Analyse / Catastrophe ou éveil planétaire?
Place Saint-Marc, Venise, juin 2020. © DR
Et si nous prenions un peu de hauteur pour décrypter cette crise majeure que nous traversons? Au coeur du chaos et des déchirements actuels, osons la présenter comme un basculement de civilisation, pas forcément pour le pire! Essai d’élargissement de perspective, du particulier au général…
Il y a bien des années, enroulée dans une nappe en toile cirée, j’avais passé la nuit dans un champ humide. Bivouac improvisé après avoir tout perdu: mes amours, mon toutou adoré et la vieille ferme dont nous venions de terminer la rénovation. Inutile de dire que je n’ai pas fermé l’œil. Des terreurs issues de la nuit des temps dansaient une valse endiablée sous ma boîte crânienne. Plongée dans la solitude absolue de «celui à qui cela arrive» je me demandais comment j’allais survivre à cet écroulement.
Paradoxalement, je baignais dans une sorte d’exaltation, oh très diffuse, mais quelque chose en moi «savait» que cela devait arriver. Cela faisait trop longtemps qu’un nœud au ventre chronique n’attendait que de se transformer en maladie. Exaltation parce que soudain l’ancien était balayé. Il ne restait devant moi que le nouveau, une belle page blanche que je pouvais commencer à orner de toutes les écritures, de tous les possibles.
L’euphorie a été de courte durée. La remontée de mes vieux démons, de mes parts d’ombre et de mes peurs m’a rapidement rattrapée. Avant de pouvoir construire du neuf, il m’a fallu procéder à un ménage intérieur conséquent; décrassage de mes schémas et croyances, dépoussiérage de mes mémoires ancestrales, toilettage de mes vieilles blessures… Le plus dur a été de sortir du statut de victime. Que de de chaos, de nuits à pleurer, de jours à ramper avant de trouver un nouvel équilibre.
Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris que j’avais vécu un épisode d’éveil, suivi de nombreuses répliques, comme des millions d’autres avant moi. Ces moments précieux où l’on ouvre les yeux sur une nouvelle réalité, tandis que l’ancienne se révèle dans toute son absurdité. Ce basculement qui fait que les choses ne sont plus jamais les mêmes.
Un monde en chaos
Début 2020. Un virus microscopique met à genoux des milliards d’humains. Passé la stupeur du premier confinement, teintée de l’exaltation de respirer un air cristallin, place au chaos de la deuxième vague. Entraînés dans une spirale émotionnelle, les politiques déboussolés continuent à édicter ce qu’ils pensent être juste, sous l’épée de Damoclès d’attaques en justice ultérieures pour n’avoir pas assez protégé leurs concitoyens. Guidés par des experts à lorgnettes, les édiles ne tolèrent plus la contradiction. Les médias non plus. Dans nos démocraties, les positions se durcissent jusqu’à la haine entre angoissés du Covid et terrifiés du totalitarisme technologique qui pourrait s’ensuivre. L’absence de débat génère les théories les plus folles, fait monter une anxiété délétère… pour la santé! Des millions de gens perdent leurs moyens de subsistance, d’autres s’enrichissent sans commune mesure. Et on n’a probablement encore rien vu de la crise économique qui va s’ensuivre. Il est de plus en plus clair que rien ne sera plus jamais comme avant.
Et en même temps, les yeux se décillent. Les idéalistes sont de moins en moins seuls à penser que ce système ne pouvait pas continuer à pratiquer une telle cruauté envers l’homme, une telle brutalité envers la nature. La doxa «profit à tout prix» montre plus que jamais ses limites: tant d’injustices, de dysfonctionnements, d’entorses au bien commun se révèlent impitoyablement. Dans cette sorte d’apocalypse, les jeux de pouvoir, la corruption et les liens d’intérêts apparaissent au grand jour. Maintenant que le voile se lève, on réalise que c’est aussi l’absence de valeurs dites féminines comme l’empathie, l’intériorité ou l’intuition au sein des instances dirigeantes qui nous a mené dans cette gonfle. On capte enfin qu’il est totalement illusoire d’attendre des solutions durables de ces mêmes martiales élites. Le virus remplit impitoyablement son rôle d’éveilleur, de rééquilibreur nous diraient les médecins holistiques.
Germination
Encore souterrain et peu visible, un profond mouvement de transformation individuelle est à l’œuvre. Pendant ces moments retirés du monde, ce nichage obligatoire au creux de soi qui se prolonge, chacun est obligé de faire le point, de réaliser ce qu’il ne veut plus, et surtout ce qu’il veut. Nombreux sont ceux qui savent soudain qu’ils vont maintenant trouver la force de quitter cet homme ou cette femme toxique pour eux. Certains ont réalisé qu’il était temps d’utiliser une énergie retrouvée pour un job plus adéquat, ne nécessitant plus de déplacements absurdes et coûteux ou que finalement ce restaurant, ce salon d’esthétique, ce n’était plus leur tasse de thé. D’autres ont découvert les outils gratuits et participatifs du web, et les moyens de lancer une entreprise axée sur le bien commun. Des petites voix intérieures ont chuchoté à beaucoup que s’ils osaient enfin réaliser un rêve de toujours, les ressources suivraient, forcément. Renouant avec notre souveraineté personnelle, on reprend courage…
Quoi que diffusent des théories voulant nous plonger dans une conscience de victime, les ultra-riches s’interrogent comme les autres: pas complètement crétins, ils savent bien qu’un monde où plus personne ne serait en mesure d’acheter leurs produits et services ne leur servirait à rien.
Ah, je me plais à rêver à un printemps de l’amour, comme le Summer of Love des années soixante, au sortir d’une débâcle mondiale autrement plus effroyable que ce que nous traversons aujourd’hui. Comme il va être bon de renouer avec notre profonde humanité! Dans cinq ans, ou dans dix, on va peut-être parvenir à dépasser les clivages politiques et promouvoir les initiatives que les films Demain ou Thrive ont mis au goût du jour; on ne se moque déjà plus de ceux qui veulent prendre soin de la planète et du vivant, ni des tenants d’une allocation universelle mondiale sans condition. Les déficits prévus font qu’on juge la taxe Tobin ou les micro-taxes sur les transactions bancaires de moins en moins farfelues. Au niveau économique, les cryptomonnaies − soutenant de jeunes pousses − se comptent déjà par milliers. Quant à la technologie blockchain, fiable et décentralisée, elle intéresse de plus en plus d’instances vertueuses. Est-il vraiment complètement naïf et irréaliste de penser que la majorité des grandes entreprises pourraient progressivement répondre aux réels besoins de l’Homme et de son environnement? On oublie parfois que de nombreuses multinationales sont nées de services rendus au public et que bien d’autres vont suivre, avec des fondateurs plus conscients des dérives possibles. Les structures d’entreprises comme Patagonia ou Spotify sont déjà complètement décentralisées, chaque collaborateur y a un rôle authentique à jouer.
Créativité
Quant à la créativité qui nous a tant manqué ces dernières décennies, ne pourrait-elle pas se déployer enfin librement, loin des réglementations absurdes? En ce monde nouveau, les artistes et les inventeurs ne pourraient-ils pas enfin être considérés comme essentiels? Et si on créait des écoles et des enseignements axés sur l’imagination et la révélation des talents de chacun, des habitats ludiques, des jardins comestibles ébouriffés à la place des ennuyeux gazons d’immeuble? Et si des énergies nouvelles et propres remplaçaient les archaïques carburants fossiles, tel l’hydrogène dont on vient de trouver un moyen de production à bas coût financier et écologique, alléchant déjà les constructeurs de camions, de cargos et même d’avions? Et si des médicaments sans effets secondaires se substituaient à une chimie d’un autre temps? Et si on trouvait des moyens inattendus pour que chacun ait à manger et un toit, sachant que maintenant déjà des imprimantes 3D parviennent à produire des composants de bâtiment, de la nourriture presque à partir de rien? Et si on associait le meilleur de la robotique, de l’intelligence artificielle et des nanotechnologies dans des inventions favorisant la vie? De toute manière n’émergeront et ne plairont au client-roi que nous sommes tous que les innovations qui lui conviendront véritablement… Et si, cerise sur le gâteau, une conscience d’abondance remplaçait enfin cette fichue conscience de manque qui nous étouffe depuis si longtemps?
Nos pages blanches vont commencer à se dérouler. Car là aussi, le Nouveau arrive. Tout ce à quoi on n’avait pas songé auparavant, la tête bien trop coincée dans le guidon d’une société qui fonçait droit dans le mur, émerge. On se sent capable de faire sauter toutes les limites, d’imaginer d’étonnants moyens de prospérer, de réactiver notre bienveillance innée… sans s’occuper de l’ancien, qui pourrait bien s’écrouler tout seul dans son coin, tout étonné de n’avoir rien vu venir, même s’il sur-réagit parfois avec des décisions et comportements aberrants. Tenter de contrôler tout le monde comme en Chine équivaut à créer une cocotte-minute géante destinée tôt ou tard à exploser. Non, on ne retournera pas en arrière, j’en suis convaincue au plus profond de mes tripes…
Et puis, un éveil planétaire, ça a plus de gueule qu’une extinction généralisée, non?
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On oublie parfois que de nombreuses multinationales sont nées de services rendus au public et que bien d’autres vont suivre, avec des fondateurs plus conscients des dérives possibles. Les structures d’entreprises comme Patagonia ou Spotify sont déjà complètement décentralisées, chaque collaborateur y a un rôle authentique à jouer.</p> <h3><strong>Créativité</strong></h3> <p>Quant à la créativité qui nous a tant manqué ces dernières décennies, ne pourrait-elle pas se déployer enfin librement, loin des réglementations absurdes? En ce monde nouveau, les artistes et les inventeurs ne pourraient-ils pas enfin être considérés comme essentiels? Et si on créait des écoles et des enseignements axés sur l’imagination et la révélation des talents de chacun, des habitats ludiques, des jardins comestibles ébouriffés à la place des ennuyeux gazons d’immeuble? 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Ce basculement qui fait que les choses ne sont plus jamais les mêmes.</p> <h3><strong>Un monde en chaos</strong></h3> <p>Début 2020. Un virus microscopique met à genoux des milliards d’humains. Passé la stupeur du premier confinement, teintée de l’exaltation de respirer un air cristallin, place au chaos de la deuxième vague. Entraînés dans une spirale émotionnelle, les politiques déboussolés continuent à édicter ce qu’ils pensent être juste, sous l’épée de Damoclès d’attaques en justice ultérieures pour n’avoir pas assez protégé leurs concitoyens. Guidés par des experts à lorgnettes, les édiles ne tolèrent plus la contradiction. Les médias non plus. Dans nos démocraties, les positions se durcissent jusqu’à la haine entre angoissés du Covid et terrifiés du totalitarisme technologique qui pourrait s’ensuivre. L’absence de débat génère les théories les plus folles, fait monter une anxiété délétère… pour la santé! 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De toute manière n’émergeront et ne plairont au client-roi que nous sommes tous que les innovations qui lui conviendront véritablement… Et si, cerise sur le gâteau, une conscience d’abondance remplaçait enfin cette fichue conscience de manque qui nous étouffe depuis si longtemps?</p> <p>Nos pages blanches vont commencer à se dérouler. Car là aussi, le Nouveau arrive. Tout ce à quoi on n’avait pas songé auparavant, la tête bien trop coincée dans le guidon d’une société qui fonçait droit dans le mur, émerge. On se sent capable de faire sauter toutes les limites, d’imaginer d’étonnants moyens de prospérer, de réactiver notre bienveillance innée… sans s’occuper de l’ancien, qui pourrait bien s’écrouler tout seul dans son coin, tout étonné de n’avoir rien vu venir, même s’il sur-réagit parfois avec des décisions et comportements aberrants. Tenter de contrôler tout le monde comme en Chine équivaut à créer une cocotte-minute géante destinée tôt ou tard à exploser. 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Pour moi qui ai vécu une enfance dans la pauvreté, la guerre, les conflits politiques et la discrimination du fait d’être Albanaise et femme dans un système ultra patriarcal, il a été soudain vital de mettre en image ces émotions, d’exprimer mon vécu.</p> <p><strong>Pourquoi des autoportraits?</strong></p> <p>C’est pratique, le modèle est toujours disponible (<em>rires</em>) et le studio aussi puisque c’est le plus souvent chez moi. Je peux donc prendre le temps de mettre soigneusement en scène chacun de mes ressentis! J’ai notamment pris des clichés quand j’avais mes règles, ou quand je me sentais vraiment très triste. C’est vrai que certaines de mes photos ne sont pas gaies, mais je pense qu’il n’y a pas besoin d’insister sur les moments joyeux, car ceux-ci sont éphémères. 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Pas de véhicule pour les Français Christine et Patrice, actuellement à Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande: ils changent chaque mois de domicile depuis 2013 grâce à Airbnb. Des années de voyage, elles aussi formatrices à la débrouillardise: leur fils Logan, aujourd'hui âgé de 18 ans, monte déjà ses propres projets. Peut-être que le trio va bientôt utiliser <a href="http://www.merooms.co/">merooms.co</a>, toute nouvelle plateforme de locations d'appartement spécifiquement dédiées aux nomades digitaux...</p><h3>Des précurseurs?<br></h3><p>Les voyageuses solo ne sont pas en reste, à l'image de la journaliste <a href="https://joyfortheplanet.org/">Isabelle Alexandrine Bourgeois</a>, en plein tour d'Europe d'une année dans son camping-car Begodee pour «rencontrer et transmettre la joie» après un financement participatif particulièrement fructueux. 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Auteure d'un roman, «Eternelle», Christine Ley a rejoint il y a six mois la planète indé. Chronique d'une aventure plus rocailleuse que prévu.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>En 2003, ma première expérience d'auteur fut… instructive. Sollicitée par un éditeur pour la publication d'une enquête-reportage, j'en ai réglé les frais de ma poche, avant de traverser quasiment en solitaire la promotion de ses 3000 exemplaires. Encore généreux par rapport à ce qui se pratique actuellement pour un premier livre, mes droits d'auteur se montèrent au dixième du prix de vente des 2300 ouvrages écoulés. Pas un centime en revanche sur les 700 restants, qualifiés par l'éditeur de retours écornés libraires.</p><p>Pas question de rejouer les pigeonnes pour ma deuxième parution, un roman sur l'après-vie. Je rejoindrai en toute liberté le cercle des indés (auteurs autoédités). 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Mon imposant mailing et un barattage des réseaux sociaux ne m'ont valu que... 50 ventes en un mois. Quasi aucune le suivant! J'ai alors décidé de m'appuyer sur mon job précédent pour organiser une tournée de conférences avec vente des livres. Une nouvelle «délicieuse surprise» m'attendait: commander mes exemplaires par paquet de vingt-cinq m'a valu de les recevoir dans un colis éventré, avec quelques livres carrément invendables. Inutile d'espérer le moindre secours des plateformes qui nous obligent à renvoyer à nos frais les livres abîmés, sans garantie de remboursement. Toujours mieux que les colis qui ne me parvenaient pas du tout, égarés quelque part entre un improbable site de fabrication polonais et les douanes helvétiques.</p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w400/1519404267_chriscolis.jpg">Colis éventré, livres invendables...<br></h4><h3>Quand c'est trop tard, c'est trop tard</h3><p>Quelques gros coups de cafard plus tard, j'ai enfin compris que les grands succès d'indés soutenus par les algorithmes, c'était valable il y a cinq ans, lorsque les premiers autoédités francophones se lançaient sur le marché et accédaient rapidement au top 100, pour autant que leurs œuvres étincellent, évidemment. Aujourd'hui, à moins d'être une star ou un blogueur multi-K, inutile d'espérer autre chose qu'un miracle pour émerger. D'après mes calculs basés sur le dernier rapport de la Bibliothèque nationale de France, 15'000 livres-papier ont été autoédités en 2016 sur les plateformes de vente... Un chiffre en constante progression. Cette même année, toujours en France, un livre sur 5 émanait d'un indé, contre un sur 8 en 2013. Aux Etats-Unis, le nombre d'autoédités a dépassé le nombre d'édités classiques en 2009 déjà, mais les ebooks sans version papier sont compris dans le lot, contrairement aux estimations françaises.</p><p>Pas question de baisser les bras! L'indé qui vit de ses écrits existe, même s'il ne le claironne pas sur les toits. Charlie Bregman, autoédité de la première heure, m'indique en connaître au moins une dizaine, à l'instar de Jean-Philippe Touzeau, heureux papa d'une série de dix thrillers écrits en cinq ans. Des écrivains qui ne craignent pas de mouiller leur chemise pour en promouvoir d'autres. C'est qu'il règne une puissante solidarité entre indés: ils se lisent volontiers entre eux, se promeuvent mutuellement, échangent leurs bons plans sur des forums. De nombreux auteurs-entrepreneurs actualisent sans cesse blogs et tutoriels pour expliquer les astuces de l'autoédition aux nouveaux venus. </p><h3>Patience, culot et imagination</h3><p>En me familiarisant progressivement avec ce monde en pleine expansion, je découvre un nouvel avantage de l'autoédition: le temps travaille pour l'indé. Son ouvrage ne disparaît pas des consoles des libraires si ses ventes ne décollent pas dans les trois semaines. Pour peu qu'il soit doté d'un brin de patience, de culot et d'imagination, il a toutes les clés en mains pour développer son petit commerce. Il peut proposer des séances de dédicaces dans les librairies indépendantes, produire des vidéos originales, organiser des lectures sauvages dans les parcs ou participer à un Salon du livre des auteurs éditeurs (si, si, ça existe!). Pas de tour d'ivoire non plus pour les indés. Comme ils n'hésitent pas à indiquer leurs coordonnées dans leurs ouvrages et sont accessibles sur les réseaux sociaux, ils dialoguent avec leurs lecteurs, les connaissent, savent (en général) les titiller sans les lasser…</p><p>L'autoédité ne bénéficie en revanche pas de la caution d'un éditeur, ce qui lui barre l'accès aux médias, déjà submergés de livres «classiques», à l'instar des libraires. Autant dire qu'il guette tel Ezéchiel les critiques évaluant son bouquin sur les plateformes. J'ai respiré le jour où un premier 5/5 a salué Eternelle, mais pas cessé de baliser pour autant: une seule critique à une étoile et la cote de l'indé plonge immédiatement, le reléguant aux oubliettes de la plateforme. Aux Etats-Unis, Amazon a du prendre des mesures pour empêcher des auteurs de démolir leurs rivaux! On n'en est heureusement pas là en terres francophones.</p><h3>En attendant la traînée de poudre</h3><p>Je reste stupéfaite de la qualité de certains écrits indépendants, souvent trop originaux pour rentrer dans une collection. Le tout à prix beaucoup plus modestes que ceux des édités classiques, soit entre 1 et 5 euros, tarifs qui restent intéressants pour l'indé qui touche 70 % du prix de vente. Si l'auteur évolue dans un milieu d'adeptes de la lecture sur support électronique, une diffusion à la façon d'une traînée de poudre peut tout à fait se produire.</p><p>Des développements qui n'échappent pas à la vigilance de quelques... éditeurs! Michel Lafon s'est fait remarquer pour son assiduité à récupérer des indés en plein élan comme Agnès Martin-Lugand, leur offrant d'intéressants pourcentages d'auteur et une visibilité stimulant puissamment leurs ventes mutuelles. Une auteure publiée chez Eyrolles m'a d'ailleurs confié que les éditeurs louchaient de plus en plus sur les autoédités, appréciés pour leur dynamisme, leur inventivité à promouvoir leurs œuvres et surtout leur lectorat fidélisé. </p><p>L'autoédition et l'édition traditionnelle ne seraient-elles désormais plus si étanches? <br></p><p>Aujourd'hui, six mois après publication, mes ventes prennent le monte-charge (pour l'ascenseur, on attendra encore un peu). Mes redevances mensuelles me permettent désormais de régler mes primes d'assurance (!) et quelques repas. Ma seule certitude: je vais attaquer le suivant, lequel entraîne souvent le succès du premier, parole de nombreux indés...<br></p><p></p><hr><p></p><h4><img class="img-responsive " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w300/1519337141_enfinlelivrepourdevrai.jpeg">«Eternelle», autoédité par la journaliste Christine Ley. <a href="https://christineley.ch/livres">www.christineley.ch</a></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'splendeurs-et-miseres-de-l-autoedition', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 924, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 865, 'homepage_order' => (int) 1022, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2920, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 7657, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'venise ley.JPG', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 121715, 'md5' => '522b069c2fd9bcde46807c78cb593588', 'width' => (int) 709, 'height' => (int) 475, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Place Saint-Marc, Venise, juin 2020.', 'author' => '', 'copyright' => '© DR', 'path' => '1606495045_veniseley.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3321, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Bravo pour votre article. 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Espérons alors que les humains qui nous succèderont sauront se souvenir et mieux réfléchir à ce qu’ils font et à ses conséquences. Ecolier, cynique, je m’amusais lorsque l’on me racontait la merveilleuse invention des citadins Romains pour transporter sans peine leur eau potable : des conduites en plomb. Ils en sont morts peu ou prou ! Il y a peu, tout le monde s’émerveillait de l’invention du plastique si pratique et si rentable pour tous les usages. Aujourd’hui on sait que les milliards de tonnes de déchets de nano-particules de plastique sont dans les terres et les océans, dans tous nos aliments et boissons à jamais… Avec quels risques mortels, endocriniens ou autres ? On n’en sait pas grand-chose, on est inquiet et que fait-on ??? Question ! Alors avec l’utopie, associons l’humilité, la lenteur, l’intelligence et la solidarité… ça ne peut pas faire de mal ! 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
6 Commentaires
@XG 29.11.2020 | 05h46
«Bravo pour votre article. Cela fait du bien au mental de lire des choses positives par les temps qui courent. D’autant plus que les médias traditionnels, sous la coupe de leurs bailleurs de fonds continuent sans relâche à affoler les populations. Et que la cacophonie des médias sociaux ne mérite pas qu’on y perde son temps.»
@patrickc 29.11.2020 | 09h59
«Chère Christine, merci pour ce beau texte plein d'espoir et de bon sens, qui se lit presque comme un poème en prose et qui contraste joliment avec la déferlante décervelée des News mainstream et des gesticulations pathétiques des lectrices et des lecteurs prisonniers de leurs bulles digitales.
Bien à vous, Patrick Clémençon»
@clm 29.11.2020 | 23h31
«Levons notre verre à l'imagination créative incessante de la VIE!»
@Jack MacHost 30.11.2020 | 09h49
«Magnifique.
Merci pour cet ode à l'espoir.
Je crois personnellement que le monde de demain sera comme celui de hier, en pire.
Et j'espère de toute mes forces me tromper et que c'est vous qui avez raison.
»
@JoelSutter 05.12.2020 | 16h28
«Chère Christine, merci pour ce beau texte plein d’optimisme! Je te reconnais bien là! Bravo! »
@Girofle 13.12.2020 | 18h13
«Oui, votre réflexion me plaît. Cela fait du bien de tenter de regarder avec vous vers des temps à venir nimbés d’un halo positif, voire radieux. Votre dynamisme de pensée peut être contagieux et c’est nettement mieux que celui de la peur ! Votre foi en les incessantes inventions dont homo sapiens est capable pour le bien de ses semblables est engageante. Espérons alors que les humains qui nous succèderont sauront se souvenir et mieux réfléchir à ce qu’ils font et à ses conséquences. Ecolier, cynique, je m’amusais lorsque l’on me racontait la merveilleuse invention des citadins Romains pour transporter sans peine leur eau potable : des conduites en plomb. Ils en sont morts peu ou prou ! Il y a peu, tout le monde s’émerveillait de l’invention du plastique si pratique et si rentable pour tous les usages. Aujourd’hui on sait que les milliards de tonnes de déchets de nano-particules de plastique sont dans les terres et les océans, dans tous nos aliments et boissons à jamais… Avec quels risques mortels, endocriniens ou autres ? On n’en sait pas grand-chose, on est inquiet et que fait-on ??? Question ! Alors avec l’utopie, associons l’humilité, la lenteur, l’intelligence et la solidarité… ça ne peut pas faire de mal ! Claude Champion»