Actuel / On y voit plus clair dans les embrouilles Lauber-FIFA
Le procureur de la Confédération, Michael Lauber et le président de la FIFA, Gianni Infantino se seraient rencontrés bien plus souvent que ce que l’on savait jusque-là. © FIFA FB
Les révélations du Tages Anzeiger sur les rencontres du procureur de la Confédération Michael Lauber avec le président de la FIFA Gianni Infantino ont provoqué un tollé politique et médiatique en Suisse alémanique cette semaine. Face aux dégâts d’image pour la justice suisse, les appels à la démission, voire au licenciement ou même aux plaintes pénales contre le procureur se multiplient.
Cet article de Karine Pfenniger est paru sur le site Gotham City le 30 avril 2020.
“Soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour se voir endosser le rôle du méchant“, lançait le procureur général de Gotham City, Harvey Dent, dans le le film The Dark Knight. Comme la célèbre ville de Batman, la Suisse verra-t-elle son séduisant procureur général tomber dans son propre piège, rongé par les forces du mal qu’il était censé combattre?
C’est un séisme qui a frappé la justice suisse cette semaine. Lundi 27 avril 2020, l’enquête fédérale contre d’anciens responsables européens du football atteignait sa date de prescription. Ce même jour, le Tages Anzeiger publiait de nouvelles révélations au sujet des rencontres entre l’équipe de Michael Lauber et Gianni Infantino.
Depuis lors, on s’étrangle dans les journaux de Suisse alémanique et d’Allemagne. Pour le journaliste Christian Brönnimann, qui a participé aux révélations, les derniers événements sont “les gouttes d’eau qui font déborder le vase”. En Suisse romande en revanche, l’onde de choc médiatique ne s’est que peu fait sentir.
Emails récupérés
Commençons par ce qui a déclenché le sursaut. Lundi dernier, le procès de l’ex-secrétaire général de la FIFA Urs Linsi, des anciens présidents de la Féderation allemande de football (DFB) Wolfgang Niersbach et Theo Zwanziger, ainsi que de l’ancien directeur général de la DFB Horst R. Schmidt, était définitivement enterré à Bellinzone. Au même moment, plusieurs médias affiliés à la plateforme des Football-Leaks, dont les publications de TX Group et Der Spiegel, révèlent que l’équipe de Michael Lauber et Gianni Infantino se seraient rencontrés bien plus souvent que ce que l’on savait jusque-là.
En 2016, peu de temps après que Gianni Infantino a pris la tête de la FIFA, le Ministère public de la Confédération (MPC) ouvre une enquête au sujet d’un contrat pour des droits télévisés. Son signataire n’était autre que Gianni Infantino lui-même, à l’époque où il était directeur juridique de l’UEFA.
Le 12 mars 2016, quelques jours après une razzia du MPC à son ancienne place de travail à Nyon, Infantino écrit un email à son ami Rinaldo Arnold, par ailleurs procureur du Haut-Valais, pour lui demander d’organiser une réunion supplémentaire avec Michael Lauber afin de clarifier les soupçons portant sur sa période à l’UEFA. Ce sont ces emails que le Tages Anzeiger et les autres journaux ont obtenu.
“Je vais essayer d’expliquer au MPC qu’il est dans mon intérêt que tout soit éclairci aussi vite que possible, qu’il soit dit clairement que je n’ai rien à voir avec cette affaire”, écrit Infantino à son ami, qui lui répond: “Ce qui est important c’est le rendez-vous dans deux semaines. Si tu veux je peux de nouveau t’accompagner.”
De nouveau”, peut-être parce que Rinaldo Arnold avait déjà organisé un rendez-vous avec Michael Lauber, le 8 juillet 2015, auquel il avait participé, tout comme le chef de l’information du MPC André Marty.
Restaurant "Au premier"
Le 22 mars 2016, Gianni Infantino, Michael Lauber, André Marty et Rinaldo Arnold se rencontrent. Le 22 avril 2016, rentré en Suisse avec le jet privé de l’émir du Qatar, Infantino voit à nouveau Lauber, au restaurant “Au premier” de la gare centrale de Zurich, en compagnie du chef du service juridique de la FIFA et du chef de la section crime économique du MPC. D’après les révélations des quotidiens de TX Group, ces deux rencontres auraient porté sur l’enquête en cours au MPC au sujet du contrat de l’UEFA signé par Gianni Infantino.
Trois jours plus tard, le 25 avril 2016, la FIFA se constitue partie plaignante dans l’enquête “Sommermärchen”, pour “conte de fée d’été” selon son nom de code. Or, comme l’expliquent 24 heures et la Tribune de Genève, “cette manœuvre facilitait le travail des enquêteurs car il est difficile de prouver une fraude si l’on n’a pas de plaignant dans une affaire de ce type.”
5 snacks à 6 francs
Le 16 juin 2017, le président de la FIFA et le procureur général se voient une troisième fois, en compagnie d’André Mary et de Rinaldo Arnold, dans la “Meeting Room III” de l’hôtel Schweizerhof, à Berne. Une cinquième personne y assiste, puisque cinq snacks à 6 francs sont consommés. Cet invité mystère n’a pas été identifié pour l’heure. Aucune de ces rencontres n’est inscrite dans le protocole.
Enfin, en novembre 2017, le MPC clôt son enquête sur le contrat signé par Gianni Infantino pour le compte de UEFA.
Mais ce n’est pas tout. A l’aide d’un document qui résume les travaux facturés à la FIFA par une “grande étude d’avocats zurichois”, comme l’écrit la Tribune de Genève, la cellule enquête de TX Group révèle que l’ampleur des liens entre la FIFA et le MPC dépasse tout ce que l’on savait.
Ce document “montre que non seulement Michael Lauber et son bras droit de l’époque, Olivier Thormann, avaient une relation directe et informelle avec la FIFA, mais que c’était aussi le cas des procureurs qui menaient directement les enquêtes”, comme Cédric Remund et Markus Nyffenegger, explique la Tribune de Genève. Entre juillet et septembre 2016, le parquet fédéral et les avocats de la FIFA se seraient téléphonés plus de vingt fois.
"République bananière"
Outre-Sarine, ces révélations, combinées avec la prescription du procès FIFA, ont enflammé la presse.
“Nous sommes une république bananière: comment la justice pénale suisse est devenue la risée de la communauté internationale” titrent plusieurs quotidiens, dont l’Aargauer Zeitung. “Une débâcle pour la justice suisse” se lamente SRF, pour qui “tout se termine dans un grand embarras – coronavirus ou pas”.
Le ton n’est pas plus clément en Allemagne. “Amen, Tusch und dreifaches Helau!” lance la très sérieuse Süddeutsche Zeitung, alors que le Spiegel décrit un “embarras pour les enquêteurs, un désastre pour la recherche de la vérité”. Pour la ZDF enfin, “les Suisses ont échoué”. “Ainsi, le scandale non résolu […] de corruption dans le football se transforme en un beau scandale de justice qui reste à résoudre en Suisse”, achève la présentatrice du journal télévisé.
Le TPF critiqué
Le MPC n’est pas le seul a subir les critiques. Certains, comme l’expert en droit pénal et en corruption Mark Pieth, soulignent également le rôle du Tribunal pénal fédéral (TPF). Dans une interview de la NZZ publiée lundi, le professeur met en doute les agissements du tribunal de Bellinzone: “Il a fallu près de six mois avant que la Cour pénale fédérale se prononce pour la première fois. Normalement, l’examen de l’acte d’accusation dure quelques semaines, surtout lorsque la prescription menace. Je me demande donc ce que le tribunal a fait durant si longtemps. Lorsque l’audience principale a finalement commencé en mars à Bellinzone, elle a été suivi d’une étrange secousse – un pas en avant, deux pas en arrière, sans aucune logique discernable. Cela donne l’impression que la Cour pénale fédérale cherchait un prétexte pour se sortir de la pagaille d’une manière à peu près décente. Ce prétexte s’appelle maintenant la crise du corona.”
Dans un communiqué paru mardi, le TPF s’est empressé de rejeter les critiques portées contre lui: “Le Tribunal pénal fédéral est saisi de l’accusation depuis août 2019; vu l’imminence de la prescription et comme le montrent les étapes de procédures décrites ci-dessous, le Tribunal a agi sans désemparer. […] Ce ne sont pas des erreurs de procédure imputables au Tribunal pénal fédéral mais des circonstances procédurales et la marche à suivre relative à la pandémie de coronavirus qui font que la procédure pénale ne peut se terminer par un jugement et sera close après avoir accordé aux parties leur droit légal d’être entendues.”
Il n’empêche, pour Mark Pieth, “cet incident renforce l’impression, qui est aussi de plus en plus répandue à l’étranger, que la justice suisse est négligée à tous les niveaux. Dans le cas des procès du football, ce n’est pas seulement le Ministère public de la Suisse qui est négligent, mais aussi le Tribunal pénal fédéral”, a-t-il déclaré dans un article publié mardi notamment dans la Luzerner Zeitung.
Quoi qu’il en soit, la fin en queue de poisson de l’opération “Sommermärchen” risque de coûter cher à la Confédération. “La justice helvétique va devoir indemniser quatre accusés allemands et un Suisse. Il pourrait y en avoir pour plus de 500’000 francs. Sans compter les frais de procédure qui seront aussi à la charge du contribuable suisse”, prédit par exemple la Tribune de Genève.
Lauber accablé
Ces derniers jours, le MPC est resté réservé dans sa communication, en déclarant notamment à la Basler Zeitung: “Michael Lauber est procureur général en exercice. Comme auparavant, le bureau du procureur général communiquera aux instances compétentes.”
A son propos, le ton est sans pitié dans la presse germanophone. Infosperber se remémore avec amertume “l’homme de belles paroles”, comme la Neue Zürcher Zeitung le présentait dans une interview de 2016. Le site d’information constate qu’il existe un abîme entre la situation actuelle et les déclarations d’autrefois du procureur général.
Le 17 juin 2015, à l’occasion d’une conférence de presse au sujet de l’enquête FIFA, Michael Lauber avait souligné l’“intérêt public important pour une enquête criminelle indépendante.” “Belles paroles, qu’il a lui-même souillées”, conclut amèrement le site d’information.
Pour le journaliste Christian Brönnimann, “la débâcle du procès sur la Coupe du monde 2006 et les nouveaux indices concernant les rencontres secrètes avec la FIFA sont les gouttes d’eau qui font déborder le vase. Si le procureur de la Confédération ne démissionne pas de lui-même, le parlement doit intervenir. Il doit réaliser que la réélection de justesse de Michael Lauber, à l’automne dernier, n’est pas une raison pour ne pas l’écarter de son poste aujourd’hui. Pour le bien de la justice suisse.”
Demande de révocation
Et justement, à Berne, le porte-parole de la Commission judiciaire du parlement et député PBD Lorenz Hess a déjà déposé une demande de révocation mardi. La Commission judiciaire devra décider lors de sa prochaine session, le 13 mai, si elle décide d’entamer la procédure de révocation ou non.
D’après le Tagesschau de mardi soir, tous les partis fédéraux, à l’exception du Parti libéral-radical (PLR), dont l’un des chefs de file au parlement, Christian Lüscher, est ami de longue date avec Michael Lauber, soutiendraient la procédure.
Lundi soir déjà, le vice-président de la Commission judiciaire et député social-démocrate Matthias Aebischer déclarait déjà au Tagesschau: “Les dommages causés aux institutions sont immenses. Si le procureur fédéral ne démissionne pas de son propre chef maintenant, je soutiendrai la procédure de mise en accusation, car les choses ne peuvent pas continuer ainsi.”
D’autres membres de la Commission judiciaires ont également exprimé un avis similaire. “J’attends du procureur fédéral Lauber qu’il en tire les conséquences et qu’il démissionne”, a déclaré lundi le conseiller national schwyzois UDC Pirmin Schwander dans les titres de TX Group, comme la Basler Zeitung: “Sinon, nous devons maintenant examiner quels sont les critères de révocation. Nous ne pouvons pas attendre deux ans que l’enquête disciplinaire ait passé en revue toutes les instances. Les dommages causés à la réputation des institutions seraient trop importants.”
Au Conseil national, des voix se sont également élevées dès lundi pour souhaiter le départ de Michael Lauber. “Tout cela est déjà très gênant. Il serait préférable que Michael Lauber démissionne de son propre chef”, a par exemple déclaré lundi Nicolo Paganini, député saint-gallois chrétien-démocrate, à la Basler Zeitung et d’autres titres.
Défense
Du côté de la FIFA, on n’a pas non plus tardé pour s’exprimer au sujet des révélations des journaux de TX Group. Pour la fédération, les accusations sont “délibérément trompeuses et malveillantes et ne reflètent pas la vérité sur la FIFA et le Président de la FIFA Gianni Infantino”, relate Nau. La fédération affirme également que les emails auraient été volés.
Et pour la suite? D’une part, l’Aargauer Zeitung et d’autres titres spéculent sur d’éventuelles poursuites pénales contre le procureur général, par exemple en raison de la présence de Rinaldo Arnold, tierce partie à la procédure, à certaines des rencontres secrètes, ce qui pourrait constituer une violation du secret professionnel. “Ainsi, le plus haut procureur du pays, qui lui-même n’a pas soutenu une seule accusation, pourrait un jour se retrouver au tribunal après tout”, conclut l’Aargauer. La présomption d’innocence prévaut.
D’autre part, le quotidien argovien prévoit que les révélations sur les tractations systématiques entre l’équipe de Lauber et Infantino pourraient menacer la vingtaine d’autres procès FIFA prévus en Suisse. Contrairement à l’enquête “Sommermärchen” portant sur le mondial de football de 2006, les autres dossiers ne sont en effet pas encore prescrit.
Mardi, le Tribunal pénal fédéral a d’ailleurs annoncé de nouvelles dates pour les audiences de l’une des autres procédures en cours, le procès de Jérôme Valcke, l’ancien secrétaire général de la FIFA, et de Nasser Al-Khelaïfi, le président qatari du Paris Saint-Germain (PSG) et de BeIn Media.
En attendant, le service de vidéos à la demande Amazon Prime prépare une série sur le scandale FIFA, à paraître en 2020. Une maigre consolation pour ceux et celles qui attendaient que justice soit faite à Bellinzone.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2295, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Actuel / Révélations ', 'title' => 'On y voit plus clair dans les embrouilles Lauber-FIFA', 'subtitle' => 'Les révélations du Tages Anzeiger sur les rencontres du procureur de la Confédération Michael Lauber avec le président de la FIFA Gianni Infantino ont provoqué un tollé politique et médiatique en Suisse alémanique cette semaine. Face aux dégâts d’image pour la justice suisse, les appels à la démission, voire au licenciement ou même aux plaintes pénales contre le procureur se multiplient.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<hr /> <p style="text-align: center;">Cet article de <strong>Karine Pfenniger</strong> est paru sur le site <a href="https://gothamcity.ch/2020/04/30/proces-fifa-et-michael-lauber-une-tempete-se-dechaine-outre-sarine/" target="_blank" rel="noopener">Gotham City</a> le 30 avril 2020.</p> <hr /> <p>“<i>Soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour se voir endosser le rôle du méchant</i>“, lançait le procureur général de Gotham City, <strong>Harvey Dent</strong>, dans le le film <i>The Dark Knight</i>. Comme la célèbre ville de Batman, la Suisse verra-t-elle son séduisant procureur général tomber dans son propre piège, rongé par les forces du mal qu’il était censé combattre?</p> <p>C’est un séisme qui a frappé la justice suisse cette semaine. Lundi 27 avril 2020, l’enquête fédérale contre d’anciens responsables européens du football atteignait sa date de prescription. Ce même jour, le <i>Tages Anzeiger</i> publiait de nouvelles révélations au sujet des rencontres entre l’équipe de Michael Lauber et Gianni Infantino.</p> <p>Depuis lors, on s’étrangle dans les journaux de Suisse alémanique et d’Allemagne. Pour le journaliste <a href="https://www.tdg.ch/editorial/lauber-doit-justice-suisse/story/23129903"><b>Christian Brönnimann</b></a>, qui a participé aux révélations, les derniers événements sont <i>“les gouttes d’eau qui font déborder le vase”</i>. En Suisse romande en revanche, l’onde de choc médiatique ne s’est que peu fait sentir.</p> <h3>Emails récupérés</h3> <p>Commençons par ce qui a déclenché le sursaut. Lundi dernier, le procès de l’ex-secrétaire général de la FIFA <b>Urs Linsi</b>, des anciens présidents de la <strong>Féderation allemande de football (DFB) Wolfgang Niersbach</strong> et <strong>Theo Zwanziger</strong><b>,</b> ainsi que de l’ancien directeur général de la DFB <strong>Horst R. Schmidt</strong><b>,</b> était définitivement enterré à Bellinzone. Au même moment, plusieurs médias affiliés à la plateforme des <i>Football-Leaks</i>, dont les publications de <strong>TX Group</strong> et <i>Der Spiegel</i>, révèlent que l’équipe de Michael Lauber et Gianni Infantino se seraient rencontrés bien plus souvent que ce que l’on savait jusque-là.</p> <p>En 2016, peu de temps après que Gianni Infantino a pris la tête de la FIFA, le <strong>Ministère public de la Confédération (MPC)</strong> ouvre une enquête au sujet d’un contrat pour des droits télévisés. Son signataire n’était autre que Gianni Infantino lui-même, à l’époque où il était directeur juridique de l’<strong>UEFA</strong>. </p> <p>Le 12 mars 2016, quelques jours après une <i>razzia</i> du MPC à son ancienne place de travail à Nyon, Infantino écrit un email à son ami <strong>Rinaldo Arnold</strong>, par ailleurs procureur du Haut-Valais, pour lui demander d’organiser une réunion supplémentaire avec Michael Lauber afin de clarifier les soupçons portant sur sa période à l’UEFA. Ce sont ces emails que le <i>Tages Anzeiger</i> et les autres journaux ont obtenu.</p> <p><i>“Je vais essayer d’expliquer au MPC qu’il est dans mon intérêt que tout soit éclairci aussi vite que possible, qu’il soit dit clairement que je n’ai rien à voir avec cette affaire”</i>, écrit Infantino à son ami, qui lui répond: <i>“Ce qui est important c’est le rendez-vous dans deux semaines. Si tu veux je peux de nouveau t’accompagner.”</i></p> <p><i>De nouveau”</i>, peut-être parce que Rinaldo Arnold avait déjà organisé un rendez-vous avec Michael Lauber, le 8 juillet 2015, auquel il avait participé, tout comme le chef de l’information du MPC <strong>André Marty</strong>. </p> <h3>Restaurant "Au premier"</h3> <p>Le 22 mars 2016, Gianni Infantino, Michael Lauber, André Marty et Rinaldo Arnold se rencontrent. Le 22 avril 2016, rentré en Suisse avec le jet privé de l’émir du Qatar, Infantino voit à nouveau Lauber, au restaurant <i>“Au premier”</i> de la gare centrale de Zurich, en compagnie du chef du service juridique de la FIFA et du chef de la section crime économique du MPC. D’après les révélations des quotidiens de TX Group, ces deux rencontres auraient porté sur l’enquête en cours au MPC au sujet du contrat de l’UEFA signé par Gianni Infantino.</p> <p>Trois jours plus tard, le 25 avril 2016, la FIFA se constitue partie plaignante dans l’enquête <i>“Sommermärchen”, </i>pour “<i>conte de fée d’été</i>” selon son nom de code. Or, comme l’expliquent <a href="https://www.24heures.ch/suisse/enquetes-fifa-infantino-voulait-blanchi-lauber/story/31143272"><b>24 heures</b></a> et la <i>Tribune de Genève</i>, <i>“cette manœuvre facilitait le travail des enquêteurs car il est difficile de prouver une fraude si l’on n’a pas de plaignant dans une affaire de ce type.”</i></p> <h3><i>5 snacks à 6 francs</i></h3> <p>Le 16 juin 2017, le président de la FIFA et le procureur général se voient une troisième fois, en compagnie d’André Mary et de Rinaldo Arnold, dans la <i>“Meeting Room III”</i> de l’hôtel Schweizerhof, à Berne. Une cinquième personne y assiste, puisque <a href="https://www.handelszeitung.ch/politik/odor-des-ungesetzlichen-michael-laubers-snackgate"><b>cinq snacks à 6 francs</b></a> sont consommés. Cet invité mystère n’a pas été identifié pour l’heure. Aucune de ces rencontres n’est inscrite dans le protocole.</p> <p>Enfin, en novembre 2017, le MPC clôt son enquête sur le contrat signé par Gianni Infantino pour le compte de UEFA.</p> <p>Mais ce n’est pas tout. A l’aide d’un document qui résume les travaux facturés à la FIFA par une <i>“grande étude d’avocats zurichois”</i>, comme l’écrit la <a href="https://www.tdg.ch/suisse/enquetes-fifa-infantino-voulait-blanchi-lauber/story/31143272"><b>Tribune de Genève</b></a>, la cellule enquête de TX Group révèle que l’ampleur des liens entre la FIFA et le MPC dépasse tout ce que l’on savait.</p> <p>Ce document <i>“montre que non seulement Michael Lauber et son bras droit de l’époque, <strong>Olivier Thormann</strong>,</i><i> avaient une relation directe et informelle avec la FIFA, mais que c’était aussi le cas des procureurs qui menaient directement les enquêtes”</i>, comme <strong>Cédric Remund</strong> et <strong>Markus Nyffenegger</strong>, explique la <a href="https://www.tdg.ch/suisse/enquetes-fifa-infantino-voulait-blanchi-lauber/story/31143272"><b>Tribune de Genève</b></a>. Entre juillet et septembre 2016, le parquet fédéral et les avocats de la FIFA se seraient téléphonés plus de vingt fois.</p> <h3>"République bananière"</h3> <p>Outre-Sarine, ces révélations, combinées avec la prescription du procès FIFA, ont enflammé la presse.</p> <p><i>“Nous sommes une république bananière: comment la justice pénale suisse est devenue la risée de la communauté internationale”</i> titrent plusieurs quotidiens, dont l’<a href="https://www.aargauerzeitung.ch/schweiz/wir-die-bananenrepublik-wie-die-schweizer-strafjustiz-international-zum-gespoett-wurde-137743160"><b>Aargauer Zeitung</b></a>. <i>“Une débâcle pour la justice suisse”</i> se lamente <a href="https://www.srf.ch/news/schweiz/fifa-prozess-verjaehrt-alles-endet-in-einer-grossen-peinlichkeit"><b>SRF</b></a>, pour qui <i>“tout se termine dans un grand embarras – coronavirus ou pas”</i>.</p> <p>Le ton n’est pas plus clément en Allemagne. <i>“Amen, Tusch und dreifaches Helau!”</i> lance la très sérieuse <a href="https://www.sueddeutsche.de/sport/fifa-sommermaerchen-1.4889043"><b>Süddeutsche Zeitung</b></a>, alors que le <a href="https://www.spiegel.de/sport/fussball/dfb-verfahren-vor-aus-es-war-einmal-ein-sommermaerchen-prozess-a-7d9507b1-1cfa-44d3-bbbe-5ec32e290a7f"><b>Spiegel</b></a> décrit un <i>“embarras pour les enquêteurs, un désastre pour la recherche de la vérité”</i>. Pour la <a href="https://twitter.com/ZDFheute/status/1254823676891009025"><b>ZDF</b></a> enfin, <i>“les Suisses ont échoué”</i>. <i>“Ainsi, le scandale non résolu […] de corruption dans le football se transforme en un beau scandale de justice qui reste à résoudre en Suisse”</i>, achève la présentatrice du journal télévisé.</p> <h3>Le TPF critiqué</h3> <p>Le MPC n’est pas le seul a subir les critiques. Certains, comme l’expert en droit pénal et en corruption <strong>Mark Pieth</strong>, soulignent également le rôle du <strong>Tribunal pénal fédéral</strong> (TPF). Dans une interview de la <a href="https://www.nzz.ch/schweiz/mark-pieth-in-den-usa-kaeme-bundesanwalt-lauber-ins-gefaengnis-ld.1553271"><b>NZZ</b></a> publiée lundi, le professeur met en doute les agissements du tribunal de Bellinzone: <i>“Il a fallu près de six mois avant que la Cour pénale fédérale se prononce pour la première fois. Normalement, l’examen de l’acte d’accusation dure quelques semaines, surtout lorsque la prescription menace. Je me demande donc ce que le tribunal a fait durant si longtemps. Lorsque l’audience principale a finalement commencé en mars à Bellinzone, elle a été suivi d’une étrange secousse – un pas en avant, deux pas en arrière, sans aucune logique discernable. Cela donne l’impression que la Cour pénale fédérale cherchait un prétexte pour se sortir de la pagaille d’une manière à peu près décente. Ce prétexte s’appelle maintenant la crise du corona.”</i></p> <p>Dans un communiqué paru mardi, le TPF s’est empressé de rejeter les critiques portées contre lui: <i>“Le Tribunal pénal fédéral est saisi de l’accusation depuis août 2019; vu l’imminence de la prescription et comme le montrent les étapes de procédures décrites ci-dessous, le Tribunal a agi sans désemparer. […] Ce ne sont pas des erreurs de procédure imputables au Tribunal pénal fédéral mais des circonstances procédurales et la marche à suivre relative à la pandémie de coronavirus qui font que la procédure pénale ne peut se terminer par un jugement et sera close après avoir accordé aux parties leur droit légal d’être entendues.”</i></p> <p>Il n’empêche, pour Mark Pieth, <i>“cet incident renforce l’impression, qui est aussi de plus en plus répandue à l’étranger, que la justice suisse est négligée à tous les niveaux. Dans le cas des procès du football, ce n’est pas seulement le Ministère public de la Suisse qui est négligent, mais aussi le Tribunal pénal fédéral”</i>, a-t-il déclaré dans un article publié mardi notamment dans la <a href="https://www.luzernerzeitung.ch/schweiz/wir-die-bananenrepublik-wie-die-schweizer-strafjustiz-international-zum-gespoett-wurde-ld.1215943?reduced=true"><b>Luzerner Zeitung</b></a>.</p> <p>Quoi qu’il en soit, la fin en queue de poisson de l’opération <i>“Sommermärchen”</i> risque de coûter cher à la Confédération. <i>“La justice helvétique va devoir indemniser quatre accusés allemands et un Suisse. Il pourrait y en avoir pour plus de 500’000 francs. Sans compter les frais de procédure qui seront aussi à la charge du contribuable suisse”</i>, prédit par exemple la <a href="https://www.tdg.ch/suisse/enquetes-fifa-infantino-voulait-blanchi-lauber/story/31143272"><b>Tribune de Genève</b></a>.</p> <h3>Lauber accablé</h3> <p>Ces derniers jours, le MPC est resté réservé dans sa communication, en déclarant notamment à la <a href="https://www.bazonline.ch/nach-enthuellungen-droht-bundesanwalt-einmalige-demuetigung-386233007045"><b>Basler Zeitung</b></a>: <i>“Michael Lauber est procureur général en exercice. Comme auparavant, le bureau du procureur général communiquera aux instances compétentes.”</i></p> <p>A son propos, le ton est sans pitié dans la presse germanophone. <a href="https://www.infosperber.ch/Politik/Lauber-prozesssiert-gegen-Aufsicht---statt-gegen-die-Fifa"><b>Infosperber</b></a> se remémore avec amertume <i>“l’homme de belles paroles”</i>, comme la <a href="https://www.nzz.ch/schweiz/portraet-ueber-bundesanwalt-michael-lauber-der-kommunikator-ld.3974"><b>Neue Zürcher Zeitung</b></a> le présentait dans une interview de 2016. Le site d’information constate qu’il existe un abîme entre la situation actuelle et les déclarations d’autrefois du procureur général.</p> <p>Le 17 juin 2015, à l’occasion d’une conférence de presse au sujet de l’enquête FIFA, Michael Lauber avait souligné l’<i>“intérêt public important pour une enquête criminelle indépendante.”</i> <i>“Belles paroles, qu’il a lui-même souillées”</i>, conclut amèrement le site d’information.</p> <p>Pour le journaliste Christian Brönnimann, “<i>la débâcle du procès sur la Coupe du monde 2006 et les nouveaux indices concernant les rencontres secrètes avec la FIFA sont les gouttes d’eau qui font déborder le vase. Si le procureur de la Confédération ne démissionne pas de lui-même, le parlement doit intervenir. Il doit réaliser que la réélection de justesse de Michael Lauber, à l’automne dernier, n’est pas une raison pour ne pas l’écarter de son poste aujourd’hui. Pour le bien de la justice suisse.”</i></p> <h3>Demande de révocation</h3> <p>Et justement, à Berne, le porte-parole de la <strong>Commission judiciaire du parlement</strong> et député PBD <strong>Lorenz Hess</strong> a déjà déposé une demande de révocation mardi. La Commission judiciaire devra décider lors de sa prochaine session, le 13 mai, si elle décide d’entamer la procédure de révocation ou non.</p> <p>D’après le <a href="https://www.srf.ch/play/tv/tagesschau/video/lauber-droht-amtsenthebung-?id=4603ff9d-50da-4763-b58f-731b3ac974da"><b>Tagesschau</b></a> de mardi soir, tous les partis fédéraux, à l’exception du <strong>Parti libéral-radical</strong> (PLR), dont l’un des chefs de file au parlement, <strong>Christian Lüscher</strong>, est ami de longue date avec Michael Lauber, soutiendraient la procédure.</p> <p>Lundi soir déjà, le vice-président de la Commission judiciaire et député social-démocrate <strong>Matthias Aebischer</strong> déclarait déjà au <a href="https://www.srf.ch/play/tv/tagesschau/video/tagesschau-vom-27-04-2020-hauptausgabe?id=3d07fcee-ab83-44a7-a520-7391c887cfb9"><b>Tagesschau</b></a>: <i>“Les dommages causés aux institutions sont immenses. Si le procureur fédéral ne démissionne pas de son propre chef maintenant, je soutiendrai la procédure de mise en accusation, car les choses ne peuvent pas continuer ainsi.”</i></p> <p>D’autres membres de la Commission judiciaires ont également exprimé un avis similaire. <i>“J’attends du procureur fédéral Lauber qu’il en tire les conséquences et qu’il démissionne”</i>, a déclaré lundi le conseiller national schwyzois <b>UDC</b> <strong>Pirmin Schwander</strong> dans les titres de TX Group, comme la <a href="https://www.bazonline.ch/nach-enthuellungen-droht-bundesanwalt-einmalige-demuetigung-386233007045"><b>Basler Zeitung</b></a>: <i>“Sinon, nous devons maintenant examiner quels sont les critères de révocation. Nous ne pouvons pas attendre deux ans que l’enquête disciplinaire ait passé en revue toutes les instances. Les dommages causés à la réputation des institutions seraient trop importants.”</i></p> <p>Au <strong>Conseil national</strong>, des voix se sont également élevées dès lundi pour souhaiter le départ de Michael Lauber. <i>“Tout cela est déjà très gênant. Il serait préférable que Michael Lauber démissionne de son propre chef”</i>, a par exemple déclaré lundi <strong>Nicolo Paganini</strong>, député saint-gallois chrétien-démocrate, à la <a href="https://www.bazonline.ch/nach-enthuellungen-droht-bundesanwalt-einmalige-demuetigung-386233007045"><b>Basler Zeitung</b></a> et d’autres titres.</p> <h3>Défense</h3> <p>Du côté de la FIFA, on n’a pas non plus tardé pour s’exprimer au sujet des révélations des journaux de TX Group. Pour la fédération, les accusations sont <i>“délibérément trompeuses et malveillantes et ne reflètent pas la vérité sur la FIFA et le Président de la FIFA Gianni Infantino”</i>, relate <a href="https://www.nau.ch/politik/bundeshaus/michael-lauber-steht-vor-absetzung-fifa-dementiert-vorwurfe-65699459"><b>Nau</b></a>. La fédération affirme également que les emails auraient été volés.</p> <p>Et pour la suite? D’une part, l’Aargauer Zeitung et d’autres titres spéculent sur d’éventuelles poursuites pénales contre le procureur général, par exemple en raison de la présence de Rinaldo Arnold, tierce partie à la procédure, à certaines des rencontres secrètes, ce qui pourrait constituer une violation du secret professionnel. <i>“Ainsi, le plus haut procureur du pays, qui lui-même n’a pas soutenu une seule accusation, pourrait un jour se retrouver au tribunal après tout”</i>, conclut l’<a href="https://www.aargauerzeitung.ch/schweiz/wir-die-bananenrepublik-wie-die-schweizer-strafjustiz-international-zum-gespoett-wurde-137743160"><b>Aargauer</b></a>. La présomption d’innocence prévaut.</p> <p>D’autre part, le quotidien argovien prévoit que les révélations sur les tractations systématiques entre l’équipe de Lauber et Infantino pourraient menacer la vingtaine d’autres procès FIFA prévus en Suisse. Contrairement à l’enquête <i>“Sommermärchen” </i>portant sur le mondial de football de 2006, les autres dossiers ne sont en effet pas encore prescrit.</p> <p>Mardi, le Tribunal pénal fédéral a d’ailleurs annoncé de nouvelles <a href="https://www.bstger.ch/fr/dibattimenti/date-dei-dibattimenti.html#948"><b>dates</b></a> pour les audiences de l’une des autres procédures en cours, le procès de <strong>Jérôme Valcke</strong>, l’ancien secrétaire général de la FIFA, et de <strong>Nasser Al-Khelaïfi</strong>, le président qatari du <strong>Paris Saint-Germain</strong> (<strong>PSG</strong>) et de <strong>BeIn Media</strong>. </p> <p>En attendant, le service de vidéos à la demande <strong>Amazon Prime </strong>prépare une série sur le scandale FIFA, à paraître en 2020. Une maigre consolation pour ceux et celles qui attendaient que justice soit faite à Bellinzone.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'on-y-voit-plus-clair-dans-les-embrouilles-lauber-fifa', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 565, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2300, 'homepage_order' => (int) 2540, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Bon pour la tête', 'description' => 'Les révélations du Tages Anzeiger sur les rencontres du procureur de la Confédération Michael Lauber avec le président de la FIFA Gianni Infantino ont provoqué un tollé politique et médiatique en Suisse alémanique cette semaine. Face aux dégâts d’image pour la justice suisse, les appels à la démission, voire au licenciement ou même aux plaintes pénales contre le procureur se multiplient.', 'title' => 'On y voit plus clair dans les embrouilles Lauber-FIFA', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2295, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Actuel / Révélations ', 'title' => 'On y voit plus clair dans les embrouilles Lauber-FIFA', 'subtitle' => 'Les révélations du Tages Anzeiger sur les rencontres du procureur de la Confédération Michael Lauber avec le président de la FIFA Gianni Infantino ont provoqué un tollé politique et médiatique en Suisse alémanique cette semaine. Face aux dégâts d’image pour la justice suisse, les appels à la démission, voire au licenciement ou même aux plaintes pénales contre le procureur se multiplient.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<hr /> <p style="text-align: center;">Cet article de <strong>Karine Pfenniger</strong> est paru sur le site <a href="https://gothamcity.ch/2020/04/30/proces-fifa-et-michael-lauber-une-tempete-se-dechaine-outre-sarine/" target="_blank" rel="noopener">Gotham City</a> le 30 avril 2020.</p> <hr /> <p>“<i>Soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour se voir endosser le rôle du méchant</i>“, lançait le procureur général de Gotham City, <strong>Harvey Dent</strong>, dans le le film <i>The Dark Knight</i>. Comme la célèbre ville de Batman, la Suisse verra-t-elle son séduisant procureur général tomber dans son propre piège, rongé par les forces du mal qu’il était censé combattre?</p> <p>C’est un séisme qui a frappé la justice suisse cette semaine. Lundi 27 avril 2020, l’enquête fédérale contre d’anciens responsables européens du football atteignait sa date de prescription. Ce même jour, le <i>Tages Anzeiger</i> publiait de nouvelles révélations au sujet des rencontres entre l’équipe de Michael Lauber et Gianni Infantino.</p> <p>Depuis lors, on s’étrangle dans les journaux de Suisse alémanique et d’Allemagne. Pour le journaliste <a href="https://www.tdg.ch/editorial/lauber-doit-justice-suisse/story/23129903"><b>Christian Brönnimann</b></a>, qui a participé aux révélations, les derniers événements sont <i>“les gouttes d’eau qui font déborder le vase”</i>. En Suisse romande en revanche, l’onde de choc médiatique ne s’est que peu fait sentir.</p> <h3>Emails récupérés</h3> <p>Commençons par ce qui a déclenché le sursaut. Lundi dernier, le procès de l’ex-secrétaire général de la FIFA <b>Urs Linsi</b>, des anciens présidents de la <strong>Féderation allemande de football (DFB) Wolfgang Niersbach</strong> et <strong>Theo Zwanziger</strong><b>,</b> ainsi que de l’ancien directeur général de la DFB <strong>Horst R. Schmidt</strong><b>,</b> était définitivement enterré à Bellinzone. Au même moment, plusieurs médias affiliés à la plateforme des <i>Football-Leaks</i>, dont les publications de <strong>TX Group</strong> et <i>Der Spiegel</i>, révèlent que l’équipe de Michael Lauber et Gianni Infantino se seraient rencontrés bien plus souvent que ce que l’on savait jusque-là.</p> <p>En 2016, peu de temps après que Gianni Infantino a pris la tête de la FIFA, le <strong>Ministère public de la Confédération (MPC)</strong> ouvre une enquête au sujet d’un contrat pour des droits télévisés. Son signataire n’était autre que Gianni Infantino lui-même, à l’époque où il était directeur juridique de l’<strong>UEFA</strong>. </p> <p>Le 12 mars 2016, quelques jours après une <i>razzia</i> du MPC à son ancienne place de travail à Nyon, Infantino écrit un email à son ami <strong>Rinaldo Arnold</strong>, par ailleurs procureur du Haut-Valais, pour lui demander d’organiser une réunion supplémentaire avec Michael Lauber afin de clarifier les soupçons portant sur sa période à l’UEFA. Ce sont ces emails que le <i>Tages Anzeiger</i> et les autres journaux ont obtenu.</p> <p><i>“Je vais essayer d’expliquer au MPC qu’il est dans mon intérêt que tout soit éclairci aussi vite que possible, qu’il soit dit clairement que je n’ai rien à voir avec cette affaire”</i>, écrit Infantino à son ami, qui lui répond: <i>“Ce qui est important c’est le rendez-vous dans deux semaines. Si tu veux je peux de nouveau t’accompagner.”</i></p> <p><i>De nouveau”</i>, peut-être parce que Rinaldo Arnold avait déjà organisé un rendez-vous avec Michael Lauber, le 8 juillet 2015, auquel il avait participé, tout comme le chef de l’information du MPC <strong>André Marty</strong>. </p> <h3>Restaurant "Au premier"</h3> <p>Le 22 mars 2016, Gianni Infantino, Michael Lauber, André Marty et Rinaldo Arnold se rencontrent. Le 22 avril 2016, rentré en Suisse avec le jet privé de l’émir du Qatar, Infantino voit à nouveau Lauber, au restaurant <i>“Au premier”</i> de la gare centrale de Zurich, en compagnie du chef du service juridique de la FIFA et du chef de la section crime économique du MPC. D’après les révélations des quotidiens de TX Group, ces deux rencontres auraient porté sur l’enquête en cours au MPC au sujet du contrat de l’UEFA signé par Gianni Infantino.</p> <p>Trois jours plus tard, le 25 avril 2016, la FIFA se constitue partie plaignante dans l’enquête <i>“Sommermärchen”, </i>pour “<i>conte de fée d’été</i>” selon son nom de code. Or, comme l’expliquent <a href="https://www.24heures.ch/suisse/enquetes-fifa-infantino-voulait-blanchi-lauber/story/31143272"><b>24 heures</b></a> et la <i>Tribune de Genève</i>, <i>“cette manœuvre facilitait le travail des enquêteurs car il est difficile de prouver une fraude si l’on n’a pas de plaignant dans une affaire de ce type.”</i></p> <h3><i>5 snacks à 6 francs</i></h3> <p>Le 16 juin 2017, le président de la FIFA et le procureur général se voient une troisième fois, en compagnie d’André Mary et de Rinaldo Arnold, dans la <i>“Meeting Room III”</i> de l’hôtel Schweizerhof, à Berne. Une cinquième personne y assiste, puisque <a href="https://www.handelszeitung.ch/politik/odor-des-ungesetzlichen-michael-laubers-snackgate"><b>cinq snacks à 6 francs</b></a> sont consommés. Cet invité mystère n’a pas été identifié pour l’heure. Aucune de ces rencontres n’est inscrite dans le protocole.</p> <p>Enfin, en novembre 2017, le MPC clôt son enquête sur le contrat signé par Gianni Infantino pour le compte de UEFA.</p> <p>Mais ce n’est pas tout. A l’aide d’un document qui résume les travaux facturés à la FIFA par une <i>“grande étude d’avocats zurichois”</i>, comme l’écrit la <a href="https://www.tdg.ch/suisse/enquetes-fifa-infantino-voulait-blanchi-lauber/story/31143272"><b>Tribune de Genève</b></a>, la cellule enquête de TX Group révèle que l’ampleur des liens entre la FIFA et le MPC dépasse tout ce que l’on savait.</p> <p>Ce document <i>“montre que non seulement Michael Lauber et son bras droit de l’époque, <strong>Olivier Thormann</strong>,</i><i> avaient une relation directe et informelle avec la FIFA, mais que c’était aussi le cas des procureurs qui menaient directement les enquêtes”</i>, comme <strong>Cédric Remund</strong> et <strong>Markus Nyffenegger</strong>, explique la <a href="https://www.tdg.ch/suisse/enquetes-fifa-infantino-voulait-blanchi-lauber/story/31143272"><b>Tribune de Genève</b></a>. Entre juillet et septembre 2016, le parquet fédéral et les avocats de la FIFA se seraient téléphonés plus de vingt fois.</p> <h3>"République bananière"</h3> <p>Outre-Sarine, ces révélations, combinées avec la prescription du procès FIFA, ont enflammé la presse.</p> <p><i>“Nous sommes une république bananière: comment la justice pénale suisse est devenue la risée de la communauté internationale”</i> titrent plusieurs quotidiens, dont l’<a href="https://www.aargauerzeitung.ch/schweiz/wir-die-bananenrepublik-wie-die-schweizer-strafjustiz-international-zum-gespoett-wurde-137743160"><b>Aargauer Zeitung</b></a>. <i>“Une débâcle pour la justice suisse”</i> se lamente <a href="https://www.srf.ch/news/schweiz/fifa-prozess-verjaehrt-alles-endet-in-einer-grossen-peinlichkeit"><b>SRF</b></a>, pour qui <i>“tout se termine dans un grand embarras – coronavirus ou pas”</i>.</p> <p>Le ton n’est pas plus clément en Allemagne. <i>“Amen, Tusch und dreifaches Helau!”</i> lance la très sérieuse <a href="https://www.sueddeutsche.de/sport/fifa-sommermaerchen-1.4889043"><b>Süddeutsche Zeitung</b></a>, alors que le <a href="https://www.spiegel.de/sport/fussball/dfb-verfahren-vor-aus-es-war-einmal-ein-sommermaerchen-prozess-a-7d9507b1-1cfa-44d3-bbbe-5ec32e290a7f"><b>Spiegel</b></a> décrit un <i>“embarras pour les enquêteurs, un désastre pour la recherche de la vérité”</i>. Pour la <a href="https://twitter.com/ZDFheute/status/1254823676891009025"><b>ZDF</b></a> enfin, <i>“les Suisses ont échoué”</i>. <i>“Ainsi, le scandale non résolu […] de corruption dans le football se transforme en un beau scandale de justice qui reste à résoudre en Suisse”</i>, achève la présentatrice du journal télévisé.</p> <h3>Le TPF critiqué</h3> <p>Le MPC n’est pas le seul a subir les critiques. Certains, comme l’expert en droit pénal et en corruption <strong>Mark Pieth</strong>, soulignent également le rôle du <strong>Tribunal pénal fédéral</strong> (TPF). Dans une interview de la <a href="https://www.nzz.ch/schweiz/mark-pieth-in-den-usa-kaeme-bundesanwalt-lauber-ins-gefaengnis-ld.1553271"><b>NZZ</b></a> publiée lundi, le professeur met en doute les agissements du tribunal de Bellinzone: <i>“Il a fallu près de six mois avant que la Cour pénale fédérale se prononce pour la première fois. Normalement, l’examen de l’acte d’accusation dure quelques semaines, surtout lorsque la prescription menace. Je me demande donc ce que le tribunal a fait durant si longtemps. Lorsque l’audience principale a finalement commencé en mars à Bellinzone, elle a été suivi d’une étrange secousse – un pas en avant, deux pas en arrière, sans aucune logique discernable. Cela donne l’impression que la Cour pénale fédérale cherchait un prétexte pour se sortir de la pagaille d’une manière à peu près décente. Ce prétexte s’appelle maintenant la crise du corona.”</i></p> <p>Dans un communiqué paru mardi, le TPF s’est empressé de rejeter les critiques portées contre lui: <i>“Le Tribunal pénal fédéral est saisi de l’accusation depuis août 2019; vu l’imminence de la prescription et comme le montrent les étapes de procédures décrites ci-dessous, le Tribunal a agi sans désemparer. […] Ce ne sont pas des erreurs de procédure imputables au Tribunal pénal fédéral mais des circonstances procédurales et la marche à suivre relative à la pandémie de coronavirus qui font que la procédure pénale ne peut se terminer par un jugement et sera close après avoir accordé aux parties leur droit légal d’être entendues.”</i></p> <p>Il n’empêche, pour Mark Pieth, <i>“cet incident renforce l’impression, qui est aussi de plus en plus répandue à l’étranger, que la justice suisse est négligée à tous les niveaux. Dans le cas des procès du football, ce n’est pas seulement le Ministère public de la Suisse qui est négligent, mais aussi le Tribunal pénal fédéral”</i>, a-t-il déclaré dans un article publié mardi notamment dans la <a href="https://www.luzernerzeitung.ch/schweiz/wir-die-bananenrepublik-wie-die-schweizer-strafjustiz-international-zum-gespoett-wurde-ld.1215943?reduced=true"><b>Luzerner Zeitung</b></a>.</p> <p>Quoi qu’il en soit, la fin en queue de poisson de l’opération <i>“Sommermärchen”</i> risque de coûter cher à la Confédération. <i>“La justice helvétique va devoir indemniser quatre accusés allemands et un Suisse. Il pourrait y en avoir pour plus de 500’000 francs. Sans compter les frais de procédure qui seront aussi à la charge du contribuable suisse”</i>, prédit par exemple la <a href="https://www.tdg.ch/suisse/enquetes-fifa-infantino-voulait-blanchi-lauber/story/31143272"><b>Tribune de Genève</b></a>.</p> <h3>Lauber accablé</h3> <p>Ces derniers jours, le MPC est resté réservé dans sa communication, en déclarant notamment à la <a href="https://www.bazonline.ch/nach-enthuellungen-droht-bundesanwalt-einmalige-demuetigung-386233007045"><b>Basler Zeitung</b></a>: <i>“Michael Lauber est procureur général en exercice. Comme auparavant, le bureau du procureur général communiquera aux instances compétentes.”</i></p> <p>A son propos, le ton est sans pitié dans la presse germanophone. <a href="https://www.infosperber.ch/Politik/Lauber-prozesssiert-gegen-Aufsicht---statt-gegen-die-Fifa"><b>Infosperber</b></a> se remémore avec amertume <i>“l’homme de belles paroles”</i>, comme la <a href="https://www.nzz.ch/schweiz/portraet-ueber-bundesanwalt-michael-lauber-der-kommunikator-ld.3974"><b>Neue Zürcher Zeitung</b></a> le présentait dans une interview de 2016. Le site d’information constate qu’il existe un abîme entre la situation actuelle et les déclarations d’autrefois du procureur général.</p> <p>Le 17 juin 2015, à l’occasion d’une conférence de presse au sujet de l’enquête FIFA, Michael Lauber avait souligné l’<i>“intérêt public important pour une enquête criminelle indépendante.”</i> <i>“Belles paroles, qu’il a lui-même souillées”</i>, conclut amèrement le site d’information.</p> <p>Pour le journaliste Christian Brönnimann, “<i>la débâcle du procès sur la Coupe du monde 2006 et les nouveaux indices concernant les rencontres secrètes avec la FIFA sont les gouttes d’eau qui font déborder le vase. Si le procureur de la Confédération ne démissionne pas de lui-même, le parlement doit intervenir. Il doit réaliser que la réélection de justesse de Michael Lauber, à l’automne dernier, n’est pas une raison pour ne pas l’écarter de son poste aujourd’hui. Pour le bien de la justice suisse.”</i></p> <h3>Demande de révocation</h3> <p>Et justement, à Berne, le porte-parole de la <strong>Commission judiciaire du parlement</strong> et député PBD <strong>Lorenz Hess</strong> a déjà déposé une demande de révocation mardi. La Commission judiciaire devra décider lors de sa prochaine session, le 13 mai, si elle décide d’entamer la procédure de révocation ou non.</p> <p>D’après le <a href="https://www.srf.ch/play/tv/tagesschau/video/lauber-droht-amtsenthebung-?id=4603ff9d-50da-4763-b58f-731b3ac974da"><b>Tagesschau</b></a> de mardi soir, tous les partis fédéraux, à l’exception du <strong>Parti libéral-radical</strong> (PLR), dont l’un des chefs de file au parlement, <strong>Christian Lüscher</strong>, est ami de longue date avec Michael Lauber, soutiendraient la procédure.</p> <p>Lundi soir déjà, le vice-président de la Commission judiciaire et député social-démocrate <strong>Matthias Aebischer</strong> déclarait déjà au <a href="https://www.srf.ch/play/tv/tagesschau/video/tagesschau-vom-27-04-2020-hauptausgabe?id=3d07fcee-ab83-44a7-a520-7391c887cfb9"><b>Tagesschau</b></a>: <i>“Les dommages causés aux institutions sont immenses. Si le procureur fédéral ne démissionne pas de son propre chef maintenant, je soutiendrai la procédure de mise en accusation, car les choses ne peuvent pas continuer ainsi.”</i></p> <p>D’autres membres de la Commission judiciaires ont également exprimé un avis similaire. <i>“J’attends du procureur fédéral Lauber qu’il en tire les conséquences et qu’il démissionne”</i>, a déclaré lundi le conseiller national schwyzois <b>UDC</b> <strong>Pirmin Schwander</strong> dans les titres de TX Group, comme la <a href="https://www.bazonline.ch/nach-enthuellungen-droht-bundesanwalt-einmalige-demuetigung-386233007045"><b>Basler Zeitung</b></a>: <i>“Sinon, nous devons maintenant examiner quels sont les critères de révocation. Nous ne pouvons pas attendre deux ans que l’enquête disciplinaire ait passé en revue toutes les instances. Les dommages causés à la réputation des institutions seraient trop importants.”</i></p> <p>Au <strong>Conseil national</strong>, des voix se sont également élevées dès lundi pour souhaiter le départ de Michael Lauber. <i>“Tout cela est déjà très gênant. Il serait préférable que Michael Lauber démissionne de son propre chef”</i>, a par exemple déclaré lundi <strong>Nicolo Paganini</strong>, député saint-gallois chrétien-démocrate, à la <a href="https://www.bazonline.ch/nach-enthuellungen-droht-bundesanwalt-einmalige-demuetigung-386233007045"><b>Basler Zeitung</b></a> et d’autres titres.</p> <h3>Défense</h3> <p>Du côté de la FIFA, on n’a pas non plus tardé pour s’exprimer au sujet des révélations des journaux de TX Group. Pour la fédération, les accusations sont <i>“délibérément trompeuses et malveillantes et ne reflètent pas la vérité sur la FIFA et le Président de la FIFA Gianni Infantino”</i>, relate <a href="https://www.nau.ch/politik/bundeshaus/michael-lauber-steht-vor-absetzung-fifa-dementiert-vorwurfe-65699459"><b>Nau</b></a>. La fédération affirme également que les emails auraient été volés.</p> <p>Et pour la suite? D’une part, l’Aargauer Zeitung et d’autres titres spéculent sur d’éventuelles poursuites pénales contre le procureur général, par exemple en raison de la présence de Rinaldo Arnold, tierce partie à la procédure, à certaines des rencontres secrètes, ce qui pourrait constituer une violation du secret professionnel. <i>“Ainsi, le plus haut procureur du pays, qui lui-même n’a pas soutenu une seule accusation, pourrait un jour se retrouver au tribunal après tout”</i>, conclut l’<a href="https://www.aargauerzeitung.ch/schweiz/wir-die-bananenrepublik-wie-die-schweizer-strafjustiz-international-zum-gespoett-wurde-137743160"><b>Aargauer</b></a>. La présomption d’innocence prévaut.</p> <p>D’autre part, le quotidien argovien prévoit que les révélations sur les tractations systématiques entre l’équipe de Lauber et Infantino pourraient menacer la vingtaine d’autres procès FIFA prévus en Suisse. Contrairement à l’enquête <i>“Sommermärchen” </i>portant sur le mondial de football de 2006, les autres dossiers ne sont en effet pas encore prescrit.</p> <p>Mardi, le Tribunal pénal fédéral a d’ailleurs annoncé de nouvelles <a href="https://www.bstger.ch/fr/dibattimenti/date-dei-dibattimenti.html#948"><b>dates</b></a> pour les audiences de l’une des autres procédures en cours, le procès de <strong>Jérôme Valcke</strong>, l’ancien secrétaire général de la FIFA, et de <strong>Nasser Al-Khelaïfi</strong>, le président qatari du <strong>Paris Saint-Germain</strong> (<strong>PSG</strong>) et de <strong>BeIn Media</strong>. </p> <p>En attendant, le service de vidéos à la demande <strong>Amazon Prime </strong>prépare une série sur le scandale FIFA, à paraître en 2020. Une maigre consolation pour ceux et celles qui attendaient que justice soit faite à Bellinzone.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'on-y-voit-plus-clair-dans-les-embrouilles-lauber-fifa', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 565, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2300, 'homepage_order' => (int) 2540, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5295, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Un bien cruel conte de Noël (1)', 'subtitle' => 'Catherine et Pierre forment un couple épanoui. Tout allait bien entre eux jusqu’au jour où Catherine a soupçonné une transformation inquiétante chez son mari. Ce récit de l’auteur lausannois Pierre Ronpipal est publié en trois épisodes, les 13, 20 et 27 décembre.', 'subtitle_edition' => 'Catherine et Pierre forment un couple épanoui. Tout allait bien entre eux jusqu’au jour où Catherine a soupçonné une transformation inquiétante chez son mari. Ce récit de l’auteur lausannois Pierre Ronpipal est publié en trois épisodes, les 13, 20 et 27 décembre.', 'content' => '<h4>Un récit de Pierre Ronpipal</h4> <hr /> <p>Dans dix jours c’est Noël mais ce qui tous les ans est une réjouissance pour moi pourrait bien cette année devenir un cauchemar. A cause de mon mari.</p> <p>Pierre m’est fidèle, j’en suis certaine, même s’il a eu, comme moi, quelques aventures extraconjugales. Il n’y a pas de quoi en faire tout un plat. La fidélité absolue est un concept éculé et hypocrite qui a pour but principal que les hommes soient certains que les enfants qui sortent des ventres de leur épouse soient bien le produit de leurs spermatozoïdes à eux. Transmettre ses gènes est un réflexe très animal, si Sapiens est vraiment un être supérieur, il devrait se détendre sur cette question. En plus, Pierre et moi n’avons pas fait d’enfants, trop concentrés sur nous-mêmes et nos vies à réussir. Marie, ma sœur, prétend que pour les femmes, l’importance de la fidélité n’a pas pour but la perpétuation de l’espèce mais plutôt la conservation à leur côté du mâle qui assure leur protection. Elle se trompe. Si Pierre et moi sommes toujours ensemble après trente-cinq ans de mariage, c’est justement parce que nous nous laissons la liberté d’aller de temps en temps voir ailleurs. Marie, elle, ne souhaitait plus de rapports sexuels tout en menaçant son mari de le quitter s’il la trompait. C’est lui qui est parti avec la première maîtresse qu’il s’est autorisée.</p> <p>Mais Pierre a changé.</p> <p>Nous nous sommes connus dans une manifestation contre le racisme alors que nous avions vingt-sept ans. Il était graphiste tandis que moi j’enseignais le français à des réfugiés dans un centre géré par l’Eglise protestante. Je l’avais déjà remarqué à d’autres occasions au fil des ans – Lausanne est une petite ville – notamment lors d’une soirée chez Jean-Luc, lequel a été mon amant lorsque j’avais vingt ans et que j’hésitais entre le trotskisme et l’écologie politique. Lorsque Jean-Luc, figure de proue des trotskistes locaux, m’avait quittée pour une camarade d’origine kurde plus valorisante pour lui, j’avais renoncé aux principes de la Quatrième Internationale et milité pour la sauvegarde de la planète, jusqu’à ma rencontre avec un zapatiste belge avec qui je suis partie au Mexique où j’ai attrapé une infection sexuellement transmissible. De retour en Suisse, j’ai soigné ma salpingite et terminé mes études de lettres. Entre deux amants de passage, je traversais de longues périodes d’abstinence sexuelle sans que cela me coûte. A la manif, j’ai trouvé Pierre très beau avec sa moustache et sa barbe de cinq jours. Et je l’ai trouvé irrésistible lorsqu’il a jeté une bouteille vide en direction des forces de l’ordre qui voulaient nous empêcher d’accéder à la salle où se déroulait une assemblée de l’UDC, ce parti d’extrême droite honni par nous. Pierre s’est fait réprimander par les camarades communistes qui assuraient le service d’ordre et il a fini par en venir aux mains avec eux. J’ai spontanément pris sa défense, nous nous sommes faits bousculer et avons quitté la manifestation, lui avec une arcade sourcilière fendue, moi avec un fort désir pour lui. Je l’ai emmené chez moi pour soigner sa blessure et nous avons fait l’amour toute la nuit. Deux semaines plus tard nous emménagions ensemble; nous ne nous sommes plus quittés.</p> <p>L’autre soir, alors que nous avions des invités à la maison, il m’a semblé reconnaître chez Pierre les signes d’une tension extrême. Depuis le temps, je le connais bien. Serge et Mireille, nos invités, l’ont eux aussi sentie, cette tension. Ce sont tout à la fois des amis et des clients. Des amis parce que comme nous ils sont de centre gauche, des clients car ils font appel à notre agence de communication pour promouvoir leur commerce. Après avoir été de grands voyageurs, Serge et Mireille vendent aujourd’hui des produits venus d’Asie, principalement d’Inde mais aussi de Birmanie et du Cambodge. Ils sélectionnent avec soins les artisans, privilégiant les structures coopératives respectueuses de l’environnement et du bien-être des populations locales. Nous gérons leur site internet et leur publicité, et tournons même pour eux des clips promotionnels. Pierre est devenu agressif avec Mireille lorsque celle-ci a déclaré que les néo-féministes exagéraient et que #MeToo décourageait toute tentative de séduction de la part des hommes. «Je n’ai pas peur de le dire, j’aime bien que l’on me tienne la porte et que les hommes me fassent sentir qu’ils me désirent…» Pierre lui a rétorqué que le patriarcat était une forme de fascisme et qu’en tant que progressiste nous devions tout faire pour l’abattre. J’ai essayé de dévier la conversation sur la nourriture bio mais très vite c’est l’écriture inclusive qui a fait s’échauffer les esprits. Serge, qui se pique d’aimer la littérature, a déclaré que le français était en danger, qu’il fallait le sauver des points médians et des réformes de l’orthographe. Pierre a rétorqué que pour rester vivantes les langues devaient changer, que les normes les étouffaient, que les règles orthographiques avaient été inventées pour empêcher les pauvres d’accéder aux études. «Etes-vous allés récemment au cinéma?» ai-je incidemment demandé à Mireille?</p> <p>Le lendemain, elle m’a appelée. «Avec Serge, on se demande si Pierre n’est pas en train devenir woke…» Mon sang s’est figé dans mes veines, une sourde angoisse est montée de mon estomac jusque dans ma gorge. «Non, non… Vous vous trompez… Vous avez bien vu, il continue de manger de la viande», ai-je rassuré Mireille. Mais le doute s’était instillé en moi, je me suis mise à mieux observer Pierre et, pour la première fois, j’ai fouillé dans ses poches et ses agendas, même dans son ordinateur. Ce que j’ai découvert est effrayant…</p> <p style="text-align: right;"><em>Suite la semaine prochaine</em></p> <hr /> <h4>Pierre Ronpipal est l’auteur de<br /><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1734002707_damned01.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="149" height="206" /><br />«A moi de choisir ceux qui vont mourir»<br /><span>et de<br /></span><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1734002742_cover20242.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="154" height="207" /><br />«Le vert était rouge à l’intérieur»<br />aux <a href="https://nouvelleseditionshumus.ch/" target="_blank" rel="noopener">Nouvelles Editions Humus</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'un-bien-cruel-conte-de-noel-1', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 39, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5284, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les ramasseurs de déchets, grands perdants du récit dominant sur la pollution plastique', 'subtitle' => 'A Busan, en Corée du Sud, les discussions sur le traité mondial sur la pollution plastique, qui se tenaient du 25 novembre au 1er décembre, se sont soldées par un échec. Pour être vraiment juste, le traité devrait s’attaquer aux inégalités au cœur des systèmes actuels de recyclage et de gestion des déchets. Des ramasseurs informels, souvent en situation de grande pauvreté et résident en Asie, Amérique du Sud ou en Afrique, sont en effet au cœur de l’économie des déchets, où ils jouent un rôle essentiel.', 'subtitle_edition' => 'A Busan, en Corée du Sud, les discussions sur le traité mondial sur la pollution plastique, qui se tenaient du 25 novembre au 1er décembre, se sont soldées par un échec. Pour être vraiment juste, le traité devrait s’attaquer aux inégalités au cœur des systèmes actuels de recyclage et de gestion des déchets. Des ramasseurs informels, souvent en situation de grande pauvreté et résident en Asie, Amérique du Sud ou en Afrique, sont en effet au cœur de l’économie des déchets, où ils jouent un rôle essentiel.', 'content' => '<h4 style="text-align: center;"><span><a href="https://theconversation.com/profiles/manisha-anantharaman-1526162">Manisha Anantharaman</a>, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/sciences-po-2196">Sciences Po </a></em></span></h4> <div><hr /> <p>A Busan, en Corée du Sud, les discussions sur le traité mondial sur la pollution plastique, qui se tenaient du 25 novembre au 1<sup>er</sup> décembre, se sont soldées par un <a href="https://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/2024/article/echec-des-negociations-du-traite-sur-le-plastique-a-la-session-busan-28713049.html">échec</a>. Les négociations devraient reprendre à une date ultérieure.</p> <p>En réalité, les négociations sont surtout sont le théâtre de récits concurrents qui s’affrontent. En jeu, rien de moins que les causes de la crise de la pollution plastique et les solutions appropriées pour y remédier.</p> <ul> <li> <p>D’un côté, la <a href="https://hactoendplasticpollution.org/fr/">Coalition de haute ambition</a> (HAC), les activistes du «zéro déchet» et de <a href="https://theconversation.com/traite-mondial-contre-la-pollution-plastique-en-coulisses-le-regard-des-scientifiques-francais-presents-234046">nombreux scientifiques</a> insistent sur la nécessité d’une <a href="https://hactoendplasticpollution.org/hac-member-states-ministerial-joint-statement-for-inc-5/">approche globale portant sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques</a>, y compris leur production.</p> </li> <li> <p>De l’autre côté, une <a href="https://medium.com/points-of-order/spoiler-alert-f737a24292e6">petite minorité d’Etats</a> ainsi que l’industrie pétrochimique ont à de nombreuses reprises détourné l’attention de cette question de la production des plastiques. Au lieu de cela, ils accusent des <a href="https://psmag.com/environment/the-epa-blames-six-asian-nations-that-the-u-s-exports-plastic-waste-to-for-ocean-pollution/">systèmes de recyclage inadéquats et une mauvaise gestion des déchets</a>.</p> </li> </ul> <p>L’attention portée au recyclage des plastiques et à la gestion des déchets touche en réalité des millions de personnes en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique. Il s’agit des travailleurs qui récupèrent, réutilisent ou revendent les plastiques, les textiles, l’aluminium et d’autres matériaux précieux issus des déchets.</p> <p>Dans le cadre du traité sur les plastiques, pour que ces travailleurs informels soient reconnus, que leurs conditions de travail puissent être améliorées et qu’ils puissent bénéficient d’une transition écologique plus équitable, les solutions politiques doivent aller au-delà des mécanismes économiques basés sur le seul marché et des stratégies axées sur le profit.</p> <p>Si ce n’est pas le cas, les efforts en faveur d’un recyclage plus inclusif et du développement de l’économie circulaire risquent de renforcer les injustices mêmes qu’ils prétendent combattre.</p> <h3>Qui sont les ramasseurs informels de déchets?</h3> <p>Les collecteurs de déchets – et les autres personnes travaillant avec eux dans un cadre informel et coopératif – effectuent une <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0921344924001824#sec0021">grande partie du travail de recyclage à l’échelle mondiale</a>. Ils réduisent de manière significative la quantité de plastique qui se retrouve dans les océans.</p> <p>Malgré cela, et parce qu’ils font un travail salissant et vivent dans des endroits sales, ils sont souvent tenus pour responsables du problème de la pollution plastique. Dans les discours politiques des villes et des Etats, leur travail a longtemps été <a href="https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0956247816657302">tourné en dérision, considéré comme non qualifié et inefficace</a>. <a href="https://www.undp.org/blog/unsung-heroes-four-things-policymakers-can-do-empower-informal-waste-workers">L’absence de reconnaissance officielle</a> de leur travail rend leurs revenus particulièrement instables et précaires. Les réglementations environnementales peuvent <a href="https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ac6b49">aggraver ces menaces</a> en accélérant la privatisation du traitement des déchets.</p> <p>Alors que les efforts de lutte contre la pollution plastique gagnent du terrain, les ramasseurs informels sont soumis à une double pression:</p> <ul> <li> <p>Ils doivent protéger leur accès aux déchets, car c’est l’un des rares moyens de subsistance dont ils disposent.</p> </li> <li> <p>En même temps, ils cherchent à améliorer leurs conditions de vie et de travail.</p> </li> </ul> <p>Un groupe de ramasseurs de déchets a donc profité de l’ouverture des négociations pour <a href="https://globalrec.org/document/just-transition-waste-pickers-un-plastics-treaty/">plaider en faveur de la reconnaissance de leur travail</a>. Il a été demandé que leurs contributions historiques à la réduction de la pollution plastique soient explicitement reconnues, et qu’un objectif explicite de transition juste soit intégré au traité sur les plastiques.</p> <h3>Avec l’économie circulaire, tout le monde est gagnant?</h3> <p>La <a href="https://theconversation.com/quatre-idees-recues-sur-la-transition-juste-227569">transition juste</a> est un principe défendu par les groupes de travailleurs et les défenseurs de la justice sociale afin de garantir que les politiques de transition écologique protègent, améliorent et compensent équitablement les moyens de subsistance des travailleurs et des communautés affectés par l’environnement.</p> <p>Les ramasseurs de déchets ont utilisé ce terme pour réclamer que le traité comprenne des dispositions pour améliorer leurs conditions de travail et de sécurité. Mais également pour que le traité intègre davantage les travailleurs informels aux systèmes de gestion des déchets, et pour exiger que les systèmes de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/responsabilite-elargie-du-producteur-67766">responsabilité élargie des producteurs</a> (REP) soutiennent aussi les travailleurs du secteur des déchets, en particulier les <a href="https://www.wiego.org/gender-waste-project">femmes et d’autres groupes vulnérables</a>.</p> <p>Etonnamment, ces demandes ont obtenu le soutien d’un large éventail de parties prenantes puissantes. Par exemple la <a href="https://www.businessforplasticstreaty.org/vision-statement#Key-elements">Business Coalition for a Plastics Treaty</a>, les <a href="https://news.un.org/en/story/2024/10/1156301">dirigeants des Nations unies</a> et même <a href="https://resolutions.unep.org/resolutions/uploads/american_chemistry_council.pdf">l’industrie pétrochimique</a>.</p> <p>Certaines de ces demandes ont été intégrées aux projets de traité sur les plastiques discutés au cours des négociations, ce qui représente une victoire majeure pour les travailleurs du secteur informel des déchets.</p> <p>Un consensus se dégage sur le fait qu’une économie circulaire inclusive peut être bénéfique à la fois pour l’environnement, l’économie et les travailleurs en améliorant la gestion de la pollution, les moyens de subsistance et les opportunités de croissance économique pour les entreprises.</p> <p>Ces promesses demandent toutefois à être vérifiées sur le terrain. Et c’est là que les choses se compliquent.</p> <h3>« Gagnant-gagnant », mais la victoire de qui ?</h3> <p>Dans mon livre <a href="https://mitpress.mit.edu/9780262546973/recycling-class/"><em>Recycling Class</em></a>, j’examine comment les efforts de recyclage inclusif ont été mis en œuvre à Bengaluru, l’une des plus grandes villes de l’Inde.</p> <figure><a href="https://images.theconversation.com/files/635250/original/file-20241129-15-cdpt12.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/635250/original/file-20241129-15-cdpt12.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a> <figcaption><span></span></figcaption> </figure> <p>Dans cet ouvrage, je défends que l’intégration dans des programmes d’économie circulaire basés sur le marché n’est pas une solution miracle aux injustices ancrées dans les systèmes de production, de consommation et de production des déchets.</p> <p>La plupart des politiques d’économie circulaire et de recyclage inclusif reposent sur des mécanismes de marché, partant du principe que la création de marchés pour les déchets incitera les acteurs du marché à récupérer efficacement les déchets et à les convertir en ressources.</p> <p>Pour remplir leurs obligations en matière de <a href="https://theconversation.com/faire-payer-plus-les-entreprises-pour-quelles-reduisent-les-emballages-130073">responsabilité élargie des producteurs</a> (REP), les marques peuvent alors s’engager à acheter des plastiques recyclés et à financer la collecte des déchets en achetant des <a href="https://www.worldbank.org/en/programs/problue/publication/unlocking-financing-to-combat-the-plastics-crisis">crédits plastique</a>.</p> <p>Cette approche vise à améliorer le prix des déchets, à augmenter les salaires et à encourager les efforts de collecte, tout en attirant des investissements pour financer l’amélioration des infrastructures et des technologies.</p> <p>Cependant, les mécanismes fondés sur le marché aggravent les inégalités existantes en matière d’accès au marché. Les efforts visant à donner la priorité à la traçabilité et à la transparence – dans le but d’améliorer l’efficacité du marché et le respect de la réglementation – désavantagent souvent les travailleurs informels.</p> <p>Ces derniers ne disposent pas des ressources et des capacités techniques nécessaires pour adopter des systèmes de suivi complexes basés sur les SIG ou la blockchain, et se retrouvent exclus des processus formalisés. Les start-up financées par le capital-risque et les grandes entreprises s’emparent alors du secteur du recyclage.</p> <p>Les multinationales préfèrent d’ailleurs les partenariats avec des start-up technologiques qui offrent des services à «valeur ajoutée» tels que des indicateurs et des tableaux de bord environnementaux, permettant aux entreprises de mettre en scène leur propre récit sur le développement durable. Souvent issus de milieux éduqués et privilégiés, les employés de ces firmes <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S001671852300057X">concurrencent les travailleurs informels existants, les subordonnant au passage</a>.</p> <p>A l’inverse, les femmes et les membres des minorités ethno-raciales et religieuses, qui constituent la majorité des travailleurs des économies informelles des déchets, sont confrontés à des obstacles supplémentaires. Notamment des <a href="https://mouvements.info/recuperateurs-de-dechets/">stigmates sociaux bien ancrés</a> qui limitent leur capacité à participer sur un pied d’égalité à ces marchés émergents. Ils restent toujours relégués aux mêmes tâches manuelles et difficiles, même si leurs conditions de travail en ressortent légèrement améliorées.</p> <h3>L’industrie du plastique maintient le <em>statu quo</em></h3> <p>Malgré les bonnes intentions de départ, des termes tels que «économie circulaire inclusive» sont donc trop souvent utilisés à des fins de <em>green washing</em> et même de <em>justice washing</em>, tandis que les travailleurs continuent à endurer des conditions difficiles. Une étude de <a href="https://www.circle-economy.com/resources/decent-work-in-the-circular-economy">Circle Economy</a> souligne que la plupart des emplois du secteur de l’économie circulaire restent ad-hoc et informels et ne bénéficient pas des garanties d’un emploi décent.</p> <p>En fin de compte, les travailleurs informels sont confrontés à un choix difficile: soit ils acceptent d’être exploités au sein des circuits de traitements des déchets en tant que simples ressources, soit ils risquent de perdre complètement leurs moyens de subsistance.</p> <p>Les systèmes actuels de production et de consommation du plastique déplacent donc la charge des déchets sur des communautés autochtones ou ethniques marginalisées, créant ainsi des <a href="https://www.dukeupress.edu/pollution-is-colonialism">zones sacrifiées</a>. Ce déplacement permet de maintenir la rentabilité, tout en perpétuant les atteintes à l’environnement et les inégalités sociales.</p> <p>En promouvant des technologies de <a href="https://www.bbc.com/afrique/monde-57087908">recyclage chimique</a> non éprouvées et en étendant les marchés du plastique, les entreprises <a href="https://theconversation.com/comment-lindustrie-fossile-influence-les-negociations-mondiales-sur-le-plastique-222112">pétrochimiques</a> et de matières plastiques <a href="https://direct.mit.edu/glep/article/21/2/121/97367/Future-Proofing-Capitalism-The-Paradox-of-the">s’approprient le langage de l’économie circulaire</a>. Cela leur permet de donner un vernis écologique à leurs propositions, tout en maintenant le <em>statu quo</em> sur les inégalités.</p> <p>Pendant ce temps, la HAC, plusieurs ONG et même certains ramasseurs de déchets invoquent également l’économie circulaire comme solution à la crise du plastique, en mettant l’accent sur le réemploi et le recyclage inclusif.</p> <h3>Demander des comptes aux pollueurs plutôt que compter sur l’efficacité du marché</h3> <p>Pour que l’économie circulaire aille au-delà de la simple protection du capitalisme fossile, elle doit prendre en compte les collecteurs de déchets et recycleurs informels dans le Sud et reconnaître les limites des mécanismes basés sur le marché. C’est vrai aussi bien pour le traité international sur la pollution plastique que pour d’autres démarches régionales comme le <a href="https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/ATAG/2021/679066/EPRS_ATA(2021)679066_FR.pdf">plan d’action de l’UE pour l’économie circulaire</a>.</p> <p>En effet, toute stratégie de lutte contre la pollution plastique basée sur le marché et axée sur le profit est susceptible de reproduire ces schémas d’inégalité. Et par la même occasion, de pérenniser les injustices systémiques qui soutiennent le statu quo. Pour une transition vraiment juste, la lutte contre la pollution plastique ne doit donc pas devenir une opportunité de croissance économique ou de profit.</p> <p>Au contraire, nous avons besoin d’une approche centrée sur la réparation. Il faut d’abord, pour cela, reconnaître les contributions historiques des collecteurs informels du plastique ainsi que les préjudices qu’ils subissent. Puis redistribuer les ressources aux personnes les plus touchées et créer des systèmes qui donnent la priorité à la restauration de l’environnement et à la justice sociale plutôt qu’au profit des entreprises.</p> <p>Une économie circulaire bien financée devrait d’abord renforcer le pouvoir des travailleurs, puis améliorer les capacités des infrastructures et réduire la concentration de ces déchets en produits chimiques toxiques, plutôt que de s’appuyer sur des solutions basées sur le marché qui aggravent les inégalités.</p> <p>Les vraies solutions consistent à demander des comptes aux pollueurs et à adopter des approches circulaires fondées sur la sobriété et la réparation, et non sur l’efficacité du marché.<img src="https://counter.theconversation.com/content/244065/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/manisha-anantharaman-1526162">Manisha Anantharaman</a>, Assistant Professor, Center for the Sociology of Organisations, CNRS/Sciences Po, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/sciences-po-2196">Sciences Po </a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/les-ramasseurs-de-dechets-grands-perdants-du-recit-dominant-sur-la-pollution-plastique-244065">article original</a>.</h4> </div>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-ramasseurs-de-dechets-grands-perdants-du-recit-dominant-sur-la-pollution-plastique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 42, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5283, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les Etats-Unis financent un collectif international de journalistes', 'subtitle' => 'Si le réseau Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a révélé des avoirs russes cachés ou la corruption au Venezuela, le Delaware, paradis de l'évasion fiscale, reste pour lui un tabou. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Drew Sullivan, son cofondateur.', 'subtitle_edition' => 'Si le réseau Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a révélé des avoirs russes cachés ou la corruption au Venezuela, le Delaware, paradis de l'évasion fiscale, reste pour lui un tabou. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Drew Sullivan, son cofondateur.', 'content' => '<p style="text-align: center;"><strong>Urs P. Gasche</strong>, article publié sur <a href="https://www.infosperber.ch/medien/medienkritik/die-usa-finanzieren-internationales-journalisten-kollektiv/" target="_blank" rel="noopener"><em>Infosperber</em></a> le 5 décembre 2024, traduit par <em>Bon Pour La Tête</em></p> <hr /> <p>Parmi de nombreux autres médias, la <em>NZZ</em> et le <em>Tages-Anzeiger</em> ont diffusé à plusieurs reprises des révélations du réseau international de journalistes Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP). Ce faisant, ils n'ont pas rendu transparent le fait que les services gouvernementaux américains paient la moitié du budget de l'OCCRP. L'UE et les Etats membres de l'UE financent les 20 % restants.</p> <p>Avec un budget annuel de 20 millions d'euros et plus de 150 journalistes sur tous les continents, l'<a href="https://www.occrp.org/en">OCCRP</a> − en partie en collaboration avec le <a href="https://www.icij.org/">Réseau international des journalistes d'investigation</a> ICIJ − a lancé les plus grands projets internationaux de journalisme d'investigation de ces dernières années. Parmi eux, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Panama_Papers"><em>The Panama Papers</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Pandora_Papers"><em>Pandora Papers</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Suisse_Secrets"><em>Suisse Secrets</em></a><em>, </em><a href="https://www.occrp.org/en/project/narcofiles-the-new-criminal-order"><em>Narco Files</em></a><em>, </em><a href="https://www.occrp.org/en/project/the-pegasus-project/about-the-project"><em>Pegasus Project</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Cyprus_Confidential"><em>Cyprus Confidential </em></a>et la série <a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Die_Geldw%C3%A4scherei"><em>Laundromat</em></a>, qui a révélé les systèmes de blanchiment d'argent des élites dirigeantes en Azerbaïdjan et en Russie.</p> <h3><strong>Non sans conditions</strong></h3> <p>Les agences gouvernementales américaines ne financent pas l'OCCRP sans contrepartie: l'<a href="https://www.usaid.gov/"> U.S. Agency for International Development</a> dispose d'un droit de veto sur la nomination des dirigeants de l'OCCRP. De plus, l'agence gouvernementale américaine interdit d'utiliser son argent pour mettre au jour la corruption aux Etats-Unis.</p> <p>Certaines subventions étaient même affectées à un but précis: le Department of State, par exemple, a versé 173 000 dollars à l'OCCRP pour «détecter et combattre la corruption au Venezuela». Ou l'<a href="https://www.usaid.gov/">Agence pour le développement international (USAID)</a> a versé plus de deux millions de dollars dans le but de «mettre au jour la criminalité et la corruption à Malte et à Chypre».</p> <p>Le journal en ligne français indépendant <a href="https://www.mediapart.fr/en/journal/international/021224/hidden-links-between-giant-investigative-journalism-and-us-government">« Mediapart »</a> en a parlé le 2 décembre 2024 <a href="https://www.mediapart.fr/en/journal/international/021224/hidden-links-between-giant-investigative-journalism-and-us-government">.</a></p> <p>Le fondateur de l'OCCRP est un ancien employé <a href="https://www.rockwellautomation.com/de-ch.html">de Rockwell</a> devenu journaliste: <a href="https://www.occrp.org/en/staff/drew-sullivan">Drew Sullivan</a>. L'OCCRP a été créé à l'instigation de fonctionnaires du gouvernement américain. Selon Mediapart, Sullivan a reçu pour cela, en 2008, un financement de départ de 1,7 million de dollars du <a href="https://www.state.gov/bureaus-offices/under-secretary-for-civilian-security-democracy-and-human-rights/bureau-of-international-narcotics-and-law-enforcement-affairs/">Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs</a>(INL). Il s'agit d'une agence d'application de la loi du Département d'Etat américain.</p> <p>L'OCCRP s'appuie souvent sur des documents divulgués provenant de sources non identifiées. La qualité des recherches et des révélations de l'OCCRP n'est pas mise en doute. L'orientation unilatérale des recherches et le manque de transparence des informations sur le financement donnent lieu à des critiques.</p> <p>L'ampleur des liens personnels et financiers de l'OCCRP avec le gouvernement américain va à l'encontre de «tous les principes de l'éthique journalistique». C'est ce qu'a déclaré Leonard Novy, directeur de l'Institut allemand des médias et de la politique de communication, à la chaîne NDR. Cela laisse supposer que les journalistes peuvent être utilisés ou instrumentalisés à des fins politiques.</p> <p>Sullivan et l'OCCRP ont également laissé les médias partenaires et leurs lecteurs dans l'ignorance de leur proximité avec le gouvernement américain. Selon Leonard Novy, l'organisation a ainsi dépassé les limites.</p> <h3><strong>Sullivan n'a pas voulu parler clairement aujourd'hui encore</strong></h3> <p>Sullivan a d'abord affirmé à la chaîne NDR que l'OCCRP avait «un groupe de donateurs largement répandu», parmi lesquels «aucun donateur individuel ne domine». Il a ajouté que «le gouvernement américain [...] est l'un des plus grands donateurs, mais ce n'est pas un pourcentage énorme». Confronté aux dernières découvertes, il a finalement reconnu l'importance du financement de Washington: «C'est le plus grand bailleur de fonds de l'OCCRP, oui, et ce depuis presque le début de notre histoire. [...] Je suis très reconnaissant au gouvernement américain.»</p> <p>Par écrit, Sullivan a renchéri: «Nous avons dû décider si nous voulions accepter de l'argent du gouvernement ou ne pas exister.» Sur le site web de l'OCCRP, les montants des sponsors ne sont pas indiqués.</p> <h3><strong>Conditions posées</strong></h3> <p>Sullivan a confirmé à la NDR le pouvoir d'influence des autorités américaines: «Dans le cadre d'accords de coopération que nous n'aimons pas conclure, ils ont un droit de regard sur le choix des personnes [...] Ils peuvent mettre leur veto sur quelqu'un [...] Ils n'ont jamais mis leur veto sur quelqu'un.»</p> <p>L'OCCRP ne peut pas enquêter sur des affaires américaines avec l'argent fourni par Washington. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Sullivan à la NDR. «Je pense que le gouvernement américain ne le permet pas. Mais même dans d'autres pays où ces dispositions n'existent pas, nous ne le faisons pas parce que cela vous place dans une situation de conflit d'intérêts et que vous préférez rester à l'écart de telles situations.»</p> <p>Ainsi, le paradis fiscal américain du Delaware n'a jamais fait l'objet de toutes les recherches sur l'évasion fiscale et l'argent de la corruption.</p> <p>L'OCCRP a tout de même effectué des recherches isolées aux Etats-Unis: par exemple sur les <a href="https://www.occrp.org/en/investigation/meet-the-florida-duo-helping-giuliani-investigate-for-trump-in-ukraine">hommes d'affaires</a> qui avaient soutenu l'avocat de Donald Trump pour nuire à Joe Biden, ou sur la manière dont le Pentagone a dépensé des sommes énormes pour <a href="https://www.occrp.org/en/project/making-a-killing/revealed-the-pentagon-is-spending-up-to-22-billion-on-soviet-style-arms-for-syrian-rebels">fournir des armes</a> à des groupes rebelles en Syrie, ou encore sur un <a href="https://www.occrp.org/en/investigation/flight-of-the-monarch-us-govt-contracted-airline-once-owned-by-criminals-with-ties-to-russian-mob">contrat</a> entre le gouvernement américain et une compagnie aérienne dont les propriétaires sont liés au crime organisé en Russie.</p> <p>Ces recherches ont manifestement respecté une autre condition imposée par les autorités américaines à l'OCCRP: l'activité doit être «en accord avec la politique étrangère et les intérêts économiques des Etats-Unis et les promouvoir.» (<a href="https://www.govinfo.gov/content/pkg/COMPS-1071/pdf/COMPS-1071.pdf">US Foreign Assistance Act</a>).</p> <h3><strong>Voici comment la «NZZ» et Tamedia ont présenté la source OCCRP</strong></h3> <p><strong>«NZZ» du 19 juillet 2023</strong></p> <p>«L'Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) est un réseau d'organisations journalistiques fondé en 2006, basé dans de nombreux pays différents et fonctionnant sous cette forme en tant que filiale du Journalism Development Network à but non lucratif, dont le siège est dans le Maryland.»</p> <p><strong>«Tages-Anzeiger» du 21 juin 2023</strong></p> <p>«Grâce à l'organisation OCCRP, des journalistes femmes de plusieurs pays ont pu étudier ces données, dont <em>Der Standard</em> en Autriche et <em>Der Spiegel</em> en Allemagne. Pour la Suisse, le bureau de recherche de Tamedia et Paper Trail Media était de la partie.»</p> <h3><strong>Informations complémentaires</strong></h3> <p><strong>22 décembre 2022</strong> <a href="https://www.infosperber.ch/politik/welt/twitter-diente-jahrelang-als-gehilfe-des-pentagons/">Twitter a servi pendant des années d'auxiliaire au Pentagone</a>. Elon Musk a partiellement révélé les outils internes de Twitter. Ils prouvent des services d'hommes de main pour la propagande de l'armée américaine à l'étranger.</p> <p><strong>12 février 2009</strong> <a href="https://www.tagesanzeiger.ch/27-000-pr-berater-polieren-image-der-usa-631302390683">27 000 conseillers en relations publiques polissent l'image des Etats-Unis</a>. Des faits presque incroyables sur le travail de relations publiques du Pentagone.</p> <p><strong>20 avril 2008</strong> <a href="https://www.spiegel.de/kultur/gesellschaft/gekaufte-meinung-pentagon-beschaeftigt-pr-armee-fuer-us-tv-a-548519.html">Le Pentagone emploie une armée de RP pour la télévision américaine</a>. Avec une gigantesque troupe de RP, le gouvernement Bush a trompé l'opinion publique américaine pendant des années.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-etats-unis-financent-un-collectif-international-de-journalistes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 34, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5280, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Faites un cadeau de Noël indocile, offrez un abonnement à Bon pour la tête!', 'subtitle' => 'Qu'offrir à Pierre?, et à Suzette? A oncle Georges?, à tante Yvette? Qu'est-ce qui ferait plaisir au cousin Jonas et à la cousine Camille? Et au beau-frère Michael? Et à ma meilleure amie?, et à mon copain de toujours? Si faire un cadeau de Noël peut parfois se révéler être un vrai casse-tête, cela peut aussi être bon pour la tête!', 'subtitle_edition' => 'Qu'offrir à Pierre?, et à Suzette? A oncle Georges?, à tante Yvette? Qu'est-ce qui ferait plaisir au cousin Jonas et à la cousine Camille? Et au beau-frère Michael? Et à ma meilleure amie?, et à mon copain de toujours? Si faire un cadeau de Noël peut parfois se révéler être un vrai casse-tête, cela peut aussi être bon pour la tête!', 'content' => '<p>Offrez des points de vue qui sortent des sentiers battus, des analyses qui vont au-delà du ça va de soi, des articles d’auteurs et d’autrices qui ne craignent ni la contradiction ni le débat.</p> <p>1 an : CHF 96.-</p> <p>6 mois : CHF 48.-</p> <p>3 mois : CHF 24.-</p> <p>1 mois : CHF 8.-</p> <p>Envoyez-nous un mail à [email protected] avec votre adresse postale et votre choix d’abonnement (1 an, 6 mois, 3 mois ou 1 mois).</p> <p>Vous recevrez une facture par mail et nous vous enverrons par la poste une carte cadeau à glisser sous le sapin et indiquant à la personne qui la recevra comment faire pour accéder à Bon pour la tête.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'faites-un-cadeau-indocile-offrez-un-abonnement-a-bon-pour-la-tete', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 43, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 6798, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Foto FIfa FB.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 433144, 'md5' => '7d84388faa19d682f9e32a80521eddb4', 'width' => (int) 1953, 'height' => (int) 1953, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Le procureur de la Confédération, Michael Lauber et le président de la FIFA, Gianni Infantino se seraient rencontrés bien plus souvent que ce que l’on savait jusque-là.', 'author' => '', 'copyright' => '© FIFA FB', 'path' => '1588263752_fotofifafb.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Bon pour la tête' $description = 'Les révélations du Tages Anzeiger sur les rencontres du procureur de la Confédération Michael Lauber avec le président de la FIFA Gianni Infantino ont provoqué un tollé politique et médiatique en Suisse alémanique cette semaine. Face aux dégâts d’image pour la justice suisse, les appels à la démission, voire au licenciement ou même aux plaintes pénales contre le procureur se multiplient.' $title = 'On y voit plus clair dans les embrouilles Lauber-FIFA' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 370, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'football', 'slug' => 'football', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire