Actuel / Nous n’avons pas gagné, mais ils ont aussi perdu
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Dans ce texte écrit pour Bon pour la tête, Dick Marty analyse la campagne hors-norme qui a été menée par les opposants à l'initiative pour des multinationales responsables dont il a été un des fers de lance.
Par Dick Marty
Si le vote du 29 novembre a mis fin au tumulte de la campagne qui l’a précédé, il ne clôt certainement pas la question de la (non) responsabilité des sociétés multinationales agissant dans des pays aux institutions fragiles. La majorité du peuple a désavoué le Conseil fédéral et le Parlement et a ainsi estimé intolérable qu’une société dont le siège est en Suisse ne réponde pas devant la justice des dommages qu’elles ont causés par des violations des droits de l’Homme et des normes internationalement reconnues en matière d’environnement. L’initiative, on le sait, a échoué n’obtenant pas la majorité des cantons. On savait que cet obstacle serait très difficile, on connaissait les règles du jeu et il ne s’agit pas de les contester après coup. On est en droit, cependant, de s’interroger si cette double majorité est toujours justifiée. La question a déjà été soulevée dans le passé et pas par n’importe qui. Dans un ouvrage publié en 1983 et consacré aux institutions politiques de la Suisse, Jean-François Aubert, constitutionnaliste réputé (j’ai eu la chance de l’avoir comme professeur) et ancien Conseiller aux États remarquait que la double majorité se justifiait lorsque la norme proposée portait atteinte au pouvoir des cantons. Mais, ajoutait-il, «la situation serait gênante si les cantons empêchaient l’adoption d’une norme qui n’a rien à voir avec la structure fédérative du pays». Très gênant. En effet, l’initiative sur les multinationales n’aurait entraîné aucune conséquence pour les cantons. Comme il y a peu de chance de pouvoir modifier la constitution en ce sens, il faudrait peut-être songer à introduire un droit d’initiative législative ce que par ailleurs la grande majorité des cantons connaît déjà. Le débat sur le plan fédéral n’est pas nouveau et il mériterait d’être repris, ce qui ne pourrait que renforcer notre démocratie. Cette possibilité de lancer une initiative populaire non pas pour modifier ou compléter la constitution, mais pour proposer une loi déjà élaborée ou formulée en termes généraux n’aurait pas seulement l’avantage d’éviter le blocage de la part de minorités nullement concernées par les dispositions suggérées, mais surtout, elle permettrait d’éviter de charger inutilement la constitution avec des dispositions qui n’ont pas l’importance ni la dignité d’une charte fondamentale. Rappelons que lors de référendums, plusieurs lois fédérales ont été adoptées par le peuple, mais pas la majorité des cantons. Ce fut le cas, par exemple du Code pénal de 1937, un texte très contesté à l’époque.
L’énervement des opposants
Le succès populaire de l’initiative, annoncé par les sondages, a passablement énervé les opposants. J’ai eu la nette impression que l’originalité de la campagne, le savoir-faire et la capacité de mobilisation des initiativistes ont vite créé une certaine panique auprès des organisations qui affirment défendre les intérêts de l’économie. On a même eu l’impression qu’on avait de la peine à tolérer qu’une telle campagne puisse être conduite par des ONG avec le large soutien de citoyen-ne-s, sans la participation de partis politiques ni le soutien de grands sponsors (mais qu’est-ce qu’ils se permettent ces jeunes?). La machine de guerre des grandes agences de relations publiques s’est alors mise en mouvement. La ministre de la Justice aussi. Et là se pose une question: est-ce vraiment le rôle du Conseil fédéral de s’engager de cette façon contre une initiative populaire? Car c’est bien la façon qui interpelle. Une comparaison avec le style et l’attitude de la ministre de la Défense lors de la récente campagne sur les avions de combat (aussi très émotionnelle) est frappante. On me reproche (entre autres, un ancien Conseiller fédéral) d’avoir été excessivement dur avec la ministre de la Justice. J’assume. Le Conseil fédéral a parfaitement le droit de s’opposer à une initiative, mais il doit le faire avec objectivité et une certaine retenue. On parlait naguère des Sept Sages (les Landesväter), cela exprimait bien l’image du rôle qu’on se faisait du Conseil fédéral. Le monde change (pas toujours en mieux, d’ailleurs), mais j’ai de la peine à accepter – en fait, je ne peux pas le tolérer – qu’un membre du gouvernement, parlant au nom de ce dernier, puisse avec l’autorité que lui confère son statut de magistrat, faire des affirmations contraires à la vérité. Je trouve simplement indigne qu’on nous ait taxés de néocolonialistes. Si ce sont les opposants qui lancent de telles accusations, passe, mais je trouve franchement inconvenant que cela vienne d’un membre du Conseil fédéral. Dans le cas d’espèce c’est d’ailleurs grotesque: on proposait de conférer à des personnes, qui ne peuvent obtenir justice dans leur pays, de le faire auprès du tribunal civil du lieu où la société a son siège en Suisse. Qui est plus proche du colonialisme, celui qui veut conférer des droits à des laissés-pour-compte, ou ceux qui exploitent les richesses d’un pays sans que l’ensemble de la population en profite? Est-il admissible, pour ne faire qu’un exemple, qu’une ministre de la Justice ait continué à reprocher à l’initiative de bouleverser les principes élémentaires du droit en introduisant le renversement du fardeau de la preuve? Selon elle, en effet, le texte prévoyait qu’il incombait à l’entreprise de prouver qu’elle n’avait commis rien de répréhensible. Faux. Le renversement du fardeau de la preuve est en fait une notion relevant du droit pénal, pas du droit civil. On a ainsi sciemment créé une confusion entre cette notion pénale avec la clause libératoire prévue depuis des décennies à l’article 55 du Code des obligations au sujet de la responsabilité de l’employeur. Cette clause – en fait favorable à l’entreprise – a été reprise par l’initiative et il était absolument clair que le dommage subi devait être prouvé par le lésé. Des professeurs de différentes facultés de droit se sont déclarés (dans la NZZ !) irrités que la ministre de la Justice persiste avec de telles affirmations juridiquement fausses et contraires à la vérité.
Le ministre qui a chanté les louanges de Glencore
Deux autres observations concernant le Conseil fédéral. Est-il normal que le ministre des Affaires étrangères se rende, pendant que le parlement débat de l’initiative, expressément pour visiter une mine de Glencore en Zambie et chanter les louages de l’une des entreprises les plus controversées au monde? Cela est d’autant plus étrange, que notre pays n’a pas d’ambassade ni de bureau de l’aide au développement en Zambie. Le Conseiller fédéral n’a même pas jugé bon de rencontrer les associations de victimes qui luttent contre l’entreprise pour obtenir réparation des torts subis. Le chef des finances de son côté n’a pas hésité à faire campagne pour son compte contre l’initiative en saisissant toute occasion pour en dire tout le mal possible («les initiativistes me rendent malade»). Le Conseil fédéral envoie cependant le ministre de la Santé (qui est notoirement pour le OUI) parler à la radio et à la télévision pour illustrer la position négative du gouvernement. Collégialité? Non, bizarre.
Brabeck n’a-t-il pas compris le texte?
Invité vedette d’une émission TV en première soirée, le personnage jouit d’une grande renommée. Il parle de l’initiative et estime intolérable que l’on prévoie des mesures pénales. Pénales? Ou il n’a pas lu le texte ou s’il l’a lu il n’y a rien compris. Quoi qu’il en soit, inquiétant pour une personne qui a été à la tête d’une multinationale avec 25'000 employés et un chiffre d’affaires d’environ 90 milliards. Peter Brabeck, c’est de lui qu’il s’agit, a été le président du conseil d’administration de Nestlé. Pour ce seul job à temps partiel (il est membre de conseils d’autres importantes sociétés), il a perçu un cachet annuel de plus de 6 millions. Cela correspond à la masse salariale d’au moins 100 infirmières. Mais, si l’une d’entre elles devait commettre une telle faute d’une telle gravité, elle serait virée sur le champ et risquerait – elle oui – d’avoir affaire avec le juge pénal.
Affirmations non-vérifiées
Autre contrevérité manifeste: aucun pays au monde ne prévoyait une telle responsabilité. Faux. C’est assez surprenant de constater que les médias de référence ne se soient pas donné la peine de vérifier de telles affirmations. Un seul exemple. En 2015 déjà, un juge britannique a déclaré admissible une action civile contre la multinationale Vedanta accusée d’avoir empoisonné l’eau potable de villageois en Zambie. Après la juridiction d’appel aussi la Cour suprême a confirmé la décision, en arguant que, étant donné que les villageois zambiens n’ont pas un accès véritablement libre et objectif à la justice de leur pays, il est parfaitement justifié qu’ils puissent accéder au tribunal civil de Londres, siège de la société, pour exiger la réparation du dommage subi. Exactement ce que demandait l’initiative. Une procédure analogue est en cours au Canada pour des accusations d’esclavagisme en Érythrée, en France pour des faits qui auraient eu lieu en Ouganda. On n’aurait donc pas été les premiers. Et même si nous l’avions été, cela aurait été si grave? L’affirmation et la défense des droits de l’Homme ne sont-elles pas l’un des piliers de notre politique étrangère, comme on aime si bien le rappeler à chaque occasion?
L’engagement du Credit Suisse contre l’initiative
L’initiative a été lancée suite à de nombreux scandales provoqués par des multinationales suisses (en fait, de suisse elles n’ont souvent que le siège) dans des pays pauvres et fragiles où les victimes sont abandonnées à elles-mêmes ainsi qu’au refus de la politique de réagir. Le Credit Suisse est l’une des seules banques à s’être activement engagée contre l’initiative. Hasard, si elle est mêlée en un grand scandale financier au Mozambique? Hasard aussi que l’un de ses plus grands actionnaires soit le Qatar (qui a sauvé la banque en 2008), pays qui méprise notoirement la démocratie et l’État de droit et qui – autre hasard – est l’un des principaux actionnaires de Glencore? Même l’Union suisse des paysans s’est opposée à l’initiative, alors que les agriculteurs devraient bien savoir ce que cela signifie d’être le plus faible au sein de la société et se trouver le plus souvent à la merci de puissants groupes de distribution. Pourquoi investir tant d’énergie pour défendre quelques moutons noirs comme Glencore et Syngenta et prendre pour cela en otage les PME, alors que celles-ci (à l’exception de quelques cas particuliers) n’avaient absolument rien à craindre de l’initiative (et le premier à l’avoir affirmé n’est autre que le directeur de l’USAM)?
En fait, la classe politico-économique qui s’est engagé contre l’initiative est celle-là même qui a essayé de cacher le scandale des biens en déshérence (les fameux peanuts du CEO de la plus grande banque suisse), qui a refusé un débat ouvert et transparent sur le rapport de la Commission Bergier, qui s’est opposée pendant des années avec succès contre une législation sur le blanchiment d’argent, qui clamait qu’on ne saurait mettre en cause le secret bancaire, alors qu’elle ne se rendait même pas compte qu’il était en train de tomber en ruine depuis longtemps …
Les Eglises durement critiquées
La victoire des ONG devant le peuple a profondément irrité ces milieux et tout de suite après leur succès populaire des appels au boycott et à des mesures de rétorsion ne manquent pas. On propose ainsi d’abolir la défiscalisation des donations aux ONG. Même un ancien Conseiller fédéral – toujours lui – s’est prêté à ce navrant spectacle en invitant en fait à ne plus soutenir ces organisations qui se sont engagées en faveur de la campagne. Les Eglises aussi ont été durement critiquées et accusées de faire de la politique, comme si elles devaient se taire lorsque des sujets de nature sociétale et éthique sont en jeu. N’a-t-on jamais pris connaissance des encycliques du Pape? Le débat politique devrait être l’exclusivité d’une autoproclamée élite? Quant aux ONG il faut bien préciser une chose. Leur contribution n’a été qu’une fraction minime du budget de campagne. Celle-ci a été financée par des dizaines de milliers de citoyennes et citoyens selon leurs moyens (une moyenne de 75 francs par don environ) avec une ferveur incroyable, ce qui a permis de mener une campagne originale et intense. C’est tout simplement sensationnel et c’est bien ce qui agace ceux qui se considèrent les officiels de la politique. Quant aux principales ONG il faut ajouter que – contrairement aux partis politiques et à Economiesuisse – elles sont certifiées par un organisme extérieur (ZEWO) et que chaque franc reçu est traçable en toute transparence. Contrairement à ce que disent certains oracles sur les plateaux de télévision, les ONG ne bénéficient pas de subsides de l’État. Elles sont rétribuées pour des mandats qu’on leur confie ou pour des programmes qui sont reconnu d’intérêt général. Les moyens mis à disposition de la campagne n’ont strictement rien à voir avec ce genre de rétributions. Sur les coût de la campagne de chiffres fantaisistes ont été publiés. Les responsables de la campagne en faveur de l’initiative ont toujours dit qu’ils étaient prêts à publier les comptes, si l’autre camp en faisait de même. Ce qu’Economiesuisse a toujours refusé. Pour donner une idée des proportions, mentionnons simplement une recherche de l’Université de Berne qui a établi que le camp du NON à placé au moins deux fois plus d’insertions que les favorables à l’initiative.
De l’utilité des ONG
Les ONG contribuent à exprimer la sensibilité, les craintes et les attentes de nombreux citoyen-ne-s. C’est très souvent grâce à elles si des avancées sociales et éthiques ont été possibles que ce soit dans la protection des droits de l’Homme, de la lutte contre l’impunité, de la défense des minorités, de la sauvegarde de l’environnement. Alors que de nombreux médias renoncent de plus en plus à un journalisme d’investigation, c’est très souvent grâce au travail remarquable d’ONG que des scandales et des injustices sont publiquement révélés et dénoncés. Prenons acte avec effarement qu’on veut les faire taire ; c’est ce qui se passe dans les régimes autocratiques, de la Russie à la Chine, de la Turquie à la Hongrie et c’est ce que Trump a commencé à faire. Cela ne se passera pas sans une forte réaction de la société civile. Nous avons besoin plus que jamais de voix critiques. Surtout en cette période. La pandémie est en train de jeter dans la pauvreté extrême des dizaines de millions de personnes, alors que le petit groupe de milliardaires continue à accumuler argent et pouvoir. La véritable économie souffre et de nombreuses PME risquent de disparaître et les organisations qui prétendent les représenter auraient été bien inspirées de se soucier des vrais problèmes de la branche. Au même moment, la bourse et la finance flambent. Décidément, comme le disait Hamlet, il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark. Faire passer cela pour du libéralisme est une imposture.
Les intertitres sont de la rédaction
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La question a déjà été soulevée dans le passé et pas par n’importe qui. Dans un ouvrage publié en 1983 et consacré aux institutions politiques de la Suisse, Jean-François Aubert, constitutionnaliste réputé (j’ai eu la chance de l’avoir comme professeur) et ancien Conseiller aux États remarquait que la double majorité se justifiait lorsque la norme proposée portait atteinte au pouvoir des cantons. Mais, ajoutait-il, «la situation serait gênante si les cantons empêchaient l’adoption d’une norme qui n’a rien à voir avec la structure fédérative du pays». Très gênant. En effet, l’initiative sur les multinationales n’aurait entraîné aucune conséquence pour les cantons. Comme il y a peu de chance de pouvoir modifier la constitution en ce sens, il faudrait peut-être songer à introduire un droit d’initiative législative ce que par ailleurs la grande majorité des cantons connaît déjà. Le débat sur le plan fédéral n’est pas nouveau et il mériterait d’être repris, ce qui ne pourrait que renforcer notre démocratie. Cette possibilité de lancer une initiative populaire non pas pour modifier ou compléter la constitution, mais pour proposer une loi déjà élaborée ou formulée en termes généraux n’aurait pas seulement l’avantage d’éviter le blocage de la part de minorités nullement concernées par les dispositions suggérées, mais surtout, elle permettrait d’éviter de charger inutilement la constitution avec des dispositions qui n’ont pas l’importance ni la dignité d’une charte fondamentale. Rappelons que lors de référendums, plusieurs lois fédérales ont été adoptées par le peuple, mais pas la majorité des cantons. Ce fut le cas, par exemple du Code pénal de 1937, un texte très contesté à l’époque.</p> <h3><strong>L’énervement des opposants</strong></h3> <p>Le succès populaire de l’initiative, annoncé par les sondages, a passablement énervé les opposants. J’ai eu la nette impression que l’originalité de la campagne, le savoir-faire et la capacité de mobilisation des initiativistes ont vite créé une certaine panique auprès des organisations qui affirment défendre les intérêts de l’économie. On a même eu l’impression qu’on avait de la peine à tolérer qu’une telle campagne puisse être conduite par des ONG avec le large soutien de citoyen-ne-s, sans la participation de partis politiques ni le soutien de grands sponsors (<em>mais qu’est-ce qu’ils se permettent ces jeunes?</em>). La machine de guerre des grandes agences de relations publiques s’est alors mise en mouvement. La ministre de la Justice aussi. Et là se pose une question: est-ce vraiment le rôle du Conseil fédéral de s’engager de cette façon contre une initiative populaire? Car c’est bien la façon qui interpelle. Une comparaison avec le style et l’attitude de la ministre de la Défense lors de la récente campagne sur les avions de combat (aussi très émotionnelle) est frappante. On me reproche (entre autres, un ancien Conseiller fédéral) d’avoir été excessivement dur avec la ministre de la Justice. J’assume. Le Conseil fédéral a parfaitement le droit de s’opposer à une initiative, mais il doit le faire avec objectivité et une certaine retenue. On parlait naguère des Sept Sages (les Landesväter), cela exprimait bien l’image du rôle qu’on se faisait du Conseil fédéral. Le monde change (pas toujours en mieux, d’ailleurs), mais j’ai de la peine à accepter – en fait, je ne peux pas le tolérer – qu’un membre du gouvernement, parlant au nom de ce dernier, puisse avec l’autorité que lui confère son statut de magistrat, faire des affirmations contraires à la vérité. Je trouve simplement indigne qu’on nous ait taxés de néocolonialistes. Si ce sont les opposants qui lancent de telles accusations, passe, mais je trouve franchement inconvenant que cela vienne d’un membre du Conseil fédéral. Dans le cas d’espèce c’est d’ailleurs grotesque: on proposait de conférer à des personnes, qui ne peuvent obtenir justice dans leur pays, de le faire auprès du tribunal civil du lieu où la société a son siège en Suisse. Qui est plus proche du colonialisme, celui qui veut conférer des droits à des laissés-pour-compte, ou ceux qui exploitent les richesses d’un pays sans que l’ensemble de la population en profite? Est-il admissible, pour ne faire qu’un exemple, qu’une ministre de la Justice ait continué à reprocher à l’initiative de bouleverser les principes élémentaires du droit en introduisant le renversement du fardeau de la preuve? Selon elle, en effet, le texte prévoyait qu’il incombait à l’entreprise de prouver qu’elle n’avait commis rien de répréhensible. Faux. Le renversement du fardeau de la preuve est en fait une notion relevant du droit pénal, pas du droit civil. On a ainsi sciemment créé une confusion entre cette notion pénale avec la clause libératoire prévue depuis des décennies à l’article 55 du Code des obligations au sujet de la responsabilité de l’employeur. Cette clause – en fait favorable à l’entreprise – a été reprise par l’initiative et il était absolument clair que le dommage subi devait être prouvé par le lésé. Des professeurs de différentes facultés de droit se sont déclarés (dans la NZZ !) <em>irrités</em> que la ministre de la Justice persiste avec de telles affirmations juridiquement fausses et contraires à la vérité.</p> <h3><strong>Le ministre qui a chanté les louanges de Glencore</strong></h3> <p>Deux autres observations concernant le Conseil fédéral. Est-il normal que le ministre des Affaires étrangères se rende, pendant que le parlement débat de l’initiative, expressément pour visiter une mine de Glencore en Zambie et chanter les louages de l’une des entreprises les plus controversées au monde? Cela est d’autant plus étrange, que notre pays n’a pas d’ambassade ni de bureau de l’aide au développement en Zambie. Le Conseiller fédéral n’a même pas jugé bon de rencontrer les associations de victimes qui luttent contre l’entreprise pour obtenir réparation des torts subis. Le chef des finances de son côté n’a pas hésité à faire campagne pour son compte contre l’initiative en saisissant toute occasion pour en dire tout le mal possible («<em>les initiativistes me rendent malade</em>»). Le Conseil fédéral envoie cependant le ministre de la Santé (qui est notoirement pour le OUI) parler à la radio et à la télévision pour illustrer la position négative du gouvernement. Collégialité? Non, bizarre.</p> <h3><strong>Brabeck n’a-t-il pas compris le texte?</strong></h3> <p>Invité vedette d’une émission TV en première soirée, le personnage jouit d’une grande renommée. Il parle de l’initiative et estime intolérable que l’on prévoie des mesures pénales. Pénales? Ou il n’a pas lu le texte ou s’il l’a lu il n’y a rien compris. Quoi qu’il en soit, inquiétant pour une personne qui a été à la tête d’une multinationale avec 25'000 employés et un chiffre d’affaires d’environ 90 milliards. Peter Brabeck, c’est de lui qu’il s’agit, a été le président du conseil d’administration de Nestlé. Pour ce seul job à temps partiel (il est membre de conseils d’autres importantes sociétés), il a perçu un cachet annuel de plus de 6 millions. Cela correspond à la masse salariale d’au moins 100 infirmières. Mais, si l’une d’entre elles devait commettre une telle faute d’une telle gravité, elle serait virée sur le champ et risquerait – elle oui – d’avoir affaire avec le juge pénal.</p> <h3><strong>Affirmations non-vérifiées</strong></h3> <p>Autre contrevérité manifeste: aucun pays au monde ne prévoyait une telle responsabilité. Faux. C’est assez surprenant de constater que les médias <em>de référence</em> ne se soient pas donné la peine de vérifier de telles affirmations. Un seul exemple. En 2015 déjà, un juge britannique a déclaré admissible une action civile contre la multinationale Vedanta accusée d’avoir empoisonné l’eau potable de villageois en Zambie. Après la juridiction d’appel aussi la Cour suprême a confirmé la décision, en arguant que, étant donné que les villageois zambiens n’ont pas un accès véritablement libre et objectif à la justice de leur pays, il est parfaitement justifié qu’ils puissent accéder au tribunal civil de Londres, siège de la société, pour exiger la réparation du dommage subi. Exactement ce que demandait l’initiative. Une procédure analogue est en cours au Canada pour des accusations d’esclavagisme en Érythrée, en France pour des faits qui auraient eu lieu en Ouganda. On n’aurait donc pas été les premiers. Et même si nous l’avions été, cela aurait été si grave? L’affirmation et la défense des droits de l’Homme ne sont-elles pas l’un des piliers de notre politique étrangère, comme on aime si bien le rappeler à chaque occasion?</p> <h3><strong>L’engagement du Credit Suisse contre l’initiative </strong></h3> <p>L’initiative a été lancée suite à de nombreux scandales provoqués par des multinationales suisses (en fait, de suisse elles n’ont souvent que le siège) dans des pays pauvres et fragiles où les victimes sont abandonnées à elles-mêmes ainsi qu’au refus de la politique de réagir. Le Credit Suisse est l’une des seules banques à s’être activement engagée contre l’initiative. Hasard, si elle est mêlée en un grand scandale financier au Mozambique? Hasard aussi que l’un de ses plus grands actionnaires soit le Qatar (qui a sauvé la banque en 2008), pays qui méprise notoirement la démocratie et l’État de droit et qui – autre hasard – est l’un des principaux actionnaires de Glencore? Même l’Union suisse des paysans s’est opposée à l’initiative, alors que les agriculteurs devraient bien savoir ce que cela signifie d’être le plus faible au sein de la société et se trouver le plus souvent à la merci de puissants groupes de distribution. Pourquoi investir tant d’énergie pour défendre quelques moutons noirs comme Glencore et Syngenta et prendre pour cela en otage les PME, alors que celles-ci (à l’exception de quelques cas particuliers) n’avaient absolument rien à craindre de l’initiative (et le premier à l’avoir affirmé n’est autre que le directeur de l’USAM)?</p> <p>En fait, la classe politico-économique qui s’est engagé contre l’initiative est celle-là même qui a essayé de cacher le scandale des biens en déshérence (les fameux <em>peanuts</em> du CEO de la plus grande banque suisse), qui a refusé un débat ouvert et transparent sur le rapport de la Commission Bergier, qui s’est opposée pendant des années avec succès contre une législation sur le blanchiment d’argent, qui clamait qu’on ne saurait mettre en cause le secret bancaire, alors qu’elle ne se rendait même pas compte qu’il était en train de tomber en ruine depuis longtemps …</p> <h3><strong>Les Eglises durement critiquées</strong></h3> <p>La victoire des ONG devant le peuple a profondément irrité ces milieux et tout de suite après leur succès populaire des appels au boycott et à des mesures de rétorsion ne manquent pas. On propose ainsi d’abolir la défiscalisation des donations aux ONG. Même un ancien Conseiller fédéral – toujours lui – s’est prêté à ce navrant spectacle en invitant en fait à ne plus soutenir ces organisations qui se sont engagées en faveur de la campagne. Les Eglises aussi ont été durement critiquées et accusées de <em>faire de la politique</em>, comme si elles devaient se taire lorsque des sujets de nature sociétale et éthique sont en jeu. N’a-t-on jamais pris connaissance des encycliques du Pape? Le débat politique devrait être l’exclusivité d’une autoproclamée élite? Quant aux ONG il faut bien préciser une chose. Leur contribution n’a été qu’une fraction minime du budget de campagne. Celle-ci a été financée par des dizaines de milliers de citoyennes et citoyens selon leurs moyens (une moyenne de 75 francs par don environ) avec une ferveur incroyable, ce qui a permis de mener une campagne originale et intense. C’est tout simplement sensationnel et c’est bien ce qui agace ceux qui se considèrent les <em>officiels</em> de la politique. Quant aux principales ONG il faut ajouter que – contrairement aux partis politiques et à Economiesuisse – elles sont certifiées par un organisme extérieur (ZEWO) et que chaque franc reçu est traçable en toute transparence. Contrairement à ce que disent certains oracles sur les plateaux de télévision, les ONG ne bénéficient pas de subsides de l’État. Elles sont rétribuées pour des mandats qu’on leur confie ou pour des programmes qui sont reconnu d’intérêt général. Les moyens mis à disposition de la campagne n’ont strictement rien à voir avec ce genre de rétributions. Sur les coût de la campagne de chiffres fantaisistes ont été publiés. Les responsables de la campagne en faveur de l’initiative ont toujours dit qu’ils étaient prêts à publier les comptes, si l’autre camp en faisait de même. Ce qu’Economiesuisse a toujours refusé. Pour donner une idée des proportions, mentionnons simplement une recherche de l’Université de Berne qui a établi que le camp du NON à placé au moins deux fois plus d’insertions que les favorables à l’initiative.</p> <h3><strong>De l’utilité des ONG</strong></h3> <p>Les ONG contribuent à exprimer la sensibilité, les craintes et les attentes de nombreux citoyen-ne-s. C’est très souvent grâce à elles si des avancées sociales et éthiques ont été possibles que ce soit dans la protection des droits de l’Homme, de la lutte contre l’impunité, de la défense des minorités, de la sauvegarde de l’environnement. Alors que de nombreux médias renoncent de plus en plus à un journalisme d’investigation, c’est très souvent grâce au travail remarquable d’ONG que des scandales et des injustices sont publiquement révélés et dénoncés. Prenons acte avec effarement qu’on veut les faire taire ; c’est ce qui se passe dans les régimes autocratiques, de la Russie à la Chine, de la Turquie à la Hongrie et c’est ce que Trump a commencé à faire. Cela ne se passera pas sans une forte réaction de la société civile. Nous avons besoin plus que jamais de voix critiques. Surtout en cette période. La pandémie est en train de jeter dans la pauvreté extrême des dizaines de millions de personnes, alors que le petit groupe de milliardaires continue à accumuler argent et pouvoir. La véritable économie souffre et de nombreuses PME risquent de disparaître et les organisations qui prétendent les représenter auraient été bien inspirées de se soucier des vrais problèmes de la branche. Au même moment, la bourse et la finance flambent. 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La question a déjà été soulevée dans le passé et pas par n’importe qui. Dans un ouvrage publié en 1983 et consacré aux institutions politiques de la Suisse, Jean-François Aubert, constitutionnaliste réputé (j’ai eu la chance de l’avoir comme professeur) et ancien Conseiller aux États remarquait que la double majorité se justifiait lorsque la norme proposée portait atteinte au pouvoir des cantons. Mais, ajoutait-il, «la situation serait gênante si les cantons empêchaient l’adoption d’une norme qui n’a rien à voir avec la structure fédérative du pays». Très gênant. En effet, l’initiative sur les multinationales n’aurait entraîné aucune conséquence pour les cantons. Comme il y a peu de chance de pouvoir modifier la constitution en ce sens, il faudrait peut-être songer à introduire un droit d’initiative législative ce que par ailleurs la grande majorité des cantons connaît déjà. Le débat sur le plan fédéral n’est pas nouveau et il mériterait d’être repris, ce qui ne pourrait que renforcer notre démocratie. Cette possibilité de lancer une initiative populaire non pas pour modifier ou compléter la constitution, mais pour proposer une loi déjà élaborée ou formulée en termes généraux n’aurait pas seulement l’avantage d’éviter le blocage de la part de minorités nullement concernées par les dispositions suggérées, mais surtout, elle permettrait d’éviter de charger inutilement la constitution avec des dispositions qui n’ont pas l’importance ni la dignité d’une charte fondamentale. Rappelons que lors de référendums, plusieurs lois fédérales ont été adoptées par le peuple, mais pas la majorité des cantons. Ce fut le cas, par exemple du Code pénal de 1937, un texte très contesté à l’époque.</p> <h3><strong>L’énervement des opposants</strong></h3> <p>Le succès populaire de l’initiative, annoncé par les sondages, a passablement énervé les opposants. J’ai eu la nette impression que l’originalité de la campagne, le savoir-faire et la capacité de mobilisation des initiativistes ont vite créé une certaine panique auprès des organisations qui affirment défendre les intérêts de l’économie. On a même eu l’impression qu’on avait de la peine à tolérer qu’une telle campagne puisse être conduite par des ONG avec le large soutien de citoyen-ne-s, sans la participation de partis politiques ni le soutien de grands sponsors (<em>mais qu’est-ce qu’ils se permettent ces jeunes?</em>). La machine de guerre des grandes agences de relations publiques s’est alors mise en mouvement. La ministre de la Justice aussi. Et là se pose une question: est-ce vraiment le rôle du Conseil fédéral de s’engager de cette façon contre une initiative populaire? Car c’est bien la façon qui interpelle. Une comparaison avec le style et l’attitude de la ministre de la Défense lors de la récente campagne sur les avions de combat (aussi très émotionnelle) est frappante. On me reproche (entre autres, un ancien Conseiller fédéral) d’avoir été excessivement dur avec la ministre de la Justice. J’assume. Le Conseil fédéral a parfaitement le droit de s’opposer à une initiative, mais il doit le faire avec objectivité et une certaine retenue. On parlait naguère des Sept Sages (les Landesväter), cela exprimait bien l’image du rôle qu’on se faisait du Conseil fédéral. Le monde change (pas toujours en mieux, d’ailleurs), mais j’ai de la peine à accepter – en fait, je ne peux pas le tolérer – qu’un membre du gouvernement, parlant au nom de ce dernier, puisse avec l’autorité que lui confère son statut de magistrat, faire des affirmations contraires à la vérité. Je trouve simplement indigne qu’on nous ait taxés de néocolonialistes. Si ce sont les opposants qui lancent de telles accusations, passe, mais je trouve franchement inconvenant que cela vienne d’un membre du Conseil fédéral. Dans le cas d’espèce c’est d’ailleurs grotesque: on proposait de conférer à des personnes, qui ne peuvent obtenir justice dans leur pays, de le faire auprès du tribunal civil du lieu où la société a son siège en Suisse. Qui est plus proche du colonialisme, celui qui veut conférer des droits à des laissés-pour-compte, ou ceux qui exploitent les richesses d’un pays sans que l’ensemble de la population en profite? Est-il admissible, pour ne faire qu’un exemple, qu’une ministre de la Justice ait continué à reprocher à l’initiative de bouleverser les principes élémentaires du droit en introduisant le renversement du fardeau de la preuve? Selon elle, en effet, le texte prévoyait qu’il incombait à l’entreprise de prouver qu’elle n’avait commis rien de répréhensible. Faux. Le renversement du fardeau de la preuve est en fait une notion relevant du droit pénal, pas du droit civil. On a ainsi sciemment créé une confusion entre cette notion pénale avec la clause libératoire prévue depuis des décennies à l’article 55 du Code des obligations au sujet de la responsabilité de l’employeur. Cette clause – en fait favorable à l’entreprise – a été reprise par l’initiative et il était absolument clair que le dommage subi devait être prouvé par le lésé. Des professeurs de différentes facultés de droit se sont déclarés (dans la NZZ !) <em>irrités</em> que la ministre de la Justice persiste avec de telles affirmations juridiquement fausses et contraires à la vérité.</p> <h3><strong>Le ministre qui a chanté les louanges de Glencore</strong></h3> <p>Deux autres observations concernant le Conseil fédéral. Est-il normal que le ministre des Affaires étrangères se rende, pendant que le parlement débat de l’initiative, expressément pour visiter une mine de Glencore en Zambie et chanter les louages de l’une des entreprises les plus controversées au monde? Cela est d’autant plus étrange, que notre pays n’a pas d’ambassade ni de bureau de l’aide au développement en Zambie. Le Conseiller fédéral n’a même pas jugé bon de rencontrer les associations de victimes qui luttent contre l’entreprise pour obtenir réparation des torts subis. Le chef des finances de son côté n’a pas hésité à faire campagne pour son compte contre l’initiative en saisissant toute occasion pour en dire tout le mal possible («<em>les initiativistes me rendent malade</em>»). Le Conseil fédéral envoie cependant le ministre de la Santé (qui est notoirement pour le OUI) parler à la radio et à la télévision pour illustrer la position négative du gouvernement. Collégialité? Non, bizarre.</p> <h3><strong>Brabeck n’a-t-il pas compris le texte?</strong></h3> <p>Invité vedette d’une émission TV en première soirée, le personnage jouit d’une grande renommée. Il parle de l’initiative et estime intolérable que l’on prévoie des mesures pénales. Pénales? Ou il n’a pas lu le texte ou s’il l’a lu il n’y a rien compris. Quoi qu’il en soit, inquiétant pour une personne qui a été à la tête d’une multinationale avec 25'000 employés et un chiffre d’affaires d’environ 90 milliards. Peter Brabeck, c’est de lui qu’il s’agit, a été le président du conseil d’administration de Nestlé. Pour ce seul job à temps partiel (il est membre de conseils d’autres importantes sociétés), il a perçu un cachet annuel de plus de 6 millions. Cela correspond à la masse salariale d’au moins 100 infirmières. Mais, si l’une d’entre elles devait commettre une telle faute d’une telle gravité, elle serait virée sur le champ et risquerait – elle oui – d’avoir affaire avec le juge pénal.</p> <h3><strong>Affirmations non-vérifiées</strong></h3> <p>Autre contrevérité manifeste: aucun pays au monde ne prévoyait une telle responsabilité. Faux. C’est assez surprenant de constater que les médias <em>de référence</em> ne se soient pas donné la peine de vérifier de telles affirmations. Un seul exemple. En 2015 déjà, un juge britannique a déclaré admissible une action civile contre la multinationale Vedanta accusée d’avoir empoisonné l’eau potable de villageois en Zambie. Après la juridiction d’appel aussi la Cour suprême a confirmé la décision, en arguant que, étant donné que les villageois zambiens n’ont pas un accès véritablement libre et objectif à la justice de leur pays, il est parfaitement justifié qu’ils puissent accéder au tribunal civil de Londres, siège de la société, pour exiger la réparation du dommage subi. Exactement ce que demandait l’initiative. Une procédure analogue est en cours au Canada pour des accusations d’esclavagisme en Érythrée, en France pour des faits qui auraient eu lieu en Ouganda. On n’aurait donc pas été les premiers. Et même si nous l’avions été, cela aurait été si grave? L’affirmation et la défense des droits de l’Homme ne sont-elles pas l’un des piliers de notre politique étrangère, comme on aime si bien le rappeler à chaque occasion?</p> <h3><strong>L’engagement du Credit Suisse contre l’initiative </strong></h3> <p>L’initiative a été lancée suite à de nombreux scandales provoqués par des multinationales suisses (en fait, de suisse elles n’ont souvent que le siège) dans des pays pauvres et fragiles où les victimes sont abandonnées à elles-mêmes ainsi qu’au refus de la politique de réagir. Le Credit Suisse est l’une des seules banques à s’être activement engagée contre l’initiative. Hasard, si elle est mêlée en un grand scandale financier au Mozambique? Hasard aussi que l’un de ses plus grands actionnaires soit le Qatar (qui a sauvé la banque en 2008), pays qui méprise notoirement la démocratie et l’État de droit et qui – autre hasard – est l’un des principaux actionnaires de Glencore? 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On propose ainsi d’abolir la défiscalisation des donations aux ONG. Même un ancien Conseiller fédéral – toujours lui – s’est prêté à ce navrant spectacle en invitant en fait à ne plus soutenir ces organisations qui se sont engagées en faveur de la campagne. Les Eglises aussi ont été durement critiquées et accusées de <em>faire de la politique</em>, comme si elles devaient se taire lorsque des sujets de nature sociétale et éthique sont en jeu. N’a-t-on jamais pris connaissance des encycliques du Pape? Le débat politique devrait être l’exclusivité d’une autoproclamée élite? Quant aux ONG il faut bien préciser une chose. Leur contribution n’a été qu’une fraction minime du budget de campagne. Celle-ci a été financée par des dizaines de milliers de citoyennes et citoyens selon leurs moyens (une moyenne de 75 francs par don environ) avec une ferveur incroyable, ce qui a permis de mener une campagne originale et intense. C’est tout simplement sensationnel et c’est bien ce qui agace ceux qui se considèrent les <em>officiels</em> de la politique. Quant aux principales ONG il faut ajouter que – contrairement aux partis politiques et à Economiesuisse – elles sont certifiées par un organisme extérieur (ZEWO) et que chaque franc reçu est traçable en toute transparence. Contrairement à ce que disent certains oracles sur les plateaux de télévision, les ONG ne bénéficient pas de subsides de l’État. Elles sont rétribuées pour des mandats qu’on leur confie ou pour des programmes qui sont reconnu d’intérêt général. Les moyens mis à disposition de la campagne n’ont strictement rien à voir avec ce genre de rétributions. Sur les coût de la campagne de chiffres fantaisistes ont été publiés. Les responsables de la campagne en faveur de l’initiative ont toujours dit qu’ils étaient prêts à publier les comptes, si l’autre camp en faisait de même. Ce qu’Economiesuisse a toujours refusé. Pour donner une idée des proportions, mentionnons simplement une recherche de l’Université de Berne qui a établi que le camp du NON à placé au moins deux fois plus d’insertions que les favorables à l’initiative.</p> <h3><strong>De l’utilité des ONG</strong></h3> <p>Les ONG contribuent à exprimer la sensibilité, les craintes et les attentes de nombreux citoyen-ne-s. C’est très souvent grâce à elles si des avancées sociales et éthiques ont été possibles que ce soit dans la protection des droits de l’Homme, de la lutte contre l’impunité, de la défense des minorités, de la sauvegarde de l’environnement. Alors que de nombreux médias renoncent de plus en plus à un journalisme d’investigation, c’est très souvent grâce au travail remarquable d’ONG que des scandales et des injustices sont publiquement révélés et dénoncés. 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Cette déclaration est catégorique : « La guerre non provoquée et injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, soutenue par le gouvernement biélorusse, est répugnante et constitue une violation flagrante de ses obligations internationales. » Ainsi, du point de vue sportif et diplomatique, la Russie se retrouve isolée.</p> <h3>La création d’un nouvel ordre mondial du sport ?</h3> <p>Dans les paroles et les actions, le pouvoir russe privilégie depuis le début de l’invasion la création d’un pôle sportif alternatif à l’échelle mondiale pour contrer les institutions sportives internationales traditionnelles telles que le CIO ou la Fifa.</p> <p>En pratique, cela impliquerait de se passer du sport mondial, de le remplacer ou de rivaliser avec lui. En Russie, par exemple, l’idée de diviser le mouvement olympique gagne du terrain. Il s’agirait de séparer les Jeux en deux parties : à l’Ouest, les Jeux occidentaux, et à l’Est, les Jeux russes « traditionnels ». 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Cela explique pourquoi les installations sportives, telles que les stades ou les gymnases, sont souvent la cible des forces russes, car elles pourraient potentiellement abriter des unités ukrainiennes entières.</p> <p>Par la suite, lorsque l’armée russe a commencé à faire du surplace voire à reculer sur le terrain, le secteur sportif ukrainien a pris une nouvelle orientation. Certains clubs de football ont obtenu la permission de jouer des matchs de charité à l’étranger, malgré la loi martiale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire. Ces matchs visaient à sensibiliser à la cause ukrainienne. De même, les athlètes en préparation pour d’importantes compétitions ont pu s’entraîner à l’étranger.</p> <p>Par exemple, l’équipe nationale de football a été autorisée à s’entraîner en Slovénie pendant un mois en mai 2022 en vue des qualifications pour la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Ainsi, le soft power sportif a contribué symboliquement à l’effort de guerre. Les autorités estimaient qu’un athlète ukrainien était plus utile sur le terrain sportif que sur le front militaire. Selon elles, il offrait un double avantage en donnant à l’Ukraine une visibilité internationale et en pouvant potentiellement rehausser le moral des troupes déployées sur le terrain. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : une victoire sportive pour un athlète ukrainien procurait aux soldats, qui suivaient régulièrement les matchs et les résultats, un certain espoir et un regain de moral.</p> <p>À partir de la mi-juin 2022, le sport à l’échelle nationale a progressivement retrouvé sa place, bien que dans des conditions exceptionnelles. Par exemple, la Première Ligue ukrainienne de football a obtenu l’autorisation de débuter la saison 2022-2023 fin août. Toutefois, les règles ont été adaptées à la situation du moment. Les spectateurs ne sont plus autorisés à assister aux matchs, et ceux-ci nécessitent une autorisation systématique de l’administration militaire pour avoir lieu. Si une alerte de raid aérien potentiel retentit dans un rayon de moins de 500 mètres, le match est interrompu et les joueurs se réfugient dans les vestiaires, ce qui se produit régulièrement. Après un an et demi de guerre, aucun footballeur ukrainien n’a été blessé. Cependant, certains matchs ont duré plus de cinq heures au total.</p> <p>Paradoxalement, l’Ukraine continue de participer activement aux événements sportifs européens et mondiaux. Chaque compétition internationale offre l’opportunité aux autorités de promouvoir les intérêts du pays dans un contexte de guerre. De plus, certains clubs ukrainiens sont accueillis par les alliés géopolitiques les plus proches de l’Ukraine. Par exemple, le Dynamo Kyiv s’entraîne et joue certains de ses matchs à Cracovie, en Pologne. Dnipro, quant à lui, joue et s’entraîne à Košice, en Slovaquie, de manière permanente. En général, de nombreux athlètes et entraîneurs ukrainiens, actifs ou non, ont choisi de rejoindre le front dans l’est de l’Ukraine, mettant leur carrière en suspens. Le cas emblématique est peut-être celui de Yuriy Vernydub, entraîneur ukrainien du Sheriff Tiraspol, qui est parti au front dès le lendemain de l’invasion. Il est important de noter que ces professionnels du sport proviennent souvent de divisions sportives moins importantes. En effet, les athlètes de renom préfèrent généralement contribuer à l’effort de guerre d’un point de vue sportif et symbolique.</p> <p>Le cas des supporters des clubs ukrainiens est également notable. Depuis 2014 et surtout depuis l’invasion russe en Ukraine, de nombreux ultras ont rejoint le front pour combattre ensemble, mettant de côté leur rivalité sportive. En temps de paix rivaux, les supporters du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kyiv combattent ensemble contre leur ennemi commun.</p> <h3>La stratégie politique et sportive de Volodymyr Zelensky après l’invasion russe</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, la stratégie internationale de Volodymyr Zelensky s’est intensifiée dans le domaine sportif, trouvant écho dans l’espace médiatique mondial. Les ministères, les organisations privées et le comité olympique ukrainien, tous les organes politiques, économiques et sportifs du pays sont mobilisés pour transmettre un message : l’exclusion de la Russie doit durer tant que l’invasion se poursuit.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/YQiSJ3AO5CI?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Le hashtag #boycottrussiansport en est devenu le symbole. De manière concrète, les arguments ukrainiens peuvent être résumés en cinq points. La Russie devrait être exclue des événements sportifs mondiaux et des Jeux olympiques de Paris 2024 car elle est un État envahisseur et terroriste ; les athlètes russes sont de quelque manière liés à l’État russe ou à l’armée russe ; le régime de Vladimir Poutine exploite le sport à des fins de propagande ; dans de telles conditions, l’équité des compétitions sportives (Jeux olympiques, Coupe du monde, etc.) ne peut être maintenue ; les athlètes ukrainiens perdent la vie au front ou ne peuvent pas s’entraîner convenablement pour les grandes compétitions internationales, par conséquent la Russie et la Biélorussie ne devraient pas être autorisés à y participer.</p> <p>Pour diffuser ces arguments, le gouvernement ukrainien utilise divers canaux. Tout comme Volodymyr Zelensky utilise son smartphone pour communiquer avec différentes générations, les principaux porte-parole du sport ukrainien exploitent les canaux et les codes contemporains pour diffuser leur message. Les réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram sont fréquemment utilisés pour diffuser des propos politiques liés au sport. On peut souvent voir circuler des vidéos de quelques secondes transmettant un message percutant. Par exemple, l’une de ces vidéos virales montre un athlète russe lançant un javelot dans les airs. Le javelot se transforme ensuite en obus, suit la trajectoire de l’athlète et finit par s’écraser sur un bâtiment ukrainien. Un message s’affiche alors à l’écran : « Boycott Russian Sport. »</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a></h4> <h4 style="text-align: center;"><em><span>Ces extraits sont issus de « La Guerre du sport. 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/geopolitique-du-sport-laffrontement-entre-la-russie-et-lukraine-229262">article original</a>.</h4> <h4><em>Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport et membre associé du Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues (CRPM) à l’université Paris-Nanterre, et Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, viennent de publier aux éditions Tallandier</em> <a href="https://www.tallandier.com/livre/la-guerre-du-sport/">La Guerre du Sport, une nouvelle géopolitique</a>, <em>un ouvrage complet qui met en lumière l’influence des grands enjeux internationaux sur un un monde du sport à l’apolitisme de plus en plus illusoire. 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En effet, le corps humain n'utiliserait la provitamine A que s'il dispose de suffisamment de graisse, ce qui, selon Greenpeace, n'est souvent pas le cas chez ces personnes. De plus, il y aurait un risque que le riz génétiquement modifié, une fois introduit dans le champ, se reproduise de manière autonome, se propage et contamine ainsi d'autres variétés de riz. En raison de ces doutes, il a fallu attendre 16 ans de plus pour que les autorités philippines en charge de la biosécurité donnent finalement le feu vert à la culture du riz doré en 2021.</p> <h3>Le tribunal révoque l’autorisation</h3> <p>Mais aujourd'hui, une nouvelle décision de justice met déjà un frein à la propagation de la variété de riz transgénique. Ainsi, une Cour d'appel philippine a révoqué l'autorisation le 17 avril dernier en se référant au principe de précaution: «En l'absence de consensus scientifique sur la sécurité du riz doré, il ne devrait plus être cultivé à des fins commerciales». 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(…) bien plus, en pareil cas l’autorité cesse d’être elle-même et dégénère en oppression » (§72) il n’y a plus alors qu’ « apparence de loi ». De son côté le pape François déclarait le 30 août 2013 : « Le pouvoir civil trouve sa limite face à la loi de Dieu ». Pour un chrétien l’obéissance à la loi civile, même régulièrement promulguée, n’est donc, jamais, un absolu. 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Vous mettez dans la balance 37 triple nationaux en face du poids des cantons et vous voulez donner la légitimité seulement aux premiers. 37 mille voix de personnes probablement achetées par les finances des ONG dont, l'une du délinquant financier Soros, que l'auteur veut faire peser plus que les cantons. Au fait la majorité des cantons était la majorité de nos confédérés de chaque canton. Art. 1 de la Constitution: La Confédération suisse est formée du peuple et des cantons. C'est plutôt un filet de sécurité qui a été actionné pour contrebalancer la propagande et les millions. Si l'initiative voulait rendre justice à ceux qui n'ont pas accès à la justice dans leur pays, le résultat en OUI aurait était soviétique à 99% Je suis étonné que le CF a laissé des étrangers (ONG + Soros) faire campagne. Il semblerait le oui allait engendrer un procès fictif pour faire une démonstration de force. Vous savez que la bis repetita (la même affaire ne peut pas être instruite dans 2 pays différents) risquait des incidences diplomatiques puisque des gouvernements de pays souverains ne pourraient les fautifs sur leurs sols. Par ailleurs, vous avez dit aussi dans l'illustré que le juge suisse ne se déplace pas !!! d'où le fardeau qui incombe à l'accusé d'apporter les preuves !!! Faire avancer l'agenda des mondialistes est favorable dans les pays plutôt pauvres mais chez nous cela revient à nous faire vivre une crise économique destructrice dans laquelle nous risquerions de sombrer. Servir et disparaître selon la célèbre devise. Vous avez accompli la première tâche et le temps est venu peut-être pour l'autre partie. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
15 Commentaires
@erculpoiro 10.12.2020 | 08h56
«Merci Monsieur Marty.»
@Marcot 10.12.2020 | 10h47
«Merci Monsieur Dick Marty, cette mise au point m'a permis de reprendre courage face au résultat des votations.
Comme bon nombre de personnes impliquées dans cette initiative pour le OUI, sans rattachement à un parti politique, j'avais ressenti un profond sentiment d'injustice face à la désinformation; mais également à la manipulation grossière d'"économie suisse" jouant systématiquement sur la peur, la peur de perdre ses acquis, de perdre son pouvoir d'achat, de perdre ses privilèges... sachant que l'être humain est prêt à faire l'autruche et à sacrifier sa dignité pour gagner davantage où, à défaut, de ne rien risquer de perdre.
Marc»
@Rigou 10.12.2020 | 15h08
«Comme cela fait du bien de lire toutes ces vérités. Je souhaite citer un extrait d'une lettre que j'ai lu sur le site "Renaissance Catholique" écrite par Jean-Pierre Maugendre et adressée à Mgr Aupetit.
C’est cependant le pape Jean-Paul II qui semble avoir le mieux précisé dans l’encyclique Evangelium vitae (25 mars 1995) les difficultés que posaient à la conscience catholique un certain nombre de législations, opposées, à des degrés divers, à la loi de Dieu : « La démocratie ne peut être élevée au rang d’un mythe, au point de devenir un substitut de la moralité ou d’être la panacée de l’immoralité. Fondamentalement elle est un système et, comme tel, un instrument et non pas une fin » (§70), « En aucun domaine de la vie, la loi civile ne peut se substituer à la conscience, ni dicter des normes sur ce qui échappe à sa compétence » (§71) et enfin citant Jean XXIII dans Pacem in terris (11 avril 1963) : « Si donc il arrive aux dirigeants d’édicter des lois ou de prendre des mesures contraires à cet ordre moral et par conséquent à la volonté divine, ces dispositions ne peuvent obliger les consciences. (…) bien plus, en pareil cas l’autorité cesse d’être elle-même et dégénère en oppression » (§72) il n’y a plus alors qu’ « apparence de loi ». De son côté le pape François déclarait le 30 août 2013 : « Le pouvoir civil trouve sa limite face à la loi de Dieu ». Pour un chrétien l’obéissance à la loi civile, même régulièrement promulguée, n’est donc, jamais, un absolu. »
@Phil54 12.12.2020 | 17h49
«Bravo Monsieur Marty
"Alors que de nombreux médias renoncent de plus en plus à un journalisme d’investigation", je vous propose de faire publier par le comité d’initiative, cet excellant article dans un maximum de journaux "main stream."
»
@Chriscriss 13.12.2020 | 09h06
«Que de sagacité, de sagesse et de coeur dans cet article!
Grâce à des gens comme vous, je suis persuadée que l'éthique et le bon sens l'emporteront un jour,,.
Merci d'exister, Monsieur Marty
Christine Ley»
@Pap'Alain 13.12.2020 | 13h33
«Quel contraste avec l'article précédent ! La rigueur généreuse après l'orthodoxie ; où le poil à gratter se trouve-t-il donc ? Chez l'honnête homme en porte-à-faux avec les cadors de son parti ou chez celui qui défend le conformisme du passé ?
Merci +++ à vous, Monsieur Dick Marty de défendre avec dignité et fermeté des valeurs universelles de justice et d'équité, vilipendées parce que participant soit-disant de la bien-pensance et du politiquement correct.
Alain Frei»
@Lagom 13.12.2020 | 14h27
«37 mille voix ont fait penché la balance pour un oui du peuple. Vous mettez dans la balance 37 triple nationaux en face du poids des cantons et vous voulez donner la légitimité seulement aux premiers. 37 mille voix de personnes probablement achetées par les finances des ONG dont, l'une du délinquant financier Soros, que l'auteur veut faire peser plus que les cantons. Au fait la majorité des cantons était la majorité de nos confédérés de chaque canton. Art. 1 de la Constitution: La Confédération suisse est formée du peuple et des cantons. C'est plutôt un filet de sécurité qui a été actionné pour contrebalancer la propagande et les millions. Si l'initiative voulait rendre justice à ceux qui n'ont pas accès à la justice dans leur pays, le résultat en OUI aurait était soviétique à 99%
Je suis étonné que le CF a laissé des étrangers (ONG + Soros) faire campagne. Il semblerait le oui allait engendrer un procès fictif pour faire une démonstration de force. Vous savez que la bis repetita (la même affaire ne peut pas être instruite dans 2 pays différents) risquait des incidences diplomatiques puisque des gouvernements de pays souverains ne pourraient les fautifs sur leurs sols. Par ailleurs, vous avez dit aussi dans l'illustré que le juge suisse ne se déplace pas !!! d'où le fardeau qui incombe à l'accusé d'apporter les preuves !!! Faire avancer l'agenda des mondialistes est favorable dans les pays plutôt pauvres mais chez nous cela revient à nous faire vivre une crise économique destructrice dans laquelle nous risquerions de sombrer. Servir et disparaître selon la célèbre devise. Vous avez accompli la première tâche et le temps est venu peut-être pour l'autre partie. Avec ma respectueuse salutation.»
@evo 13.12.2020 | 15h51
«Bravo Cher Dick Marti pour cet excellent article qui précise bien ce qu'étaient les enjeux de cette initiative populaire "Pour des entreprises responsables". Cette initiative était indispensable car elle a démontré que les entreprises mondiales, donc étrangères pour la plupart avec sièges en Suisse, font d'énorme dégâts écologiques et environnementaux dans des pays pauvres aux dirigeants souvent corrompus. Ce débat était nécessaire pour ne pas dire indispensable. N'en déplaise à @Lagom dont ses propos frisent la xénophobie!»
@Karen 13.12.2020 | 17h55
«Dommage que tout cela ne sera pas vu par le grand public... J'espère que notre société saura rester vigilante face au attaques toujours plus discutables contre la vérité. Et merci pour cet article !
»
@Lagom 13.12.2020 | 18h03
«@ evo: Xénophobe = être hostile aux étrangers. La critique des interventions des étrangers dans notre démocratie n'est pas un acte de xénophobie, à ma meilleure connaissance, de plus, suis d'origine étrangère, double national ! En tout cas, m'attaquer seulement sous cet angle marque le triomphe de mon argumentaire ! Meilleures salutations,»
@Quicageon 13.12.2020 | 18h27
«Monsieur D. Marty est à mon sens une figure suisse qui nous donne espoir, dans un pays globalement dirigé par l'argent et l'égocentrisme. Une figure suisse dont nous pouvons être fier. Je suis reconnaissante qu'il existe et j'espère qu'il va nous éclairer encore longtemps !»
@CJS 14.12.2020 | 10h16
«Cher Monsieur Marty, un grand merci, vous lire me rassure quelque peu en cette période où délire et réalité tendent à fusionner allègrement. Une question toutefois. Je vous cite : "je ne peux pas le tolérer – qu’un membre du gouvernement, parlant au nom de ce dernier, puisse avec l’autorité que lui confère son statut de magistrat, faire des affirmations contraires à la vérité". Ou encore : "Des professeurs de différentes facultés de droit se sont déclarés (dans la NZZ !) irrités que la ministre de la Justice persiste avec de telles affirmations juridiquement fausses et contraires à la vérité."
"Affirmations fausses et contraires à la vérité" de la part d'une ministre en fonction rétribuée avec de l'argent public, que vous faut-il pour oser le mot "mensonges", clairement plus approprié à la circonstance ?
Il est vrai qu'en ce moment le mensonge d’État apparaît en voie de banalisation débridée !»
@Lagom 14.12.2020 | 14h50
«@CJS: S'il faut absolument mettre dans la balance tous les mensonges, les initiants ont menti beaucoup plus. Sur les affiches ..."Multinationales responsables" et sur le papier l'initiative s'appelait ...."Entreprises responsables" et les photos des sites abandonnés de Glencore, etc. La ministre n'a pas menti, au contraire, elle ne s'est pas appuyée sur les mensonges des autres pour les pulvériser, elle a pris de la hauteur avec détermination et un discours clair et net ! »
@stef 30.12.2020 | 20h38
«Un grand merci, M. Marty, pour cette nécessaire mise au point.»
@mapu 02.01.2021 | 19h06
«Merci, Monsieur Dick Marty, votre prise de position donne une voix aux "si nombreuses personnes", de toutes conditions, qui ont participé à cette campagne, en essayant de rappeler des notions de justice et d'éthique, particulièrement mises à mal lorsqu'il s'agit d'intérêts financiers.»