Actuel / Sauvons la planète de l’écologie hystérique
© Siyan Ren / Unsplash.
L’écologie? Tout le monde en fait ou se targue d’en faire. Le réchauffement climatique est en train de créer une panique à l’échelle planétaire, panique dans laquelle nous entraînons nos enfants. Au détriment, malheureusement, d’une réflexion plus posée, plus rationnelle. Et si l’écologie passait tout d’abord par une écologie intellectuelle de nos cerveaux, de nos idées et de nos modes de réflexion?
Lionel Dricot, alias @ploum, conférencier et écrivain électronique
Régulièrement, des lecteurs me demandent pourquoi je ne traite pas d’écologie sur ce blog. Après tout, la planète est en danger, il faut agir. Pourquoi ne pas écrire sur le sujet?
La réponse est toute simple: je parle d’écologie. Souvent. Presque tout le temps. Je milite pour sauver la planète, je raconte des histoires pour sensibiliser mes lecteurs.
Mais, contrairement à cette hérésie médiatique et millénariste qui s’est emparée de l’humanité, je ne cherche pas à effrayer. Je veux que les choses changent réellement en traitant le problème à la racine.
En hurlant, en manifestant, en lapidant le malheureux qui aurait encore des ampoules à incandescence, nous ne faisons que hâter notre perte. Nous sommes en train de détruire nos enfants, d’en faire des névrosés, des intégristes. Nous leur montrons l’exemple d’une jeune femme qui brosse l’école pour traverser l’atlantique sur le voilier d’un milliardaire afin de servir de faire-valoir ou de repoussoir électoral aux politiciens. Nous les culpabilisons en leur disant d’agir, de s’agiter médiatiquement, en les décourageant de prendre le temps pour apprendre et réfléchir. Récemment, une gamine de sept ans à qui je tentais vainement d’expliquer que couper un arbre n’était pas un crime, que c’était parfois bénéfique et nécessaire, m’a répondu: «De toutes façons, je préfère mourir que de polluer.»
C’est extrêmement grave. Nous imposons notre culpabilité, notre sentiment d’impuissance à nos enfants. Nous les transformons en ayatollahs d’une idéologie aveugle, irrationnelle, cruelle, inhumaine. Une religion.
La dangereuse violence du potager
Le discours collapsologiste devient la norme. Tout le monde veut apprendre à cultiver son potager, à chasser pour survivre.
Mais personne ne réfléchit qu’il y’a une raison toute simple pour laquelle nous sommes passé à l’industrialisation. Ce n’est pas par plaisir que l’homme a construit des usines. Mais parce que c’est plus efficace, plus performant. Que cela a permit à la majorité de l’humanité de ne plus crever de faim et de misère.
Ce pseudo moyen-âge idéalisé auquel beaucoup aspirent signifie, avant toute chose, la famine en cas de mauvaise récolte ou d’accident, la mort par maladie, le handicap à vie pour de simples fractures.
Nous oublions que les chasseurs-cueilleurs et même les paysans du moyen-âge disposaient de plusieurs hectares par individu, ce qui leur permettait de subsister de justesse. Pour revenir à cet état, il faudrait d’abord se débarrasser de l’immense majorité de l’humanité. Et cela se ferait tout naturellement grâce à la guerre et aux massacres pour conquérir les territoires fertiles.
Si vous croyez à l’effondrement, ce n’est pas la permaculture que vous devez apprendre mais le maniement des armes. Ce ne sont pas les conserves qu’il faut stocker mais les munitions. Au moyen-âge, les villages étaient régulièrement razziés ou sous la protection d’un seigneur qui levait d’énormes impôts. Dans le monde des collapsologues, le maraîcher d’aujourd’hui est donc le serf de demain. Militer pour un retour au potager individuel, c’est littéralement militer pour la guerre, la violence, la lutte pour des ressources rares.
Le réchauffement climatique est un fait établi, indiscutable. Il sera probablement pire que prévu. L’inaction politique est bel et bien criminelle. Mais en devenant tous des survivalistes, nous créons une prophétie autoréalisatrice. Nous nous concentrons sur l’obstacle à éviter.
Traiter le mal à la racine et non ses symptômes
Pourtant, malgré les changements désormais inévitables de notre environnement, l’écroulement de la société n’est pas inexorable. Au contraire, nous sommes la société et celle de demain sera ce que nous voulons qu’elle soit. Nous pouvons accepter la situation comme un fait, utiliser notre intelligence pour prévoir, mettre en place les infrastructures qui rendront le réchauffement moins tragique en réduisant le nombre de morts.
Ces infrastructures sont tant techniques (eau, électricité, internet) que politiques et morales. En créant des outils de gouvernance décentralisés, nous pouvons augmenter la résilience de la société, nous pouvons asseoir les principes collaboratifs qui nous feront vivre au lieu de survivre. En militant pour la libre circulation des personnes, nous pouvons tuer dans l’œuf les conflits le long d’arbitraires frontières. En luttant contre les ségrégations, nous éviterons qu’elles ne se transforment en un communautarisme violent lorsque les ressources se raréfieront.
Avant toute chose, nous devons apprendre à traiter les causes, à comprendre au lieu de nous voiler la face en rejetant la faute sur des concepts arbitrairement vagues comme «les politiques», «l’industrie», «les riches» ou «le capitalisme».
Pourquoi consommons-nous autant de ressources? Parce que nous y sommes poussés par la publicité. Pourquoi y sommes-nous poussés? Pour faire tourner l’économie et créer des emplois? Pourquoi voulons nous créer des emplois? Pour consommer ce que nous croyons vouloir à cause de la publicité. Nous devons sortir de ce cercle vicieux, le casser.
Il faut arrêter de créer de l’emploi. Il faut travailler le moins possible, nous sommes déjà trop productifs. Il faut décrédibiliser la publicité et le marketing. Il faut apprendre à être satisfait, à avoir assez. Or, c’est impossible dans un monde où le produit le plus vendu est désormais la malléabilité de notre cerveau. À travers Facebook et Google, nous sommes en permanence scrutés et façonnés pour devenir de bons consommateurs émotionnellement réactifs. Nous militons contre le réchauffement climatique sur… des pages Facebook! Ce qui va nous exposer à des publicités pour des projets Kickstarter de vélos pliants jetables fabriqués au Turkménistan et à des posts “likés” à outrance qui renforcent nos croyances, tuant tout recul, tout esprit critique.
Chronique d’un effondrement souhaité
Si notre priorité est réellement la santé future de nos enfants, la mesure la plus simple et efficace serait d’interdire immédiatement la cigarette dans l’espace public, y compris l’électronique dont on remarque qu’elle est extrêmement nocive et pousse à l’usage du tabac chez les jeunes.
La cigarette est un marché hyper polluant dont l’objectif est de polluer les poumons des clients et de leur entourage tout en polluant les nappes phréatiques et nos sols (avec les mégots). Or, combien de marcheurs pour le climat s’en sont grillé une, souvent juste à proximité d’enfants?
Comment peut-on un instant imaginer être crédible en demandant un respect assez abstrait de la planète à une entité abstraite que sont «les politiques» lorsqu’on n’est concrètement pas capable de respecter son propre corps ni celui de ses propres enfants?
Après la cigarette, il faudrait attaquer la voiture. Avec une solution toute simple: augmenter le prix de l’essence. Transformer l’essence en gigantesque taxe de la voiture. Les mesures factuelles le prouvent: la consommation ne dépend que du prix. Une voiture qui consomme moins roulera plus si le prix n’est pas augmenté. Mais les gilets jaunes nous ont démontré avec quelle énergie nous sommes capables de nous battre pour avoir le droit de polluer plus, de consommer plus, de travailler plus.
Ce que nous disons à nos enfants, c’est qu’ils sont coupables, qu’ils doivent sauver le monde que nous détruisons sciemment. Nous leur faisons peur avec le glyphosate, qui pourrait éventuellement être toxique, même si ce n’est pas certain sur de petites doses, en leur servant un steak de viande rouge bio qui lui, est un cancérigène certain.
Nous entretenons leur peur avec l’aluminium dans les vaccins, avec les ondes wifi, avec le nucléaire alors qu’une seule journée dans les embouteillages sur l’autoroute et une soirée avec des fumeurs sont probablement plus néfastes pour le cerveau que toute une vie avec une antenne wifi sur la tête. Tous les effets secondaires des vaccins ne pourront jamais faire autant de mal qu’une simple épidémie de rougeole.
Les scientifiques qui travaillent sur le nucléaire et qui ont des solutions concrètes aux inconvénients de cette technologie (le danger d’explosion, les déchets) s’arrachent les cheveux car ils ne peuvent plus avoir de budget, ce qui a pour effet de réactiver des vieilles centrales dangereuses ou, pire, des centrales à charbon qui tuent silencieusement des milliers de gens chaque année en polluant notre atmosphère.
Nos peurs hystériques sont en train de créer exactement ce que nous craignons. L’écologie collapsologiste met en place presque volontairement la catastrophe qu’elle prédit. Au nom de l’amour de la terre, les grands inquisiteurs nous torturent afin que nos souffrances psychologiques rachètent les péchés de l’espèce.
L’apocalypse instagramable
Voir des millions de gens marcher pour le climat m’effraie autant que voir d’autres se réchauffer autour de braseros dans leur gilets fluos. J’ai l’impression de voir un troupeau écervelé, bêlant à la recherche d’un chef. Un troupeau qui ne sera satisfait que par des mesures absurdes, médiatiques, spectaculaires. Un troupeau qui a trop de pain et demande de plus grands jeux (car, oui, l’obésité tue plus aujourd’hui que la malnutrition).
La réalité n’est malheureusement jamais spectaculaire. Réfléchir n’est jamais satisfaisant. C’est d’ailleurs la raison, bien connue des psychologues, pour laquelle les théories du complot ont tant de succès. Nous voulons du spectaculaire, du bouleversant. Et le tout sans changer nos habitudes. On veut bien acheter des ampoules plus chères et manifester mais si le changement climatique devient trop dérangeant, on se contentera de dire que c’est un hoax des gaucho-scientifiques. Ou que c’est la faute des politiques.
Sortir du tout à l’emploi, refuser le consumérisme, prendre du recul sur notre rapport à l’information, repenser nos modes de gouvernance. Prévoir des infrastructures d’eau potable et d’électricité mondiale. Décentraliser Internet. Tout cela, malheureusement, n’est pas assez likable. Mélanie Laurent ne pourrait pas en faire un film. Greta Thunberg ne pourrait pas justifier une traversée de l’atlantique.
C’est tellement plus facile de crier à la destruction totale, de trembler de peur, de se réjouir parce que tout un quartier a réussi à faire pousser cinq tomates, de payer pour avoir l’honneur de sarcler la terre du champs de Pierre Rabhi ou de prendre un selfie sur Instagram avec une «star de la méditation qui prie pour l’union des consciences» (je n’invente rien). Ça fait moins peur de mourir à plusieurs, chante très justement Arno.
C’est plus facile, cela nous donne bonne conscience au moindre effort. Malheureusement, c’est au prix de la santé mentale de nos enfants. Nous sommes en train de détruire psychiquement une génération parce que nous refusons de pousser la réflexion, d’accepter nos erreurs, d’évoluer, de penser plus loin que les grammes de CO2 émis par notre voiture de société.
Un péché héréditaire
Ma génération était à peine née lorsque quelques australiens demandèrent à nos parents comment ils pouvaient dormir alors que leurs lits étaient en train de brûler. Trente-deux années plus tard, force est de constater que nous n’avons fait que transformer une évidence scientifique en hystérie collective. Que nous n’avons fait que reporter la culpabilité, en la décuplant, sur la génération de nos enfants. Avec un effet positif quasiment nul.
La maison brûle mais au lieu de leur apprendre à se servir d’un extincteur ou à sauter par la fenêtre, nous leur enseignons à courir en cercle en hurlant le plus fort possible tout en prenant des selfies. Nous leur faisons couper les robinets et nous leur apprenons à disposer des cristaux magiques qui, par leur «énergie vibratoire», devraient éteindre l’incendie.
Notre seul espoir est qu’ils s’en rendent compte avant d’être définitivement traumatisés. Qu’ils nous envoient paître plus rapidement que ce que nous avons fait avec nos parents. Qu’ils nous renvoient à la figure nos marches pour le climat, nos supermarchés bio avec des parkings pour SUV, nos pages Facebook pour gérer les potagers partagés et nos partis écologistes qui veulent avant tout créer de l’emploi et détruire le nucléaire. «Tu faisais quoi papy pour lutter contre le réchauffement climatique?» «On allait marcher dans la rue pour que d’autres fassent quelque chose.»
Plutôt que de mettre la pression sur les générations suivantes et d’accuser les générations précédentes, ne pourrait-on pas prendre nos responsabilités intergénérationnelles et s’y mettre tout de suite? Ensemble?
Parler d’écologie? C’est peut-être avant tout lâcher le plaisir immédiat de l’indignation facile et parler de notre consommation, de notre responsabilité à sélectionner ce que nous donnons à ingurgiter à notre cerveau.
Article initialement publié sur le blog de Lionel Dricot.
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Dans le monde des collapsologues, le maraîcher d’aujourd’hui est donc le serf de demain. Militer pour un retour au potager individuel, c’est littéralement militer pour la guerre, la violence, la lutte pour des ressources rares.</p> <p>Le réchauffement climatique est un fait établi, indiscutable. Il sera probablement pire que prévu. L’inaction politique est bel et bien criminelle. Mais en devenant tous des survivalistes, nous créons une prophétie autoréalisatrice. Nous nous concentrons sur l’obstacle à éviter.</p> <h2><br />Traiter le mal à la racine et non ses symptômes</h2> <p>Pourtant, malgré les changements désormais inévitables de notre environnement, l’écroulement de la société n’est pas inexorable. Au contraire, nous sommes la société et celle de demain sera ce que nous voulons qu’elle soit. Nous pouvons accepter la situation comme un fait, utiliser notre intelligence pour prévoir, mettre en place les infrastructures qui rendront le réchauffement moins tragique en réduisant le nombre de morts.</p> <p>Ces infrastructures sont tant techniques (eau, électricité, internet) que politiques et morales. En créant des outils de gouvernance décentralisés, nous pouvons augmenter la résilience de la société, nous pouvons asseoir les principes collaboratifs qui nous feront vivre au lieu de survivre. En militant pour la libre circulation des personnes, nous pouvons tuer dans l’œuf les conflits le long d’arbitraires frontières. En luttant contre les ségrégations, nous éviterons qu’elles ne se transforment en un communautarisme violent lorsque les ressources se raréfieront.</p> <p>Avant toute chose, nous devons apprendre à traiter les causes, à comprendre au lieu de nous voiler la face en rejetant la faute sur des concepts arbitrairement vagues comme «les politiques», «l’industrie», «les riches» ou «le capitalisme».</p> <p>Pourquoi consommons-nous autant de ressources? Parce que nous y sommes poussés par la publicité. Pourquoi y sommes-nous poussés? Pour faire tourner l’économie et créer des emplois? Pourquoi voulons nous créer des emplois? Pour consommer ce que nous croyons vouloir à cause de la publicité. Nous devons sortir de ce cercle vicieux, le casser.</p> <p>Il faut arrêter de créer de l’emploi. Il faut travailler le moins possible, nous sommes déjà trop productifs. Il faut décrédibiliser la publicité et le marketing. Il faut apprendre à être satisfait, à avoir assez. 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Or, combien de marcheurs pour le climat s’en sont grillé une, souvent juste à proximité d’enfants?</p> <p>Comment peut-on un instant imaginer être crédible en demandant un respect assez abstrait de la planète à une entité abstraite que sont «les politiques» lorsqu’on n’est concrètement pas capable de respecter son propre corps ni celui de ses propres enfants?</p> <p>Après la cigarette, il faudrait attaquer la voiture. Avec une solution toute simple: augmenter le prix de l’essence. Transformer l’essence en gigantesque taxe de la voiture. Les mesures factuelles le prouvent: <a href="https://jancovici.com/transition-energetique/l-energie-et-nous/les-economies-denergie-cest-juste-des-ampoules-basse-consommation/">la consommation ne dépend que du prix</a>. Une voiture qui consomme moins roulera plus si le prix n’est pas augmenté. Mais les gilets jaunes nous ont démontré avec quelle énergie nous sommes capables de nous battre pour avoir le droit de polluer plus, de consommer plus, de travailler plus.</p> <p>Ce que nous disons à nos enfants, c’est qu’ils sont coupables, qu’ils doivent sauver le monde que nous détruisons sciemment. Nous leur faisons peur avec le glyphosate, qui pourrait éventuellement être toxique, même si ce n’est pas certain sur de petites doses, en leur servant un steak de viande rouge bio qui lui, est <a href="https://www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/cancer-red-meat/fr/">un cancérigène certain</a>.</p> <p>Nous entretenons leur peur avec l’aluminium dans les vaccins, avec les ondes wifi, avec le nucléaire alors qu’une seule journée dans les embouteillages sur l’autoroute et une soirée avec des fumeurs sont probablement plus néfastes pour le cerveau que toute une vie avec une antenne wifi sur la tête. 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Je milite pour sauver la planète, je <a href="https://ploum.net/les-successeurs/">raconte des histoires</a> pour sensibiliser mes lecteurs.</p> <p>Mais, contrairement à cette hérésie médiatique et millénariste qui s’est emparée de l’humanité, je ne cherche pas à effrayer. Je veux que les choses changent réellement en traitant le problème à la racine.</p> <p>En hurlant, en manifestant, en lapidant le malheureux qui aurait encore des ampoules à incandescence, nous ne faisons que hâter notre perte. Nous sommes en train de détruire nos enfants, d’en faire des névrosés, des intégristes. Nous leur montrons l’exemple d’une jeune femme qui brosse l’école pour traverser l’atlantique sur le voilier d’un milliardaire afin de servir de faire-valoir ou de repoussoir électoral aux politiciens. Nous les culpabilisons en leur disant d’agir, de s’agiter médiatiquement, en les décourageant de prendre le temps pour apprendre et réfléchir. Récemment, une gamine de sept ans à qui je tentais vainement d’expliquer que couper un arbre n’était pas un crime, que c’était parfois bénéfique et nécessaire, m’a répondu: «De toutes façons, je préfère mourir que de polluer.»</p> <p>C’est extrêmement grave. Nous imposons notre culpabilité, notre sentiment d’impuissance à nos enfants. Nous les transformons en ayatollahs d’une idéologie aveugle, irrationnelle, cruelle, inhumaine. Une religion.</p> <h2><br />La dangereuse violence du potager</h2> <p>Le discours collapsologiste devient la norme. Tout le monde veut apprendre à cultiver son potager, à chasser pour survivre.</p> <p>Mais personne ne réfléchit qu’il y’a une raison toute simple pour laquelle nous sommes passé à l’industrialisation. Ce n’est pas par plaisir que l’homme a construit des usines. Mais parce que c’est plus efficace, plus performant. Que cela a permit à la majorité de l’humanité de ne plus crever de faim et de misère.</p> <p>Ce pseudo moyen-âge idéalisé auquel beaucoup aspirent signifie, avant toute chose, la famine en cas de mauvaise récolte ou d’accident, la mort par maladie, le handicap à vie pour de simples fractures.</p> <p>Nous oublions que les chasseurs-cueilleurs et même les paysans du moyen-âge disposaient de plusieurs hectares par individu, ce qui leur permettait de subsister de justesse. Pour revenir à cet état, il faudrait d’abord se débarrasser de l’immense majorité de l’humanité. Et cela se ferait tout naturellement grâce à la guerre et aux massacres pour conquérir les territoires fertiles.</p> <p>Si vous croyez à l’effondrement, ce n’est pas la permaculture que vous devez apprendre mais le maniement des armes. Ce ne sont pas les conserves qu’il faut stocker mais les munitions. Au moyen-âge, les villages étaient régulièrement razziés ou sous la protection d’un seigneur qui levait d’énormes impôts. Dans le monde des collapsologues, le maraîcher d’aujourd’hui est donc le serf de demain. Militer pour un retour au potager individuel, c’est littéralement militer pour la guerre, la violence, la lutte pour des ressources rares.</p> <p>Le réchauffement climatique est un fait établi, indiscutable. Il sera probablement pire que prévu. L’inaction politique est bel et bien criminelle. Mais en devenant tous des survivalistes, nous créons une prophétie autoréalisatrice. Nous nous concentrons sur l’obstacle à éviter.</p> <h2><br />Traiter le mal à la racine et non ses symptômes</h2> <p>Pourtant, malgré les changements désormais inévitables de notre environnement, l’écroulement de la société n’est pas inexorable. Au contraire, nous sommes la société et celle de demain sera ce que nous voulons qu’elle soit. Nous pouvons accepter la situation comme un fait, utiliser notre intelligence pour prévoir, mettre en place les infrastructures qui rendront le réchauffement moins tragique en réduisant le nombre de morts.</p> <p>Ces infrastructures sont tant techniques (eau, électricité, internet) que politiques et morales. En créant des outils de gouvernance décentralisés, nous pouvons augmenter la résilience de la société, nous pouvons asseoir les principes collaboratifs qui nous feront vivre au lieu de survivre. En militant pour la libre circulation des personnes, nous pouvons tuer dans l’œuf les conflits le long d’arbitraires frontières. En luttant contre les ségrégations, nous éviterons qu’elles ne se transforment en un communautarisme violent lorsque les ressources se raréfieront.</p> <p>Avant toute chose, nous devons apprendre à traiter les causes, à comprendre au lieu de nous voiler la face en rejetant la faute sur des concepts arbitrairement vagues comme «les politiques», «l’industrie», «les riches» ou «le capitalisme».</p> <p>Pourquoi consommons-nous autant de ressources? Parce que nous y sommes poussés par la publicité. Pourquoi y sommes-nous poussés? Pour faire tourner l’économie et créer des emplois? Pourquoi voulons nous créer des emplois? Pour consommer ce que nous croyons vouloir à cause de la publicité. Nous devons sortir de ce cercle vicieux, le casser.</p> <p>Il faut arrêter de créer de l’emploi. Il faut travailler le moins possible, nous sommes déjà trop productifs. Il faut décrédibiliser la publicité et le marketing. Il faut apprendre à être satisfait, à avoir assez. Or, c’est impossible dans un monde où le produit le plus vendu est désormais la malléabilité de notre cerveau. À travers Facebook et Google, nous sommes en permanence scrutés et façonnés pour devenir de bons consommateurs émotionnellement réactifs. Nous militons contre le réchauffement climatique sur… des pages Facebook! Ce qui va nous exposer à des publicités pour des projets Kickstarter de vélos pliants jetables fabriqués au Turkménistan et à des posts “likés” à outrance qui renforcent nos croyances, tuant tout recul, tout esprit critique.</p> <h2><br />Chronique d’un effondrement souhaité</h2> <p>Si notre priorité est réellement la santé future de nos enfants, la mesure la plus simple et efficace serait <a href="https://arstechnica.com/science/2014/03/smoking-restrictions-having-huge-benefit-for-the-next-generation/">d’interdire immédiatement la cigarette</a> dans l’espace public, y compris l’électronique dont on remarque qu’elle est extrêmement nocive et pousse à l’usage du tabac chez les jeunes.</p> <p>La cigarette est un marché hyper polluant dont l’objectif est de polluer les poumons des clients et de leur entourage tout en polluant les nappes phréatiques et nos sols (avec les mégots). Or, combien de marcheurs pour le climat s’en sont grillé une, souvent juste à proximité d’enfants?</p> <p>Comment peut-on un instant imaginer être crédible en demandant un respect assez abstrait de la planète à une entité abstraite que sont «les politiques» lorsqu’on n’est concrètement pas capable de respecter son propre corps ni celui de ses propres enfants?</p> <p>Après la cigarette, il faudrait attaquer la voiture. Avec une solution toute simple: augmenter le prix de l’essence. Transformer l’essence en gigantesque taxe de la voiture. Les mesures factuelles le prouvent: <a href="https://jancovici.com/transition-energetique/l-energie-et-nous/les-economies-denergie-cest-juste-des-ampoules-basse-consommation/">la consommation ne dépend que du prix</a>. Une voiture qui consomme moins roulera plus si le prix n’est pas augmenté. 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Au nom de l’amour de la terre, les grands inquisiteurs nous torturent afin que nos souffrances psychologiques rachètent les péchés de l’espèce.</p> <h2><br />L’apocalypse instagramable</h2> <p>Voir des millions de gens marcher pour le climat m’effraie autant que voir d’autres se réchauffer autour de braseros dans leur gilets fluos. J’ai l’impression de voir un troupeau écervelé, bêlant à la recherche d’un chef. Un troupeau qui ne sera satisfait que par des mesures absurdes, médiatiques, spectaculaires. Un troupeau qui a trop de pain et demande de plus grands jeux (car, oui, l’obésité tue plus aujourd’hui que la malnutrition).</p> <p>La réalité n’est malheureusement jamais spectaculaire. Réfléchir n’est jamais satisfaisant. C’est d’ailleurs la raison, bien connue des psychologues, pour laquelle les théories du complot ont tant de succès. Nous voulons du spectaculaire, du bouleversant. Et le tout sans changer nos habitudes. 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Greta Thunberg ne pourrait pas justifier une traversée de l’atlantique.</p> <p>C’est tellement plus facile de crier à la destruction totale, de trembler de peur, de se réjouir parce que tout un quartier a réussi à faire pousser cinq tomates, de payer pour avoir l’honneur de sarcler la terre du champs de Pierre Rabhi ou de prendre un selfie sur Instagram avec une «star de la méditation qui prie pour l’union des consciences» (je n’invente rien). <a href="https://www.youtube.com/watch?v=KlrM62LUH-4">Ça fait moins peur de mourir à plusieurs</a>, chante très justement Arno.</p> <p>C’est plus facile, cela nous donne bonne conscience au moindre effort. Malheureusement, c’est au prix de la santé mentale de nos enfants. 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Nous leur faisons couper les robinets et nous leur apprenons à disposer des cristaux magiques qui, par leur «énergie vibratoire», devraient éteindre l’incendie.</p> <p>Notre seul espoir est qu’ils s’en rendent compte avant d’être définitivement traumatisés. Qu’ils nous envoient paître plus rapidement que ce que nous avons fait avec nos parents. Qu’ils nous renvoient à la figure nos marches pour le climat, nos supermarchés bio avec des parkings pour SUV, nos pages Facebook pour gérer les potagers partagés et nos partis écologistes qui veulent avant tout créer de l’emploi et détruire le nucléaire. «Tu faisais quoi papy pour lutter contre le réchauffement climatique?» «On allait marcher dans la rue pour que d’autres fassent quelque chose.»</p> <p>Plutôt que de mettre la pression sur les générations suivantes et d’accuser les générations précédentes, ne pourrait-on pas prendre nos responsabilités intergénérationnelles et s’y mettre tout de suite? Ensemble?</p> <p>Parler d’écologie? C’est peut-être avant tout lâcher le plaisir immédiat de l’indignation facile et parler de notre consommation, de notre responsabilité à sélectionner ce que nous donnons à ingurgiter à notre cerveau.</p> <hr /> <h4>Article initialement publié sur <a href="https://ploum.net" target="_blank" rel="noopener">le blog de Lionel Dricot</a>.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'sauvons-la-planete-de-l-ecologie-hysterique', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 409, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1921, 'homepage_order' => (int) 2182, 'original_url' => 'https://ploum.net/sauvons-la-planete-de-lecologie-hysterique/', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4937, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Géopolitique du sport: l’affrontement entre la Russie et l’Ukraine', 'subtitle' => 'Impossible apolitisme du sport mondial face à la guerre en Ukraine. 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Cette déclaration est catégorique : « La guerre non provoquée et injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, soutenue par le gouvernement biélorusse, est répugnante et constitue une violation flagrante de ses obligations internationales. » Ainsi, du point de vue sportif et diplomatique, la Russie se retrouve isolée.</p> <h3>La création d’un nouvel ordre mondial du sport ?</h3> <p>Dans les paroles et les actions, le pouvoir russe privilégie depuis le début de l’invasion la création d’un pôle sportif alternatif à l’échelle mondiale pour contrer les institutions sportives internationales traditionnelles telles que le CIO ou la Fifa.</p> <p>En pratique, cela impliquerait de se passer du sport mondial, de le remplacer ou de rivaliser avec lui. En Russie, par exemple, l’idée de diviser le mouvement olympique gagne du terrain. Il s’agirait de séparer les Jeux en deux parties : à l’Ouest, les Jeux occidentaux, et à l’Est, les Jeux russes « traditionnels ». Ces Jeux à la russe se dérouleraient en été en Crimée et en hiver à Sotchi. Ils puiseraient leur légitimité dans les liens historiques plus ou moins confirmés de ces régions avec la Grèce antique. En 2007, pour obtenir les Jeux de Sotchi, Vladimir Poutine avait rappelé aux membres du CIO que « les Grecs anciens ont vécu près de Sotchi. J’ai vu le rocher près de Sotchi où, selon la légende, Prométhée était enchaîné. Prométhée qui a donné le feu aux hommes, le feu qui est finalement la flamme olympique ». Depuis, l’argument du mythe est souvent utilisé pour évoquer cette région russe, composée du Caucase et de la péninsule de Crimée. 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Concomitante à une dynamique plus générale de désoccidentalisation du monde, cette influence dépasse très largement le cadre sportif.</p> <h3>Le sport ukrainien, c’est la guerre avec les balles</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, pour Volodymyr Zelensky et l’Ukraine, le sport, c’est la <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/culturesmonde/le-sport-c-est-la-guerre-les-fusils-en-moins-g-orwell-1945-2-4-la-guerre-un-sport-comme-les-autres-7282852">guerre avec les balles</a>. En effet, à l’heure du conflit russo-ukrainien, le domaine sportif en Ukraine a subi une transformation significative.</p> <p>Initialement, au lendemain de l’invasion et sur une période de moins de deux mois, les autorités nationales ont suspendu l’ensemble des activités sportives en Ukraine. L’accent était alors mis sur l’effort de guerre, et les installations sportives ont été utilisées par les militaires ukrainiens comme bases de repli ou de déploiement. Cela explique pourquoi les installations sportives, telles que les stades ou les gymnases, sont souvent la cible des forces russes, car elles pourraient potentiellement abriter des unités ukrainiennes entières.</p> <p>Par la suite, lorsque l’armée russe a commencé à faire du surplace voire à reculer sur le terrain, le secteur sportif ukrainien a pris une nouvelle orientation. Certains clubs de football ont obtenu la permission de jouer des matchs de charité à l’étranger, malgré la loi martiale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire. Ces matchs visaient à sensibiliser à la cause ukrainienne. De même, les athlètes en préparation pour d’importantes compétitions ont pu s’entraîner à l’étranger.</p> <p>Par exemple, l’équipe nationale de football a été autorisée à s’entraîner en Slovénie pendant un mois en mai 2022 en vue des qualifications pour la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Ainsi, le soft power sportif a contribué symboliquement à l’effort de guerre. Les autorités estimaient qu’un athlète ukrainien était plus utile sur le terrain sportif que sur le front militaire. Selon elles, il offrait un double avantage en donnant à l’Ukraine une visibilité internationale et en pouvant potentiellement rehausser le moral des troupes déployées sur le terrain. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : une victoire sportive pour un athlète ukrainien procurait aux soldats, qui suivaient régulièrement les matchs et les résultats, un certain espoir et un regain de moral.</p> <p>À partir de la mi-juin 2022, le sport à l’échelle nationale a progressivement retrouvé sa place, bien que dans des conditions exceptionnelles. Par exemple, la Première Ligue ukrainienne de football a obtenu l’autorisation de débuter la saison 2022-2023 fin août. Toutefois, les règles ont été adaptées à la situation du moment. Les spectateurs ne sont plus autorisés à assister aux matchs, et ceux-ci nécessitent une autorisation systématique de l’administration militaire pour avoir lieu. Si une alerte de raid aérien potentiel retentit dans un rayon de moins de 500 mètres, le match est interrompu et les joueurs se réfugient dans les vestiaires, ce qui se produit régulièrement. Après un an et demi de guerre, aucun footballeur ukrainien n’a été blessé. Cependant, certains matchs ont duré plus de cinq heures au total.</p> <p>Paradoxalement, l’Ukraine continue de participer activement aux événements sportifs européens et mondiaux. Chaque compétition internationale offre l’opportunité aux autorités de promouvoir les intérêts du pays dans un contexte de guerre. De plus, certains clubs ukrainiens sont accueillis par les alliés géopolitiques les plus proches de l’Ukraine. Par exemple, le Dynamo Kyiv s’entraîne et joue certains de ses matchs à Cracovie, en Pologne. Dnipro, quant à lui, joue et s’entraîne à Košice, en Slovaquie, de manière permanente. En général, de nombreux athlètes et entraîneurs ukrainiens, actifs ou non, ont choisi de rejoindre le front dans l’est de l’Ukraine, mettant leur carrière en suspens. Le cas emblématique est peut-être celui de Yuriy Vernydub, entraîneur ukrainien du Sheriff Tiraspol, qui est parti au front dès le lendemain de l’invasion. Il est important de noter que ces professionnels du sport proviennent souvent de divisions sportives moins importantes. En effet, les athlètes de renom préfèrent généralement contribuer à l’effort de guerre d’un point de vue sportif et symbolique.</p> <p>Le cas des supporters des clubs ukrainiens est également notable. Depuis 2014 et surtout depuis l’invasion russe en Ukraine, de nombreux ultras ont rejoint le front pour combattre ensemble, mettant de côté leur rivalité sportive. En temps de paix rivaux, les supporters du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kyiv combattent ensemble contre leur ennemi commun.</p> <h3>La stratégie politique et sportive de Volodymyr Zelensky après l’invasion russe</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, la stratégie internationale de Volodymyr Zelensky s’est intensifiée dans le domaine sportif, trouvant écho dans l’espace médiatique mondial. Les ministères, les organisations privées et le comité olympique ukrainien, tous les organes politiques, économiques et sportifs du pays sont mobilisés pour transmettre un message : l’exclusion de la Russie doit durer tant que l’invasion se poursuit.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/YQiSJ3AO5CI?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Le hashtag #boycottrussiansport en est devenu le symbole. De manière concrète, les arguments ukrainiens peuvent être résumés en cinq points. La Russie devrait être exclue des événements sportifs mondiaux et des Jeux olympiques de Paris 2024 car elle est un État envahisseur et terroriste ; les athlètes russes sont de quelque manière liés à l’État russe ou à l’armée russe ; le régime de Vladimir Poutine exploite le sport à des fins de propagande ; dans de telles conditions, l’équité des compétitions sportives (Jeux olympiques, Coupe du monde, etc.) ne peut être maintenue ; les athlètes ukrainiens perdent la vie au front ou ne peuvent pas s’entraîner convenablement pour les grandes compétitions internationales, par conséquent la Russie et la Biélorussie ne devraient pas être autorisés à y participer.</p> <p>Pour diffuser ces arguments, le gouvernement ukrainien utilise divers canaux. Tout comme Volodymyr Zelensky utilise son smartphone pour communiquer avec différentes générations, les principaux porte-parole du sport ukrainien exploitent les canaux et les codes contemporains pour diffuser leur message. Les réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram sont fréquemment utilisés pour diffuser des propos politiques liés au sport. On peut souvent voir circuler des vidéos de quelques secondes transmettant un message percutant. Par exemple, l’une de ces vidéos virales montre un athlète russe lançant un javelot dans les airs. Le javelot se transforme ensuite en obus, suit la trajectoire de l’athlète et finit par s’écraser sur un bâtiment ukrainien. Un message s’affiche alors à l’écran : « Boycott Russian Sport. »</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a></h4> <h4 style="text-align: center;"><em><span>Ces extraits sont issus de « La Guerre du sport. Une nouvelle géopolitique » de Lukas Aubin et Jean-Baptiste Guégan, qui vient de paraître aux éditions Tallandier.</span></em></h4> <p>En général, tous les médias sont utilisés par l’Ukraine pour défendre ses intérêts. Par exemple, le site web du ministère ukrainien de la Jeunesse et des Sports est en ukrainien, mais une bannière en gras et en anglais apparaît en haut de la page, indiquant : <a href="https://mms.gov.ua/russian-and-belarusian-athletes-who-support-the-war-in-ukraine">« Russian and Belarusian athletes who support the war in Ukraine. »</a> la bannière, les internautes ont accès à une liste d’athlètes russes et biélorusses soutenant officiellement l’invasion russe en Ukraine. Le compte Facebook du ministère suit la même approche, avec une bannière principale affichant à nouveau le hashtag #boycottrussiansport, cette fois-ci en lettres sanglantes.</p> <p>Pour avoir un impact encore plus fort, le Comité des sports d’Ukraine (SKU), chargé de promouvoir le développement des sports non olympiques, a lancé le projet Angels of Sport via un site web recensant les athlètes et entraîneurs ukrainiens professionnels décédés au combat depuis le 24 février 2022.<img src="https://counter.theconversation.com/content/229262/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <p> </p> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/lukas-aubin-910318">Lukas Aubin</a>, Docteur en Études slaves contemporaines : spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-paris-nanterre-universite-paris-lumieres-2294">Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières</a></em> et <a href="https://theconversation.com/profiles/jean-baptiste-guegan-234426">Jean-Baptiste Guégan</a>, Enseignant en géopolitique du sport, journaliste et consultant, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/sciences-po-2196">Sciences Po </a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/geopolitique-du-sport-laffrontement-entre-la-russie-et-lukraine-229262">article original</a>.</h4> <h4><em>Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport et membre associé du Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues (CRPM) à l’université Paris-Nanterre, et Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, viennent de publier aux éditions Tallandier</em> <a href="https://www.tallandier.com/livre/la-guerre-du-sport/">La Guerre du Sport, une nouvelle géopolitique</a>, <em>un ouvrage complet qui met en lumière l’influence des grands enjeux internationaux sur un un monde du sport à l’apolitisme de plus en plus illusoire. 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En effet, le corps humain n'utiliserait la provitamine A que s'il dispose de suffisamment de graisse, ce qui, selon Greenpeace, n'est souvent pas le cas chez ces personnes. De plus, il y aurait un risque que le riz génétiquement modifié, une fois introduit dans le champ, se reproduise de manière autonome, se propage et contamine ainsi d'autres variétés de riz. En raison de ces doutes, il a fallu attendre 16 ans de plus pour que les autorités philippines en charge de la biosécurité donnent finalement le feu vert à la culture du riz doré en 2021.</p> <h3>Le tribunal révoque l’autorisation</h3> <p>Mais aujourd'hui, une nouvelle décision de justice met déjà un frein à la propagation de la variété de riz transgénique. Ainsi, une Cour d'appel philippine a révoqué l'autorisation le 17 avril dernier en se référant au principe de précaution: «En l'absence de consensus scientifique sur la sécurité du riz doré, il ne devrait plus être cultivé à des fins commerciales». 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Dricot remplace une hystérie par une autre en nous brandissant ses générations sacrifiées. Je ne dis pas qu’il n’a pas partiellement raison, mais je ne pense pas qu’il suffise de répondre blanc quand on voit noir pour avoir raison, cela manque de nuance. Tous ces « y’a qu’à » qui se veulent plus inspirés que les autres, ce dénigrement de ceux qui mouillent leur chemise et ces élans élitistes, à mon avis cette manière de distribuer les bons et les mauvais point est un discours qui divise, alors que l’auteur semble vouloir que les gens se mettent ensemble, j’ai de la peine à suivre. Je suis d’accord avec Sai, l’écolo parfait n’existe pas. 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8 Commentaires
@Sai_333 02.10.2019 | 22h26
«C’était très intéressant. Mais je pense qu’une vrai réflexion sur l’écologie pourra se faire dans un milieu plus ouvert. Je pense que les personnes possédant le pouvoir actuellement ne laissent pas à cette réflexion posée suffisamment de place. Ils la rabaissent plutôt et la décrédibilise pour ne pas devoir changer. Du coup, ce mouvement devient contestataire avec des tendances révolutionnaires. Par conséquent, les discours se font plus extrêmes. Les modérés étant découragés par les efforts du changement qui s’aditionnent aux efforts pour être reconnus par les dirigeants et industriels.
En plus, comme dans cet article, les personnes qui agissent de manière imparfaite, qui le font aussi pour des motifs d’ego ou de vision sont critiquées. On veut l’agissement parfait. L’écolo modèle qui sera parfaitement cohérent et ne fera aucun faux pas. Le comportement modéré est donc insuffisant et on met en lumière l’écolo totalitaire.
ça fait peut être très gauchiste mais dire que les dirigeants sont fortement influencés par les grandes fortunes (qui elles n’ont aucun intérêt à parler écologie) ne me semble pas surévalué. Comme pour la cigarette, l’esprit humain est parfois trop faible pour arrêter ses comportements auto-destructeur et il faut des lois pour l’y obliger. Une transition qui ne serait pas portée aussi par le monde politique me semble impossible.
J’ai beaucoup aimé la réflexion de cet article en tous cas. ça m’a donné envie de discuter longuement avec son/sa/ses auteur-e-s.»
@Jeleï 02.10.2019 | 23h38
«Je ne sais pas, je crois que je suis un peu perplexe face à cet article.. Je ne suis expert de rien, mon avis n’engage que moi et vaut ce qu’il vaut, mais j’ai franchement l’impression que M. Dricot remplace une hystérie par une autre en nous brandissant ses générations sacrifiées.
Je ne dis pas qu’il n’a pas partiellement raison, mais je ne pense pas qu’il suffise de répondre blanc quand on voit noir pour avoir raison, cela manque de nuance. Tous ces « y’a qu’à » qui se veulent plus inspirés que les autres, ce dénigrement de ceux qui mouillent leur chemise et ces élans élitistes, à mon avis cette manière de distribuer les bons et les mauvais point est un discours qui divise, alors que l’auteur semble vouloir que les gens se mettent ensemble, j’ai de la peine à suivre.
Je suis d’accord avec Sai, l’écolo parfait n’existe pas. Peut être que le fait d’accepter que nous soyons tous différents et que nous ayons tous des manières différentes d’aborder ce défi serait une main tendue à la complémentarité, afin de converger ensemble vers plus de respect de l’Humain et de la Nature.»
@Paps 03.10.2019 | 07h17
«"Tous les effets secondaires des vaccins ne pourront jamais faire autant de mal qu’une simple épidémie de rougeole." L'auteur vacciné mais pas déniaisé ferait bien de faire le ménage dans ses idées toutes faites.
Il est arrivé là comment ? Issu de nombreuses lignées qui ont survécu aux terribles épidémies de rougeole, affection virale des plus banales. A croire qu'il est sponsorisé par les pharmas pour son blog.»
@Sai_333 03.10.2019 | 16h42
«@Paps
C’est clairement pas le sujet mais je crois qu’il est bon de rappeler que les vaccins sont peut être effrayants mais qu’ils sont bénéfiques. Ce n’est pas parce que les pharmas cherchent l’argent que la totalité des médicaments produits sont à jeter.»
@Eggi 03.10.2019 | 16h42
«Encore un professeur Yaka! Il aurait été en effet intéressant d'analyser les mouvements d'opinion autour du réchauffement climatique et de la mise en danger de la biodiversité; certains ont d'ailleurs commencé à le faire, il y a déjà plusieurs ouvrages sur ce vaste sujet. Bref: arrêter de fumer et de travailler (etc., etc.) contribuera-t-il à sauver la planète? Plus ou moins que les grèves des jeunes? »
@Lion89 03.10.2019 | 18h59
«L'impact écologique de l'homme sur la planète = Population X Lifestyle (=consommation) X facteur technologique.
Dès lors fumer à un impact écologique positif puisque cela contribue à réduire la population.
Mais quant à travailler moins et consommer moins, je vous rejoins parfaitement.
»
@chasqui 06.10.2019 | 10h15
«Le fond du problème est bien là : la démographie, depuis que l'homme n'a plus de prédateur, sa population n'est plus régulée. Et face à son égoïsme, toutes les tentatives pour réduire son impact écologique resteront des voeux pieux.
Les quelques jeunes occidentaux qui manifestent ne pèsent pas lourd face à la population mondiale qui envie notre confort.»
@yvesyjt 25.11.2019 | 18h32
«Bravo pour ces analyses pertinentes mais à mon avis brouillonnes et hors sujet.
Le problème est complexe, il est donc inutile de le compliquer encore, le simplifier me semble plus pertinent.
Pour tenter de sauver la biodiversité:
1. le planning familial pour éviter que la population ne croisse encore
2. manger moins de viande pour rendre la terre à la culture
Pour le réchauffement climatique:
Stopper la croissance et par conséquent faire baisser le PIB»