Lu ailleurs / L’IA à la radio? Patatras!
© Ricardo Resende via Unsplash
Une radio de Cracovie destinée au jeune public, Off Radio Krakow, a cru bon de remplacer journalistes et présentateurs par des créatures de l’intelligence artificielle, nous apprend «Courrier international». Mais Emy, Kuba et Alex ne sont pas restés longtemps au micro.
Le public s’en est moqué et indigné. Il a fallu faire marche arrière. Le grand titre de Varsovie Gazeta Wiborcza raconte que ces robots écrivaient des articles, notamment sur la nécessité de fonder des familles traditionnelles et faire de bonnes études. «Il y a gros à parier que même les pires étudiants de Cracovie n’écrivent pas de manière aussi creuse qu’Alex», raille le journal. La dite radio se justifie en expliquant que l’expérimentation voulait sonder, trois mois durant, «les effets que le développement de l’intelligence artificielle peut avoir sur la culture, les médias, le journalisme et la société». Mais il n’a fallu que quelques jours pour balayer cette idée saugrenue. Car les auditeurs, eux, ne sont pas des robots et savent se mettre en colère.
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Le programme d'économies prévoit des coupes de plus de 1,7 milliard dans les dépenses sociales – entre autres dans les crèches et l'AVS.</p> <p>Il est également prévu d'économiser 1,4 milliard dans les dépenses consacrées aux transports, à la formation et à la recherche ainsi qu'à la politique climatique. Ces coupes sont supportables et nécessaires pour éviter que la dette publique n'augmente encore. C'est la seule façon pour la Confédération de rester capable de réagir lors d'une éventuelle nouvelle crise de l'ampleur de celle de la pandémie de Covid, sans avoir à procéder à des coupes douloureuses dans l'urgence.</p> <p>Mais la Confédération pourrait également atteindre cet objectif en augmentant les impôts. Cela entraînerait également des coupes et des suppressions. Toutefois, ce ne sont pas les dépenses publiques, mais les dépenses privées qui devraient être réduites à hauteur de 4,5 milliards, et chaque contribuable pourrait décider lui-même de ce à quoi il ou elle veut renoncer. Si la commission d'experts a envisagé cette alternative – ce que peu d'éléments permettent d'affirmer –, elle aurait dû se demander dans quel domaine on dépense le plus d'argent pour ce à quoi on pourrait aisément renoncer. Chez les particuliers ou dans le secteur public?</p> <h3>Le dispensable dans les dépenses privées</h3> <p>La réponse est facile à trouver. Il suffit de faire du shopping à Zurich ou d'ouvrir n'importe quel journal et de lire à quoi les riches dépensent leur argent. 2'400 francs par mois pour un box à chevaux, environ 100 millions de francs pour la résidence principale ou secondaire de Federer avec son hangar à bateaux au bord du lac de Zurich, 10'000 francs pour une bouteille de champagne dans un night-club exclusif.</p> <p>En comparaison, les «gaspillages» d'argent public découverts par la commission d'experts sont, au mieux, des broutilles. La Suisse est certes encore relativement bien dotée en biens publics, mais s'il y a un vrai gaspillage, c'est surtout dans les dépenses privées.</p> <p>On peut aussi aborder la question de manière systématique. Le revenu total des ménages s'élève à environ 560 milliards de francs, dont au moins 360 milliards reviennent aux 40% les plus riches. Si ces derniers devaient payer à eux seuls les 4,5 milliards, leur revenu diminuerait de 1,25%. En contrepartie, ils ne devraient renoncer à rien. Ils devraient simplement réduire leur taux d'épargne de 36 à 34% de leur revenu brut.</p> <p>Même à l'âge de la retraite, les 40% les plus aisés pourraient encore mettre de côté un bon dixième de leur revenu. En bas de l'échelle des revenus, un couple avec enfants perd rapidement un dixième ou plus de son revenu disponible, déjà modeste, lorsque les subventions publiques pour les crèches sont réduites. C'est stressant, et la balance penche rapidement du mauvais côté.</p> <h3>La Suisse épargne pour rien</h3> <p>D'un point de vue purement économique, une augmentation des impôts pour les riches au lieu d'une réduction des dépenses de l'Etat serait même une bénédiction. La Suisse épargne de toute façon beaucoup trop. Rien qu'au cours des dix dernières années, les excédents cumulés de la balance des paiements courants se sont élevés à 464 milliards de francs (état fin juin). Mais comme nos avoirs à l'étranger se déprécient continuellement, notre fortune à l'étranger n'a augmenté que de 140 milliards. Depuis fin juin, le franc a continué à s'apprécier. Si, à la fin de l'année, il est toujours aussi fort qu'aujourd'hui, ces 140 milliards auront également disparu. Nous aurions alors économisé tout cet argent pour rien.</p> <h3>Le plus petit dommage possible pour le plus petit nombre possible</h3> <p>Si l'objectif de la politique économique était de causer le plus petit dommage possible pour le plus petit nombre possible de personnes, il aurait été dans l'intérêt général de limiter le gaspillage privé plutôt que public: augmenter les impôts plutôt que de réduire les dépenses publiques.</p> <p>Mais la commission d'experts n'a pas réfléchi à cela, ou du moins pas sérieusement. Si elle avait exprimé publiquement de telles idées, elle n'aurait guère pu éviter de proposer une augmentation de l'impôt fédéral direct. Comme celui-ci augmente en pourcentage de l'augmentation des revenus et épargne en grande partie les bas revenus, il est l'arme de choix contre le gaspillage privé. Mais les gaspilleurs privés ne l'entendent évidemment pas de cette oreille, et leur lobby sait comment se faire entendre à Berne.</p> <p>Récemment, des projets du Département des finances ont été rendus publics, selon lesquels les versements en capital des 2e et 3e piliers devraient à l'avenir être plus fortement imposés ou moins dégrevés fiscalement. Cela rapporterait tout de même 220 millions de francs de plus par an à la Confédération.</p> <p>Mais on tire déjà à boulets rouges sur cette proposition. Le PLR et l'UDC rejettent «résolument» cette idée. Même la <em>Sonntagszeitung</em> s'est rangée du côté de ces derniers avec un gros titre dramatisant «l'attaque de Keller-Sutter contre la classe moyenne et les gros revenus». On n'ose imaginer ce qui se serait passé si la commission d'experts avait proposé de financer l'ensemble des 4,5 milliards par une hausse des impôts.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'assainir-le-budget-de-l-etat-sans-douleur-mode-d-emploi', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 5, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5216, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => '40 ans de traitement médiatique du viol: du fait divers au procès de la domination masculine', 'subtitle' => 'Parce qu’il met en cause 51 hommes de tous âges et de toutes professions, le procès des viols de Mazan tend à être présenté comme celui de la « domination masculine ». 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Loin de correspondre aux stéréotypes du violeur marginal, malade et/ou étranger, les coaccusés du procès de Mazan se distinguent paradoxalement par leur <a href="https://www.la-croix.com/france/au-proces-des-viols-de-mazan-des-accuses-a-la-banalite-derangeante-20241007">« banalité dérangeante »</a>. Pour tenter d’élucider cette apparente <a href="https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/10/au-proces-pelicot-l-enigme-d-une-personnalite-a-double-facette_6310285_3224.html">« énigme »</a>, universitaires, militantes et journalistes invoquent notamment l’influence de la « domination masculine » sur les comportements et fantasmes de viol de certains hommes.</p> <p>Introduite dès les années 1970 dans les <a href="https://www.editionsladecouverte.fr/ne_nous_liberez_pas_on_s_en_charge-9782348055614">milieux scientifique et féministe</a>, cette notion permet de comprendre la permanence des inégalités entre les sexes et les genres, fondée sur l’assignation à des rôles présentés comme <em>essentiellement</em> féminins ou masculins. En se focalisant sur la façon dont les relations entre les hommes et les femmes sont culturellement façonnées par le patriarcat, de nombreux contenus journalistiques défendent aujourd’hui une approche sociologique du sujet, jusqu’alors <a href="https://revue.surlejournalisme.com/slj/article/view/611">globalement discréditée</a> au sein des rédactions en raison du stigmate militant associé.</p> <p>Le recours de plus en plus fréquent à ce concept sociologique pour expliquer les causes du viol résulte d’un long processus discontinu et inachevé de désindividualisation et de déprivatisation du sujet, observé dans le cadre de ma thèse en science politique. À travers cette enquête, j’ai souhaité étudier et expliquer l’évolution des représentations relayées par la presse écrite imprimée française sur le crime sexuel. Ce travail s’appuie sur l’exploitation de plus de 6000 Unes et articles publiés par quatorze journaux entre 1980 et 2020, ainsi que sur la conduite de cinquante entretiens auprès de journalistes et de leurs principales sources (associatives, judiciaires et médicales).</p> <h3>1980-2000 : l’affaire de quelques fous</h3> <p>Il y a encore quarante ans, la presse ne s’intéressait qu’exceptionnellement au viol. Jusqu’au milieu de la décennie 1980, seuls quelques rares cas judiciarisés présentés comme potentiellement constitutifs d’une « erreur judiciaire » font ponctuellement les gros titres, à l’instar des affaires <a href="https://www.humanite.fr/-/-/tangorre-plaide-linnocence">Luc Tangorre</a> et du <a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/1982/10/20/des-personnalites-protestent-contre-les-conditions-de-l-instruction_2892927_1819218.html">lieu de vie Le Coral</a>. L’écho médiatique à l’époque reçu par ces deux dossiers tient tout autant à l’implication de personnalités publiques qu’à la croyance socialement partagée dans l’anormalité pathologique des violeurs. Pas plus frustrés que déséquilibrés, Luc Tangorre comme les éducateurs du Coral, n’auraient, de l’avis général, pas de raison valable d’agresser sexuellement autrui.</p> <p>La médiatisation du viol au début des années 1980 se caractérise ainsi par un double mouvement d’invisibilisation et de négation du problème, les journalistes ne s’y intéressant le plus souvent que pour contester la plausibilité de témoignages perçus comme calomnieux.</p> <p>La couverture du sujet au cours de la décennie 1990 renforce l’idée selon laquelle les violeurs seraient atteints d’un handicap psychique et/ou physique, les différenciant par essence des autres membres de la société. La résonance internationale de l’arrestation en 1996 de Marc Dutroux en Belgique conduit les rédactions françaises à examiner les dispositifs médicaux visant à évaluer et contenir <a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/1997/03/04/on-peut-soigner-avec-succes-les-delinquants-sexuels_3765849_1819218.html">« la dangerosité criminologique »</a> des auteurs d’infraction sexuelle. L’intentionnalité du passage à l’acte est par la même occasion remise en cause par l’éventuel manque de lucidité dont pourraient souffrir ces hommes « malades », <a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/03/29/apres-ses-aveux-guy-georges-tente-d-expliquer-les-pulsions-qui-l-ont-conduit-a-tuer-dans-ces-moments-la-je-suis-sans-pitie-voila_167550_1819218.html">incapables de maîtriser leurs « pulsions »</a>.</p> <h3>2000-2010 : le viol en héritage</h3> <p>À la fin des années 1990, les journaux se concentrent sur les nombreux scandales dits « pédophiles », affectant notamment l’Éducation nationale et l’Église catholique. Cherchant à identifier les causes de la sérialité de ces viols, nombre d’articles évaluent les conditions de travail et de vie des enseignants et des prêtres accusés : faiblesse des moyens alloués à l’École, ou encore <a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/03/23/clerge-pedophile-et-celibat-du-pretre_4211546_1819218.html">célibat et isolement des ecclésiastiques</a> figurent parmi les hypothèses les plus fréquemment envisagées. Pour autant, si l’inaction des membres et dirigeants de ces deux institutions est <a href="https://www.liberation.fr/france/2001/02/16/eglise-et-ecole-les-grandes-muettes_354839/">vivement critiquée dans la presse</a>, seule la responsabilité individuelle des agresseurs permettrait d’expliquer leurs comportements. À l’École comme dans l’Église, des <a href="https://www.liberation.fr/france/2015/05/04/une-loi-contre-les-predateurs-a-l-ecole_1289582/">« prédateurs »</a> auraient profité de l’autorité conférée par leur fonction pour abuser de la confiance d’enfants vulnérables.</p> <p>Au tournant des années 2000, la couverture de viols commis par plusieurs individus issus d’un même groupe social amène les journalistes à sonder plus généralement l’influence des critères socio-démographiques sur la conduite des individus. C’est parce qu’ils évoluent au sein de milieux économiquement et culturellement défavorisés, qu’ils partagent des visions du monde et croyances similaires, que des parents et voisins précaires auraient incestué et prostitué leur progéniture (dossiers d’<a href="https://www.liberation.fr/societe/2002/01/11/pedophilie-le-quartier-de-l-horreur-a-outreau_389990/">Outreau</a> et d’<a href="https://www.leparisien.fr/faits-divers/violeurs-de-pere-en-fils-11-03-2005-2005770560.php">Angers</a>), ou que de jeunes hommes d’origine étrangère auraient <a href="https://www.lexpress.fr/societe/l-humiliation-des-filles_490400.html">violé en réunion des adolescentes de leur quartier</a>. S’opère dès lors une désindividualisation partielle du viol : bien qu’ils demeurent responsables devant la loi, les mis en cause auraient, aux yeux des journalistes, fatalement hérité de mœurs propres à leur environnement – distinctes, cependant, des normes socialement dominantes.</p> <h3>Depuis 2011 : femmes et enfants, victimes du mâle dominant</h3> <p>Il faut peu ou prou attendre les accusations visant <a href="https://shs.cairn.info/revue-raisons-politiques-2012-2-page-13">Dominique Strauss-Kahn</a> et <a href="https://www.lepoint.fr/politique/30-05-11-l-affaire-tron-revelatrice-du-machisme-francais-30-05-2011-1336618_20.php">Georges Tron</a> en mai 2011 pour que l’analyse en termes de rapports de genre soit proposée par certains journaux. <a href="https://www.liberation.fr/france/2011/05/31/etre-une-femme-politique-c-est-pas-si-facile_739455/">La mobilisation d’élues</a> et de <a href="https://www.liberation.fr/france/2011/05/21/quand-l-interview-politique-tourne-cour_737321/">femmes journalistes politiques</a> contraint les rédactions à s’emparer du <a href="https://www.lexpress.fr/informations/sexisme-en-politique-le-temps-de-la-revolte_1289875.html">sexisme en politique</a>. Le viol n’est dorénavant plus exclusivement appréhendé au prisme de la pathologie ou de l’appartenance communautaire, mais de <a href="https://www.liberation.fr/france/2011/05/17/ou-l-abus-de-pouvoir-caracterise_736198/">l’abus de pouvoir</a> – Dominique Strauss-Kahn étant accusé par une femme de ménage guinéenne ; Georges Tron, par deux anciennes employées municipales.</p> <p><a href="https://www.senat.fr/leg/ppl11-540.html">L’abrogation en 2012 de l’article 222-33 du code pénal</a> relatif au harcèlement sexuel, suivie par la <a href="https://www.leparisien.fr/laparisienne/actualites/he-t-es-bonne-quand-la-ville-de-paris-s-attaque-au-harcelement-de-rue-25-11-2016-6375684.php">campagne de sensibilisation au « harcèlement de rue »</a> en 2016, incitent la presse à traiter plus généralement du sexisme observé au sein de la société entière. L’ampleur prise en octobre 2017 par le mouvement #MeToo favorise par la suite l’imposition d’un cadrage universalisant du viol, conçu comme l’une des formes possibles des « violences faites aux femmes », aussi bien perpétrées dans le cadre professionnel, qu’amical ou encore familial.</p> <p>Parallèlement à l’attention prêtée à la cause des femmes, des personnalités publiques s’engagent à partir de la seconde moitié des années 2010 pour dénoncer la « pédocriminalité ». <a href="https://www.livredepoche.com/livre/la-consolation-9782253180067">Flavie Flament</a>, <a href="https://www.grasset.fr/livre/le-consentement-9782246822691/">Vanessa Springora</a>, <a href="https://www.seuil.com/ouvrage/la-familia-grande-camille-kouchner/9782021472660">Camille Kouchner</a>, <a href="https://www.lavoixdesarah.org/un-si-long-silence/">Sarah Abitbol</a>, ou plus récemment <a href="https://www.lisez.com/livre-grand-format/a-corps-ouvert/9782221274941">Vahina Giocante</a>, <a href="https://www.cnc.fr/series-tv/actualites/judith-godreche---icon-of-french-cinema-vient-dun-desir-creatif-autant-que-dune-necessite-vitale_2092280">Judith Godrèche</a>, <a href="https://www.denoel.fr/catalogue/dire-vrai/9782207182123">Isild Le Besco</a> racontent les violences respectivement imposées par un photographe réputé, un écrivain de renom, un beau-père, un entraîneur sportif, un père, ou encore un réalisateur de cinéma. En plus de poser la question des délais de prescription des viols sur mineurs, ces témoignages ont été l’occasion de réaffirmer la contrainte morale systématiquement exercée par les adultes sur les enfants, incapables de consentir sexuellement.</p> <h3>Incarner le viol au risque de le (re)singulariser ?</h3> <p>L’évolution du traitement médiatique du viol ces quarante dernières années se caractérise ainsi par un double mouvement discontinu et inachevé : de désindividualisation des causes du problème, les journalistes considérant dorénavant davantage la dimension sociale des violences sexuelles, jusqu’alors généralement traitées comme des « faits divers » épars ; de déprivatisation des circonstances, les rédactions nationales prêtant plus attention aux agressions commises dans le cadre dit « privé », qu’elles soient incestueuses ou conjugales.</p> <p>Ces transformations éditoriales coexistent néanmoins avec d’autres types de cadrage médiatique, qui tendent au contraire à souligner la particularité de chaque situation. L’intérêt accru depuis #MeToo pour les récits impliquant des personnalités publiques contribue à ce titre d’une certaine façon au maintien d’une lecture singularisante du problème, analysé à l’aune de la « puissance » accumulée par des hommes riches et célèbres, plutôt qu’en termes de domination masculine.</p> <p>L’actualité récente montre plus généralement combien la tentation d’imputer la responsabilité des violences sexuelles à un groupe d’individus spécifique demeure grande. Alors que nombre d’articles dénoncent depuis deux mois les inégalités fondées sur le sexe et le genre à la faveur du procès des viols de Mazan, les médias soulignent tous le caractère « hors normes » d’une « affaire » mêlant des accusés « à double facette » bien qu’« ordinaires ». 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/40-ans-de-traitement-mediatique-du-viol-du-fait-divers-au-proces-de-la-domination-masculine-240881">article original</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => '40-ans-de-traitement-mediatique-du-viol-du-fait-divers-au-proces-de-la-domination-masculine', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 46, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5204, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Portugal: les médias publics au régime sec', 'subtitle' => 'Les journaux portugais, comme ailleurs, sont à la peine. 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/prix-nobel-deconomie-pourquoi-certaines-nations-sont-elles-riches-et-dautres-pauvres-241492">article original</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'prix-nobel-d-economie-pourquoi-certaines-nations-sont-elles-riches-et-d-autres-pauvres', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 54, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://theconversation.com/prix-nobel-deconomie-pourquoi-certaines-nations-sont-elles-riches-et-dautres-pauvres-241492', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 11660, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'ricardo-resende-V5i-MHjxyS0-unsplash.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 4716807, 'md5' => 'f599316a53302e00ce7b790df0c5ebc3', 'width' => (int) 5423, 'height' => (int) 3615, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => '© Ricardo Resende via Unsplash', 'author' => '', 'copyright' => '', 'path' => '1730393614_ricardoresendev5imhjxys0unsplash.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Bon pour la tête' $description = 'Une radio de Cracovie destinée au jeune public, Off Radio Krakow, a cru bon de remplacer journalistes et présentateurs par des créatures de l’intelligence artificielle, nous apprend «Courrier international». 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