Analyse / Que vient faire en Normandie Volodymyr Zelensky?
Hans Frank, gouverneur général de Pologne, inspecte des volontaires de la division Galicie à Drohobych (ouest de l'Ukraine), 1943. © Narodowe Archiwum Cyfrowe
Il y a quatre-vingts ans, au tout début de juin 1944, les Alliés occidentaux se disposaient à débarquer sur les plages normandes afin de libérer la France. L’Allié soviétique, lui, se préparait à lancer sa fameuse «opération Bagration», offensive de grande ampleur contre le Heeresgruppe Mitte (groupe d’armées Centre) afin de libérer la Biélorussie et avancer en Pologne.
Pierre Lorrain, spécialiste de la Russie et de l'ex-URSS, chercheur indépendant
De leur côté, les forces nazies tentaient de faire face à la menace sur deux fronts en mobilisant la population civile allemande, y compris les jeunes et les personnes âgées dans le cadre de la Volkssturm, mais aussi dans les territoires occupés, en enrôlant à tour de bras des volontaires pour la branche militaire de la SS.
Début juin 1944, l’une de ces unités, la 14e division de grenadiers Waffen SS (galicienne N°1), s’entraînait en Pologne pour les combats imminents contre les Soviétiques. Elle avait été constituée en avril 1943, en Galicie, par une décision conjointe du commandement de la SS et les responsables des deux branches de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (l’OUN-B de Stepan Bandera et l’OUN-M d’Andriï Melnyk), ainsi que du Comité Central Ukrainien (UCC, Ukrainischer Hauptausschuss).
Connue sous le nom de SS Division Galizien (en allemand) et de Дивізія СС «Галичина» (en ukrainien), elle était formée, au moment de sa création, de 13'000 à 15'000 volontaires recrutés majoritairement parmi les Ukrainiens de la région de Galicie. Une partie d’entre eux étaient des soldats – ukrainiens également – de la Schutzmannschaft (la police auxiliaire) qui s’étaient notamment illustrés dans l’holocauste par balles en éliminant des milliers et des milliers de civils sans défense, exécutés parce que juifs ou appartenant aux catégories que les génocidaires du Troisième Reich souhaitaient éliminer.
Engagée au combat lors de l’Offensive Lvov-Sandomierz de l’Armée rouge, en juillet 1944, la division subit de lourdes pertes lors de la bataille de Brody. Reconstituée, grâce à de nouveau volontaires, elle fut redéployée en Slovaquie et Slovénie à la fin 1944 et participa aux opérations contre les partisans slovaques et yougoslaves. Elle termina la guerre en Autriche où elle se rendit aux forces alliées britanniques en mai 1945. Cela veut dire que les 10'000 à 12'000 combattants qui restaient luttèrent jusqu’au bout, non pour l’indépendance l’Ukraine, comme on le prétend, mais pour la survie du Reich nazi!
Après la guerre, après une période d’internement dans des camps de prisonniers, quelques membres de la 14e division SS furent jugés pour crimes de guerre, mais la plupart furent relâchés et autorisés à émigrer, principalement au Canada et aux Etats-Unis, où ils ont formé des communautés ukrainiennes et ont continué à commémorer leur histoire, comme en témoigne l’affaire déshonorante de Iaroslav Hunka, ce vétéran de la SS Galizien salué par une ovation debout à la Chambre des Communes canadienne en septembre 2023, en présence du Premier ministre Justin Trudeau et du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ce 6 juin, le même Zelensky, qui n’est plus le président légitime d’Ukraine depuis le 21 mai, sera présent en Normandie pour représenter son gouvernement. Un gouvernement qui honore comme des héros les combattants de la SS Galizien mais aussi Stepan Bandera et les autres criminels de guerre de l’Organisation des nationalistes ukrainiens. Des gens qui ont combattu, souvent jusqu’à la dernière goutte de leur sang, les soldats alliés qui libéraient l’Europe de la peste nazie.
De nombreux commentateurs prêts à trouver des excuses à tout en promenant un regard blasé sur des événements scandaleux vous diront que ce n’est pas bien grave: après tout, il y a bien eu des divisions Waffen SS dans tous les pays occupés, y compris en France. La 33e division SS Charlemagne a même combattu avec le dernier carré des fanatiques qui défendaient le bunker de Hitler en avril 1945.
Certes, mais la France ne célèbre pas comme des héros nationaux Pierre Laval ou Joseph Darnand. Elle ne dresse pas des monuments à leur gloire ni à celle de la Milice, ni du Parti populaire français. Et aucun mouvement politique français n’adopte de symbole nazi alors qu’une partie de la classe politique ukrainienne aime à parader avec la Wolfsangel rendue tristement célèbre par la 2e division SS Das Reich.
Je vois pointer l’objection: «Oui, mais on invite bien l’Allemagne et d’autres pays de l’Axe». Oui, mais ces pays ont été dénazifiés, parfois avec difficulté, souvent imparfaitement. Ils sont devenus «fréquentables» depuis des décennies et l’apologie du nazisme est punie partout. Un bémol, toutefois: les alliés et notamment les Etatsuniens se sont abondamment servis d’anciens nazis – et notamment du sinistre Stepan Bandera – dans la lutte contre l’Union soviétique, mais aussi pour faire avancer leurs intérêts en Europe occidentale. On croyait ces temps révolus… jusqu’à l’invitation de Zelensky aux commémorations du Jour-J. Nihil novi sub sole?
Il convient cependant de ne pas oublier les très nombreux Ukrainiens qui se sont battus avec détermination contre les armées nazies pendant les années sombres. Mais ceux-là portaient l’uniforme de l’Armée rouge et ils n’ont pas été jugés dignes d’être représentés en Normandie…
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Elle avait été constituée en avril 1943, en Galicie, par une décision conjointe du commandement de la SS et les responsables des deux branches de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (l’OUN-B de Stepan Bandera et l’OUN-M d’Andriï Melnyk), ainsi que du Comité Central Ukrainien (UCC, <i>Ukrainischer Hauptausschuss</i>).</p> <p>Connue sous le nom de <i>SS Division Galizien</i> (en allemand) et de <i>Дивізія СС «Галичина»</i> (en ukrainien), elle était formée, au moment de sa création, de 13'000 à 15'000 volontaires recrutés majoritairement parmi les Ukrainiens de la région de Galicie. 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Cela veut dire que les 10'000 à 12'000 combattants qui restaient luttèrent jusqu’au bout, non pour l’indépendance l’Ukraine, comme on le prétend, mais pour la survie du Reich nazi!</p> <p>Après la guerre, après une période d’internement dans des camps de prisonniers, quelques membres de la 14<sup>e</sup> division SS furent jugés pour crimes de guerre, mais la plupart furent relâchés et autorisés à émigrer, principalement au Canada et aux Etats-Unis, où ils ont formé des communautés ukrainiennes et ont continué à commémorer leur histoire, comme en témoigne l’affaire déshonorante de Iaroslav Hunka, ce vétéran de la <i>SS Galizien</i> salué par une ovation debout à la Chambre des Communes canadienne en septembre 2023, en présence du Premier ministre Justin Trudeau et du président ukrainien Volodymyr Zelensky.</p> <p>Ce 6 juin, le même Zelensky, qui n’est plus le président légitime d’Ukraine depuis le 21 mai, sera présent en Normandie pour représenter son gouvernement. 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Les animaux en produisent lors de la digestion. Les images de Westeros montrent que les dragons mangent volontiers des moutons. Cependant, nos dragons alimentés au méthane devraient avoir un régime alimentaire et un système digestif <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/methane-oh-la-vache-2630816">plus proche de celui d’une vache</a> pour produire suffisamment de gaz pour brûler une ville.</p> <p>Le stockage de quantités suffisantes de méthane pose également un problème. Une bouteille de méthane typique peut être conçue pour une pression de 150 atmosphères, alors que même un intestin gonflé ne peut tolérer qu’un peu plus d’une atmosphère. Il n’existe donc aucune base biologique permettant aux animaux terrestres de stocker des gaz à haute pression.</p> <p>Une meilleure solution serait alors un liquide. L’éthanol pourrait être une option. 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L’éthanol traverse rapidement les membranes biologiques, et le conserver à des concentrations élevées et prêt à être déployé au signal <a href="https://inews.co.uk/culture/television/dracarys-meaning-missandei-high-valyrian-game-of-thrones-season-8-episode-4-daenerys-288199">« dracarys »</a> (qui se traduit par « feu de dragon » dans la langue fictive du haut valyrien) nécessiterait une biologie d’un autre monde.</p> <p>Donc, si nous nous en tenons à des explications ayant au moins un pied dans la biologie du monde réel, mon option préférée est quelque chose plus semblable à de l’huile. Comme le savent tous ceux qui ont accidentellement mis le feu à une poêle à frire, cette dernière peut être à l’origine de flammes redoutables. Il existe une base biologique pour cela chez les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fulmar">fulmars</a>.</p> <p>Ces oiseaux des régions polaires produisent une huile gastrique riche en énergie qu’ils régurgitent pour nourrir leurs oisillons. Cette huile a également un effet dissuasif. Lorsqu’il est menacé, le fulmar vomit cette huile collante et nauséabonde sur ses prédateurs. Heureusement, ces oiseaux n’ont pas encore trouvé le moyen d’enflammer leur huile.</p> <figure><img src="https://images.theconversation.com/files/601789/original/file-20240619-17-hh9ktm.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" alt="Oiseau blanc et gris, qui ressemble à une mouette, avec le bec ouvert" /></figure> <h4><em><span>Vous n’avez pas envie de vous prendre le bec avec un fulmar.</span><span></span><span><a href="https://www.shutterstock.com/image-photo/close-calling-northern-fulmar-fulmarus-glacialis-1370795249">Giedriius/Shutterstock</a></span></em></h4> <h3>Alimenter les flammes</h3> <p>Maintenant que nous disposons d’une source de combustible, intéressons-nous au comburant. Comme pour la plupart des incendies, il s’agira probablement d’oxygène. 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Lorsqu’il est menacé, le coléoptère pousse le peroxyde d’hydrogène dans un vestibule contenant des enzymes qui le décomposent rapidement en eau et en oxygène.</p> <p>Il s’agit d’une <a href="https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/chimie-exothermique-3602/">réaction exothermique</a>, qui transfère de l’énergie à l’environnement et, dans ce cas, augmente la température du mélange jusqu’au point d’ébullition. La réaction est si agressive qu’elle est parfois utilisée pour propulser des fusées. L’augmentation de la pression causée par la production rapide d’oxygène et l’ébullition de l’eau force le mélange nocif à sortir d’un évent dans l’abdomen du coléoptère et à se diriger vers sa proie ou son prédateur.</p> <figure><img src="https://images.theconversation.com/files/601791/original/file-20240619-17-7i9voq.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" alt="Gros plan d’un coléoptère bombardier orange" /></figure> <h4><em><span>Les coléoptères bombardiers stockent le peroxyde d’hydrogène dans leur corps.</span><span></span><span><a href="https://www.shutterstock.com/image-photo/bombardier-beetle-brachinus-alternans-91589084">johannviloria/Shutterstock</a></span></em></h4> <p>Si elle est utilisée par un dragon, cette réaction présente quelques caractéristiques intéressantes. 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Pour cela, je suggérerais que les dragons ont développé un organe électrique similaire à celui que l’on trouve chez de nombreux poissons, en particulier les <a href="https://www.nationalgeographic.fr/animaux/comment-et-pourquoi-ces-animaux-produisent-ils-de-lelectricite">anguilles électriques</a>.</p> <p>Ces organes peuvent générer de brèves impulsions allant jusqu’à 600 volts, ce qui suffit à créer une étincelle dans l’air. Si ces étincelles se forment sur les conduits situés à l’arrière de la bouche d’un dragon, elles peuvent enflammer le jet à haute pression d’huile et d’oxygène.</p> <p>Même si nous ne verrons jamais un dragon déchaîner des torrents de flammes en dehors du domaine de la fiction, il est intéressant de réfléchir à la science qui se cache derrière la fantasy. Alors, la prochaine fois que vous verrez un Targaryen commander des « dracarys », pensez à la biologie qui se cache derrière ce brasier magique.<img src="https://counter.theconversation.com/content/233006/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4></h4> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/mark-lorch-91662">Mark Lorch</a>, Professor of Science Communication and Chemistry, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/university-of-hull-1191">University of Hull</a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. 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Le gouvernement ne donne que des «directives floues»; des objectifs et des critères mesurables feraient en revanche défaut.</li> <li>L'ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger a souligné dans un livre que l'augmentation demandée des dépenses de l'armée avait «un arrière-goût d'arbitraire et non de développement précis des besoins».</li> <li>L'ancien ambassadeur Martin Dahinden a exprimé le même étonnement lors d'une récente manifestation de la Société suisse de politique étrangère: les commandes d'armement sont planifiées et effectuées avant que les risques pour la sécurité ne soient analysés.</li> <li>L'ancien secrétaire spécialisé en politique de sécurité et militaire du groupe socialiste, Peter Hug, signale, dans un document de travail intitulé «Repenser la politique de sécurité suisse - mais comment?» que l'armée suisse manque moins d'argent «que d'une stratégie qui, à partir de scénarios plausibles, donne une réponse adaptée à la menace et qui inspire confiance».</li> </ul> <h3>Beaucoup d'argent frais malgré l'absence de stratégie</h3> <p>Ce sont des voix d'orientations politiques très différentes qui expriment des doutes fondamentaux sur la capacité stratégique du pays. Il est donc étonnant qu'ne augmentation massive des dépenses de l'armée ne soit pas seulement réclamée, mais déjà décidée. En politique, on ne se dispute plus que sur la rapidité et l'ampleur de l'augmentation des dépenses d'armement, à savoir si elles doivent atteindre 9,5 milliards de francs par an dès 2030 ou seulement en 2035.</p> <p>Que ce soit plus tôt ou un peu plus tard, l'augmentation doit être massive. Par rapport à 2014, lorsque la Russie a annexé la Crimée, les dépenses pour l'armée devraient plus que doubler.</p> <p>Lorsqu'il s'agit d'argent, les avis sont partagés. Bien qu'il manque une vision stratégique globale, le politicien UDC Salzmann met les bouchées doubles en matière de réarmement. L'ancien conseiller fédéral Villiger se contente d'une variante un peu plus modérée, en raison du frein à l'endettement.</p> <p>En revanche, l'ancien diplomate <a href="https://www.sga-aspe.ch/wp-content/uploads/2024/04/Dahinden_Sicherheitspolitik-der-Schweiz-neu-denken.pdf">Dahinden</a> et l'ancien secrétaire du PS <a href="https://www.sga-aspe.ch/wp-content/uploads/2024/04/Hug_Sicherheitspolitik-der-Schweiz-neu-denken-1.pdf">Hug</a> veulent d'abord analyser les risques auxquels la Suisse est exposée. Une stratégie de sécurité et le type de dépenses militaires doivent se baser sur cette analyse.</p> <h3>La politique de sécurité doit précéder la politique de défense</h3> <p>Leur vision va au-delà de l'armée et de la défense du territoire. Dahinden le formule ainsi: «Il serait faux (...) de choisir unilatéralement la défense militaire du territoire comme point de départ pour la formulation de la future politique de sécurité». Il met également en garde contre une stratégie qui s'inspire étroitement du déroulement de la guerre en Ukraine: «Une future politique de sécurité doit être plus que la généralisation de la réaction à la guerre en Ukraine». Hug ajoute qu'il ne s'agit pas d'une «défense en cas d'attaque militaire directe». Car même le Conseil fédéral a qualifié une telle éventualité d'«improbable».</p> <p>La sécurité est plus que la défense, explique Hug. Elles sont même en tension l'une par rapport à l'autre. La politique de sécurité vise à prévenir la violence organisée, à réduire le risque de catastrophes et de situations d'urgence et à en maîtriser les éventuelles conséquences. La défense, quant à elle, sert à repousser militairement une attaque et n'intervient que lorsque la politique de sécurité est mise en échec.</p> <p>Pour Hug, la priorité est de protéger la population contre les actes de violence perpétrés par des individus isolés ou des groupes terroristes, que ce soit sous forme d'attentats à l'explosif, d'attaques de drones ou de cyberattaques contre des conférences internationales, d'autres objectifs symboliques ou des infrastructures critiques, ainsi que de soutenir les autorités civiles en cas de situation d'urgence ou de catastrophe. Le fait que de tels risques sécuritaires aient fortement augmenté fait également partie du «changement d'époque». La distance géographique n'apporte pas de sécurité supplémentaire.</p> <h3>La Suisse accuse un retard de 10 ans en matière de cybersécurité</h3> <p>Ce qui peut sembler évident ne l'est pourtant pas. Car dans les domaines de protection mentionnés, Hug repère de grandes lacunes: «La Suisse présente un déficit de modernisation d'au moins dix ans par rapport à l'UE en matière de cybersécurité et de protection des infrastructures critiques». Ni la Confédération ni les corps de police ne disposent d'une doctrine ou même de moyens d'intervention pour lutter contre les micro ou mini-drones.</p> <p>Dahinden demande également que la Suisse oriente davantage ses capacités vers une perspective de conflit hybride avec des formes de cyberguerre, des actes terroristes, l'utilisation de drones et l'utilisation militaire de l'intelligence artificielle.</p> <p>A cela s'ajoutent de grandes faiblesses institutionnelles en matière de sécurité. La départementalisation, la rivalité entre les départements, le fédéralisme et la milice empêchent une approche stratégique. Il manque «une main qui ordonne stratégiquement», déplore Hug.</p> <p>Ce dernier demande également que «l'armée soit mise sur pied en fonction de la menace» et qu'elle soit orientée vers des scénarios plausibles. Cela implique la défense aérienne par des systèmes terrestres à courte distance, la capacité de brouiller électroniquement et/ou de lancer des drones de toutes sortes, de combler les lacunes dans le service d'assistance aux autorités civiles, de collaborer au moins avec les Etats voisins pour la détection précoce, l'alerte précoce et la protection de l'espace aérien, mais seulement au niveau de la police aérienne, au lieu de développer des capacités offensives avec le nouvel avion de combat coûteux. 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Bien qu'ils soient géographiquement très éloignés de nous, ils sont néanmoins importants pour notre sécurité en raison du changement climatique, de la migration et des risques de pandémie.</p> <p>L'ancien ambassadeur Dahinden plaide également pour une politique de sécurité suisse qui «agisse sur les risques aussi loin que possible au-delà des frontières nationales – avant même qu'ils ne deviennent des menaces immédiates». En tant que petit Etat, la Suisse ne peut pas faire valoir sa puissance militaire et sa puissance économique est limitée, mais elle dispose d'un «potentiel considérable de puissance douce». 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Dans la nouvelle publication <a href="https://www.nzz-libro.ch/sicherheitspolitik-schweiz-978-3-907396-69-8"><em>Sicherheitspolitik Schweiz, Strategie eines globalisierten Kleinstaats</em> (Politique de sécurité de la Suisse, stratégie d'un petit Etat globalisé)</a>, il qualifie «une poussée mécanisée de l'armée russe en direction de l'Ouest (d') impossible au vu de la situation actuelle». Le Kremlin n'a même pas «l'intention de prendre le contrôle de tout le continent par des moyens militaires». Mais Häsler voit un grand danger dans le fait que la Russie veuille, sans tirer un coup de feu, «plonger l'Europe dans le chaos».</p> <p>Même en ce qui concerne les scénarios de menace, le rédacteur de la <em>NZZ</em> Häsler tient parfois un discours similaire à celui de l'ancien ambassadeur Dahinden et de l'ancien secrétaire du PS Hug. Selon Häsler, pour déstabiliser l'Europe, «il suffit de lancer des cyber-attaques contre des hôpitaux, des attentats terroristes ou une attaque avec une arme à distance contre l'étoile de Laufenburg», la plaque tournante européenne de l'électricité. La guerre moderne est invisible et ne connaît pas de fronts clairs. La lutte est en outre menée par le biais de la faim et de la migration.</p> <h3>Disparité dans l'attribution des budgets</h3> <p>Les avis divergent toutefois fortement sur la question de savoir ce qu'il faut faire en priorité. La doctrine de Häsler se limite à la défense territoriale. L'armée doit être en mesure «d'une part de bloquer des axes et de tenir des espaces, d'autre part d'anéantir des forces adverses par des contre-offensives» et doit être orientée vers la préservation de l'intégrité territoriale de la Suisse. Cela devient prioritaire et nécessite beaucoup plus de moyens que ceux mis à disposition jusqu'à présent.</p> <p>En ce qui concerne une politique de sécurité au-delà des frontières nationales, Häsler estime certes en passant qu'il faudrait compléter «la politique d'armement ou la coopération internationale». Mais il n'explore pas leur potentiel en matière de politique de sécurité.</p> <p>Le mot d'ordre est de consacrer 1% du produit intérieur brut à l'armement – même sans «développement préalable des besoins» (l'ancien conseiller fédéral Villiger dans son article publié dans la nouvelle édition de <em>Politique de sécurité suisse</em>). Au cours des dix dernières années déjà, les dépenses militaires ont augmenté de manière supérieure à la moyenne. 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Les articles peuvent être consultés sur le site web de la société. <a href="https://www.sga-aspe.ch/wp-content/uploads/2024/04/Dahinden_Sicherheitspolitik-der-Schweiz-neu-denken.pdf,"><i>Ici</i></a><i> pour Martin Dahinden et </i><a href="https://www.sga-aspe.ch/wp-content/uploads/2024/04/Hug_Sicherheitspolitik-der-Schweiz-neu-denken-1.pdf"><i>ici</i></a><i> pour Peter Hug.</i></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'plus-d-argent-l-armee-mais-pas-de-politique-de-securite', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 24, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://www.infosperber.ch/politik/schweiz/mehr-geld-fuer-die-armee-ohne-sicherheitspolitische-strategie/', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4989, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le véganisme, idiot utile de la société de consommation?', 'subtitle' => 'Si le capitalisme s’accommode bien du véganisme, c’est parce que celui-ci s’affirme comme un style de vie particulier participant à la construction identitaire et relevant également d’un courant, voire parfois d’une mode. 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Ainsi le véganisme se retrouve-t-il lié au développement de l’IA ou à la vente d’automobiles sans cuir animal. On parlera alors de « veganwashing » lorsque le véganisme est instrumentalisé. C’est l’objet du dernier livre de l’historien Jérôme Segal, qui publie aux éditions Lux <a href="https://luxediteur.com/catalogue/veganwashing/">« Veganwashing, l’instrumentalisation politique du véganisme »</a>. Il y explique comment les véganes, alors même qu’ils représentent moins de 1 % de la population mondiale, font l’objet d’instrumentalisations politiques ou économiques grandissantes. 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Pour lui, toute offre végane est bonne à prendre, car la nourriture a ceci de particulier que sa consommation est limitée par la satiété. « Tout steak végétal acheté est un steak animal en moins, car les gens n’en mangent pas deux en même temps », explique-t-il. Selon cette logique, l’accusation de <em>veganwashing</em> à l’encontre des industries serait un des effets collatéraux d’une action somme toute efficace.</p> <p>Autrice d’un <a href="https://www.cairn.info/revue-langage-et-societe-2023-2-page-232.htm">livre</a> sur les manifestations linguistiques du spécisme, Marie-Claude Marsolier ne s’inquiète pas, elle non plus, de l’augmentation de l’offre en produits véganes proposés par l’industrie alimentaire. 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De la même façon, <a href="https://www.lagedhomme.com/ouvrages/tobias+leenaert/vers+un+monde+vegane/4541">Tobias Leenaert</a> affirme que les changements d’avis sur certaines questions morales découlent parfois d’un changement de comportement au lieu de le provoquer :</p> <blockquote> <p>« L’importance et le poids des arguments moraux en tant que moteur de changement sont relatifs. Nous voulons que les gens deviennent végétaliens parce qu’ils se soucient des animaux, et nous devons élever la conscience morale des gens si nous voulons obtenir un changement durable. Mais cette préoccupation pour les animaux peut résulter d’un changement de comportement pour d’autres raisons. 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Sans être naïf sur les intentions des grandes marques (qui ne font probablement pas ça par pur altruisme), je vois mal comment on peut considérer que cela ne va pas dans le bon sens ».</p> <p>Un des premiers militants et penseurs de la cause animale en France a une position plus nuancée à ce sujet, mais souhaite tout de même garder l’anonymat. Selon lui, les alternatives proposées par les grandes compagnies doivent être encouragées, mais elles ne changeront pas grand-chose :</p> <blockquote> <p>« Je pense qu’il s’agit d’une excellente chose. C’est une façon d’intégrer le véganisme dans une certaine normalité, de le faire sortir de son ghetto végane, et c’est ainsi que la consommation de produits d’origine animale devrait baisser dans les prochaines années. 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Nestlé au Mexique a renvoyé les paysans vers les intermédiaires locaux, mais ceux-ci sont tout aussi impliqués dans la spirale de l'exploitation et n'ont aucun pouvoir pour fixer les prix.</p> <p>Un paysan se plaint d’avoir été convaincu de passer de l'arabica au robusta, ce dernier étant plus résistant, en lui promettant une meilleure productivité et des rendements plus élevés. Or, ce type de café est de moindre qualité et les prix sont donc plus bas. Comme personne n'achète de robusta, les cultivateurs sont entièrement dépendants de Nestlé pour les débouchés. « Nous sommes esclaves de Nestlé »: Marbella Salas, agricultrice, explique que la seule façon d’augmenter le rendement des plants de café est de les arroser d’engrais, or ces produits coûtent cher et beaucoup de producteurs ne peuvent se les payer. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Christophe Mottiez 10.06.2024 | 11h55
«cette critique unilatérale du nazisme (qui épargne le stalinisme) est-elle le fruit d'un aveuglement pro-russe ou carrément de la propagande pro-russe?
pierre lorrain fait un amalgame malhonnête entre nazisme et résistance ukrainienne pour décrédibiliser cette dernière.
certes, il admet qu'il y avait -et qu'il y a encore- des pro-nazis non seulement en ukraine, mais dans tout l'occident.
cependant, il omet l'essentiel.
les résistants ukrainiens se sont alliés aux nazis pour combattre leur pire ennemi, leur ennemi existentiel: le monstre russo-soviétique.
c'est pourquoi les célébrations de la résistance ukrainienne face à l'impérialisme russo-soviétique contiennent des références au nazisme.
dans le cadre de cette alliance (avec les nazis) qui choque les personnes mal informées, les nationalistes ukrainiens ont malheureusement commis des massacres, mais aucun "holocauste".
en revanche, l'holodomor commis une décennie plus tôt par staline était bien réel en ukraine.
enfin, dire que l'opération russo-soviétique 'bagration' consistait à "libérer la biélorussie et avancer en pologne" est un bel euphémisme.
cette offensive a permis de reconquérir le belarus et d'entamer la conquête politique de toute l'europe centrale: une entreprise non pas libératrice, mais coloniale.
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