Actuel / «Pas de plan B viable pour des émissions comme Temps Présent»

Producteur de Temps Présent, Jean-Philippe Ceppi a demandé et obtenu de sa direction une dérogation pour pouvoir s'exprimer publiquement sur les conséquences qu'aurait l'initiative No Billag sur des émissions du type de celle qu'il dirige. Le journaliste a fait l'exerice du «plan B». Ses conclusions: il n'y a pas de modèle d'affaires autre que la redevance de service public pour financer une émission de la qualité de «TP». Il l'a confié à Bon pour la tête avec la force de conviction qui caractérise ce grand professionnel, formé au journalisme d'investigation par Roger de Diesbach, passé par Le Nouveau Quotidien puis Le Temps avant d'être le rédacteur en chef de Dimanche.ch puis d'entrer au service de la prestigieuse émission de la RTS qui va bientôt célébrer les 50 ans de sa création.
Pourquoi le producteur de Temps Présent (TP) prend-il la parole maintenant?
Je crois qu’il est temps de délivrer un message nécessaire: Temps Présent, comme d’autres émissions patrimoniales de la RTS, est en danger de disparition. En tant que producteur de TP, je commence à réfléchir avec mon équipe au 50e anniversaire de l’émission. Un demi-siècle! TP, créé en 1969, c’est plusieurs générations de téléspectateurs. Il y a un attachement atavique du public romand. Or, il faut prendre conscience que tout cela peut s’arrêter. Etant ce qu’on appelle dans le jargon «un porteur d’image», j’ai donc demandé à la direction de pouvoir déroger à l’invitation qui nous a été faite de rester discrets dans la campagne, discrétion que je trouve tout à fait justifiée. Bien entendu, je n’interviendrai jamais à l’antenne, car nous avons un devoir de neutralité. Je m’exprime ici à titre personnel.
Un sondage qui vient d’être diffusé donne 57% de soutien à l’initiative. Bien que la méthode utilisée semble peu rigoureuse, ce résultat vous inquiète-t-il?
Ce qui m’inquiète, c’est la désinformation ou la malinformation. J’ai l’impression que le gens sont mal informés. Quand j’entends que 60% des sondés pensent que les programmes de la SSR peuvent continuer sans la redevance, je tombe de ma chaise. C’est faux, c’est mathématiquement impossible.
Mais justement, avec une telle réputation d’excellence, une telle histoire, Temps Présent ne pourrait-il pas survivre même sans la redevance?
Je constate que beaucoup de gens réclament un plan B…
… les dirigeants de la SSR assurent qu’en cas d’acceptation de l’initiative, il n’y en aura pas…
… A l’échelle de TP, j’ai essayé de réfléchir à un plan B avec mon équipe de production. Ma conclusion: je n’en vois pas un seul qui est viable et qui offrirait les mêmes garanties de pérennité, de qualité et d’indépendance que le modèle actuel de la redevance. Si l’émission a un tel succès depuis 50 ans, c’est qu’elle repose sur un certain nombre d’ingrédients qui marchent bien et traversent les époques. C’est d’abord une qualité qui se voit et se ressent. Chaque reportage est une pièce unique qu’on ne peut pas répliquer et qui additionne plusieurs métiers, de la pertinence et de la précision du journalisme à la narration du cinéma. Ce composite de métiers différents a son prix.
Un exemple?
TP a réalisé un reportage qui a charrié beaucoup d’émotion sur le viol. Or on ne convainc pas des femmes victimes de viol de témoigner en deux coups de téléphone. Cela prend des semaines. On ne tient pas non plus le public en haleine avec des petits clips vidéos mis bout à bout. Il faut un récit tenant du cinéma, une musique choisie avec soin, une dramaturgie, une atmosphère, de l’émotion.
Donc, vous vous êtes dit: imaginons qu’il n’y ait plus de redevance…
Oui. Le budget de TP n’est alors plus doté. La première question est de savoir si nous avons encore un diffuseur. Si tel n’est pas le cas, il faudra diffuser l’émission via une plateforme internet. Mais il faut savoir qu’il n’y a pas de modèle économique qui permette de financer des documentaires sur une plateforme numérique exclusivement par de la publicité. Le sponsoring n’est pas une solution non plus: nous sommes arrivés jusqu’ici à financer par du sponsoring l’équivalent de deux émissions de TP seulement par an! Prenez notre récent reportage sur le business de l’humanitaire: un tel sujet n’attire aucun annonceur. Pourtant, 176’000 téléspectateurs l’ont regardé, 34,6% de parts de marché.
Quels autres modèles avez-vous étudiés?
On peut imaginer la diffusion de l’émission sur une plateforme de type Netflix. Il faudrait trouver 50’000 abonnés fidèles au moins, d’accord de payer 12 francs par mois ceci pour 4 documentaires par mois. Netflix, lui, offre un catalogue pratiquement illimité. Nous n’aurions donc aucune chance, même en privilégiant le reportage de proximité. Reste le mécénat. Mais la Suisse, contrairement aux Etats-Unis, ne compte aucune fondation suffisamment engagée dans les médias pour qu’une prise en charge de TP puisse être imaginée. On s’est aussi demandé si une aide directe des pouvoirs publics, comme le suggère la Weltwoche – à supposer que l’initiative le permette –, pourrait entrer en ligne de compte. Mais c’est toute l’indépendance de l’émission qui serait compromise: imagine-t-on une enquête sur les finances cantonales, comme nous l’avons faite à Neuchâtel, financée par les cantons?
Bref, on peut retourner le problème dans tous les sens, il n’y a pas d’autres modèle d’affaires qui permettrait à une émission telle que TP de survivre. J’aurais une immense tristesse à imaginer la disparition d’une émission qui a un impact immense, depuis des générations, une très grande capacité à changer quelque chose dans la vie des gens, et qui figure parmi ce que le journalisme de service public peut offrir, je pense, de meilleur. Je n’arrive pas à imaginer que les Romands veuillent la fin de cela. Ce que j’exprime ici, c’est le risque que représenterait la perte d’un espace public fondamental participant de leur information, de leur vivre ensemble, dans une société que je sens beaucoup plus précarisée qu’avant. Donc plus fragile et plus en quête de lien social que jamais.
Comment a évolué l’audience de TP ces dernières années?
Elle est excellente et reste stable à un niveau élevé. On me fixe comme objectif d’atteindre 35% de parts de marché en moyenne sur l’année, environ 200'000 téléspectateurs par semaine. A titre de comparaison, Envoyé spécial (France 2) réalise un score entre 8 et 14%. Le succès de TP est inouï à l’échelle européenne et cela depuis un demi-siècle. Nous sommes la plus vieille émission magazine avec Panorama sur la BBC, créée en 1953. Aujourd’hui pourtant, Panorama a été rétrogradée à 22h, elle n’est plus diffusée en prime time, elle a perdu en audience et en impact.
Et parmi les jeunes?
Contrairement à ce qu’on peut penser, nous avons une excellente pénétration auprès du public le plus jeune, soit les 15 à 49 ans. Un reportage sur le diesel en Afrique, thème plutôt austère, a fait 30% d’audience dans cette tranche d’âge. Il faut tordre le cou à l’idée que les jeunes s’éloignent de contenus journalistiques tels que TP. Qu’ils aillent consommer nos contenus sur d’autres écrans, très bien, c’est la preuve que ce type de programme correspond à une forte demande chez un public plus jeune et qui se renouvelle. Les experts confirment d’ailleurs que les longs formats ont plus de succès que les cours formats dans cette tranche d’âge.
Comment expliquer alors la défiance qu’exprime «No Billag», en particulier semble-t-il chez les jeunes?
Contrairement à la Poste ou aux CFF, la SSR a échappé jusqu’ici à un débat de fond. Coup sur coup, avec «No Billag» et après la nouvelle loi sur la perception de la redevance (acceptée de justesse en votation populaire en 2015, ndlr), elle doit affronter ce débat avec une virulence à laquelle elle était peu préparée. Ce type d’affrontement, fondamentalement, est sain en démocratie. Ce qui m’inquiète, c’est le refus de la complexité, le privilège accordé aux idées simples et brutales. Le mérite de la démocratie directe c’est qu’aucun sujet n’est tabou, son risque, c’est qu’en raison de sa complexité, les citoyens cèdent aux idées simples.
Quels sont les coûts d’un Temps Présent?
En 2017, un reportage de 52 minutes de Temps Présent coûte 145'000 francs en moyenne, y compris les coûts administratifs qui représentent environ 20%. Cela, 52 fois par an. Cela peut paraître important, mais il faut se rappeler cette idée de la pièce unique. C’est ce que coûte cette émission à laquelle les gens sont si attachés depuis 50 ans. Son prix est tout à fait aligné avec les coûts de production allemands, anglais, scandinaves et français. Il n’y a rien d’excessif. Je rappelle d’ailleurs que nous avons procédé à des mesures d’économie ces trois dernières années. La plus spectaculaire et la plus délicate a été la réduction des effectifs de nos équipes. Auparavant, un 26 minutes se faisait avec un journaliste, un réalisateur, un caméraman et un preneur de son. Désormais, la même émission doit se faire avec un journaliste sans réalisateur, ou un réalisateur sans journaliste. J’étais contre cette mesure mais il a fallu y passer.
Comment les coûts de TP ont-ils évolué?
En 2017, mon budget est inférieur à ce qu’il était en 2005 lorsque j’ai pris mes fonctions de producteur. Il y a eu une lente réduction des moyens, sans que cela soit lié à l’initiative «No Billag». Nous sommes actuellement aux limites de qu’on peut faire sans qu’une baisse de la qualité des émissions soit visible à l’antenne. Après, c’est une spirale. Si la baisse de la qualité se sent à l’antenne, cela rejaillit sur l’audience et donc sur la publicité. On a parfois l’impression que par rapport à leurs confrères de la presse écrite, les journalistes et réalisateurs de la SSR vivent dans le luxe. Le seul luxe que nous ayons est que nos emplois sont moins précaires. En revanche, en ce que qui concerne TP et les émissions magazines, les pressions sur la productivité sont égales sinon supérieures à celles du privé. Je sais de quoi je parle: j’ai travaillé quinze ans dans le privé (Edipresse, Ringier), et je peux certifier que la productivité imposée à mes équipes est aussi exigeante que celle du privé. Beaucoup de mes collègues de TP consacrent une partie de leur temps libre à l’émission. Quant au salaire, avec 30 personnes sous ma responsabilité, je gagne aujourd’hui substantiellement moins que ce que je gagnais comme rédacteur en chef de Dimanche.ch (Ringier), alors que je dirigeais une équipe de 15 personnes et un budget moindre.
Précédemment dans Bon pour la tête
Coup de tonnerre dans le ciel médiatique, par Jacques Pilet
«Ma mission va être d’essayer de comprendre ce qu’on a fait faux», par Anna Lietti
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En tant que producteur de <em>TP</em>, je commence à réfléchir avec mon équipe au 50<sup>e</sup> anniversaire de l’émission. Un demi-siècle! TP, créé en 1969, c’est plusieurs générations de téléspectateurs. Il y a un attachement atavique du public romand. Or, il faut prendre conscience que tout cela peut s’arrêter. Etant ce qu’on appelle dans le jargon «un porteur d’image», j’ai donc demandé à la direction de pouvoir déroger à l’invitation qui nous a été faite de rester discrets dans la campagne, discrétion que je trouve tout à fait justifiée. Bien entendu, je n’interviendrai jamais à l’antenne, car nous avons un devoir de neutralité. Je m’exprime ici à titre personnel.</p><br><p><strong>Un sondage qui vient d’être diffusé donne 57% de soutien à l’initiative. Bien que la méthode utilisée semble peu rigoureuse, ce résultat vous inquiète-t-il?</strong></p><p>Ce qui m’inquiète, c’est la désinformation ou la malinformation. J’ai l’impression que le gens sont mal informés. 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C’est d’abord une qualité qui se voit et se ressent. Chaque reportage est une pièce unique qu’on ne peut pas répliquer et qui additionne plusieurs métiers, de la pertinence et de la précision du journalisme à la narration du cinéma. Ce composite de métiers différents a son prix.</p><br><p><strong>Un exemple?</strong></p><p><em>TP</em> a réalisé un reportage qui a charrié beaucoup d’émotion sur le viol. Or on ne convainc pas des femmes victimes de viol de témoigner en deux coups de téléphone. Cela prend des semaines. On ne tient pas non plus le public en haleine avec des petits clips vidéos mis bout à bout. Il faut un récit tenant du cinéma, une musique choisie avec soin, une dramaturgie, une atmosphère, de l’émotion.</p><br><p><strong>Donc, vous vous êtes dit: imaginons qu’il n’y ait plus de redevance…</strong></p><p>Oui. Le budget de <em>TP</em> n’est alors plus doté. La première question est de savoir si nous avons encore un diffuseur. Si tel n’est pas le cas, il faudra diffuser l’émission via une plateforme internet. Mais il faut savoir qu’il n’y a pas de modèle économique qui permette de financer des documentaires sur une plateforme numérique exclusivement par de la publicité. Le sponsoring n’est pas une solution non plus: nous sommes arrivés jusqu’ici à financer par du sponsoring l’équivalent de deux émissions de <em>TP</em> seulement par an! Prenez notre récent reportage sur le business de l’humanitaire: un tel sujet n’attire aucun annonceur. Pourtant, 176’000 téléspectateurs l’ont regardé, 34,6% de parts de marché.</p><br><p><strong>Quels autres modèles avez-vous étudiés?</strong></p><p>On peut imaginer la diffusion de l’émission sur une plateforme de type Netflix. Il faudrait trouver 50’000 abonnés fidèles au moins, d’accord de payer 12 francs par mois ceci pour 4 documentaires par mois. Netflix, lui, offre un catalogue pratiquement illimité. Nous n’aurions donc aucune chance, même en privilégiant le reportage de proximité. Reste le mécénat. Mais la Suisse, contrairement aux Etats-Unis, ne compte aucune fondation suffisamment engagée dans les médias pour qu’une prise en charge de <em>TP</em> puisse être imaginée. On s’est aussi demandé si une aide directe des pouvoirs publics, comme le suggère la <em>Weltwoche</em> – à supposer que l’initiative le permette –, pourrait entrer en ligne de compte. Mais c’est toute l’indépendance de l’émission qui serait compromise: imagine-t-on une enquête sur les finances cantonales, comme nous l’avons faite à Neuchâtel, financée par les cantons?</p><p>Bref, on peut retourner le problème dans tous les sens, il n’y a pas d’autres modèle d’affaires qui permettrait à une émission telle que <em>TP</em> de survivre. J’aurais une immense tristesse à imaginer la disparition d’une émission qui a un impact immense, depuis des générations, une très grande capacité à changer quelque chose dans la vie des gens, et qui figure parmi ce que le journalisme de service public peut offrir, je pense, de meilleur. Je n’arrive pas à imaginer que les Romands veuillent la fin de cela. Ce que j’exprime ici, c’est le risque que représenterait la perte d’un espace public fondamental participant de leur information, de leur vivre ensemble, dans une société que je sens beaucoup plus précarisée qu’avant. Donc plus fragile et plus en quête de lien social que jamais. <br></p><br><p><strong>Comment a évolué l’audience de <em>TP</em> ces dernières années?</strong></p><p>Elle est excellente et reste stable à un niveau élevé. On me fixe comme objectif d’atteindre 35% de parts de marché en moyenne sur l’année, environ 200'000 téléspectateurs par semaine. A titre de comparaison, <em>Envoyé spécial </em>(France 2) réalise un score entre 8 et 14%. Le succès de <em>TP</em> est inouï à l’échelle européenne et cela depuis un demi-siècle. Nous sommes la plus vieille émission magazine avec <em>Panorama</em> sur la BBC, créée en 1953. Aujourd’hui pourtant, Panorama a été rétrogradée à 22h, elle n’est plus diffusée en prime time, elle a perdu en audience et en impact. <br></p><br><p><strong>Et parmi les jeunes?</strong></p><p>Contrairement à ce qu’on peut penser, nous avons une excellente pénétration auprès du public le plus jeune, soit les 15 à 49 ans. Un reportage sur le diesel en Afrique, thème plutôt austère, a fait 30% d’audience dans cette tranche d’âge. Il faut tordre le cou à l’idée que les jeunes s’éloignent de contenus journalistiques tels que <em>TP</em>. Qu’ils aillent consommer nos contenus sur d’autres écrans, très bien, c’est la preuve que ce type de programme correspond à une forte demande chez un public plus jeune et qui se renouvelle. Les experts confirment d’ailleurs que les longs formats ont plus de succès que les cours formats dans cette tranche d’âge.</p><br><p><strong>Comment expliquer alors la défiance qu’exprime «No Billag», en particulier semble-t-il chez les jeunes?</strong></p><p>Contrairement à la Poste ou aux CFF, la SSR a échappé jusqu’ici à un débat de fond. Coup sur coup, avec «No Billag» et après la nouvelle loi sur la perception de la redevance (acceptée de justesse en votation populaire en 2015, ndlr), elle doit affronter ce débat avec une virulence à laquelle elle était peu préparée. Ce type d’affrontement, fondamentalement, est sain en démocratie. Ce qui m’inquiète, c’est le refus de la complexité, le privilège accordé aux idées simples et brutales. Le mérite de la démocratie directe c’est qu’aucun sujet n’est tabou, son risque, c’est qu’en raison de sa complexité, les citoyens cèdent aux idées simples. <br></p><br><p><strong>Quels sont les coûts d’un <em>Temps Présent</em>?</strong></p><p>En 2017, un reportage de 52 minutes de <em>Temps Présent</em> coûte 145'000 francs en moyenne, y compris les coûts administratifs qui représentent environ 20%. Cela, 52 fois par an. Cela peut paraître important, mais il faut se rappeler cette idée de la pièce unique. C’est ce que coûte cette émission à laquelle les gens sont si attachés depuis 50 ans. Son prix est tout à fait aligné avec les coûts de production allemands, anglais, scandinaves et français. Il n’y a rien d’excessif. Je rappelle d’ailleurs que nous avons procédé à des mesures d’économie ces trois dernières années. La plus spectaculaire et la plus délicate a été la réduction des effectifs de nos équipes. 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Le seul luxe que nous ayons est que nos emplois sont moins précaires. En revanche, en ce que qui concerne <em>TP</em> et les émissions magazines, les pressions sur la productivité sont égales sinon supérieures à celles du privé. Je sais de quoi je parle: j’ai travaillé quinze ans dans le privé (Edipresse, Ringier), et je peux certifier que la productivité imposée à mes équipes est aussi exigeante que celle du privé. Beaucoup de mes collègues de <em>TP</em> consacrent une partie de leur temps libre à l’émission. 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Ils ont refusé de se faire tordre le bras par un parti qui n’a de cesse de se présenter comme le seul défenseur de la démocratie directe et de la volonté populaire contre les élites, les juges, les professeurs de droit et autres architectes de l’Etat de droit – cet ennemi du citoyen souverain dans la mythologie trompeuse entretenue par les nationalistes.</p><h3>Etonnante capacité de résistance<br></h3><p>Les citoyens ont dit non et l’un des enseignements les plus précieux de ce dimanche est sans doute l’étonnante capacité de résistance dont les citoyens ont fait preuve en rejetant des propositions qui reflétaient les aspirations populistes jusqu’à la caricature. La primauté sans nuance de la volonté populaire que cherchait à imposer l’initiative – au détriment des subtils <em>checks and balances</em> qui caractérisent le système helvétique – aurait plombé toute politique d’ouverture de la Suisse.</p><p>Le populisme n’est donc pas une fatalité et la démocratie directe n’en est pas le vecteur par essence. Voilà qui devrait rassurer pour l’avenir. La netteté du rejet était d’ailleurs inattendue et ne transparaissait pas dans les sondages. Les analyses à venir devraient permettre de mieux cerner les raisons de ce four complet pour l’UDC. Mais il paraît peu probable qu’à lui seul l’argument des droits de l’homme ait pu convaincre une majorité des votants d’Uri, de Schwyz, d’Obwald et de Nidwald, de Glaris, d’Argovie ou de Thurgovie. 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En 2014 également, lors du scrutin sur l’immigration de masse, la tendance n’avait commencé à évoluer en faveur du oui que peu avant la votation.</p><p>Les partisans du rejet semblent désécurisés par la stratégie de campagne de l’UDC. Un style nettement plus modéré que d’ordinaire, des arguments plus techniques aussi. Avec, à la clé, une efficacité qui n’en semble pas moins redoutable. Dimanche prochain, tout le monde prévoit que le résultat sera serré.</p><h3>«Quand le peuple a parlé, il doit être obéi»<br></h3><p>Les défenseurs des droits de l’homme s’étaient préparés à en découdre avec une argumentation tranchée. Pour eux, le scrutin allait être un vote pour ou contre les droits fondamentaux. Las, l’UDC a largement évité le combat sur ce terrain. La Convention européenne des droits de l’homme? Nous ne la remettons pas en cause, assurent, la bouche en cœur toutes les voix du parti. 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Laissera-t-on l’UDC prendre la souveraineté populaire en otage en s’en déclarant la seule vraie dépositaire?</p><h3>Quelle voie choisira la Suisse?<br></h3><p>Ces questions résument un enjeu essentiel de la votation: le 25 novembre marquera-t-il ou non une nouvelle rupture, et cette fois plus profonde que les précédentes, entre le peuple et les «élites», entre la démocratie directe et l'Etat de droit, entre le pouvoir des citoyens et celui des juges? La réponse qui y sera apportée dimanche aura un impact considérable. 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A plus long terme, l’initiative «pour l’autodétermination» engendrera une incertitude permanente sur le sort des traités en question. L’UDC pourra revendiquer une adaptation de ces textes et, en cas de refus de nos partenaires – hypothèse la plus probable – une dénonciation. Mais par qui? Le Conseil fédéral? Le Parlement, voire le peuple? L’initiative laisse sans la moindre réponse ces questions pourtant essentielles. Il s’ensuivra immanquablement une confusion totale, sur le plan juridique aussi bien que politique. L’UDC aura alors le champ libre pour mener ce qui pourrait ressembler à une sorte de guerre de harcèlement dans laquelle la volonté populaire sera constamment opposée au refus de la «classe politique» de s’y plier.</p><p>C’est en cela qu’on peut dire qu’avec cette initiative, la souveraineté populaire risque d’être prise en otage par l’UDC. Le journaliste Yves Petignat a très justement observé dans l’une de ses récentes <a href="https://www.letemps.ch/opinions/initiative-juges-etrangers-peuple-contre-democratie">chroniques</a> du <em>Temps </em>que la question à laquelle les Suisses répondront le 25 novembre va bien au-delà de ses aspects constitutionnels et juridiques, par ailleurs difficiles à saisir et à expliquer: «C’est la nature même de notre démocratie qui est en question.» Et de conclure en soulignant la parenté entre l’initiative de l’UDC et cette démocratie «illibérale» qui monte dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis, brillamment analysée par l’universitaire américain Yascha Mounk dans son ouvrage «Le peuple contre la démocratie» (Editions de l'Observatoire, 2018) récemment publié en français et dont <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-peuple-contre-la-democratie-comprendre-le-populisme"><em xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml">Bon pour la tête</em></a><em></em> a rendu compte.</p><h3>Le peuple n'est pas un gros mot<br></h3><p>La question centrale à laquelle cherche à répondre Yascha Mounk n’est pas seulement de savoir de quoi se nourrit le populisme mais aussi comment le combattre. Et le brio de son analyse tient en particulier à la capacité du jeune intellectuel à penser contre son propre camp, celui des élites progressistes et cosmopolites. La lutte sera difficile, prévient-il, et il faudra la mener, en partie au moins, sur le terrain même que se sont choisi les populistes. Par exemple en cessant de leur abandonner l’idée de la nation et en réparant une économie déréglée par la mondialisation.</p><p>Si l’on cherchait à tirer les enseignements du livre de Mounk pour le combat contre l’initiative de l’UDC, on pourrait commencer par dire que le peuple n’est pas un gros mot, la souveraineté non plus, mais que le peuple est infiniment trop précieux pour être laissé aux populistes. Or c’est exactement ce qui risque d’arriver si d’aventure le oui devait l’emporter dimanche prochain.</p><p>Les milieux économiques et les partis de la droite classique ont eu raison de ne pas s’en tenir exclusivement à la défense des droits de l’homme et de chercher à contrer l’UDC sur le terrain même et au nom de la démocratie directe. A<em> Arena</em>, la grande émission de débat de la télévision alémanique, le PLR Philipp Müller a par exemple rappelé que le peuple a déjà et depuis longtemps le dernier mot sur toutes les questions importantes et que la seule et bonne manière d’arbitrer une contradiction entre un texte constitutionnel et un traité approuvé antérieurement est de poser loyalement et directement la question au peuple.</p><h3>La part de responsabilité du Conseil fédéral<br></h3><p>A partir de là, tous les problèmes évoqués souvent dans la confusion lors de cette campagne s’éclairent. Certes, le peuple a décidé qu’aucun minaret ne serait plus construit en Suisse. 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Un tel revirement est délétère et contribue lourdement à entretenir le soupçon que le gouvernement et le Parlement ont cessé d’obéir au peuple.</p><p>Si l’initiative est rejetée dimanche, il ne faudrait surtout pas renoncer à instiller une forte dose de pédagogie démocratique afin que les citoyens soient désormais au clair sur les raisons pour lesquelles les autorités privilégient, exceptionnellement, un accord international sur le résultat d’une votation. 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Répondant aux questions d’Eric Hoesli, ancien journaliste et patron de presse aujourd’hui professeur à l’EPFL, Dick Marty a révélé l’un des moteurs de son action: «Le jour où je ne m’indignerai plus, j’aurai cessé de vivre.»</p><h3>Fertile amnésie<br></h3><p>Son livre tient de l’accident de parcours, au sens propre. Il s’est résolu à l’écrire après un épisode d’amnésie dont il a été victime quelques heures durant au sortir d’une séance à Berne, un matin de novembre l’an dernier. Un accident neurologique qui effacera en lui tout souvenir de cette matinée. 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Pleinement cohérent avec lui-même et son souci de justice, Dick Marty confie son malaise face à l’approche manichéenne du conflit syrien et pense que la politique européenne et américaine d’isolement à l’égard de la Russie est une erreur.</p><h3>«Trump n’est pas un accident, c’est un changement climatique»<br></h3><p>Si sa capacité d’indignation et de révolte est intacte, Dick Marty n’en est pas moins fondamentalement pessimiste sur l’état du monde. La montée du populisme? «Trump n’est pas un accident, c’est un changement climatique», lance-t-il à son auditoire lausannois, prédisant la réélection de l’actuel président pour un deuxième mandat en 2020. Bolsonaro? «L’écroulement des valeurs fondamentales de notre civilisation». La Pologne? «Ce n’est plus un Etat de droit». L’Italie? «Ce que dit Salvini donne la chair de poule». </p><p>Dick Marty sait que tous les historiens et tous les politologues sont loin d’être d’accord avec cette thèse, mais il maintient que la situation actuelle rappelle les années 30. Parmi les explications, il voit tout à la fois la révolte des couches qui se sentent menacées par des catégories sociales encore plus défavorisées, l’évolution des technologies, et le fait que «les élites politiques n’ont pas été exemplaires.»</p><p>L’idéologie néolibérale, «qui n’a rien à voir avec le libéralisme», porte une lourde responsabilité dans les dérèglements actuels. C’est un «poison» et un jour ce modèle va se casser, est convaincu Dick Marty. Face à ces défis, l’Europe doit s’unir encore plus. Comment? En n’hésitant pas à créer une Europe à plusieurs vitesses. L’Europe s’est agrandie trop vite, son fonctionnement à 28 ou 27 ne permet plus d’avancer. «Il faut des locomotives», sinon il y a un risque de nivellement par le bas. 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A 13 ans, il adhère au parti social-démocrate allemand, le SPD, mais il en démissionne en 2015 par une retentissante lettre ouverte publiée dans <em>Die Zeit</em>, critiquant notamment l’attitude de son parti dans la crise grecque.</p><p>L’élection de Donald Trump en 2016 – qu’il a vivement combattue –, le renforce encore dans ses convictions: l’ère de la stabilité démocratique, où libertés individuelles, Etat de droit et suffrage universel semblaient devoir aller immuablement de pair, pourrait bien toucher à sa fin. Mais là où beaucoup croient avoir fait le tour de la question en alertant sur le retour possible d’un fascisme plus ou moins mal dissimulé, Yascha Mounk, lui, développe une pensée beaucoup moins attendue.</p><p>La montée du populisme, nous dit Mounk – et ce constat est troublant –, a quelque chose à voir avec l’hypertrophie de l’appareil administratif et judiciaire entraînée par le développement de l’Etat de droit dans les démocraties occidentales. 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Au contraire, c’est bien parce que le populisme a une légitimité démocratique que les lendemains qu’il annonce risquent d’être sinistres.</p><p>Tout l’intérêt de la pensée de Mounk est de récuser les analyses qui se contenteraient d’opposer à la démocratie anti-libérale ce qu’il appelle un libéralisme anti-démocratique, c’est-à-dire une forme d’organisation politique qui protégerait efficacement les droits des individus et des minorités et prendrait des décisions parfaitement raisonnables mais qui, par défiance, cesserait de croire au suffrage universel comme à la seule légitimité possible de tout gouvernement.</p><p>La position de Mounk le place à contre-courant d’un autre politologue, l’Allemand Jan-Werner Müller, pour qui les mouvements populistes sont d’inspiration antidémocratique par essence. <em><strong><br></strong></em></p><blockquote><p><em><strong>«Je crains, </strong></em>écrit Mounk<em><strong>, que le refus de reconnaître qu’il y a quelque chose de démocratique dans l’énergie qui les a propulsés au pouvoir ne nous empêche de comprendre la nature de leur force d’attraction et rende plus difficile de réfléchir de manière prudente et créative à la façon de les arrêter.»</strong></em></p></blockquote><p>Au chapitre des remèdes justement, Yascha Mounk accorde une grande place à ce qu’il appelle «réparer l’économie». Car à lui seul, le fait que le citoyen de 2018 ait moins de pouvoir que celui de 1958 ne suffit pas à expliquer le populisme. Les «Trente Glorieuses» avaient fait reculer les inégalités. La mondialisation les a accentuées à nouveau. Les générations d’après-guerre ont vécu avec la conviction que la vie serait plus facile pour celles qui suivraient. Cet optimisme a disparu, note Mounk. Les études qu’il cite montrent que neuf Américains sur dix nés en 1940 gagnaient à trente ans plus que leurs parents au même âge. Cette proportion n’est plus que d’un sur deux pour les Américains nés en 1980. Les données disponibles suggèrent une évolution analogue en Europe. </p><p>Les développements consacrés aux effets de l’accroissement des inégalités sur la montée du populisme comptent parmi les pages les plus intéressantes de l’ouvrage. Il est de bon ton en effet de mettre en doute toute relation de cause à effet en ce domaine. Les succès tout récents de l’extrême droite dans la Suède prospère tordraient le cou à la thèse selon laquelle le populisme se nourrirait de la colère des «perdants de la mondialisation». Déjà, on avait pu montrer que les classes les plus favorisées avaient bel et bien voté Trump, et les plus fragilisées, Clinton. On pensait détenir la preuve que le récit médiatique associant pauvreté et succès du populisme tenait de la légende urbaine.</p><p>Pas si simple, avertit Mounk. Car entre les plus riches et les plus pauvres, il y a la classe moyenne. Et là, une étude attentive donne un autre éclairage. Les électeurs de Trump sont en moyenne moins diplômés que ceux de Clinton. Ils ont donc des raisons particulières de se sentir plus menacés que d’autres par la mondialisation et l’intelligence artificielle. Ils habitent aussi des régions aux indices de santé moins favorables, au taux de chômage plus élevé, à la mobilité sociale plus faible et où vivent davantage d’individus sans revenu. En 2016, les quinze Etats les moins menacés par l’automatisation ont voté Clinton. Vingt et un des vingt-deux Etats les plus menacés ont choisi son adversaire.</p><p>Le contrat implicite sur lequel les démocraties occidentales ont longtemps fonctionné, et qui consistait à promettre un accroissement constant de la prospérité et des retombées pour le plus grand nombre, est rompu. Il n’y a pas d’analyse du populisme qui tienne, nous dit Mounk, sans prendre en compte cette donnée et sans s’interroger sur ce qui pourrait aujourd’hui remplacer les promesses d’antan pour ressouder la société.</p><p>Cosmopolite revendiqué, Yascha Mounk ne croit toutefois pas que notre avenir soit supranational. Le fait national ne lui paraît pour l’heure guère dépassable. Son appréciation de l’intégration européenne est d’ailleurs souvent sévère. L’immense majorité des citoyens des démocraties occidentales, note-t-il, se sentent encore, et probablement pour longtemps encore, appartenir à un pays déterminé, dont l’histoire et les institutions ont façonné une identité particulière, non interchangeable. Penser qu’à l’heure de la mondialisation, les nations n’existent plus, ou qu’elles sont obsolètes, procède d’une fausse perception de la réalité, quoi qu’aient pu espérer les générations de l’après-guerre et en particulier les pères-fondateurs de l’intégration européenne.</p><p>Pour le meilleur ou pour le pire, la nation va donc perdurer. La grande question n’est donc pas celle de sa disparition, mais bien de savoir ce qu’on peut en faire. Mounk se démarque là avec une grande netteté d’un courant intellectuel sensible aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, qui refuse la nation précisément en raison de son héritage historique – colonialiste, impérialiste, raciste ou guerrier. Ce n’est pas parce que les idéaux des Lumières sur lesquels ont été bâties les démocratiques modernes n’ont pas été atteints ou ont été trahis qu’il faut les abandonner, dit l’auteur en substance. Le «patriotisme inclusif» légué par les révolutions américaine et française et sa promesse d’une émancipation de tous sans distinction d’origine, reste, pour Mounk, un idéal totalement actuel.</p><p>Les civilisations sont mortelles, les démocraties libérales le sont aussi. Le livre de Mounk nous invite à en prendre conscience. L’auteur se refuse cependant au défaitisme. Les moyens de combattre le populisme existent: les droits civiques, la mobilisation citoyenne doivent être utilisés avec une détermination sans faille pour barrer la route à des évolutions qui pourraient, sinon, sonner le glas de nos libertés. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
8 Commentaires
@Wapiti 07.12.2017 | 02h14
«Regarder le system North American. Celui qui paye ordonne le contenu. Soyez prudent c'est politic. »
@laurentn 07.12.2017 | 09h24
«Imaginer Temps présent financé par le privé pour aborder le dieselgate par exemple, ou les scandales des pesticides...On rit jaune. Le financement public est une garantie d'indépendance indispensable à la réalisation d'enquêtes et de reportages sensibles que le public plébiscite.»
@cantate 07.12.2017 | 11h00
«Ce à quoi beaucoup de personnes qui soutiennent l'initiative no-billag, n'ont sans doute pas pensé, c'est que l'on risque d'être inondés,en cas d'acceptation, par une avalanche de pubs, pour compenser la perte de revenus pour la SSR. Cela me fait peur. De la pub, on en a déjà assez comme ça!!»
@spell69 07.12.2017 | 21h05
«Comment soutenir une télévision au mieux avec moins de redevance? Pourquoi pas supprimer le superflu tel
un JT qui nous ressasse ce qu'on a déjà lu dans les journaux du matin ou reçu en flux continu sur nos smartphone tout au long de la journée. Les jeux débiles qui ne ressemble qu'à ceux de TFI ou d'autres chaines privées. Et les séries américaines achetées à prix d'or pour les diffuser q'une semaine avant les concurrents. Cela permettrait déjà
de pouvoir se recentrer sur ces émissions qui ont une vraie valeur ajoutée tel que Temps Présent justement. Qui font que l'on en ressort moins bête qu'avant. Cette télévision dont on nous avait promis au début de son invention.»
@Fabilausanne 07.12.2017 | 22h26
«dans mon entourage, beaucoup sont convaincus que les politiques trouveront une solution pour financer la TV et que Billag c'est du vol. Ils se voient acheter des émissions et surtout se disent heureux de ne plus avoir le personnel Billag frappant à la porte à 19 h 00. Ma mère âgée, avait d'ailleurs été traumatisée par une de ces visites. C'est affreux, mais je pense que si la RTS ne convainc pas la population qu'il n'y a pas de plan B, cette votation passera et on perdra tout ce qui nous rend uniques : une TV de qualité, des reportages sur toutes les parties de la Suisse, un partage de valeurs. C'est un massacre»
@7stone 08.12.2017 | 16h31
«Il est incontestable que Billag s’est comporté comme une dictature, nous a ponctionnés de la TVA non due et bien entendu non remboursé, un vrai scandale.
Par contre, je suis persuadé que le but final des initiants est de couper l’herbe sous les pieds de toutes informations pertinentes, et dérangeantes. … diviser pour mieux régner, et fin de compte nous bombarder de pub. Regardez un peu la chaine privé TF1 ! »
@MP 12.12.2017 | 12h39
«Bonjour !
Je serais vraiment déçue que Temps Présent disparaisse de la grille des programmes !
C’est une des seules émissions que je regarde encore à la télévision !»
@FLEUR191 12.12.2017 | 19h28
«Si l initiative no Billag passe, bonjour l'augmentation des spots publicitaires, adieu à la télévision de qualité et variée, bonjour à la TV "MACDO" telle que l'on peut voir dans d'autres chaines privées, qui lobotomise et formate la pensée des gens à la manière souhaitée par certains décideurs. (cela leur remplit leur porte-monnaie bien évidemment). C est ce qu'il faudrait aussi dire et diffuser en Suisse Allemande. Car si les sondages sont favorables à l'initiative No Billag et donc le démantèlement de notre télévision nationale de l'autre côté de la Sarine, ne serait-ce pas là-bas qu'il faudrait accentuer la campagne CONTRE cette initiative afin de renforcer les chances de son échec?
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