Chronique / Ariane, accroche-toi au pinceau, j’enlève l’échelle
Rédactrice en chef du Matin Dimanche, Ariane Dayer dirigera dès le 1er janvier 2018 la «rédaction Tamedia» Suisse romande, qui regroupera à Lausanne la Tribune de Genève,
24heures et le Matin Dimanche. © Johanna Castellanos / Bon pour la tête
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Comment le vivez-vous?</strong></p><p>Que le Seigneur notre Dieu nous prépare pour chaque événement, puis vient la vie ou la mort – ce n'est pas une grande affaire.</p><p><strong>Merci Amerigo. Puis-je poser des questions à Christophe C. maintenant?</strong></p><p>Faites.</p><p><strong>Cristoforo Colombo</strong><strong>, que vous êtes-vous dit le jour où vous êtes parti?</strong></p><p>Tu ne traverseras jamais l'océan si tu as peur de perdre de vue le rivage.</p><p><strong>Ce mercredi 10 mai 1503, un an après avoir quitté Cadix et l'Andalousie, vos quatre caravelles mouillent dans </strong><strong><strong><strong>les îles Caïmans</strong>.</strong></strong></p><p>Le métier de marin pousse ceux qui le professent à vouloir connaître les secrets de ce monde. On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va.</p><p><strong><strong><strong><strong>Vous vous trouvez en réalité non loin de l'actuelle Jamaïque. 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S</strong><strong><strong><strong><strong><strong>ans l'aide des Indiens, vous auriez succombé.</strong></strong></strong></strong></strong><br><strong><strong><strong><strong><strong></strong></strong></strong></strong></strong></p><p>Ceux qui aperçoivent la lumière avant les autres sont condamnés à la poursuivre en dépit des autres. <br></p><p><strong>Vous nous refaites une rechute?</strong><br></p><p>Rien de ce qui résulte du progrès humain ne s'obtient avec l'assentiment de tous.</p><p><strong>Puis-je passer à Jacques Cartier?</strong></p><p>Faites.</p><p><strong>Jacques Cartier, vous arrivez ce jeudi 10 mai 1534 dans les <em>Terres Neufves</em> après une traversée de seulement 20 jours depuis Saint-Malo. 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Un chandelier, un corps allongé. Un vrai souvenir? Langlois, pour qui l'affaire est devenue un sacerdoce, y croit dur comme fer. Les fouilles entamées samedi dernier dans le cellier de la maison, muré depuis lors (en 1923?), ont permis de retrouver deux os vraisemblablement humains, dont une tête de fémur. Et une pipe. Celle de Pierre Quémeneur?</strong><br></h4><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive img-center " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w600/1519689224_maison.jpg">La maison de la famille Seznec à Morlaix: 1923-2018. Le cellier aurait entretemps été muré.<br><br><br></h4></li></ul><p><strong></strong></p><p><hr></p><h3><strong>Alors, professeur Margot, cette découverte, réaliste ou bidon?</strong></h3><p>Réaliste, car on n’a jamais retrouvé de corps. Mais est-ce celui de la victime de l’époque, Pierre Quémeneur, ou celui d’un autre? </p><p><strong>L’ADN pourra-t-il encore parler 95 ans après les faits?</strong></p><p>Cela dépend de l’état de l’ADN mitochondrial, de ce qu’il en reste.</p><p><strong>Encore moins de chances donc que l'ADN théoriquement présent sur la pipe – de l’ADN de contact – soit utilisable.</strong></p><p>En effet, il devrait être très dégradé après être resté au contact de l’eau, de la terre et des éléments.</p><p><strong>Combien de temps avant de connaître les résultats?</strong></p><p>Les médecins légistes de la police scientifique devraient pouvoir le déterminer assez rapidement. Une semaine environ, à moins bien sûr que d’autres affaires surgissent. On a attendu 95 ans pour celle-ci, ce n’est plus urgent.</p><p><strong>Vont-ils enfin permettre de résoudre l’énigme Seznec?</strong></p><p>Pas de réponse de Normand – on est ici Bretagne – mais une réponse à la suisse: <em>JaNein</em>. Ça ne résoudra pas en tout cas ce qu’il s’est passé. S’il s’agit bien du corps de Quémeneur, nous saurons qu’il est mort dans des circonstances criminelles mais nous ne connaîtrons pas les circonstances du cas. En fait, l’absence ou la présence de corps ne change rien à l’affaire.</p><p><strong>Jamais des fouilles n’avaient été effectuées dans ce cellier?</strong></p><p>Je ne peux pas imaginer que cela n'a pas été fait en 1924. Ils ont fouillé des lacs, des forêts, ils ont creusé. Mais sait-on jamais?</p><blockquote><h3><em>Nous avons trouvé un mètre cube de documents sur l’affaire!</em><br></h3></blockquote><p><strong>La Cour de cassation de Paris vous a mandaté en 1994 pour une expertise préalable afin de savoir si cela valait la peine de rouvrir la procédure. Pourquoi vous?</strong></p><p>Je n’étais pas seul <em>(trois Français et un Allemand, ndlr)</em>. Mais outre le fait que j’étais francophone, ce qui était un avantage, nous avions passablement publié dans les domaines d’expertises à l'Institut.</p><p><strong>Qu’avez-vous découvert dans les archives du Tribunal?</strong></p><p>Presque un mètre cube de documents sur l’affaire! Des lettres de Marie-Jeanne Seznec, de Pierre Quémeneur, des documents pointant d’autres suspects, Pouliquen <em>(beau-frère de Qémeneur, ndlr)</em>, Bonny <em>(l’inspecteur controversé chargé de l’affaire)</em>. Mais tout ce que l’on a trouvé, c'était des documents à charge.</p><p><strong>A l'instar du carnet du lait de Quémeneur …</strong></p><p>Oui. L’un des éléments était ce carnet de notes. Pierre Quémeneur tenait un cahier de bord où il notait systématiquement tous ses rendez-vous, ses dépenses. Seulement, plusieurs pages manquaient dans le mois précédant<em> (avril 1923, ndlr) </em>sa disparition. En revanche, les notes sur son déplacement fin mai vers Paris étaient là. Les restaurants où il avait mangé, les frais de garage etc. Mais nous avons découvert que les noms des lieux avaient été effacés et remplacés. De plus, Seznec qui n’avait jamais tenu de carnet jusqu'alors, en a fait un pour ce voyage, mentionnant les mêmes lieux que ceux qui avaient été remplacés sur celui de Quémeneur…</p><p><strong>Avez-vous trouvé au cours de ces trois années un élément majeur, un élément à décharge?</strong></p><p>Nous avons trouvé toute une série de faits nouveaux, grâce notamment aux nouvelles techniques <em>(infrarouge, ultraviolet, ndlr)</em> mais jamais, à aucun moment, un élément à décharge.</p><p><strong>Aviez-vous eu connaissance de ce témoignage de «Petit Guillaume», apparemment surgi de nulle part? Le fils de Guillaume et Marie-Jeanne aurait déclaré 1978, quatre ans avant sa mort, que sa mère avait tué accidentellement Quémeneur après que ce dernier lui avait fait des avances…</strong></p><p>Non. 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L’hypothèse que cet homme de droite ait pris un homme de paille <em>(Seznec, ndlr)</em> pour un trafic de Cadillac avec les Bolchéviques est vraisemblable.</p><p><strong>Et ce rebondissement?</strong></p><p>C’est un de ces rebondissements qui fait plaisir, ça fait du papier. Mais cela ne va rien changer sur le plan judiciaire. La vérité, j’en suis pratiquement certain, personne ne la saura jamais. A l’heure où on parle de <em>fake news</em>, il est intéressant de voir comme on peut construire une histoire et la rendre crédible en l’absence de tout indice probant. Aujourd’hui, on peut faire toutes les constructions intellectuelles que l’on veut, mais on ne pourra pas refaire l’histoire...</p><p><strong>... une histoire, reconnaissez-le, passionnante.</strong></p><p>Une histoire fascinante.</p><p><hr></p><h2>Le film<br></h2><h4><br><iframe src="https://www.youtube.com/embed/zwTqppo5rTc" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></h4><br><h4><iframe src="https://www.youtube.com/embed/_P3UR1i_ViU" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe>L'affaire Seznec (1992), d'Yves Boisset</h4><p><hr></p><h2>Le site et le livre</h2><h4><a href="http://pour-en-finir-avec-l-affaire-seznec.fr/spip.php?sommaire">Pour en finir avec l'affaire Seznec</a>, Denis Langlois </h4><p><hr></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'pierre-margot-la-verite-personne-ne-la-saura-jamais', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 981, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 869, 'homepage_order' => (int) 1025, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 815, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'AILLEURS / Afrique du Sud', 'title' => 'Qui est Cyril Ramaphosa?', 'subtitle' => 'Le nouveau président sud-africain est un homme secret, énigmatique. 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Il s'agissait de localiser les populations par groupes ethniques et aussi d'enseigner dans les langues autochtones au niveau de l'école primaire selon des critères ethniques. Ce fut un choc pour Ramaphosa et sa famille, car ses premières années ont été passées dans un environnement multiracial, à l'ouest de Johannesburg, avant que lui et sa famille soient installés de force à Soweto.</p><p>C'était un étudiant qui travaillait dur, très influencé par le christianisme. Tous les gens qui le connaissaient l'ont fortement ressenti. Ses amis disaient de lui qu'il est peut-être plus religieux que politique. Bien que la politique et la religion étaient inextricablement liées.</p><p><strong>Quand cela a-t-il commencé?</strong></p><p>Depuis son très jeune âge. Au début de son adolescence, Ramaphosa est déjà politisé tout en étant un excellent étudiant. Il s'habille élégamment, s'efforce d'être parmi le top trois ou quatre de sa classe. Un perfectionniste. Selon les amis de Cyril, l'un des épisodes qui l'a le plus blessé a été les préjugés ethniques qu'il a subis, les préjugés sur les personnes d'origine Venda – en particulier des enseignants parlant zoulou, mais aussi des enfants de l'école. Il n' y avait alors presque aucune interaction avec les Blancs. Ces préjugés émanaient d'organisations confessionnelles.</p><p><strong>Son leadership et son charisme se sont imposés très rapidement.</strong><br></p><p>Quand Cyril a eu 16 ans, ses parents l'ont envoyé au collège de Sibasa, la ville d'origine de son père <em>(tout au nord-est de l'Afrique du sud, à la frontière zimbabwéenne, non loin du Kruger Park, ndlr)</em>. Une des raisons était de le sortir d'un environnement politique très instable à Soweto, à une époque où la conscience noire émergeait comme un phénomène politique important. C'est là que Ramaphosa commence à montrer des caractéristiques inhabituelles: à peine arrivé, il est élu à la tête du mouvement chrétien étudiant, une position alors très stratégique. Ce poste aurait dû revenir à un étudiant <em>senior</em> mais les collégiens sont allés voir le proviseur pour lui dire: «Nous avons décidé d'élire ce nouveau garçon».</p><p>Cyril a utilisé cette position à diverses fins. Il s'est impliqué dans l'évangélisation des zones rurales, très pauvres autour de Sibasa. Il y a appris à interagir avec ces populations, chose qu'il n'aurait jamais pu faire s'il avait passé toute sa scolarité à Soweto. Il s'est familiarisé avec les problèmes auxquels ces familles faisaient face. Cela a été une expérience formatrice. Cyril s'est aussi montré très critique envers nombre de ses professeurs, paresseux et mal préparés. Ramaphosa se plaignait auprès d'eux leur disant que leur travail n'était pas de qualité. Il n'hésitait pas non plus à haranguer ses camarades et à leur faire refaire leur leçons. Cyril a toujours été le leader de leur groupe. Il n'a jamais perdu sa capacité à parler à des groupes religieux, et il a toujours conservé des liens avec l'église de Chiawelo à Soweto.</p><p><strong>Y a-t-il une analogie entre l'influence de la conscience noire sur Cyril Ramaphosa et <em>(le désormais ex-président)</em> Zuma?</strong><br>Probablement. La conscience noire était dans les années 1970 l'idéologie politique dominante chez les jeunes noirs radicaux, en particulier dans les classes moyennes, ceux qui fréquentait l'université. Et l'ANC (Congrès national africain) et le PAC (Congrès Panafricain) étaient alors plus ou moins invisibles. Quoique: le frère de Ramaphosa, Douglas, par exemple, plus jeune, était un militant de l'ANC. Mais ni leur père ni Cyril ne le savaient à l'époque.</p><p><strong>Quelle a été l'influence de son père Samuel, policier à Soweto, sur lui et sur sa vie politique?</strong><br>Selon le frère de Cyril, Douglas, leur père – Samuel – a eu une grande influence sur Cyril: ils étaient en fait très similaires. Cyril a hérité d'une conception assez conservatrice des institutions, de l'État de droit et des constitutions. Son frère a trouvé très difficile d'avoir un père policier. Pour Cyril, le frère aîné, on ne s'attendait pas qu'il se rebelle à son tour contre son père. Les deux frères se sont dit heureux quand Samuel a cessé d'être policier quelques années avant l'âge de la retraite.</p><p><strong>Vous dites dans votre biographie que Cyril Ramaphosa n'a pas voulu collaborer à votre livre: pas d'interviews, pas de présentations, pas d'accès aux documents. Quelle en est la raison?</strong><br>C'est une personne très privée. Ramaphosa est mal à l'aise lorsqu'il parle de questions d'ordre privé ou familial. Il aime compartimenter sa vie, de sorte qu'il a des amis de groupes différents et peut-être antagonistes de personnes en Afrique du Sud, y compris des gens d'affaires, des syndicalistes et des militants religieux, et il a tendance à les rencontrer séparément plutôt qu'ensemble. Il aime gérer les relations.</p><p><strong>Les informations que vous avez pu récolter viennent donc de son entourage et non de lui?</strong><br>Principalement, oui. Bien que je lui aie parlé depuis et que je l'ai rencontré à plusieurs reprises pendant la préparation du livre. Il a lu le manuscrit et a identifié quelques erreurs. Sans évoquer ses motivations ou exprimer le moindre sentiment.</p><p></p><hr>L'interview en anglais et dans son intégralité d'Anthony Butler par John Allen de <em>AllAfrica:</em><a href="http://allafrica.com/stories/201712040357.html"> Who Is Cyril Ramaphosa?</a><p></p> ', 'content_edition' => null, 'slug' => 'qui-est-cyril-ramaphosa', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 1105, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 808, 'homepage_order' => (int) 968, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 3, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 801, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / L’interview imaginaire', 'title' => ' Starman', 'subtitle' => 'Cape Canaveral, mardi 6 février 2018, 21h45 (GMT+1). 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Ta récente nomination à la tête de la «rédaction Tamedia» mérite d’écrire, non pas un roman, encore moins du Colette que tu chéris tant (j’en serais bien incapable) mais quelques lignes éclairantes sur ta personne. Tu le mérites: tu es désormais la femme de presse la plus puissante du pays.
Le portrait qui suit est bien celui d’Ariane Dayer, côté cour et côté sapin, celui que tu veilles à ne jamais laisser entrevoir, fouler et encore moins tondre depuis tes plus jeunes années. 1964, Martigny, Bas-Valais (l’année mémorable de la fusion de Martigny-Bourg et Martigny-Ville): pour autant, y a-t-il vraiment tant à cacher?
Non, bien sûr, mais le mystère offre à ceux qui le créent de délicieuses satisfactions.
Affronter la vie, les autres
Il me faut donc me replonger dans ces années où je t’ai cotoyée. A L’Hebdo, à Saturne, dans le privé. Réunir mes souvenirs, enlever un à un ces piquants qui, comme un hérisson sur le qui-vive, empêchent – c’est là le but évidemment – toute intrusion. Me rappeler. Dire. Ni trop, ni trop peu. Mais dire. Sans jeu de mots. Je n’ai pas l’heur d’être du Matin.
Ce qui m’a toujours frappée chez toi, ce sont tes poings. Ces petits poings, hors de la poche, toujours serrés. Comme si, chaque fois que tu sortais de ta bulle quasi amniotique, tu avais besoin de ce courage pour affronter la vie, les autres. Surtout les autres. Comme si ta seule présence ne suffisait pas à asseoir ton personnage. Car c’est bien de cela qu’il s’agit: ton personnage, celui que tu t’es créé au fil de ces années. Celui qui explique comment toi, jeune Octodurienne, fille aînée d’Hélène et de François, petite-fille de cheminot et de gardien de la Grande Dixence (un barrage déjà), myope comme une taupe et comme la bonne élève que tu étais, est parvenue à diriger son monde. Au gré du vent que tu aimes tant (moins sur les océans quand le mal de mer te prend), au gré de ta vie rêvée de roman.
Ta marque de fabrique
La plus jeune rédactrice en chef du pays a très vite compris qu’il lui fallait se construire une image, un personnage. Propulsée à la tête de L’Hebdo à 33 ans – «l’âge du Christ», oserait dans un gloussement la cathodique; catapultée dans un espace public, hostile forcément; projetée des ombres d’une belle écriture aux lumières des vils faiseurs de fric; il t’a fallu du courage. Beaucoup de courage. Ta marque de fabrique.
Cela a commencé par un déménagement. Quitter l’Aar et ce quartier de Berne où tu avais fait ton nid et où un carillon – népalais ou tibétain? – te protégeait déjà de toute intrusion; t’extraire de la Coupole où, après que la Suisse a vu naître une stagiaire douée et volontaire, tes talents de journaliste politique, même lorsqu’empreints de ton côté assumé de «midinette», ont fait les belles heures de L’Hebdo jusqu’en 1997.
Tu avais donc 33 ans. L’âge de te lancer à la poursuite du diamant vert, de ce père extraordinaire. Brillant journaliste, comme toi. L’âge de devenir rédactrice en chef, celle que tu as toujours rêvé d’être. Car non, ne nous la fais pas, tu ne rêvais pas d’être «marin» et encore moins «conductrice de tram» comme tu aimes à le répéter à chaque interview. Juste une phrase romanesque en guise de mur de fumée. Si tu sais louvoyer, hisser (sur le papier) foc et grand voile comme tout bon matelot de France, du globe et de Navarre, tu n’as ni le pied, ni la pointure (37 à peine) ni la façon de larguer les amarres. Non, ton rêve à toi, c’était de percer, comme un edelweiss au printemps sur les flancs du col des Roux qui surplombe ton océan, le Lac des Dix. Ton rêve à toi, c’était de percer, de t’exposer. A la Dayer. Sans jamais donner les clés.
Reine d'Hérens, reine des neiges
De reine d’Hérens, tu es passée à reine des neiges (la chantes-tu aussi à tue-tête?). Avec toute la fierté montagnarde que cela suppose. Nourrie de la culpabilité inhérente à ce coin de pays, l’enfant de Martigny, la jeune fille de Sion, l’ado déjà adulte de Savièse ne se sont jamais empêché de pêcher. Bien au contraire: ce sont là de bien joyeux frissons. L’enfer, ce n’était pas le collège de Sainte-Marie des Anges où la jeune fille à lunettes que tu étais enfin – «d’un coup, m’avais-tu lancé, j’ai vu avec netteté les aiguilles d’un sapin!». Non, l’enfer pour toi, c’est les autres. Tous ceux qui croisent ta route, en te jetant un regard. Tous ceux qui croisent ta route, sans te jeter un regard. L’enfer pour toi, ce n’est ni la foi qui t’accueille parfois, ni la famille, ce socle qui t’accueille toujours, ni même les combats (de reines ou pas) qui t’excitent et te font «vaciller» tout à la fois. Non, l’enfer, c’est l’intrusive lumière. Ces rayons X à même de te mettre à nu.
Passent encore ceux des aéroports que tu foules dès que tu t’autorises un congé. Ceux-là finalement ne représentent que peu de danger. Si l’on excepte ta peur des hauteurs. Courageuse là encore: seule te trahit la main qui invariablement se tend au décollage et à l’atterrissage des avions. Fuir. Fuir le temps, fuir ses choix, fuir forcément. Quand ce n’est pas dans une île, dans une ville, fuir quand même. Partir. Ailleurs, souvent au Maqué-Blanc. Dans ce mayen bi-ton du val d’Hérens où le parachute Ringier t’a permis d’atterrir en 2003, durant les quelques mois de «vertige» (ah! ce mot que tu chéris tant) au cours desquels tu as pu ressourcer ton âme de Valaisanne blessée – on le serait à moins – d’avoir été remerciée. Plus de quatorze ans aujourd’hui que tu t’y rends. Seule ou à deux. Au-delà, c’est trop pour toi.
OK, je le reconnais, tu n’es pas la personne la plus fun qui soit. Sans doute parce que l’humour n’est pas compatible avec ton prévisible. Des lectures, des lectures, des voyages, des projets professionnels: il te faut ça pour être en vie. Accepter le silence, mais jamais, ô grand jamais, embrasser l’abyssal vide pour laisser les doutes te noyer.
Johnny, toi et Starmania
L’aventure Saturne a rebrassé les cartes. Des soirées Uno qui confortaient ton âme d’enfant, tu es passée au Jass. «Bloody ass», oserait la drôlesse si elle parlait un peu mieux anglais. Davantage de stratégie, davantage de risques certes, mais aux côtés de ton seul cercle intime. Cinq six «proches» donc, un ou deux mécènes et le journal satirique fut lancé. C’est «seule dans ta cuisine» de ton nid d’aigle de l’avenue de Carouge que tu l’as créé, confies-tu, modeste comme une papesse, dans les interviews que tu accordes bien volontiers à la presse. Qu’importe si ta cuisine était salon et si ta solitude était accompagnée d’une petite dizaine de journalistes sur le pied de guerre. Des soldats dont tu exiges l’absolu don de soi. De toi. Car toi seule est la force. Le fil. Celui qui soulève les montagnes du Val d’Hérens, de Suisse, de l’univers. Du monde Dayer.
Une montagnarde doublée d’un marin d’eau douce. Une dirigeante portant rayures marine et s’essayant avec plus ou moins de bonheur, dans ses heures calmes, rares, aux maquettes de bateau. Au pluriel, car il y en a eu deux (trois, vraiment?). Pardon, trois maquettes donc, que tu as offertes avant que les flots les engloutissent. Qu’importe l’adresse, seule importe la délicate attention (et les mots qui la nourrissent).
Ce pourrait être ceux de Johnny que tu vénères et qui libèrent la femme que tu es lorsque tu enfonces un peu trop profondément tes écouteurs pour affronter la rue au pas de charge et tenir les curieux à distance, ou ceux qui te font te dandiner dans les loges VIP lors des concerts du meilleur chanteur de la terre (et de l’univers). Ce pourrait être aussi ceux de Starmania qui, lorsque ta voix leur fait écho, font chanter les loups jusqu’au val Morobbia, à 200 km à vol de ton repaire hérémensard. Ariane, tu es bien déesse grecque: tu es la seule cheffe de meute poète que je connaisse.
La fureur des bisses
Avec ce papa brillant, cette maman extraordinaire, tu as pu aller de l’avant. Au Matin, en semaine, puis au Dimanche, jour du Seigneur. Avec un Notre mère comme quotidienne prière: «Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés; et ne nous soumets pas à la tentation (pardon, ndlr) et ne nous laisse pas entrer en tentation».
Difficile, je te l’accorde. Elle est si forte chez toi quand il s’agit de ta survie: grimper, grimper encore. Vaincre les pierres meurtrières, la fureur des bisses (légendaire), les ravins assassins, les névés, les vuvuzelas, l’injustice gratis, les guerres, l’esclavage d’un autre âge, le sexisme, le féminisme, la faim dans le monde, l’horaire cadencé. Vaincre l’ennemi, omniprésent. Vaincre les méchants. Vaincre la vie. Devenir le «modèle» de toutes les «petites filles» qui, sans toi, n’auraient pas idée du potentiel qu’elles ont en elles. Leur montrer que le possible est avenir, leur montrer l’exemple, les emmener sur ton arche de Noé d'Emzera, d'Aykel ou de Noahma, selon que tu es Jubilés ou pas.
Ta version de l'indignation
Oui, la femme est un être à part. Elle fait montre – au poignet comme dans sa tête – d’une capacité hors normes. Un homme aujourd’hui à la tête d'un grand journal pourrait-il déclarer que la presse imprimée doit «se démarquer des autres médias par un supplément d'âme»? Un homme aurait-il cette générosité hors normes de découvrir, créer, façonner des talents, qui, sans ton aura ici assumée, mieux, revendiquée, seraient scribouillards ou simples pékins demeurés? Un homme pourrait-il s’émouvoir à la fois de Ruth Dreifuss, de Mandela, de Marine Le Pen, de Françoise Giroud, de Cassis, de Pagnol, de Nabilla, de Ferrat, de Delamuraz, de Cantat et caetera? Non, seule une femme de ta trempe le peut. Comme toi seule – journaliste, encore, vraiment? – peut se réjouir de l’annonce du regroupement de 24heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche que la Genevoise d’adoption (trop exposée à Lausanne ou à Sion) dirigera d’ici un mois: «Pour ce métier, il faut une capacité d'indignation énorme, parce qu'il faut rester indigné tout le temps, sinon on ne change pas le monde et on ne sert à rien.»
Tu sers, Dayer. Les vaches et la soupe. Les vaches d’Hérens, les vaches sacrées de Jaisalmer, les vaches corsù. La soupe surtout. Un peu moins l'indignation. Mais qu'importent ces grands-écarts, tes fidèles contradictions.
En t’assurant de ma verte aliénation,
Florence Perret
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Au gré du vent que tu aimes tant (moins sur les océans quand le mal de mer te prend), au gré de ta vie rêvée de roman.</p><h3>Ta marque de fabrique<br></h3><p>La plus jeune rédactrice en chef du pays a très vite compris qu’il lui fallait se construire une image, un personnage. Propulsée à la tête de <em>L’Hebdo </em>à 33 ans – «l’âge du Christ», oserait dans un gloussement la cathodique; catapultée dans un espace public, hostile forcément; projetée des ombres d’une belle écriture aux lumières des vils faiseurs de fric; il t’a fallu du courage. Beaucoup de courage. Ta marque de fabrique.</p><p>Cela a commencé par un déménagement. Quitter l’Aar et ce quartier de Berne où tu avais fait ton nid et où un carillon – népalais ou tibétain? – te protégeait déjà de toute intrusion; t’extraire de la Coupole où, après que la Suisse a vu naître une stagiaire douée et volontaire, tes talents de journaliste politique, même lorsqu’empreints de ton côté assumé de «midinette», ont fait les belles heures de <em>L’Hebdo </em>jusqu’en 1997.</p><p>Tu avais donc 33 ans. L’âge de te lancer à la poursuite du diamant vert, de ce père extraordinaire. Brillant journaliste, comme toi. L’âge de devenir rédactrice en chef, celle que tu as toujours rêvé d’être. Car non, ne nous la fais pas, tu ne rêvais pas d’être «marin» et encore moins «conductrice de tram» comme tu aimes à le répéter à chaque interview. Juste une phrase romanesque en guise de mur de fumée. 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L’enfer, ce n’était pas le collège de Sainte-Marie des Anges où la jeune fille à lunettes que tu étais enfin – «d’un coup, m’avais-tu lancé, j’ai vu avec netteté les aiguilles d’un sapin!». Non, l’enfer pour toi, c’est les autres. Tous ceux qui croisent ta route, en te jetant un regard. Tous ceux qui croisent ta route, sans te jeter un regard. L’enfer pour toi, ce n’est ni la foi qui t’accueille parfois, ni la famille, ce socle qui t’accueille toujours, ni même les combats (de reines ou pas) qui t’excitent et te font «vaciller» tout à la fois. Non, l’enfer, c’est l’intrusive lumière. Ces rayons X à même de te mettre à nu.</p><p>Passent encore ceux des aéroports que tu foules dès que tu t’autorises un congé. Ceux-là finalement ne représentent que peu de danger. Si l’on excepte ta peur des hauteurs. Courageuse là encore: seule te trahit la main qui invariablement se tend au décollage et à l’atterrissage des avions. Fuir. Fuir le temps, fuir ses choix, fuir forcément. 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Un chandelier, un corps allongé. Un vrai souvenir? Langlois, pour qui l'affaire est devenue un sacerdoce, y croit dur comme fer. Les fouilles entamées samedi dernier dans le cellier de la maison, muré depuis lors (en 1923?), ont permis de retrouver deux os vraisemblablement humains, dont une tête de fémur. Et une pipe. Celle de Pierre Quémeneur?</strong><br></h4><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive img-center " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w600/1519689224_maison.jpg">La maison de la famille Seznec à Morlaix: 1923-2018. Le cellier aurait entretemps été muré.<br><br><br></h4></li></ul><p><strong></strong></p><p><hr></p><h3><strong>Alors, professeur Margot, cette découverte, réaliste ou bidon?</strong></h3><p>Réaliste, car on n’a jamais retrouvé de corps. Mais est-ce celui de la victime de l’époque, Pierre Quémeneur, ou celui d’un autre? </p><p><strong>L’ADN pourra-t-il encore parler 95 ans après les faits?</strong></p><p>Cela dépend de l’état de l’ADN mitochondrial, de ce qu’il en reste.</p><p><strong>Encore moins de chances donc que l'ADN théoriquement présent sur la pipe – de l’ADN de contact – soit utilisable.</strong></p><p>En effet, il devrait être très dégradé après être resté au contact de l’eau, de la terre et des éléments.</p><p><strong>Combien de temps avant de connaître les résultats?</strong></p><p>Les médecins légistes de la police scientifique devraient pouvoir le déterminer assez rapidement. Une semaine environ, à moins bien sûr que d’autres affaires surgissent. On a attendu 95 ans pour celle-ci, ce n’est plus urgent.</p><p><strong>Vont-ils enfin permettre de résoudre l’énigme Seznec?</strong></p><p>Pas de réponse de Normand – on est ici Bretagne – mais une réponse à la suisse: <em>JaNein</em>. Ça ne résoudra pas en tout cas ce qu’il s’est passé. S’il s’agit bien du corps de Quémeneur, nous saurons qu’il est mort dans des circonstances criminelles mais nous ne connaîtrons pas les circonstances du cas. En fait, l’absence ou la présence de corps ne change rien à l’affaire.</p><p><strong>Jamais des fouilles n’avaient été effectuées dans ce cellier?</strong></p><p>Je ne peux pas imaginer que cela n'a pas été fait en 1924. Ils ont fouillé des lacs, des forêts, ils ont creusé. Mais sait-on jamais?</p><blockquote><h3><em>Nous avons trouvé un mètre cube de documents sur l’affaire!</em><br></h3></blockquote><p><strong>La Cour de cassation de Paris vous a mandaté en 1994 pour une expertise préalable afin de savoir si cela valait la peine de rouvrir la procédure. Pourquoi vous?</strong></p><p>Je n’étais pas seul <em>(trois Français et un Allemand, ndlr)</em>. Mais outre le fait que j’étais francophone, ce qui était un avantage, nous avions passablement publié dans les domaines d’expertises à l'Institut.</p><p><strong>Qu’avez-vous découvert dans les archives du Tribunal?</strong></p><p>Presque un mètre cube de documents sur l’affaire! Des lettres de Marie-Jeanne Seznec, de Pierre Quémeneur, des documents pointant d’autres suspects, Pouliquen <em>(beau-frère de Qémeneur, ndlr)</em>, Bonny <em>(l’inspecteur controversé chargé de l’affaire)</em>. Mais tout ce que l’on a trouvé, c'était des documents à charge.</p><p><strong>A l'instar du carnet du lait de Quémeneur …</strong></p><p>Oui. L’un des éléments était ce carnet de notes. Pierre Quémeneur tenait un cahier de bord où il notait systématiquement tous ses rendez-vous, ses dépenses. Seulement, plusieurs pages manquaient dans le mois précédant<em> (avril 1923, ndlr) </em>sa disparition. En revanche, les notes sur son déplacement fin mai vers Paris étaient là. Les restaurants où il avait mangé, les frais de garage etc. Mais nous avons découvert que les noms des lieux avaient été effacés et remplacés. De plus, Seznec qui n’avait jamais tenu de carnet jusqu'alors, en a fait un pour ce voyage, mentionnant les mêmes lieux que ceux qui avaient été remplacés sur celui de Quémeneur…</p><p><strong>Avez-vous trouvé au cours de ces trois années un élément majeur, un élément à décharge?</strong></p><p>Nous avons trouvé toute une série de faits nouveaux, grâce notamment aux nouvelles techniques <em>(infrarouge, ultraviolet, ndlr)</em> mais jamais, à aucun moment, un élément à décharge.</p><p><strong>Aviez-vous eu connaissance de ce témoignage de «Petit Guillaume», apparemment surgi de nulle part? Le fils de Guillaume et Marie-Jeanne aurait déclaré 1978, quatre ans avant sa mort, que sa mère avait tué accidentellement Quémeneur après que ce dernier lui avait fait des avances…</strong></p><p>Non. 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L’hypothèse que cet homme de droite ait pris un homme de paille <em>(Seznec, ndlr)</em> pour un trafic de Cadillac avec les Bolchéviques est vraisemblable.</p><p><strong>Et ce rebondissement?</strong></p><p>C’est un de ces rebondissements qui fait plaisir, ça fait du papier. Mais cela ne va rien changer sur le plan judiciaire. La vérité, j’en suis pratiquement certain, personne ne la saura jamais. A l’heure où on parle de <em>fake news</em>, il est intéressant de voir comme on peut construire une histoire et la rendre crédible en l’absence de tout indice probant. Aujourd’hui, on peut faire toutes les constructions intellectuelles que l’on veut, mais on ne pourra pas refaire l’histoire...</p><p><strong>... une histoire, reconnaissez-le, passionnante.</strong></p><p>Une histoire fascinante.</p><p><hr></p><h2>Le film<br></h2><h4><br><iframe src="https://www.youtube.com/embed/zwTqppo5rTc" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></h4><br><h4><iframe src="https://www.youtube.com/embed/_P3UR1i_ViU" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe>L'affaire Seznec (1992), d'Yves Boisset</h4><p><hr></p><h2>Le site et le livre</h2><h4><a href="http://pour-en-finir-avec-l-affaire-seznec.fr/spip.php?sommaire">Pour en finir avec l'affaire Seznec</a>, Denis Langlois </h4><p><hr></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'pierre-margot-la-verite-personne-ne-la-saura-jamais', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 981, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 869, 'homepage_order' => (int) 1025, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 815, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'AILLEURS / Afrique du Sud', 'title' => 'Qui est Cyril Ramaphosa?', 'subtitle' => 'Le nouveau président sud-africain est un homme secret, énigmatique. 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Il s'agissait de localiser les populations par groupes ethniques et aussi d'enseigner dans les langues autochtones au niveau de l'école primaire selon des critères ethniques. Ce fut un choc pour Ramaphosa et sa famille, car ses premières années ont été passées dans un environnement multiracial, à l'ouest de Johannesburg, avant que lui et sa famille soient installés de force à Soweto.</p><p>C'était un étudiant qui travaillait dur, très influencé par le christianisme. Tous les gens qui le connaissaient l'ont fortement ressenti. Ses amis disaient de lui qu'il est peut-être plus religieux que politique. Bien que la politique et la religion étaient inextricablement liées.</p><p><strong>Quand cela a-t-il commencé?</strong></p><p>Depuis son très jeune âge. Au début de son adolescence, Ramaphosa est déjà politisé tout en étant un excellent étudiant. Il s'habille élégamment, s'efforce d'être parmi le top trois ou quatre de sa classe. Un perfectionniste. Selon les amis de Cyril, l'un des épisodes qui l'a le plus blessé a été les préjugés ethniques qu'il a subis, les préjugés sur les personnes d'origine Venda – en particulier des enseignants parlant zoulou, mais aussi des enfants de l'école. Il n' y avait alors presque aucune interaction avec les Blancs. Ces préjugés émanaient d'organisations confessionnelles.</p><p><strong>Son leadership et son charisme se sont imposés très rapidement.</strong><br></p><p>Quand Cyril a eu 16 ans, ses parents l'ont envoyé au collège de Sibasa, la ville d'origine de son père <em>(tout au nord-est de l'Afrique du sud, à la frontière zimbabwéenne, non loin du Kruger Park, ndlr)</em>. Une des raisons était de le sortir d'un environnement politique très instable à Soweto, à une époque où la conscience noire émergeait comme un phénomène politique important. C'est là que Ramaphosa commence à montrer des caractéristiques inhabituelles: à peine arrivé, il est élu à la tête du mouvement chrétien étudiant, une position alors très stratégique. Ce poste aurait dû revenir à un étudiant <em>senior</em> mais les collégiens sont allés voir le proviseur pour lui dire: «Nous avons décidé d'élire ce nouveau garçon».</p><p>Cyril a utilisé cette position à diverses fins. Il s'est impliqué dans l'évangélisation des zones rurales, très pauvres autour de Sibasa. Il y a appris à interagir avec ces populations, chose qu'il n'aurait jamais pu faire s'il avait passé toute sa scolarité à Soweto. Il s'est familiarisé avec les problèmes auxquels ces familles faisaient face. Cela a été une expérience formatrice. Cyril s'est aussi montré très critique envers nombre de ses professeurs, paresseux et mal préparés. Ramaphosa se plaignait auprès d'eux leur disant que leur travail n'était pas de qualité. Il n'hésitait pas non plus à haranguer ses camarades et à leur faire refaire leur leçons. Cyril a toujours été le leader de leur groupe. Il n'a jamais perdu sa capacité à parler à des groupes religieux, et il a toujours conservé des liens avec l'église de Chiawelo à Soweto.</p><p><strong>Y a-t-il une analogie entre l'influence de la conscience noire sur Cyril Ramaphosa et <em>(le désormais ex-président)</em> Zuma?</strong><br>Probablement. La conscience noire était dans les années 1970 l'idéologie politique dominante chez les jeunes noirs radicaux, en particulier dans les classes moyennes, ceux qui fréquentait l'université. Et l'ANC (Congrès national africain) et le PAC (Congrès Panafricain) étaient alors plus ou moins invisibles. Quoique: le frère de Ramaphosa, Douglas, par exemple, plus jeune, était un militant de l'ANC. 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Ramaphosa est mal à l'aise lorsqu'il parle de questions d'ordre privé ou familial. Il aime compartimenter sa vie, de sorte qu'il a des amis de groupes différents et peut-être antagonistes de personnes en Afrique du Sud, y compris des gens d'affaires, des syndicalistes et des militants religieux, et il a tendance à les rencontrer séparément plutôt qu'ensemble. Il aime gérer les relations.</p><p><strong>Les informations que vous avez pu récolter viennent donc de son entourage et non de lui?</strong><br>Principalement, oui. Bien que je lui aie parlé depuis et que je l'ai rencontré à plusieurs reprises pendant la préparation du livre. Il a lu le manuscrit et a identifié quelques erreurs. 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Le compte à rebours a commencé, les moteurs sont allumés. Le milliardaire Elon Musk est là, vérifie la mise à feu de sa fusée. Starman, l'astronaute, le mannequin, s'accroche à son volant. Que Dieu soit avec eux. «Ground Control to Major Tom», tour de contrôle à Falcon Heavy: dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un, décollage! ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<iframe src="https://www.youtube.com/embed/m2p55BmwmJM" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe><p><strong><br></strong></p><p><strong>Salut Starman, ça se passe comment là-haut?</strong></p><p>Je ne sais pas quelle heure il est, les lumières sont faibles. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
4 Commentaires
@Jorome 29.11.2017 | 12h22
«Magnifique ! Merci !»
@mirafavre 01.12.2017 | 13h05
«Certains passages ont mouillé mes yeux.
Bravo Florence Perret.
Bon vent Ariane Dayer :-)
Michel Favre»
@stef 03.12.2017 | 20h52
«Mais comment peut-on se réjouir d’une telle fusion rédactionnelle. C’est vraiment la fin de la diversité de pensées en Suisse romande.
Heureusement qu’il reste BPLT ! »
@manini 13.02.2019 | 04h54
«Merci Florence pour ton article que j’ai lu avec un grand plaisir C’est une raison de plus pour moi d’être fier d’être Valaisan , grand réservoir de talents dans tous les domaines Pierre Manini»