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Le 25 août entrera en vigueur la loi européenne sur la surveillance des réseaux sociaux (Digital Service Act). Avec de belles intentions: établir des règles plus strictes en matière de confidentialité des données, de protection des enfants, de lutte contre la désinformation et de discours de haine. Mais les déclarations du commissaire Thierry Breton font craindre des dérives autoritaires, des possibilités de censure.



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Tout dépendra de l’application de ces principes selon les pays. La France promet d’être en pointe. Le président Macron a annoncé la couleur. Il estime que les émeutes récentes dans plusieurs villes et quartiers sont à imputer aux réseaux sociaux. Il entend maintenant les faire surveiller, le cas échéant les bannir, les suspendre périodiquement. Pour lui, l’appel à la haine, ce sont aussi les appels aux manifestations anti-gouvernementales qui «risquent» de devenir violentes. «Trouver un ordre public numérique», telle est sa formule.

L'ex-ministre de l’Economie, Thierry Breton, aujourd’hui commissaire européen, donne le ton. Dans son collimateur, il vise toutes les plateformes: Alibaba, AliExpress, l’Amazon Store, l’AppStore d’Apple, Bing, Booking.com, Facebook, Google Play, Google Maps, Google Search, Google Shopping, Instagram, LinkedIn, Pinterest, Snapchat, TikTok, Twitter, Wikipédia, YouTube et Zalando.

Et bientôt Telegram sans doute. Une équipe spéciale est mise en place à Bruxelles pour exiger de ces entreprises qu’à la demande des gouvernements nationaux, elles effacent certains messages, interdisent l’accès à certains contributeurs. Faute de quoi elles pourraient être carrément suspendues dans tel ou tel pays ou dans toute l’Union européenne, tonne Thierry Breton. Quant au «ministre du digital», le Français Jean-Noël Barrot, il précise que les exemples chinois et iranien montrent que de telles interdictions sont techniquement possibles, mais que la France n’en prévoit pas l’usage pour le moment. La porte est néanmoins ouverte pour une véritable censure.

Dans plusieurs pays, en Allemagne notamment, on renâcle devant l’extension du domaine de la loi européenne. La Suisse, elle, comme à l’habitude, suivra les nouvelles dispositions mais avec la plus grande retenue, espérons-le. Mais le projet de serrer la vis sur les réseaux sociaux a partout des adeptes. Même Jacques Attali, que l’on a connu plus fin, estime qu’il faut les «casser». Selon lui, l’urgence est de «combattre le mensonge». Belle intention, mais qui décide ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qui doit être dit et ce qui doit être tu? That is the question.

Auprès des opinions publiques qui tiennent encore au sens critique, l’effet des déclarations françaises sur les restrictions de la liberté est désastreux pour l’image de l’Union européenne. De plus en plus souvent accusée de servir les intérêts des «élites» face aux mécontentements populaires. Il faut dire que la personnalité-même de Thierry Breton a de quoi alimenter ces reproches. Avant d’entrer à la Commission européenne, il a connu une longue carrière, passant à plusieurs reprises de diverses fonctions publiques au secteur privé, membre d’innombrables conseils d’administration: Bull, Thomson, France-Telecom, Atos, Xerox ITO, Bouygues, Orange, Axa et bien d’autres. Son patrimoine est estimé à 200 millions d’euros. Cette grande proximité avec les géants du digital en France et dans le monde ne l’a pas empêché d’accéder au poste-clé de l’UE en charge précisément de ce secteur. Son champ de compétences est très vaste: il est le commissaire européen pour le marché intérieur, en charge du numérique, de l’industrie et des services, de la défense, de l’espace, de l’audiovisuel et du tourisme. C’est dire qu’il a la main sur toutes les questions chaudes du moment. Il est la caricature même du politicien au service des plus puissants, enrichi et autoritaire. Plus encore que la star autoproclamée, la présidente Ursula van der Leyen.

Les peuples, peu informés de ces réalités, endormis par les discours rassurants, se rebifferont tôt ou tard contre ce qu’il faut bien appeler une dérive de l’appareil communautaire. De la meilleure ou de la pire façon.

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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

4 Commentaires

@Gio 12.08.2023 | 09h39

«C'est sûr qu'une commission de censure rappelle de bien tristes faits historiques et c'est encore une fois par la faute d'une minorité ignorante qui réussit à transformer la masse en moutons anarchistes qui, pour un grand nombre, ne savent même pas pourquoi ils ont rejoint le troupeau. La formation de modérateurs en nombre suffisant aurait été une solution moins drastique et n'aurait pas offert de mèche qui ne tardera pas à s'allumer pour tout faire péter encore une fois. »


@Apitoyou 18.08.2023 | 10h01

«Ceux à qui on ne peut pas reprocher grand chose de légal, vont encore trinquer dans leur droit à la protection privée et perdre encore plus d’une liberté déjà bien réduite. T Breton l’homme à l’intelligence modeste va faire développer à son insu les Darknets. Bon, les instances gouvernementales et industrielles françaises n’ont jamais brillé dans ce domaine bien caché à l’instar du T Breton et de B Le Maire.»


@hermes 26.08.2023 | 18h32

«Heureusement que M. Pilet n'est pas en charge des réseaux routiers car si on les gérait comme il souhaiterait qu'on gère les réseaux sociaux, ce serait une belle catastrophe ! Tout ça pour dire qu'il est nécessaire de restreindre certaines libertés individuelles pour sauvegarder celles du plus grand nombre et d’en assurer sa sécurité. Ainsi je ne comprends pas qu’on puisse s’offusquer de mettre en place des règles de comportement sur les réseaux sociaux au même titre qu’on a des règles de comportement sur la circulation routière ! La liberté que prennent actuellement certains privés et organisations pour semer la haine et répandre des fake news sur les réseaux sociaux doit s’arrêter là où commence le droit du plus grand nombre à se voir respecté et informé le plus objectivement possible.»


@stef 03.09.2023 | 16h03

«Réponse à @Hermes :
La liberté d'information va au contraire être restreinte, car les personnes qui sont aux manettes pourront décider à quelles fontaines d'information le peuple pourra s'abreuver, sans autre choix que celui d'un petit nombre.
Personnellement je préfère décider moi-même de comment je m'informe.»