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Actuel / Quand l’histoire, la vraie, fait grincer les discours politiques


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Au Canada, la Chambre des Communes a ovationné Volodymyr Zelensky et, dans la foulée, un «héros ukrainien», ancien de la Waffen SS nullement repenti. Les protestations fusent. Faut-il n’y voir qu’un dérapage anecdotique ou une mise en garde contre les oublis et les manipulations du passé? On peut se poser la question en bien d’autres circonstances…



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Le président du Parlement, à Ottawa, Anthony Rota, a donc invité les élus fédéraux à applaudir un «héros» de sa circonscription de Nipissing-Timiskaming, Yaroslav Hunka, 98 ans. «Nous avons ici dans la Chambre un Ukrainien-Canadien, vétéran de la Deuxième Guerre mondiale, qui s’est battu pour l’indépendance de l’Ukraine contre les Russes». Ainsi l’avait-il présenté, suscitant des applaudissements de plus de 30 secondes, incluant ceux du président Zelensky lui-même. Or il s’agit d’un ancien combattant de la 14ème brigade SS, dite Galizien-SS, qui a massacré nombre de Juifs et de Polonais dans l’ouest de l’Ukraine. Le dit Hunka s’est enfui à la fin de la guerre vers la Grande-Bretagne, puis vers le Canada. Il est resté actif dans les associations d’anciens SS, tenant encore en 2010 un blog à la gloire de son engagement. Son combat d’alors, écrivait-il, constitua «les plus belles années de sa vie».

Le responsable des applaudissements mal venus, Rota, dut s’excuser devant le tollé. Il a assuré n’avoir pas «tout su» du passé de ce personnage. Fâcheux «trou de mémoire», manifestement partagé par l’ensemble de parlementaires d’Ottawa. Les Européens qui s’apprêtent à accueillir l’Ukraine dans l’Union européenne feraient bien de ne pas tomber dans le même trou. De ne pas fermer les yeux sur la composante néo-nazie de ce paysage politique: les héritiers et sympathisants de Hunka et ses compères. Leur poids électoral est très faible, leur présence concentrée surtout au nord-ouest du pays, dans cette Galicie autrefois polonaise, autour de Lviv. Mais à la faveur du conflit avec la Russie, ces ultra-nationalistes ont largement étendu leur influence dans les rouages de l’Etat et de l’armée. La preuve? Volodymyr Zelensky, russophone, juif, n’est absolument pas de ce bord, et pourtant il applaudit le sinistre Hunka, il accepte sans broncher que des «héros» nazis aient leurs rues et leurs monuments dans plusieurs villes. De là à penser que cette marge extrémiste le tienne par la barbichette, il n’y a qu’un pas. On se souvient qu’en mars 2022, le président a d’abord soutenu les pourparlers ukraino-russes d’Istanbul en vue d’un accord de paix, avant d’être stoppé par Boris Johnson qui l’intima de poursuivre la guerre «jusqu’au bout»… et sans doute aussi par les néo-nazis de Lviv et alentours. Cette composante du paysage ne s’effacera pas, quoi qu’il arrive. Quand les Européens se décideront à examiner de près les conditions d’entrée de l’Ukraine en son sein, ils feraient bien de ne plus fermer les yeux, de se prémunir contre les poisons maquillés.

Car les taches du passé, même longtemps cachées, réapparaissent parfois même quand on ne s’y attend pas.

Dans un tout autre registre, la France en fait l’amère expérience. Annonçant le retrait forcé de ses troupes et de son ambassadeur du Niger, le président Macron a beaucoup insisté sur le fait que «depuis leur indépendance, les Etats africains n’accueillent cette présence militaire qu’à leur demande». C’est formellement juste, mais cela fait bien rire en Afrique. Car les cas sont innombrables où les manœuvres françaises ont précisément tout fait pour mettre au pouvoir des dirigeants prêts à accepter cette «collaboration». Récemment au Tchad par exemple. Avant Macron, tous les présidents ont assuré que la présence française dans les ex-colonies ne devait être d’aucune manière remise en question. Et le passé colonial devait être loué. En 2004, du temps de Jacques Chirac, le Parlement adoptait une loi – abrogée par la suite – stipulant que «les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer». Texte vivement critiqué par les historiens. François Mitterrand, fort paternaliste à l’égard des Africains, avait aussi incité les écoles à embellir le bon vieux colonialisme. Or aujourd’hui, beaucoup, chez les colonisateurs comme chez les colonisés, retrouvent la mémoire. Ici et là, dans l’ombre médiatique, on se met à rappeler les horreurs de la conquête militaire de l’Algérie au XIXème siècle, dénoncées même par Georges Clemenceau au début du XXème! Qui se souvient de la terrible répression après une insurrection à Madagascar en 1947 avec ses 40’000 morts? Et des massacres en Algérie, de Sétif, Guelma et Kherrata à la suite de manifestations indépendantistes en mai 1945?

Certains oublient, d’autres pas. Les discoureurs politiques qui trient dans le récit historique, n’en gardent que ce qui leur convient, s’exposent à des retours de flamme inattendus.

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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

2 Commentaires

@stef 03.12.2023 | 19h33

«Les "grands" de ce monde s'arrangent toujours avec la Vérité »


@stef 03.12.2023 | 19h33

«Les "grands" de ce monde s'arrangent toujours avec la Vérité »