Actuel / «Dès l'instant ou une vanne blesse quelqu’un, ce n’est plus de l’humour»

© Maxime Berger
Le livre «Leçons d'humour» de Bruno Humbeeck, auteur belge et docteur en psychopédagogie, retrace l'histoire du rire, son développement depuis notre venue au monde et explique en quoi le rire, rassembleur, peut être également destructeur. Loin de prôner l'utilisation d'un humour qui ne serait que bienveillant, l'auteur soutient que nommer les choses est la clé pour parvenir à distinguer l'humour de la moquerie et pour savoir quand utiliser l'un ou l'autre: «Si vous confondez tout, vous allez devenir violent sans même le vouloir. Le fait de nommer moquerie, sarcasme, ironie, c'est peut-être le seul intérêt du bouquin». Et c'est lui qui le dit.
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L'agressivité est fatigante pour ceux qui sont agressés mais aussi pour ceux qui s'obligent constamment à se montrer agressifs. <br></p><p></p><hr><p></p><h4><img class="img-responsive " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w400/1523222255_brunohumbeeckdeblancheneigeaharrypotterdeshistoirespourrebondir.jpg" width="299" height="433">«Leçons d'humour – Rire pour rebondir, L'humour comme instrument de vivre ensemble», de Bruno Humbeeck, éditions mois.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'questions-bruno-humbeek', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 1020, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 952, 'homepage_order' => (int) 1119, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3156, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1005, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'SéRIE TOUS FICHéS (2)', 'title' => 'Je n’ai rien à cacher (mais j’ai des rideaux chez moi)', 'subtitle' => 'Actuellement, nous sommes tous assaillis par le raz-de-marée qu’ont entrainé les révélations de Cambridge Analytica à propos de la confidentialité des données des utilisateurs Facebook. Plusieurs personnes ont demandé à obtenir le dossier affilié à leur profil pour savoir quelles étaient les informations collectées (on peut facilement voir ce que Facebook garde et analyse à votre sujet dans l'article publié en avril «"Le respect de votre vie privée nous tient à cœur" #OuPas») et, il faut bien l’admettre, cette lecture s’est souvent accompagnée de vertiges face à la masse d’éléments conservés et surtout, en toile de fond, cette question lancinante: à quoi peut bien servir tout ça et qui y a accès? 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Mais savoir que Facebook à la capacité de scanner en un battement de cils l’ensemble des vidéos et photos sur lesquelles une personne est identifiée pour ensuite scanner l’ensemble des photos où cette même personne pourrait potentiellement apparaitre suggère que la plateforme est à la pointe de la technologie en la matière. Et qu’elle est à même de cartographier l’ensemble de vos relations, amicales ou professionnelles, ponctuelles ou quotidiennes et de vérifier si vous n’étiez pas hier en compagnie de telle ou telle fréquentation.</p><h3>Depuis belle lurette<br></h3> <p>Etonnamment, ces surprises ne datent pas d’hier. Il suffit pour ça de remonter quelques années en arrière lorsqu’on a constaté que Facebook, via l’application mobile Messenger, avait accès à la liste des contacts enregistrés dans votre téléphone. La synchronisation entre les contacts téléphoniques et l’application Facebook mobile «permet de recouper ses amis sur le réseau social avec les contacts enregistrés sur le smartphone de sorte à les lister dans le carnet d’adresses du mobile […] et Facebook en profite pour «aspirer» les contacts», <a href="https://www.clubic.com/internet/facebook/actualite-440290-facebook-telephone.html">lit-on déjà en 2011</a>. Si cette liste n’est visible que pour la personne à l’origine de la synchronisation (et non pour l’ensemble des utilisateurs Facebook), qui peut dire ce que l’avenir réserve à cette liste qui figure quelque part sur votre profile?</p> <p>Par ailleurs, en glanant des informations au sujet de cette synchronisation, je suis tombée sur un fait d’actualité qui m’avait jusqu’alors échappé: tous les messages privés qui sont envoyés sur Messenger sont en réalité scannés et analysés (<a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-04-04/facebook-scans-what-you-send-to-other-people-on-messenger-app">photos et liens compris</a>) «par mesure de sécurité»: ce passage au crible est une mesure qui permet à Facebook de contrôler et d’<a href="https://www.washingtonpost.com/business/private-messages-arent-exactly-private-at-facebook-gadfly/2018/04/05/9ff03764-38f2-11e8-af3c-2123715f78df_story.html?utm_term=.f198f75f4a8c">enrayer </a>les comportements abusifs (sont cités en exemple les liens porteurs de virus ou la pornographie infantile). Ainsi, cette messagerie dite privée ne l’est que selon une définition approximative et peu commune du<em> privé</em> et même si ne sont pas des personnes avides de connaitre notre vie dans les moindres détails qui lisent un à un nos messages, il n’en reste pas moins que le contenu est analysé et potentiellement sujet à censure.</p> <p>Quant à (et oui ça ne s’arrête pas, et encore: je ne m’attarde que sur Facebook Inc., je laisse Google et compagnie à d’autres curieux ou curieuses) WhatsApp, la dernière mise à jour qui m’a été suggérée, puis imposée (en effet, on n’a pas vraiment le choix, quand on lit «Acceptez les conditions avant le 9 juin 2018 pour continuer d’utiliser WhatsApp») est loin de m’avoir rassurée. <br></p> <p>Déjà, la <a href="http://www.leparisien.fr/economie/donnees-personnelles-le-cofondateur-de-whatsapp-demissionne-01-05-2018-7691964.php">démission de Jan Koum</a> le second cofondateur de la messagerie WhatsApp n’augurait, à mon sens, rien de bon puisque la raison du différend entre la direction de Facebook et celle de WhatsApp porte depuis toujours sur la protection des données.</p> <p>En effet, selon le Parisien, le réseau social privilégie une «stratégie de croissance sur une publicité de plus en plus ciblée pour ses utilisateurs» alors que la messagerie instantanée, à l’origine, voulait faire «une application payante, sans pub, avec des données cryptées» et que cette dernière a dû, en 2016, «fournir des numéros de téléphones d’utilisateurs [à sa société mère, Facebook] afin de les utiliser à des fins publicitaires». <br></p> <p>Mais pour en revenir à la mise à jour, on peut tout d’abord lire qu’en tant que société affiliée à Facebook «WhatsApp reçoit des informations de la part des entités Facebook et partage des informations» avec ces dernières et que ces éléments sont utilisés «pour exploiter, fournir, améliorer, comprendre, <strong>personnaliser</strong>, prendre en charge et <strong>commercialiser</strong> nos Services». 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Tiens, ça ressemble fichtrement au scannage «pour notre sécurité» des messages Messenger, ça… Pourtant on nous dit que tous les messages sont chiffrés de bout en bout et que personne, pas même WhatsApp lui-même, n’y a accès. <br></p><p>Passons cette anomalie. De toute façon le décorticage de ces conditions d’utilisation et mentions légales ne permet pas de savoir exactement à quelle sauce les utilisateurs de WhatsApp sont mangés. Retenons que «à l’heure actuelle, <strong></strong>Facebook n’utilise pas les informations de votre compte WhatsApp pour améliorer votre expérience du produit Facebook ou vous offrir des expériences publicitaires plus pertinentes (?) sur Facebook». A l’heure actuelle.</p><p>En somme, ce voyage au cœur des textes incommensurablement longs et peu explicites nous permet de savoir cette chose: l’assurance que les choses de l’ordre du privé le soient effectivement sur Facebook et Messenger n’est pas garantie; sur WhatsApp, où les messages sont encore chiffrés de bout en bout, si le privé l’est, pour combien de temps cela le restera-t-il encore? Il faut être clair là-dessus: rien n’est garanti.</p><h3>En toute légalité<br></h3> <p>Face à ce constat, certains diront qu’ils quittent Facebook pour retrouver leur vie privée (encore faudrait-il qu’ils quittent les interfaces et produits Google), d’autres prétendront qu’ils n’ont rien à cacher et qu’ils s’en fichent donc pas mal de tout ce que X, Y ou Z peut détenir à leur sujet. Ces derniers se disent que légalement ils ne font rien qui puissent leur porter préjudice (ça, c’est parce qu’ils résident dans des pays où le régime politique en place ne réclame pas l’ensemble des données à WhatsApp ou Facebook, mais c’est une autre question) et qu’ils ne subiront donc guère de censure ou de mauvaise surprise.</p> <p>C’est probablement, en grande partie, vrai. Mais que faites-vous donc de la vie privée et de l’intimité? Est-ce que toutes les choses que vous faites légalement, vous les feriez aussi si vous étiez exposés au regard d’autrui? <br></p><p>Imaginez que les rideaux de vos fenêtres, les portes de vos chambres et de vos salles de bain, les clés de votre journal intime ou de vos coffres-forts, les enveloppes de vos lettres disparaissent ou n’aient jamais existé: tels Adam et Eve, vous auriez soudainement honte de votre nudité. Tout le monde aurait vu, lu, entendu et retenu les moindres événements de votre vie pendant 1, 2, 3,… 10 ans. 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Qu’ils seraient des tatouages électroniques, comme le dit<a href="https://www.ted.com/talks/juan_enriquez_how_to_think_about_digital_tattoos#t-339636"> Juan Enriquez</a> dans sa conférence: capables de dire beaucoup de choses à votre sujet sans que vous n’ayez prononcé un seul mot.<br></p><p>Maintenant qu’on le sait (et c’est d’ailleurs ça que stipulent les différentes mises à jour des conditions d’utilisation: on prend vos infos et aujourd’hui on est obligé de vous le dire), il suffit de n’écrire sur Messenger ou WhatsApp que ce qui pourrait faire l’objet d’un post public: des banalités, ou rien.</p><p></p><hr><p></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-flocage-des-assures-jusqu-ou">Le flicage des assurés, jusqu’où?</a> - Denis Masmejan<br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'je-n-ai-rien-a-cacher-mais-j-ai-des-rideaux-chez-moi', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 979, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1033, 'homepage_order' => (int) 1257, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3156, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 999, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'LU AILLEURS / Alcool', 'title' => 'Boire (presque) sans conséquences?', 'subtitle' => 'Yunfeng Lu, professeur en génie chimique à l'Université de Californie (Los Angeles) et passionné de vin à ses heures perdues s'est attelé au problème des lendemains vaseux qui succèdent à toutes les soirées (trop) arrosées, pour qu'enfin on puisse profiter d'une bonne rasade de bière sans les inconvénients qui vont avec. 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Outre <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/1101717-trop-de-jeunes-alcoolises-a-l-hopital.html">les effets dits classiques</a> d'une intoxication tels que les trous de mémoire, les maux de tête ou les nausées, on peut citer les accidents, les blessures, les violences et comportements agressifs causés par un abus d'alcool ainsi que les dégâts provoqués sur le foie et ceux entravant, à long terme, <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/8828305-le-nombre-d-hospitalisations-liees-a-l-alcool-en-diminution-en-suisse.html">le développement cérébral chez les jeunes</a>, en cas d'ivresses répétées.</p><p>De plus, en Suisse, si on observe ces dernières années une diminution des hospitalisations dues aux intoxications et dépendances à l'alcool, <a href="https://www.letemps.ch/suisse/gens-lhopital-cause-lalcool">cette baisse semble ne pas être aussi significative pour les jeunes de 10 à 23 ans</a>, encore nombreux à être hospitalisés pour ces raisons. <br></p><p>Dès lors, ne serait-il pas plus opportun de trouver une solution qui réduirait encore davantage ces hospitalisations, y compris chez les adolescents, plutôt que de dégoter un moyen qui permette de se remettre rapidement d'une bonne cuite?</p><p>C'est là que réside, apparemment, l'intérêt de la recherche de Yunfeng Lu et son équipe: la recherche tenterait, d'une part, de concevoir des capsules anti-gueule-de-bois et, d'autre part, de créer une thérapie pour aider les victimes d'overdose aux urgences et traiter l'intoxication liée à la consommation d'alcool. <br></p><h3>Ainsi fonctionnait l'enzyme</h3><p>Yunfeng Lu et le professeur Cheng Ji, expert en maladies du foie de la Keck School of Medicine de l'Université de Californie du Sud, ont eu comme idée d'utiliser les enzymes naturellement présentent dans le foie lorsque ce dernier tente d'évacuer et digérer l'alcool de notre corps. 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Quant à certains diocèses, en Sicile ou dans la ville de Chicago par exemple, ils développent leurs propres cours d’exorcisme face à une demande en expansion.</p><p>Certains, comme le père italien Benigno Palilla, pensent que c’est l’utilisation croissante des cartes de tarot et de sorcellerie qui ont renouvelé la demande d’exorcisme. D’autres – c’est le cas du père Gary Thomas, un prêtre américain ayant réalisé pendant 12 ans des rites d’exorcisme – pensent que l’une des raisons de cette recrudescence est que lorsque la société a commencé à davantage s’appuyer sur les sciences sociales, peu d’églises ont formé des exorcistes. </p><h3>Exorcisme majeur, dernier recours </h3><p>Le Père Thomas ajoute cependant que le nombre d’«exorcismes majeurs» qu’il a réalisés n’était que d’une douzaine, sur les 180 cas qu’il a vus. <a href="http://www.vatican.va/archive/ccc_css/archive/catechism/p2s2c4a1.htm">Un exorcisme majeur, dans l’Eglise catholique,</a> nécessite l’accord et l’approbation de l’évêque et implique des prières spécifiques ainsi qu’une invocation pour que le démon quitte le corps des possédés, au nom de Jésus. </p><p>En 1999, l’Eglise catholique a fait la première refonte de ses règles d’exorcisme depuis 1614, pour distinguer les possessions démoniaques des maladies psychologiques ou physiques. De ce fait, les exorcistes, comme le père Thomas, travaillent avec une équipe de docteurs, psychologues et psychiatres (tous pratiquants catholiques) afin de déterminer si la personne souffre réellement de possessions démoniaques. Dans ce cas, le prêtre va essayer une série de prières de délivrance avant de, en dernier recours, pratiquer un exorcisme majeur. </p><p>Si l’exorcisme a parfois mauvaise presse, c’est notamment parce que certains pratiquants religieux ont utilisé ce rite religieux pour commettre des abus sur des personnes vulnérables ou sur des enfants. D’autre part, le risque est que certaines personnes atteintes d’épilepsie ou de schizophrénie soient mal diagnostiquées (les symptômes étant attribués à des phénomènes surnaturels) et qu’elles ne bénéficient pas, dès lors, d’un traitement médical adéquat. Dans certains pays, comme au Royaume-Uni, un plan d’action national a été mis en place pour prévenir les abus et dérives dans la pratique de rituels religieux. </p><p></p><hr><p></p><h4>Article original en anglais sur<em> BBC News</em>: <a href="http://www.bbc.com/news/world-europe-43697573">Exorcism: Vatican course opens doors to 250 priests</a></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'cours-d-exorcisme-pour-250-pretres', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 1067, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 961, 'homepage_order' => (int) 1145, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 3156, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 3508, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'leçon d'humour_illu.png', 'type' => 'image', 'subtype' => 'png', 'size' => (int) 3148873, 'md5' => '700a89733cf2933602948d33beb0610c', 'width' => (int) 3509, 'height' => (int) 1771, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => '', 'author' => '', 'copyright' => '© Maxime Berger', 'path' => '1523222239_lecondhumour_illu.png', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 670, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Quelque chose m'a échappé dans cet article. 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Quel diagnostic posez-vous sur l'utilisation de l'humour aujourd’hui, notamment dans les médias?
Il y a une grosse confusion. Je dirais même plus qu’un mélange, un salmigondis. Tout est mélangé parce qu’on utilise le même mot «humour» pour des actes qui étaient, à l'origine, plus subtilement séparés. Ce qui crée la confusion entre les deux formes de rires (bienveillant ou agressif), c’est qu’on nous présente un cadre ludique dans lequel on se dit qu’il ne va rien nous arriver de dommageable, et c’est ce cadre apparemment sécurisant qui va permettre de soutenir que les attaques qui y sont proférées ne sont que de l’humour. C’est le cas pour les émissions de Ruquier, d’Hanouna, pour tous les «systèmes de la déconne». Par exemple dans une émission comme «On n'est pas couché», on prétend être dans un espace bienveillant avec un présentateur qui est plutôt conciliant avec les invités («On est entre nous, tout va bien») mais il est toujours accompagné d’acolytes qui, eux, ne sont pas là pour rire. Si vous observez Christine Angot, elle n’essaie pas d’être drôle, elle défend simplement son territoire qui est celui de l’écriture en déchargeant de l’agressivité sur les invités, pour les démonter et faire sensation. C’est le contexte qui joue sur cette confusion entre l’humour agressif et l’humour bienveillant, que nous, les Belges, connaissons mieux.
L'humour serait-il donc plus bienveillant ou rassembleur en Belgique?
Il ne faut certainement pas tout généraliser mais sur le plan des médias, par exemple, les chroniqueurs n’ont pas cette fonction corrosive qui prévaut en France, notamment parce que le jeu politique y a depuis longtemps été séparé entre gauche-droite, deux territoires qui s’affrontent, alors qu’en Belgique, on a réussi à faire un gouvernement avec 8 partis différents. Et les humoristes belges, quand ils sont chroniqueurs, sont souvent trop tendres. Ce n’est pas qu’ils sont gentillets: on peut tout à fait être critique par rapport au modèle social mais critiquer non pas la personne mais ce modèle social en lui-même.
Comment vous expliqueriez que dans les médias, il y a toujours plus d’attaques (humoristiques) ad hominem et toujours moins envers les institutions en elles-mêmes?
Une des raisons est probablement le fait que les institutions deviennent de plus en plus liquides, elles perdent de leur force. Aujourd’hui, on ne se dit plus: «Je reste avec toi parce qu’on est mariés et que c’est immuable», on décide de ça parce qu'on s'aime, ou pas. Face à cet affaiblissement, on se tourne alors vers les personnes qui représentent et portent les institutions pour les tourner en dérision et en rire. Si s’opposer à une institution quand elle est forte, c’est du courage, s’opposer à une institution faible, c’est de l’opportunisme et s’opposer à un individu faible, c’est de la cruauté et c’est vers cela que l'on tend aujourd'hui. C’est pour ça qu’il faut agir: personne ne doit être blessé individuellement parce qu’il ou elle représente une institution.
Est-ce que l'humour n'est pas devenu une simple forme utilisée pour divulguer des informations, forme qui aurait perdu la charge critique dont elle est initialement porteuse?
Si on utilise de l'humour pour dire: «Attention, c'est sérieux, mais ce n'est pas grave pour autant», ça reste sérieux. L'entertainment, c'est-à-dire le fait de tout passer sous forme de jeu, c'est la dérive qui conduit à la conséquence dramatique que l'on observe aujourd'hui: une personne issue de ce sérail-là, quelqu'un qui ne méritait pas d'être pris au sérieux, est devenu président (Trump, ndlr). Si vous suivez l'actualité francophone en Belgique, il y a RTL et la RTB qui garantissent du sérieux dans leurs émissions d'information. TF1, elle, a décidé qu'elle peut tout mettre dans un TJ. Son journal est devenu un fourre-tout où l'important n'est non plus d’intéresser mais d'amuser. Certes, on peut intéresser en amusant, mais pas amuser puis éventuellement intéresser. C'est là toute la dérive des médias qui gagneraient à produire une vraie information qui suscite une vraie réflexion et qui ne cède pas à l'amusement pour provoquer des émotions faciles. Il y a, je crois, une place pour un humour plus subtil qui permet de donner à penser.
Que pensez-vous de l’idée selon laquelle l’humour et son foisonnement seraient une jauge démocratique? Plus on rit, plus ce serait gage d'une société démocratique, d'une parole libérée, du tout-oser.
Autoriser à tout dire, ce n’est pas autoriser à blesser les autres. Dès l'instant ou une vanne blesse quelqu’un, on n’est plus dans l’humour. Il faut que ce soit le récepteur qui puisse déterminer si c’est de l’humour ou pas. A partir de là, on a une définition qui permet de catégoriser humour et moquerie dans des espaces différents. On peut moquer en démocratie. Mais on doit le faire pour résister à l’écrasement des institutions ou pour permettre aux dominés de sortir de leur position en tournant en dérision, par exemple, les dominants. Dans un de mes cours, en médecine, des étudiants sont entrés dans l’auditoire avec une casquette à l’envers. Je leur ai demande pourquoi. Ils m'ont répondu: «Ça n’a rien avoir avec votre cours». Ils se rendaient ensuite à une soirée dite «ronny», une soirée pour se moquer des habitants de Charleroi ou de La Louvière, moins favorisés socialement. C’est du mépris de classe généralisé. Ils ne s’en rendent pas compte, ils se disent: «Bah! On fait ça pour rigoler. Et puis ce ne sont que des barakis (personnes sans manières, qui s’habillent mal et parlent mal le français, ndlr)». Reste que derrière, il y a un message de discrimination fort. Il est important de les conscientiser sur ce qu’ils sont en train de mettre en place, sur ces mécanismes de mépris de classe. Les gens de Charleroi rient des bobos, mais ça c’est quelque chose de positif, ça leur permet de souligner chez eux une identité, mais une identité positive. Que des dominants écrasent des dominés en singeant leur manière d’être n'est pas un bel aspect de la démocratie.
Vous dites que lorsque l’humour de l’émetteur lui déplait, le récepteur doit pouvoir dire: «Moi, je ne trouve pas ça drôle, ce que tu dis me blesse». Mais n'est-il pas justement aujourd’hui très difficile de le dire sans être moqué ou critiqué?
C’est pour cela qu’il faut absolument permettre des espaces qui libèrent la parole, et qui la protègent. Pour protéger une parole, il est primordial de donner aux émotions un statut particulier: les émotions ne se contredisent pas, l’émotion de qui que ce soit vaut celle de qui que ce soit d’autre. C’est quelque chose de fondamental en démocratie. Si vous dites à quelqu’un: «Je suis triste parce qu’on s’est moqué de moi» et qu'on nuance votre émotion en rétorquant: «Mais ce n’est pas de la moquerie, c’est de l’humour, c’est toi qui n’est pas drôle», vous devenez coupable trois fois: coupable d’avoir justifié ce trait humoristique, de l’avoir reçu et de ne pas savoir vous en défaire parce que vous n’avez soi-disant «pas d’humour». C’est catastrophique.
Coco, une des dessinatrices de Charlie Hebdo, avait dit sur une radio que ceux qui ne comprenaient pas le second degré des dessins de Charlie devraient en gros s’acheter un cerveau et «lire les dessins avec leur tête et pas avec leur cul». Une position pour le moins radicale...
C’est une manière épouvantable de prendre le pouvoir. Si je me définis comme «irrésistiblement drôle, pour tout le monde», c’est une prise de pouvoir absolu.
... d’autant que le second degré est éminemment culturel, non?
Absolument. Il y a quelque chose de très clair: les pays capables d’autodérision ou de second degré sont les pays qui ont un PIB important, comme en Belgique. Au Darfour, il n’y a pas d’autodérision. On ne peut proposer de l’autodérision qu'à certaines personnes qui notamment ont une estime d'elle-même stable. Il est dangereux de l'imposer à tout le monde. Je travaille beaucoup dans le harcèlement, notamment scolaire, et j’ai toujours en tête une petite fille qui se faisait appeler «boulette». Résultat: elle a inventé elle-même une chanson dans laquelle elle s'auto-tournait en dérision avant de s’effondrer dans mon bureau en me disant: «C’est horrible, je vis un enfer mais je suis obligée d’y participer parce que sinon on va dire que je n'ai pas d’humour». Et elle continuait à chanter sa petite chanson dans laquelle elle s’appelait «boulette». Quand «l’humour» conduit à cela, attention: sortir des vannes ok, mais en restant attentif aux émotions qu’on provoque autour de soi.
Si l'humour est culturel, est-ce illusoire de croire qu'il peut rapprocher des gens de milieux, de croyances ou de pays différents?
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Votre livre a-t-il été accueilli de façon identique en France et en Belgique?
J'ai reçu des échos très positifs de l'un comme de l'autre. Peut-être plus prononcés en France où j'ai entendu ceci: «C'est bien de nous dire ça, on en a marre aussi». L'agressivité est fatigante pour ceux qui sont agressés mais aussi pour ceux qui s'obligent constamment à se montrer agressifs.
«Leçons d'humour – Rire pour rebondir, L'humour comme instrument de vivre ensemble», de Bruno Humbeeck, éditions mois.
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L'agressivité est fatigante pour ceux qui sont agressés mais aussi pour ceux qui s'obligent constamment à se montrer agressifs. <br></p><p></p><hr><p></p><h4><img class="img-responsive " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w400/1523222255_brunohumbeeckdeblancheneigeaharrypotterdeshistoirespourrebondir.jpg" width="299" height="433">«Leçons d'humour – Rire pour rebondir, L'humour comme instrument de vivre ensemble», de Bruno Humbeeck, éditions mois.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'questions-bruno-humbeek', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 1020, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 952, 'homepage_order' => (int) 1119, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3156, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1005, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'SéRIE TOUS FICHéS (2)', 'title' => 'Je n’ai rien à cacher (mais j’ai des rideaux chez moi)', 'subtitle' => 'Actuellement, nous sommes tous assaillis par le raz-de-marée qu’ont entrainé les révélations de Cambridge Analytica à propos de la confidentialité des données des utilisateurs Facebook. Plusieurs personnes ont demandé à obtenir le dossier affilié à leur profil pour savoir quelles étaient les informations collectées (on peut facilement voir ce que Facebook garde et analyse à votre sujet dans l'article publié en avril «"Le respect de votre vie privée nous tient à cœur" #OuPas») et, il faut bien l’admettre, cette lecture s’est souvent accompagnée de vertiges face à la masse d’éléments conservés et surtout, en toile de fond, cette question lancinante: à quoi peut bien servir tout ça et qui y a accès? 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Mais savoir que Facebook à la capacité de scanner en un battement de cils l’ensemble des vidéos et photos sur lesquelles une personne est identifiée pour ensuite scanner l’ensemble des photos où cette même personne pourrait potentiellement apparaitre suggère que la plateforme est à la pointe de la technologie en la matière. Et qu’elle est à même de cartographier l’ensemble de vos relations, amicales ou professionnelles, ponctuelles ou quotidiennes et de vérifier si vous n’étiez pas hier en compagnie de telle ou telle fréquentation.</p><h3>Depuis belle lurette<br></h3> <p>Etonnamment, ces surprises ne datent pas d’hier. Il suffit pour ça de remonter quelques années en arrière lorsqu’on a constaté que Facebook, via l’application mobile Messenger, avait accès à la liste des contacts enregistrés dans votre téléphone. La synchronisation entre les contacts téléphoniques et l’application Facebook mobile «permet de recouper ses amis sur le réseau social avec les contacts enregistrés sur le smartphone de sorte à les lister dans le carnet d’adresses du mobile […] et Facebook en profite pour «aspirer» les contacts», <a href="https://www.clubic.com/internet/facebook/actualite-440290-facebook-telephone.html">lit-on déjà en 2011</a>. Si cette liste n’est visible que pour la personne à l’origine de la synchronisation (et non pour l’ensemble des utilisateurs Facebook), qui peut dire ce que l’avenir réserve à cette liste qui figure quelque part sur votre profile?</p> <p>Par ailleurs, en glanant des informations au sujet de cette synchronisation, je suis tombée sur un fait d’actualité qui m’avait jusqu’alors échappé: tous les messages privés qui sont envoyés sur Messenger sont en réalité scannés et analysés (<a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-04-04/facebook-scans-what-you-send-to-other-people-on-messenger-app">photos et liens compris</a>) «par mesure de sécurité»: ce passage au crible est une mesure qui permet à Facebook de contrôler et d’<a href="https://www.washingtonpost.com/business/private-messages-arent-exactly-private-at-facebook-gadfly/2018/04/05/9ff03764-38f2-11e8-af3c-2123715f78df_story.html?utm_term=.f198f75f4a8c">enrayer </a>les comportements abusifs (sont cités en exemple les liens porteurs de virus ou la pornographie infantile). Ainsi, cette messagerie dite privée ne l’est que selon une définition approximative et peu commune du<em> privé</em> et même si ne sont pas des personnes avides de connaitre notre vie dans les moindres détails qui lisent un à un nos messages, il n’en reste pas moins que le contenu est analysé et potentiellement sujet à censure.</p> <p>Quant à (et oui ça ne s’arrête pas, et encore: je ne m’attarde que sur Facebook Inc., je laisse Google et compagnie à d’autres curieux ou curieuses) WhatsApp, la dernière mise à jour qui m’a été suggérée, puis imposée (en effet, on n’a pas vraiment le choix, quand on lit «Acceptez les conditions avant le 9 juin 2018 pour continuer d’utiliser WhatsApp») est loin de m’avoir rassurée. <br></p> <p>Déjà, la <a href="http://www.leparisien.fr/economie/donnees-personnelles-le-cofondateur-de-whatsapp-demissionne-01-05-2018-7691964.php">démission de Jan Koum</a> le second cofondateur de la messagerie WhatsApp n’augurait, à mon sens, rien de bon puisque la raison du différend entre la direction de Facebook et celle de WhatsApp porte depuis toujours sur la protection des données.</p> <p>En effet, selon le Parisien, le réseau social privilégie une «stratégie de croissance sur une publicité de plus en plus ciblée pour ses utilisateurs» alors que la messagerie instantanée, à l’origine, voulait faire «une application payante, sans pub, avec des données cryptées» et que cette dernière a dû, en 2016, «fournir des numéros de téléphones d’utilisateurs [à sa société mère, Facebook] afin de les utiliser à des fins publicitaires». <br></p> <p>Mais pour en revenir à la mise à jour, on peut tout d’abord lire qu’en tant que société affiliée à Facebook «WhatsApp reçoit des informations de la part des entités Facebook et partage des informations» avec ces dernières et que ces éléments sont utilisés «pour exploiter, fournir, améliorer, comprendre, <strong>personnaliser</strong>, prendre en charge et <strong>commercialiser</strong> nos Services». 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Tiens, ça ressemble fichtrement au scannage «pour notre sécurité» des messages Messenger, ça… Pourtant on nous dit que tous les messages sont chiffrés de bout en bout et que personne, pas même WhatsApp lui-même, n’y a accès. <br></p><p>Passons cette anomalie. De toute façon le décorticage de ces conditions d’utilisation et mentions légales ne permet pas de savoir exactement à quelle sauce les utilisateurs de WhatsApp sont mangés. Retenons que «à l’heure actuelle, <strong></strong>Facebook n’utilise pas les informations de votre compte WhatsApp pour améliorer votre expérience du produit Facebook ou vous offrir des expériences publicitaires plus pertinentes (?) sur Facebook». A l’heure actuelle.</p><p>En somme, ce voyage au cœur des textes incommensurablement longs et peu explicites nous permet de savoir cette chose: l’assurance que les choses de l’ordre du privé le soient effectivement sur Facebook et Messenger n’est pas garantie; sur WhatsApp, où les messages sont encore chiffrés de bout en bout, si le privé l’est, pour combien de temps cela le restera-t-il encore? Il faut être clair là-dessus: rien n’est garanti.</p><h3>En toute légalité<br></h3> <p>Face à ce constat, certains diront qu’ils quittent Facebook pour retrouver leur vie privée (encore faudrait-il qu’ils quittent les interfaces et produits Google), d’autres prétendront qu’ils n’ont rien à cacher et qu’ils s’en fichent donc pas mal de tout ce que X, Y ou Z peut détenir à leur sujet. Ces derniers se disent que légalement ils ne font rien qui puissent leur porter préjudice (ça, c’est parce qu’ils résident dans des pays où le régime politique en place ne réclame pas l’ensemble des données à WhatsApp ou Facebook, mais c’est une autre question) et qu’ils ne subiront donc guère de censure ou de mauvaise surprise.</p> <p>C’est probablement, en grande partie, vrai. Mais que faites-vous donc de la vie privée et de l’intimité? Est-ce que toutes les choses que vous faites légalement, vous les feriez aussi si vous étiez exposés au regard d’autrui? <br></p><p>Imaginez que les rideaux de vos fenêtres, les portes de vos chambres et de vos salles de bain, les clés de votre journal intime ou de vos coffres-forts, les enveloppes de vos lettres disparaissent ou n’aient jamais existé: tels Adam et Eve, vous auriez soudainement honte de votre nudité. Tout le monde aurait vu, lu, entendu et retenu les moindres événements de votre vie pendant 1, 2, 3,… 10 ans. 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Qu’ils seraient des tatouages électroniques, comme le dit<a href="https://www.ted.com/talks/juan_enriquez_how_to_think_about_digital_tattoos#t-339636"> Juan Enriquez</a> dans sa conférence: capables de dire beaucoup de choses à votre sujet sans que vous n’ayez prononcé un seul mot.<br></p><p>Maintenant qu’on le sait (et c’est d’ailleurs ça que stipulent les différentes mises à jour des conditions d’utilisation: on prend vos infos et aujourd’hui on est obligé de vous le dire), il suffit de n’écrire sur Messenger ou WhatsApp que ce qui pourrait faire l’objet d’un post public: des banalités, ou rien.</p><p></p><hr><p></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-flocage-des-assures-jusqu-ou">Le flicage des assurés, jusqu’où?</a> - Denis Masmejan<br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'je-n-ai-rien-a-cacher-mais-j-ai-des-rideaux-chez-moi', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 979, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1033, 'homepage_order' => (int) 1257, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3156, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 999, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'LU AILLEURS / Alcool', 'title' => 'Boire (presque) sans conséquences?', 'subtitle' => 'Yunfeng Lu, professeur en génie chimique à l'Université de Californie (Los Angeles) et passionné de vin à ses heures perdues s'est attelé au problème des lendemains vaseux qui succèdent à toutes les soirées (trop) arrosées, pour qu'enfin on puisse profiter d'une bonne rasade de bière sans les inconvénients qui vont avec. 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Outre <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/1101717-trop-de-jeunes-alcoolises-a-l-hopital.html">les effets dits classiques</a> d'une intoxication tels que les trous de mémoire, les maux de tête ou les nausées, on peut citer les accidents, les blessures, les violences et comportements agressifs causés par un abus d'alcool ainsi que les dégâts provoqués sur le foie et ceux entravant, à long terme, <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/8828305-le-nombre-d-hospitalisations-liees-a-l-alcool-en-diminution-en-suisse.html">le développement cérébral chez les jeunes</a>, en cas d'ivresses répétées.</p><p>De plus, en Suisse, si on observe ces dernières années une diminution des hospitalisations dues aux intoxications et dépendances à l'alcool, <a href="https://www.letemps.ch/suisse/gens-lhopital-cause-lalcool">cette baisse semble ne pas être aussi significative pour les jeunes de 10 à 23 ans</a>, encore nombreux à être hospitalisés pour ces raisons. <br></p><p>Dès lors, ne serait-il pas plus opportun de trouver une solution qui réduirait encore davantage ces hospitalisations, y compris chez les adolescents, plutôt que de dégoter un moyen qui permette de se remettre rapidement d'une bonne cuite?</p><p>C'est là que réside, apparemment, l'intérêt de la recherche de Yunfeng Lu et son équipe: la recherche tenterait, d'une part, de concevoir des capsules anti-gueule-de-bois et, d'autre part, de créer une thérapie pour aider les victimes d'overdose aux urgences et traiter l'intoxication liée à la consommation d'alcool. <br></p><h3>Ainsi fonctionnait l'enzyme</h3><p>Yunfeng Lu et le professeur Cheng Ji, expert en maladies du foie de la Keck School of Medicine de l'Université de Californie du Sud, ont eu comme idée d'utiliser les enzymes naturellement présentent dans le foie lorsque ce dernier tente d'évacuer et digérer l'alcool de notre corps. 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Quant à certains diocèses, en Sicile ou dans la ville de Chicago par exemple, ils développent leurs propres cours d’exorcisme face à une demande en expansion.</p><p>Certains, comme le père italien Benigno Palilla, pensent que c’est l’utilisation croissante des cartes de tarot et de sorcellerie qui ont renouvelé la demande d’exorcisme. D’autres – c’est le cas du père Gary Thomas, un prêtre américain ayant réalisé pendant 12 ans des rites d’exorcisme – pensent que l’une des raisons de cette recrudescence est que lorsque la société a commencé à davantage s’appuyer sur les sciences sociales, peu d’églises ont formé des exorcistes. </p><h3>Exorcisme majeur, dernier recours </h3><p>Le Père Thomas ajoute cependant que le nombre d’«exorcismes majeurs» qu’il a réalisés n’était que d’une douzaine, sur les 180 cas qu’il a vus. <a href="http://www.vatican.va/archive/ccc_css/archive/catechism/p2s2c4a1.htm">Un exorcisme majeur, dans l’Eglise catholique,</a> nécessite l’accord et l’approbation de l’évêque et implique des prières spécifiques ainsi qu’une invocation pour que le démon quitte le corps des possédés, au nom de Jésus. </p><p>En 1999, l’Eglise catholique a fait la première refonte de ses règles d’exorcisme depuis 1614, pour distinguer les possessions démoniaques des maladies psychologiques ou physiques. De ce fait, les exorcistes, comme le père Thomas, travaillent avec une équipe de docteurs, psychologues et psychiatres (tous pratiquants catholiques) afin de déterminer si la personne souffre réellement de possessions démoniaques. Dans ce cas, le prêtre va essayer une série de prières de délivrance avant de, en dernier recours, pratiquer un exorcisme majeur. </p><p>Si l’exorcisme a parfois mauvaise presse, c’est notamment parce que certains pratiquants religieux ont utilisé ce rite religieux pour commettre des abus sur des personnes vulnérables ou sur des enfants. D’autre part, le risque est que certaines personnes atteintes d’épilepsie ou de schizophrénie soient mal diagnostiquées (les symptômes étant attribués à des phénomènes surnaturels) et qu’elles ne bénéficient pas, dès lors, d’un traitement médical adéquat. Dans certains pays, comme au Royaume-Uni, un plan d’action national a été mis en place pour prévenir les abus et dérives dans la pratique de rituels religieux. </p><p></p><hr><p></p><h4>Article original en anglais sur<em> BBC News</em>: <a href="http://www.bbc.com/news/world-europe-43697573">Exorcism: Vatican course opens doors to 250 priests</a></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'cours-d-exorcisme-pour-250-pretres', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 1067, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 961, 'homepage_order' => (int) 1145, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 3156, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 3508, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'leçon d'humour_illu.png', 'type' => 'image', 'subtype' => 'png', 'size' => (int) 3148873, 'md5' => '700a89733cf2933602948d33beb0610c', 'width' => (int) 3509, 'height' => (int) 1771, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => '', 'author' => '', 'copyright' => '© Maxime Berger', 'path' => '1523222239_lecondhumour_illu.png', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 670, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Quelque chose m'a échappé dans cet article. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Jack MacHost 11.04.2018 | 09h50
«Quelque chose m'a échappé dans cet article.
On blessera toujours quelqu'un avec une blague.
Cela signifie ne plus rien dire?
Et pourquoi donner l'exemple de Coco?
Ce qu'elle a voulu dire, c'est justement que chacun utilise le "je suis blessé" pour attaquer en retour.
Quand un catholique se dit blessé par une vanne sur les prêtres pédophiles, il se passe quoi?
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