Analyse / Covid: trois ans de crise et zéro bilan
© Mufid Majnun via Unsplash
Les péripéties et soubresauts des multiples affaires Berset, et notamment de la possible collusion entre son chef de la communication et le directeur général de Ringier Marc Walder pendant la crise du Covid-19 – corroborée non seulement par une vidéo révélée par le «Nebelspalter» début 2022 mais par un mail envoyé le 20 mars 2020 aux principaux dirigeants des médias suisses et dévoilé par Lukas Hässig dans «Inside Paradeplatz» – ne doivent pas nous faire oublier qu’aucun bilan sérieux n’a encore été dressé de la crise sanitaire la plus grave du XXIème siècle...
Or n’importe quel dirigeant digne de ce nom sait que les principes de gestion obligent à tirer les leçons de tout événement grave qui affecte la vie de sa société. Dans les comptes annuels, la rubrique Bilan n’est-elle pas jugée indispensable pour évaluer la santé d’une entreprise? Comment se fait-il qu’à l’échelle du pays, alors que des milliards ont été engloutis pour acheter des vaccins, financer des tests et indemniser des entreprises en difficulté, on ne tire toujours aucun bilan?
Surtout que certaines analyses et chiffres montrent qu’on est loin d’avoir fait tout juste dans la gestion de cette épidémie.
Une étude publiée par trois professeurs des Universités de Rotterdam, Stanford et d’Alberta1 montre ainsi que le choix d’un processus de décision très centralisé n’a pas été optimal, en confiant par exemple le pouvoir à un petit groupe d’experts qui a éliminé toutes les voix discordantes et en imposant des mesures de contrainte qui ont eu un impact négatif sur la santé physique et mentale des gens, tout en conduisant à une augmentation des inégalités dans tous les domaines, socio-économique, sexuel, sanitaire (mental et physique) et éducatif.
Limitons-nous à trois exemples. Dès novembre 2020, la Banque mondiale a estimé que la crise Covid-19 ferait basculer 88 à 115 millions de personnes dans l'extrême pauvreté. Les chiffres qui remontent de différents pays confirment aujourd’hui cette hypothèse.
Sur le plan éducatif, une étude menée aux Pays-Bas auprès de 350’000 élèves a montré que ceux-ci faisaient peu ou pas de progrès pendant les fermetures d'école et que la perte d'apprentissage était plus prononcée chez les élèves issus des foyers défavorisés. Ce, malgré le fait que les Pays-Bas sont considérés comme le meilleur scénario possible, avec une fermeture d’écoles relativement courte, un financement équitable des écoles et l'un des meilleurs taux en termes d'accès numérique.
Les inégalités de genre ont également beaucoup augmenté. Les femmes ont déclaré être plus stressées et anxieuses pendant les confinements, en particulier les femmes avec des enfants et les étudiantes. La santé et le bien-être des femmes ont également été affectés de manière disproportionnée, réduisant l'espérance de vie et augmentant les taux de suicide. En outre, elles ont davantage souffert d'abus, d'automutilation et de pensées suicidaires ou autodestructrices. Leur santé physique et reproductive a aussi été mise en péril, car de nombreux pays ont réaffecté les soins médicaux aux patients atteints du Covid-19. La violence sexiste a augmenté à un rythme alarmant; l'anxiété et la dépression ont triplé chez les femmes enceintes et les femmes en post-partum.
L’examen des statistiques mondiales montre également des incohérences qui cadrent mal avec les discours officiels sur l’efficacité globale des vaccins, les traitements ayant été généralement prohibés comme ce fut le cas en France et en Suisse avec l’interdiction hystérique de la fameuse chloroquine.
Ainsi, à l’échelle planétaire, il y aura eu deux fois plus de décès Covid en 2021 avec le vaccin qu’en 2020 sans vaccin, alors même qu’il y a consensus scientifique pour admettre que le variant delta a été moins létal que ses prédécesseurs. Début 2023, le Covid-19 semble désormais en extinction naturelle un peu partout, sans qu’on puisse attribuer cette amélioration au vaccin puisque les pays les plus vaccinés sont ceux où l’épidémie a reculé le moins vite (USA, Allemagne, Royaume Uni, Australie, Singapour, Israël) et que la mortalité de l’année 2022 avec vaccin aura été supérieure à celle de 2020 sans vaccin dans de nombreux pays très vaccinés (Croatie, Slovaquie, Grèce, Allemagne, Australie, Singapour, Israël, Islande, Norvège, Danemark, Finlande, Lettonie, Estonie, Lituanie, Portugal, Taïwan, Corée du Sud, Japon notamment).
Après trois ans, on ne constate aucune corrélation entre le taux de vaccination et le taux de mortalité. Ainsi, bien que 2 à 3 fois moins vaccinée que l’Amérique latine ou que l’Europe, l’Afrique déclare un taux de mortalité près de 15 fois moindre. Alors que les habitants de la planète sont de plus en plus vaccinés, la mortalité déclarée Covid de 2022 est restée forte avec un virus pourtant beaucoup moins létal. L’Europe, pourtant vaccinée à 70% avec des vaccins réputés fiables, a connu en 2022 un taux de mortalité à peine inférieur à celui de l’année 2020 (sans vaccin) et cela avec un variant Omicron beaucoup moins létal.
En Suède, aucune des prédictions apocalyptiques ne s’est réalisée. Rappelons qu’en mars 2020, les «experts» avaient annoncé 96'000 décès en un seul mois. En réalité, il n’y a eu que 21'800 décès en trois ans sans aucune des mesures de contrainte que la France ou la Suisse ont connues. La Suède, plus âgée et moins vaccinée que la France, a un taux de mortalité de 20% inférieur à celui de la France et de la moyenne européenne!
Quant à la Suisse, si elle est restée dans la moyenne européenne (14'371 décès sur trois ans soit 1,638 décès pour mille habitants), elle n’a pas particulièrement brillé puisqu’elle fait deux fois moins bien la moyenne mondiale (0,86 pour mille au 31 décembre 2022). Où est donc passé le miracle vaccinal annoncé à 95% d’efficacité sur les formes graves? Et la promesse que la vaccination empêchait la contamination?
Par ailleurs, les journaux commencent à parler des effets négatifs des vaccins sur la santé des vaccinés tandis que des articles apparaissent sur les cas inexplicables de surmortalité observés en 2022, alors que l’épidémie était en reflux. Le 8 décembre dernier, le Guardian rapportait que deux tiers de la surmortalité de 15'400 décès observés en 2022 en Australie étaient dus au Covid, malgré les intenses campagnes de vaccination et la sévérité des mesures de confinement qu’a connus ce pays durant la pandémie. Le 12 janvier, c’était la presse suisse qui annonçait «l’une de plus fortes surmortalités depuis 1877», soit 6'650 morts excédentaires, dues principalement au Covid. Et cela alors que la grande majorité des Suisses était doublement vaccinée depuis fin 2021…
Les experts continuent à justifier les vaccinations à répétition et les mesures de confinement en disant que tout cela aurait sauvé nombreuses vies. Possible. Mais ils sont incapables de le prouver et leur argument n’est donc pas recevable aux yeux de la science, puisqu’il n’est pas réfutable au sens que Karl Popper donnait à ce mot. De même, les scientifiques et les politiques, qui ont justifié les énormes coûts et des mesures de contrainte inouïes en traitant les coronasceptiques de complotistes et de criminels qui mettaient en danger la vie des autres, sont incapables d’expliquer pourquoi des populations triplement vaccinées, et parfois à hauteur de 95% de la population, continuaient à infecter leurs proches…
Quoiqu’on pense des vaccins et du confinement et autres mesures de contrainte, il est donc urgent de procéder à un bilan sanitaire précis de la crise, tant sur le plan des traitements thérapeutiques et vaccinaux que des interventions non thérapeutiques (confinement, tests PCR, passe sanitaire, distanciation sociale, port du masque, etc.), ainsi qu’un bilan économique détaillé eu égard aux centaines de milliards dépensés à travers le monde. La Suisse, qui prétend souvent mieux faire que les autres, serait bien inspirée en montrant l’exemple.
1Schippers MC, Ioannidis JPA et Joffe AR, Mesures agressives, inégalités croissantes et formation de masse pendant la crise du COVID-19: Un aperçu et une proposition de voie à suivre. Frontiers in Public Health, 22 August 2022
Chiffres tirés de Our World in Data httpps://ourworldindata.org/covid-vaccinations, agrégés par le général Dominique Delawarde, ancien chef de «Situation-Renseignement-guerre électronique» à l’état-major interarmées français.
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Dès novembre 2020, la Banque mondiale a estimé que la crise Covid-19 ferait basculer 88 à 115 millions de personnes dans l'extrême pauvreté. Les chiffres qui remontent de différents pays confirment aujourd’hui cette hypothèse.</p> <p>Sur le plan éducatif, une étude menée aux Pays-Bas auprès de 350’000 élèves a montré que ceux-ci faisaient peu ou pas de progrès pendant les fermetures d'école et que la perte d'apprentissage était plus prononcée chez les élèves issus des foyers défavorisés. Ce, malgré le fait que les Pays-Bas sont considérés comme le meilleur scénario possible, avec une fermeture d’écoles relativement courte, un financement équitable des écoles et l'un des meilleurs taux en termes d'accès numérique.</p> <p>Les inégalités de genre ont également beaucoup augmenté. Les femmes ont déclaré être plus stressées et anxieuses pendant les confinements, en particulier les femmes avec des enfants et les étudiantes. 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Début 2023, le Covid-19 semble désormais en extinction naturelle un peu partout, sans qu’on puisse attribuer cette amélioration au vaccin puisque les pays les plus vaccinés sont ceux où l’épidémie a reculé le moins vite (USA, Allemagne, Royaume Uni, Australie, Singapour, Israël) et que la mortalité de l’année 2022 avec vaccin aura été supérieure à celle de 2020 sans vaccin dans de nombreux pays très vaccinés (Croatie, Slovaquie, Grèce, Allemagne, Australie, Singapour, Israël, Islande, Norvège, Danemark, Finlande, Lettonie, Estonie, Lituanie, Portugal, Taïwan, Corée du Sud, Japon notamment).</p> <p>Après trois ans, on ne constate aucune corrélation entre le taux de vaccination et le taux de mortalité. Ainsi, bien que 2 à 3 fois moins vaccinée que l’Amérique latine ou que l’Europe, l’Afrique déclare un taux de mortalité près de 15 fois moindre. Alors que les habitants de la planète sont de plus en plus vaccinés, la mortalité déclarée Covid de 2022 est restée forte avec un virus pourtant beaucoup moins létal. L’Europe, pourtant vaccinée à 70% avec des vaccins réputés fiables, a connu en 2022 un taux de mortalité à peine inférieur à celui de l’année 2020 (sans vaccin) et cela avec un variant Omicron beaucoup moins létal.</p> <p>En Suède, aucune des prédictions apocalyptiques ne s’est réalisée. Rappelons qu’en mars 2020, les «experts» avaient annoncé 96'000 décès en un seul mois. En réalité, il n’y a eu que 21'800 décès en trois ans sans aucune des mesures de contrainte que la France ou la Suisse ont connues. La Suède, plus âgée et moins vaccinée que la France, a un taux de mortalité de 20% inférieur à celui de la France et de la moyenne européenne!</p> <p>Quant à la Suisse, si elle est restée dans la moyenne européenne (14'371 décès sur trois ans soit 1,638 décès pour mille habitants), elle n’a pas particulièrement brillé puisqu’elle fait deux fois moins bien la moyenne mondiale (0,86 pour mille au 31 décembre 2022). Où est donc passé le miracle vaccinal annoncé à 95% d’efficacité sur les formes graves? Et la promesse que la vaccination empêchait la contamination?</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1674060261_capturedcran2023011817.42.08.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p>Par ailleurs, les journaux commencent à parler des effets négatifs des vaccins sur la santé des vaccinés tandis que des articles apparaissent sur les cas inexplicables de surmortalité observés en 2022, alors que l’épidémie était en reflux. Le 8 décembre dernier, le <i>Guardian</i> rapportait que deux tiers de la surmortalité de 15'400 décès observés en 2022 en Australie étaient dus au Covid, malgré les intenses campagnes de vaccination et la sévérité des mesures de confinement qu’a connus ce pays durant la pandémie. Le 12 janvier, c’était la presse suisse qui annonçait «l’une de plus fortes surmortalités depuis 1877», soit 6'650 morts excédentaires, dues principalement au Covid. Et cela alors que la grande majorité des Suisses était doublement vaccinée depuis fin 2021…</p> <p>Les experts continuent à justifier les vaccinations à répétition et les mesures de confinement en disant que tout cela aurait sauvé nombreuses vies. Possible. Mais ils sont incapables de le prouver et leur argument n’est donc pas recevable aux yeux de la science, puisqu’il n’est pas réfutable au sens que Karl Popper donnait à ce mot. De même, les scientifiques et les politiques, qui ont justifié les énormes coûts et des mesures de contrainte inouïes en traitant les coronasceptiques de complotistes et de criminels qui mettaient en danger la vie des autres, sont incapables d’expliquer pourquoi des populations triplement vaccinées, et parfois à hauteur de 95% de la population, continuaient à infecter leurs proches…</p> <p>Quoiqu’on pense des vaccins et du confinement et autres mesures de contrainte, il est donc urgent de procéder à un bilan sanitaire précis de la crise, tant sur le plan des traitements thérapeutiques et vaccinaux que des interventions non thérapeutiques (confinement, tests PCR, passe sanitaire, distanciation sociale, port du masque, etc.), ainsi qu’un bilan économique détaillé eu égard aux centaines de milliards dépensés à travers le monde. 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Dès novembre 2020, la Banque mondiale a estimé que la crise Covid-19 ferait basculer 88 à 115 millions de personnes dans l'extrême pauvreté. Les chiffres qui remontent de différents pays confirment aujourd’hui cette hypothèse.</p> <p>Sur le plan éducatif, une étude menée aux Pays-Bas auprès de 350’000 élèves a montré que ceux-ci faisaient peu ou pas de progrès pendant les fermetures d'école et que la perte d'apprentissage était plus prononcée chez les élèves issus des foyers défavorisés. Ce, malgré le fait que les Pays-Bas sont considérés comme le meilleur scénario possible, avec une fermeture d’écoles relativement courte, un financement équitable des écoles et l'un des meilleurs taux en termes d'accès numérique.</p> <p>Les inégalités de genre ont également beaucoup augmenté. Les femmes ont déclaré être plus stressées et anxieuses pendant les confinements, en particulier les femmes avec des enfants et les étudiantes. 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La Suisse, qui prétend souvent mieux faire que les autres, serait bien inspirée en montrant l’exemple.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Schippers MC, Ioannidis JPA et Joffe AR, <em>Mesures agressives, inégalités croissantes et formation de masse pendant la crise du COVID-19: Un aperçu et une proposition de voie à suivre</em>. Frontiers in Public Health, 22 August 2022</h4> <h4>Chiffres tirés de Our World in Data httpps://ourworldindata.org/covid-vaccinations, agrégés par le général Dominique Delawarde, ancien chef de «Situation-Renseignement-guerre électronique» à l’état-major interarmées français.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'covid-trois-ans-de-crise-et-zero-bilan', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 522, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4903, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Accords de Genève de 1954: quand la diplomatie suisse brillait ', 'subtitle' => 'C'est par une bise glaciale que s'ouvrit, le 26 avril 1954, la plus importante conférence de paix que la Suisse ait connue dans son histoire. 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Dix jours après l'ouverture des négociations, la débâcle de Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, devait d'ailleurs la convaincre d'abandonner la partie.</p> <p>C'est ainsi que, pendant trois mois, le Conseiller fédéral Max Petitpierre et le Conseil fédéral purent recevoir sans discontinuer le gratin des ministres et Premiers ministres des nations parmi les plus puissantes du monde: John Foster Dulles puis Walter Bedell Smith, Anthony Eden, Georges Bidault, Pierre Mendès France, Viatcheslav Molotov – qui se rendra même à Berne à la plus grande satisfaction des autorités et des médias suisses de l'époque – Chou en Lai, dont c'était la première visite en Europe, le délégué indien Krishna Menon, lui aussi encore inconnu, et enfin le premier ministre nord-vietnamien Pham Van Dong et l'empereur d'Annam Bao Dai, pour ne citer que les plus connus. </p> <p>On s'aperçut dès les deux premières semaines que les négociations sur la Corée n'aboutiraient pas. Les délégations coréennes ne cessaient de s'invectiver tandis que les Occidentaux menés par les Américains aussi bien que le camp communiste sous le leadership soviétique et chinois se montraient inflexibles. Les choses se présentaient beaucoup mieux pour l'Indochine, grâce à la défaire militaire française et à l'arrivée au pouvoir de Mendès France, fermement décidé à sortir du bourbier indochinois. Après deux mois d'âpres négociations, le 21 juillet, on parvint finalement à signer un accord de paix, qui est resté dans l'histoire sous le nom d'Accords de Genève. 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Les Vietnamiens du Nord et Sud avaient obtenu leur Etat, les Français s'étaient débarrassés de l'Indochine alors que l'Algérie était prête à s'enflammer, les Soviétiques avaient réussi à calmer le jeu et à se donner une aura pacifiste, les Chinois et les Indiens étaient ravis d'avoir été reconnus sur la scène internationale, de même que le tiers monde, à qui la défaite d'une grande puissance coloniale convenait fort bien, tandis que les Suisses étaient enchantés d'avoir enfin pu faire reconnaitre les mérites de la neutralité (contestée par l'Union soviétique après 1945) et leurs talents pour les bons offices. De plus, en quelques semaines, la Suisse avait pu se constituer un réseau diplomatique de premier ordre dans tous les camps, aussi bien à l'Ouest qu'à l'Est, et avait réussi à réinstaller Genève comme capitale multilatérale.</p> <p>Contrairement à ce qu'on peut penser, ce succès n'a pas été de soi et a exigé beaucoup d'opiniâtreté et de doigté. Il tient pour une bonne part à l'esprit du temps – la conviction que la neutralité était un instrument utile – et à l'adresse et à la fermeté de conviction d'un homme, Max Petitpierre, qui ne se laissa pas démonter lorsqu'on l'accusa de pactiser avec l'ennemi communiste. D'abord, la Suisse avait su rester neutre pendant la guerre de Corée, ce qui fut bien reçu par l'URSS et la Chine. Elle n'avait pas non plus adhéré à l'OTAN. Elle avait rapidement reconnu le gouvernement de Mao à Pékin. Et elle avait su démontrer que sa neutralité était utile aux Occidentaux qui avaient besoin d'un Etat neutre pour surveiller la ligne de démarcation en Corée. 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On fait semblant d'oublier que le camp de la mort de Treblinka était dirigé par une vingtaine de SS allemands et que l'extermination y était assurée par une centaine de gardiens ukrainiens et lituaniens.</p> <p>La célébration de l'Holodomor, du nom que les Ukrainiens donnent à la famine déclenchée par Staline contre la paysannerie en 1932, est un exemple typique de ces omissions volontaires. Elle attribue ce massacre par la disette aux seuls Russes et fait des Ukrainiens ses uniques victimes alors qu'il a aussi touché le sud de la Russie et le Kazakhstan et qu'il a été orchestré par un Géorgien, Staline, et exécuté par un Polonais, Kossior, qui dirigeait l'Ukraine à cette époque.</p> <p>Tous les jours des monuments sont abattus et d'autres édifiés à leur place, en catimini, dans le silence des médias occidentaux. Cette réécriture de l'histoire et cette guerre mémorielle n'ont pas échappé aux gens du Donbass, qui, fidèles à leur devise «Ne jamais oublier, ne jamais pardonner», réagissent en redoublant de foi commémorative et de monuments aux héros tombés sur le champ d'honneur.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1713950996_capturedcran2024042411.28.54.png" class="img-responsive img-fluid center " width="529" height="716" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>«Ne jamais oublier, ne jamais pardonner». Monument commémorant le massacre de la communauté juive de Lugansk. © G.M.</em></h4> <p>Le mémorial le plus troublant est sans doute celui du Puits de Mine 4/4 Bis à Donetsk. Je n'en avais jamais entendu parler et vous non plus je présume. Il ne figure dans aucun de nos livres d'histoire et il est introuvable sur Wikipedia. Or on estime que 75'000 à 102'000 personnes y ont été massacrées entre fin 1941 et 1943, soit deux fois à trois fois plus qu'à Babi Yar. L'ensemble de la communauté juive de la ville (appelée Stalino à l'époque) a été jetée dans cette fosse, ainsi que des dizaines de milliers de civils. Ce mémorial, ignoré par le gouvernement de Kiev après 1991 parce qu'il dérangeait le récit officiel et ne concernait que les russophones de l'est du pays, est en voie de réhabilitation depuis l'an dernier. 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Une allée d'escaliers avec une immense flèche y avait été édifiée en 1963. 70 ans plus tard, en août 2014, la colline a fait l'objet d'une âpre bataille de position entre séparatistes et soldats kiéviens, avant d'être définitivement reprise par les républicains de Donetsk emmenés par leur prestigieux chef Alexandre Zakhartchenko. Les combats l'avaient saccagée. Après 2022, Poutine l'a fait reconstruire pour commémorer les deux guerres, la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 et celle de la libération du Donbass de 2014-2022. De chaque côté de l'allée, de grandes stèles sculptées célèbrent les héros morts pour la liberté du Donbass entre 1941 et 2022.</p> <p>Mais c'est sans doute à Lougansk que ce choc mémoriel est le plus intense. J'y suis accueilli par Anna Soroka, historienne et combattante dans les régiments de la République dès 2014. Le premier monument commémore les 67 enfants tués par les miliciens ukrainiens des bataillons néonazis Kraken et Aïdar qui ont tenté de prendre la ville en 2014 et l'ont bombardée jusqu'en 2022. Il a été construit au milieu d'un parc qui sert de jardin d'enfants. Plusieurs gosses y ont été tués par un bombardement ciblé des Ukrainiens, les bâtiments avoisinants n'ayant pas été touchés. </p> <p>Les enfants sont en effet l'objet d'une guerre de l'information sans merci dans les deux camps. Les Ukrainiens ont déposé plainte pour crime de guerre contre les Russes et la Cour pénale internationale a inculpé Vladimir Poutine et la responsable russe de l'enfance pour kidnapping d'enfants ukrainiens. La propagande occidentale reprend en boucle ces accusations, au cinéma – le documentaire <em>ad hoc</em> vient de recevoir un Oscar – et dans les médias. Lesquels oublient naturellement de répercuter le point de vue des habitants du Donbass, pour lesquels ce sont les Ukrainiens qui prennent les enfants en otage. Il existe en effet en Ukraine une organisation de volontaires, appelés les Anges Blancs, calquée sur le modèle des fameux Casques Blancs syriens qui, on s'en souvient, étaient loin d'être des secouristes neutres et agissaient en fait pour le compte des groupes djihadistes. </p> <p>Ces détachements d'Anges Blancs (White Angels) ont été formés dès février 2022 par un certain Rustam Lukomsky. La presse anglo-saxonne les a mentionnés à quelques reprises. Pour ceux du Donbass, leur but consiste à forcer les parents des zones du front à se séparer de leurs enfants sous prétexte de les protéger. Les enfants sont donc isolés de leurs parents et «mis en sécurité» à l'arrière, où ils sont dès lors utilisés comme moyens de chantage contre leurs familles. Celles-ci se trouvent déchirées entre deux choix aussi insupportables l'un que l'autre: soit elles abandonnent leurs foyers pour rejoindre leurs enfants, soit elles y restent en se voyant forcées de collaborer avec l'armée ukrainienne qui les invite à dénoncer ou à saboter les mouvements de l'armée russe. On imagine la détresse des parents confrontés à un tel chantage. Des témoignages, comme ceux d'Olga V. Zubtsova de Bakhmut et d'Igor Litvinov d'Avdievka, confirment cette version des choses. Enfin, d'innombrables rumeurs circulent sur les réseaux sociaux, qui accusent ces prétendus Anges Blancs d'alimenter les réseaux de pédo-criminalité et le trafic d'enfants. Mais cela reste à prouver.</p> <p>Le deuxième monument se trouve dans un bois à la sortie de Lugansk. 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Il ne parlait pas un mot d'anglais et, sans faire de cas de mon russe misérable, il avait invité toute notre délégation à la noce. J'avais fait un petit discours de circonstance en l'honneur de la mariée et de ses parents. Depuis lors, Umar Ikromovitch est devenu un ami pour la vie, que ni la distance ni la fracture linguistique ne sauraient séparer. Une ou deux fois par an, aux fêtes importantes, il m'envoie des messages Telegram. En février, surprise, il me propose de me joindre à lui pour visiter ses réalisations dans le Donbass, dans lequel il n'était encore jamais allé. Umar emploie en effet quelques centaines d'ouvriers dans la région de Moscou et quelques dizaines dans la reconstruction du Donbass.</p> <p>Le 3 avril à trois heures du matin, il m'attendait donc avec Nikita, un de ses amis du ministère de la Défense, à la sortie de l'aéroport de Vnukovo, à Moscou, pour m'embarquer dans le Donbass. Nikita avait préparé le programme et fourni les autorisations nécessaires ainsi qu'un chauffeur aguerri, Volodia. Pendant dix heures d'affilée, avec une courte pause-café dans une station-service qui venait d'ouvrir, nous avons descendu à tombeau ouvert les 1'060 kilomètres de l'autoroute Prigogine qui relie Moscou à Rostov-sur-le-Don, celle-là même que le chef défunt de Wagner avait voulu remonter avec ses chars en juillet dernier.</p> <p>Rien n'est plus simple qu'une autoroute russe. C'est toujours tout droit, il n'y a pas un virage jusqu'à Rostov. Et comme celle-ci est impeccable, à part cinquante kilomètres de travaux peu avant Rostov, le trajet fut rapide et indolore, nous permettant de passer en quelques heures des dernières neiges moscovites aux douceurs du printemps de la mer d'Azov. 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Après Taganrog, la route longe la mer d'Azov et est encombrée par les convois de camions qui vont et viennent du Donbass. Elle est en plein travaux d'élargissement. Les véhicules militaires arborent un V ou un Z bien visibles. Checkpoints et contrôles divers se succèdent avant et après la frontière de la République de Donetsk. Sur les bas-côtés, de longues colonnes attendent la fouille. Grâce à nos laissez-passer, nous voici bientôt en territoire ex-ukrainien. Evgueni, un Russe de Vladivostok engagé volontaire auprès de la République de Donetsk, prend le relais. Il nous servira de guide et d'interprète tout au long de notre séjour. </p> <p>Peu avant midi, nous atteignons les faubourgs de Marioupol et entrons sur le territoire d'Azovstal, totalement dévasté. L'usine n'est plus que cheminées rouillées, entrelacs de tuyaux éventrés et de ferrailles tordues. Une vision d'apocalypse qui évoque immédiatement Stalingrad, l'usine de tracteurs, Vassili Grossmann et le <em>Voyage en Russie</em> de Steinbeck et Capa. Aucune des maisons et des immeubles d'habitation alentour n'a survécu. </p> <p>Le centre-ville a en revanche beaucoup mieux résisté, avec un taux de destruction qu'on peut estimer à cinquante pourcents à première vue. Il est en pleine rénovation. Sur la place centrale, la reconstruction du fameux théâtre – bombardé ou dynamité on ne sait trop – doit être achevée à la fin de l'année. Umar est content: les enfants et les jeunes mères se sont déjà emparés du parc et du terrain de jeux que son entreprise vient d'achever. Les lignes de bus, offerts par la ville de Saint-Pétersbourg, ont été rétablies. Les terrasses de café ont rouvert.</p> <p>Puis nous repartons pour l'ouest de la ville, qui offre un paysage très différent. Tout y est neuf. 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Seule difficulté, assure la directrice, celle de trouver des enseignants qui veuillent bien accepter de s'installer à Marioupol. Mais elle n'a pas l'air d'être du genre à s'effrayer devant la tâche.</p> <p>En fin d'après-midi, nous nous engageons sur l'autoroute toute neuve qui relie Marioupol à Donetsk, à 120 kilomètres, en faisant un petit arrêt dans la petite ville de Volnovakha, dont le palais de la culture a subi une frappe de HIMARS en novembre dernier. Le toit s'est écroulé et des échafaudages encombrent ce qui reste de la scène et de la salle. Par chance, la salve n'a fait ni mort ni blessé, le spectacle programmé ce jour-là ayant été déplacé à la dernière minute. Pour les habitants, pas de doute, les Ukrainiens cherchaient à tuer le plus de civils possibles. 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Toutes les deux à trois minutes, un coup part, faisant trembler les vitres et illuminant le ciel d'une lueur orangée: ce sont les artilleurs russes qui tirent sur les positions ukrainiennes, à quelques de kilomètres du centre-ville. Les Ukrainiens ripostent avec des missiles, des drones ou des roquettes HIMARS, ce qui enclenche les tirs de contre-batterie russes, à raison d'un ou deux par heure me semble-t-il.</p> <p>Le lendemain matin, on m'apprendra à distinguer les uns des autres. Les HIMARS sont silencieux jusqu'à l'explosion finale, les missiles SCALP français et Storm Shadow britanniques font un bourdonnement d'avion, de même que les missiles anti-missiles russes, tandis que les obus ordinaires tombent en sifflant. De toute façon, je n'ai aucun souci à me faire, m'assurent mes nouveaux amis. Ils m'ont logé dans le seul hôtel de la ville encore en mains américaines et jamais les Ukrainiens n'oseraient tirer sur une cible américaine. Il n'en reste pas moins que les tirs ukrainiens continuent à faire des blessés et un mort par semaine en moyenne. Tous des civils, car il n'y a absolument aucun soldat, véhicule ou installation militaire en ville. En quatre jours, je n'y ai pas croisé un seul uniforme.</p> <p>Nous commençons la journée par une visite à l'Allée des Anges, qui se trouve au milieu d'un beau parc urbain. C'est le nom qu'on a donné au monument funéraire érigé en mémoire des enfants tués par les bombardements ukrainiens depuis 2014. 160 noms ont déjà été inscrits sur le marbre. Mais la liste en comprend plus de 200 à ce jour. Des dizaines de bouquets de fleurs, de jouets, de photos d'enfants s'amoncellent sous l'arche de fer forgé. C'est bouleversant.</p> <p>Au retour, nous rendons visite aux confrères de la télévision et de la radio OPLOT, en bordure de la place centrale. Leur immeuble est régulièrement visé par des HIMARS. On n'a pas encore pu réparer les derniers studios frappés mais on les retape à la fortune du pot et les cinq chaines TV et radio diffusent leurs programmes sans interruption. La direction et l'équipe sont à 90% féminines, les quelques hommes étant chargés de la couverture du front, à dix kilomètres de là. Un petit jardin d'enfant - une grande crèche attirerait l'attention des HIMARS ukrainiens - accueille les enfants des employés. Il en va ainsi dans toute la ville, les crèches publiques ayant dû fermer pour éviter les frappes. Au début, en 2014, il avait été difficile de recruter des journalistes à cause des risques d'attentat mais ce n'est plus le cas aujourd'hui, assure la rédactrice en chef Nina Anatoleva. L'intervention russe de 2022 a beaucoup renforcé la sécurité. Mais ils ont perdu en audience. Leurs chaines, qui diffusaient largement dans la partie russophone de l'Ukraine, ont été coupées et ne sont plus visibles que sur internet ou sur le réseau local.</p> <p>L'après-midi, nous nous rendons dans le village de Yassinouvata, proche d'Avdeevka, et donc tout près du front. Le village, très exposé aux tirs d'obus ukrainiens, abrite une école transformée en centre d'accueil pour les réfugiés des villages récemment libérés. Aussitôt sortis de Donetsk, la proximité du front se fait sentir. La route est défoncée par les tirs d'obus et jonchée de débris de ponts écroulés. Sur notre gauche deux hélicoptères Ka-50 Alligators et un MI-8 reviennent du front en rase-mottes. A notre droite des tranchées et trois rangées de dents de dragons, équivalents de nos Toblerone suisses, forment une des lignes de la défense russe. Des engins militaires la longent régulièrement. </p> <p>Notre véhicule est parfaitement anonyme. Pas de convoi, d'insignes de presse, de gilets pare-balles ou de casques qui pourraient attirer l'attention des drones de surveillance ukrainiens. Les GPS de nos portables sont désactivés depuis longtemps. Il s'agit d’être le plus banal possible. La route est de plus en plus défoncée et la circulation quasi inexistante. Le chauffeur, le guide et Umar sont parfaitement impavides.</p> <p>La directrice de l'école, ex-professeure de mathématiques devenue directrice du centre d'accueil, nous accueille. La libération d'Avdeevka et des villages voisins fin février a fait sortir les habitants survivants des caves. Ils sont logés ici, dans les salles de classe, en attendant de retrouver leur logement ou d'en trouver un nouveau. Sur les 160 personnes hébergées, certaines ont déjà pu regagner Avdeevka. Aujourd'hui, c'est au tour de Nina Timofeevna, 85 ans et toute sa verve, de regagner son logis. 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De là une assez bonne route mène en cinq heures à Karakol, petite bourgade située à l'extrême est du pays, près de la frontière du Sinkiang chinois. Nous sommes toujours sur la branche nord des Monts célestes, qui forment un fer à cheval autour du lac salé d'Issyk-Koul, le plus vaste et le plus haut du monde (1600 mètres d'altitude) après le Titicaca. Ses eaux sont froides mais on peut s'y baigner à toutes saisons, ou presque. </p> <p>Karakol est l'une des vingt-trois stations de ski kirghizes. Située à 1'760 mètres d'altitude, elle est peuplée de quelque 70'000 habitants et d'autant de chevaux. </p> <p>Les Kirghizes sont les rois du cheval, à qui ils peuvent faire faire à peu près n'importe quoi. Un ancien Président kirghize a en effet fondé les Jeux Mondiaux Nomades, qui rassemblent tous les deux ans les peuples de la steppe autour des sports équestres, du tir à l'arc et de diverses joutes qui rappellent nos très suisses luttes à la culotte. 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N'étant ni épidémiologiste ni sociologue, je me rappelle de l'"information" durant le premier confinement selon laquelle il ressortait d'une statistique que le tabac préservait de la maladie, alors qu'il avait déjà tué les patients de l'étude. Je me méfie donc. Je me souviens également des cris d'alarme désespérés du personnel soignant de l'hôpital de Bergame, annonçant que sans mesure, il ne pourrait plus donner de soins adéquats à tous les malades et devraient décider en un instant qui les obtiendraient. Je me souviens également que l' objectif de nos autorités était d'éviter cette situation à notre système de santé et j'ai la satisfaction de penser que nous avons réussi. J'ai eu également l'impression que ce virus, le vivant, la nature déjouait toutes nos mesures et nous a continuellement pris de court et humiliés. J'espère que c'est avec cet esprit de Défaite que nous entreprendrons l'adaptation de la loi sur les épidémies au vu des expériences acquises lors de cette crise. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
12 Commentaires
@Spark 20.01.2023 | 01h21
«Le bilan est connu, raison pour laquelle le CF ne pourra pas le dresser devant le peuple, de peur du désaveu complet de notre système démocratique. Si je pouvais lancer une initiative; elle serait pour contraindre tous les politiques, journalistes & médecins pro-vaccin Covid, qui ont contribué à la campagne vaccinale, de se soumettre à des analyses de sang pour savoir si chacun d'eux avait été vacciné ARNm. Compte tenu de l'absence d'effets secondaires médiatisés chez les élites, me laisse croire que la majorité parmi eux n'a pas reçu le vaccin. La disparition des 6650 en trop en 2022 a permis une augmentation des réserves dans les caisses de pension malgré la baisse des bourses! 2023 sera une année bis repetita au niveau des décès causés par les effets secondaires du vaccin qui reste dans le corps pour toujours.»
@vik 20.01.2023 | 02h57
«Merci beaucoup pour vos analyses bien pertinentes.
En défense des diversités locales et de nos libertés :
(de ce slogan déjà bien connu, le "n" remplace avantageusement le "m")
"STOP GLOBAL WARNING"»
@Zag-Zig 20.01.2023 | 19h00
«Cher Monsieur Mettan
Votre article m'a dérouté de par l'avalanche de chiffres statistiques qu'il contient. N'étant ni épidémiologiste ni sociologue, je me rappelle de l'"information" durant le premier confinement selon laquelle il ressortait d'une statistique que le tabac préservait de la maladie, alors qu'il avait déjà tué les patients de l'étude. Je me méfie donc.
Je me souviens également des cris d'alarme désespérés du personnel soignant de l'hôpital de Bergame, annonçant que sans mesure, il ne pourrait plus donner de soins adéquats à tous les malades et devraient décider en un instant qui les obtiendraient. Je me souviens également que l' objectif de nos autorités était d'éviter cette situation à notre système de santé et j'ai la satisfaction de penser que nous avons réussi.
J'ai eu également l'impression que ce virus, le vivant, la nature déjouait toutes nos mesures et nous a continuellement pris de court et humiliés. J'espère que c'est avec cet esprit de Défaite que nous entreprendrons l'adaptation de la loi sur les épidémies au vu des expériences acquises lors de cette crise.
Merci pour votre contribution au débat.»
@AlbertD576 21.01.2023 | 12h42
«Peu de chance qu'un bilan soit tiré: la stratégie de communication utilisée par les gouvernements pour éliminer tout avis discordant n'est pas nouvelle.
Les gouvernements ont transformé les théories de quelques illuminés en "mouvement "complotiste" forcément gravement "antivax" (donc très dangereux). Le phénomène a ensuite et amplifié par un matraquage systématique dans la presse. Ils sont devenus les ennemis public No1.
Après les avoir totalement décrédibilisés voire traités de terroristes, il suffisait alors d'y associer systèmatiquement toute personne posant des questions qui dérangent pour éliminer toute opposition.
Le peuple a adoré et y jettant en pâture toute personne qui dérogeait au discours officiel pour exorciser la frustration et la peur générées par la pandémie. Et comme dans les mauvais romans, le "méchant" est forcément bête, la presse s'en est donné à coeur joie en carricaturant les traits: bas niveau d'éducation, QI inférieur à la moyenne, milieux peu aisés, superstition et refus de la science, etc. Et quand un médecin rejoignait ces hérétiques alors cela ne pouvait être qu'un mauvais guérisseur par la phyto ou par incantations magiques (propos tenus par un chef de service d'un grand hôpital sur les soignants qui refusaient leur 3ème dose en France).
C'était digne de l'inquisition au Moyen Age.
On a ainsi réussi le tour de force de traiter d'antivax des doubles vaccinés Covid19, dont le carnet de vaccination est parfaitement à jour, et qui refusaient une 3ème dose après un effet secondaire. Ou alors des personnnes qui sont tombées malades après 3 doses et osaient critiquer ces vaccins pour leur efficacité.
Les lanceurs d'alertes et les résistants qui disposaient de faits scientifiquement avérés ont ainsi été muselés. Pas de débat ni d'opposition.
Mais ce qui est effrayant, c'est ce que cela révéle: en Suisse en 2022, de telles fadaises passent sans problème grâce à un niveau d'éduction (ou de bêtise) qui ne diffère que peu de l'an 1200. Mais c'est oublier un peu vite que la dernière sorcière exécutée à Genève, Michée Chauderon, l'a été en 1652.
Longue vie à Bon pour la Tête: il va falloir de nombreuses doses de rappel de votre hebdo (heureusement sans effets secondaires) pour ressusciter esprit critique, esprit scientifique et analytique, liberté d'expression, débat. Bref, un peu d'intelligence.
Quelques faits faits 2021-2023 qui démontrent l'ampleur des dégâts:
- Un article scientifique du Brisith Medical Journal censuré l'an dernier par Facebook. Le rédacteur en chef écrit directement à Mark Zuckerberg pour se plaindre d'être classé complotiste.
- Une censure dans Twitter mise à jour par les "Twitter Files" qui démontre que le gouvernement et les pharmas intervenaient directement pour faire fermer des comptes et dicter quel contenu était acceptable. Des médecins et des experts scientifiques ont ainsi été censurés pour avoir tenté de publier des informations 100 % vraies mais qui remettaient en partie en question la politique sanitaire.
- Un ministre de la santé Suisse qui ment gravement avant une élection en affirmant que quelqu'un de vacciné ne peut pas transmettre la maladie, mettant met ainsi potentiellement en danger les populations vulnérables.
- Un ministre de la santé français qui fait de même. Des médecins qui traitent les personnes non vaccinées de criminelles.
- Une véritable "chasse aux sorcières" contre les scientifiques et médecins qui osent publiquement s'écarter, même un peu, du discours officiel, en énoncant des faits démontrés scientifiquement.
- Une presse qui n'a été que le porte parole du gouvernement sans exercer son rôel de contre-pouvoir comme le reconnaît le patron de Ringier au sortir de la crise l'an dernier: "Nous voulons soutenir le gouvernement au moyen de nos reportages".
- Des victimes d'effets secondaires de vaccins stigmatisées et traitées de complotistes antivax lors de reportages télévisés. Impossible pour eux de relater ce qui leur est arrivé sans que leus réseaux sociaux ne leurs soit fermés et le contenu censuré.
- Des fuites dans la presse qui démontrent un lien entre le gouvernement durant la pandémie.
- Des parlementaires qui parlent de limiter l'accès à la santé aux non-vaccinés Covid.
- Une loi Covid votée par le peuple reconduite par les chambres jusqu'en 2024 qui affirme que les vaccinés non pas besoin de faire une quarantaine car le vaccin les rends non contagieux (mais il vrai que le peuple lit rarement ce sur quoi il vote réellement).
...»
@AlbertD576 21.01.2023 | 13h02
«Réponse à @Zag-Zig
Malheusement ce n'est pas ce qui est arrivé: les hôpitaux ont été saturés fin 2022 pour d'autres raisons, les hôpitaux ferment leur services d'urgence en Suisse par manque de personnel, la surmortalité 2022 aura la pire de toute la pandémie, en Angleterre celle-ci s'explique par l'explosion de problèmes cardiaques (Covid hors de cause) et le fait que ceux qui font un arrêt cardiaque infactus (et il y des jeunes de 20 ans parmi eux) doivent attendre plusieurs jours avant d'être pris en charge.
Ce virus était bien mieux connu que vous ne pouvez l'imaginer: certains experts les étudient depuis des dizaines d'années (bien avant SARS-Cov1 et MERS) mais on leur a vite retiré le droit à la parole quand ils ont affirmé qu'un vaccin n'était pas la bonne solution car trop de mutation et pas assez immunogènes.
Oui, le virus nous a pris de cours en janvier 2022: jamais les vendeurs de vaccins n'avaient imaginé qu'un tel variant puisse apparaître si vite. Ils étaient en train de vendre un abonnement vaccinal trimestriel à vie.
Omicon aura été le vaccin: tout le monde est tombé malade, vacciné ou pas. Les personnes à risque ont été un peu protégées des formes graves, les autres n'avaient pas besoin de vaccin. Résultat: le ventes ont chuté et on a détruit des millions doses.
XBB devrait contaminer 80 % de la population américaine en quelques semaines (pourtant largement vaccinée et qui a déjà eu au moins 1 fois le Covid) ... je vous laisse calculer le manque à gagner pour Pfizer.
Mais tout cela n'est que temporaire: nous avons gagné une bataille contre ce virus pas la guerre. Persister dans l'erreur de la vaccination va nous mener au désastre: comment encore croire qu'une immunité est possible contre un virus alors que l'on peut se réinfecter tous les 3 mois ?
Ni le vaccin ni la maladie ne protègent pas d'une infection qui peut avoir des conséquenses sur la santé de tous (lésions sur les organes internes et des vaisseaux sanguins). C'est devenu un tueur plus insidieux qui agit à long terme contre lequel les vaccins ne servent à rien si ce n'est à aggraver la situation en y ajoutant des effets secondaires.
Il n'y pas d'autre solution que des traitements qui diminuent la réplication du virus et la contagiosité.»
@simone 21.01.2023 | 22h03
«Passionnant. Merci.
Suzette Sandoz»
@Melchi 22.01.2023 | 20h45
«"Où est donc passé le miracle vaccinal annoncé à 95% d’efficacité sur les formes graves? Et la promesse que la vaccination empêchait la contamination?"
La vaccination devait réduire le nombre d'infections donc la transmission. Lors de ma vaccination, on m'a annoncé: 95 % contre une infection symptomatique et 98 % contre les formes graves pour une durée d'au moins 1 an.
J'ai appris plus tard que 95 % résulte de la comparaison entre le groupe vacciné et le groupe contrôle durant la durée et selon les conditions spécifiques du test. C'est une efficacité relative (donc potentielle) et en aucun cas l'efficacité absolue face au virus en conditions réelles.
Une différence de 80 % de décès sur un échantillon de 5000 personnes n'a pas la même signification s'il y eu 5 décès au total que 50. La protection absolue (ou réelle) du vaccin Covid est largement inférieure à l'efficacité absolue annoncée.
Cette efficacité était déjà chancelante en septembre 2021 mais en janvier 2022, c'est devenu évident avec un pic à 50'000 cas journaliers et plusieurs millions de cas omicron en 3 mois.
La faute au vaccin pas à jour ? Non seulement il a falllu attendre presque 2 ans pour avoir un booster adapté alors que la technologie ARNm devait permettre des "mises à jour" en quelques semaines (ce qui d'ailleurs était l'argument pour une hausse du prix de la dose).
Mais les dernières informations sur le booster bivalent sont décevantes: la FDA s'est plaint récement qu'un manque de transparence dans les données n'ait pas permis de déceler que cette dose supplémentaire n'est pas plus efficace que l'ancien vaccin. La stratégie de la mise à jour régulière comme pour la grippe est donc mise à mal alors que
l'apparition de nouveaux variants s'accélère.
L'autre faiblesse, c'est la très courte durée de la protection confirmée par de nombreuses études. Seule une protection jugée suffisante contre les formes grave pour les personnes à risque subsiste quelques mois.
De plus, l'administration fréquentes de boosters semble poser des problèmes d'efficacité et de sécurité. Une alerte concernant un risque d'attaque plus élevé chez les plus de 60 ans après le booster est en cours d'investigation aux USA. Rappelons que ce booster n'avait été testé que sur des souris.
Si on fait le bilan, il est indéniable que le vaccin a réduit considérablement la mortalié dans les groupes à risque entre le printemps et l'automne 2021. Mais la démarche scientifique implique une mise à jour permanente de la connaissance: il est peut-être temps de réaliser que cette stratégie nous mène à une impasse et qu'il faut revoir le "design" de ces vaccins.
Je n'évoquerai pas le volet sécurité car il faudrait alors une dizaines de pages.
Toutes les informations que j'ai mentionnées sont vérifiables dans les revues scientifiques et je donne volontiers les sources.
Pour en revenir au bilan, ces quelques lignes justifieraient déjà une discussion sérieuse entre nos autorités sanitaires et les vendeurs de vaccins ainsi qu'un retour d'information à la population après évaluation par un comité scientifique indépendant.»
@Alain Bron 22.01.2023 | 23h11
«Le lien entre les déclarations de Marc Walser (CEO de Ringier) en été 2021 (?) disant vouloir soutenir le gouvernement dans sa lutte contre le Covid, et la ligne directe entre le bureau de Berset et le Blick est tellement choquant qu'on le dirait échappé de l'esprit d'un complotiste...
La presse (et Ringier n'est pas le seul éditeur concerné, sans parler de la RTS) doit faire son introspection. La crédibilité des médias est en chute libre, et c'est pas le traitement du conflit ukrainien qui va arranger les choses.
Alain Bron, Lausanne »
@willoft 22.01.2023 | 23h13
«On est toujours plus intelligent après,
Mais vous avez sans doute raison
L'introspection est nécesséraire
Après wwIII, on dira...?
Nous ne l'avions jamais imaginée»
@Alice F. 23.01.2023 | 17h20
«Au lieu de demander un bilan, la presse suisse n'a cessé de matraquer la population sur la situation dramatique et bien pire en Chine: normal, les pauvres Chinois ne sont pas assez vaccinés et leur vaccin ne vaut rien, n'est-ce-pas ?
L'OMS s'inquiète. Les pays appellent à la fermeture des frontières, etc.
Encore récemment un quotidien fustigeait le manque de transparence et relevait: "Chine: près de 13 000 décès à l'hôpital liés au Covid-19 en une semaine"
Si la situation n'est en effet pas formidable et on constate que ce virus tue malheureusement encore surtout beaucoup dans les populations à risque. C'est terrible.
Mais il faut commencer par balayer devant sa porte.
La Chine est environ 168 fois plus peuplée que la Suisse. En proportion, 13'000 décès, cela correspond à 77 décès par semaine en Suisse. Or, les chiffres de l'OFSP durant le premier trimestre 2022 révèlent une moyenne autour de 96 morts par semaine. Cela correspond au moment où les mesures ont été levées car le vaccin n'empêchait ni contagion ni contamination.
La Chine vit tout simplement la même chose que nous avec un an de retard.
Quand au manque de transparence, ajoutons qu'une surmortalité historique, non élucidée et non attribuable aux décès Covid rencensés de 6'650, a été rapportée en Suisse. Ce chiffre est donc plus de 3 fois supérieur au décès Covid officiels.
Si l'on multipliait cette surmortalité par 168 pour comparer à la Chine, on atteindrait le chiffre impressionant de... 1.12 mio de morts inexplicables.
Pourtant, l'OMS ne s'inquiète pas et les journaux n'appellent pas à la fermeture du pays.
Et nous souhaitons donner des leçons de transparence ?»
@JoZen 25.01.2023 | 10h59
«Merci beaucoup de cet article!
Comment pourraient-ils tirer un bilan "honnête"? Cela équivaudrait à reconnaitre, entre autres, que, au mieux ils se sont fait blouser par la pharma et au pir,e qu'ils ont signé ces contrats faramineux faisant fi de la prudence élémentaire. Entre incompétence, avidité et vassalité. C'est vrai qu'il y a eu une grosse pression d'une partie de la population pour trouver des solutions rapides, mais peut-être qu'elle n'aurait pas eu aussi peur si on avait laissé s'exprimer des voix plus pondérées et voire plus "expertes". Par ailleurs nous ne connaissons toujours pas "officiellement" l'origine du virus. Les populations ont morflé, il faut du courage pour tirer le bilan! »
@Porquoi 10.03.2023 | 15h28
«Cet article est important et ses allégations sont très graves. Il en est d'autant plus nécessaire de sourcer précisément les informations rapportées à partir du 8e paragraphe "Ainsi, à l'échelle planétaire, il y aura eu deux fois plus de décès Covid en 2021 avec le vaccin qu'en 2020 sans vaccin(...)" jusqu'au 12e paragraphe qui termine sur le sujet des morts excédentaires en Suisse en 2022. La consultation du lien indiqué pour les chiffres: le site Ourworldindata ne permet à mon avis pas des affirmations si précises ( si c'était le cas, alors merci de mettre un lien vers les graphiques correspondant à chaque affirmation) et la référence au général Delaware ne me semble de loin pas un gage de confiance en l'interprétation de données de santé publique. Je vous serais très reconnaissante de faire ce travail de sourçage, Monsieur Meytan. Nous en avons besoin pour opposer un discours crédible au discours dogmatique. Cordialement.»