Actuel

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</p><br><p>Deux hypothèses courent. Selon le gouvernement du Honduras, tout aurait commencé sur l’initiative d’un opposant politique, le journaliste et politicien de gauche Bartolo Fuentes – qui dément avec véhémence -, avec l’appui du Venezuela de Maduro et de diverses ONG humanitaires dont celle du tout puissant Soros. A Mexico, on chuchote dans certains milieux que l’affaire aurait pu être montée… par certains services étatsuniens! Pousser en douce les migrants à se rassembler pour permettre des images spectaculaires? Ce ne serait pas sot! Les grandes puissances s’accommodent très bien de telles manipulations machiavéliques. <br></p><p>Ce qui est sûr, c’est que les «caravanes», lancées sans réel espoir d’aboutir, fournissent un effet d’aubaine à Donald Trump. Grâce à ce spectacle, il peut galvaniser son électorat dans ses diatribes anti-migratoires. Et pourfendre de surcroît les régimes dictatoriaux et corrompus d’Amérique centrale. Il entend couper dans les aides (600 millions de dollars par an) aux trois pays concernés. Ce qui bien sûr ne ferait qu’aggraver leur situation. A noter aussi que la criminalité effrayante qui sévit au Honduras et au Salvador est principalement due aux bandes de «maras», ces super-voyous radicalisés dans les grandes villes nord-américaines avant d’être renvoyés chez eux. <br></p><p>Les «hordes» migrantes comptent-elles nombre de criminels comme l’affirme Trump? Rien ne l’indique. La quasi-totalité des Latinos qui rêvent des Etats-Unis cherchent à rejoindre leurs communautés qui y sont établies et à refaire leur vie dans l’espoir d’un travail et de pouvoir envoyer de l’argent chez eux. Ces envois, les «remesas», constituent une ressource essentielle pour les pays d’Amérique centrale. En 2017, 4 milliards de dollars vers le Honduras, 8 vers le Guatemala, 5 vers le Salvador… et 28 vers le Mexique.</p><br><p>Les Amériques, qu’on le veuille ou non, ont des destins liés.</p>',
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</p><br><p>Deux hypothèses courent. Selon le gouvernement du Honduras, tout aurait commencé sur l’initiative d’un opposant politique, le journaliste et politicien de gauche Bartolo Fuentes – qui dément avec véhémence -, avec l’appui du Venezuela de Maduro et de diverses ONG humanitaires dont celle du tout puissant Soros. A Mexico, on chuchote dans certains milieux que l’affaire aurait pu être montée… par certains services étatsuniens! Pousser en douce les migrants à se rassembler pour permettre des images spectaculaires? Ce ne serait pas sot! Les grandes puissances s’accommodent très bien de telles manipulations machiavéliques. <br></p><p>Ce qui est sûr, c’est que les «caravanes», lancées sans réel espoir d’aboutir, fournissent un effet d’aubaine à Donald Trump. Grâce à ce spectacle, il peut galvaniser son électorat dans ses diatribes anti-migratoires. Et pourfendre de surcroît les régimes dictatoriaux et corrompus d’Amérique centrale. Il entend couper dans les aides (600 millions de dollars par an) aux trois pays concernés. Ce qui bien sûr ne ferait qu’aggraver leur situation. A noter aussi que la criminalité effrayante qui sévit au Honduras et au Salvador est principalement due aux bandes de «maras», ces super-voyous radicalisés dans les grandes villes nord-américaines avant d’être renvoyés chez eux. <br></p><p>Les «hordes» migrantes comptent-elles nombre de criminels comme l’affirme Trump? Rien ne l’indique. La quasi-totalité des Latinos qui rêvent des Etats-Unis cherchent à rejoindre leurs communautés qui y sont établies et à refaire leur vie dans l’espoir d’un travail et de pouvoir envoyer de l’argent chez eux. Ces envois, les «remesas», constituent une ressource essentielle pour les pays d’Amérique centrale. En 2017, 4 milliards de dollars vers le Honduras, 8 vers le Guatemala, 5 vers le Salvador… et 28 vers le Mexique.</p><br><p>Les Amériques, qu’on le veuille ou non, ont des destins liés.</p>',
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<p><span>Prenons acte de cet &eacute;pisode de la d&eacute;colonisation. Dans un &laquo;empire&raquo; qui, &agrave; partir d&rsquo;un tout petit pays, s&rsquo;&eacute;tait install&eacute;, depuis le XVI&egrave;me si&egrave;cle, en Afrique, en Am&eacute;rique (le Br&eacute;sil!) et en Asie (&agrave; Goa, lib&eacute;r&eacute; en 1961 par Nehru). Le pouvoir surgi en 1974 g&eacute;ra son retrait avec une dignit&eacute; remarquable. Je me souviens d&rsquo;avoir interview&eacute; le dernier gouverneur portugais &agrave; la veille de son d&eacute;part du Mozambique, pour <em>Temps pr&eacute;sent</em>. Il tendait la main aux rebelles du Frelimo, plein d&rsquo;espoir quant &agrave; l&rsquo;avenir d&rsquo;une relation post-coloniale apais&eacute;e. Ce pays, comme l&rsquo;Angola et la Guin&eacute;e Bissau, a connu ensuite des temps agit&eacute;s, des guerres civiles, mais on y parle encore portugais et personne aujourd&rsquo;hui n&rsquo;y pourfend l&rsquo;influence de l&rsquo;ancien colonisateur. Il n&rsquo;y eut quasiment pas de r&egrave;glements de compte sanglants apr&egrave;s coup. Quant aux nombreux Blancs qui quitt&egrave;rent cette terre qu&rsquo;ils croyaient leur, ils furent r&eacute;int&eacute;gr&eacute;s dans la m&egrave;re-patrie, amers certes, mais sans trop de mal. Pour la plupart ce fut pourtant un d&eacute;chirement terrible. Nous avions film&eacute; leur attente de l&rsquo;embarquement, au port de Beira, veillant jour et nuit sur leurs caisses et valises, charg&eacute;es de leur pass&eacute;.</span></p>
<p><span>Le livre du journaliste Jean-Jacques Fontaine (voir ci-dessous) raconte, &agrave; travers des portraits, plusieurs en lien avec la Suisse, le tournant du 25 juillet 1974 et ce qui s&rsquo;ensuivit. Abordant ensuite la pr&eacute;sence si nombreuse des Portugais chez nous, non pas du fait de la R&eacute;volution des &OElig;illets mais en qu&ecirc;te d&rsquo;un meilleur sort &eacute;conomique. D&rsquo;ailleurs souvent oublieux de cet &eacute;pisode historique. </span></p>
<p><span>Lors de la pr&eacute;sentation de l&rsquo;ouvrage au Club suisse de la presse, la journaliste genevoise Joelle Kuntz qui suivit les &eacute;v&egrave;nements sur place a mis en exergue avec &eacute;loquence une autre le&ccedil;on du Portugal. Le demi-si&egrave;cle pass&eacute; depuis lors y a &eacute;t&eacute; remarquablement apais&eacute; et d&eacute;mocratique. Rejetant les extr&ecirc;mes de droite et de gauche, l&rsquo;&eacute;lectorat a altern&eacute; ses pr&eacute;f&eacute;rences entre le centre-droit et le centre-gauche, applaudi aussi l&rsquo;entr&eacute;e dans l&rsquo;Union europ&eacute;enne dont les soutiens ont permis au pays de se moderniser. Trains, routes, &eacute;quipements publics&hellip; le Portugal a bascul&eacute; dans une &egrave;re nouvelle, heureuse. Il est vrai qu&rsquo;en mars dernier, le jeune parti dit d&rsquo;extr&ecirc;me droite, en tout cas lib&eacute;ral et conservateur, a obtenu 18% des voix. Il ne se nourrit pas de quelque nostalgie salazariste mais d&rsquo;une addition de m&eacute;contentements. Comme ailleurs autour de l&rsquo;immigration &ndash;&nbsp;les Br&eacute;siliens affluent! &ndash;, autour des lourdeurs bureaucratiques, autour des frustrations sociales. Il faut dire que les derni&egrave;res ann&eacute;es ont &eacute;t&eacute; dures. En 2020, l&rsquo;Etat outrepassait toutes les limites de l&rsquo;endettement. Et en 2023, le gouvernement de centre-gauche sortant, battu aux derni&egrave;res &eacute;lections, a redress&eacute; la barre avec un budget b&eacute;n&eacute;ficiaire. Au prix d&rsquo;efforts peu communs, des mesures drastiques &agrave; tous les &eacute;tages, coupes dans le domaine social et augmentation de certains imp&ocirc;ts.</span></p>
<p><span>Qu&rsquo;en conclure? Les Portugais sont pragmatiques, r&eacute;alistes, entreprenants. A la diff&eacute;rence d&rsquo;autres Europ&eacute;ens &ndash;&nbsp;n&rsquo;est-ce pas, amis Fran&ccedil;ais? &ndash;&nbsp;ils ne rab&acirc;chent pas les couplets aigris et masochistes du d&eacute;clin. Leurs d&eacute;bats politiques sont chauds mais ne tournent pas aux empoignades haineuses et violentes comme on a pu le voir ailleurs. Ils t&eacute;moignent, sur la dur&eacute;e est sur le fond, d&rsquo;une forme de sagesse.</span></p>
<p><span>Les Portugais en Suisse sont au nombre de 420&rsquo;000 (dont 162&rsquo;000 de double-nationaux). Socialement tr&egrave;s bien int&eacute;gr&eacute;s mais la plupart&nbsp;</span><span>restant sur leur quant &agrave; soi civique. Beaucoup nous quittent, plus qu&rsquo;il n&rsquo;en arrive. Pour leurs racines familiales, si importantes dans cette culture, pour des raisons &eacute;conomiques aussi, ils pr&eacute;f&egrave;rent passer leur retraite dans leur pays. Leurs enfants restant souvent dans l&rsquo;ancrage helv&eacute;tique. Ces vagues successives d&rsquo;immigration &ndash;&nbsp;Jean-Jacques Fontaine l&rsquo;&eacute;voque bien &ndash;&nbsp;sont diverses: au d&eacute;but, des gens tr&egrave;s modestes, beaucoup analphab&egrave;tes, venant surtout du nord, aujourd&rsquo;hui de plus en plus qualifi&eacute;s, en qu&ecirc;te d&rsquo;emplois bien r&eacute;mun&eacute;r&eacute;s qu&rsquo;ils ne trouvent pas chez eux. </span></p>
<p><span>Ce large pan de la population suisse, trop ignor&eacute; parce que ne posant aucune difficult&eacute;, t&eacute;moigne ici aussi du bon sens, de l&rsquo;ardeur au travail, de la lucidit&eacute; que rel&egrave;vent les connaisseurs du Portugal. C&rsquo;est &agrave; eux aussi que nous devrions adresser nos hommages. Autant qu&rsquo;aux soldats de la R&eacute;volution des &OElig;illets.</span></p>
<hr />
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1714057398_larevolutiondesoeilletsa50ans.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="319" /></p>
<h4>&laquo;La R&eacute;volution des &OElig;illets a 50 ans... Exil&eacute;s et &eacute;migr&eacute;s portugais en Suisse, 1974-2024&raquo;, Jean-Jacques Fontaine, Editions de L'Harmattan, 186 pages.</h4>',
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<li><span>La directrice de France Inter, Ad&egrave;le van Reeth, par&eacute;e d&rsquo;un titre de philosophe, d&eacute;clare avec une belle assurance que la radio publique accueille toutes les opinions&hellip; sauf en ce qui touche &agrave; l&rsquo;&eacute;cologie et au r&eacute;chauffement climatique! Comme ce fut le cas pour le Covid. Sur ces sujets, les contestations sont bannies. Ce qui, soit dit en passant, fait le beurre d&rsquo;une cha&icirc;ne comme CNews qui aborde librement sinon objectivement ces th&egrave;mes plus controvers&eacute;s qu&rsquo;il n&rsquo;y para&icirc;t.</span></li>
<li><span>France encore. La cheffe du groupe LFI &agrave; l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale, Mathilde Panot, ainsi que la septi&egrave;me de la liste du m&ecirc;me parti aux &eacute;lections europ&eacute;ennes, Rima Hassan, ont &eacute;t&eacute; convoqu&eacute;es devant un juge pour &laquo;apologie du terrorisme&raquo; en raison de leurs d&eacute;clarations sur la guerre &agrave; Gaza. La gauche socialiste en d&eacute;saccord politique profond avec cette formation proteste contre cette atteinte &agrave; la libert&eacute; d&rsquo;expression. </span></li>
<li><span>Franc enfin. Le directeur des r&eacute;dactions du groupe breton <em>Le T&eacute;l&eacute;gramme</em>, Samuel Petit, s&rsquo;indigne: plusieurs de ses journalistes ont &eacute;t&eacute; harcel&eacute;s par des convocations judiciaires pour &laquo;violation du secret de fonction&raquo;, autrement dit pour exc&egrave;s de curiosit&eacute; quant au fonctionnement des administrations. Et m&ecirc;me pour avoir os&eacute; photographi&eacute; un incendie &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;un drone. Tendance aussi constat&eacute;e dans d&rsquo;autres journaux r&eacute;gionaux. Le patron de presse souligne que la mission d'information &laquo;rel&egrave;ve des m&eacute;dias et des journalistes professionnels dont les r&ocirc;les sont &eacute;tablis et reconnus&raquo;, apr&egrave;s avoir rappel&eacute; que le m&eacute;tier de journaliste &laquo;n'est pas de relayer une communication ma&icirc;tris&eacute;e des pouvoirs publics, mais d'informer les citoyens&raquo;.</span></li>
<li><span>L&rsquo;Italie f&ecirc;te ce 25 avril sa lib&eacute;ration, la fin du r&egrave;gne de Mussolini. L&rsquo;&eacute;crivain Antonio Scurati devait lire un texte personnel &agrave; cette occasion sur la 3&egrave;me cha&icirc;ne de la RAI. Il entendait affirmer que le parti de Giorgia Meloni peine &agrave; se dire &laquo;anti-fasciste&raquo;. L&rsquo;&eacute;mission a &eacute;t&eacute; annul&eacute;e. La Premi&egrave;re ministre, ainsi vis&eacute;e, affirme qu&rsquo;elle n&rsquo;est pour rien dans cette d&eacute;cision. Mais le climat est lourd dans l&rsquo;organe public de radio-t&eacute;l&eacute;vision. Les associations de journalistes protestent contre ce qui est qualifi&eacute; de censure.</span></li>
<li><span>En Allemagne, le climat &eacute;lectoral est tendu. La mont&eacute;e dans les sondages de l&rsquo;AfD, parti d&rsquo;extr&ecirc;me droite ou qualifi&eacute; aussi &laquo;nationaliste-populiste&raquo;, inqui&egrave;te une grande part de l&rsquo;opinion. Au point que certains milieux ont lanc&eacute; r&eacute;cemment une p&eacute;tition r&eacute;clamant son interdiction! Elle aurait recueilli plus d'un million de signatures. En r&eacute;ponse, quelques politiciens de droite ont suivi l&rsquo;exemple et recueillent des signatures pour bannir du champ les Verts, accus&eacute;s d&rsquo;avoir entra&icirc;n&eacute; le pays dans une grave crise &eacute;conomique. Ces initiatives aberrantes n&rsquo;ont aucune chance d&rsquo;aboutir. Il n&rsquo;emp&ecirc;che, c&rsquo;est un mauvais signe.</span></li>
<li><span>Et en Suisse? Le site <em>L&rsquo;Impertinent</em> de notre cons&oelig;ur Am&egrave;le Debey a analys&eacute; minutieusement tous les documents officiels disponibles sur la gestion de la crise sanitaire par les autorit&eacute;s f&eacute;d&eacute;rales. L&rsquo;article en dit long sur les divisions en leur sein et les pressions exerc&eacute;es. Ces r&eacute;v&eacute;lations trouvent &eacute;cho sur les sites &eacute;trangers en bataille sur ce terrain. Mais aucun m&eacute;dia ne s&rsquo;en est fait l&rsquo;&eacute;cho ici.</span></li>
<li><span>Le professeur aux universit&eacute;s de Neuch&acirc;tel et Lausanne, depuis peu &agrave; la retraite, Eric Verrechia, sp&eacute;cialiste en g&eacute;ologie et biologie, r&eacute;v&eacute;lait l&rsquo;autre soir lors d&rsquo;une conf&eacute;rence publique &agrave; Lausanne son exp&eacute;rience f&acirc;cheuse avec la RTS. Sans nullement nier le r&eacute;chauffement climatique, il a &eacute;tudi&eacute; de fa&ccedil;on approfondie le ph&eacute;nom&egrave;ne dans le temps et l&rsquo;espace terrestre, brass&eacute; tous les chiffres disponibles et v&eacute;rifi&eacute;s. Ses constatations apportent des nuances importantes aux titres-chocs, aux affirmations simplistes habituellement lanc&eacute;es. Ainsi il a d&eacute;nonc&eacute; des erreurs dans des documents publi&eacute;s sur le site de la RTS. Il les a fait conna&icirc;tre, souhait&eacute; un d&eacute;bat ouvert, mais il n&rsquo;a re&ccedil;u aucune r&eacute;ponse. Le sujet est tabou. </span></li>
</ul>
<p>Ce floril&egrave;ge vous para&icirc;t parano&iuml;aque? Dites-le nous. Il s&rsquo;agit de bien se garder des g&eacute;n&eacute;ralisations. Mais rapprocher de telles nouvelles nous para&icirc;t propice &agrave; la r&eacute;flexion sur nos libert&eacute;s d&rsquo;expression.</p>',
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<p><span> Il est vrai que les combattants du Hamas, certes d&eacute;cim&eacute;s et affaiblis, n&rsquo;ont pas &eacute;t&eacute; &laquo;&eacute;radiqu&eacute;s&raquo; , qu&rsquo;ils r&eacute;sistent encore et qu&rsquo;ils gardent encore en otage une centaine de malheureux. Mais c&rsquo;est la population, les nombreux enfants en particulier, qui en paie le prix. Alors que ne se dessine aucune perspective de n&eacute;gociation, de tr&ecirc;ve ou de cessez-le-feu.</span></p>
<p><span>La diversion voulue par le gouvernement d&rsquo;extr&ecirc;me droite isra&eacute;lien a atteint son but. On ne parle plus que de l&rsquo;affrontement Isra&euml;l-Iran, relanc&eacute; par l&rsquo;attaque de l&rsquo;ambassade iranienne en Syrie, puis par la riposte d&ucirc;ment calibr&eacute;e, annonc&eacute;e et d&rsquo;ailleurs annihil&eacute;e avec succ&egrave;s. On s&rsquo;accroche au suspense d&rsquo;une possible escalade r&eacute;gionale de la guerre. Et en attendant, que les Gazaouis continuent de souffrir et de mourir. Que les habitants de Cisjordanie voient, sans que le monde ne s&rsquo;en alarme, les colons isra&eacute;liens s&rsquo;emparer, jour apr&egrave;s jour, avec l&rsquo;aide de l&rsquo;arm&eacute;e, de nouvelles terres qui ne leur appartiennent nullement selon le droit.</span></p>
<p><span>Pour en revenir &agrave; l&rsquo;UNRWA, il est clair que Netanyahou et ses alli&eacute;s extr&eacute;mistes souhaitent sa paralysie, sa disparition. Sans m&ecirc;me esquisser ce qui pourrait la remplacer. Plusieurs ministres ne s&rsquo;en cachent pas: il s&rsquo;agit de pousser le plus grand nombre possible de Palestiniens &agrave; quitter le territoire de Gaza afin de le r&eacute;occuper et de le coloniser &agrave; nouveau. Sans que personne ne sache o&ugrave; ses deux millions et demi d'habitants pourraient aller, les voisins arabes refusant farouchement de les accueillir. </span></p>
<p><span>Paradoxe: si l&rsquo;UNRWA n&rsquo;est plus en mesure d&rsquo;organiser dans les &eacute;coles son enseignement qui exclut la haine, ce sont les islamistes de tous bords qui prendront le relais et aggraveront encore la donne future. Mais dans leur fureur les dirigeants isra&eacute;liens paraissent n&rsquo;en avoir cure.</span></p>
<p><span>La trag&eacute;die v&eacute;cue par la population de Gaza dure depuis des ann&eacute;es. Enferm&eacute;e, maintes fois attaqu&eacute;e, bien avant l&rsquo;attaque criminelle contre Isra&euml;l, le 7 octobre. Devant la tournure extr&ecirc;me qu&rsquo;a pris le conflit ces six derniers mois, comment justifier le blocage d&rsquo;une aide humanitaire &agrave; travers les Nations Unies? Officiellement le gouvernement suisse tergiverse. De fait il s&rsquo;aligne sur la position des Etats-Unis. Sur ce terrain comme sur d&rsquo;autres. Faut-il d&rsquo;autres signes? Lorsqu&rsquo;un avion isra&eacute;lien a bombard&eacute; un espace diplomatique iranien &agrave; Damas, violation plus qu&rsquo;&eacute;vidente du droit international, le DFAE n&rsquo;a pas bronch&eacute;. Mais il a protest&eacute;, &agrave; raison d&rsquo;ailleurs du point de vue juridique, contre l&rsquo;envoi des drones et missiles sur Isra&euml;l. Washington pr&eacute;pare maintenant un nouveau train de sanctions contre T&eacute;h&eacute;ran, Bruxelles embo&icirc;te le pas. Ne nous &eacute;tonnons pas si la Suisse s&rsquo;avise de suivre&hellip;</span></p>
<p><span>Et voil&agrave; que des banques suisses font du z&egrave;le dans le m&ecirc;me sens. <em>Le Courrier</em> de Gen&egrave;ve r&eacute;v&egrave;le que le versement d&rsquo;un particulier &agrave; l&rsquo;UNRWA a &eacute;t&eacute; bloqu&eacute;&hellip; par la Banque cantonale genevoise. Celle-ci s&rsquo;en est expliqu&eacute;e: &laquo;Le paiement que vous avez ordonn&eacute; le 25 f&eacute;vrier 2024 en faveur d&rsquo;UNRWA en Palestine ne correspondant pas &agrave; notre politique d&rsquo;affaires, nous n&rsquo;avons pas &eacute;t&eacute; en mesure d&rsquo;y donner suite.&raquo; Ce n&rsquo;est pas tout. Dixit le quotidien: &laquo;L&rsquo;affaire n&rsquo;est pas un ph&eacute;nom&egrave;ne isol&eacute;. Pr&eacute;sidente de l&rsquo;association Parrainages d&rsquo;enfants de Palestine, sise &agrave; Gen&egrave;ve, Mich&egrave;le Courvoisier ne parvient plus &agrave; faire de virements &agrave; son association partenaire en Cisjordanie depuis le 7 octobre (&hellip;) Depuis, l&rsquo;organisation passe par une banque europ&eacute;enne, ce qui rench&eacute;rit ses co&ucirc;ts d&rsquo;envoi. Et ce ne sont pas seulement les virements vers la Cisjordanie ou Gaza qui sont vis&eacute;s. UBS bloque les versements de ses client&middot;es sur le compte suisse de cette association&raquo;.</span></p>
<p><span>Ces blocages, officiels ou commerciaux, ces discours &agrave; deux-poids-deux-mesures posent certes un probl&egrave;me &eacute;thique. Mais aussi, froidement consid&eacute;r&eacute;s, la question de nos int&eacute;r&ecirc;ts. La Suisse gagne-t-elle vraiment &agrave; cet alignement? Une grande partie du monde ne partage pas la vision dite occidentale, nos indignations &agrave; sens unique. Si notre pays veut pr&eacute;server sa cr&eacute;dibilit&eacute; internationale, son attachement au droit humanitaire qu&rsquo;il brandit si volontiers, il ferait bien, pas seulement au nom de la neutralit&eacute;, de restaurer, dans la mesure du possible, son libre-arbitre. On en est loin. Le Conseil de s&eacute;curit&eacute; de l&rsquo;ONU vient de voter sur la proposition d&rsquo;admettre la Palestine comme membre &agrave; part enti&egrave;re plut&ocirc;t que membre-observateur comme aujourd'hui. Les Etats-Unis ont mis leur veto. Douze pays ont dit oui. Deux se sont abstenus: la Grande-Bretagne et la Suisse. Tout est dit ainsi sur la position de notre gouvernement. Quant &agrave; l&rsquo;UNRWA, elle risque d&rsquo;attendre longtemps encore les vingt millions de Berne. Alors que son action est plus indispensable que jamais.</span></p>',
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<p>Ana Magdalena Bach vit paisiblement avec un aimable mari, un grand fils et une fille un peu fofolle qui veut n&eacute;anmoins entrer dans les ordres. Avec aussi le vif souvenir de sa m&egrave;re qu&rsquo;elle honore chaque ann&eacute;e, allant en bateau, seule, sur une petite &icirc;le o&ugrave; elle est enterr&eacute;e. A date fixe, le 16 ao&ucirc;t. Or un soir son regard accroche celui d&rsquo;un inconnu. Ils se retrouvent au lit dans une fi&eacute;vreuse &eacute;treinte. Au petit matin l&rsquo;homme est parti sans la r&eacute;veiller, laissant vingt dollars sur la table. L&rsquo;humiliation est rageuse, durable. Il n&rsquo;emp&ecirc;che que l&rsquo;ann&eacute;e suivante, Ana, dont l&rsquo;&acirc;ge n&rsquo;a nullement &eacute;mouss&eacute; la sensualit&eacute;, se retrouve avec un amant myst&eacute;rieux. A chaque fois elle rentre chez elle sans rien dire, mais un peu chang&eacute;e. Avec tant de questions. Son fid&egrave;le &eacute;poux conna&icirc;t-il aussi des d&eacute;bordements secrets? Rien n&rsquo;y fait. Elle poursuit le rite et s&rsquo;en va chaque mois d&rsquo;ao&ucirc;t d&eacute;poser des gla&iuml;euls sur la tombe, proche de la lagune o&ugrave; s&rsquo;&eacute;brouent des h&eacute;rons bleus, o&ugrave; se rendait aussi sa m&egrave;re, une fois l&rsquo;an, pour une myst&eacute;rieuse raison. Tant d&rsquo;&eacute;nigmes. Quel est donc l&rsquo;homme qui, un jour, a d&eacute;pos&eacute; lui aussi des fleurs sur la pierre envahie de mousse? Et o&ugrave; est pass&eacute; le meilleur des amants d&rsquo;Ana, l&rsquo;inoubliable dont elle a n&eacute;anmoins d&eacute;truit la carte de visite? Garc&iacute;a M&aacute;rquez&nbsp;joue de ses mots, de ses phrases simples, pour nous faire naviguer entre terre et mer, entre pass&eacute; et pr&eacute;sent, entre pulsions &eacute;rotiques et affres de conscience. Avec le choc de la mort et de l&rsquo;oubli.&nbsp;Le roman est court mais si dense. Gabo l&rsquo;a repris, corrig&eacute;, compl&eacute;t&eacute; dix fois au moins. Il a renonc&eacute; m&ecirc;me &agrave; le publier. Mais son &eacute;diteur de confiance, avec l&rsquo;accord de ses fils &ndash;&nbsp;qui s&rsquo;expriment &agrave; la fin du livre &ndash;, a n&eacute;anmoins mis en ordre le manuscrit. Publi&eacute; en 2023 en Espagne, en 2024 en fran&ccedil;ais.</p>',
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Rappel des faits. Depuis de nombreuses années, des migrants centre-américains tentent par milliers de transiter par le Mexique vers les Etats-Unis. Ils le font seuls, en famille ou par petits groupes, à l’aide de passeurs mafieux. C’est leur seule chance de passer clandestinement quelque part sur la frontière de 3200 kilomètres. Une «caravane», en revanche, serait en revanche aisée à repérer loin en aval et à refouler. Cette initiative est donc absurde du point de l’efficacité. Elle n’a de sens que dans sa portée médiatique.

Il est vrai que ces flux ont augmenté ces dernières années du fait de la misère, de la criminalité et de la sécheresse qui appauvrit les campagnes. On estime qu’en 2017, 300'000 personnes de cette provenance ont fui vers le Mexique et les Etats-Unis. Quant aux trois «caravanes» qui se sont mises en route dès le 12 octobre, elles ont rassemblé environ 10'000 migrants, dont un grand nombre de femmes et d’enfants. Mais le mouvement s’essouffle depuis quelques jours. Plusieurs centaines de ces voyageurs, heurtés par des difficultés de toutes sortes, sont rentrées chez eux. Le gouvernement mexicain est partagé entre son hospitalité traditionnelle et le souhait de ne pas se brouiller avec le grand voisin du nord. Il a proposé l’octroi de l’asile et invité les candidats à rester dans le sud du pays. Trois mille demandes d’asile ont été enregistrées.

Par ailleurs, la police a freiné les convois par diverses inspections. Un seul incident violent a eu lieu. Mais les scènes de détresse se multiplient. La faim, la fatigue, la chaleur… En fait, les camions poursuivent difficilement leur route. Ils sont à des milliers de kilomètres du but. Les migrants les plus déterminés tentent de continuer le voyage par leurs propres moyens.

Mais qui donc a eu l’idée d’organiser ces déplacements collectifs? Car il a bien fallu quelqu’un pour initier le mouvement. L’interview (ci-jointe) d’une «coordinatrice» démontre une réelle capacité d’organisation. Ces convois ont eu un effet d’entrainement certain. Des gens qui n’osaient pas se lancer seuls ont saisi ce qu’il croyait être une chance. Un maçon de Tegucigalpa (Honduras) déclarait au reporter de «El Pais» s’être décidé sur un coup de tête: «J’ai entendu ça et je me suis dit “alors je pars”. J’ai demandé mon dû au patron, j’ai embrassé ma femme et mes enfants, nous avons fait le signe de croix, et j’ai rejoint les partants.»

Deux hypothèses courent. Selon le gouvernement du Honduras, tout aurait commencé sur l’initiative d’un opposant politique, le journaliste et politicien de gauche Bartolo Fuentes – qui dément avec véhémence -, avec l’appui du Venezuela de Maduro et de diverses ONG humanitaires dont celle du tout puissant Soros. A Mexico, on chuchote dans certains milieux que l’affaire aurait pu être montée… par certains services étatsuniens! Pousser en douce les migrants à se rassembler pour permettre des images spectaculaires? Ce ne serait pas sot! Les grandes puissances s’accommodent très bien de telles manipulations machiavéliques.

Ce qui est sûr, c’est que les «caravanes», lancées sans réel espoir d’aboutir, fournissent un effet d’aubaine à Donald Trump. Grâce à ce spectacle, il peut galvaniser son électorat dans ses diatribes anti-migratoires. Et pourfendre de surcroît les régimes dictatoriaux et corrompus d’Amérique centrale. Il entend couper dans les aides (600 millions de dollars par an) aux trois pays concernés. Ce qui bien sûr ne ferait qu’aggraver leur situation. A noter aussi que la criminalité effrayante qui sévit au Honduras et au Salvador est principalement due aux bandes de «maras», ces super-voyous radicalisés dans les grandes villes nord-américaines avant d’être renvoyés chez eux.

Les «hordes» migrantes comptent-elles nombre de criminels comme l’affirme Trump? Rien ne l’indique. La quasi-totalité des Latinos qui rêvent des Etats-Unis cherchent à rejoindre leurs communautés qui y sont établies et à refaire leur vie dans l’espoir d’un travail et de pouvoir envoyer de l’argent chez eux. Ces envois, les «remesas», constituent une ressource essentielle pour les pays d’Amérique centrale. En 2017, 4 milliards de dollars vers le Honduras, 8 vers le Guatemala, 5 vers le Salvador… et 28 vers le Mexique.

Les Amériques, qu’on le veuille ou non, ont des destins liés.