Actuel / Myret Zaki: «Les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité»
Selon Myret Zaki, on ne devrait pas avoir en Suisse le sentiment que travailler plus ne fait pas gagner plus. © Facebook
Elle est sans conteste la plus grande journaliste économique actuelle de Suisse romande. D’origine égyptienne, Myret Zaki a fait ses débuts dans la banque genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, avant de rejoindre le quotidien «Le Temps» en 2001 au sein des pages économiques et financières, puis le magazine économique «Bilan» en 2010, dont elle devient la rédactrice en chef en 2014. Auteur de publications éclairantes sur l’actualité financière suisse et mondiale tels que «UBS, les dessous d'un scandale» (2008) ou «La fin du dollar» (2011), elle se distingue dans le journalisme en recevant le prix de Journaliste Suisse 2008 de Schweizer Journalist. A trois mois de son départ de «Bilan», Myret Zaki nous reçoit dans son bureau pour aborder des thèmes essentiels de l’actualité. Sans tabou.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1552, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Entretien', 'title' => 'Myret Zaki: «Les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité»', 'subtitle' => 'Elle est sans conteste la plus grande journaliste économique actuelle de Suisse romande. D’origine égyptienne, Myret Zaki a fait ses débuts dans la banque genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, avant de rejoindre le quotidien «Le Temps» en 2001 au sein des pages économiques et financières, puis le magazine économique «Bilan» en 2010, dont elle devient la rédactrice en chef en 2014. Auteur de publications éclairantes sur l’actualité financière suisse et mondiale tels que «UBS, les dessous d'un scandale» (2008) ou «La fin du dollar» (2011), elle se distingue dans le journalisme en recevant le prix de Journaliste Suisse 2008 de Schweizer Journalist. A trois mois de son départ de «Bilan», Myret Zaki nous reçoit dans son bureau pour aborder des thèmes essentiels de l’actualité. Sans tabou.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p><strong>L’un des phénomènes concrets touchant à l’actualité économique suisse est l’accroissement de la classe moyenne inférieure. Les médias et les politiciens prennent-ils assez la mesure de cette réalité selon vous? </strong></p><p>Il s’agit d’un phénomène croissant qui n’est à mon sens pas assez pris en compte. Les petits et moyens salariés voient leur pouvoir d’achat régulièrement rogné par des dépenses qui augmentent chaque année. Les couples perdent parfois des subventions s’il se mettent à travailler plus et les cas se multiplient où leur salaire, certes, augmente, mais leur gain réel, lui, représentera la moitié de l’augmentation de ce salaire. Ces personnes touchent en effet souvent des aides pour les assurances maladies, ou des bourses d’étude, par exemple, qu’ils ne toucheront plus sitôt qu’ils franchissent un seuil de salaire, pas très élevé. Couplez cela avec les impôts qui, logiquement, vont être à la hausse, et il ne vous reste au final que 50% de l’augmentation de salaire que leur travail leur a amené. </p><p><strong>Cette catégorie de la population craint-elle une précarisation? </strong></p><p>Oui. Surtout que les tarifs des primes maladies ne cessent de grimper: 200% d’augmentation en quinze ans, c’est énorme! Le paiement des primes maladies est l’une des principales dépenses dans le budget de n’importe quelle famille aujourd’hui, avec le logement. Or, il ne figure pas dans l’indice d’inflation. Il y a là un problème, l’inflation étant ce que les employeurs utilisent pour juger de l’augmentation ou non des salaires. L’indice d’inflation ne reflète pas la réalité. Les salaires en 2017 ont stagné et, de fait, ont même reculé si on prend en compte l’inflation. On ne devrait pas avoir en Suisse le sentiment que travailler plus ne fait pas gagner plus. </p><p><strong>Travailler plus pour gagner plus: ce principe a-t-il jamais été vérifié ces dernières décennies? </strong></p><p>Non, jamais. Au cours des dernières décennies, que ce soit en Suisse ou en France, les prélèvements ont été plutôt en hausse et les salaires ont plutôt stagné. Les revenus du capital, en contraste, ont explosé. On a affaire à une bourse qui monte et à des entreprises qui font le choix de verser beaucoup de dividendes aux actionnaires. Si je suis actionnaire, je touche déjà la hausse de la valeur de mon action, et en plus je touche des dividendes. C’est surtout cet écart entre la rémunération du capital et la quasi-non-rémunération du salaire qui est devenu invraisemblable. </p><p><strong>Un chiffre qui fait par contre la fierté de la Suisse, c’est celui du taux de chômage, non? </strong></p><p>Effectivement, le taux de chômage est très bas en Suisse en comparaison avec l’international. Toutefois, il faut remarquer que les 2,6% communiqués ne reflètent pas forcément la réalité, puisque le BIT, à titre d’exemple, parle de 4,6%, ce qui reste effectivement bas mais qui est tout de même un autre chiffre, qui prend en compte de nombreuses personnes non comptabilisées dans le premier chiffre. De plus, il y a eu beaucoup de délocalisation au cours des dernières années, ce qui s’est accentué depuis le franc fort. Des entreprises ont dû faire le choix de réaffecter des emplois peu qualifiés ailleurs, pour beaucoup moins cher. </p><p><strong>On parle souvent de la classe moyenne, mais bien moins souvent des plus pauvres. Pourquoi? </strong></p><p>Parce que c’est la classe moyenne qui paye le plus d’impôts et qui donc supporte la société. N’importe quelle nouvelle politique qui consiste à accroître les dépenses, c’est dans la poche de la classe moyenne qu’elle va aller les chercher. C’est pourquoi le vote de la classe moyenne est important – et la convaincre tout autant. Or, elle a montré à toutes les dernières votations qu’elle n’est pas prête à sortir un seul centime de sa poche parce qu’elle craint de glisser vers la pauvreté. </p><p><strong>Parlons-en donc, de la pauvreté. Quelle est la situation en Suisse? </strong></p><p>Déjà, il faut dire que la Suisse romande est plus touchée par la pauvreté que la Suisse alémanique. Le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale est en continuelle augmentation depuis 2005. Il s’est accru de 45% à Genève entre 2005 et 2013 et de 40% sur Vaud, ce qui est énorme. Les prestations complémentaires pour les retraités et les invalides ont, elles aussi, beaucoup augmenté ces dernières années. La Suisse compte 590'000 pauvres, dont 175'000 en Suisse romande. S’y ajoutent 270'000 romands exposés à la pauvreté: concrètement, cela veut dire que si, à un moment donné, il y a une dépense imprévue ou une grande dépense, ils peuvent être dans l’incapacité de l’assurer. </p><p><strong>Parmi ces personnes, quelle est la part d’étrangers? </strong></p><p>Un quart des résidents suisses exposés à la pauvreté sont des étrangers extra-européens. Cela veut dire que ces derniers profitent beaucoup de l’aide sociale. Il ne faut pas éviter systématiquement d’aborder ce sujet. L’aide sociale doit aussi desservir une bonne part de populations d’étrangers non-européens, ce qui fait que la caisse de l’aide sociale est très sollicitée. Et celle-ci est limitée. C’est un fait. Quand vous essayez de donner des subsides pour les assurances maladies à une partie de la population, vous vous retrouvez à devoir enlever dans la caisse sociale – et inversement. Ce sont des vases communicants. Et au final, c’est le contribuable qui paie. Il y a plus d’un demi-million de romands qui ont reçu des subsides à l’assurance maladie en 2013. C’est gigantesque! Et cette pression, nous la ressentons tous. Parce qu’en plus de payer toujours plus pour notre assurance maladie, nous contribuons par nos impôts à aider ce demi-million de personnes. Si en face de fait, vous avez des salaires qui n’augmentent pas, il ne faut pas s’étonner qu’une fracture sociale se crée. </p><p><strong>Les «gilets jaunes», en France, est-ce une manifestation de cette fracture-là? </strong></p><p>Tout à fait. C’est la France périphérique qui a le plus pâti de la globalisation. La France elle-même semble avoir été l’une des grandes perdantes de la création de l’Union européenne. Il s’agit également d’une confrontation entre la base et les élites, qui est née sous les présidences qui ont précédé Macron. L’impôt sur la taxe carbone a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, on l’a compris. Mais ce qui est important de voir globalement est que les politiques économiques qui se sont succédé ces dernières décennies ne se sont pas faites dans l’intérêt de ces populations-là, qui ont été sorties de l’équation. </p><p><strong>Comment? </strong></p><p>Depuis des années, les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité. Nous sommes passés d’une ère de reporting comptable où les gouvernements publiaient des chiffres qui devaient informer de la situation économique du pays à une ère de marketing où il faut embellir les chiffres, minimiser l’inflation, minimiser le chômage, etc. Nous sommes entrés dans une logique très fâcheuse de comparaison entre les pays. Les méthodes statistiques elles-mêmes changent, aux Etats-Unis comme en Europe: le taux de chômage des années quatre-vingt n’est plus du tout le même que celui des années nonante, qui à son tour n’est plus de tout le même que celui des années 2000. Si vous utilisez les méthodes d’avant, vous avez un taux de chômage actuel qui double. Publier des chiffres qui ne représentent plus les réalités sociales et économiques d’un pays, voilà un bon moyen pour ne pas prendre en compte la France périphérique, par exemple. C’est ainsi que le crac social vient nous réinformer de la réalité. </p><p><strong>Ce phénomène marketing ne touche-t-il que les gouvernements? </strong></p><p>Evidemment que chez les entreprises, on constate le même phénomène. Lorsque j’ai commencé ma carrière de journaliste économique, les rapports annuels des entreprises ressemblaient à de la comptabilité de l’Europe de l’est: ils étaient sobres, simples, clairs, avec des tableaux de pertes et de profits. Aujourd’hui, vous avez beaucoup de chance de tomber sur un dépliant marketing avec de superbes images et trois lignes de texte, où il faut tourner 400 pages pour obtenir la première information sur l’état des finances de l’entreprise en question. C’est alarmant. </p><p><strong>Et qu’en est-il de la bourse? </strong></p><p>Elle participe elle aussi du même genre de supercheries. La bourse ne reflète pas du tout les fondamentaux économiques. Depuis des années, on sait que les banques centrales ont décidé d’administrer la bourse. Les Etats-Unis ont d’abord acheté des obligations, puis ils ont acheté des actions. Ensuite, l’Union européenne a commencé à faire la même chose. De plus, le cours de l’or, qui aurait dû être l’expression des sanctions de ce que valent les monnaies fiduciaires, ne l’est plus, puisque le fixing de l’or est manipulé depuis des années. Ainsi, la bourse nous ment, les chiffres nous mentent et c’est un mouvement social qui vient nous informer de la réalité: ces gens n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois. Ce n’est pas d’être de droite ou de gauche que de le dire. C’est simplement avoir un minimum de probité au niveau de l’information. </p><p><strong>Cela rejoint un papier que vous venez de publier, où vous mettez en garde contre la désinformation que pratiquent les Etats. Dans la conclusion de cet article intitulé «La désinformation, l’arme numéro un», vous appelez la société civile à s’organiser pour s’informer. N’est-ce pas aussi et d’abord la responsabilité des journalistes d’investigation? </strong></p><p>Oui, tout à fait. A la base, c’est au journaliste d’informer, de réinformer et de vérifier les faits. Mais le problème est le suivant: les journalistes eux-mêmes peuvent pratiquer la désinformation, au même titre que les gouvernements. Il s’agit donc pour les citoyens que nous sommes de multiplier nos sources d’information. Celle-ci est à notre disposition, il faut cependant s’assurer de puiser dans le plus de sources possible. Naturellement, cela demande du temps. </p><p><strong>Votre magazine <em>Bilan</em> a publié récemment un excellent dossier sur les lobbies. Là, c’est le manque d’informations qui est frappant. Les lobbies sont-ils encore plus opaques en Suisse qu’ailleurs? </strong></p><p>L’opacité qui règne autour des lobbies en Suisse est très inquiétante, d’autant plus que nous n’avons aucun accès à ce qui se fait hors des murs du Palais fédéral. Je pense qu’il s’agit d’une part non négligeable du lobbyisme suisse. Cela dit, notre pays a la chance d’avoir une diversité de lobbies. Le pluralisme qui fait notre richesse se répercute aussi sur les groupes d’intérêt. A Bruxelles, en revanche, j’ai pu constater que la situation était vraiment concentrée sur quelques grands groupes, surtout des multinationales, qui ont la possibilité de multiplier des rencontres avec des ministres. Certains arrivent en délégations de vingt-cinq personnes: c’est une force de frappe ahurissante! Un rapport récent d’une ONG indépendante a montré que les politiques des différents Etats membres étaient devenues les porte-paroles des lobbies d’entreprises. </p><p><strong>Le fossé entre la base et les élites a-t-il remplacé l’opposition gauche-droite? </strong></p><p>Oui, et je pense que ce sera l’élément déterminant pour les élections fédérales qui approchent. Cela ne m’étonnerait pas que les partis du centre au sens large, disons du PS au PDC, perdent des plumes. A force de délaisser les questions socio-économiques brûlantes au profit de thématiques LGBT, climat ou autres, ils perdent le vote de la base qui ne se sent plus écoutée. </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'myret-zaki', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 728, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1570, 'homepage_order' => (int) 1836, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Jonas Follonier', 'description' => 'Elle est sans conteste la plus grande journaliste économique actuelle de Suisse romande. D’origine égyptienne, Myret Zaki a fait ses débuts dans la banque genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, avant de rejoindre le quotidien «Le Temps» en 2001 au sein des pages économiques et financières, puis le magazine économique «Bilan» en 2010, dont elle devient la rédactrice en chef en 2014. Auteur de publications éclairantes sur l’actualité financière suisse et mondiale tels que «UBS, les dessous d'un scandale» (2008) ou «La fin du dollar» (2011), elle se distingue dans le journalisme en recevant le prix de Journaliste Suisse 2008 de Schweizer Journalist. A trois mois de son départ de «Bilan», Myret Zaki nous reçoit dans son bureau pour aborder des thèmes essentiels de l’actualité. Sans tabou.', 'title' => 'Myret Zaki: «Les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité»', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1552, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Entretien', 'title' => 'Myret Zaki: «Les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité»', 'subtitle' => 'Elle est sans conteste la plus grande journaliste économique actuelle de Suisse romande. D’origine égyptienne, Myret Zaki a fait ses débuts dans la banque genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, avant de rejoindre le quotidien «Le Temps» en 2001 au sein des pages économiques et financières, puis le magazine économique «Bilan» en 2010, dont elle devient la rédactrice en chef en 2014. Auteur de publications éclairantes sur l’actualité financière suisse et mondiale tels que «UBS, les dessous d'un scandale» (2008) ou «La fin du dollar» (2011), elle se distingue dans le journalisme en recevant le prix de Journaliste Suisse 2008 de Schweizer Journalist. A trois mois de son départ de «Bilan», Myret Zaki nous reçoit dans son bureau pour aborder des thèmes essentiels de l’actualité. Sans tabou.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p><strong>L’un des phénomènes concrets touchant à l’actualité économique suisse est l’accroissement de la classe moyenne inférieure. Les médias et les politiciens prennent-ils assez la mesure de cette réalité selon vous? </strong></p><p>Il s’agit d’un phénomène croissant qui n’est à mon sens pas assez pris en compte. Les petits et moyens salariés voient leur pouvoir d’achat régulièrement rogné par des dépenses qui augmentent chaque année. Les couples perdent parfois des subventions s’il se mettent à travailler plus et les cas se multiplient où leur salaire, certes, augmente, mais leur gain réel, lui, représentera la moitié de l’augmentation de ce salaire. Ces personnes touchent en effet souvent des aides pour les assurances maladies, ou des bourses d’étude, par exemple, qu’ils ne toucheront plus sitôt qu’ils franchissent un seuil de salaire, pas très élevé. Couplez cela avec les impôts qui, logiquement, vont être à la hausse, et il ne vous reste au final que 50% de l’augmentation de salaire que leur travail leur a amené. </p><p><strong>Cette catégorie de la population craint-elle une précarisation? </strong></p><p>Oui. Surtout que les tarifs des primes maladies ne cessent de grimper: 200% d’augmentation en quinze ans, c’est énorme! Le paiement des primes maladies est l’une des principales dépenses dans le budget de n’importe quelle famille aujourd’hui, avec le logement. Or, il ne figure pas dans l’indice d’inflation. Il y a là un problème, l’inflation étant ce que les employeurs utilisent pour juger de l’augmentation ou non des salaires. L’indice d’inflation ne reflète pas la réalité. Les salaires en 2017 ont stagné et, de fait, ont même reculé si on prend en compte l’inflation. On ne devrait pas avoir en Suisse le sentiment que travailler plus ne fait pas gagner plus. </p><p><strong>Travailler plus pour gagner plus: ce principe a-t-il jamais été vérifié ces dernières décennies? </strong></p><p>Non, jamais. Au cours des dernières décennies, que ce soit en Suisse ou en France, les prélèvements ont été plutôt en hausse et les salaires ont plutôt stagné. Les revenus du capital, en contraste, ont explosé. On a affaire à une bourse qui monte et à des entreprises qui font le choix de verser beaucoup de dividendes aux actionnaires. Si je suis actionnaire, je touche déjà la hausse de la valeur de mon action, et en plus je touche des dividendes. C’est surtout cet écart entre la rémunération du capital et la quasi-non-rémunération du salaire qui est devenu invraisemblable. </p><p><strong>Un chiffre qui fait par contre la fierté de la Suisse, c’est celui du taux de chômage, non? </strong></p><p>Effectivement, le taux de chômage est très bas en Suisse en comparaison avec l’international. Toutefois, il faut remarquer que les 2,6% communiqués ne reflètent pas forcément la réalité, puisque le BIT, à titre d’exemple, parle de 4,6%, ce qui reste effectivement bas mais qui est tout de même un autre chiffre, qui prend en compte de nombreuses personnes non comptabilisées dans le premier chiffre. De plus, il y a eu beaucoup de délocalisation au cours des dernières années, ce qui s’est accentué depuis le franc fort. Des entreprises ont dû faire le choix de réaffecter des emplois peu qualifiés ailleurs, pour beaucoup moins cher. </p><p><strong>On parle souvent de la classe moyenne, mais bien moins souvent des plus pauvres. Pourquoi? </strong></p><p>Parce que c’est la classe moyenne qui paye le plus d’impôts et qui donc supporte la société. N’importe quelle nouvelle politique qui consiste à accroître les dépenses, c’est dans la poche de la classe moyenne qu’elle va aller les chercher. C’est pourquoi le vote de la classe moyenne est important – et la convaincre tout autant. Or, elle a montré à toutes les dernières votations qu’elle n’est pas prête à sortir un seul centime de sa poche parce qu’elle craint de glisser vers la pauvreté. </p><p><strong>Parlons-en donc, de la pauvreté. Quelle est la situation en Suisse? </strong></p><p>Déjà, il faut dire que la Suisse romande est plus touchée par la pauvreté que la Suisse alémanique. Le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale est en continuelle augmentation depuis 2005. Il s’est accru de 45% à Genève entre 2005 et 2013 et de 40% sur Vaud, ce qui est énorme. Les prestations complémentaires pour les retraités et les invalides ont, elles aussi, beaucoup augmenté ces dernières années. La Suisse compte 590'000 pauvres, dont 175'000 en Suisse romande. S’y ajoutent 270'000 romands exposés à la pauvreté: concrètement, cela veut dire que si, à un moment donné, il y a une dépense imprévue ou une grande dépense, ils peuvent être dans l’incapacité de l’assurer. </p><p><strong>Parmi ces personnes, quelle est la part d’étrangers? </strong></p><p>Un quart des résidents suisses exposés à la pauvreté sont des étrangers extra-européens. Cela veut dire que ces derniers profitent beaucoup de l’aide sociale. Il ne faut pas éviter systématiquement d’aborder ce sujet. L’aide sociale doit aussi desservir une bonne part de populations d’étrangers non-européens, ce qui fait que la caisse de l’aide sociale est très sollicitée. Et celle-ci est limitée. C’est un fait. Quand vous essayez de donner des subsides pour les assurances maladies à une partie de la population, vous vous retrouvez à devoir enlever dans la caisse sociale – et inversement. Ce sont des vases communicants. Et au final, c’est le contribuable qui paie. Il y a plus d’un demi-million de romands qui ont reçu des subsides à l’assurance maladie en 2013. C’est gigantesque! Et cette pression, nous la ressentons tous. Parce qu’en plus de payer toujours plus pour notre assurance maladie, nous contribuons par nos impôts à aider ce demi-million de personnes. Si en face de fait, vous avez des salaires qui n’augmentent pas, il ne faut pas s’étonner qu’une fracture sociale se crée. </p><p><strong>Les «gilets jaunes», en France, est-ce une manifestation de cette fracture-là? </strong></p><p>Tout à fait. C’est la France périphérique qui a le plus pâti de la globalisation. La France elle-même semble avoir été l’une des grandes perdantes de la création de l’Union européenne. Il s’agit également d’une confrontation entre la base et les élites, qui est née sous les présidences qui ont précédé Macron. L’impôt sur la taxe carbone a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, on l’a compris. Mais ce qui est important de voir globalement est que les politiques économiques qui se sont succédé ces dernières décennies ne se sont pas faites dans l’intérêt de ces populations-là, qui ont été sorties de l’équation. </p><p><strong>Comment? </strong></p><p>Depuis des années, les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité. Nous sommes passés d’une ère de reporting comptable où les gouvernements publiaient des chiffres qui devaient informer de la situation économique du pays à une ère de marketing où il faut embellir les chiffres, minimiser l’inflation, minimiser le chômage, etc. Nous sommes entrés dans une logique très fâcheuse de comparaison entre les pays. Les méthodes statistiques elles-mêmes changent, aux Etats-Unis comme en Europe: le taux de chômage des années quatre-vingt n’est plus du tout le même que celui des années nonante, qui à son tour n’est plus de tout le même que celui des années 2000. Si vous utilisez les méthodes d’avant, vous avez un taux de chômage actuel qui double. Publier des chiffres qui ne représentent plus les réalités sociales et économiques d’un pays, voilà un bon moyen pour ne pas prendre en compte la France périphérique, par exemple. C’est ainsi que le crac social vient nous réinformer de la réalité. </p><p><strong>Ce phénomène marketing ne touche-t-il que les gouvernements? </strong></p><p>Evidemment que chez les entreprises, on constate le même phénomène. Lorsque j’ai commencé ma carrière de journaliste économique, les rapports annuels des entreprises ressemblaient à de la comptabilité de l’Europe de l’est: ils étaient sobres, simples, clairs, avec des tableaux de pertes et de profits. Aujourd’hui, vous avez beaucoup de chance de tomber sur un dépliant marketing avec de superbes images et trois lignes de texte, où il faut tourner 400 pages pour obtenir la première information sur l’état des finances de l’entreprise en question. C’est alarmant. </p><p><strong>Et qu’en est-il de la bourse? </strong></p><p>Elle participe elle aussi du même genre de supercheries. La bourse ne reflète pas du tout les fondamentaux économiques. Depuis des années, on sait que les banques centrales ont décidé d’administrer la bourse. Les Etats-Unis ont d’abord acheté des obligations, puis ils ont acheté des actions. Ensuite, l’Union européenne a commencé à faire la même chose. De plus, le cours de l’or, qui aurait dû être l’expression des sanctions de ce que valent les monnaies fiduciaires, ne l’est plus, puisque le fixing de l’or est manipulé depuis des années. Ainsi, la bourse nous ment, les chiffres nous mentent et c’est un mouvement social qui vient nous informer de la réalité: ces gens n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois. Ce n’est pas d’être de droite ou de gauche que de le dire. C’est simplement avoir un minimum de probité au niveau de l’information. </p><p><strong>Cela rejoint un papier que vous venez de publier, où vous mettez en garde contre la désinformation que pratiquent les Etats. Dans la conclusion de cet article intitulé «La désinformation, l’arme numéro un», vous appelez la société civile à s’organiser pour s’informer. N’est-ce pas aussi et d’abord la responsabilité des journalistes d’investigation? </strong></p><p>Oui, tout à fait. A la base, c’est au journaliste d’informer, de réinformer et de vérifier les faits. Mais le problème est le suivant: les journalistes eux-mêmes peuvent pratiquer la désinformation, au même titre que les gouvernements. Il s’agit donc pour les citoyens que nous sommes de multiplier nos sources d’information. Celle-ci est à notre disposition, il faut cependant s’assurer de puiser dans le plus de sources possible. Naturellement, cela demande du temps. </p><p><strong>Votre magazine <em>Bilan</em> a publié récemment un excellent dossier sur les lobbies. Là, c’est le manque d’informations qui est frappant. Les lobbies sont-ils encore plus opaques en Suisse qu’ailleurs? </strong></p><p>L’opacité qui règne autour des lobbies en Suisse est très inquiétante, d’autant plus que nous n’avons aucun accès à ce qui se fait hors des murs du Palais fédéral. Je pense qu’il s’agit d’une part non négligeable du lobbyisme suisse. Cela dit, notre pays a la chance d’avoir une diversité de lobbies. Le pluralisme qui fait notre richesse se répercute aussi sur les groupes d’intérêt. A Bruxelles, en revanche, j’ai pu constater que la situation était vraiment concentrée sur quelques grands groupes, surtout des multinationales, qui ont la possibilité de multiplier des rencontres avec des ministres. Certains arrivent en délégations de vingt-cinq personnes: c’est une force de frappe ahurissante! Un rapport récent d’une ONG indépendante a montré que les politiques des différents Etats membres étaient devenues les porte-paroles des lobbies d’entreprises. </p><p><strong>Le fossé entre la base et les élites a-t-il remplacé l’opposition gauche-droite? </strong></p><p>Oui, et je pense que ce sera l’élément déterminant pour les élections fédérales qui approchent. Cela ne m’étonnerait pas que les partis du centre au sens large, disons du PS au PDC, perdent des plumes. A force de délaisser les questions socio-économiques brûlantes au profit de thématiques LGBT, climat ou autres, ils perdent le vote de la base qui ne se sent plus écoutée. </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'myret-zaki', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 728, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1570, 'homepage_order' => (int) 1836, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3675, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les faîtières d’étudiants, cas d’école des pressions politiques contemporaines', 'subtitle' => 'La «Conférence Universitaire des Associations d’Etudiant.e.x.s» (CUAE) de l’Université de Genève s’est trouvée récemment sous le feu des projecteurs depuis sa confrontation avec le rectorat. Au centre du bras de fer, la plainte qu’avait envisagée l’université contre les activistes LGBTQI+ qui avaient empêché avec violence la tenue de conférences sur la question du genre, parce qu’ils jugeaient les invités transphobes. La CUAE avait demandé à l’université de ne pas déposer plainte et de reconnaître le caractère «transphobe» des conférenciers en question. L’université a plié. Sans doute en partie par trouille, mais ce n’est pas le sujet ici. Plutôt celui-ci: que dire du caractère représentatif ou non de ces revendications pour les étudiants? Quel regard les autres faîtières estudiantines romandes portent-elles sur cette genevoiserie? Quelles sont leurs missions? Comment fonctionnent-elles? Tour d’horizon.', 'subtitle_edition' => 'La «Conférence Universitaire des Associations d’Etudiant.e.x.s» (CUAE) de l’Université de Genève s’est trouvée récemment sous le feu des projecteurs depuis sa confrontation avec le rectorat. Au centre du bras de fer, la plainte qu’avait envisagée l’université contre les activistes LGBTQI+ qui avaient empêché avec violence la tenue de conférences sur la question du genre, parce qu’ils jugeaient les invités transphobes. La CUAE avait demandé à l’université de ne pas déposer plainte et de reconnaître le caractère «transphobe» des conférenciers en question. L’université a plié. Sans doute en partie par trouille, mais ce n’est pas le sujet ici. Plutôt celui-ci: que dire du caractère représentatif ou non de ces revendications pour les étudiants? Quel regard les autres faîtières estudiantines romandes portent-elles sur cette genevoiserie? Quelles sont leurs missions? Comment fonctionnent-elles? Tour d’horizon.', 'content' => '<p>Ce qui s’est passé à Genève le mois dernier n’est pas anodin. Nous parlons de la censure d’opinions et de crachats au visage d’intellectuels français venus simplement présenter leur livre à un petit public curieux de se confronter à un avis nuancé sur les débats qui secouent actuellement la notion de genre. Les psychanalystes Céline Masson et Caroline Elliachef étaient venues le 29 avril parler de leurs critiques à l’égard de la médicalisation précoce des enfants qui désirent changer de sexe; le philosophe Eric Marty était quant à lui venu le 17 mai parler de la différence entre l’approche anglo-saxonne et l’approche européenne du genre dans l’histoire des idées. Traitées de «transphobes», ces personnalités – situées à gauche! – ont été violemment contraintes d’annuler leur prise de parole sur le sol helvétique.</p> <p>Sur cette indéfendable affaire se superpose un deuxième scandale: mise sous pression par la CUAE – la «Conférence Universitaire des Associations d’Etudiant.e.x.s» – l’Université de Genève (UniGE) a abandonné son dépôt de plainte contre les transactivistes ayant fait preuve de violence. Le rectorat a négocié avec la faîtière d’étudiants un accord commun – incluant tous les étudiants et collaborateurs de l’université – portant sur la défense de valeurs fondamentales telles que la liberté académique, la liberté d’expression, le refus de la violence, etc. Mais le <a href="https://www.unige.ch/communication/communiques/2022/luniversite-et-ses-etudiant-es-reaffirment-les-valeurs-de-linstitution">communiqué de l’université</a> souffre d’une certaine ambiguïté:</p> <p>«Par cette déclaration commune, le rectorat et les étudiant-es replacent (…) le débat dans son contexte académique et souhaitent rappeler des principes essentiels: le respect dû aux personnes passant par la lutte contre toute forme de discrimination, notamment de genre, d’origine ou de classe; le refus de la violence sous toutes ses formes; le respect de la liberté académique dans la recherche et l’enseignement, <em>encadrée par les valeurs précitées</em><sup><strong>1</strong></sup>. Ces convictions partagées permettent au Rectorat de renoncer au dépôt de plainte pénale initialement envisagé (…)»</p> <p>Faut-il en déduire que les conférences empêchées par les activistes LGBTQI+ n’auraient pas dû être organisées? Autrement dit, l’université donne-t-elle raison aux manifestants – au-delà de la violence dont ils ont fait usage – sur le bien-fondé de leur indignation? On pourrait le croire en lisant également ce passage: «Indépendamment de sa forme, l’action menée par les manifestant-es le 17 mai est révélatrice de la souffrance qui affecte certains groupes vulnérables – dont les personnes trans – et qui implique pour l’institution un devoir particulier de protection.»</p> <h3>Cotisations obligatoires et fonctionnement démocratique</h3> <p>Il ne sera pas question ici d’établir qui a gagné ce «match» (comme si on ne le savait pas, du reste), mais de livrer quelques informations sur cette faîtière d’étudiants et ses équivalents romands. Qui sont ces groupes désormais puissants dans les rapports de force idéologiques qui parcourent l’université et la société de manière générale (pour vous en convaincre, songez au fait qu’à Neuchâtel, les représentants des étudiants avaient réussi à ne faire comptabiliser que les réussites d’examens, et pas les échecs, en période de Covid)? Nous n’avons malheureusement pas réussi à contacter la CUAE, mais les informations à disposition de tous et les contacts pris auprès d’autres faîtières suffisent à répondre aux besoins de cet article.</p> <p>De manière générale, toutes les faîtières d’associations étudiantes nichées dans les universités romandes poursuivent les mêmes objectifs: mettre en réseau la communauté estudiantine, défendre ses intérêts auprès du rectorat et auprès du canton, favoriser l’égalité des chances, financer des événements ou des activités d’associations d’étudiants, etc. Bref, soutenir les étudiants.</p> <p>Pour être membre de la CUAE, il suffit de s’affilier à l’une des associations étudiantes de l’Université de Genève, qui elles-mêmes composent la CUAE. Une contribution de 5 CHF est alors prélevée dans les taxes universitaires que paient de toute manière les étudiants. Mais il est aussi possible de s’engager pour la CUAE à titre individuel. Par comparaison, «l’Association Générale des Etudiant·e·s de l’Université de Fribourg» (AGEF) vit grâce à une cotisation obligatoire de 20 CHF pour tout étudiant, dont une bonne partie repart dans les sections de la faîtière (une section par département ou faculté). C’est à peu près la même chose à Neuchâtel, où tous les étudiants sont <em>de facto</em> membres de la «Fédération des étudiant·e·s neuchâtelois·e·s» (FEN) et paient ainsi une cotisation de 15 CHF, comprise dans la taxe d’étude. Si quelqu’un ne souhaite pas la payer, il doit démissionner par écrit de la faîtière.</p> <p>On part alors du principe que les faîtières en question doivent se sentir responsables de leur caractère représentatif vis-à-vis des étudiants qu’elles fédèrent. Mais pas besoin de trop gratter pour se rendre compte qu’il ne s’agit pas vraiment du genre de la maison. La CUAE se définit sur son site comme «association faîtière et syndicat des étudiant.e.x.s de l’Université de Genève, et leur porte-parole auprès des autorités universitaires et politiques». Déjà, même s’il s’agit d’une volonté des individus qui composent la CUAE, son statut de syndicat pose question, dans la mesure où il reflète une certaine culture politique: n’y a-t-il pas incompatibilité entre cette nature de syndicat (unique en Suisse parmi les universités) et le fait de devoir représenter les étudiants dans leur diversité (y compris politique, diversité qu’on oublie souvent)?</p> <h3>Revendications politiques «si ça concerne les étudiants»</h3> <p>En partant de cette interrogation, on peut tirer un fil logique pour questionner les types de revendications portées par la CUAE et par leurs émules romandes. Si les représentants de toutes les autres faîtières estudiantines nous ont déclaré qu’ils condamnaient les moyens violents utilisés par les manifestants genevois pour faire entendre leur cause, ils sont également unanimes sur la limite que leurs associations se fixent concernant leurs revendications politiques. En effet, toutes les faîtières se donnent la compétence de prendre publiquement position «quand le sujet concerne les étudiants». Voici comment par exemple Guillaume Haas détaille le cas de l’AGEF, qu’il co-préside:</p> <p>«Notre grande différence avec la CUAE (Genève) est que l’AGEF (Fribourg) est représentée à tous les niveaux de l’université de Fribourg. Et quand je dis à tous les niveaux, c’est à tous les niveaux: au Sénat, qui est l’organe suprême de l’université, mais aussi dans la moindre des petites commissions. L’UniFR est l’une des universités les plus démocratiques d’Europe. C’est ce qui explique que l’AGEF ait peu de coups d’éclat, contrairement à nos camarades de la CUAE. Je ne leur en fait pas le reproche: c’est leur seul moyen de se faire entendre. Sur le plan des idées politiques, j’observe qu’il y a des personnes de tous bords à l’AGEF. Il y a des sensibilités différentes qui s’expriment lors de discussions sur les budgets et l’allocation des fonds, par exemple. Mais l’AGEF est apolitique: nous ne fonctionnons pas avec un système de représentants par partis. On ne parle que de politique quand le sujet concerne les étudiants.»</p> <p>Or, cela devient plus difficile à appliquer dans des exemples concrets. C’est que cette ligne de conduite a priori juste et inoffensive est on ne peut plus floue. A partir de combien d’étudiants concernés une affaire est censée «concerner les étudiants»? Outre l’intégration des étudiants transgenres dans la forme des statuts de l’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES), les délégués de cette «faîtière des faîtières» ont par exemple traité d’une initiative populaire en assemblées des délégués, parce que la votation faisait courir un risque au programme ERASMUS, même si les étudiants n’étaient pas cités dans le texte. Rebelote avec la question de l’accord-cadre et HORIZON2020. Un ancien responsable de la FEN, la faîtière neuchâteloise, confie:</p> <p>«Peu de personnes s’engagent dans ces structures. Il y a eu des assemblées générales de la FEN où nous étions dix. Le fait que trop peu de gens s’y engagent ouvre la porte au fait que des activistes de groupes très virulents, qui ont l’habitude de participer et de mobiliser leurs "troupes" pour une cause, ramènent tous leurs amis.»</p> <p>Notre source explique avoir été prise de cours avec le reste du comité il y a quelques années: certains cercles militants qui connaissaient bien le système de la fédération ont requis une AG extraordinaire et ont pu avancer leurs pions en quasi-unanimité. A Genève, la CUAE indique elle-même sur son site que «l’association adopte la ligne et l’opinion de la majorité des gens qui s’y engagent». Les absents ont donc toujours tort, comme en démocratie. D’un certain point de vue, cela coule de source. Et il est vrai que si des étudiants ne se sentent pas représentés, ils ont intérêt à s’y engager.</p> <h3>Effet d'entre-soi</h3> <p>Mais d’un autre point de vue, comment en vouloir à des étudiants, qui n’adhèrent pas à la tendance «woke» ou «intersectionnelle» souvent représentée par ces associations qui raffolent d’écriture inclusive, de ne pas venir s’y impliquer? Un fait psychologique simple: quand la Fédération des Associations d’Etudiant-e-s-x (Lausanne) convoque une assemblée «ouverte à tou-x-te-s», un étudiant qui trouve cette graphie laide, contestable sur le fond, ridicule ou les trois à la fois se dira peut-être que le comité n’est sans doute pas si ouvert que cela à tout le monde, du moins pas aux idées qu’il défendrait s’il venait y parler en toute honnêteté.</p> <p>C’est un fait et non un commentaire, ni même une analyse: une idéologie radicale de gauche identitaire suinte du vocabulaire, du propos et des actions de la CUAE, comme de bien d’autres associations, y compris, mais dans une moindre mesure, les faîtières d’étudiants des autres universités. Et quand on se réunit autour de croyances sur les ressorts cachés du «système» et de la «société», par exemple leurs soi-disants ressorts «racistes» ou «transphobes», tout en excluant ou en méprisant – ne serait-ce que par un regard – toute autre approche, cela ressemble plus à une secte qu’à une association d’étudiants.</p> <p>Nous nous permettrons alors cette remarque personnelle: face à ce constat, au lieu de traquer les manifestations d’idéologie là où elles apparaîtront forcément à un moment donné, l’être humain étant ce qu’il est, ne vaudrait-il par mieux porter haut la valeur du pluralisme? Et se donner les moyens – pourquoi pas inventifs – de garantir cette diversité d’idées? Fait amusant, dans la Berne fédérale, l’association des étudiants s’organise autour… de représentants de partis. Cette solution a le mérite d’assumer la dimension politique de la démarche, tout en lui garantissant un certain équilibre. C’est le cas aussi dans certains parlements des jeunes.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>C'est nous qui soulignons.</h4>', 'content_edition' => 'Ce qui s’est passé à Genève le mois dernier n’est pas anodin. Nous parlons de la censure d’opinions et de crachats au visage d’intellectuels français venus simplement présenter leur livre à un petit public curieux de se confronter à un avis nuancé sur les débats qui secouent actuellement la notion de genre. Les psychanalystes Céline Masson et Caroline Elliachef étaient venues le 29 avril parler de leurs critiques à l’égard de la médicalisation précoce des enfants qui désirent changer de sexe; le philosophe Eric Marty était quant à lui venu le 17 mai parler de la différence entre l’approche anglo-saxonne et l’approche européenne du genre dans l’histoire des idées. Traitées de «transphobes», ces personnalités – situées à gauche! – ont été violemment contraintes d’annuler leur prise de parole sur le sol helvétique. Sur cette indéfendable affaire se superpose un deuxième scandale: mise sous pression par la CUAE – la «Conférence Universitaire des Associations d’Etudiant.e.x.s» – l’Université de Genève (UniGE) a abandonné son dépôt de plainte contre les transactivistes ayant fait preuve de violence. Le rectorat a négocié avec la faîtière d’étudiants un accord commun – incluant tous les étudiants et collaborateurs de l’université – portant sur la défense de valeurs fondamentales telles que la liberté académique, la liberté d’expression, le refus de la violence, etc.', 'slug' => 'les-faitieres-d-etudiants-cas-d-ecole-des-pressions-politiques-contemporaines', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 703, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3644, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Attention chef-d'œuvre', 'subtitle' => '«Rends l’amour» (single), Benjamin Biolay', 'subtitle_edition' => '«Rends l’amour» (single), Benjamin Biolay', 'content' => '<p>Un article pour une unique chanson? Oui. Parce qu'elle le vaut bien. «Rends l'amour», de Benjamin Biolay, est le premier single de son nouvel album «Saint-Clair», dont la sortie est prévue pour septembre. Un single déjà promis à devenir un tube de l'été. Bien qu'il s'en défende, Biolay mijote avec brio les ingrédients d'un titre qui cartonne: la boîte à rythme du refrain, la simplicité de la mélodie du même refrain, les descentes typiques de la chanson française dans la même mélodie... Dans la droite ligne du précédent opus «Grand Prix» (2020). Ajoutez à cela le dernier son de synthé, une basse d'enfer et ce qu'il faut de mystère dans les paroles, et c'est un événement: «S'il te plaît, rends l'amour / Et je me jette de la falaise / Et je m'en vais te cueillir des fraises / Si tu veux, même, j'te baise». Le clip du single est lui-même un chef-d'œuvre de conciliation entre l'efficacité et l'hermétisme, l'évidence et le symbole. Ce court-métrage érotico-politico-religieux est tourné à Sète, inspiration de cet album, la ville des grands paradoxes, la ville de Brassens, cet «anticlérical mystique» selon la belle formule de Biolay sur les ondes de France Inter le 9 juin. Un bijou!</p> <p><iframe frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/ml_-qHzhtQA" title="YouTube video player" width="560"></iframe></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'attention-chef-d-oeuvre', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 462, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3580, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Qui est le chef d’orchestre de notre vie?', 'subtitle' => '«Racontez-moi», Marzia Celii, le 10 juin 2022 à la Grange à Jeanne à Onnens (VD) et le 19 novembre 2022 à Les Caves à Versoix. ', 'subtitle_edition' => '«Racontez-moi», Marzia Celii, le 10 juin 2022 à la Grange à Jeanne à Onnens (VD) et le 19 novembre 2022 à Les Caves à Versoix.', 'content' => '<p>Samedi soir, au Théâtre du Vide-Poche, à Lausanne. Le spectacle que je vois m'hypnotise. La faute à celle qui le porte, Marzia Celii. <i>Racontez-moi</i> est son premier seule en scène. Le jeu de la comédienne, d'une queue-de-pie vêtue, embarque le spectateur. Connue pour le duo de musique indie folk «Marzella» qu'elle forme avec Ella Malherbe, la jeune Urbigène présente une auto-fiction mêlant une dizaine de personnages mi-fictifs mi-réels – dont sa mère – qu'elle incarne et qui la racontent. Nul narcissisme, mais une réflexion: qui est le chef d’orchestre de notre vie? Nous-même, un proche, personne? Cette pièce polyphonique, écrite par l'artiste avec la metteuse en scène Mélanie Foulon, m'a évoqué cette phrase de Deleuze et Guattari, ouvrant leur <i>Mille Plateaux</i> et citée dans le roman <i>Le soldeur</i> de Jean Teulé: «Nous avons écrit ce livre à deux. Comme chacun de nous était plusieurs, ça faisait déjà beaucoup de monde.» Et Teulé de commenter: «Le "je"? Une résultante, minuscule, tremblante, évanescente, de tout ce qui nous a traversés. Le point d'intersection provisoire et fragile de tous ceux que nous avons rencontrés et qui nous ont parlé, élevés, éduqués, aimés, trahis et abandonnés.»</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'qui-est-le-chef-d-orchestre-de-notre-vie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 509, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3499, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les partis de droite sont plus diversifiés que les partis de gauche ', 'subtitle' => 'Les graphiques «Smartvote» sont formels: au parlement suisse, les partis de gauche ont un positionnement idéel plus homogène que les partis de droite. Aussi, selon une étude de l’observatoire des élites suisses parue en 2019, il en est de même pour le profil socio-professionnel des actuels élus: les non-universitaires sont davantage représentés à droite qu’à gauche (même à 50% au PLR et à l’UDC.) Ces deux faits illustrent une contradiction entre les discours de gauche et la réalité.', 'subtitle_edition' => 'Les graphiques «Smartvote» sont formels: au parlement suisse, les partis de gauche ont un positionnement idéel plus homogène que les partis de droite. Aussi, selon une étude de l’observatoire des élites suisses parue en 2019, il en est de même pour le profil socio-professionnel des actuels élus: les non-universitaires sont davantage représentés à droite qu’à gauche (même à 50% au PLR et à l’UDC.) Ces deux faits illustrent une contradiction entre les discours de gauche et la réalité.', 'content' => '<p>En 2023, les Suisses renouvelleront leur parlement. Une série d’enjeux de taille entoureront ce scrutin important. Mais il est parfois utile de jeter un coup d’œil plus affuté sur les représentants que nous avons encore actuellement à Berne. Car la composition d’un législatif dit quelque chose de la sociologie politique d’un pays. Deux prismes sont choisis ici: la diversité d’idées parmi les élus de chaque parti ainsi que leur profil socio-professionnel. Deux entrées a priori indépendantes mais qui touchent néanmoins à un thème commun: le pluralisme, garant, selon beaucoup de théories, d’une certaine représentativité de la société dans sa diversité.</p> <h3>Le pluralisme des idées, un gros mot à gauche?</h3> <p>On parle toujours de «l’avis des partis» sur tel ou tel sujet. Certes, les diverses formations politiques, par les votes de leurs délégués lors des assemblées, adoptent des résolutions, des prises de position, etc. Mais on oublie souvent que les partis sont composés de personnes, dont les plus importantes politiquement, dans une démocratie représentative, sont les élus. En s’intéressant aux parlementaires fédéraux, on remarque que les écologistes et les socialistes semblent beaucoup plus «unis» dans leurs idées que leurs collègues du centre et de droite. Les résultats du sondage «Smartvote» le montrent (voir les trois graphiques ci-dessous).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1648117898_capturedcran2022032411.30.40.png" class="img-responsive img-fluid center " width="551" height="616" /></p> <h4 style="text-align: left;"><em>Elus du Conseil national en 2019, sondage Smartvote.</em></h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1648118007_capturedcran2022032411.32.44.png" class="img-responsive img-fluid center " width="547" height="596" /></p> <h4><em>Elus du Conseil des Etats (premier tour) en 2019, sondage Smartvote.</em></h4> <p><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1648118085_capturedcran2022032411.34.13.png" class="img-responsive img-fluid center " width="549" height="568" /></em></p> <h4><em>Elus du Conseil des Etats (second tour) en 2019, sondage Smartvote.</em></h4> <p>Cette enquête demande aux candidats d’une élection en Suisse de répondre à 75 questions d’ordre politique («Etes-vous favorable à une hausse de l'âge de la retraite (p. ex. à 67 ans)?», «L’expansion du réseau mobile selon la norme 5G doit-elle se poursuivre?», «Le financement des partis ainsi que celui des campagnes pour les élections et les votations devrait-il être transparent?», ou encore «Les conditions de naturalisation devraient-elles être revues à la hausse?»). Sur la base des réponses, ces candidats sont classés selon un axe des abscisses «gauche-droite» et un axe des ordonnées «libéral-conservateur». Les résultats servent ensuite à générer des recommandations de vote pour tout citoyen qui participe à son tour au sondage.</p> <p>La première conclusion que l’on peut tirer des graphiques ci-dessus, c’est qu’il semble régner, au sein de l’Assemblée fédérale actuelle, un plus grand écart d’idées politiques au sein d’un parti de droite ou du centre qu’au sein d’un parti de gauche. On pourrait objecter, avec raison, que les critères «libéral» versus «conservateur» sont moins pertinents à gauche qu’à droite, et que l’écart observé verticalement sur le graphique est donc biaisé. Or, on remarque également une plus grande distance sur l’axe <i>horizontal</i> entre les points les plus éloignés d’un même parti de droite que ceux d’un même parti de gauche. Ce qui signifie bien qu’il y a plus de différences entre les ailes gauche et droite d’un parti de droite (ou du centre) qu’entre les ailes gauche et droite d’un parti de gauche. Fait éclairant, le constat peut être vérifié avec d’autres élections sur le site de Smartvote, par exemple l’actuel scrutin vaudois.</p> <p>Interrogé sur ces données, l’historien et juriste Olivier Meuwly, membre du PLR, prêche d’abord pour sa paroisse: «Le pluralisme des idées est une vertu sur le plan intellectuel». Mais il nuance aussitôt: «Cela peut être aussi un facteur de confusion ou de division sur le plan électoral.» Historiquement, les libéraux-radicaux ont toujours eu cette caractéristique, explique le spécialiste. Une caractéristique qu’il juge donc neutre: les partis de droite n’en ressortent pas plus légitimes. Il constate en revanche un écart entre le discours de gauche et la réalité de son corps d’élus: «La pluralité et la tolérance, brandies si souvent par le PS et les Verts, sont bien plus présentes chez leurs adversaires dans les faits. On le constate aussi dans des débats de société actuels, avec par exemple le courant woke de la gauche qui souhaite restreindre la liberté d’expression, censurer des œuvres, interdire certaines discussions, etc.»</p> <h3>La diversité des profils socio-professionnels, un atout? </h3> <p>La discussion devient encore plus intéressante quand on se penche sur un autre schéma: celui de l’observatoire des élites suisses (OBELIS), de l’Université de Lausanne, représentant le profil socio-professionnel des politiciens actuellement sous la Coupole. Ceux-ci sont répertoriés selon la distinction «ayant suivi des hautes études - n’ayant pas suivi de hautes études». Le résultat semble comme calqué sur les graphiques précédents (pluralisme des idées):</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1648117695_capturedcran2022032411.27.09.png" class="img-responsive img-fluid center " width="555" height="386" /></p> <h4><em>Observatoire des élites suisses (Obelis) de l’Université de Lausanne, graphique publié dans <i>Le Temps</i> le 24 octobre 2019.</em></h4> <p>Là encore, Olivier Meuwly sourit: «Il y a une contradiction évidente entre le fait de se proclamer le parti des prolétaires et de ne plus l’être depuis longtemps au niveau de ses représentants, comme d’une partie de ses électeurs d’ailleurs.» Il n’empêche, en théorie, rien ne défend à un professeur d’université de s’intéresser à la condition des ouvriers. Mais il faut noter toutes les fois où la gauche, dans notre pays, place au premier plan de ses revendications l’égalité des chances, la dignité de chaque individu, le fait que chacun puisse et doive s’engager en politique ou dans un conseil d’administration, etc. Il y a donc un paradoxe évident entre la forte présence de ces thèmes au niveau de la posture de la gauche et la réalité des origines socio-professionnelles au niveau de ses représentants.</p> <p>Encore une fois, il n’a pas été question ici d’évaluer positivement ou négativement une homogénéité d’opinions ou de parcours. Mais de pointer des faits et de les mettre en perspective avec le langage de la gauche. Cette famille de pensée, incontournable dans la vie politique suisse, devrait davantage se pencher sur ses paradoxes. «C’est une des conditions pour que la social-démocratie, prise dans ses contradictions internes, ne subisse pas une dégringolade à la française – moins violente, mais quand même. Le PS a connu récemment des défaites électorales à Zurich et à Fribourg. Le deuxième tour dans le Canton de Vaud sera un bon test», conclut Olivier Meuwly, pour qui rien n’est encore écrit.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-partis-de-droite-sont-plus-diversifies-que-les-partis-de-gauche', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 554, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 5281, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '52736426_10156870211778190_6261507137210417152_n.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 118217, 'md5' => 'e67b3225ed0f43ac98f9fa0d923a5e1f', 'width' => (int) 947, 'height' => (int) 645, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Selon Myret Zaki, on ne devrait pas avoir en Suisse le sentiment que travailler plus ne fait pas gagner plus.', 'author' => '', 'copyright' => '© Facebook', 'path' => '1551626827_52736426_10156870211778190_6261507137210417152_n.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1569, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Excellente opinion, excellent article. Il manque une rallonge politiquement incorrecte. "Le vase communicant du marché de l'emploi". chuuuut on ne peut pas dire ça ! ', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 3722, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1571, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Toujours excellente et courageuse Madame Zaki. Sauf que le climat n'est pas une thématique mineure. Il est même en corrélation directe avec la paupérisation de la société. A cause des profits des multinationales (financières, commodities, chimie, etc.) qu'elle cite et qui dirigent autant l'Europe que la Suisse via leurs lobbies, et celà en grande partie avec ou depuis les USA.', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 440, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1572, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Le peuple aurait-il tout à coup par génération spontanée la science infuse ? Gardons-nous de tout excet nuisible et restons dans les limites de la démocratie législative parlementaire. ', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 431, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1574, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Juste agréable d'être bien informé. Merci d'un anonyme.', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 3799, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1579, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Merci pour cet article. On peut juste espérer que les politiques le lise, comme d’ailleurs d’autres ouvrages spécialisés, et s’en inspire afin de proposer un vrai programme qui serve l’intérêt public au lieu de perdre leur temps en querelles pour sauver leurs deniers. Est-ce trop idéaliste?', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 3884, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1580, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Excellente, comme d’habitude. ', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 795, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1581, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Excellent article, Merci à Mme ZAKI. Nous sommes malheureusement dans une société en pleine déliquescence. Que pensez alors de nos politiques qui donnent l'impression d'ignorer complètement cette réalité ?. S'agit t'il d'une bande de guignols complètement corrompus par le lobbying ?', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 4784, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1617, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Excellent, merci ', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 207, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 2664, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Limités au seules questions et à un interlocuteurs de qualité ... vos papiers sont bien meilleures !', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 3283, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Jonas Follonier' $description = 'Elle est sans conteste la plus grande journaliste économique actuelle de Suisse romande. D’origine égyptienne, Myret Zaki a fait ses débuts dans la banque genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, avant de rejoindre le quotidien «Le Temps» en 2001 au sein des pages économiques et financières, puis le magazine économique «Bilan» en 2010, dont elle devient la rédactrice en chef en 2014. Auteur de publications éclairantes sur l’actualité financière suisse et mondiale tels que «UBS, les dessous d'un scandale» (2008) ou «La fin du dollar» (2011), elle se distingue dans le journalisme en recevant le prix de Journaliste Suisse 2008 de Schweizer Journalist. A trois mois de son départ de «Bilan», Myret Zaki nous reçoit dans son bureau pour aborder des thèmes essentiels de l’actualité. Sans tabou.' $title = 'Myret Zaki: «Les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité»' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 155, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'économie', 'slug' => 'economie', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
L’un des phénomènes concrets touchant à l’actualité économique suisse est l’accroissement de la classe moyenne inférieure. Les médias et les politiciens prennent-ils assez la mesure de cette réalité selon vous?
Il s’agit d’un phénomène croissant qui n’est à mon sens pas assez pris en compte. Les petits et moyens salariés voient leur pouvoir d’achat régulièrement rogné par des dépenses qui augmentent chaque année. Les couples perdent parfois des subventions s’il se mettent à travailler plus et les cas se multiplient où leur salaire, certes, augmente, mais leur gain réel, lui, représentera la moitié de l’augmentation de ce salaire. Ces personnes touchent en effet souvent des aides pour les assurances maladies, ou des bourses d’étude, par exemple, qu’ils ne toucheront plus sitôt qu’ils franchissent un seuil de salaire, pas très élevé. Couplez cela avec les impôts qui, logiquement, vont être à la hausse, et il ne vous reste au final que 50% de l’augmentation de salaire que leur travail leur a amené.
Cette catégorie de la population craint-elle une précarisation?
Oui. Surtout que les tarifs des primes maladies ne cessent de grimper: 200% d’augmentation en quinze ans, c’est énorme! Le paiement des primes maladies est l’une des principales dépenses dans le budget de n’importe quelle famille aujourd’hui, avec le logement. Or, il ne figure pas dans l’indice d’inflation. Il y a là un problème, l’inflation étant ce que les employeurs utilisent pour juger de l’augmentation ou non des salaires. L’indice d’inflation ne reflète pas la réalité. Les salaires en 2017 ont stagné et, de fait, ont même reculé si on prend en compte l’inflation. On ne devrait pas avoir en Suisse le sentiment que travailler plus ne fait pas gagner plus.
Travailler plus pour gagner plus: ce principe a-t-il jamais été vérifié ces dernières décennies?
Non, jamais. Au cours des dernières décennies, que ce soit en Suisse ou en France, les prélèvements ont été plutôt en hausse et les salaires ont plutôt stagné. Les revenus du capital, en contraste, ont explosé. On a affaire à une bourse qui monte et à des entreprises qui font le choix de verser beaucoup de dividendes aux actionnaires. Si je suis actionnaire, je touche déjà la hausse de la valeur de mon action, et en plus je touche des dividendes. C’est surtout cet écart entre la rémunération du capital et la quasi-non-rémunération du salaire qui est devenu invraisemblable.
Un chiffre qui fait par contre la fierté de la Suisse, c’est celui du taux de chômage, non?
Effectivement, le taux de chômage est très bas en Suisse en comparaison avec l’international. Toutefois, il faut remarquer que les 2,6% communiqués ne reflètent pas forcément la réalité, puisque le BIT, à titre d’exemple, parle de 4,6%, ce qui reste effectivement bas mais qui est tout de même un autre chiffre, qui prend en compte de nombreuses personnes non comptabilisées dans le premier chiffre. De plus, il y a eu beaucoup de délocalisation au cours des dernières années, ce qui s’est accentué depuis le franc fort. Des entreprises ont dû faire le choix de réaffecter des emplois peu qualifiés ailleurs, pour beaucoup moins cher.
On parle souvent de la classe moyenne, mais bien moins souvent des plus pauvres. Pourquoi?
Parce que c’est la classe moyenne qui paye le plus d’impôts et qui donc supporte la société. N’importe quelle nouvelle politique qui consiste à accroître les dépenses, c’est dans la poche de la classe moyenne qu’elle va aller les chercher. C’est pourquoi le vote de la classe moyenne est important – et la convaincre tout autant. Or, elle a montré à toutes les dernières votations qu’elle n’est pas prête à sortir un seul centime de sa poche parce qu’elle craint de glisser vers la pauvreté.
Parlons-en donc, de la pauvreté. Quelle est la situation en Suisse?
Déjà, il faut dire que la Suisse romande est plus touchée par la pauvreté que la Suisse alémanique. Le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale est en continuelle augmentation depuis 2005. Il s’est accru de 45% à Genève entre 2005 et 2013 et de 40% sur Vaud, ce qui est énorme. Les prestations complémentaires pour les retraités et les invalides ont, elles aussi, beaucoup augmenté ces dernières années. La Suisse compte 590'000 pauvres, dont 175'000 en Suisse romande. S’y ajoutent 270'000 romands exposés à la pauvreté: concrètement, cela veut dire que si, à un moment donné, il y a une dépense imprévue ou une grande dépense, ils peuvent être dans l’incapacité de l’assurer.
Parmi ces personnes, quelle est la part d’étrangers?
Un quart des résidents suisses exposés à la pauvreté sont des étrangers extra-européens. Cela veut dire que ces derniers profitent beaucoup de l’aide sociale. Il ne faut pas éviter systématiquement d’aborder ce sujet. L’aide sociale doit aussi desservir une bonne part de populations d’étrangers non-européens, ce qui fait que la caisse de l’aide sociale est très sollicitée. Et celle-ci est limitée. C’est un fait. Quand vous essayez de donner des subsides pour les assurances maladies à une partie de la population, vous vous retrouvez à devoir enlever dans la caisse sociale – et inversement. Ce sont des vases communicants. Et au final, c’est le contribuable qui paie. Il y a plus d’un demi-million de romands qui ont reçu des subsides à l’assurance maladie en 2013. C’est gigantesque! Et cette pression, nous la ressentons tous. Parce qu’en plus de payer toujours plus pour notre assurance maladie, nous contribuons par nos impôts à aider ce demi-million de personnes. Si en face de fait, vous avez des salaires qui n’augmentent pas, il ne faut pas s’étonner qu’une fracture sociale se crée.
Les «gilets jaunes», en France, est-ce une manifestation de cette fracture-là?
Tout à fait. C’est la France périphérique qui a le plus pâti de la globalisation. La France elle-même semble avoir été l’une des grandes perdantes de la création de l’Union européenne. Il s’agit également d’une confrontation entre la base et les élites, qui est née sous les présidences qui ont précédé Macron. L’impôt sur la taxe carbone a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, on l’a compris. Mais ce qui est important de voir globalement est que les politiques économiques qui se sont succédé ces dernières décennies ne se sont pas faites dans l’intérêt de ces populations-là, qui ont été sorties de l’équation.
Comment?
Depuis des années, les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité. Nous sommes passés d’une ère de reporting comptable où les gouvernements publiaient des chiffres qui devaient informer de la situation économique du pays à une ère de marketing où il faut embellir les chiffres, minimiser l’inflation, minimiser le chômage, etc. Nous sommes entrés dans une logique très fâcheuse de comparaison entre les pays. Les méthodes statistiques elles-mêmes changent, aux Etats-Unis comme en Europe: le taux de chômage des années quatre-vingt n’est plus du tout le même que celui des années nonante, qui à son tour n’est plus de tout le même que celui des années 2000. Si vous utilisez les méthodes d’avant, vous avez un taux de chômage actuel qui double. Publier des chiffres qui ne représentent plus les réalités sociales et économiques d’un pays, voilà un bon moyen pour ne pas prendre en compte la France périphérique, par exemple. C’est ainsi que le crac social vient nous réinformer de la réalité.
Ce phénomène marketing ne touche-t-il que les gouvernements?
Evidemment que chez les entreprises, on constate le même phénomène. Lorsque j’ai commencé ma carrière de journaliste économique, les rapports annuels des entreprises ressemblaient à de la comptabilité de l’Europe de l’est: ils étaient sobres, simples, clairs, avec des tableaux de pertes et de profits. Aujourd’hui, vous avez beaucoup de chance de tomber sur un dépliant marketing avec de superbes images et trois lignes de texte, où il faut tourner 400 pages pour obtenir la première information sur l’état des finances de l’entreprise en question. C’est alarmant.
Et qu’en est-il de la bourse?
Elle participe elle aussi du même genre de supercheries. La bourse ne reflète pas du tout les fondamentaux économiques. Depuis des années, on sait que les banques centrales ont décidé d’administrer la bourse. Les Etats-Unis ont d’abord acheté des obligations, puis ils ont acheté des actions. Ensuite, l’Union européenne a commencé à faire la même chose. De plus, le cours de l’or, qui aurait dû être l’expression des sanctions de ce que valent les monnaies fiduciaires, ne l’est plus, puisque le fixing de l’or est manipulé depuis des années. Ainsi, la bourse nous ment, les chiffres nous mentent et c’est un mouvement social qui vient nous informer de la réalité: ces gens n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois. Ce n’est pas d’être de droite ou de gauche que de le dire. C’est simplement avoir un minimum de probité au niveau de l’information.
Cela rejoint un papier que vous venez de publier, où vous mettez en garde contre la désinformation que pratiquent les Etats. Dans la conclusion de cet article intitulé «La désinformation, l’arme numéro un», vous appelez la société civile à s’organiser pour s’informer. N’est-ce pas aussi et d’abord la responsabilité des journalistes d’investigation?
Oui, tout à fait. A la base, c’est au journaliste d’informer, de réinformer et de vérifier les faits. Mais le problème est le suivant: les journalistes eux-mêmes peuvent pratiquer la désinformation, au même titre que les gouvernements. Il s’agit donc pour les citoyens que nous sommes de multiplier nos sources d’information. Celle-ci est à notre disposition, il faut cependant s’assurer de puiser dans le plus de sources possible. Naturellement, cela demande du temps.
Votre magazine Bilan a publié récemment un excellent dossier sur les lobbies. Là, c’est le manque d’informations qui est frappant. Les lobbies sont-ils encore plus opaques en Suisse qu’ailleurs?
L’opacité qui règne autour des lobbies en Suisse est très inquiétante, d’autant plus que nous n’avons aucun accès à ce qui se fait hors des murs du Palais fédéral. Je pense qu’il s’agit d’une part non négligeable du lobbyisme suisse. Cela dit, notre pays a la chance d’avoir une diversité de lobbies. Le pluralisme qui fait notre richesse se répercute aussi sur les groupes d’intérêt. A Bruxelles, en revanche, j’ai pu constater que la situation était vraiment concentrée sur quelques grands groupes, surtout des multinationales, qui ont la possibilité de multiplier des rencontres avec des ministres. Certains arrivent en délégations de vingt-cinq personnes: c’est une force de frappe ahurissante! Un rapport récent d’une ONG indépendante a montré que les politiques des différents Etats membres étaient devenues les porte-paroles des lobbies d’entreprises.
Le fossé entre la base et les élites a-t-il remplacé l’opposition gauche-droite?
Oui, et je pense que ce sera l’élément déterminant pour les élections fédérales qui approchent. Cela ne m’étonnerait pas que les partis du centre au sens large, disons du PS au PDC, perdent des plumes. A force de délaisser les questions socio-économiques brûlantes au profit de thématiques LGBT, climat ou autres, ils perdent le vote de la base qui ne se sent plus écoutée.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1552, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Entretien', 'title' => 'Myret Zaki: «Les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité»', 'subtitle' => 'Elle est sans conteste la plus grande journaliste économique actuelle de Suisse romande. D’origine égyptienne, Myret Zaki a fait ses débuts dans la banque genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, avant de rejoindre le quotidien «Le Temps» en 2001 au sein des pages économiques et financières, puis le magazine économique «Bilan» en 2010, dont elle devient la rédactrice en chef en 2014. Auteur de publications éclairantes sur l’actualité financière suisse et mondiale tels que «UBS, les dessous d'un scandale» (2008) ou «La fin du dollar» (2011), elle se distingue dans le journalisme en recevant le prix de Journaliste Suisse 2008 de Schweizer Journalist. A trois mois de son départ de «Bilan», Myret Zaki nous reçoit dans son bureau pour aborder des thèmes essentiels de l’actualité. Sans tabou.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p><strong>L’un des phénomènes concrets touchant à l’actualité économique suisse est l’accroissement de la classe moyenne inférieure. Les médias et les politiciens prennent-ils assez la mesure de cette réalité selon vous? </strong></p><p>Il s’agit d’un phénomène croissant qui n’est à mon sens pas assez pris en compte. Les petits et moyens salariés voient leur pouvoir d’achat régulièrement rogné par des dépenses qui augmentent chaque année. Les couples perdent parfois des subventions s’il se mettent à travailler plus et les cas se multiplient où leur salaire, certes, augmente, mais leur gain réel, lui, représentera la moitié de l’augmentation de ce salaire. Ces personnes touchent en effet souvent des aides pour les assurances maladies, ou des bourses d’étude, par exemple, qu’ils ne toucheront plus sitôt qu’ils franchissent un seuil de salaire, pas très élevé. Couplez cela avec les impôts qui, logiquement, vont être à la hausse, et il ne vous reste au final que 50% de l’augmentation de salaire que leur travail leur a amené. </p><p><strong>Cette catégorie de la population craint-elle une précarisation? </strong></p><p>Oui. Surtout que les tarifs des primes maladies ne cessent de grimper: 200% d’augmentation en quinze ans, c’est énorme! Le paiement des primes maladies est l’une des principales dépenses dans le budget de n’importe quelle famille aujourd’hui, avec le logement. Or, il ne figure pas dans l’indice d’inflation. Il y a là un problème, l’inflation étant ce que les employeurs utilisent pour juger de l’augmentation ou non des salaires. L’indice d’inflation ne reflète pas la réalité. Les salaires en 2017 ont stagné et, de fait, ont même reculé si on prend en compte l’inflation. On ne devrait pas avoir en Suisse le sentiment que travailler plus ne fait pas gagner plus. </p><p><strong>Travailler plus pour gagner plus: ce principe a-t-il jamais été vérifié ces dernières décennies? </strong></p><p>Non, jamais. Au cours des dernières décennies, que ce soit en Suisse ou en France, les prélèvements ont été plutôt en hausse et les salaires ont plutôt stagné. Les revenus du capital, en contraste, ont explosé. On a affaire à une bourse qui monte et à des entreprises qui font le choix de verser beaucoup de dividendes aux actionnaires. Si je suis actionnaire, je touche déjà la hausse de la valeur de mon action, et en plus je touche des dividendes. C’est surtout cet écart entre la rémunération du capital et la quasi-non-rémunération du salaire qui est devenu invraisemblable. </p><p><strong>Un chiffre qui fait par contre la fierté de la Suisse, c’est celui du taux de chômage, non? </strong></p><p>Effectivement, le taux de chômage est très bas en Suisse en comparaison avec l’international. Toutefois, il faut remarquer que les 2,6% communiqués ne reflètent pas forcément la réalité, puisque le BIT, à titre d’exemple, parle de 4,6%, ce qui reste effectivement bas mais qui est tout de même un autre chiffre, qui prend en compte de nombreuses personnes non comptabilisées dans le premier chiffre. De plus, il y a eu beaucoup de délocalisation au cours des dernières années, ce qui s’est accentué depuis le franc fort. Des entreprises ont dû faire le choix de réaffecter des emplois peu qualifiés ailleurs, pour beaucoup moins cher. </p><p><strong>On parle souvent de la classe moyenne, mais bien moins souvent des plus pauvres. Pourquoi? </strong></p><p>Parce que c’est la classe moyenne qui paye le plus d’impôts et qui donc supporte la société. N’importe quelle nouvelle politique qui consiste à accroître les dépenses, c’est dans la poche de la classe moyenne qu’elle va aller les chercher. C’est pourquoi le vote de la classe moyenne est important – et la convaincre tout autant. Or, elle a montré à toutes les dernières votations qu’elle n’est pas prête à sortir un seul centime de sa poche parce qu’elle craint de glisser vers la pauvreté. </p><p><strong>Parlons-en donc, de la pauvreté. Quelle est la situation en Suisse? </strong></p><p>Déjà, il faut dire que la Suisse romande est plus touchée par la pauvreté que la Suisse alémanique. Le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale est en continuelle augmentation depuis 2005. Il s’est accru de 45% à Genève entre 2005 et 2013 et de 40% sur Vaud, ce qui est énorme. Les prestations complémentaires pour les retraités et les invalides ont, elles aussi, beaucoup augmenté ces dernières années. La Suisse compte 590'000 pauvres, dont 175'000 en Suisse romande. S’y ajoutent 270'000 romands exposés à la pauvreté: concrètement, cela veut dire que si, à un moment donné, il y a une dépense imprévue ou une grande dépense, ils peuvent être dans l’incapacité de l’assurer. </p><p><strong>Parmi ces personnes, quelle est la part d’étrangers? </strong></p><p>Un quart des résidents suisses exposés à la pauvreté sont des étrangers extra-européens. Cela veut dire que ces derniers profitent beaucoup de l’aide sociale. Il ne faut pas éviter systématiquement d’aborder ce sujet. L’aide sociale doit aussi desservir une bonne part de populations d’étrangers non-européens, ce qui fait que la caisse de l’aide sociale est très sollicitée. Et celle-ci est limitée. C’est un fait. Quand vous essayez de donner des subsides pour les assurances maladies à une partie de la population, vous vous retrouvez à devoir enlever dans la caisse sociale – et inversement. Ce sont des vases communicants. Et au final, c’est le contribuable qui paie. Il y a plus d’un demi-million de romands qui ont reçu des subsides à l’assurance maladie en 2013. C’est gigantesque! Et cette pression, nous la ressentons tous. Parce qu’en plus de payer toujours plus pour notre assurance maladie, nous contribuons par nos impôts à aider ce demi-million de personnes. Si en face de fait, vous avez des salaires qui n’augmentent pas, il ne faut pas s’étonner qu’une fracture sociale se crée. </p><p><strong>Les «gilets jaunes», en France, est-ce une manifestation de cette fracture-là? </strong></p><p>Tout à fait. C’est la France périphérique qui a le plus pâti de la globalisation. La France elle-même semble avoir été l’une des grandes perdantes de la création de l’Union européenne. Il s’agit également d’une confrontation entre la base et les élites, qui est née sous les présidences qui ont précédé Macron. L’impôt sur la taxe carbone a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, on l’a compris. Mais ce qui est important de voir globalement est que les politiques économiques qui se sont succédé ces dernières décennies ne se sont pas faites dans l’intérêt de ces populations-là, qui ont été sorties de l’équation. </p><p><strong>Comment? </strong></p><p>Depuis des années, les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité. Nous sommes passés d’une ère de reporting comptable où les gouvernements publiaient des chiffres qui devaient informer de la situation économique du pays à une ère de marketing où il faut embellir les chiffres, minimiser l’inflation, minimiser le chômage, etc. Nous sommes entrés dans une logique très fâcheuse de comparaison entre les pays. Les méthodes statistiques elles-mêmes changent, aux Etats-Unis comme en Europe: le taux de chômage des années quatre-vingt n’est plus du tout le même que celui des années nonante, qui à son tour n’est plus de tout le même que celui des années 2000. Si vous utilisez les méthodes d’avant, vous avez un taux de chômage actuel qui double. Publier des chiffres qui ne représentent plus les réalités sociales et économiques d’un pays, voilà un bon moyen pour ne pas prendre en compte la France périphérique, par exemple. C’est ainsi que le crac social vient nous réinformer de la réalité. </p><p><strong>Ce phénomène marketing ne touche-t-il que les gouvernements? </strong></p><p>Evidemment que chez les entreprises, on constate le même phénomène. Lorsque j’ai commencé ma carrière de journaliste économique, les rapports annuels des entreprises ressemblaient à de la comptabilité de l’Europe de l’est: ils étaient sobres, simples, clairs, avec des tableaux de pertes et de profits. Aujourd’hui, vous avez beaucoup de chance de tomber sur un dépliant marketing avec de superbes images et trois lignes de texte, où il faut tourner 400 pages pour obtenir la première information sur l’état des finances de l’entreprise en question. C’est alarmant. </p><p><strong>Et qu’en est-il de la bourse? </strong></p><p>Elle participe elle aussi du même genre de supercheries. La bourse ne reflète pas du tout les fondamentaux économiques. Depuis des années, on sait que les banques centrales ont décidé d’administrer la bourse. Les Etats-Unis ont d’abord acheté des obligations, puis ils ont acheté des actions. Ensuite, l’Union européenne a commencé à faire la même chose. De plus, le cours de l’or, qui aurait dû être l’expression des sanctions de ce que valent les monnaies fiduciaires, ne l’est plus, puisque le fixing de l’or est manipulé depuis des années. Ainsi, la bourse nous ment, les chiffres nous mentent et c’est un mouvement social qui vient nous informer de la réalité: ces gens n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois. Ce n’est pas d’être de droite ou de gauche que de le dire. C’est simplement avoir un minimum de probité au niveau de l’information. </p><p><strong>Cela rejoint un papier que vous venez de publier, où vous mettez en garde contre la désinformation que pratiquent les Etats. Dans la conclusion de cet article intitulé «La désinformation, l’arme numéro un», vous appelez la société civile à s’organiser pour s’informer. N’est-ce pas aussi et d’abord la responsabilité des journalistes d’investigation? </strong></p><p>Oui, tout à fait. A la base, c’est au journaliste d’informer, de réinformer et de vérifier les faits. Mais le problème est le suivant: les journalistes eux-mêmes peuvent pratiquer la désinformation, au même titre que les gouvernements. Il s’agit donc pour les citoyens que nous sommes de multiplier nos sources d’information. Celle-ci est à notre disposition, il faut cependant s’assurer de puiser dans le plus de sources possible. Naturellement, cela demande du temps. </p><p><strong>Votre magazine <em>Bilan</em> a publié récemment un excellent dossier sur les lobbies. Là, c’est le manque d’informations qui est frappant. Les lobbies sont-ils encore plus opaques en Suisse qu’ailleurs? </strong></p><p>L’opacité qui règne autour des lobbies en Suisse est très inquiétante, d’autant plus que nous n’avons aucun accès à ce qui se fait hors des murs du Palais fédéral. Je pense qu’il s’agit d’une part non négligeable du lobbyisme suisse. Cela dit, notre pays a la chance d’avoir une diversité de lobbies. Le pluralisme qui fait notre richesse se répercute aussi sur les groupes d’intérêt. A Bruxelles, en revanche, j’ai pu constater que la situation était vraiment concentrée sur quelques grands groupes, surtout des multinationales, qui ont la possibilité de multiplier des rencontres avec des ministres. Certains arrivent en délégations de vingt-cinq personnes: c’est une force de frappe ahurissante! Un rapport récent d’une ONG indépendante a montré que les politiques des différents Etats membres étaient devenues les porte-paroles des lobbies d’entreprises. </p><p><strong>Le fossé entre la base et les élites a-t-il remplacé l’opposition gauche-droite? </strong></p><p>Oui, et je pense que ce sera l’élément déterminant pour les élections fédérales qui approchent. Cela ne m’étonnerait pas que les partis du centre au sens large, disons du PS au PDC, perdent des plumes. A force de délaisser les questions socio-économiques brûlantes au profit de thématiques LGBT, climat ou autres, ils perdent le vote de la base qui ne se sent plus écoutée. </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'myret-zaki', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 728, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1570, 'homepage_order' => (int) 1836, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Jonas Follonier', 'description' => 'Elle est sans conteste la plus grande journaliste économique actuelle de Suisse romande. D’origine égyptienne, Myret Zaki a fait ses débuts dans la banque genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, avant de rejoindre le quotidien «Le Temps» en 2001 au sein des pages économiques et financières, puis le magazine économique «Bilan» en 2010, dont elle devient la rédactrice en chef en 2014. Auteur de publications éclairantes sur l’actualité financière suisse et mondiale tels que «UBS, les dessous d'un scandale» (2008) ou «La fin du dollar» (2011), elle se distingue dans le journalisme en recevant le prix de Journaliste Suisse 2008 de Schweizer Journalist. A trois mois de son départ de «Bilan», Myret Zaki nous reçoit dans son bureau pour aborder des thèmes essentiels de l’actualité. Sans tabou.', 'title' => 'Myret Zaki: «Les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité»', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1552, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Entretien', 'title' => 'Myret Zaki: «Les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité»', 'subtitle' => 'Elle est sans conteste la plus grande journaliste économique actuelle de Suisse romande. D’origine égyptienne, Myret Zaki a fait ses débuts dans la banque genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, avant de rejoindre le quotidien «Le Temps» en 2001 au sein des pages économiques et financières, puis le magazine économique «Bilan» en 2010, dont elle devient la rédactrice en chef en 2014. Auteur de publications éclairantes sur l’actualité financière suisse et mondiale tels que «UBS, les dessous d'un scandale» (2008) ou «La fin du dollar» (2011), elle se distingue dans le journalisme en recevant le prix de Journaliste Suisse 2008 de Schweizer Journalist. A trois mois de son départ de «Bilan», Myret Zaki nous reçoit dans son bureau pour aborder des thèmes essentiels de l’actualité. Sans tabou.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p><strong>L’un des phénomènes concrets touchant à l’actualité économique suisse est l’accroissement de la classe moyenne inférieure. Les médias et les politiciens prennent-ils assez la mesure de cette réalité selon vous? </strong></p><p>Il s’agit d’un phénomène croissant qui n’est à mon sens pas assez pris en compte. Les petits et moyens salariés voient leur pouvoir d’achat régulièrement rogné par des dépenses qui augmentent chaque année. Les couples perdent parfois des subventions s’il se mettent à travailler plus et les cas se multiplient où leur salaire, certes, augmente, mais leur gain réel, lui, représentera la moitié de l’augmentation de ce salaire. Ces personnes touchent en effet souvent des aides pour les assurances maladies, ou des bourses d’étude, par exemple, qu’ils ne toucheront plus sitôt qu’ils franchissent un seuil de salaire, pas très élevé. Couplez cela avec les impôts qui, logiquement, vont être à la hausse, et il ne vous reste au final que 50% de l’augmentation de salaire que leur travail leur a amené. </p><p><strong>Cette catégorie de la population craint-elle une précarisation? </strong></p><p>Oui. Surtout que les tarifs des primes maladies ne cessent de grimper: 200% d’augmentation en quinze ans, c’est énorme! Le paiement des primes maladies est l’une des principales dépenses dans le budget de n’importe quelle famille aujourd’hui, avec le logement. Or, il ne figure pas dans l’indice d’inflation. Il y a là un problème, l’inflation étant ce que les employeurs utilisent pour juger de l’augmentation ou non des salaires. L’indice d’inflation ne reflète pas la réalité. Les salaires en 2017 ont stagné et, de fait, ont même reculé si on prend en compte l’inflation. On ne devrait pas avoir en Suisse le sentiment que travailler plus ne fait pas gagner plus. </p><p><strong>Travailler plus pour gagner plus: ce principe a-t-il jamais été vérifié ces dernières décennies? </strong></p><p>Non, jamais. Au cours des dernières décennies, que ce soit en Suisse ou en France, les prélèvements ont été plutôt en hausse et les salaires ont plutôt stagné. Les revenus du capital, en contraste, ont explosé. On a affaire à une bourse qui monte et à des entreprises qui font le choix de verser beaucoup de dividendes aux actionnaires. Si je suis actionnaire, je touche déjà la hausse de la valeur de mon action, et en plus je touche des dividendes. C’est surtout cet écart entre la rémunération du capital et la quasi-non-rémunération du salaire qui est devenu invraisemblable. </p><p><strong>Un chiffre qui fait par contre la fierté de la Suisse, c’est celui du taux de chômage, non? </strong></p><p>Effectivement, le taux de chômage est très bas en Suisse en comparaison avec l’international. Toutefois, il faut remarquer que les 2,6% communiqués ne reflètent pas forcément la réalité, puisque le BIT, à titre d’exemple, parle de 4,6%, ce qui reste effectivement bas mais qui est tout de même un autre chiffre, qui prend en compte de nombreuses personnes non comptabilisées dans le premier chiffre. De plus, il y a eu beaucoup de délocalisation au cours des dernières années, ce qui s’est accentué depuis le franc fort. Des entreprises ont dû faire le choix de réaffecter des emplois peu qualifiés ailleurs, pour beaucoup moins cher. </p><p><strong>On parle souvent de la classe moyenne, mais bien moins souvent des plus pauvres. Pourquoi? </strong></p><p>Parce que c’est la classe moyenne qui paye le plus d’impôts et qui donc supporte la société. N’importe quelle nouvelle politique qui consiste à accroître les dépenses, c’est dans la poche de la classe moyenne qu’elle va aller les chercher. C’est pourquoi le vote de la classe moyenne est important – et la convaincre tout autant. Or, elle a montré à toutes les dernières votations qu’elle n’est pas prête à sortir un seul centime de sa poche parce qu’elle craint de glisser vers la pauvreté. </p><p><strong>Parlons-en donc, de la pauvreté. Quelle est la situation en Suisse? </strong></p><p>Déjà, il faut dire que la Suisse romande est plus touchée par la pauvreté que la Suisse alémanique. Le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale est en continuelle augmentation depuis 2005. Il s’est accru de 45% à Genève entre 2005 et 2013 et de 40% sur Vaud, ce qui est énorme. Les prestations complémentaires pour les retraités et les invalides ont, elles aussi, beaucoup augmenté ces dernières années. La Suisse compte 590'000 pauvres, dont 175'000 en Suisse romande. S’y ajoutent 270'000 romands exposés à la pauvreté: concrètement, cela veut dire que si, à un moment donné, il y a une dépense imprévue ou une grande dépense, ils peuvent être dans l’incapacité de l’assurer. </p><p><strong>Parmi ces personnes, quelle est la part d’étrangers? </strong></p><p>Un quart des résidents suisses exposés à la pauvreté sont des étrangers extra-européens. Cela veut dire que ces derniers profitent beaucoup de l’aide sociale. Il ne faut pas éviter systématiquement d’aborder ce sujet. L’aide sociale doit aussi desservir une bonne part de populations d’étrangers non-européens, ce qui fait que la caisse de l’aide sociale est très sollicitée. Et celle-ci est limitée. C’est un fait. Quand vous essayez de donner des subsides pour les assurances maladies à une partie de la population, vous vous retrouvez à devoir enlever dans la caisse sociale – et inversement. Ce sont des vases communicants. Et au final, c’est le contribuable qui paie. Il y a plus d’un demi-million de romands qui ont reçu des subsides à l’assurance maladie en 2013. C’est gigantesque! Et cette pression, nous la ressentons tous. Parce qu’en plus de payer toujours plus pour notre assurance maladie, nous contribuons par nos impôts à aider ce demi-million de personnes. Si en face de fait, vous avez des salaires qui n’augmentent pas, il ne faut pas s’étonner qu’une fracture sociale se crée. </p><p><strong>Les «gilets jaunes», en France, est-ce une manifestation de cette fracture-là? </strong></p><p>Tout à fait. C’est la France périphérique qui a le plus pâti de la globalisation. La France elle-même semble avoir été l’une des grandes perdantes de la création de l’Union européenne. Il s’agit également d’une confrontation entre la base et les élites, qui est née sous les présidences qui ont précédé Macron. L’impôt sur la taxe carbone a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, on l’a compris. Mais ce qui est important de voir globalement est que les politiques économiques qui se sont succédé ces dernières décennies ne se sont pas faites dans l’intérêt de ces populations-là, qui ont été sorties de l’équation. </p><p><strong>Comment? </strong></p><p>Depuis des années, les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité. Nous sommes passés d’une ère de reporting comptable où les gouvernements publiaient des chiffres qui devaient informer de la situation économique du pays à une ère de marketing où il faut embellir les chiffres, minimiser l’inflation, minimiser le chômage, etc. Nous sommes entrés dans une logique très fâcheuse de comparaison entre les pays. Les méthodes statistiques elles-mêmes changent, aux Etats-Unis comme en Europe: le taux de chômage des années quatre-vingt n’est plus du tout le même que celui des années nonante, qui à son tour n’est plus de tout le même que celui des années 2000. Si vous utilisez les méthodes d’avant, vous avez un taux de chômage actuel qui double. Publier des chiffres qui ne représentent plus les réalités sociales et économiques d’un pays, voilà un bon moyen pour ne pas prendre en compte la France périphérique, par exemple. C’est ainsi que le crac social vient nous réinformer de la réalité. </p><p><strong>Ce phénomène marketing ne touche-t-il que les gouvernements? </strong></p><p>Evidemment que chez les entreprises, on constate le même phénomène. Lorsque j’ai commencé ma carrière de journaliste économique, les rapports annuels des entreprises ressemblaient à de la comptabilité de l’Europe de l’est: ils étaient sobres, simples, clairs, avec des tableaux de pertes et de profits. Aujourd’hui, vous avez beaucoup de chance de tomber sur un dépliant marketing avec de superbes images et trois lignes de texte, où il faut tourner 400 pages pour obtenir la première information sur l’état des finances de l’entreprise en question. C’est alarmant. </p><p><strong>Et qu’en est-il de la bourse? </strong></p><p>Elle participe elle aussi du même genre de supercheries. La bourse ne reflète pas du tout les fondamentaux économiques. Depuis des années, on sait que les banques centrales ont décidé d’administrer la bourse. Les Etats-Unis ont d’abord acheté des obligations, puis ils ont acheté des actions. Ensuite, l’Union européenne a commencé à faire la même chose. De plus, le cours de l’or, qui aurait dû être l’expression des sanctions de ce que valent les monnaies fiduciaires, ne l’est plus, puisque le fixing de l’or est manipulé depuis des années. Ainsi, la bourse nous ment, les chiffres nous mentent et c’est un mouvement social qui vient nous informer de la réalité: ces gens n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois. Ce n’est pas d’être de droite ou de gauche que de le dire. C’est simplement avoir un minimum de probité au niveau de l’information. </p><p><strong>Cela rejoint un papier que vous venez de publier, où vous mettez en garde contre la désinformation que pratiquent les Etats. Dans la conclusion de cet article intitulé «La désinformation, l’arme numéro un», vous appelez la société civile à s’organiser pour s’informer. N’est-ce pas aussi et d’abord la responsabilité des journalistes d’investigation? </strong></p><p>Oui, tout à fait. A la base, c’est au journaliste d’informer, de réinformer et de vérifier les faits. Mais le problème est le suivant: les journalistes eux-mêmes peuvent pratiquer la désinformation, au même titre que les gouvernements. Il s’agit donc pour les citoyens que nous sommes de multiplier nos sources d’information. Celle-ci est à notre disposition, il faut cependant s’assurer de puiser dans le plus de sources possible. Naturellement, cela demande du temps. </p><p><strong>Votre magazine <em>Bilan</em> a publié récemment un excellent dossier sur les lobbies. Là, c’est le manque d’informations qui est frappant. Les lobbies sont-ils encore plus opaques en Suisse qu’ailleurs? </strong></p><p>L’opacité qui règne autour des lobbies en Suisse est très inquiétante, d’autant plus que nous n’avons aucun accès à ce qui se fait hors des murs du Palais fédéral. Je pense qu’il s’agit d’une part non négligeable du lobbyisme suisse. Cela dit, notre pays a la chance d’avoir une diversité de lobbies. Le pluralisme qui fait notre richesse se répercute aussi sur les groupes d’intérêt. A Bruxelles, en revanche, j’ai pu constater que la situation était vraiment concentrée sur quelques grands groupes, surtout des multinationales, qui ont la possibilité de multiplier des rencontres avec des ministres. Certains arrivent en délégations de vingt-cinq personnes: c’est une force de frappe ahurissante! Un rapport récent d’une ONG indépendante a montré que les politiques des différents Etats membres étaient devenues les porte-paroles des lobbies d’entreprises. </p><p><strong>Le fossé entre la base et les élites a-t-il remplacé l’opposition gauche-droite? </strong></p><p>Oui, et je pense que ce sera l’élément déterminant pour les élections fédérales qui approchent. Cela ne m’étonnerait pas que les partis du centre au sens large, disons du PS au PDC, perdent des plumes. A force de délaisser les questions socio-économiques brûlantes au profit de thématiques LGBT, climat ou autres, ils perdent le vote de la base qui ne se sent plus écoutée. </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'myret-zaki', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 728, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1570, 'homepage_order' => (int) 1836, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3675, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les faîtières d’étudiants, cas d’école des pressions politiques contemporaines', 'subtitle' => 'La «Conférence Universitaire des Associations d’Etudiant.e.x.s» (CUAE) de l’Université de Genève s’est trouvée récemment sous le feu des projecteurs depuis sa confrontation avec le rectorat. Au centre du bras de fer, la plainte qu’avait envisagée l’université contre les activistes LGBTQI+ qui avaient empêché avec violence la tenue de conférences sur la question du genre, parce qu’ils jugeaient les invités transphobes. La CUAE avait demandé à l’université de ne pas déposer plainte et de reconnaître le caractère «transphobe» des conférenciers en question. L’université a plié. Sans doute en partie par trouille, mais ce n’est pas le sujet ici. Plutôt celui-ci: que dire du caractère représentatif ou non de ces revendications pour les étudiants? Quel regard les autres faîtières estudiantines romandes portent-elles sur cette genevoiserie? Quelles sont leurs missions? Comment fonctionnent-elles? Tour d’horizon.', 'subtitle_edition' => 'La «Conférence Universitaire des Associations d’Etudiant.e.x.s» (CUAE) de l’Université de Genève s’est trouvée récemment sous le feu des projecteurs depuis sa confrontation avec le rectorat. Au centre du bras de fer, la plainte qu’avait envisagée l’université contre les activistes LGBTQI+ qui avaient empêché avec violence la tenue de conférences sur la question du genre, parce qu’ils jugeaient les invités transphobes. La CUAE avait demandé à l’université de ne pas déposer plainte et de reconnaître le caractère «transphobe» des conférenciers en question. L’université a plié. Sans doute en partie par trouille, mais ce n’est pas le sujet ici. Plutôt celui-ci: que dire du caractère représentatif ou non de ces revendications pour les étudiants? Quel regard les autres faîtières estudiantines romandes portent-elles sur cette genevoiserie? Quelles sont leurs missions? Comment fonctionnent-elles? Tour d’horizon.', 'content' => '<p>Ce qui s’est passé à Genève le mois dernier n’est pas anodin. Nous parlons de la censure d’opinions et de crachats au visage d’intellectuels français venus simplement présenter leur livre à un petit public curieux de se confronter à un avis nuancé sur les débats qui secouent actuellement la notion de genre. Les psychanalystes Céline Masson et Caroline Elliachef étaient venues le 29 avril parler de leurs critiques à l’égard de la médicalisation précoce des enfants qui désirent changer de sexe; le philosophe Eric Marty était quant à lui venu le 17 mai parler de la différence entre l’approche anglo-saxonne et l’approche européenne du genre dans l’histoire des idées. Traitées de «transphobes», ces personnalités – situées à gauche! – ont été violemment contraintes d’annuler leur prise de parole sur le sol helvétique.</p> <p>Sur cette indéfendable affaire se superpose un deuxième scandale: mise sous pression par la CUAE – la «Conférence Universitaire des Associations d’Etudiant.e.x.s» – l’Université de Genève (UniGE) a abandonné son dépôt de plainte contre les transactivistes ayant fait preuve de violence. Le rectorat a négocié avec la faîtière d’étudiants un accord commun – incluant tous les étudiants et collaborateurs de l’université – portant sur la défense de valeurs fondamentales telles que la liberté académique, la liberté d’expression, le refus de la violence, etc. Mais le <a href="https://www.unige.ch/communication/communiques/2022/luniversite-et-ses-etudiant-es-reaffirment-les-valeurs-de-linstitution">communiqué de l’université</a> souffre d’une certaine ambiguïté:</p> <p>«Par cette déclaration commune, le rectorat et les étudiant-es replacent (…) le débat dans son contexte académique et souhaitent rappeler des principes essentiels: le respect dû aux personnes passant par la lutte contre toute forme de discrimination, notamment de genre, d’origine ou de classe; le refus de la violence sous toutes ses formes; le respect de la liberté académique dans la recherche et l’enseignement, <em>encadrée par les valeurs précitées</em><sup><strong>1</strong></sup>. Ces convictions partagées permettent au Rectorat de renoncer au dépôt de plainte pénale initialement envisagé (…)»</p> <p>Faut-il en déduire que les conférences empêchées par les activistes LGBTQI+ n’auraient pas dû être organisées? Autrement dit, l’université donne-t-elle raison aux manifestants – au-delà de la violence dont ils ont fait usage – sur le bien-fondé de leur indignation? On pourrait le croire en lisant également ce passage: «Indépendamment de sa forme, l’action menée par les manifestant-es le 17 mai est révélatrice de la souffrance qui affecte certains groupes vulnérables – dont les personnes trans – et qui implique pour l’institution un devoir particulier de protection.»</p> <h3>Cotisations obligatoires et fonctionnement démocratique</h3> <p>Il ne sera pas question ici d’établir qui a gagné ce «match» (comme si on ne le savait pas, du reste), mais de livrer quelques informations sur cette faîtière d’étudiants et ses équivalents romands. Qui sont ces groupes désormais puissants dans les rapports de force idéologiques qui parcourent l’université et la société de manière générale (pour vous en convaincre, songez au fait qu’à Neuchâtel, les représentants des étudiants avaient réussi à ne faire comptabiliser que les réussites d’examens, et pas les échecs, en période de Covid)? Nous n’avons malheureusement pas réussi à contacter la CUAE, mais les informations à disposition de tous et les contacts pris auprès d’autres faîtières suffisent à répondre aux besoins de cet article.</p> <p>De manière générale, toutes les faîtières d’associations étudiantes nichées dans les universités romandes poursuivent les mêmes objectifs: mettre en réseau la communauté estudiantine, défendre ses intérêts auprès du rectorat et auprès du canton, favoriser l’égalité des chances, financer des événements ou des activités d’associations d’étudiants, etc. Bref, soutenir les étudiants.</p> <p>Pour être membre de la CUAE, il suffit de s’affilier à l’une des associations étudiantes de l’Université de Genève, qui elles-mêmes composent la CUAE. Une contribution de 5 CHF est alors prélevée dans les taxes universitaires que paient de toute manière les étudiants. Mais il est aussi possible de s’engager pour la CUAE à titre individuel. Par comparaison, «l’Association Générale des Etudiant·e·s de l’Université de Fribourg» (AGEF) vit grâce à une cotisation obligatoire de 20 CHF pour tout étudiant, dont une bonne partie repart dans les sections de la faîtière (une section par département ou faculté). C’est à peu près la même chose à Neuchâtel, où tous les étudiants sont <em>de facto</em> membres de la «Fédération des étudiant·e·s neuchâtelois·e·s» (FEN) et paient ainsi une cotisation de 15 CHF, comprise dans la taxe d’étude. Si quelqu’un ne souhaite pas la payer, il doit démissionner par écrit de la faîtière.</p> <p>On part alors du principe que les faîtières en question doivent se sentir responsables de leur caractère représentatif vis-à-vis des étudiants qu’elles fédèrent. Mais pas besoin de trop gratter pour se rendre compte qu’il ne s’agit pas vraiment du genre de la maison. La CUAE se définit sur son site comme «association faîtière et syndicat des étudiant.e.x.s de l’Université de Genève, et leur porte-parole auprès des autorités universitaires et politiques». Déjà, même s’il s’agit d’une volonté des individus qui composent la CUAE, son statut de syndicat pose question, dans la mesure où il reflète une certaine culture politique: n’y a-t-il pas incompatibilité entre cette nature de syndicat (unique en Suisse parmi les universités) et le fait de devoir représenter les étudiants dans leur diversité (y compris politique, diversité qu’on oublie souvent)?</p> <h3>Revendications politiques «si ça concerne les étudiants»</h3> <p>En partant de cette interrogation, on peut tirer un fil logique pour questionner les types de revendications portées par la CUAE et par leurs émules romandes. Si les représentants de toutes les autres faîtières estudiantines nous ont déclaré qu’ils condamnaient les moyens violents utilisés par les manifestants genevois pour faire entendre leur cause, ils sont également unanimes sur la limite que leurs associations se fixent concernant leurs revendications politiques. En effet, toutes les faîtières se donnent la compétence de prendre publiquement position «quand le sujet concerne les étudiants». Voici comment par exemple Guillaume Haas détaille le cas de l’AGEF, qu’il co-préside:</p> <p>«Notre grande différence avec la CUAE (Genève) est que l’AGEF (Fribourg) est représentée à tous les niveaux de l’université de Fribourg. Et quand je dis à tous les niveaux, c’est à tous les niveaux: au Sénat, qui est l’organe suprême de l’université, mais aussi dans la moindre des petites commissions. L’UniFR est l’une des universités les plus démocratiques d’Europe. C’est ce qui explique que l’AGEF ait peu de coups d’éclat, contrairement à nos camarades de la CUAE. Je ne leur en fait pas le reproche: c’est leur seul moyen de se faire entendre. Sur le plan des idées politiques, j’observe qu’il y a des personnes de tous bords à l’AGEF. Il y a des sensibilités différentes qui s’expriment lors de discussions sur les budgets et l’allocation des fonds, par exemple. Mais l’AGEF est apolitique: nous ne fonctionnons pas avec un système de représentants par partis. On ne parle que de politique quand le sujet concerne les étudiants.»</p> <p>Or, cela devient plus difficile à appliquer dans des exemples concrets. C’est que cette ligne de conduite a priori juste et inoffensive est on ne peut plus floue. A partir de combien d’étudiants concernés une affaire est censée «concerner les étudiants»? Outre l’intégration des étudiants transgenres dans la forme des statuts de l’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES), les délégués de cette «faîtière des faîtières» ont par exemple traité d’une initiative populaire en assemblées des délégués, parce que la votation faisait courir un risque au programme ERASMUS, même si les étudiants n’étaient pas cités dans le texte. Rebelote avec la question de l’accord-cadre et HORIZON2020. Un ancien responsable de la FEN, la faîtière neuchâteloise, confie:</p> <p>«Peu de personnes s’engagent dans ces structures. Il y a eu des assemblées générales de la FEN où nous étions dix. Le fait que trop peu de gens s’y engagent ouvre la porte au fait que des activistes de groupes très virulents, qui ont l’habitude de participer et de mobiliser leurs "troupes" pour une cause, ramènent tous leurs amis.»</p> <p>Notre source explique avoir été prise de cours avec le reste du comité il y a quelques années: certains cercles militants qui connaissaient bien le système de la fédération ont requis une AG extraordinaire et ont pu avancer leurs pions en quasi-unanimité. A Genève, la CUAE indique elle-même sur son site que «l’association adopte la ligne et l’opinion de la majorité des gens qui s’y engagent». Les absents ont donc toujours tort, comme en démocratie. D’un certain point de vue, cela coule de source. Et il est vrai que si des étudiants ne se sentent pas représentés, ils ont intérêt à s’y engager.</p> <h3>Effet d'entre-soi</h3> <p>Mais d’un autre point de vue, comment en vouloir à des étudiants, qui n’adhèrent pas à la tendance «woke» ou «intersectionnelle» souvent représentée par ces associations qui raffolent d’écriture inclusive, de ne pas venir s’y impliquer? Un fait psychologique simple: quand la Fédération des Associations d’Etudiant-e-s-x (Lausanne) convoque une assemblée «ouverte à tou-x-te-s», un étudiant qui trouve cette graphie laide, contestable sur le fond, ridicule ou les trois à la fois se dira peut-être que le comité n’est sans doute pas si ouvert que cela à tout le monde, du moins pas aux idées qu’il défendrait s’il venait y parler en toute honnêteté.</p> <p>C’est un fait et non un commentaire, ni même une analyse: une idéologie radicale de gauche identitaire suinte du vocabulaire, du propos et des actions de la CUAE, comme de bien d’autres associations, y compris, mais dans une moindre mesure, les faîtières d’étudiants des autres universités. Et quand on se réunit autour de croyances sur les ressorts cachés du «système» et de la «société», par exemple leurs soi-disants ressorts «racistes» ou «transphobes», tout en excluant ou en méprisant – ne serait-ce que par un regard – toute autre approche, cela ressemble plus à une secte qu’à une association d’étudiants.</p> <p>Nous nous permettrons alors cette remarque personnelle: face à ce constat, au lieu de traquer les manifestations d’idéologie là où elles apparaîtront forcément à un moment donné, l’être humain étant ce qu’il est, ne vaudrait-il par mieux porter haut la valeur du pluralisme? Et se donner les moyens – pourquoi pas inventifs – de garantir cette diversité d’idées? Fait amusant, dans la Berne fédérale, l’association des étudiants s’organise autour… de représentants de partis. Cette solution a le mérite d’assumer la dimension politique de la démarche, tout en lui garantissant un certain équilibre. C’est le cas aussi dans certains parlements des jeunes.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>C'est nous qui soulignons.</h4>', 'content_edition' => 'Ce qui s’est passé à Genève le mois dernier n’est pas anodin. Nous parlons de la censure d’opinions et de crachats au visage d’intellectuels français venus simplement présenter leur livre à un petit public curieux de se confronter à un avis nuancé sur les débats qui secouent actuellement la notion de genre. Les psychanalystes Céline Masson et Caroline Elliachef étaient venues le 29 avril parler de leurs critiques à l’égard de la médicalisation précoce des enfants qui désirent changer de sexe; le philosophe Eric Marty était quant à lui venu le 17 mai parler de la différence entre l’approche anglo-saxonne et l’approche européenne du genre dans l’histoire des idées. Traitées de «transphobes», ces personnalités – situées à gauche! – ont été violemment contraintes d’annuler leur prise de parole sur le sol helvétique. Sur cette indéfendable affaire se superpose un deuxième scandale: mise sous pression par la CUAE – la «Conférence Universitaire des Associations d’Etudiant.e.x.s» – l’Université de Genève (UniGE) a abandonné son dépôt de plainte contre les transactivistes ayant fait preuve de violence. Le rectorat a négocié avec la faîtière d’étudiants un accord commun – incluant tous les étudiants et collaborateurs de l’université – portant sur la défense de valeurs fondamentales telles que la liberté académique, la liberté d’expression, le refus de la violence, etc.', 'slug' => 'les-faitieres-d-etudiants-cas-d-ecole-des-pressions-politiques-contemporaines', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 703, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3644, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Attention chef-d'œuvre', 'subtitle' => '«Rends l’amour» (single), Benjamin Biolay', 'subtitle_edition' => '«Rends l’amour» (single), Benjamin Biolay', 'content' => '<p>Un article pour une unique chanson? Oui. Parce qu'elle le vaut bien. «Rends l'amour», de Benjamin Biolay, est le premier single de son nouvel album «Saint-Clair», dont la sortie est prévue pour septembre. Un single déjà promis à devenir un tube de l'été. Bien qu'il s'en défende, Biolay mijote avec brio les ingrédients d'un titre qui cartonne: la boîte à rythme du refrain, la simplicité de la mélodie du même refrain, les descentes typiques de la chanson française dans la même mélodie... Dans la droite ligne du précédent opus «Grand Prix» (2020). Ajoutez à cela le dernier son de synthé, une basse d'enfer et ce qu'il faut de mystère dans les paroles, et c'est un événement: «S'il te plaît, rends l'amour / Et je me jette de la falaise / Et je m'en vais te cueillir des fraises / Si tu veux, même, j'te baise». Le clip du single est lui-même un chef-d'œuvre de conciliation entre l'efficacité et l'hermétisme, l'évidence et le symbole. Ce court-métrage érotico-politico-religieux est tourné à Sète, inspiration de cet album, la ville des grands paradoxes, la ville de Brassens, cet «anticlérical mystique» selon la belle formule de Biolay sur les ondes de France Inter le 9 juin. Un bijou!</p> <p><iframe frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/ml_-qHzhtQA" title="YouTube video player" width="560"></iframe></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'attention-chef-d-oeuvre', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 462, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3580, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Qui est le chef d’orchestre de notre vie?', 'subtitle' => '«Racontez-moi», Marzia Celii, le 10 juin 2022 à la Grange à Jeanne à Onnens (VD) et le 19 novembre 2022 à Les Caves à Versoix. ', 'subtitle_edition' => '«Racontez-moi», Marzia Celii, le 10 juin 2022 à la Grange à Jeanne à Onnens (VD) et le 19 novembre 2022 à Les Caves à Versoix.', 'content' => '<p>Samedi soir, au Théâtre du Vide-Poche, à Lausanne. Le spectacle que je vois m'hypnotise. La faute à celle qui le porte, Marzia Celii. <i>Racontez-moi</i> est son premier seule en scène. Le jeu de la comédienne, d'une queue-de-pie vêtue, embarque le spectateur. Connue pour le duo de musique indie folk «Marzella» qu'elle forme avec Ella Malherbe, la jeune Urbigène présente une auto-fiction mêlant une dizaine de personnages mi-fictifs mi-réels – dont sa mère – qu'elle incarne et qui la racontent. Nul narcissisme, mais une réflexion: qui est le chef d’orchestre de notre vie? Nous-même, un proche, personne? Cette pièce polyphonique, écrite par l'artiste avec la metteuse en scène Mélanie Foulon, m'a évoqué cette phrase de Deleuze et Guattari, ouvrant leur <i>Mille Plateaux</i> et citée dans le roman <i>Le soldeur</i> de Jean Teulé: «Nous avons écrit ce livre à deux. Comme chacun de nous était plusieurs, ça faisait déjà beaucoup de monde.» Et Teulé de commenter: «Le "je"? Une résultante, minuscule, tremblante, évanescente, de tout ce qui nous a traversés. Le point d'intersection provisoire et fragile de tous ceux que nous avons rencontrés et qui nous ont parlé, élevés, éduqués, aimés, trahis et abandonnés.»</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'qui-est-le-chef-d-orchestre-de-notre-vie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 509, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3499, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les partis de droite sont plus diversifiés que les partis de gauche ', 'subtitle' => 'Les graphiques «Smartvote» sont formels: au parlement suisse, les partis de gauche ont un positionnement idéel plus homogène que les partis de droite. Aussi, selon une étude de l’observatoire des élites suisses parue en 2019, il en est de même pour le profil socio-professionnel des actuels élus: les non-universitaires sont davantage représentés à droite qu’à gauche (même à 50% au PLR et à l’UDC.) Ces deux faits illustrent une contradiction entre les discours de gauche et la réalité.', 'subtitle_edition' => 'Les graphiques «Smartvote» sont formels: au parlement suisse, les partis de gauche ont un positionnement idéel plus homogène que les partis de droite. Aussi, selon une étude de l’observatoire des élites suisses parue en 2019, il en est de même pour le profil socio-professionnel des actuels élus: les non-universitaires sont davantage représentés à droite qu’à gauche (même à 50% au PLR et à l’UDC.) Ces deux faits illustrent une contradiction entre les discours de gauche et la réalité.', 'content' => '<p>En 2023, les Suisses renouvelleront leur parlement. Une série d’enjeux de taille entoureront ce scrutin important. Mais il est parfois utile de jeter un coup d’œil plus affuté sur les représentants que nous avons encore actuellement à Berne. Car la composition d’un législatif dit quelque chose de la sociologie politique d’un pays. Deux prismes sont choisis ici: la diversité d’idées parmi les élus de chaque parti ainsi que leur profil socio-professionnel. Deux entrées a priori indépendantes mais qui touchent néanmoins à un thème commun: le pluralisme, garant, selon beaucoup de théories, d’une certaine représentativité de la société dans sa diversité.</p> <h3>Le pluralisme des idées, un gros mot à gauche?</h3> <p>On parle toujours de «l’avis des partis» sur tel ou tel sujet. Certes, les diverses formations politiques, par les votes de leurs délégués lors des assemblées, adoptent des résolutions, des prises de position, etc. Mais on oublie souvent que les partis sont composés de personnes, dont les plus importantes politiquement, dans une démocratie représentative, sont les élus. En s’intéressant aux parlementaires fédéraux, on remarque que les écologistes et les socialistes semblent beaucoup plus «unis» dans leurs idées que leurs collègues du centre et de droite. Les résultats du sondage «Smartvote» le montrent (voir les trois graphiques ci-dessous).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1648117898_capturedcran2022032411.30.40.png" class="img-responsive img-fluid center " width="551" height="616" /></p> <h4 style="text-align: left;"><em>Elus du Conseil national en 2019, sondage Smartvote.</em></h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1648118007_capturedcran2022032411.32.44.png" class="img-responsive img-fluid center " width="547" height="596" /></p> <h4><em>Elus du Conseil des Etats (premier tour) en 2019, sondage Smartvote.</em></h4> <p><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1648118085_capturedcran2022032411.34.13.png" class="img-responsive img-fluid center " width="549" height="568" /></em></p> <h4><em>Elus du Conseil des Etats (second tour) en 2019, sondage Smartvote.</em></h4> <p>Cette enquête demande aux candidats d’une élection en Suisse de répondre à 75 questions d’ordre politique («Etes-vous favorable à une hausse de l'âge de la retraite (p. ex. à 67 ans)?», «L’expansion du réseau mobile selon la norme 5G doit-elle se poursuivre?», «Le financement des partis ainsi que celui des campagnes pour les élections et les votations devrait-il être transparent?», ou encore «Les conditions de naturalisation devraient-elles être revues à la hausse?»). Sur la base des réponses, ces candidats sont classés selon un axe des abscisses «gauche-droite» et un axe des ordonnées «libéral-conservateur». Les résultats servent ensuite à générer des recommandations de vote pour tout citoyen qui participe à son tour au sondage.</p> <p>La première conclusion que l’on peut tirer des graphiques ci-dessus, c’est qu’il semble régner, au sein de l’Assemblée fédérale actuelle, un plus grand écart d’idées politiques au sein d’un parti de droite ou du centre qu’au sein d’un parti de gauche. On pourrait objecter, avec raison, que les critères «libéral» versus «conservateur» sont moins pertinents à gauche qu’à droite, et que l’écart observé verticalement sur le graphique est donc biaisé. Or, on remarque également une plus grande distance sur l’axe <i>horizontal</i> entre les points les plus éloignés d’un même parti de droite que ceux d’un même parti de gauche. Ce qui signifie bien qu’il y a plus de différences entre les ailes gauche et droite d’un parti de droite (ou du centre) qu’entre les ailes gauche et droite d’un parti de gauche. Fait éclairant, le constat peut être vérifié avec d’autres élections sur le site de Smartvote, par exemple l’actuel scrutin vaudois.</p> <p>Interrogé sur ces données, l’historien et juriste Olivier Meuwly, membre du PLR, prêche d’abord pour sa paroisse: «Le pluralisme des idées est une vertu sur le plan intellectuel». Mais il nuance aussitôt: «Cela peut être aussi un facteur de confusion ou de division sur le plan électoral.» Historiquement, les libéraux-radicaux ont toujours eu cette caractéristique, explique le spécialiste. Une caractéristique qu’il juge donc neutre: les partis de droite n’en ressortent pas plus légitimes. Il constate en revanche un écart entre le discours de gauche et la réalité de son corps d’élus: «La pluralité et la tolérance, brandies si souvent par le PS et les Verts, sont bien plus présentes chez leurs adversaires dans les faits. On le constate aussi dans des débats de société actuels, avec par exemple le courant woke de la gauche qui souhaite restreindre la liberté d’expression, censurer des œuvres, interdire certaines discussions, etc.»</p> <h3>La diversité des profils socio-professionnels, un atout? </h3> <p>La discussion devient encore plus intéressante quand on se penche sur un autre schéma: celui de l’observatoire des élites suisses (OBELIS), de l’Université de Lausanne, représentant le profil socio-professionnel des politiciens actuellement sous la Coupole. Ceux-ci sont répertoriés selon la distinction «ayant suivi des hautes études - n’ayant pas suivi de hautes études». Le résultat semble comme calqué sur les graphiques précédents (pluralisme des idées):</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1648117695_capturedcran2022032411.27.09.png" class="img-responsive img-fluid center " width="555" height="386" /></p> <h4><em>Observatoire des élites suisses (Obelis) de l’Université de Lausanne, graphique publié dans <i>Le Temps</i> le 24 octobre 2019.</em></h4> <p>Là encore, Olivier Meuwly sourit: «Il y a une contradiction évidente entre le fait de se proclamer le parti des prolétaires et de ne plus l’être depuis longtemps au niveau de ses représentants, comme d’une partie de ses électeurs d’ailleurs.» Il n’empêche, en théorie, rien ne défend à un professeur d’université de s’intéresser à la condition des ouvriers. Mais il faut noter toutes les fois où la gauche, dans notre pays, place au premier plan de ses revendications l’égalité des chances, la dignité de chaque individu, le fait que chacun puisse et doive s’engager en politique ou dans un conseil d’administration, etc. Il y a donc un paradoxe évident entre la forte présence de ces thèmes au niveau de la posture de la gauche et la réalité des origines socio-professionnelles au niveau de ses représentants.</p> <p>Encore une fois, il n’a pas été question ici d’évaluer positivement ou négativement une homogénéité d’opinions ou de parcours. Mais de pointer des faits et de les mettre en perspective avec le langage de la gauche. Cette famille de pensée, incontournable dans la vie politique suisse, devrait davantage se pencher sur ses paradoxes. «C’est une des conditions pour que la social-démocratie, prise dans ses contradictions internes, ne subisse pas une dégringolade à la française – moins violente, mais quand même. Le PS a connu récemment des défaites électorales à Zurich et à Fribourg. Le deuxième tour dans le Canton de Vaud sera un bon test», conclut Olivier Meuwly, pour qui rien n’est encore écrit.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-partis-de-droite-sont-plus-diversifies-que-les-partis-de-gauche', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 554, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 5281, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '52736426_10156870211778190_6261507137210417152_n.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 118217, 'md5' => 'e67b3225ed0f43ac98f9fa0d923a5e1f', 'width' => (int) 947, 'height' => (int) 645, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Selon Myret Zaki, on ne devrait pas avoir en Suisse le sentiment que travailler plus ne fait pas gagner plus.', 'author' => '', 'copyright' => '© Facebook', 'path' => '1551626827_52736426_10156870211778190_6261507137210417152_n.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1569, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Excellente opinion, excellent article. Il manque une rallonge politiquement incorrecte. "Le vase communicant du marché de l'emploi". chuuuut on ne peut pas dire ça ! ', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 3722, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1571, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Toujours excellente et courageuse Madame Zaki. Sauf que le climat n'est pas une thématique mineure. Il est même en corrélation directe avec la paupérisation de la société. A cause des profits des multinationales (financières, commodities, chimie, etc.) qu'elle cite et qui dirigent autant l'Europe que la Suisse via leurs lobbies, et celà en grande partie avec ou depuis les USA.', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 440, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1572, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Le peuple aurait-il tout à coup par génération spontanée la science infuse ? Gardons-nous de tout excet nuisible et restons dans les limites de la démocratie législative parlementaire. ', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 431, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1574, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Juste agréable d'être bien informé. Merci d'un anonyme.', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 3799, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1579, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Merci pour cet article. On peut juste espérer que les politiques le lise, comme d’ailleurs d’autres ouvrages spécialisés, et s’en inspire afin de proposer un vrai programme qui serve l’intérêt public au lieu de perdre leur temps en querelles pour sauver leurs deniers. Est-ce trop idéaliste?', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 3884, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1580, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Excellente, comme d’habitude. ', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 795, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1581, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Excellent article, Merci à Mme ZAKI. Nous sommes malheureusement dans une société en pleine déliquescence. Que pensez alors de nos politiques qui donnent l'impression d'ignorer complètement cette réalité ?. S'agit t'il d'une bande de guignols complètement corrompus par le lobbying ?', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 4784, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1617, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Excellent, merci ', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 207, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 2664, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Limités au seules questions et à un interlocuteurs de qualité ... vos papiers sont bien meilleures !', 'post_id' => (int) 1552, 'user_id' => (int) 3283, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Jonas Follonier' $description = 'Elle est sans conteste la plus grande journaliste économique actuelle de Suisse romande. D’origine égyptienne, Myret Zaki a fait ses débuts dans la banque genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, avant de rejoindre le quotidien «Le Temps» en 2001 au sein des pages économiques et financières, puis le magazine économique «Bilan» en 2010, dont elle devient la rédactrice en chef en 2014. Auteur de publications éclairantes sur l’actualité financière suisse et mondiale tels que «UBS, les dessous d'un scandale» (2008) ou «La fin du dollar» (2011), elle se distingue dans le journalisme en recevant le prix de Journaliste Suisse 2008 de Schweizer Journalist. A trois mois de son départ de «Bilan», Myret Zaki nous reçoit dans son bureau pour aborder des thèmes essentiels de l’actualité. Sans tabou.' $title = 'Myret Zaki: «Les chiffres économiques des pays ne reflètent pas la réalité»' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 155, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'économie', 'slug' => 'economie', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
9 Commentaires
@Lagom 04.03.2019 | 17h23
«Excellente opinion, excellent article. Il manque une rallonge politiquement incorrecte. "Le vase communicant du marché de l'emploi". chuuuut on ne peut pas dire ça !
»
@willoft 05.03.2019 | 12h08
«Toujours excellente et courageuse Madame Zaki.
Sauf que le climat n'est pas une thématique mineure. Il est même en corrélation directe avec la paupérisation de la société.
A cause des profits des multinationales (financières, commodities, chimie, etc.) qu'elle cite et qui dirigent autant l'Europe que la Suisse via leurs lobbies, et celà en grande partie avec ou depuis les USA.»
@phaber 06.03.2019 | 13h16
«Le peuple aurait-il tout à coup par génération spontanée la science infuse ? Gardons-nous de tout excet nuisible et restons dans les limites de la démocratie législative parlementaire. »
@Bob28 08.03.2019 | 17h01
«Juste agréable d'être bien informé. Merci d'un anonyme.»
@Tiny 09.03.2019 | 19h06
«Merci pour cet article. On peut juste espérer que les politiques le lise, comme d’ailleurs d’autres ouvrages spécialisés, et s’en inspire afin de proposer un vrai programme qui serve l’intérêt public au lieu de perdre leur temps en querelles pour sauver leurs deniers. Est-ce trop idéaliste?»
@Reno 10.03.2019 | 05h05
«Excellente, comme d’habitude. »
@pf 10.03.2019 | 11h22
«Excellent article, Merci à Mme ZAKI. Nous sommes malheureusement dans une société en pleine déliquescence. Que pensez alors de nos politiques qui donnent l'impression d'ignorer complètement cette réalité ?. S'agit t'il d'une bande de guignols complètement corrompus par le lobbying ?»
@stef 24.03.2019 | 14h59
«Excellent, merci »
@marenostrum 11.05.2020 | 13h48
«Limités au seules questions et à un interlocuteurs de qualité ... vos papiers sont bien meilleures !»