté sans solution pendant des années de blocage par l'état de Berne, avait suffisamment écorné l'image de la Suisse à l'étranger pour que Furgler s'active à le résoudre. Ce qu'il a réussi à moitié, puisque le Jura est tronqué de sa partie sud et que le problème traîne à nouveau par des recours pro-bernois à Moutier.
»
@pa.nemitz 23.03.2021 | 17h24
«Je prends position sans masque et sans pseudo.
Le commentaire d'hermes du 14.3.21 mérite une rectification. Le canton du Jura revendique le sacrifice de Maurice Wicht qui est décédé d'un tir malheureux d'un habitant de Boncourt. Ce dernier effrayé par trois jeunes gens cagoulés est sorti de chez lui armé d'un pistolet. Après deux coups tirés en l'air deux d'entre eux détalèrent alors que le troisième poursuivit en sa direction. L'intéressé tira un troisième coup de semonce contre le sol. Le projectile ricocha et atteint le jeune homme. Il ne s’agissait pas d’un acte délibéré et qui plus est n'était pas l'œuvre d'un anti-séparatiste mais d'une personne étrangère à la Question jurassienne.
Plutôt qu'héros du canton il est surtout la victime d'un mouvement indépendantiste qui a incité la jeunesse à des actes violents et dont les responsables n'ont jamais eu à répondre.
Hermes devrait aussi parler du sacrifice tout aussi gratuit d'un jeune de 20 ans qui a été victime de la bombe qu'il devait poser en ville de Berne quelques années plus tard.
La gloire dont on veut les parer est tout simplement ridicule face à la peine des parents qui ont perdu leurs enfants. Quelle magnifique histoire que celle-là.
Quant au Jura tronqué, une vision impartiale de l'histoire de notre pays démontre contestation possible que la notion d'un Jura historique relève de la rhétorique du mouvement jurassien et non des réalités passées et présentes.
»