Analyse / Le casse-tête du Ministère public dure depuis 1851
Le procureur fédéral Kronauer représenté comme la marionnette du Kaiser Wilhelm II par «Der neue Postillon», en novembre 1901. © DR
Les turbulences autour du choix d’un nouveau procureur général de la Confédération en attestent: cette autorité était mal conçue dès le départ. Hans-Ulrich Jost, professeur émérite d’histoire à l’Université de Lausanne, a expliqué à nos confrères d'«Infosperber» le cheminement de ce poste aux pannes successives.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2831, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / Histoire', 'title' => 'Le casse-tête du Ministère public dure depuis 1851', 'subtitle' => 'Les turbulences autour du choix d’un nouveau procureur général de la Confédération en attestent: cette autorité était mal conçue dès le départ. Hans-Ulrich Jost, professeur émérite d’histoire à l’Université de Lausanne, a expliqué à nos confrères d'«Infosperber» le cheminement de ce poste aux pannes successives.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<hr /> <p style="text-align: center;"><strong><em><span>Par Hans-Ulrich Jost</span></em></strong></p> <p style="text-align: center;"><em><span>traduit de l'allemand</span></em></p> <hr /> <p>Des abus, des procédures infructueuses, un procureur fédéral qui ne prend pas la vérité au sérieux et qui doit finalement démissionner sous la pression massive: voilà comment le Ministère public de la Confédération a fait parler de lui en 2020.</p> <p>A première vue, on pourrait penser qu'il s'agit d'une affaire spécifique dont le procureur général Michael Lauber est le principal responsable. Cependant, un regard sur l'histoire montre que le Ministère public de la Confédération a été mal conçu dès ses débuts, tant ses compétences, ses relations avec le Conseil fédéral et le Parlement que ses liens avec la police fédérale et le Tribunal fédéral n'étant pas clairement définis. </p> <p><span>L’institution fut ainsi contestée dès sa création. Elle rappelait trop les polices politiques des Etats monarchiques de l’époque. En outre, sa double fonction de ministère public et de police des étrangers contredisait le principe de la séparation des pouvoirs, ce d'autant que l'indépendance dont elle jouissait face au Conseil fédéral qui nommait ses responsables n’était pas clairement définie.</span></p> <p><span>Le premier procureur général de la Confédération fut désigné en 1851 et quitta son poste un an plus tard. Son successeur, Jakob Amiet, fit de même en 1856. Frustré, il se plaignait du manque de travail et d’autres désagréments. Ensuite, pendant de nombreuses années, la fonction ne fut plus dotée que de cas en cas. </span></p> <h3><span>Une surveillance politique excessive</span></h3> <p><span>L’institution fut renforcée en 1889 suite à une pression étrangère. Le Conseil fédéral avait ordonné l'expulsion d'un informateur de police utilisé contre des émigrés socialistes allemands. Le chancelier impérial Bismarck, très en colère, avait alors menacé la Suisse de sanctions sévères. Afin de se conformer à ses exigences, le Conseil fédéral a renforcé la police fédérale et le bureau du procureur général, qui ne comptait cependant que trois employés et dépendait de la coopération, souvent peu efficace, avec les services de police cantonaux.</span></p> <p><span>Le procureur fédéral est-il également autorisé à traiter des affaires «politiques»? Cette question était épineuse. Sans vraiment y répondre clairement, le procureur général lançait en 1885 une enquête sur les anarchistes, considérés avec les socialistes comme des ennemis de l'Etat − le Parti social-démocrate de Suisse a été fondé en 1888. Une image presque obsessionnelle de l'ennemi a alors émergé. Dans les années 1889-1904, quelque 350 citoyens suisses ont été fichés pour leurs activités politiques. Le Ministère public de la Confédération n'a pas hésité à utiliser des informateurs douteux pour cette surveillance. Ce fut le début d'un système de plus en plus répandu, qui a finalement abouti à l'affaire des fiches de 1989.</span></p> <p><span>L’organisation repose donc dès l’origine sur des lois, des ordonnances, des décisions gouvernementales peu définies quant à leur base constitutionnelles. </span></p> <p><span>Sous la houlette de Franz Stämpfli, procureur général de 1916 à 1948, sa tâche centrale fut de combattre les groupes et organisations de gauche. Les dangers de droite n’était pas pris en compte, ce que le Conseil fédéral justifiait par des raisons de politique extérieures. Lorsque Stämpfli évoqua cette question, le gouvernement finit par lui demander de s’occuper également soigneusement des organisations sous influence de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste.</span></p> <h3><span>Droit d'urgence</span></h3> <p><span>Dans l’entre-deux-guerres le Conseil fédéral et le Parlement adoptèrent un grand nombre de lois et de décrets au nom de la «sécurité de l’Etat». Souvent, cela ne fut possible qu’en utilisant le droit d’urgence, car, soumis au peuple, ces textes n'étaient pas acceptés. Comme par exemple la «loi sur la subversion» en 1922 et celle sur «l’ordre» en 1933, refusées en votation populaire. Ce qui n'empêcha pas le gouvernement et le parlement d'édicter des ordonnances, non soumises au référendum, qui allaient bien au-delà des textes refusés dans les urnes.</span></p> <p><span>La guerre froide conduisit à intensifier la surveillance de la gauche. La décision du Conseil fédéral, le 29 octobre 1948, de considérer comme «trahison à la patrie» les contacts avec des organisations considérées comme hostiles à la Suisse est révélatrice de cette tendance. Ces durcissements furent intégrés dans le code pénal en 1950. C’est cette disposition qui a légitimé le fichage massif de citoyens et citoyennes suisses, ainsi que la mise à l’écart de fonctionnaires proches des communistes du Parti du travail. En 1949, Werner Lüthi prit la direction du Ministère public, avec lequel il collaborait déjà depuis de longues années. Il poursuivit avec zèle la politique de Stämpfli.</span></p> <p><span>Survint ensuite une affaire spectaculaire et tragique. Le procureur nommé en 1955, René Dubois, social-démocrate et francophile, se trouva impliqué dans une collaboration problématique avec les services de renseignements français. La révélation publique des faits le poussa au suicide le 23 mars 1957. Il n’était pourtant de loin pas le principal coupable dans cette affaire. A l’arrière-plan intriguait Max Ulrich, inspecteur de la police fédérale, qui fournit pendant des années des informations aux services français. Mais Dubois fut visé par des officiers supérieurs du renseignement militaire qui, soit dit en passant, étaient eux en contact avec le contre-espionnage allemand de «l’organisation Gehlen». Pour protéger l’état-major de l’armée, on mit toute la faute sur Dubois et l’on cacha les côtés délicats de l’affaire.</span></p> <h3><span>Fichage des gauchistes</span></h3> <p><span>Les successeurs de Dubois, Hans Fürst et Hans Walder, orientèrent en priorité leurs activités, comme Stämpfli, contre la gauche, considérée comme particulièrement menaçante pour l’Etat. De 1974 à 1989, Rudolf Gerber dirigea le Ministère public. Il fut largement responsable du fichage des prétendus gauchistes ennemis de l’Etat, alors qu’il négligeait le blanchiment d’argent et le trafic de drogues. Le scandale des fiches qui éclata en 1989 le contraignit au départ. Ni le Conseil fédéral ni le Parlement ne tirèrent cependant les conclusions de ces dérapages. Il ne fut pas question de reconsidérer l’institution en profondeur .</span></p> <p><span>Avec la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS, le Ministère public ne put plus cultiver l’image bien entretenue de «l’ennemi communiste». Il fut dirigé de manière intérimaire par Willy Padrutt, qui n’opéra guère de changements. Tout changea radicalement avec la nomination de Carla del Ponte, en poste de 1994 à 1997. Elle entreprit des actions spectaculaires sur de nouveaux terrains, comme le blanchiment d’argent et la criminalité organisée. Avec cependant des résultats relatifs. La gauche, jusque là très critique à l’endroit de l’institution, salua les nouvelles orientations. La droite, en revanche, trouva suspecte ses efforts en direction de la criminalité économique.</span></p> <p><span>En 2000, Valentin Roschacher lui succéda. Il voulait engager des centaines d’enquêteurs contre le crime organisé, le blanchiment et le milieu de la drogue. Ses méthodes, par exemple l’utilisation de condamnés multirécidivistes comme indicateurs, dépassaient le cadre légal. Des opérations spectaculaires à l'image de la razzia chez les Hells Angels n’eurent que peu de résultats. Cela a abouti à un détestable conflit avec le conseiller fédéral Blocher qui, pour le mettre à la porte, abusa de ses compétences. Une fois de plus, l’institution donnait une mauvaise image d'elle-même.</span></p> <p><span>Après Roschacher, le poste passa pour peu de temps à Michel-André Fels, puis en 2007 au successeur voulu par Blocher, Erwin Beyeler. Ce derrnier ne put venir à bout des problèmes dont il hérita. On lui reprocha une faiblesse dans la direction et une absence de concept dans les priorités, le Parlement refusa sa réélection en 2011.</span></p> <h3><span>Nouvelles tâches</span></h3> <p><span>Ces années-là survinrent malgré tout quelques réformes, mais peu coordonnées entre elles. De nouvelles tâches étaient formulées, dans les domaines comme la criminalité économique, le crime organisé, la corruption et le terrorisme. Cependant, la structure du Ministère public lui-même ne fut pas révisée. Elle dut, avec ses 170 collaborateurs, faire face à sa mauvaise réputation persistante. «On a le sentiment, écrivait la <em>NZZ am Sonntag</em> le 13 mars 2011, que l’on pousse là des gens qui ne sont pas extraordinairement doués.»</span></p> <p><span>En 2012 arriva Michael Lauber. Il sut d’emblée, avec son allure chic, se présenter favorablement auprès de l’opinion. Il parlait d’un nouvel esprit dans l’institution mais ne remit pas en question son fonctionnement. «Aucune réorganisation n’est nécessaire», confiait-il à la NZZ le 31 mars 2020. Il apparut cependant rapidement que non seulement l’efficacité du Ministère était limitée mais que celui-ci trempait, une fois de plus, dans des affaires douteuses. Il serait trop long d’évoquer dans le détails les fautes de Lauber. Le comble fut la palabre cachée avec Gianni Infantino, président de la FIFA. Il s’ensuivit une procédure disciplinaire qui souligna les mensonges et les fautes de Lauber, lequel dut démissionner en juillet 2020 sous la forte pression de l’opinion publique.</span></p> <p><span>Dans ce rapide survol historique apparaissent surtout les pannes et les manques du Ministère public. On pourrait objecter qu'un grand nombre de cas ont par ailleurs été correctement traités. Cela ne peut cependant servir d’excuses pour les graves manquements de l’institution et ses orientations problématiques du point de vue du droit.</span></p> <p><span>Dès 1850, on l’a vu, il manquait des critères clairs dans la définition de ses tâches. Les développements de la structure, dans le cadre de la protection de l’Etat, ont peu aidé à définir ses champs d’action. Il est d’abord apparu un système de surveillance qui portait atteinte aux droits démocratiques et constitutionnels, puis des missions, comme la lutte contre le crime organisé, le blanchiment et la criminalité économique, qui manifestement dépassaient le Ministère public. </span></p> <p>Malheureusement, l'affaire Lauber, comme les affaires précédentes, n'a pas conduit à une remise en cause fondamentale de l'institution du Ministère public de la Confédération. On suppose évidemment que son successeur remettra le bureau du procureur général en état de fonctionnement. Mais déjà lors de l'évaluation des candidats, il y a des mésaventures. Après une première tentative, au cours de laquelle les candidats n'avaient apparemment pas le profil souhaité, on est passé à un deuxième tour, qu'il a fallu également interrompre, personnne ne faisant encore l'affaire. Mais quel que soit l'élu, le Ministère public de la Confédération ne sortira de sa profonde crise structurelle que si une réforme fondamentale est menée.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.infosperber.ch/politik/schweiz/die-bundesanwaltschaft-unrechtmaessig-und-unzweckmaessig/" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-casse-tete-du-ministere-public-dure-depuis-1851', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 554, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2827, 'homepage_order' => (int) 3067, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Histoire', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Bon pour la tête', 'description' => 'Les turbulences autour du choix d’un nouveau procureur général de la Confédération en attestent: cette autorité était mal conçue dès le départ. Hans-Ulrich Jost, professeur émérite d’histoire à l’Université de Lausanne, a expliqué à nos confrères d'«Infosperber» le cheminement de ce poste aux pannes successives.', 'title' => 'Le casse-tête du Ministère public dure depuis 1851', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2831, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / Histoire', 'title' => 'Le casse-tête du Ministère public dure depuis 1851', 'subtitle' => 'Les turbulences autour du choix d’un nouveau procureur général de la Confédération en attestent: cette autorité était mal conçue dès le départ. Hans-Ulrich Jost, professeur émérite d’histoire à l’Université de Lausanne, a expliqué à nos confrères d'«Infosperber» le cheminement de ce poste aux pannes successives.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<hr /> <p style="text-align: center;"><strong><em><span>Par Hans-Ulrich Jost</span></em></strong></p> <p style="text-align: center;"><em><span>traduit de l'allemand</span></em></p> <hr /> <p>Des abus, des procédures infructueuses, un procureur fédéral qui ne prend pas la vérité au sérieux et qui doit finalement démissionner sous la pression massive: voilà comment le Ministère public de la Confédération a fait parler de lui en 2020.</p> <p>A première vue, on pourrait penser qu'il s'agit d'une affaire spécifique dont le procureur général Michael Lauber est le principal responsable. Cependant, un regard sur l'histoire montre que le Ministère public de la Confédération a été mal conçu dès ses débuts, tant ses compétences, ses relations avec le Conseil fédéral et le Parlement que ses liens avec la police fédérale et le Tribunal fédéral n'étant pas clairement définis. </p> <p><span>L’institution fut ainsi contestée dès sa création. Elle rappelait trop les polices politiques des Etats monarchiques de l’époque. En outre, sa double fonction de ministère public et de police des étrangers contredisait le principe de la séparation des pouvoirs, ce d'autant que l'indépendance dont elle jouissait face au Conseil fédéral qui nommait ses responsables n’était pas clairement définie.</span></p> <p><span>Le premier procureur général de la Confédération fut désigné en 1851 et quitta son poste un an plus tard. Son successeur, Jakob Amiet, fit de même en 1856. Frustré, il se plaignait du manque de travail et d’autres désagréments. Ensuite, pendant de nombreuses années, la fonction ne fut plus dotée que de cas en cas. </span></p> <h3><span>Une surveillance politique excessive</span></h3> <p><span>L’institution fut renforcée en 1889 suite à une pression étrangère. Le Conseil fédéral avait ordonné l'expulsion d'un informateur de police utilisé contre des émigrés socialistes allemands. Le chancelier impérial Bismarck, très en colère, avait alors menacé la Suisse de sanctions sévères. Afin de se conformer à ses exigences, le Conseil fédéral a renforcé la police fédérale et le bureau du procureur général, qui ne comptait cependant que trois employés et dépendait de la coopération, souvent peu efficace, avec les services de police cantonaux.</span></p> <p><span>Le procureur fédéral est-il également autorisé à traiter des affaires «politiques»? Cette question était épineuse. Sans vraiment y répondre clairement, le procureur général lançait en 1885 une enquête sur les anarchistes, considérés avec les socialistes comme des ennemis de l'Etat − le Parti social-démocrate de Suisse a été fondé en 1888. Une image presque obsessionnelle de l'ennemi a alors émergé. Dans les années 1889-1904, quelque 350 citoyens suisses ont été fichés pour leurs activités politiques. Le Ministère public de la Confédération n'a pas hésité à utiliser des informateurs douteux pour cette surveillance. Ce fut le début d'un système de plus en plus répandu, qui a finalement abouti à l'affaire des fiches de 1989.</span></p> <p><span>L’organisation repose donc dès l’origine sur des lois, des ordonnances, des décisions gouvernementales peu définies quant à leur base constitutionnelles. </span></p> <p><span>Sous la houlette de Franz Stämpfli, procureur général de 1916 à 1948, sa tâche centrale fut de combattre les groupes et organisations de gauche. Les dangers de droite n’était pas pris en compte, ce que le Conseil fédéral justifiait par des raisons de politique extérieures. Lorsque Stämpfli évoqua cette question, le gouvernement finit par lui demander de s’occuper également soigneusement des organisations sous influence de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste.</span></p> <h3><span>Droit d'urgence</span></h3> <p><span>Dans l’entre-deux-guerres le Conseil fédéral et le Parlement adoptèrent un grand nombre de lois et de décrets au nom de la «sécurité de l’Etat». Souvent, cela ne fut possible qu’en utilisant le droit d’urgence, car, soumis au peuple, ces textes n'étaient pas acceptés. Comme par exemple la «loi sur la subversion» en 1922 et celle sur «l’ordre» en 1933, refusées en votation populaire. Ce qui n'empêcha pas le gouvernement et le parlement d'édicter des ordonnances, non soumises au référendum, qui allaient bien au-delà des textes refusés dans les urnes.</span></p> <p><span>La guerre froide conduisit à intensifier la surveillance de la gauche. La décision du Conseil fédéral, le 29 octobre 1948, de considérer comme «trahison à la patrie» les contacts avec des organisations considérées comme hostiles à la Suisse est révélatrice de cette tendance. Ces durcissements furent intégrés dans le code pénal en 1950. C’est cette disposition qui a légitimé le fichage massif de citoyens et citoyennes suisses, ainsi que la mise à l’écart de fonctionnaires proches des communistes du Parti du travail. En 1949, Werner Lüthi prit la direction du Ministère public, avec lequel il collaborait déjà depuis de longues années. Il poursuivit avec zèle la politique de Stämpfli.</span></p> <p><span>Survint ensuite une affaire spectaculaire et tragique. Le procureur nommé en 1955, René Dubois, social-démocrate et francophile, se trouva impliqué dans une collaboration problématique avec les services de renseignements français. La révélation publique des faits le poussa au suicide le 23 mars 1957. Il n’était pourtant de loin pas le principal coupable dans cette affaire. A l’arrière-plan intriguait Max Ulrich, inspecteur de la police fédérale, qui fournit pendant des années des informations aux services français. Mais Dubois fut visé par des officiers supérieurs du renseignement militaire qui, soit dit en passant, étaient eux en contact avec le contre-espionnage allemand de «l’organisation Gehlen». Pour protéger l’état-major de l’armée, on mit toute la faute sur Dubois et l’on cacha les côtés délicats de l’affaire.</span></p> <h3><span>Fichage des gauchistes</span></h3> <p><span>Les successeurs de Dubois, Hans Fürst et Hans Walder, orientèrent en priorité leurs activités, comme Stämpfli, contre la gauche, considérée comme particulièrement menaçante pour l’Etat. De 1974 à 1989, Rudolf Gerber dirigea le Ministère public. Il fut largement responsable du fichage des prétendus gauchistes ennemis de l’Etat, alors qu’il négligeait le blanchiment d’argent et le trafic de drogues. Le scandale des fiches qui éclata en 1989 le contraignit au départ. Ni le Conseil fédéral ni le Parlement ne tirèrent cependant les conclusions de ces dérapages. Il ne fut pas question de reconsidérer l’institution en profondeur .</span></p> <p><span>Avec la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS, le Ministère public ne put plus cultiver l’image bien entretenue de «l’ennemi communiste». Il fut dirigé de manière intérimaire par Willy Padrutt, qui n’opéra guère de changements. Tout changea radicalement avec la nomination de Carla del Ponte, en poste de 1994 à 1997. Elle entreprit des actions spectaculaires sur de nouveaux terrains, comme le blanchiment d’argent et la criminalité organisée. Avec cependant des résultats relatifs. La gauche, jusque là très critique à l’endroit de l’institution, salua les nouvelles orientations. La droite, en revanche, trouva suspecte ses efforts en direction de la criminalité économique.</span></p> <p><span>En 2000, Valentin Roschacher lui succéda. Il voulait engager des centaines d’enquêteurs contre le crime organisé, le blanchiment et le milieu de la drogue. Ses méthodes, par exemple l’utilisation de condamnés multirécidivistes comme indicateurs, dépassaient le cadre légal. Des opérations spectaculaires à l'image de la razzia chez les Hells Angels n’eurent que peu de résultats. Cela a abouti à un détestable conflit avec le conseiller fédéral Blocher qui, pour le mettre à la porte, abusa de ses compétences. Une fois de plus, l’institution donnait une mauvaise image d'elle-même.</span></p> <p><span>Après Roschacher, le poste passa pour peu de temps à Michel-André Fels, puis en 2007 au successeur voulu par Blocher, Erwin Beyeler. Ce derrnier ne put venir à bout des problèmes dont il hérita. On lui reprocha une faiblesse dans la direction et une absence de concept dans les priorités, le Parlement refusa sa réélection en 2011.</span></p> <h3><span>Nouvelles tâches</span></h3> <p><span>Ces années-là survinrent malgré tout quelques réformes, mais peu coordonnées entre elles. De nouvelles tâches étaient formulées, dans les domaines comme la criminalité économique, le crime organisé, la corruption et le terrorisme. Cependant, la structure du Ministère public lui-même ne fut pas révisée. Elle dut, avec ses 170 collaborateurs, faire face à sa mauvaise réputation persistante. «On a le sentiment, écrivait la <em>NZZ am Sonntag</em> le 13 mars 2011, que l’on pousse là des gens qui ne sont pas extraordinairement doués.»</span></p> <p><span>En 2012 arriva Michael Lauber. Il sut d’emblée, avec son allure chic, se présenter favorablement auprès de l’opinion. Il parlait d’un nouvel esprit dans l’institution mais ne remit pas en question son fonctionnement. «Aucune réorganisation n’est nécessaire», confiait-il à la NZZ le 31 mars 2020. Il apparut cependant rapidement que non seulement l’efficacité du Ministère était limitée mais que celui-ci trempait, une fois de plus, dans des affaires douteuses. Il serait trop long d’évoquer dans le détails les fautes de Lauber. Le comble fut la palabre cachée avec Gianni Infantino, président de la FIFA. Il s’ensuivit une procédure disciplinaire qui souligna les mensonges et les fautes de Lauber, lequel dut démissionner en juillet 2020 sous la forte pression de l’opinion publique.</span></p> <p><span>Dans ce rapide survol historique apparaissent surtout les pannes et les manques du Ministère public. On pourrait objecter qu'un grand nombre de cas ont par ailleurs été correctement traités. Cela ne peut cependant servir d’excuses pour les graves manquements de l’institution et ses orientations problématiques du point de vue du droit.</span></p> <p><span>Dès 1850, on l’a vu, il manquait des critères clairs dans la définition de ses tâches. Les développements de la structure, dans le cadre de la protection de l’Etat, ont peu aidé à définir ses champs d’action. Il est d’abord apparu un système de surveillance qui portait atteinte aux droits démocratiques et constitutionnels, puis des missions, comme la lutte contre le crime organisé, le blanchiment et la criminalité économique, qui manifestement dépassaient le Ministère public. </span></p> <p>Malheureusement, l'affaire Lauber, comme les affaires précédentes, n'a pas conduit à une remise en cause fondamentale de l'institution du Ministère public de la Confédération. On suppose évidemment que son successeur remettra le bureau du procureur général en état de fonctionnement. Mais déjà lors de l'évaluation des candidats, il y a des mésaventures. Après une première tentative, au cours de laquelle les candidats n'avaient apparemment pas le profil souhaité, on est passé à un deuxième tour, qu'il a fallu également interrompre, personnne ne faisant encore l'affaire. Mais quel que soit l'élu, le Ministère public de la Confédération ne sortira de sa profonde crise structurelle que si une réforme fondamentale est menée.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.infosperber.ch/politik/schweiz/die-bundesanwaltschaft-unrechtmaessig-und-unzweckmaessig/" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-casse-tete-du-ministere-public-dure-depuis-1851', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 554, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2827, 'homepage_order' => (int) 3067, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Histoire', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5295, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Un bien cruel conte de Noël (1)', 'subtitle' => 'Catherine et Pierre forment un couple épanoui. Tout allait bien entre eux jusqu’au jour où Catherine a soupçonné une transformation inquiétante chez son mari. Ce récit de l’auteur lausannois Pierre Ronpipal est publié en trois épisodes, les 13, 20 et 27 décembre.', 'subtitle_edition' => 'Catherine et Pierre forment un couple épanoui. Tout allait bien entre eux jusqu’au jour où Catherine a soupçonné une transformation inquiétante chez son mari. Ce récit de l’auteur lausannois Pierre Ronpipal est publié en trois épisodes, les 13, 20 et 27 décembre.', 'content' => '<h4>Un récit de Pierre Ronpipal</h4> <hr /> <p>Dans dix jours c’est Noël mais ce qui tous les ans est une réjouissance pour moi pourrait bien cette année devenir un cauchemar. A cause de mon mari.</p> <p>Pierre m’est fidèle, j’en suis certaine, même s’il a eu, comme moi, quelques aventures extraconjugales. Il n’y a pas de quoi en faire tout un plat. La fidélité absolue est un concept éculé et hypocrite qui a pour but principal que les hommes soient certains que les enfants qui sortent des ventres de leur épouse soient bien le produit de leurs spermatozoïdes à eux. Transmettre ses gènes est un réflexe très animal, si Sapiens est vraiment un être supérieur, il devrait se détendre sur cette question. En plus, Pierre et moi n’avons pas fait d’enfants, trop concentrés sur nous-mêmes et nos vies à réussir. Marie, ma sœur, prétend que pour les femmes, l’importance de la fidélité n’a pas pour but la perpétuation de l’espèce mais plutôt la conservation à leur côté du mâle qui assure leur protection. Elle se trompe. Si Pierre et moi sommes toujours ensemble après trente-cinq ans de mariage, c’est justement parce que nous nous laissons la liberté d’aller de temps en temps voir ailleurs. Marie, elle, ne souhaitait plus de rapports sexuels tout en menaçant son mari de le quitter s’il la trompait. C’est lui qui est parti avec la première maîtresse qu’il s’est autorisée.</p> <p>Mais Pierre a changé.</p> <p>Nous nous sommes connus dans une manifestation contre le racisme alors que nous avions vingt-sept ans. Il était graphiste tandis que moi j’enseignais le français à des réfugiés dans un centre géré par l’Eglise protestante. Je l’avais déjà remarqué à d’autres occasions au fil des ans – Lausanne est une petite ville – notamment lors d’une soirée chez Jean-Luc, lequel a été mon amant lorsque j’avais vingt ans et que j’hésitais entre le trotskisme et l’écologie politique. Lorsque Jean-Luc, figure de proue des trotskistes locaux, m’avait quittée pour une camarade d’origine kurde plus valorisante pour lui, j’avais renoncé aux principes de la Quatrième Internationale et milité pour la sauvegarde de la planète, jusqu’à ma rencontre avec un zapatiste belge avec qui je suis partie au Mexique où j’ai attrapé une infection sexuellement transmissible. De retour en Suisse, j’ai soigné ma salpingite et terminé mes études de lettres. Entre deux amants de passage, je traversais de longues périodes d’abstinence sexuelle sans que cela me coûte. A la manif, j’ai trouvé Pierre très beau avec sa moustache et sa barbe de cinq jours. Et je l’ai trouvé irrésistible lorsqu’il a jeté une bouteille vide en direction des forces de l’ordre qui voulaient nous empêcher d’accéder à la salle où se déroulait une assemblée de l’UDC, ce parti d’extrême droite honni par nous. Pierre s’est fait réprimander par les camarades communistes qui assuraient le service d’ordre et il a fini par en venir aux mains avec eux. J’ai spontanément pris sa défense, nous nous sommes faits bousculer et avons quitté la manifestation, lui avec une arcade sourcilière fendue, moi avec un fort désir pour lui. Je l’ai emmené chez moi pour soigner sa blessure et nous avons fait l’amour toute la nuit. Deux semaines plus tard nous emménagions ensemble; nous ne nous sommes plus quittés.</p> <p>L’autre soir, alors que nous avions des invités à la maison, il m’a semblé reconnaître chez Pierre les signes d’une tension extrême. Depuis le temps, je le connais bien. Serge et Mireille, nos invités, l’ont eux aussi sentie, cette tension. Ce sont tout à la fois des amis et des clients. Des amis parce que comme nous ils sont de centre gauche, des clients car ils font appel à notre agence de communication pour promouvoir leur commerce. Après avoir été de grands voyageurs, Serge et Mireille vendent aujourd’hui des produits venus d’Asie, principalement d’Inde mais aussi de Birmanie et du Cambodge. Ils sélectionnent avec soins les artisans, privilégiant les structures coopératives respectueuses de l’environnement et du bien-être des populations locales. Nous gérons leur site internet et leur publicité, et tournons même pour eux des clips promotionnels. Pierre est devenu agressif avec Mireille lorsque celle-ci a déclaré que les néo-féministes exagéraient et que #MeToo décourageait toute tentative de séduction de la part des hommes. «Je n’ai pas peur de le dire, j’aime bien que l’on me tienne la porte et que les hommes me fassent sentir qu’ils me désirent…» Pierre lui a rétorqué que le patriarcat était une forme de fascisme et qu’en tant que progressiste nous devions tout faire pour l’abattre. J’ai essayé de dévier la conversation sur la nourriture bio mais très vite c’est l’écriture inclusive qui a fait s’échauffer les esprits. Serge, qui se pique d’aimer la littérature, a déclaré que le français était en danger, qu’il fallait le sauver des points médians et des réformes de l’orthographe. Pierre a rétorqué que pour rester vivantes les langues devaient changer, que les normes les étouffaient, que les règles orthographiques avaient été inventées pour empêcher les pauvres d’accéder aux études. «Etes-vous allés récemment au cinéma?» ai-je incidemment demandé à Mireille?</p> <p>Le lendemain, elle m’a appelée. «Avec Serge, on se demande si Pierre n’est pas en train devenir woke…» Mon sang s’est figé dans mes veines, une sourde angoisse est montée de mon estomac jusque dans ma gorge. «Non, non… Vous vous trompez… Vous avez bien vu, il continue de manger de la viande», ai-je rassuré Mireille. Mais le doute s’était instillé en moi, je me suis mise à mieux observer Pierre et, pour la première fois, j’ai fouillé dans ses poches et ses agendas, même dans son ordinateur. Ce que j’ai découvert est effrayant…</p> <p style="text-align: right;"><em>Suite la semaine prochaine</em></p> <hr /> <h4>Pierre Ronpipal est l’auteur de<br /><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1734002707_damned01.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="149" height="206" /><br />«A moi de choisir ceux qui vont mourir»<br /><span>et de<br /></span><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1734002742_cover20242.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="154" height="207" /><br />«Le vert était rouge à l’intérieur»<br />aux <a href="https://nouvelleseditionshumus.ch/" target="_blank" rel="noopener">Nouvelles Editions Humus</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'un-bien-cruel-conte-de-noel-1', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 39, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5284, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les ramasseurs de déchets, grands perdants du récit dominant sur la pollution plastique', 'subtitle' => 'A Busan, en Corée du Sud, les discussions sur le traité mondial sur la pollution plastique, qui se tenaient du 25 novembre au 1er décembre, se sont soldées par un échec. Pour être vraiment juste, le traité devrait s’attaquer aux inégalités au cœur des systèmes actuels de recyclage et de gestion des déchets. Des ramasseurs informels, souvent en situation de grande pauvreté et résident en Asie, Amérique du Sud ou en Afrique, sont en effet au cœur de l’économie des déchets, où ils jouent un rôle essentiel.', 'subtitle_edition' => 'A Busan, en Corée du Sud, les discussions sur le traité mondial sur la pollution plastique, qui se tenaient du 25 novembre au 1er décembre, se sont soldées par un échec. Pour être vraiment juste, le traité devrait s’attaquer aux inégalités au cœur des systèmes actuels de recyclage et de gestion des déchets. Des ramasseurs informels, souvent en situation de grande pauvreté et résident en Asie, Amérique du Sud ou en Afrique, sont en effet au cœur de l’économie des déchets, où ils jouent un rôle essentiel.', 'content' => '<h4 style="text-align: center;"><span><a href="https://theconversation.com/profiles/manisha-anantharaman-1526162">Manisha Anantharaman</a>, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/sciences-po-2196">Sciences Po </a></em></span></h4> <div><hr /> <p>A Busan, en Corée du Sud, les discussions sur le traité mondial sur la pollution plastique, qui se tenaient du 25 novembre au 1<sup>er</sup> décembre, se sont soldées par un <a href="https://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/2024/article/echec-des-negociations-du-traite-sur-le-plastique-a-la-session-busan-28713049.html">échec</a>. Les négociations devraient reprendre à une date ultérieure.</p> <p>En réalité, les négociations sont surtout sont le théâtre de récits concurrents qui s’affrontent. En jeu, rien de moins que les causes de la crise de la pollution plastique et les solutions appropriées pour y remédier.</p> <ul> <li> <p>D’un côté, la <a href="https://hactoendplasticpollution.org/fr/">Coalition de haute ambition</a> (HAC), les activistes du «zéro déchet» et de <a href="https://theconversation.com/traite-mondial-contre-la-pollution-plastique-en-coulisses-le-regard-des-scientifiques-francais-presents-234046">nombreux scientifiques</a> insistent sur la nécessité d’une <a href="https://hactoendplasticpollution.org/hac-member-states-ministerial-joint-statement-for-inc-5/">approche globale portant sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques</a>, y compris leur production.</p> </li> <li> <p>De l’autre côté, une <a href="https://medium.com/points-of-order/spoiler-alert-f737a24292e6">petite minorité d’Etats</a> ainsi que l’industrie pétrochimique ont à de nombreuses reprises détourné l’attention de cette question de la production des plastiques. Au lieu de cela, ils accusent des <a href="https://psmag.com/environment/the-epa-blames-six-asian-nations-that-the-u-s-exports-plastic-waste-to-for-ocean-pollution/">systèmes de recyclage inadéquats et une mauvaise gestion des déchets</a>.</p> </li> </ul> <p>L’attention portée au recyclage des plastiques et à la gestion des déchets touche en réalité des millions de personnes en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique. Il s’agit des travailleurs qui récupèrent, réutilisent ou revendent les plastiques, les textiles, l’aluminium et d’autres matériaux précieux issus des déchets.</p> <p>Dans le cadre du traité sur les plastiques, pour que ces travailleurs informels soient reconnus, que leurs conditions de travail puissent être améliorées et qu’ils puissent bénéficient d’une transition écologique plus équitable, les solutions politiques doivent aller au-delà des mécanismes économiques basés sur le seul marché et des stratégies axées sur le profit.</p> <p>Si ce n’est pas le cas, les efforts en faveur d’un recyclage plus inclusif et du développement de l’économie circulaire risquent de renforcer les injustices mêmes qu’ils prétendent combattre.</p> <h3>Qui sont les ramasseurs informels de déchets?</h3> <p>Les collecteurs de déchets – et les autres personnes travaillant avec eux dans un cadre informel et coopératif – effectuent une <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0921344924001824#sec0021">grande partie du travail de recyclage à l’échelle mondiale</a>. Ils réduisent de manière significative la quantité de plastique qui se retrouve dans les océans.</p> <p>Malgré cela, et parce qu’ils font un travail salissant et vivent dans des endroits sales, ils sont souvent tenus pour responsables du problème de la pollution plastique. Dans les discours politiques des villes et des Etats, leur travail a longtemps été <a href="https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0956247816657302">tourné en dérision, considéré comme non qualifié et inefficace</a>. <a href="https://www.undp.org/blog/unsung-heroes-four-things-policymakers-can-do-empower-informal-waste-workers">L’absence de reconnaissance officielle</a> de leur travail rend leurs revenus particulièrement instables et précaires. Les réglementations environnementales peuvent <a href="https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ac6b49">aggraver ces menaces</a> en accélérant la privatisation du traitement des déchets.</p> <p>Alors que les efforts de lutte contre la pollution plastique gagnent du terrain, les ramasseurs informels sont soumis à une double pression:</p> <ul> <li> <p>Ils doivent protéger leur accès aux déchets, car c’est l’un des rares moyens de subsistance dont ils disposent.</p> </li> <li> <p>En même temps, ils cherchent à améliorer leurs conditions de vie et de travail.</p> </li> </ul> <p>Un groupe de ramasseurs de déchets a donc profité de l’ouverture des négociations pour <a href="https://globalrec.org/document/just-transition-waste-pickers-un-plastics-treaty/">plaider en faveur de la reconnaissance de leur travail</a>. Il a été demandé que leurs contributions historiques à la réduction de la pollution plastique soient explicitement reconnues, et qu’un objectif explicite de transition juste soit intégré au traité sur les plastiques.</p> <h3>Avec l’économie circulaire, tout le monde est gagnant?</h3> <p>La <a href="https://theconversation.com/quatre-idees-recues-sur-la-transition-juste-227569">transition juste</a> est un principe défendu par les groupes de travailleurs et les défenseurs de la justice sociale afin de garantir que les politiques de transition écologique protègent, améliorent et compensent équitablement les moyens de subsistance des travailleurs et des communautés affectés par l’environnement.</p> <p>Les ramasseurs de déchets ont utilisé ce terme pour réclamer que le traité comprenne des dispositions pour améliorer leurs conditions de travail et de sécurité. Mais également pour que le traité intègre davantage les travailleurs informels aux systèmes de gestion des déchets, et pour exiger que les systèmes de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/responsabilite-elargie-du-producteur-67766">responsabilité élargie des producteurs</a> (REP) soutiennent aussi les travailleurs du secteur des déchets, en particulier les <a href="https://www.wiego.org/gender-waste-project">femmes et d’autres groupes vulnérables</a>.</p> <p>Etonnamment, ces demandes ont obtenu le soutien d’un large éventail de parties prenantes puissantes. Par exemple la <a href="https://www.businessforplasticstreaty.org/vision-statement#Key-elements">Business Coalition for a Plastics Treaty</a>, les <a href="https://news.un.org/en/story/2024/10/1156301">dirigeants des Nations unies</a> et même <a href="https://resolutions.unep.org/resolutions/uploads/american_chemistry_council.pdf">l’industrie pétrochimique</a>.</p> <p>Certaines de ces demandes ont été intégrées aux projets de traité sur les plastiques discutés au cours des négociations, ce qui représente une victoire majeure pour les travailleurs du secteur informel des déchets.</p> <p>Un consensus se dégage sur le fait qu’une économie circulaire inclusive peut être bénéfique à la fois pour l’environnement, l’économie et les travailleurs en améliorant la gestion de la pollution, les moyens de subsistance et les opportunités de croissance économique pour les entreprises.</p> <p>Ces promesses demandent toutefois à être vérifiées sur le terrain. Et c’est là que les choses se compliquent.</p> <h3>« Gagnant-gagnant », mais la victoire de qui ?</h3> <p>Dans mon livre <a href="https://mitpress.mit.edu/9780262546973/recycling-class/"><em>Recycling Class</em></a>, j’examine comment les efforts de recyclage inclusif ont été mis en œuvre à Bengaluru, l’une des plus grandes villes de l’Inde.</p> <figure><a href="https://images.theconversation.com/files/635250/original/file-20241129-15-cdpt12.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/635250/original/file-20241129-15-cdpt12.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a> <figcaption><span></span></figcaption> </figure> <p>Dans cet ouvrage, je défends que l’intégration dans des programmes d’économie circulaire basés sur le marché n’est pas une solution miracle aux injustices ancrées dans les systèmes de production, de consommation et de production des déchets.</p> <p>La plupart des politiques d’économie circulaire et de recyclage inclusif reposent sur des mécanismes de marché, partant du principe que la création de marchés pour les déchets incitera les acteurs du marché à récupérer efficacement les déchets et à les convertir en ressources.</p> <p>Pour remplir leurs obligations en matière de <a href="https://theconversation.com/faire-payer-plus-les-entreprises-pour-quelles-reduisent-les-emballages-130073">responsabilité élargie des producteurs</a> (REP), les marques peuvent alors s’engager à acheter des plastiques recyclés et à financer la collecte des déchets en achetant des <a href="https://www.worldbank.org/en/programs/problue/publication/unlocking-financing-to-combat-the-plastics-crisis">crédits plastique</a>.</p> <p>Cette approche vise à améliorer le prix des déchets, à augmenter les salaires et à encourager les efforts de collecte, tout en attirant des investissements pour financer l’amélioration des infrastructures et des technologies.</p> <p>Cependant, les mécanismes fondés sur le marché aggravent les inégalités existantes en matière d’accès au marché. Les efforts visant à donner la priorité à la traçabilité et à la transparence – dans le but d’améliorer l’efficacité du marché et le respect de la réglementation – désavantagent souvent les travailleurs informels.</p> <p>Ces derniers ne disposent pas des ressources et des capacités techniques nécessaires pour adopter des systèmes de suivi complexes basés sur les SIG ou la blockchain, et se retrouvent exclus des processus formalisés. Les start-up financées par le capital-risque et les grandes entreprises s’emparent alors du secteur du recyclage.</p> <p>Les multinationales préfèrent d’ailleurs les partenariats avec des start-up technologiques qui offrent des services à «valeur ajoutée» tels que des indicateurs et des tableaux de bord environnementaux, permettant aux entreprises de mettre en scène leur propre récit sur le développement durable. Souvent issus de milieux éduqués et privilégiés, les employés de ces firmes <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S001671852300057X">concurrencent les travailleurs informels existants, les subordonnant au passage</a>.</p> <p>A l’inverse, les femmes et les membres des minorités ethno-raciales et religieuses, qui constituent la majorité des travailleurs des économies informelles des déchets, sont confrontés à des obstacles supplémentaires. Notamment des <a href="https://mouvements.info/recuperateurs-de-dechets/">stigmates sociaux bien ancrés</a> qui limitent leur capacité à participer sur un pied d’égalité à ces marchés émergents. Ils restent toujours relégués aux mêmes tâches manuelles et difficiles, même si leurs conditions de travail en ressortent légèrement améliorées.</p> <h3>L’industrie du plastique maintient le <em>statu quo</em></h3> <p>Malgré les bonnes intentions de départ, des termes tels que «économie circulaire inclusive» sont donc trop souvent utilisés à des fins de <em>green washing</em> et même de <em>justice washing</em>, tandis que les travailleurs continuent à endurer des conditions difficiles. Une étude de <a href="https://www.circle-economy.com/resources/decent-work-in-the-circular-economy">Circle Economy</a> souligne que la plupart des emplois du secteur de l’économie circulaire restent ad-hoc et informels et ne bénéficient pas des garanties d’un emploi décent.</p> <p>En fin de compte, les travailleurs informels sont confrontés à un choix difficile: soit ils acceptent d’être exploités au sein des circuits de traitements des déchets en tant que simples ressources, soit ils risquent de perdre complètement leurs moyens de subsistance.</p> <p>Les systèmes actuels de production et de consommation du plastique déplacent donc la charge des déchets sur des communautés autochtones ou ethniques marginalisées, créant ainsi des <a href="https://www.dukeupress.edu/pollution-is-colonialism">zones sacrifiées</a>. Ce déplacement permet de maintenir la rentabilité, tout en perpétuant les atteintes à l’environnement et les inégalités sociales.</p> <p>En promouvant des technologies de <a href="https://www.bbc.com/afrique/monde-57087908">recyclage chimique</a> non éprouvées et en étendant les marchés du plastique, les entreprises <a href="https://theconversation.com/comment-lindustrie-fossile-influence-les-negociations-mondiales-sur-le-plastique-222112">pétrochimiques</a> et de matières plastiques <a href="https://direct.mit.edu/glep/article/21/2/121/97367/Future-Proofing-Capitalism-The-Paradox-of-the">s’approprient le langage de l’économie circulaire</a>. Cela leur permet de donner un vernis écologique à leurs propositions, tout en maintenant le <em>statu quo</em> sur les inégalités.</p> <p>Pendant ce temps, la HAC, plusieurs ONG et même certains ramasseurs de déchets invoquent également l’économie circulaire comme solution à la crise du plastique, en mettant l’accent sur le réemploi et le recyclage inclusif.</p> <h3>Demander des comptes aux pollueurs plutôt que compter sur l’efficacité du marché</h3> <p>Pour que l’économie circulaire aille au-delà de la simple protection du capitalisme fossile, elle doit prendre en compte les collecteurs de déchets et recycleurs informels dans le Sud et reconnaître les limites des mécanismes basés sur le marché. C’est vrai aussi bien pour le traité international sur la pollution plastique que pour d’autres démarches régionales comme le <a href="https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/ATAG/2021/679066/EPRS_ATA(2021)679066_FR.pdf">plan d’action de l’UE pour l’économie circulaire</a>.</p> <p>En effet, toute stratégie de lutte contre la pollution plastique basée sur le marché et axée sur le profit est susceptible de reproduire ces schémas d’inégalité. Et par la même occasion, de pérenniser les injustices systémiques qui soutiennent le statu quo. Pour une transition vraiment juste, la lutte contre la pollution plastique ne doit donc pas devenir une opportunité de croissance économique ou de profit.</p> <p>Au contraire, nous avons besoin d’une approche centrée sur la réparation. Il faut d’abord, pour cela, reconnaître les contributions historiques des collecteurs informels du plastique ainsi que les préjudices qu’ils subissent. Puis redistribuer les ressources aux personnes les plus touchées et créer des systèmes qui donnent la priorité à la restauration de l’environnement et à la justice sociale plutôt qu’au profit des entreprises.</p> <p>Une économie circulaire bien financée devrait d’abord renforcer le pouvoir des travailleurs, puis améliorer les capacités des infrastructures et réduire la concentration de ces déchets en produits chimiques toxiques, plutôt que de s’appuyer sur des solutions basées sur le marché qui aggravent les inégalités.</p> <p>Les vraies solutions consistent à demander des comptes aux pollueurs et à adopter des approches circulaires fondées sur la sobriété et la réparation, et non sur l’efficacité du marché.<img src="https://counter.theconversation.com/content/244065/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/manisha-anantharaman-1526162">Manisha Anantharaman</a>, Assistant Professor, Center for the Sociology of Organisations, CNRS/Sciences Po, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/sciences-po-2196">Sciences Po </a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/les-ramasseurs-de-dechets-grands-perdants-du-recit-dominant-sur-la-pollution-plastique-244065">article original</a>.</h4> </div>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-ramasseurs-de-dechets-grands-perdants-du-recit-dominant-sur-la-pollution-plastique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 41, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5283, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les Etats-Unis financent un collectif international de journalistes', 'subtitle' => 'Si le réseau Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a révélé des avoirs russes cachés ou la corruption au Venezuela, le Delaware, paradis de l'évasion fiscale, reste pour lui un tabou. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Drew Sullivan, son cofondateur.', 'subtitle_edition' => 'Si le réseau Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a révélé des avoirs russes cachés ou la corruption au Venezuela, le Delaware, paradis de l'évasion fiscale, reste pour lui un tabou. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Drew Sullivan, son cofondateur.', 'content' => '<p style="text-align: center;"><strong>Urs P. Gasche</strong>, article publié sur <a href="https://www.infosperber.ch/medien/medienkritik/die-usa-finanzieren-internationales-journalisten-kollektiv/" target="_blank" rel="noopener"><em>Infosperber</em></a> le 5 décembre 2024, traduit par <em>Bon Pour La Tête</em></p> <hr /> <p>Parmi de nombreux autres médias, la <em>NZZ</em> et le <em>Tages-Anzeiger</em> ont diffusé à plusieurs reprises des révélations du réseau international de journalistes Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP). Ce faisant, ils n'ont pas rendu transparent le fait que les services gouvernementaux américains paient la moitié du budget de l'OCCRP. L'UE et les Etats membres de l'UE financent les 20 % restants.</p> <p>Avec un budget annuel de 20 millions d'euros et plus de 150 journalistes sur tous les continents, l'<a href="https://www.occrp.org/en">OCCRP</a> − en partie en collaboration avec le <a href="https://www.icij.org/">Réseau international des journalistes d'investigation</a> ICIJ − a lancé les plus grands projets internationaux de journalisme d'investigation de ces dernières années. Parmi eux, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Panama_Papers"><em>The Panama Papers</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Pandora_Papers"><em>Pandora Papers</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Suisse_Secrets"><em>Suisse Secrets</em></a><em>, </em><a href="https://www.occrp.org/en/project/narcofiles-the-new-criminal-order"><em>Narco Files</em></a><em>, </em><a href="https://www.occrp.org/en/project/the-pegasus-project/about-the-project"><em>Pegasus Project</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Cyprus_Confidential"><em>Cyprus Confidential </em></a>et la série <a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Die_Geldw%C3%A4scherei"><em>Laundromat</em></a>, qui a révélé les systèmes de blanchiment d'argent des élites dirigeantes en Azerbaïdjan et en Russie.</p> <h3><strong>Non sans conditions</strong></h3> <p>Les agences gouvernementales américaines ne financent pas l'OCCRP sans contrepartie: l'<a href="https://www.usaid.gov/"> U.S. Agency for International Development</a> dispose d'un droit de veto sur la nomination des dirigeants de l'OCCRP. De plus, l'agence gouvernementale américaine interdit d'utiliser son argent pour mettre au jour la corruption aux Etats-Unis.</p> <p>Certaines subventions étaient même affectées à un but précis: le Department of State, par exemple, a versé 173 000 dollars à l'OCCRP pour «détecter et combattre la corruption au Venezuela». Ou l'<a href="https://www.usaid.gov/">Agence pour le développement international (USAID)</a> a versé plus de deux millions de dollars dans le but de «mettre au jour la criminalité et la corruption à Malte et à Chypre».</p> <p>Le journal en ligne français indépendant <a href="https://www.mediapart.fr/en/journal/international/021224/hidden-links-between-giant-investigative-journalism-and-us-government">« Mediapart »</a> en a parlé le 2 décembre 2024 <a href="https://www.mediapart.fr/en/journal/international/021224/hidden-links-between-giant-investigative-journalism-and-us-government">.</a></p> <p>Le fondateur de l'OCCRP est un ancien employé <a href="https://www.rockwellautomation.com/de-ch.html">de Rockwell</a> devenu journaliste: <a href="https://www.occrp.org/en/staff/drew-sullivan">Drew Sullivan</a>. L'OCCRP a été créé à l'instigation de fonctionnaires du gouvernement américain. Selon Mediapart, Sullivan a reçu pour cela, en 2008, un financement de départ de 1,7 million de dollars du <a href="https://www.state.gov/bureaus-offices/under-secretary-for-civilian-security-democracy-and-human-rights/bureau-of-international-narcotics-and-law-enforcement-affairs/">Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs</a>(INL). Il s'agit d'une agence d'application de la loi du Département d'Etat américain.</p> <p>L'OCCRP s'appuie souvent sur des documents divulgués provenant de sources non identifiées. La qualité des recherches et des révélations de l'OCCRP n'est pas mise en doute. L'orientation unilatérale des recherches et le manque de transparence des informations sur le financement donnent lieu à des critiques.</p> <p>L'ampleur des liens personnels et financiers de l'OCCRP avec le gouvernement américain va à l'encontre de «tous les principes de l'éthique journalistique». C'est ce qu'a déclaré Leonard Novy, directeur de l'Institut allemand des médias et de la politique de communication, à la chaîne NDR. Cela laisse supposer que les journalistes peuvent être utilisés ou instrumentalisés à des fins politiques.</p> <p>Sullivan et l'OCCRP ont également laissé les médias partenaires et leurs lecteurs dans l'ignorance de leur proximité avec le gouvernement américain. Selon Leonard Novy, l'organisation a ainsi dépassé les limites.</p> <h3><strong>Sullivan n'a pas voulu parler clairement aujourd'hui encore</strong></h3> <p>Sullivan a d'abord affirmé à la chaîne NDR que l'OCCRP avait «un groupe de donateurs largement répandu», parmi lesquels «aucun donateur individuel ne domine». Il a ajouté que «le gouvernement américain [...] est l'un des plus grands donateurs, mais ce n'est pas un pourcentage énorme». Confronté aux dernières découvertes, il a finalement reconnu l'importance du financement de Washington: «C'est le plus grand bailleur de fonds de l'OCCRP, oui, et ce depuis presque le début de notre histoire. [...] Je suis très reconnaissant au gouvernement américain.»</p> <p>Par écrit, Sullivan a renchéri: «Nous avons dû décider si nous voulions accepter de l'argent du gouvernement ou ne pas exister.» Sur le site web de l'OCCRP, les montants des sponsors ne sont pas indiqués.</p> <h3><strong>Conditions posées</strong></h3> <p>Sullivan a confirmé à la NDR le pouvoir d'influence des autorités américaines: «Dans le cadre d'accords de coopération que nous n'aimons pas conclure, ils ont un droit de regard sur le choix des personnes [...] Ils peuvent mettre leur veto sur quelqu'un [...] Ils n'ont jamais mis leur veto sur quelqu'un.»</p> <p>L'OCCRP ne peut pas enquêter sur des affaires américaines avec l'argent fourni par Washington. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Sullivan à la NDR. «Je pense que le gouvernement américain ne le permet pas. Mais même dans d'autres pays où ces dispositions n'existent pas, nous ne le faisons pas parce que cela vous place dans une situation de conflit d'intérêts et que vous préférez rester à l'écart de telles situations.»</p> <p>Ainsi, le paradis fiscal américain du Delaware n'a jamais fait l'objet de toutes les recherches sur l'évasion fiscale et l'argent de la corruption.</p> <p>L'OCCRP a tout de même effectué des recherches isolées aux Etats-Unis: par exemple sur les <a href="https://www.occrp.org/en/investigation/meet-the-florida-duo-helping-giuliani-investigate-for-trump-in-ukraine">hommes d'affaires</a> qui avaient soutenu l'avocat de Donald Trump pour nuire à Joe Biden, ou sur la manière dont le Pentagone a dépensé des sommes énormes pour <a href="https://www.occrp.org/en/project/making-a-killing/revealed-the-pentagon-is-spending-up-to-22-billion-on-soviet-style-arms-for-syrian-rebels">fournir des armes</a> à des groupes rebelles en Syrie, ou encore sur un <a href="https://www.occrp.org/en/investigation/flight-of-the-monarch-us-govt-contracted-airline-once-owned-by-criminals-with-ties-to-russian-mob">contrat</a> entre le gouvernement américain et une compagnie aérienne dont les propriétaires sont liés au crime organisé en Russie.</p> <p>Ces recherches ont manifestement respecté une autre condition imposée par les autorités américaines à l'OCCRP: l'activité doit être «en accord avec la politique étrangère et les intérêts économiques des Etats-Unis et les promouvoir.» (<a href="https://www.govinfo.gov/content/pkg/COMPS-1071/pdf/COMPS-1071.pdf">US Foreign Assistance Act</a>).</p> <h3><strong>Voici comment la «NZZ» et Tamedia ont présenté la source OCCRP</strong></h3> <p><strong>«NZZ» du 19 juillet 2023</strong></p> <p>«L'Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) est un réseau d'organisations journalistiques fondé en 2006, basé dans de nombreux pays différents et fonctionnant sous cette forme en tant que filiale du Journalism Development Network à but non lucratif, dont le siège est dans le Maryland.»</p> <p><strong>«Tages-Anzeiger» du 21 juin 2023</strong></p> <p>«Grâce à l'organisation OCCRP, des journalistes femmes de plusieurs pays ont pu étudier ces données, dont <em>Der Standard</em> en Autriche et <em>Der Spiegel</em> en Allemagne. Pour la Suisse, le bureau de recherche de Tamedia et Paper Trail Media était de la partie.»</p> <h3><strong>Informations complémentaires</strong></h3> <p><strong>22 décembre 2022</strong> <a href="https://www.infosperber.ch/politik/welt/twitter-diente-jahrelang-als-gehilfe-des-pentagons/">Twitter a servi pendant des années d'auxiliaire au Pentagone</a>. Elon Musk a partiellement révélé les outils internes de Twitter. Ils prouvent des services d'hommes de main pour la propagande de l'armée américaine à l'étranger.</p> <p><strong>12 février 2009</strong> <a href="https://www.tagesanzeiger.ch/27-000-pr-berater-polieren-image-der-usa-631302390683">27 000 conseillers en relations publiques polissent l'image des Etats-Unis</a>. Des faits presque incroyables sur le travail de relations publiques du Pentagone.</p> <p><strong>20 avril 2008</strong> <a href="https://www.spiegel.de/kultur/gesellschaft/gekaufte-meinung-pentagon-beschaeftigt-pr-armee-fuer-us-tv-a-548519.html">Le Pentagone emploie une armée de RP pour la télévision américaine</a>. Avec une gigantesque troupe de RP, le gouvernement Bush a trompé l'opinion publique américaine pendant des années.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-etats-unis-financent-un-collectif-international-de-journalistes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 33, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5280, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Faites un cadeau de Noël indocile, offrez un abonnement à Bon pour la tête!', 'subtitle' => 'Qu'offrir à Pierre?, et à Suzette? A oncle Georges?, à tante Yvette? Qu'est-ce qui ferait plaisir au cousin Jonas et à la cousine Camille? Et au beau-frère Michael? Et à ma meilleure amie?, et à mon copain de toujours? Si faire un cadeau de Noël peut parfois se révéler être un vrai casse-tête, cela peut aussi être bon pour la tête!', 'subtitle_edition' => 'Qu'offrir à Pierre?, et à Suzette? A oncle Georges?, à tante Yvette? Qu'est-ce qui ferait plaisir au cousin Jonas et à la cousine Camille? Et au beau-frère Michael? Et à ma meilleure amie?, et à mon copain de toujours? Si faire un cadeau de Noël peut parfois se révéler être un vrai casse-tête, cela peut aussi être bon pour la tête!', 'content' => '<p>Offrez des points de vue qui sortent des sentiers battus, des analyses qui vont au-delà du ça va de soi, des articles d’auteurs et d’autrices qui ne craignent ni la contradiction ni le débat.</p> <p>1 an : CHF 96.-</p> <p>6 mois : CHF 48.-</p> <p>3 mois : CHF 24.-</p> <p>1 mois : CHF 8.-</p> <p>Envoyez-nous un mail à [email protected] avec votre adresse postale et votre choix d’abonnement (1 an, 6 mois, 3 mois ou 1 mois).</p> <p>Vous recevrez une facture par mail et nous vous enverrons par la poste une carte cadeau à glisser sous le sapin et indiquant à la personne qui la recevra comment faire pour accéder à Bon pour la tête.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'faites-un-cadeau-indocile-offrez-un-abonnement-a-bon-pour-la-tete', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 42, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 7902, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Wilhelm-II_Kronauer-2.jpeg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 145534, 'md5' => '4523f0e11026636b0cf59cba483aa2ec', 'width' => (int) 640, 'height' => (int) 432, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Le procureur fédéral Kronauer représenté comme la marionnette du Kaiser Wilhelm II par «Der neue Postillon», en novembre 1901.', 'author' => '', 'copyright' => '© DR', 'path' => '1614594699_wilhelmii_kronauer2.jpeg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Bon pour la tête' $description = 'Les turbulences autour du choix d’un nouveau procureur général de la Confédération en attestent: cette autorité était mal conçue dès le départ. Hans-Ulrich Jost, professeur émérite d’histoire à l’Université de Lausanne, a expliqué à nos confrères d'«Infosperber» le cheminement de ce poste aux pannes successives.' $title = 'Le casse-tête du Ministère public dure depuis 1851' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 567, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'police', 'slug' => 'police', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
Par Hans-Ulrich Jost
traduit de l'allemand
Des abus, des procédures infructueuses, un procureur fédéral qui ne prend pas la vérité au sérieux et qui doit finalement démissionner sous la pression massive: voilà comment le Ministère public de la Confédération a fait parler de lui en 2020.
A première vue, on pourrait penser qu'il s'agit d'une affaire spécifique dont le procureur général Michael Lauber est le principal responsable. Cependant, un regard sur l'histoire montre que le Ministère public de la Confédération a été mal conçu dès ses débuts, tant ses compétences, ses relations avec le Conseil fédéral et le Parlement que ses liens avec la police fédérale et le Tribunal fédéral n'étant pas clairement définis.
L’institution fut ainsi contestée dès sa création. Elle rappelait trop les polices politiques des Etats monarchiques de l’époque. En outre, sa double fonction de ministère public et de police des étrangers contredisait le principe de la séparation des pouvoirs, ce d'autant que l'indépendance dont elle jouissait face au Conseil fédéral qui nommait ses responsables n’était pas clairement définie.
Le premier procureur général de la Confédération fut désigné en 1851 et quitta son poste un an plus tard. Son successeur, Jakob Amiet, fit de même en 1856. Frustré, il se plaignait du manque de travail et d’autres désagréments. Ensuite, pendant de nombreuses années, la fonction ne fut plus dotée que de cas en cas.
Une surveillance politique excessive
L’institution fut renforcée en 1889 suite à une pression étrangère. Le Conseil fédéral avait ordonné l'expulsion d'un informateur de police utilisé contre des émigrés socialistes allemands. Le chancelier impérial Bismarck, très en colère, avait alors menacé la Suisse de sanctions sévères. Afin de se conformer à ses exigences, le Conseil fédéral a renforcé la police fédérale et le bureau du procureur général, qui ne comptait cependant que trois employés et dépendait de la coopération, souvent peu efficace, avec les services de police cantonaux.
Le procureur fédéral est-il également autorisé à traiter des affaires «politiques»? Cette question était épineuse. Sans vraiment y répondre clairement, le procureur général lançait en 1885 une enquête sur les anarchistes, considérés avec les socialistes comme des ennemis de l'Etat − le Parti social-démocrate de Suisse a été fondé en 1888. Une image presque obsessionnelle de l'ennemi a alors émergé. Dans les années 1889-1904, quelque 350 citoyens suisses ont été fichés pour leurs activités politiques. Le Ministère public de la Confédération n'a pas hésité à utiliser des informateurs douteux pour cette surveillance. Ce fut le début d'un système de plus en plus répandu, qui a finalement abouti à l'affaire des fiches de 1989.
L’organisation repose donc dès l’origine sur des lois, des ordonnances, des décisions gouvernementales peu définies quant à leur base constitutionnelles.
Sous la houlette de Franz Stämpfli, procureur général de 1916 à 1948, sa tâche centrale fut de combattre les groupes et organisations de gauche. Les dangers de droite n’était pas pris en compte, ce que le Conseil fédéral justifiait par des raisons de politique extérieures. Lorsque Stämpfli évoqua cette question, le gouvernement finit par lui demander de s’occuper également soigneusement des organisations sous influence de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste.
Droit d'urgence
Dans l’entre-deux-guerres le Conseil fédéral et le Parlement adoptèrent un grand nombre de lois et de décrets au nom de la «sécurité de l’Etat». Souvent, cela ne fut possible qu’en utilisant le droit d’urgence, car, soumis au peuple, ces textes n'étaient pas acceptés. Comme par exemple la «loi sur la subversion» en 1922 et celle sur «l’ordre» en 1933, refusées en votation populaire. Ce qui n'empêcha pas le gouvernement et le parlement d'édicter des ordonnances, non soumises au référendum, qui allaient bien au-delà des textes refusés dans les urnes.
La guerre froide conduisit à intensifier la surveillance de la gauche. La décision du Conseil fédéral, le 29 octobre 1948, de considérer comme «trahison à la patrie» les contacts avec des organisations considérées comme hostiles à la Suisse est révélatrice de cette tendance. Ces durcissements furent intégrés dans le code pénal en 1950. C’est cette disposition qui a légitimé le fichage massif de citoyens et citoyennes suisses, ainsi que la mise à l’écart de fonctionnaires proches des communistes du Parti du travail. En 1949, Werner Lüthi prit la direction du Ministère public, avec lequel il collaborait déjà depuis de longues années. Il poursuivit avec zèle la politique de Stämpfli.
Survint ensuite une affaire spectaculaire et tragique. Le procureur nommé en 1955, René Dubois, social-démocrate et francophile, se trouva impliqué dans une collaboration problématique avec les services de renseignements français. La révélation publique des faits le poussa au suicide le 23 mars 1957. Il n’était pourtant de loin pas le principal coupable dans cette affaire. A l’arrière-plan intriguait Max Ulrich, inspecteur de la police fédérale, qui fournit pendant des années des informations aux services français. Mais Dubois fut visé par des officiers supérieurs du renseignement militaire qui, soit dit en passant, étaient eux en contact avec le contre-espionnage allemand de «l’organisation Gehlen». Pour protéger l’état-major de l’armée, on mit toute la faute sur Dubois et l’on cacha les côtés délicats de l’affaire.
Fichage des gauchistes
Les successeurs de Dubois, Hans Fürst et Hans Walder, orientèrent en priorité leurs activités, comme Stämpfli, contre la gauche, considérée comme particulièrement menaçante pour l’Etat. De 1974 à 1989, Rudolf Gerber dirigea le Ministère public. Il fut largement responsable du fichage des prétendus gauchistes ennemis de l’Etat, alors qu’il négligeait le blanchiment d’argent et le trafic de drogues. Le scandale des fiches qui éclata en 1989 le contraignit au départ. Ni le Conseil fédéral ni le Parlement ne tirèrent cependant les conclusions de ces dérapages. Il ne fut pas question de reconsidérer l’institution en profondeur .
Avec la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS, le Ministère public ne put plus cultiver l’image bien entretenue de «l’ennemi communiste». Il fut dirigé de manière intérimaire par Willy Padrutt, qui n’opéra guère de changements. Tout changea radicalement avec la nomination de Carla del Ponte, en poste de 1994 à 1997. Elle entreprit des actions spectaculaires sur de nouveaux terrains, comme le blanchiment d’argent et la criminalité organisée. Avec cependant des résultats relatifs. La gauche, jusque là très critique à l’endroit de l’institution, salua les nouvelles orientations. La droite, en revanche, trouva suspecte ses efforts en direction de la criminalité économique.
En 2000, Valentin Roschacher lui succéda. Il voulait engager des centaines d’enquêteurs contre le crime organisé, le blanchiment et le milieu de la drogue. Ses méthodes, par exemple l’utilisation de condamnés multirécidivistes comme indicateurs, dépassaient le cadre légal. Des opérations spectaculaires à l'image de la razzia chez les Hells Angels n’eurent que peu de résultats. Cela a abouti à un détestable conflit avec le conseiller fédéral Blocher qui, pour le mettre à la porte, abusa de ses compétences. Une fois de plus, l’institution donnait une mauvaise image d'elle-même.
Après Roschacher, le poste passa pour peu de temps à Michel-André Fels, puis en 2007 au successeur voulu par Blocher, Erwin Beyeler. Ce derrnier ne put venir à bout des problèmes dont il hérita. On lui reprocha une faiblesse dans la direction et une absence de concept dans les priorités, le Parlement refusa sa réélection en 2011.
Nouvelles tâches
Ces années-là survinrent malgré tout quelques réformes, mais peu coordonnées entre elles. De nouvelles tâches étaient formulées, dans les domaines comme la criminalité économique, le crime organisé, la corruption et le terrorisme. Cependant, la structure du Ministère public lui-même ne fut pas révisée. Elle dut, avec ses 170 collaborateurs, faire face à sa mauvaise réputation persistante. «On a le sentiment, écrivait la NZZ am Sonntag le 13 mars 2011, que l’on pousse là des gens qui ne sont pas extraordinairement doués.»
En 2012 arriva Michael Lauber. Il sut d’emblée, avec son allure chic, se présenter favorablement auprès de l’opinion. Il parlait d’un nouvel esprit dans l’institution mais ne remit pas en question son fonctionnement. «Aucune réorganisation n’est nécessaire», confiait-il à la NZZ le 31 mars 2020. Il apparut cependant rapidement que non seulement l’efficacité du Ministère était limitée mais que celui-ci trempait, une fois de plus, dans des affaires douteuses. Il serait trop long d’évoquer dans le détails les fautes de Lauber. Le comble fut la palabre cachée avec Gianni Infantino, président de la FIFA. Il s’ensuivit une procédure disciplinaire qui souligna les mensonges et les fautes de Lauber, lequel dut démissionner en juillet 2020 sous la forte pression de l’opinion publique.
Dans ce rapide survol historique apparaissent surtout les pannes et les manques du Ministère public. On pourrait objecter qu'un grand nombre de cas ont par ailleurs été correctement traités. Cela ne peut cependant servir d’excuses pour les graves manquements de l’institution et ses orientations problématiques du point de vue du droit.
Dès 1850, on l’a vu, il manquait des critères clairs dans la définition de ses tâches. Les développements de la structure, dans le cadre de la protection de l’Etat, ont peu aidé à définir ses champs d’action. Il est d’abord apparu un système de surveillance qui portait atteinte aux droits démocratiques et constitutionnels, puis des missions, comme la lutte contre le crime organisé, le blanchiment et la criminalité économique, qui manifestement dépassaient le Ministère public.
Malheureusement, l'affaire Lauber, comme les affaires précédentes, n'a pas conduit à une remise en cause fondamentale de l'institution du Ministère public de la Confédération. On suppose évidemment que son successeur remettra le bureau du procureur général en état de fonctionnement. Mais déjà lors de l'évaluation des candidats, il y a des mésaventures. Après une première tentative, au cours de laquelle les candidats n'avaient apparemment pas le profil souhaité, on est passé à un deuxième tour, qu'il a fallu également interrompre, personnne ne faisant encore l'affaire. Mais quel que soit l'élu, le Ministère public de la Confédération ne sortira de sa profonde crise structurelle que si une réforme fondamentale est menée.
Lire l'article original
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2831, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / Histoire', 'title' => 'Le casse-tête du Ministère public dure depuis 1851', 'subtitle' => 'Les turbulences autour du choix d’un nouveau procureur général de la Confédération en attestent: cette autorité était mal conçue dès le départ. Hans-Ulrich Jost, professeur émérite d’histoire à l’Université de Lausanne, a expliqué à nos confrères d'«Infosperber» le cheminement de ce poste aux pannes successives.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<hr /> <p style="text-align: center;"><strong><em><span>Par Hans-Ulrich Jost</span></em></strong></p> <p style="text-align: center;"><em><span>traduit de l'allemand</span></em></p> <hr /> <p>Des abus, des procédures infructueuses, un procureur fédéral qui ne prend pas la vérité au sérieux et qui doit finalement démissionner sous la pression massive: voilà comment le Ministère public de la Confédération a fait parler de lui en 2020.</p> <p>A première vue, on pourrait penser qu'il s'agit d'une affaire spécifique dont le procureur général Michael Lauber est le principal responsable. Cependant, un regard sur l'histoire montre que le Ministère public de la Confédération a été mal conçu dès ses débuts, tant ses compétences, ses relations avec le Conseil fédéral et le Parlement que ses liens avec la police fédérale et le Tribunal fédéral n'étant pas clairement définis. </p> <p><span>L’institution fut ainsi contestée dès sa création. Elle rappelait trop les polices politiques des Etats monarchiques de l’époque. En outre, sa double fonction de ministère public et de police des étrangers contredisait le principe de la séparation des pouvoirs, ce d'autant que l'indépendance dont elle jouissait face au Conseil fédéral qui nommait ses responsables n’était pas clairement définie.</span></p> <p><span>Le premier procureur général de la Confédération fut désigné en 1851 et quitta son poste un an plus tard. Son successeur, Jakob Amiet, fit de même en 1856. Frustré, il se plaignait du manque de travail et d’autres désagréments. Ensuite, pendant de nombreuses années, la fonction ne fut plus dotée que de cas en cas. </span></p> <h3><span>Une surveillance politique excessive</span></h3> <p><span>L’institution fut renforcée en 1889 suite à une pression étrangère. Le Conseil fédéral avait ordonné l'expulsion d'un informateur de police utilisé contre des émigrés socialistes allemands. Le chancelier impérial Bismarck, très en colère, avait alors menacé la Suisse de sanctions sévères. Afin de se conformer à ses exigences, le Conseil fédéral a renforcé la police fédérale et le bureau du procureur général, qui ne comptait cependant que trois employés et dépendait de la coopération, souvent peu efficace, avec les services de police cantonaux.</span></p> <p><span>Le procureur fédéral est-il également autorisé à traiter des affaires «politiques»? Cette question était épineuse. Sans vraiment y répondre clairement, le procureur général lançait en 1885 une enquête sur les anarchistes, considérés avec les socialistes comme des ennemis de l'Etat − le Parti social-démocrate de Suisse a été fondé en 1888. Une image presque obsessionnelle de l'ennemi a alors émergé. Dans les années 1889-1904, quelque 350 citoyens suisses ont été fichés pour leurs activités politiques. Le Ministère public de la Confédération n'a pas hésité à utiliser des informateurs douteux pour cette surveillance. Ce fut le début d'un système de plus en plus répandu, qui a finalement abouti à l'affaire des fiches de 1989.</span></p> <p><span>L’organisation repose donc dès l’origine sur des lois, des ordonnances, des décisions gouvernementales peu définies quant à leur base constitutionnelles. </span></p> <p><span>Sous la houlette de Franz Stämpfli, procureur général de 1916 à 1948, sa tâche centrale fut de combattre les groupes et organisations de gauche. Les dangers de droite n’était pas pris en compte, ce que le Conseil fédéral justifiait par des raisons de politique extérieures. Lorsque Stämpfli évoqua cette question, le gouvernement finit par lui demander de s’occuper également soigneusement des organisations sous influence de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste.</span></p> <h3><span>Droit d'urgence</span></h3> <p><span>Dans l’entre-deux-guerres le Conseil fédéral et le Parlement adoptèrent un grand nombre de lois et de décrets au nom de la «sécurité de l’Etat». Souvent, cela ne fut possible qu’en utilisant le droit d’urgence, car, soumis au peuple, ces textes n'étaient pas acceptés. Comme par exemple la «loi sur la subversion» en 1922 et celle sur «l’ordre» en 1933, refusées en votation populaire. Ce qui n'empêcha pas le gouvernement et le parlement d'édicter des ordonnances, non soumises au référendum, qui allaient bien au-delà des textes refusés dans les urnes.</span></p> <p><span>La guerre froide conduisit à intensifier la surveillance de la gauche. La décision du Conseil fédéral, le 29 octobre 1948, de considérer comme «trahison à la patrie» les contacts avec des organisations considérées comme hostiles à la Suisse est révélatrice de cette tendance. Ces durcissements furent intégrés dans le code pénal en 1950. C’est cette disposition qui a légitimé le fichage massif de citoyens et citoyennes suisses, ainsi que la mise à l’écart de fonctionnaires proches des communistes du Parti du travail. En 1949, Werner Lüthi prit la direction du Ministère public, avec lequel il collaborait déjà depuis de longues années. Il poursuivit avec zèle la politique de Stämpfli.</span></p> <p><span>Survint ensuite une affaire spectaculaire et tragique. Le procureur nommé en 1955, René Dubois, social-démocrate et francophile, se trouva impliqué dans une collaboration problématique avec les services de renseignements français. La révélation publique des faits le poussa au suicide le 23 mars 1957. Il n’était pourtant de loin pas le principal coupable dans cette affaire. A l’arrière-plan intriguait Max Ulrich, inspecteur de la police fédérale, qui fournit pendant des années des informations aux services français. Mais Dubois fut visé par des officiers supérieurs du renseignement militaire qui, soit dit en passant, étaient eux en contact avec le contre-espionnage allemand de «l’organisation Gehlen». Pour protéger l’état-major de l’armée, on mit toute la faute sur Dubois et l’on cacha les côtés délicats de l’affaire.</span></p> <h3><span>Fichage des gauchistes</span></h3> <p><span>Les successeurs de Dubois, Hans Fürst et Hans Walder, orientèrent en priorité leurs activités, comme Stämpfli, contre la gauche, considérée comme particulièrement menaçante pour l’Etat. De 1974 à 1989, Rudolf Gerber dirigea le Ministère public. Il fut largement responsable du fichage des prétendus gauchistes ennemis de l’Etat, alors qu’il négligeait le blanchiment d’argent et le trafic de drogues. Le scandale des fiches qui éclata en 1989 le contraignit au départ. Ni le Conseil fédéral ni le Parlement ne tirèrent cependant les conclusions de ces dérapages. Il ne fut pas question de reconsidérer l’institution en profondeur .</span></p> <p><span>Avec la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS, le Ministère public ne put plus cultiver l’image bien entretenue de «l’ennemi communiste». Il fut dirigé de manière intérimaire par Willy Padrutt, qui n’opéra guère de changements. Tout changea radicalement avec la nomination de Carla del Ponte, en poste de 1994 à 1997. Elle entreprit des actions spectaculaires sur de nouveaux terrains, comme le blanchiment d’argent et la criminalité organisée. Avec cependant des résultats relatifs. La gauche, jusque là très critique à l’endroit de l’institution, salua les nouvelles orientations. La droite, en revanche, trouva suspecte ses efforts en direction de la criminalité économique.</span></p> <p><span>En 2000, Valentin Roschacher lui succéda. Il voulait engager des centaines d’enquêteurs contre le crime organisé, le blanchiment et le milieu de la drogue. Ses méthodes, par exemple l’utilisation de condamnés multirécidivistes comme indicateurs, dépassaient le cadre légal. Des opérations spectaculaires à l'image de la razzia chez les Hells Angels n’eurent que peu de résultats. Cela a abouti à un détestable conflit avec le conseiller fédéral Blocher qui, pour le mettre à la porte, abusa de ses compétences. Une fois de plus, l’institution donnait une mauvaise image d'elle-même.</span></p> <p><span>Après Roschacher, le poste passa pour peu de temps à Michel-André Fels, puis en 2007 au successeur voulu par Blocher, Erwin Beyeler. Ce derrnier ne put venir à bout des problèmes dont il hérita. On lui reprocha une faiblesse dans la direction et une absence de concept dans les priorités, le Parlement refusa sa réélection en 2011.</span></p> <h3><span>Nouvelles tâches</span></h3> <p><span>Ces années-là survinrent malgré tout quelques réformes, mais peu coordonnées entre elles. De nouvelles tâches étaient formulées, dans les domaines comme la criminalité économique, le crime organisé, la corruption et le terrorisme. Cependant, la structure du Ministère public lui-même ne fut pas révisée. Elle dut, avec ses 170 collaborateurs, faire face à sa mauvaise réputation persistante. «On a le sentiment, écrivait la <em>NZZ am Sonntag</em> le 13 mars 2011, que l’on pousse là des gens qui ne sont pas extraordinairement doués.»</span></p> <p><span>En 2012 arriva Michael Lauber. Il sut d’emblée, avec son allure chic, se présenter favorablement auprès de l’opinion. Il parlait d’un nouvel esprit dans l’institution mais ne remit pas en question son fonctionnement. «Aucune réorganisation n’est nécessaire», confiait-il à la NZZ le 31 mars 2020. Il apparut cependant rapidement que non seulement l’efficacité du Ministère était limitée mais que celui-ci trempait, une fois de plus, dans des affaires douteuses. Il serait trop long d’évoquer dans le détails les fautes de Lauber. Le comble fut la palabre cachée avec Gianni Infantino, président de la FIFA. Il s’ensuivit une procédure disciplinaire qui souligna les mensonges et les fautes de Lauber, lequel dut démissionner en juillet 2020 sous la forte pression de l’opinion publique.</span></p> <p><span>Dans ce rapide survol historique apparaissent surtout les pannes et les manques du Ministère public. On pourrait objecter qu'un grand nombre de cas ont par ailleurs été correctement traités. Cela ne peut cependant servir d’excuses pour les graves manquements de l’institution et ses orientations problématiques du point de vue du droit.</span></p> <p><span>Dès 1850, on l’a vu, il manquait des critères clairs dans la définition de ses tâches. Les développements de la structure, dans le cadre de la protection de l’Etat, ont peu aidé à définir ses champs d’action. Il est d’abord apparu un système de surveillance qui portait atteinte aux droits démocratiques et constitutionnels, puis des missions, comme la lutte contre le crime organisé, le blanchiment et la criminalité économique, qui manifestement dépassaient le Ministère public. </span></p> <p>Malheureusement, l'affaire Lauber, comme les affaires précédentes, n'a pas conduit à une remise en cause fondamentale de l'institution du Ministère public de la Confédération. On suppose évidemment que son successeur remettra le bureau du procureur général en état de fonctionnement. Mais déjà lors de l'évaluation des candidats, il y a des mésaventures. Après une première tentative, au cours de laquelle les candidats n'avaient apparemment pas le profil souhaité, on est passé à un deuxième tour, qu'il a fallu également interrompre, personnne ne faisant encore l'affaire. Mais quel que soit l'élu, le Ministère public de la Confédération ne sortira de sa profonde crise structurelle que si une réforme fondamentale est menée.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.infosperber.ch/politik/schweiz/die-bundesanwaltschaft-unrechtmaessig-und-unzweckmaessig/" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-casse-tete-du-ministere-public-dure-depuis-1851', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 554, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2827, 'homepage_order' => (int) 3067, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Histoire', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Bon pour la tête', 'description' => 'Les turbulences autour du choix d’un nouveau procureur général de la Confédération en attestent: cette autorité était mal conçue dès le départ. Hans-Ulrich Jost, professeur émérite d’histoire à l’Université de Lausanne, a expliqué à nos confrères d'«Infosperber» le cheminement de ce poste aux pannes successives.', 'title' => 'Le casse-tête du Ministère public dure depuis 1851', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2831, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / Histoire', 'title' => 'Le casse-tête du Ministère public dure depuis 1851', 'subtitle' => 'Les turbulences autour du choix d’un nouveau procureur général de la Confédération en attestent: cette autorité était mal conçue dès le départ. Hans-Ulrich Jost, professeur émérite d’histoire à l’Université de Lausanne, a expliqué à nos confrères d'«Infosperber» le cheminement de ce poste aux pannes successives.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<hr /> <p style="text-align: center;"><strong><em><span>Par Hans-Ulrich Jost</span></em></strong></p> <p style="text-align: center;"><em><span>traduit de l'allemand</span></em></p> <hr /> <p>Des abus, des procédures infructueuses, un procureur fédéral qui ne prend pas la vérité au sérieux et qui doit finalement démissionner sous la pression massive: voilà comment le Ministère public de la Confédération a fait parler de lui en 2020.</p> <p>A première vue, on pourrait penser qu'il s'agit d'une affaire spécifique dont le procureur général Michael Lauber est le principal responsable. Cependant, un regard sur l'histoire montre que le Ministère public de la Confédération a été mal conçu dès ses débuts, tant ses compétences, ses relations avec le Conseil fédéral et le Parlement que ses liens avec la police fédérale et le Tribunal fédéral n'étant pas clairement définis. </p> <p><span>L’institution fut ainsi contestée dès sa création. Elle rappelait trop les polices politiques des Etats monarchiques de l’époque. En outre, sa double fonction de ministère public et de police des étrangers contredisait le principe de la séparation des pouvoirs, ce d'autant que l'indépendance dont elle jouissait face au Conseil fédéral qui nommait ses responsables n’était pas clairement définie.</span></p> <p><span>Le premier procureur général de la Confédération fut désigné en 1851 et quitta son poste un an plus tard. Son successeur, Jakob Amiet, fit de même en 1856. Frustré, il se plaignait du manque de travail et d’autres désagréments. Ensuite, pendant de nombreuses années, la fonction ne fut plus dotée que de cas en cas. </span></p> <h3><span>Une surveillance politique excessive</span></h3> <p><span>L’institution fut renforcée en 1889 suite à une pression étrangère. Le Conseil fédéral avait ordonné l'expulsion d'un informateur de police utilisé contre des émigrés socialistes allemands. Le chancelier impérial Bismarck, très en colère, avait alors menacé la Suisse de sanctions sévères. Afin de se conformer à ses exigences, le Conseil fédéral a renforcé la police fédérale et le bureau du procureur général, qui ne comptait cependant que trois employés et dépendait de la coopération, souvent peu efficace, avec les services de police cantonaux.</span></p> <p><span>Le procureur fédéral est-il également autorisé à traiter des affaires «politiques»? Cette question était épineuse. Sans vraiment y répondre clairement, le procureur général lançait en 1885 une enquête sur les anarchistes, considérés avec les socialistes comme des ennemis de l'Etat − le Parti social-démocrate de Suisse a été fondé en 1888. Une image presque obsessionnelle de l'ennemi a alors émergé. Dans les années 1889-1904, quelque 350 citoyens suisses ont été fichés pour leurs activités politiques. Le Ministère public de la Confédération n'a pas hésité à utiliser des informateurs douteux pour cette surveillance. Ce fut le début d'un système de plus en plus répandu, qui a finalement abouti à l'affaire des fiches de 1989.</span></p> <p><span>L’organisation repose donc dès l’origine sur des lois, des ordonnances, des décisions gouvernementales peu définies quant à leur base constitutionnelles. </span></p> <p><span>Sous la houlette de Franz Stämpfli, procureur général de 1916 à 1948, sa tâche centrale fut de combattre les groupes et organisations de gauche. Les dangers de droite n’était pas pris en compte, ce que le Conseil fédéral justifiait par des raisons de politique extérieures. Lorsque Stämpfli évoqua cette question, le gouvernement finit par lui demander de s’occuper également soigneusement des organisations sous influence de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste.</span></p> <h3><span>Droit d'urgence</span></h3> <p><span>Dans l’entre-deux-guerres le Conseil fédéral et le Parlement adoptèrent un grand nombre de lois et de décrets au nom de la «sécurité de l’Etat». Souvent, cela ne fut possible qu’en utilisant le droit d’urgence, car, soumis au peuple, ces textes n'étaient pas acceptés. Comme par exemple la «loi sur la subversion» en 1922 et celle sur «l’ordre» en 1933, refusées en votation populaire. Ce qui n'empêcha pas le gouvernement et le parlement d'édicter des ordonnances, non soumises au référendum, qui allaient bien au-delà des textes refusés dans les urnes.</span></p> <p><span>La guerre froide conduisit à intensifier la surveillance de la gauche. La décision du Conseil fédéral, le 29 octobre 1948, de considérer comme «trahison à la patrie» les contacts avec des organisations considérées comme hostiles à la Suisse est révélatrice de cette tendance. Ces durcissements furent intégrés dans le code pénal en 1950. C’est cette disposition qui a légitimé le fichage massif de citoyens et citoyennes suisses, ainsi que la mise à l’écart de fonctionnaires proches des communistes du Parti du travail. En 1949, Werner Lüthi prit la direction du Ministère public, avec lequel il collaborait déjà depuis de longues années. Il poursuivit avec zèle la politique de Stämpfli.</span></p> <p><span>Survint ensuite une affaire spectaculaire et tragique. Le procureur nommé en 1955, René Dubois, social-démocrate et francophile, se trouva impliqué dans une collaboration problématique avec les services de renseignements français. La révélation publique des faits le poussa au suicide le 23 mars 1957. Il n’était pourtant de loin pas le principal coupable dans cette affaire. A l’arrière-plan intriguait Max Ulrich, inspecteur de la police fédérale, qui fournit pendant des années des informations aux services français. Mais Dubois fut visé par des officiers supérieurs du renseignement militaire qui, soit dit en passant, étaient eux en contact avec le contre-espionnage allemand de «l’organisation Gehlen». Pour protéger l’état-major de l’armée, on mit toute la faute sur Dubois et l’on cacha les côtés délicats de l’affaire.</span></p> <h3><span>Fichage des gauchistes</span></h3> <p><span>Les successeurs de Dubois, Hans Fürst et Hans Walder, orientèrent en priorité leurs activités, comme Stämpfli, contre la gauche, considérée comme particulièrement menaçante pour l’Etat. De 1974 à 1989, Rudolf Gerber dirigea le Ministère public. Il fut largement responsable du fichage des prétendus gauchistes ennemis de l’Etat, alors qu’il négligeait le blanchiment d’argent et le trafic de drogues. Le scandale des fiches qui éclata en 1989 le contraignit au départ. Ni le Conseil fédéral ni le Parlement ne tirèrent cependant les conclusions de ces dérapages. Il ne fut pas question de reconsidérer l’institution en profondeur .</span></p> <p><span>Avec la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS, le Ministère public ne put plus cultiver l’image bien entretenue de «l’ennemi communiste». Il fut dirigé de manière intérimaire par Willy Padrutt, qui n’opéra guère de changements. Tout changea radicalement avec la nomination de Carla del Ponte, en poste de 1994 à 1997. Elle entreprit des actions spectaculaires sur de nouveaux terrains, comme le blanchiment d’argent et la criminalité organisée. Avec cependant des résultats relatifs. La gauche, jusque là très critique à l’endroit de l’institution, salua les nouvelles orientations. La droite, en revanche, trouva suspecte ses efforts en direction de la criminalité économique.</span></p> <p><span>En 2000, Valentin Roschacher lui succéda. Il voulait engager des centaines d’enquêteurs contre le crime organisé, le blanchiment et le milieu de la drogue. Ses méthodes, par exemple l’utilisation de condamnés multirécidivistes comme indicateurs, dépassaient le cadre légal. Des opérations spectaculaires à l'image de la razzia chez les Hells Angels n’eurent que peu de résultats. Cela a abouti à un détestable conflit avec le conseiller fédéral Blocher qui, pour le mettre à la porte, abusa de ses compétences. Une fois de plus, l’institution donnait une mauvaise image d'elle-même.</span></p> <p><span>Après Roschacher, le poste passa pour peu de temps à Michel-André Fels, puis en 2007 au successeur voulu par Blocher, Erwin Beyeler. Ce derrnier ne put venir à bout des problèmes dont il hérita. On lui reprocha une faiblesse dans la direction et une absence de concept dans les priorités, le Parlement refusa sa réélection en 2011.</span></p> <h3><span>Nouvelles tâches</span></h3> <p><span>Ces années-là survinrent malgré tout quelques réformes, mais peu coordonnées entre elles. De nouvelles tâches étaient formulées, dans les domaines comme la criminalité économique, le crime organisé, la corruption et le terrorisme. Cependant, la structure du Ministère public lui-même ne fut pas révisée. Elle dut, avec ses 170 collaborateurs, faire face à sa mauvaise réputation persistante. «On a le sentiment, écrivait la <em>NZZ am Sonntag</em> le 13 mars 2011, que l’on pousse là des gens qui ne sont pas extraordinairement doués.»</span></p> <p><span>En 2012 arriva Michael Lauber. Il sut d’emblée, avec son allure chic, se présenter favorablement auprès de l’opinion. Il parlait d’un nouvel esprit dans l’institution mais ne remit pas en question son fonctionnement. «Aucune réorganisation n’est nécessaire», confiait-il à la NZZ le 31 mars 2020. Il apparut cependant rapidement que non seulement l’efficacité du Ministère était limitée mais que celui-ci trempait, une fois de plus, dans des affaires douteuses. Il serait trop long d’évoquer dans le détails les fautes de Lauber. Le comble fut la palabre cachée avec Gianni Infantino, président de la FIFA. Il s’ensuivit une procédure disciplinaire qui souligna les mensonges et les fautes de Lauber, lequel dut démissionner en juillet 2020 sous la forte pression de l’opinion publique.</span></p> <p><span>Dans ce rapide survol historique apparaissent surtout les pannes et les manques du Ministère public. On pourrait objecter qu'un grand nombre de cas ont par ailleurs été correctement traités. Cela ne peut cependant servir d’excuses pour les graves manquements de l’institution et ses orientations problématiques du point de vue du droit.</span></p> <p><span>Dès 1850, on l’a vu, il manquait des critères clairs dans la définition de ses tâches. Les développements de la structure, dans le cadre de la protection de l’Etat, ont peu aidé à définir ses champs d’action. Il est d’abord apparu un système de surveillance qui portait atteinte aux droits démocratiques et constitutionnels, puis des missions, comme la lutte contre le crime organisé, le blanchiment et la criminalité économique, qui manifestement dépassaient le Ministère public. </span></p> <p>Malheureusement, l'affaire Lauber, comme les affaires précédentes, n'a pas conduit à une remise en cause fondamentale de l'institution du Ministère public de la Confédération. On suppose évidemment que son successeur remettra le bureau du procureur général en état de fonctionnement. Mais déjà lors de l'évaluation des candidats, il y a des mésaventures. Après une première tentative, au cours de laquelle les candidats n'avaient apparemment pas le profil souhaité, on est passé à un deuxième tour, qu'il a fallu également interrompre, personnne ne faisant encore l'affaire. Mais quel que soit l'élu, le Ministère public de la Confédération ne sortira de sa profonde crise structurelle que si une réforme fondamentale est menée.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.infosperber.ch/politik/schweiz/die-bundesanwaltschaft-unrechtmaessig-und-unzweckmaessig/" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-casse-tete-du-ministere-public-dure-depuis-1851', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 554, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2827, 'homepage_order' => (int) 3067, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Histoire', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5295, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Un bien cruel conte de Noël (1)', 'subtitle' => 'Catherine et Pierre forment un couple épanoui. Tout allait bien entre eux jusqu’au jour où Catherine a soupçonné une transformation inquiétante chez son mari. Ce récit de l’auteur lausannois Pierre Ronpipal est publié en trois épisodes, les 13, 20 et 27 décembre.', 'subtitle_edition' => 'Catherine et Pierre forment un couple épanoui. Tout allait bien entre eux jusqu’au jour où Catherine a soupçonné une transformation inquiétante chez son mari. Ce récit de l’auteur lausannois Pierre Ronpipal est publié en trois épisodes, les 13, 20 et 27 décembre.', 'content' => '<h4>Un récit de Pierre Ronpipal</h4> <hr /> <p>Dans dix jours c’est Noël mais ce qui tous les ans est une réjouissance pour moi pourrait bien cette année devenir un cauchemar. A cause de mon mari.</p> <p>Pierre m’est fidèle, j’en suis certaine, même s’il a eu, comme moi, quelques aventures extraconjugales. Il n’y a pas de quoi en faire tout un plat. La fidélité absolue est un concept éculé et hypocrite qui a pour but principal que les hommes soient certains que les enfants qui sortent des ventres de leur épouse soient bien le produit de leurs spermatozoïdes à eux. Transmettre ses gènes est un réflexe très animal, si Sapiens est vraiment un être supérieur, il devrait se détendre sur cette question. En plus, Pierre et moi n’avons pas fait d’enfants, trop concentrés sur nous-mêmes et nos vies à réussir. Marie, ma sœur, prétend que pour les femmes, l’importance de la fidélité n’a pas pour but la perpétuation de l’espèce mais plutôt la conservation à leur côté du mâle qui assure leur protection. Elle se trompe. Si Pierre et moi sommes toujours ensemble après trente-cinq ans de mariage, c’est justement parce que nous nous laissons la liberté d’aller de temps en temps voir ailleurs. Marie, elle, ne souhaitait plus de rapports sexuels tout en menaçant son mari de le quitter s’il la trompait. C’est lui qui est parti avec la première maîtresse qu’il s’est autorisée.</p> <p>Mais Pierre a changé.</p> <p>Nous nous sommes connus dans une manifestation contre le racisme alors que nous avions vingt-sept ans. Il était graphiste tandis que moi j’enseignais le français à des réfugiés dans un centre géré par l’Eglise protestante. Je l’avais déjà remarqué à d’autres occasions au fil des ans – Lausanne est une petite ville – notamment lors d’une soirée chez Jean-Luc, lequel a été mon amant lorsque j’avais vingt ans et que j’hésitais entre le trotskisme et l’écologie politique. Lorsque Jean-Luc, figure de proue des trotskistes locaux, m’avait quittée pour une camarade d’origine kurde plus valorisante pour lui, j’avais renoncé aux principes de la Quatrième Internationale et milité pour la sauvegarde de la planète, jusqu’à ma rencontre avec un zapatiste belge avec qui je suis partie au Mexique où j’ai attrapé une infection sexuellement transmissible. De retour en Suisse, j’ai soigné ma salpingite et terminé mes études de lettres. Entre deux amants de passage, je traversais de longues périodes d’abstinence sexuelle sans que cela me coûte. A la manif, j’ai trouvé Pierre très beau avec sa moustache et sa barbe de cinq jours. Et je l’ai trouvé irrésistible lorsqu’il a jeté une bouteille vide en direction des forces de l’ordre qui voulaient nous empêcher d’accéder à la salle où se déroulait une assemblée de l’UDC, ce parti d’extrême droite honni par nous. Pierre s’est fait réprimander par les camarades communistes qui assuraient le service d’ordre et il a fini par en venir aux mains avec eux. J’ai spontanément pris sa défense, nous nous sommes faits bousculer et avons quitté la manifestation, lui avec une arcade sourcilière fendue, moi avec un fort désir pour lui. Je l’ai emmené chez moi pour soigner sa blessure et nous avons fait l’amour toute la nuit. Deux semaines plus tard nous emménagions ensemble; nous ne nous sommes plus quittés.</p> <p>L’autre soir, alors que nous avions des invités à la maison, il m’a semblé reconnaître chez Pierre les signes d’une tension extrême. Depuis le temps, je le connais bien. Serge et Mireille, nos invités, l’ont eux aussi sentie, cette tension. Ce sont tout à la fois des amis et des clients. Des amis parce que comme nous ils sont de centre gauche, des clients car ils font appel à notre agence de communication pour promouvoir leur commerce. Après avoir été de grands voyageurs, Serge et Mireille vendent aujourd’hui des produits venus d’Asie, principalement d’Inde mais aussi de Birmanie et du Cambodge. Ils sélectionnent avec soins les artisans, privilégiant les structures coopératives respectueuses de l’environnement et du bien-être des populations locales. Nous gérons leur site internet et leur publicité, et tournons même pour eux des clips promotionnels. Pierre est devenu agressif avec Mireille lorsque celle-ci a déclaré que les néo-féministes exagéraient et que #MeToo décourageait toute tentative de séduction de la part des hommes. «Je n’ai pas peur de le dire, j’aime bien que l’on me tienne la porte et que les hommes me fassent sentir qu’ils me désirent…» Pierre lui a rétorqué que le patriarcat était une forme de fascisme et qu’en tant que progressiste nous devions tout faire pour l’abattre. J’ai essayé de dévier la conversation sur la nourriture bio mais très vite c’est l’écriture inclusive qui a fait s’échauffer les esprits. Serge, qui se pique d’aimer la littérature, a déclaré que le français était en danger, qu’il fallait le sauver des points médians et des réformes de l’orthographe. Pierre a rétorqué que pour rester vivantes les langues devaient changer, que les normes les étouffaient, que les règles orthographiques avaient été inventées pour empêcher les pauvres d’accéder aux études. «Etes-vous allés récemment au cinéma?» ai-je incidemment demandé à Mireille?</p> <p>Le lendemain, elle m’a appelée. «Avec Serge, on se demande si Pierre n’est pas en train devenir woke…» Mon sang s’est figé dans mes veines, une sourde angoisse est montée de mon estomac jusque dans ma gorge. «Non, non… Vous vous trompez… Vous avez bien vu, il continue de manger de la viande», ai-je rassuré Mireille. Mais le doute s’était instillé en moi, je me suis mise à mieux observer Pierre et, pour la première fois, j’ai fouillé dans ses poches et ses agendas, même dans son ordinateur. Ce que j’ai découvert est effrayant…</p> <p style="text-align: right;"><em>Suite la semaine prochaine</em></p> <hr /> <h4>Pierre Ronpipal est l’auteur de<br /><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1734002707_damned01.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="149" height="206" /><br />«A moi de choisir ceux qui vont mourir»<br /><span>et de<br /></span><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1734002742_cover20242.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="154" height="207" /><br />«Le vert était rouge à l’intérieur»<br />aux <a href="https://nouvelleseditionshumus.ch/" target="_blank" rel="noopener">Nouvelles Editions Humus</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'un-bien-cruel-conte-de-noel-1', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 39, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5284, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les ramasseurs de déchets, grands perdants du récit dominant sur la pollution plastique', 'subtitle' => 'A Busan, en Corée du Sud, les discussions sur le traité mondial sur la pollution plastique, qui se tenaient du 25 novembre au 1er décembre, se sont soldées par un échec. Pour être vraiment juste, le traité devrait s’attaquer aux inégalités au cœur des systèmes actuels de recyclage et de gestion des déchets. Des ramasseurs informels, souvent en situation de grande pauvreté et résident en Asie, Amérique du Sud ou en Afrique, sont en effet au cœur de l’économie des déchets, où ils jouent un rôle essentiel.', 'subtitle_edition' => 'A Busan, en Corée du Sud, les discussions sur le traité mondial sur la pollution plastique, qui se tenaient du 25 novembre au 1er décembre, se sont soldées par un échec. Pour être vraiment juste, le traité devrait s’attaquer aux inégalités au cœur des systèmes actuels de recyclage et de gestion des déchets. Des ramasseurs informels, souvent en situation de grande pauvreté et résident en Asie, Amérique du Sud ou en Afrique, sont en effet au cœur de l’économie des déchets, où ils jouent un rôle essentiel.', 'content' => '<h4 style="text-align: center;"><span><a href="https://theconversation.com/profiles/manisha-anantharaman-1526162">Manisha Anantharaman</a>, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/sciences-po-2196">Sciences Po </a></em></span></h4> <div><hr /> <p>A Busan, en Corée du Sud, les discussions sur le traité mondial sur la pollution plastique, qui se tenaient du 25 novembre au 1<sup>er</sup> décembre, se sont soldées par un <a href="https://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/2024/article/echec-des-negociations-du-traite-sur-le-plastique-a-la-session-busan-28713049.html">échec</a>. Les négociations devraient reprendre à une date ultérieure.</p> <p>En réalité, les négociations sont surtout sont le théâtre de récits concurrents qui s’affrontent. En jeu, rien de moins que les causes de la crise de la pollution plastique et les solutions appropriées pour y remédier.</p> <ul> <li> <p>D’un côté, la <a href="https://hactoendplasticpollution.org/fr/">Coalition de haute ambition</a> (HAC), les activistes du «zéro déchet» et de <a href="https://theconversation.com/traite-mondial-contre-la-pollution-plastique-en-coulisses-le-regard-des-scientifiques-francais-presents-234046">nombreux scientifiques</a> insistent sur la nécessité d’une <a href="https://hactoendplasticpollution.org/hac-member-states-ministerial-joint-statement-for-inc-5/">approche globale portant sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques</a>, y compris leur production.</p> </li> <li> <p>De l’autre côté, une <a href="https://medium.com/points-of-order/spoiler-alert-f737a24292e6">petite minorité d’Etats</a> ainsi que l’industrie pétrochimique ont à de nombreuses reprises détourné l’attention de cette question de la production des plastiques. Au lieu de cela, ils accusent des <a href="https://psmag.com/environment/the-epa-blames-six-asian-nations-that-the-u-s-exports-plastic-waste-to-for-ocean-pollution/">systèmes de recyclage inadéquats et une mauvaise gestion des déchets</a>.</p> </li> </ul> <p>L’attention portée au recyclage des plastiques et à la gestion des déchets touche en réalité des millions de personnes en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique. Il s’agit des travailleurs qui récupèrent, réutilisent ou revendent les plastiques, les textiles, l’aluminium et d’autres matériaux précieux issus des déchets.</p> <p>Dans le cadre du traité sur les plastiques, pour que ces travailleurs informels soient reconnus, que leurs conditions de travail puissent être améliorées et qu’ils puissent bénéficient d’une transition écologique plus équitable, les solutions politiques doivent aller au-delà des mécanismes économiques basés sur le seul marché et des stratégies axées sur le profit.</p> <p>Si ce n’est pas le cas, les efforts en faveur d’un recyclage plus inclusif et du développement de l’économie circulaire risquent de renforcer les injustices mêmes qu’ils prétendent combattre.</p> <h3>Qui sont les ramasseurs informels de déchets?</h3> <p>Les collecteurs de déchets – et les autres personnes travaillant avec eux dans un cadre informel et coopératif – effectuent une <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0921344924001824#sec0021">grande partie du travail de recyclage à l’échelle mondiale</a>. Ils réduisent de manière significative la quantité de plastique qui se retrouve dans les océans.</p> <p>Malgré cela, et parce qu’ils font un travail salissant et vivent dans des endroits sales, ils sont souvent tenus pour responsables du problème de la pollution plastique. Dans les discours politiques des villes et des Etats, leur travail a longtemps été <a href="https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0956247816657302">tourné en dérision, considéré comme non qualifié et inefficace</a>. <a href="https://www.undp.org/blog/unsung-heroes-four-things-policymakers-can-do-empower-informal-waste-workers">L’absence de reconnaissance officielle</a> de leur travail rend leurs revenus particulièrement instables et précaires. Les réglementations environnementales peuvent <a href="https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ac6b49">aggraver ces menaces</a> en accélérant la privatisation du traitement des déchets.</p> <p>Alors que les efforts de lutte contre la pollution plastique gagnent du terrain, les ramasseurs informels sont soumis à une double pression:</p> <ul> <li> <p>Ils doivent protéger leur accès aux déchets, car c’est l’un des rares moyens de subsistance dont ils disposent.</p> </li> <li> <p>En même temps, ils cherchent à améliorer leurs conditions de vie et de travail.</p> </li> </ul> <p>Un groupe de ramasseurs de déchets a donc profité de l’ouverture des négociations pour <a href="https://globalrec.org/document/just-transition-waste-pickers-un-plastics-treaty/">plaider en faveur de la reconnaissance de leur travail</a>. Il a été demandé que leurs contributions historiques à la réduction de la pollution plastique soient explicitement reconnues, et qu’un objectif explicite de transition juste soit intégré au traité sur les plastiques.</p> <h3>Avec l’économie circulaire, tout le monde est gagnant?</h3> <p>La <a href="https://theconversation.com/quatre-idees-recues-sur-la-transition-juste-227569">transition juste</a> est un principe défendu par les groupes de travailleurs et les défenseurs de la justice sociale afin de garantir que les politiques de transition écologique protègent, améliorent et compensent équitablement les moyens de subsistance des travailleurs et des communautés affectés par l’environnement.</p> <p>Les ramasseurs de déchets ont utilisé ce terme pour réclamer que le traité comprenne des dispositions pour améliorer leurs conditions de travail et de sécurité. Mais également pour que le traité intègre davantage les travailleurs informels aux systèmes de gestion des déchets, et pour exiger que les systèmes de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/responsabilite-elargie-du-producteur-67766">responsabilité élargie des producteurs</a> (REP) soutiennent aussi les travailleurs du secteur des déchets, en particulier les <a href="https://www.wiego.org/gender-waste-project">femmes et d’autres groupes vulnérables</a>.</p> <p>Etonnamment, ces demandes ont obtenu le soutien d’un large éventail de parties prenantes puissantes. Par exemple la <a href="https://www.businessforplasticstreaty.org/vision-statement#Key-elements">Business Coalition for a Plastics Treaty</a>, les <a href="https://news.un.org/en/story/2024/10/1156301">dirigeants des Nations unies</a> et même <a href="https://resolutions.unep.org/resolutions/uploads/american_chemistry_council.pdf">l’industrie pétrochimique</a>.</p> <p>Certaines de ces demandes ont été intégrées aux projets de traité sur les plastiques discutés au cours des négociations, ce qui représente une victoire majeure pour les travailleurs du secteur informel des déchets.</p> <p>Un consensus se dégage sur le fait qu’une économie circulaire inclusive peut être bénéfique à la fois pour l’environnement, l’économie et les travailleurs en améliorant la gestion de la pollution, les moyens de subsistance et les opportunités de croissance économique pour les entreprises.</p> <p>Ces promesses demandent toutefois à être vérifiées sur le terrain. Et c’est là que les choses se compliquent.</p> <h3>« Gagnant-gagnant », mais la victoire de qui ?</h3> <p>Dans mon livre <a href="https://mitpress.mit.edu/9780262546973/recycling-class/"><em>Recycling Class</em></a>, j’examine comment les efforts de recyclage inclusif ont été mis en œuvre à Bengaluru, l’une des plus grandes villes de l’Inde.</p> <figure><a href="https://images.theconversation.com/files/635250/original/file-20241129-15-cdpt12.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/635250/original/file-20241129-15-cdpt12.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a> <figcaption><span></span></figcaption> </figure> <p>Dans cet ouvrage, je défends que l’intégration dans des programmes d’économie circulaire basés sur le marché n’est pas une solution miracle aux injustices ancrées dans les systèmes de production, de consommation et de production des déchets.</p> <p>La plupart des politiques d’économie circulaire et de recyclage inclusif reposent sur des mécanismes de marché, partant du principe que la création de marchés pour les déchets incitera les acteurs du marché à récupérer efficacement les déchets et à les convertir en ressources.</p> <p>Pour remplir leurs obligations en matière de <a href="https://theconversation.com/faire-payer-plus-les-entreprises-pour-quelles-reduisent-les-emballages-130073">responsabilité élargie des producteurs</a> (REP), les marques peuvent alors s’engager à acheter des plastiques recyclés et à financer la collecte des déchets en achetant des <a href="https://www.worldbank.org/en/programs/problue/publication/unlocking-financing-to-combat-the-plastics-crisis">crédits plastique</a>.</p> <p>Cette approche vise à améliorer le prix des déchets, à augmenter les salaires et à encourager les efforts de collecte, tout en attirant des investissements pour financer l’amélioration des infrastructures et des technologies.</p> <p>Cependant, les mécanismes fondés sur le marché aggravent les inégalités existantes en matière d’accès au marché. Les efforts visant à donner la priorité à la traçabilité et à la transparence – dans le but d’améliorer l’efficacité du marché et le respect de la réglementation – désavantagent souvent les travailleurs informels.</p> <p>Ces derniers ne disposent pas des ressources et des capacités techniques nécessaires pour adopter des systèmes de suivi complexes basés sur les SIG ou la blockchain, et se retrouvent exclus des processus formalisés. Les start-up financées par le capital-risque et les grandes entreprises s’emparent alors du secteur du recyclage.</p> <p>Les multinationales préfèrent d’ailleurs les partenariats avec des start-up technologiques qui offrent des services à «valeur ajoutée» tels que des indicateurs et des tableaux de bord environnementaux, permettant aux entreprises de mettre en scène leur propre récit sur le développement durable. Souvent issus de milieux éduqués et privilégiés, les employés de ces firmes <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S001671852300057X">concurrencent les travailleurs informels existants, les subordonnant au passage</a>.</p> <p>A l’inverse, les femmes et les membres des minorités ethno-raciales et religieuses, qui constituent la majorité des travailleurs des économies informelles des déchets, sont confrontés à des obstacles supplémentaires. Notamment des <a href="https://mouvements.info/recuperateurs-de-dechets/">stigmates sociaux bien ancrés</a> qui limitent leur capacité à participer sur un pied d’égalité à ces marchés émergents. Ils restent toujours relégués aux mêmes tâches manuelles et difficiles, même si leurs conditions de travail en ressortent légèrement améliorées.</p> <h3>L’industrie du plastique maintient le <em>statu quo</em></h3> <p>Malgré les bonnes intentions de départ, des termes tels que «économie circulaire inclusive» sont donc trop souvent utilisés à des fins de <em>green washing</em> et même de <em>justice washing</em>, tandis que les travailleurs continuent à endurer des conditions difficiles. Une étude de <a href="https://www.circle-economy.com/resources/decent-work-in-the-circular-economy">Circle Economy</a> souligne que la plupart des emplois du secteur de l’économie circulaire restent ad-hoc et informels et ne bénéficient pas des garanties d’un emploi décent.</p> <p>En fin de compte, les travailleurs informels sont confrontés à un choix difficile: soit ils acceptent d’être exploités au sein des circuits de traitements des déchets en tant que simples ressources, soit ils risquent de perdre complètement leurs moyens de subsistance.</p> <p>Les systèmes actuels de production et de consommation du plastique déplacent donc la charge des déchets sur des communautés autochtones ou ethniques marginalisées, créant ainsi des <a href="https://www.dukeupress.edu/pollution-is-colonialism">zones sacrifiées</a>. Ce déplacement permet de maintenir la rentabilité, tout en perpétuant les atteintes à l’environnement et les inégalités sociales.</p> <p>En promouvant des technologies de <a href="https://www.bbc.com/afrique/monde-57087908">recyclage chimique</a> non éprouvées et en étendant les marchés du plastique, les entreprises <a href="https://theconversation.com/comment-lindustrie-fossile-influence-les-negociations-mondiales-sur-le-plastique-222112">pétrochimiques</a> et de matières plastiques <a href="https://direct.mit.edu/glep/article/21/2/121/97367/Future-Proofing-Capitalism-The-Paradox-of-the">s’approprient le langage de l’économie circulaire</a>. Cela leur permet de donner un vernis écologique à leurs propositions, tout en maintenant le <em>statu quo</em> sur les inégalités.</p> <p>Pendant ce temps, la HAC, plusieurs ONG et même certains ramasseurs de déchets invoquent également l’économie circulaire comme solution à la crise du plastique, en mettant l’accent sur le réemploi et le recyclage inclusif.</p> <h3>Demander des comptes aux pollueurs plutôt que compter sur l’efficacité du marché</h3> <p>Pour que l’économie circulaire aille au-delà de la simple protection du capitalisme fossile, elle doit prendre en compte les collecteurs de déchets et recycleurs informels dans le Sud et reconnaître les limites des mécanismes basés sur le marché. C’est vrai aussi bien pour le traité international sur la pollution plastique que pour d’autres démarches régionales comme le <a href="https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/ATAG/2021/679066/EPRS_ATA(2021)679066_FR.pdf">plan d’action de l’UE pour l’économie circulaire</a>.</p> <p>En effet, toute stratégie de lutte contre la pollution plastique basée sur le marché et axée sur le profit est susceptible de reproduire ces schémas d’inégalité. Et par la même occasion, de pérenniser les injustices systémiques qui soutiennent le statu quo. Pour une transition vraiment juste, la lutte contre la pollution plastique ne doit donc pas devenir une opportunité de croissance économique ou de profit.</p> <p>Au contraire, nous avons besoin d’une approche centrée sur la réparation. Il faut d’abord, pour cela, reconnaître les contributions historiques des collecteurs informels du plastique ainsi que les préjudices qu’ils subissent. Puis redistribuer les ressources aux personnes les plus touchées et créer des systèmes qui donnent la priorité à la restauration de l’environnement et à la justice sociale plutôt qu’au profit des entreprises.</p> <p>Une économie circulaire bien financée devrait d’abord renforcer le pouvoir des travailleurs, puis améliorer les capacités des infrastructures et réduire la concentration de ces déchets en produits chimiques toxiques, plutôt que de s’appuyer sur des solutions basées sur le marché qui aggravent les inégalités.</p> <p>Les vraies solutions consistent à demander des comptes aux pollueurs et à adopter des approches circulaires fondées sur la sobriété et la réparation, et non sur l’efficacité du marché.<img src="https://counter.theconversation.com/content/244065/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/manisha-anantharaman-1526162">Manisha Anantharaman</a>, Assistant Professor, Center for the Sociology of Organisations, CNRS/Sciences Po, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/sciences-po-2196">Sciences Po </a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/les-ramasseurs-de-dechets-grands-perdants-du-recit-dominant-sur-la-pollution-plastique-244065">article original</a>.</h4> </div>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-ramasseurs-de-dechets-grands-perdants-du-recit-dominant-sur-la-pollution-plastique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 41, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5283, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les Etats-Unis financent un collectif international de journalistes', 'subtitle' => 'Si le réseau Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a révélé des avoirs russes cachés ou la corruption au Venezuela, le Delaware, paradis de l'évasion fiscale, reste pour lui un tabou. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Drew Sullivan, son cofondateur.', 'subtitle_edition' => 'Si le réseau Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a révélé des avoirs russes cachés ou la corruption au Venezuela, le Delaware, paradis de l'évasion fiscale, reste pour lui un tabou. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Drew Sullivan, son cofondateur.', 'content' => '<p style="text-align: center;"><strong>Urs P. Gasche</strong>, article publié sur <a href="https://www.infosperber.ch/medien/medienkritik/die-usa-finanzieren-internationales-journalisten-kollektiv/" target="_blank" rel="noopener"><em>Infosperber</em></a> le 5 décembre 2024, traduit par <em>Bon Pour La Tête</em></p> <hr /> <p>Parmi de nombreux autres médias, la <em>NZZ</em> et le <em>Tages-Anzeiger</em> ont diffusé à plusieurs reprises des révélations du réseau international de journalistes Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP). Ce faisant, ils n'ont pas rendu transparent le fait que les services gouvernementaux américains paient la moitié du budget de l'OCCRP. L'UE et les Etats membres de l'UE financent les 20 % restants.</p> <p>Avec un budget annuel de 20 millions d'euros et plus de 150 journalistes sur tous les continents, l'<a href="https://www.occrp.org/en">OCCRP</a> − en partie en collaboration avec le <a href="https://www.icij.org/">Réseau international des journalistes d'investigation</a> ICIJ − a lancé les plus grands projets internationaux de journalisme d'investigation de ces dernières années. Parmi eux, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Panama_Papers"><em>The Panama Papers</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Pandora_Papers"><em>Pandora Papers</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Suisse_Secrets"><em>Suisse Secrets</em></a><em>, </em><a href="https://www.occrp.org/en/project/narcofiles-the-new-criminal-order"><em>Narco Files</em></a><em>, </em><a href="https://www.occrp.org/en/project/the-pegasus-project/about-the-project"><em>Pegasus Project</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Cyprus_Confidential"><em>Cyprus Confidential </em></a>et la série <a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Die_Geldw%C3%A4scherei"><em>Laundromat</em></a>, qui a révélé les systèmes de blanchiment d'argent des élites dirigeantes en Azerbaïdjan et en Russie.</p> <h3><strong>Non sans conditions</strong></h3> <p>Les agences gouvernementales américaines ne financent pas l'OCCRP sans contrepartie: l'<a href="https://www.usaid.gov/"> U.S. Agency for International Development</a> dispose d'un droit de veto sur la nomination des dirigeants de l'OCCRP. De plus, l'agence gouvernementale américaine interdit d'utiliser son argent pour mettre au jour la corruption aux Etats-Unis.</p> <p>Certaines subventions étaient même affectées à un but précis: le Department of State, par exemple, a versé 173 000 dollars à l'OCCRP pour «détecter et combattre la corruption au Venezuela». Ou l'<a href="https://www.usaid.gov/">Agence pour le développement international (USAID)</a> a versé plus de deux millions de dollars dans le but de «mettre au jour la criminalité et la corruption à Malte et à Chypre».</p> <p>Le journal en ligne français indépendant <a href="https://www.mediapart.fr/en/journal/international/021224/hidden-links-between-giant-investigative-journalism-and-us-government">« Mediapart »</a> en a parlé le 2 décembre 2024 <a href="https://www.mediapart.fr/en/journal/international/021224/hidden-links-between-giant-investigative-journalism-and-us-government">.</a></p> <p>Le fondateur de l'OCCRP est un ancien employé <a href="https://www.rockwellautomation.com/de-ch.html">de Rockwell</a> devenu journaliste: <a href="https://www.occrp.org/en/staff/drew-sullivan">Drew Sullivan</a>. L'OCCRP a été créé à l'instigation de fonctionnaires du gouvernement américain. Selon Mediapart, Sullivan a reçu pour cela, en 2008, un financement de départ de 1,7 million de dollars du <a href="https://www.state.gov/bureaus-offices/under-secretary-for-civilian-security-democracy-and-human-rights/bureau-of-international-narcotics-and-law-enforcement-affairs/">Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs</a>(INL). Il s'agit d'une agence d'application de la loi du Département d'Etat américain.</p> <p>L'OCCRP s'appuie souvent sur des documents divulgués provenant de sources non identifiées. La qualité des recherches et des révélations de l'OCCRP n'est pas mise en doute. L'orientation unilatérale des recherches et le manque de transparence des informations sur le financement donnent lieu à des critiques.</p> <p>L'ampleur des liens personnels et financiers de l'OCCRP avec le gouvernement américain va à l'encontre de «tous les principes de l'éthique journalistique». C'est ce qu'a déclaré Leonard Novy, directeur de l'Institut allemand des médias et de la politique de communication, à la chaîne NDR. Cela laisse supposer que les journalistes peuvent être utilisés ou instrumentalisés à des fins politiques.</p> <p>Sullivan et l'OCCRP ont également laissé les médias partenaires et leurs lecteurs dans l'ignorance de leur proximité avec le gouvernement américain. Selon Leonard Novy, l'organisation a ainsi dépassé les limites.</p> <h3><strong>Sullivan n'a pas voulu parler clairement aujourd'hui encore</strong></h3> <p>Sullivan a d'abord affirmé à la chaîne NDR que l'OCCRP avait «un groupe de donateurs largement répandu», parmi lesquels «aucun donateur individuel ne domine». Il a ajouté que «le gouvernement américain [...] est l'un des plus grands donateurs, mais ce n'est pas un pourcentage énorme». Confronté aux dernières découvertes, il a finalement reconnu l'importance du financement de Washington: «C'est le plus grand bailleur de fonds de l'OCCRP, oui, et ce depuis presque le début de notre histoire. [...] Je suis très reconnaissant au gouvernement américain.»</p> <p>Par écrit, Sullivan a renchéri: «Nous avons dû décider si nous voulions accepter de l'argent du gouvernement ou ne pas exister.» Sur le site web de l'OCCRP, les montants des sponsors ne sont pas indiqués.</p> <h3><strong>Conditions posées</strong></h3> <p>Sullivan a confirmé à la NDR le pouvoir d'influence des autorités américaines: «Dans le cadre d'accords de coopération que nous n'aimons pas conclure, ils ont un droit de regard sur le choix des personnes [...] Ils peuvent mettre leur veto sur quelqu'un [...] Ils n'ont jamais mis leur veto sur quelqu'un.»</p> <p>L'OCCRP ne peut pas enquêter sur des affaires américaines avec l'argent fourni par Washington. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Sullivan à la NDR. «Je pense que le gouvernement américain ne le permet pas. Mais même dans d'autres pays où ces dispositions n'existent pas, nous ne le faisons pas parce que cela vous place dans une situation de conflit d'intérêts et que vous préférez rester à l'écart de telles situations.»</p> <p>Ainsi, le paradis fiscal américain du Delaware n'a jamais fait l'objet de toutes les recherches sur l'évasion fiscale et l'argent de la corruption.</p> <p>L'OCCRP a tout de même effectué des recherches isolées aux Etats-Unis: par exemple sur les <a href="https://www.occrp.org/en/investigation/meet-the-florida-duo-helping-giuliani-investigate-for-trump-in-ukraine">hommes d'affaires</a> qui avaient soutenu l'avocat de Donald Trump pour nuire à Joe Biden, ou sur la manière dont le Pentagone a dépensé des sommes énormes pour <a href="https://www.occrp.org/en/project/making-a-killing/revealed-the-pentagon-is-spending-up-to-22-billion-on-soviet-style-arms-for-syrian-rebels">fournir des armes</a> à des groupes rebelles en Syrie, ou encore sur un <a href="https://www.occrp.org/en/investigation/flight-of-the-monarch-us-govt-contracted-airline-once-owned-by-criminals-with-ties-to-russian-mob">contrat</a> entre le gouvernement américain et une compagnie aérienne dont les propriétaires sont liés au crime organisé en Russie.</p> <p>Ces recherches ont manifestement respecté une autre condition imposée par les autorités américaines à l'OCCRP: l'activité doit être «en accord avec la politique étrangère et les intérêts économiques des Etats-Unis et les promouvoir.» (<a href="https://www.govinfo.gov/content/pkg/COMPS-1071/pdf/COMPS-1071.pdf">US Foreign Assistance Act</a>).</p> <h3><strong>Voici comment la «NZZ» et Tamedia ont présenté la source OCCRP</strong></h3> <p><strong>«NZZ» du 19 juillet 2023</strong></p> <p>«L'Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) est un réseau d'organisations journalistiques fondé en 2006, basé dans de nombreux pays différents et fonctionnant sous cette forme en tant que filiale du Journalism Development Network à but non lucratif, dont le siège est dans le Maryland.»</p> <p><strong>«Tages-Anzeiger» du 21 juin 2023</strong></p> <p>«Grâce à l'organisation OCCRP, des journalistes femmes de plusieurs pays ont pu étudier ces données, dont <em>Der Standard</em> en Autriche et <em>Der Spiegel</em> en Allemagne. Pour la Suisse, le bureau de recherche de Tamedia et Paper Trail Media était de la partie.»</p> <h3><strong>Informations complémentaires</strong></h3> <p><strong>22 décembre 2022</strong> <a href="https://www.infosperber.ch/politik/welt/twitter-diente-jahrelang-als-gehilfe-des-pentagons/">Twitter a servi pendant des années d'auxiliaire au Pentagone</a>. Elon Musk a partiellement révélé les outils internes de Twitter. Ils prouvent des services d'hommes de main pour la propagande de l'armée américaine à l'étranger.</p> <p><strong>12 février 2009</strong> <a href="https://www.tagesanzeiger.ch/27-000-pr-berater-polieren-image-der-usa-631302390683">27 000 conseillers en relations publiques polissent l'image des Etats-Unis</a>. Des faits presque incroyables sur le travail de relations publiques du Pentagone.</p> <p><strong>20 avril 2008</strong> <a href="https://www.spiegel.de/kultur/gesellschaft/gekaufte-meinung-pentagon-beschaeftigt-pr-armee-fuer-us-tv-a-548519.html">Le Pentagone emploie une armée de RP pour la télévision américaine</a>. Avec une gigantesque troupe de RP, le gouvernement Bush a trompé l'opinion publique américaine pendant des années.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-etats-unis-financent-un-collectif-international-de-journalistes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 33, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5280, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Faites un cadeau de Noël indocile, offrez un abonnement à Bon pour la tête!', 'subtitle' => 'Qu'offrir à Pierre?, et à Suzette? A oncle Georges?, à tante Yvette? Qu'est-ce qui ferait plaisir au cousin Jonas et à la cousine Camille? Et au beau-frère Michael? Et à ma meilleure amie?, et à mon copain de toujours? Si faire un cadeau de Noël peut parfois se révéler être un vrai casse-tête, cela peut aussi être bon pour la tête!', 'subtitle_edition' => 'Qu'offrir à Pierre?, et à Suzette? A oncle Georges?, à tante Yvette? Qu'est-ce qui ferait plaisir au cousin Jonas et à la cousine Camille? Et au beau-frère Michael? Et à ma meilleure amie?, et à mon copain de toujours? Si faire un cadeau de Noël peut parfois se révéler être un vrai casse-tête, cela peut aussi être bon pour la tête!', 'content' => '<p>Offrez des points de vue qui sortent des sentiers battus, des analyses qui vont au-delà du ça va de soi, des articles d’auteurs et d’autrices qui ne craignent ni la contradiction ni le débat.</p> <p>1 an : CHF 96.-</p> <p>6 mois : CHF 48.-</p> <p>3 mois : CHF 24.-</p> <p>1 mois : CHF 8.-</p> <p>Envoyez-nous un mail à [email protected] avec votre adresse postale et votre choix d’abonnement (1 an, 6 mois, 3 mois ou 1 mois).</p> <p>Vous recevrez une facture par mail et nous vous enverrons par la poste une carte cadeau à glisser sous le sapin et indiquant à la personne qui la recevra comment faire pour accéder à Bon pour la tête.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'faites-un-cadeau-indocile-offrez-un-abonnement-a-bon-pour-la-tete', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 42, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 7902, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Wilhelm-II_Kronauer-2.jpeg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 145534, 'md5' => '4523f0e11026636b0cf59cba483aa2ec', 'width' => (int) 640, 'height' => (int) 432, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Le procureur fédéral Kronauer représenté comme la marionnette du Kaiser Wilhelm II par «Der neue Postillon», en novembre 1901.', 'author' => '', 'copyright' => '© DR', 'path' => '1614594699_wilhelmii_kronauer2.jpeg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Bon pour la tête' $description = 'Les turbulences autour du choix d’un nouveau procureur général de la Confédération en attestent: cette autorité était mal conçue dès le départ. Hans-Ulrich Jost, professeur émérite d’histoire à l’Université de Lausanne, a expliqué à nos confrères d'«Infosperber» le cheminement de ce poste aux pannes successives.' $title = 'Le casse-tête du Ministère public dure depuis 1851' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 567, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'police', 'slug' => 'police', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire