Analyse / L’antiparlementarisme n’est pas l’apanage de l’extrême droite
Critiquer le régime parlementaire et la démocratie semi-directe, est-ce vraiment le nouveau cool? © DR
Suite à l’acquittement des activistes pour le climat qui étaient accusés de violation de domicile, un antiparlementarisme s’invite dans les discours d’une certaine classe politique et intellectuelle de gauche qui défend bec et ongles ce jugement. Dans l’histoire de la Suisse, l’antiparlementarisme s’est manifesté à l’extrême droite de l’échiquier politique, portant en lui le risque, voire la volonté, d’un glissement totalitaire. Ou tout simplement d’une atmosphère populiste, qui n’est pas saine pour le débat démocratique. Petite plongée dans l’histoire suisse.
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Nous parlons de la censure d’opinions et de crachats au visage d’intellectuels français venus simplement présenter leur livre à un petit public curieux de se confronter à un avis nuancé sur les débats qui secouent actuellement la notion de genre. Les psychanalystes Céline Masson et Caroline Elliachef étaient venues le 29 avril parler de leurs critiques à l’égard de la médicalisation précoce des enfants qui désirent changer de sexe; le philosophe Eric Marty était quant à lui venu le 17 mai parler de la différence entre l’approche anglo-saxonne et l’approche européenne du genre dans l’histoire des idées. Traitées de «transphobes», ces personnalités – situées à gauche! – ont été violemment contraintes d’annuler leur prise de parole sur le sol helvétique.</p> <p>Sur cette indéfendable affaire se superpose un deuxième scandale: mise sous pression par la CUAE – la «Conférence Universitaire des Associations d’Etudiant.e.x.s» – l’Université de Genève (UniGE) a abandonné son dépôt de plainte contre les transactivistes ayant fait preuve de violence. 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Ces convictions partagées permettent au Rectorat de renoncer au dépôt de plainte pénale initialement envisagé (…)»</p> <p>Faut-il en déduire que les conférences empêchées par les activistes LGBTQI+ n’auraient pas dû être organisées? Autrement dit, l’université donne-t-elle raison aux manifestants – au-delà de la violence dont ils ont fait usage – sur le bien-fondé de leur indignation? On pourrait le croire en lisant également ce passage: «Indépendamment de sa forme, l’action menée par les manifestant-es le 17 mai est révélatrice de la souffrance qui affecte certains groupes vulnérables – dont les personnes trans – et qui implique pour l’institution un devoir particulier de protection.»</p> <h3>Cotisations obligatoires et fonctionnement démocratique</h3> <p>Il ne sera pas question ici d’établir qui a gagné ce «match» (comme si on ne le savait pas, du reste), mais de livrer quelques informations sur cette faîtière d’étudiants et ses équivalents romands. Qui sont ces groupes désormais puissants dans les rapports de force idéologiques qui parcourent l’université et la société de manière générale (pour vous en convaincre, songez au fait qu’à Neuchâtel, les représentants des étudiants avaient réussi à ne faire comptabiliser que les réussites d’examens, et pas les échecs, en période de Covid)? Nous n’avons malheureusement pas réussi à contacter la CUAE, mais les informations à disposition de tous et les contacts pris auprès d’autres faîtières suffisent à répondre aux besoins de cet article.</p> <p>De manière générale, toutes les faîtières d’associations étudiantes nichées dans les universités romandes poursuivent les mêmes objectifs: mettre en réseau la communauté estudiantine, défendre ses intérêts auprès du rectorat et auprès du canton, favoriser l’égalité des chances, financer des événements ou des activités d’associations d’étudiants, etc. Bref, soutenir les étudiants.</p> <p>Pour être membre de la CUAE, il suffit de s’affilier à l’une des associations étudiantes de l’Université de Genève, qui elles-mêmes composent la CUAE. Une contribution de 5 CHF est alors prélevée dans les taxes universitaires que paient de toute manière les étudiants. Mais il est aussi possible de s’engager pour la CUAE à titre individuel. Par comparaison, «l’Association Générale des Etudiant·e·s de l’Université de Fribourg» (AGEF) vit grâce à une cotisation obligatoire de 20 CHF pour tout étudiant, dont une bonne partie repart dans les sections de la faîtière (une section par département ou faculté). C’est à peu près la même chose à Neuchâtel, où tous les étudiants sont <em>de facto</em> membres de la «Fédération des étudiant·e·s neuchâtelois·e·s» (FEN) et paient ainsi une cotisation de 15 CHF, comprise dans la taxe d’étude. Si quelqu’un ne souhaite pas la payer, il doit démissionner par écrit de la faîtière.</p> <p>On part alors du principe que les faîtières en question doivent se sentir responsables de leur caractère représentatif vis-à-vis des étudiants qu’elles fédèrent. Mais pas besoin de trop gratter pour se rendre compte qu’il ne s’agit pas vraiment du genre de la maison. La CUAE se définit sur son site comme «association faîtière et syndicat des étudiant.e.x.s de l’Université de Genève, et leur porte-parole auprès des autorités universitaires et politiques». Déjà, même s’il s’agit d’une volonté des individus qui composent la CUAE, son statut de syndicat pose question, dans la mesure où il reflète une certaine culture politique: n’y a-t-il pas incompatibilité entre cette nature de syndicat (unique en Suisse parmi les universités) et le fait de devoir représenter les étudiants dans leur diversité (y compris politique, diversité qu’on oublie souvent)?</p> <h3>Revendications politiques «si ça concerne les étudiants»</h3> <p>En partant de cette interrogation, on peut tirer un fil logique pour questionner les types de revendications portées par la CUAE et par leurs émules romandes. Si les représentants de toutes les autres faîtières estudiantines nous ont déclaré qu’ils condamnaient les moyens violents utilisés par les manifestants genevois pour faire entendre leur cause, ils sont également unanimes sur la limite que leurs associations se fixent concernant leurs revendications politiques. En effet, toutes les faîtières se donnent la compétence de prendre publiquement position «quand le sujet concerne les étudiants». Voici comment par exemple Guillaume Haas détaille le cas de l’AGEF, qu’il co-préside:</p> <p>«Notre grande différence avec la CUAE (Genève) est que l’AGEF (Fribourg) est représentée à tous les niveaux de l’université de Fribourg. Et quand je dis à tous les niveaux, c’est à tous les niveaux: au Sénat, qui est l’organe suprême de l’université, mais aussi dans la moindre des petites commissions. L’UniFR est l’une des universités les plus démocratiques d’Europe. C’est ce qui explique que l’AGEF ait peu de coups d’éclat, contrairement à nos camarades de la CUAE. Je ne leur en fait pas le reproche: c’est leur seul moyen de se faire entendre. Sur le plan des idées politiques, j’observe qu’il y a des personnes de tous bords à l’AGEF. Il y a des sensibilités différentes qui s’expriment lors de discussions sur les budgets et l’allocation des fonds, par exemple. Mais l’AGEF est apolitique: nous ne fonctionnons pas avec un système de représentants par partis. On ne parle que de politique quand le sujet concerne les étudiants.»</p> <p>Or, cela devient plus difficile à appliquer dans des exemples concrets. C’est que cette ligne de conduite a priori juste et inoffensive est on ne peut plus floue. A partir de combien d’étudiants concernés une affaire est censée «concerner les étudiants»? Outre l’intégration des étudiants transgenres dans la forme des statuts de l’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES), les délégués de cette «faîtière des faîtières» ont par exemple traité d’une initiative populaire en assemblées des délégués, parce que la votation faisait courir un risque au programme ERASMUS, même si les étudiants n’étaient pas cités dans le texte. Rebelote avec la question de l’accord-cadre et HORIZON2020. Un ancien responsable de la FEN, la faîtière neuchâteloise, confie:</p> <p>«Peu de personnes s’engagent dans ces structures. Il y a eu des assemblées générales de la FEN où nous étions dix. Le fait que trop peu de gens s’y engagent ouvre la porte au fait que des activistes de groupes très virulents, qui ont l’habitude de participer et de mobiliser leurs "troupes" pour une cause, ramènent tous leurs amis.»</p> <p>Notre source explique avoir été prise de cours avec le reste du comité il y a quelques années: certains cercles militants qui connaissaient bien le système de la fédération ont requis une AG extraordinaire et ont pu avancer leurs pions en quasi-unanimité. A Genève, la CUAE indique elle-même sur son site que «l’association adopte la ligne et l’opinion de la majorité des gens qui s’y engagent». Les absents ont donc toujours tort, comme en démocratie. D’un certain point de vue, cela coule de source. Et il est vrai que si des étudiants ne se sentent pas représentés, ils ont intérêt à s’y engager.</p> <h3>Effet d'entre-soi</h3> <p>Mais d’un autre point de vue, comment en vouloir à des étudiants, qui n’adhèrent pas à la tendance «woke» ou «intersectionnelle» souvent représentée par ces associations qui raffolent d’écriture inclusive, de ne pas venir s’y impliquer? Un fait psychologique simple: quand la Fédération des Associations d’Etudiant-e-s-x (Lausanne) convoque une assemblée «ouverte à tou-x-te-s», un étudiant qui trouve cette graphie laide, contestable sur le fond, ridicule ou les trois à la fois se dira peut-être que le comité n’est sans doute pas si ouvert que cela à tout le monde, du moins pas aux idées qu’il défendrait s’il venait y parler en toute honnêteté.</p> <p>C’est un fait et non un commentaire, ni même une analyse: une idéologie radicale de gauche identitaire suinte du vocabulaire, du propos et des actions de la CUAE, comme de bien d’autres associations, y compris, mais dans une moindre mesure, les faîtières d’étudiants des autres universités. 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Notre modèle de démocratie semi-directe est en crise. Critiquer le parlement suisse, cela devient de plus en plus cool. Surtout dans la rue, au cours d’une énième manifestation convoquée par Greta Thunberg, la déesse du Nord. Nos représentantes et nos représentants nous trahissent, hurle-t-elle et hurlent-ils à leur tour. Le monde politique est impuissant et ne fait rien, s’aime-t-on à répéter. Remarquez en passant qu’être impuissant et ne rien faire, ce n’est pas exactement la même chose: on ne saurait reprocher à un impuissant de ne rien faire – mais nous ne sommes pas à une imprécision près. Le langage de cette mouvance verte est celui de l’urgence et de la peur; la discussion raisonnée, cohérente et pragmatique peut attendre.
Antigone et Créon
Ce climat politique d’alerte s’est invité récemment dans le monde de la justice. Pour rappel, le juge Colelough a acquitté des activistes accusés de violation de domicile au motif que leur action était nécessaire et légitime, en vertu de la signature par la Suisse de l’Accord de Paris et de l’inaction du parlement.
Lire: Acquittement des activistes pour le climat: vers un populisme pénal?
Inédite en Suisse, cette forme de scénario grec avec Antigone dans le rôle de la joueuse de tennis a trouvé son Créon: le conseiller national PLR Philippe Nantermod. Sur le plateau d’Infrarouge, l’avocat de profession considère que cette décision ne respecte pas le Code pénal, dans la mesure où l’état de nécessité ne peut être invoqué que pour des causes individuelles, pas pour des causes communes. Pire, il voit dans ce jugement un mélange des rôles entre celui du juge et celui du parlement.
Que l’on soit d’accord avec lui sur le fait qu’il s’agit d’une décision politique ou que l’on trouve l’argumentation de Colelough purement juridique, c’est un fait: l’argumentation de ce dernier comme celle des personnes qui défendent son verdict – la conseillère aux Etats verte neuchâteloise Céline Vara, par exemple – est saupoudrée d’idéologie antiparlementaire. Estimer qu’il faut se passer du législatif pour une grande cause politique, aussi vitale et mondiale soit-elle, c’est tout simplement ne pas respecter le système politique suisse. C’est cracher sur la démocratie représentative, voulant que le peuple élise des parlementaires qui ensuite seront en charge de créer des lois, d’en modifier ou d’en supprimer. C’est laisser entendre que le pouvoir juridique, censé faire appliquer les lois, peut en créer en plus de les interpréter. Ce qui n’est tout simplement pas légal. Ni même souhaitable.
La tentation autoritaire
Cela n’a pas toujours été ainsi. Il n’y avait pas de séparation des pouvoirs avant la naissance de la Suisse moderne en 1848. L’état de droit tel que nous le connaissons, celui de la démocratie libérale qu’est la Suisse, est un acquis. Un acquis historique qui s’est obtenu à force de guerres politiques et de guerres au sens propre. En Suisse, le parlement joue un rôle important de médiateur entre, d’un côté, les velléités d’un peuple par définition composé d’individus et donc d’intérêts personnels et, de l’autre, la réalité politique, avec ses rouages et ses majorités nécessaires. Le pragmatisme, dont on aime tant se vanter en Helvétie, ne serait rien sans sa démocratie représentative. Mieux, la Constitution de 1848 fait de l’Assemblée fédérale, composée du Conseil national et du Conseil des Etats, l’«autorité suprême de la Confédération1». Supérieure, donc, au Tribunal fédéral comme au Conseil fédéral.
Mais la démocratie directe, une partie seulement de notre système politique et qui se manifeste notamment par les initiatives populaires, est prétexte à bien des lyrismes. Il n’est pas inutile de rappeler que la Suisse a connu un courant antiparlementaire important durant la Seconde guerre mondiale, courant qui était déjà un peu présent pendant la Première guerre. D’abord, les circonstances: en vertu de la protection du pays, les pleins pouvoirs2 ont été accordés au gouvernement, ce qui a bien sûr affaibli provisoirement les compétences du législatif. Et puis, l’influence autoritaire: le national-socialisme montant véhiculait l’idée selon laquelle le parlement, libéral, ne faisait pas son travail; qu’en plus de ne pas avoir su régler les problèmes de la crise économique, il les avait causés3. Sur ce plan-là, Hitler et Rousseau4 se rejoignent: le peuple national ne devrait pas se faire confisquer son pouvoir par des pseudo-représentants.
Sauver le climat... politique
Un populisme croissant sur fond de crise économique et de critiques d’un parlement libéral, cela ne fait-il pas penser à aujourd’hui? En 1999, le climat antiparlementaire émanant d’une certaine gauche – mais aussi d’une certaine droite – alertait déjà l’historien vaudois Olivier Meuwly. Celui-ci commentait dans Le Temps les différentes initiatives alors discutées, qui toutes avaient pour conséquence de réduire le pouvoir du parlement. La réflexion de ce radical canal historique valait avertissement. «L’histoire nous enseigne que l’antithèse du régime parlementaire revêt rarement les traits d’une démocratie plus achevée, mais bien plutôt ceux d’un totalitarisme qui prétend restaurer des relations pures entre l’individu et un grand Tout à forts relents romantiques… […] En Suisse, la démocratie directe associe le peuple à la vie publique, elle ne le fait pas roi.» Nul ne saurait nier l’actualité de cette préoccupation.
D’autant que, dans son papier, l’observateur de la vie politique suisse abordait déjà la question d’une justice qui ferait la loi en plus de l’appliquer: «Une démocratie trop directe saperait les institutions démocratiques et confierait le pouvoir réel à l’administration et à la justice, qui échappent au contrôle démocratique. En démocratie, élection et votation vont de pair!» Dès lors, que de paradoxes dangereux ignorés par la plupart des médias et qu’il convient de nommer: le soutien d’élus verts à la désobéissance civile; la candidature au Conseil d’Etat vaudois d’une «représentante» d’Extinction Rebellion, alors que ce mouvement entend se passer du pouvoir politique; l’étoffe prétendument «progressiste» de forces qui sont de fait les plus réactionnaires de Suisse. Revenir avant 1848, avant l’équilibre entre les trois pouvoirs et les diverses sensibilités suisses… Quel beau programme pour le progrès!
1Constitution fédérale de la Confédération Suisse, art. 148, al. 1.
2«Pleins pouvoirs», Dictionnaire historique de la Suisse.
3«Élections en période de guerre», Confédération suisse.
4«Séparation des pouvoirs», Dictionnaire historique de la Suisse.
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Supérieure, donc, au Tribunal fédéral comme au Conseil fédéral.</p> <p>Mais la <strong>démocratie directe</strong>, une partie seulement de notre système politique et qui se manifeste notamment par les initiatives populaires, est prétexte à bien des lyrismes. Il n’est pas inutile de rappeler que la Suisse a connu un courant antiparlementaire important durant la Seconde guerre mondiale, courant qui était déjà un peu présent pendant la Première guerre. D’abord, les circonstances: en vertu de la protection du pays, les pleins pouvoirs<strong><sup>2</sup></strong> ont été accordés au gouvernement, ce qui a bien sûr affaibli provisoirement les compétences du législatif. Et puis, l’influence autoritaire: le national-socialisme montant véhiculait l’idée selon laquelle le parlement, libéral, ne faisait pas son travail; qu’en plus de ne pas avoir su régler les problèmes de la crise économique, il les avait causés<sup><strong>3</strong></sup>. 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Revenir avant 1848, avant l’équilibre entre les trois pouvoirs et les diverses sensibilités suisses… Quel beau programme pour le progrès!</p> <hr /> <h4><sup><strong>1</strong></sup>Constitution fédérale de la Confédération Suisse, <a href="https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html" target="_blank" rel="noopener">art. 148, al. 1</a>.</h4> <h4><sup><strong>2</strong></sup>«<a href="https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/010094/2013-08-26/" target="_blank" rel="noopener">Pleins pouvoirs</a>», Dictionnaire historique de la Suisse.</h4> <h4><sup><strong>3</strong></sup>«<a href="https://www.ch.ch/fr/elections2019/elections-federales-suisses-un-peu-dhistoire/elections-en-periode-de-guerre/" target="_blank" rel="noopener">Élections en période de guerre</a>», Confédération suisse.</h4> <h4><sup><strong>4</strong></sup>«<a href="https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/010096/2012-02-23/" target="_blank" rel="noopener">Séparation des pouvoirs</a>», Dictionnaire historique de la Suisse.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'l-antiparlementarisme-n-est-pas-l-apanage-de-l-extreme-droite', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 533, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2115, 'homepage_order' => (int) 2365, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Jonas Follonier', 'description' => 'Suite à l’acquittement des activistes pour le climat qui étaient accusés de violation de domicile, un antiparlementarisme s’invite dans les discours d’une certaine classe politique et intellectuelle de gauche qui défend bec et ongles ce jugement. 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En démocratie, élection et votation vont de pair!</em>» Dès lors, que de paradoxes dangereux ignorés par la plupart des médias et qu’il convient de nommer: le soutien d’élus verts à la désobéissance civile; la candidature au Conseil d’Etat vaudois d’une «représentante» d’Extinction Rebellion, alors que ce mouvement entend se passer du pouvoir politique; l’étoffe prétendument «progressiste» de forces qui sont de fait les plus réactionnaires de Suisse. Revenir avant 1848, avant l’équilibre entre les trois pouvoirs et les diverses sensibilités suisses… Quel beau programme pour le progrès!</p> <hr /> <h4><sup><strong>1</strong></sup>Constitution fédérale de la Confédération Suisse, <a href="https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html" target="_blank" rel="noopener">art. 148, al. 1</a>.</h4> <h4><sup><strong>2</strong></sup>«<a href="https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/010094/2013-08-26/" target="_blank" rel="noopener">Pleins pouvoirs</a>», Dictionnaire historique de la Suisse.</h4> <h4><sup><strong>3</strong></sup>«<a href="https://www.ch.ch/fr/elections2019/elections-federales-suisses-un-peu-dhistoire/elections-en-periode-de-guerre/" target="_blank" rel="noopener">Élections en période de guerre</a>», Confédération suisse.</h4> <h4><sup><strong>4</strong></sup>«<a href="https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/010096/2012-02-23/" target="_blank" rel="noopener">Séparation des pouvoirs</a>», Dictionnaire historique de la Suisse.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'l-antiparlementarisme-n-est-pas-l-apanage-de-l-extreme-droite', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 533, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2115, 'homepage_order' => (int) 2365, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3675, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les faîtières d’étudiants, cas d’école des pressions politiques contemporaines', 'subtitle' => 'La «Conférence Universitaire des Associations d’Etudiant.e.x.s» (CUAE) de l’Université de Genève s’est trouvée récemment sous le feu des projecteurs depuis sa confrontation avec le rectorat. 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Qui sont ces groupes désormais puissants dans les rapports de force idéologiques qui parcourent l’université et la société de manière générale (pour vous en convaincre, songez au fait qu’à Neuchâtel, les représentants des étudiants avaient réussi à ne faire comptabiliser que les réussites d’examens, et pas les échecs, en période de Covid)? 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Par comparaison, «l’Association Générale des Etudiant·e·s de l’Université de Fribourg» (AGEF) vit grâce à une cotisation obligatoire de 20 CHF pour tout étudiant, dont une bonne partie repart dans les sections de la faîtière (une section par département ou faculté). C’est à peu près la même chose à Neuchâtel, où tous les étudiants sont <em>de facto</em> membres de la «Fédération des étudiant·e·s neuchâtelois·e·s» (FEN) et paient ainsi une cotisation de 15 CHF, comprise dans la taxe d’étude. Si quelqu’un ne souhaite pas la payer, il doit démissionner par écrit de la faîtière.</p> <p>On part alors du principe que les faîtières en question doivent se sentir responsables de leur caractère représentatif vis-à-vis des étudiants qu’elles fédèrent. Mais pas besoin de trop gratter pour se rendre compte qu’il ne s’agit pas vraiment du genre de la maison. La CUAE se définit sur son site comme «association faîtière et syndicat des étudiant.e.x.s de l’Université de Genève, et leur porte-parole auprès des autorités universitaires et politiques». Déjà, même s’il s’agit d’une volonté des individus qui composent la CUAE, son statut de syndicat pose question, dans la mesure où il reflète une certaine culture politique: n’y a-t-il pas incompatibilité entre cette nature de syndicat (unique en Suisse parmi les universités) et le fait de devoir représenter les étudiants dans leur diversité (y compris politique, diversité qu’on oublie souvent)?</p> <h3>Revendications politiques «si ça concerne les étudiants»</h3> <p>En partant de cette interrogation, on peut tirer un fil logique pour questionner les types de revendications portées par la CUAE et par leurs émules romandes. Si les représentants de toutes les autres faîtières estudiantines nous ont déclaré qu’ils condamnaient les moyens violents utilisés par les manifestants genevois pour faire entendre leur cause, ils sont également unanimes sur la limite que leurs associations se fixent concernant leurs revendications politiques. En effet, toutes les faîtières se donnent la compétence de prendre publiquement position «quand le sujet concerne les étudiants». Voici comment par exemple Guillaume Haas détaille le cas de l’AGEF, qu’il co-préside:</p> <p>«Notre grande différence avec la CUAE (Genève) est que l’AGEF (Fribourg) est représentée à tous les niveaux de l’université de Fribourg. Et quand je dis à tous les niveaux, c’est à tous les niveaux: au Sénat, qui est l’organe suprême de l’université, mais aussi dans la moindre des petites commissions. L’UniFR est l’une des universités les plus démocratiques d’Europe. C’est ce qui explique que l’AGEF ait peu de coups d’éclat, contrairement à nos camarades de la CUAE. Je ne leur en fait pas le reproche: c’est leur seul moyen de se faire entendre. Sur le plan des idées politiques, j’observe qu’il y a des personnes de tous bords à l’AGEF. Il y a des sensibilités différentes qui s’expriment lors de discussions sur les budgets et l’allocation des fonds, par exemple. Mais l’AGEF est apolitique: nous ne fonctionnons pas avec un système de représentants par partis. On ne parle que de politique quand le sujet concerne les étudiants.»</p> <p>Or, cela devient plus difficile à appliquer dans des exemples concrets. C’est que cette ligne de conduite a priori juste et inoffensive est on ne peut plus floue. A partir de combien d’étudiants concernés une affaire est censée «concerner les étudiants»? Outre l’intégration des étudiants transgenres dans la forme des statuts de l’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES), les délégués de cette «faîtière des faîtières» ont par exemple traité d’une initiative populaire en assemblées des délégués, parce que la votation faisait courir un risque au programme ERASMUS, même si les étudiants n’étaient pas cités dans le texte. Rebelote avec la question de l’accord-cadre et HORIZON2020. Un ancien responsable de la FEN, la faîtière neuchâteloise, confie:</p> <p>«Peu de personnes s’engagent dans ces structures. Il y a eu des assemblées générales de la FEN où nous étions dix. 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Mais il est parfois utile de jeter un coup d’œil plus affuté sur les représentants que nous avons encore actuellement à Berne. Car la composition d’un législatif dit quelque chose de la sociologie politique d’un pays. Deux prismes sont choisis ici: la diversité d’idées parmi les élus de chaque parti ainsi que leur profil socio-professionnel. Deux entrées a priori indépendantes mais qui touchent néanmoins à un thème commun: le pluralisme, garant, selon beaucoup de théories, d’une certaine représentativité de la société dans sa diversité.</p> <h3>Le pluralisme des idées, un gros mot à gauche?</h3> <p>On parle toujours de «l’avis des partis» sur tel ou tel sujet. Certes, les diverses formations politiques, par les votes de leurs délégués lors des assemblées, adoptent des résolutions, des prises de position, etc. Mais on oublie souvent que les partis sont composés de personnes, dont les plus importantes politiquement, dans une démocratie représentative, sont les élus. 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Ce qui signifie bien qu’il y a plus de différences entre les ailes gauche et droite d’un parti de droite (ou du centre) qu’entre les ailes gauche et droite d’un parti de gauche. Fait éclairant, le constat peut être vérifié avec d’autres élections sur le site de Smartvote, par exemple l’actuel scrutin vaudois.</p> <p>Interrogé sur ces données, l’historien et juriste Olivier Meuwly, membre du PLR, prêche d’abord pour sa paroisse: «Le pluralisme des idées est une vertu sur le plan intellectuel». Mais il nuance aussitôt: «Cela peut être aussi un facteur de confusion ou de division sur le plan électoral.» Historiquement, les libéraux-radicaux ont toujours eu cette caractéristique, explique le spécialiste. Une caractéristique qu’il juge donc neutre: les partis de droite n’en ressortent pas plus légitimes. Il constate en revanche un écart entre le discours de gauche et la réalité de son corps d’élus: «La pluralité et la tolérance, brandies si souvent par le PS et les Verts, sont bien plus présentes chez leurs adversaires dans les faits. On le constate aussi dans des débats de société actuels, avec par exemple le courant woke de la gauche qui souhaite restreindre la liberté d’expression, censurer des œuvres, interdire certaines discussions, etc.»</p> <h3>La diversité des profils socio-professionnels, un atout? </h3> <p>La discussion devient encore plus intéressante quand on se penche sur un autre schéma: celui de l’observatoire des élites suisses (OBELIS), de l’Université de Lausanne, représentant le profil socio-professionnel des politiciens actuellement sous la Coupole. Ceux-ci sont répertoriés selon la distinction «ayant suivi des hautes études - n’ayant pas suivi de hautes études». Le résultat semble comme calqué sur les graphiques précédents (pluralisme des idées):</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1648117695_capturedcran2022032411.27.09.png" class="img-responsive img-fluid center " width="555" height="386" /></p> <h4><em>Observatoire des élites suisses (Obelis) de l’Université de Lausanne, graphique publié dans <i>Le Temps</i> le 24 octobre 2019.</em></h4> <p>Là encore, Olivier Meuwly sourit: «Il y a une contradiction évidente entre le fait de se proclamer le parti des prolétaires et de ne plus l’être depuis longtemps au niveau de ses représentants, comme d’une partie de ses électeurs d’ailleurs.» Il n’empêche, en théorie, rien ne défend à un professeur d’université de s’intéresser à la condition des ouvriers. Mais il faut noter toutes les fois où la gauche, dans notre pays, place au premier plan de ses revendications l’égalité des chances, la dignité de chaque individu, le fait que chacun puisse et doive s’engager en politique ou dans un conseil d’administration, etc. Il y a donc un paradoxe évident entre la forte présence de ces thèmes au niveau de la posture de la gauche et la réalité des origines socio-professionnelles au niveau de ses représentants.</p> <p>Encore une fois, il n’a pas été question ici d’évaluer positivement ou négativement une homogénéité d’opinions ou de parcours. Mais de pointer des faits et de les mettre en perspective avec le langage de la gauche. Cette famille de pensée, incontournable dans la vie politique suisse, devrait davantage se pencher sur ses paradoxes. «C’est une des conditions pour que la social-démocratie, prise dans ses contradictions internes, ne subisse pas une dégringolade à la française – moins violente, mais quand même. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
7 Commentaires
@willoft 27.01.2020 | 11h21
«Dans le fond, vous êtes pour la séparation des pouvoirs, pour autant que la justice soit assez dépendante de la majorité?
A ma connaissance, le juge n'a fait que son travail d'interprète de la "loi", avec sa sensibilité de juge, ce qui me parait un exemple parfait de la séparation des pouvoirs!»
@Francois 27.01.2020 | 13h28
«Back to roots. Avant de se dévoyer dans le socio-libéralisme, la gauche anticapitaliste considérait la démocratie parlementaire comme un truc de bourgeois. La classe ouvrière n'étant plus fiable, le climatisme apparaît aujourd'hui comme le stade ultime de l'anticapitalisme. L'urgence comme une aubaine. Traditionnellement, l'urgence et la nécessité, l'état de guerre par exemple, légitime que l'on suspende les prérogatives parlementaires. Durablement s'il le faut, comme l'on souvent expliqué les putchistes. Or l'urgence climatique met le monde capitaliste en état de guerre contre lui-même.
Tout cela semble très cohérent, avec quelques vulnérabilités tout de même.
La proclamation de l'urgence climatique repose essentiellement sur de fragiles arguments institutionnels et d'autorité: le GIEC a dit, la science et les scientifiques ont dit, les revues scientifiques ont dit, les prix Nobel ont dit, les technocrates ont dit, etc. Il y a beaucoup de place pour ce genre de néo-obscurantisme à une époque de grands désarrois idéologiques, mais une mortelle lassitude peut aussi naître de l'accoutumance.
Le capitalisme est connu pour avoir une étonnante capacité à phagocyter, intégrer et dissoudre sa propre négativité. En bout de souffle dans le monde développé, l'urgence climatique lui donne une parfaite occasion de relancer ses taux de croissance. Infrastructures, structures, superstructures, tout est à reconstruire, à renouveler, à perfectionner sur de nouvelles bases. Un débouché tout désigné pour les wagons de milliards de dollars de liquidités plus ou moins flottantes de la stratosphère financière, le plus souvent en mal d'investissements sensés.
Le collapsisme est la plus vieille croyance du monde, il se réalisera un jour à coup sûr, mais il risque en l'occurrence de devoir attendre encore un tour.
»
@willoft 28.01.2020 | 01h44
«@ François
On dit " back to the Roots" »
@Clive 02.02.2020 | 18h55
«Merci pour cette mise au point. l'art. 17 du CPS est clair ! Que dira-t-on le jour où de jeunes UDC utiliseront les mêmes moyens pour s'opposer à "l'immigration de masse" qu'ils jugeront aussi dangereuse que le réchauffement climatique ? Ou le jours où des chrétiens intégristes anti-avortement bloqueront des routes au nom de la protection de la vie, bine supême à protéger s'il en est, non ?»
@bouc 02.02.2020 | 20h45
«Estimer que le parlementarisme n'est pas l'alpha et l'oméga de la vie politique n'est pas de l'antiparlementarisme. Une démocratie vivante a aussi besoin d'autres outils: la désobéissance civile peut en être un dans des circonstances graves; elle tend alors à créer une situation qui réveille et oriente le débat des pouvoirs de l'État, dont le législatif, appelés de ce chef à jouer pleinement leur rôle. Relire Gandhi, par exemple.
Luc Recordon, ancien parlementaire cantonal et fédéral
»
@Sev 03.02.2020 | 02h34
«Et si on regardait au delà des partis, de l'histoire et des organisations politiques ? Si on regardait de près ce que disent les scientifiques et le dernier rapport du GIEC ? Si on considérait un instant la possibilité que les scientifiques disent vrai et que la survie de l'humanité soit en jeu à relativement courte échéance pour des raisons environnementales ? Si on tenait compte du fait que notre gouvernement ne respecte pas les accords de Paris signés ? C'est un devoir de citoyen de désobéir en cas de manquement de notre gouvernement. La désobéissance civile n'est pas une action "anti-gouvernementale" mais vise à alerter l'opinion publique au sujet d'une injustice particulière (et en l'occurrence aussi d'une urgence réelle mais niée) et à rétablir la justice. Historiquement, c'est ainsi que l'esclavage a été aboli. C'est ainsi que fonctionne la démocratie. Les gouvernements ont, eux aussi parfois, besoin de la pression populaire pour avancer.
Alors ?... et si ces jeunes ne faisaient que leur devoir de citoyens plus éclairés que les vieux que nous sommes ?»
@stef 16.02.2020 | 16h39
«Complètement d’accord avec Sev !
L’immobilisme actuel des gouvernements est un affront pour les peuples qui les ont élus, et le cri de la rue va devoir ramener les parlements à écouter plus attentivement les desiderata du peuple souverain !
Ce n’est pas de l’anti-parlementarisme, mais une saine remontée de bretelles aux élus qui n’ont pas compris les enjeux (ou ne veulent pas comprendre, tenus en laisse qu’ils sont par certains lobbys)
Peut-être nous trompons-nous dans l’affaire du climat.
Mais mieux vaut agir et s’être trompé, que de ne pas agir et se retrouver au moyen âge, non ?»