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'content' => '<p style="text-align: center;"><strong>Rafael Lutz</strong>, article publié dans le numéro 48/2023 de <em>Die Weltwoche</em> paru le 30 novembre 2023, traduit par <em>Bon Pour La Tête</em></p>
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<p>L'enthousiasme était quasi unanime. «Le nouveau super-fonctionnaire d’Amherd», titraient les journaux. La conseillère fédérale du Centre semblait également satisfaite lorsque le chef désigné du nouveau Secrétariat d'Etat à la politique de sécurité s'est présenté à la conférence de presse du 15 septembre dernier, à Berne. L'ambassadeur Jean-Daniel Ruchs est un «fin connaisseur du système de la politique de sécurité», louait Viola Amherd.</p>
<p>Un peu plus d'un mois plus tard, la carrière de Ruch est déjà terminée. L'aventure du secrétaire d'Etat a échoué avant même que l'ambassadeur n'ait pu se lancer. Le «super-fonctionnaire» de la politique de sécurité serait lui-même devenu un risque pour la sécurité de la Suisse. Ruch est «vulnérable au chantage», écrivait le <em>Blick</em> le 25 octobre.</p>
<p>La <em>Weltwoche</em> sait que ces informations étaient déjà connues du <em>Blick</em> depuis au moins la mi-octobre. Dans les jours précédant la publication, les journalistes Daniel Ballmer et Pascal Tischhauser avaient littéralement poussé le Département de la Défense (DDPS), par le biais de demandes journalistiques, à annuler la nomination de Ruch – finalement avec succès.</p>
<p>Selon nos informations, des photos et d'autres documents ont été transmis à la rédaction, ce qui laisse supposer une surveillance exercée sur Ruch à l’époque où il travaillait en Israël. A partir de 2008, il est ambassadeur spécial pour le Proche-Orient, puis ambassadeur officiel en Israël entre 2016 et 2021. Des diplomates suisses, qui souhaitent garder l'anonymat, sont convaincus que la fuite provient des services secrets israéliens. Cela tombe sous le sens car, selon des initiés, les ambassadeurs en Israël sont couramment mis sur écoute et suivis, <em>a fortiori</em> s'ils entretiennent des contacts avec le Hamas, comme l'aurait fait Ruch sur ordre de l'ancienne ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey.</p>
<h3>Frasques sexuelles et chantage</h3>
<p>Depuis, les médias colportent l'image d'un érotomane. On parle de prostitution et on évoque des liaisons. Des rumeurs circulent selon lesquelles l'ambassadeur aurait eu des relations sexuelles avec des espionnes – et ce en «Terre sainte», où Ruch se serait surtout occupé de «bons services amoureux» plutôt que des bons services de la Suisse, comme l'écrit le rédacteur en chef du <em>Sonntagsblick</em>, Reza Rafi.</p>
<p>Le mystère demeure quant à la raison pour laquelle le <em>Blick</em> n'a publié les informations sur les histoires de sexe présumées qu'après le départ de Ruch, non seulement en tant que secrétaire d'Etat désigné, mais aussi en tant qu'ambassadeur en Turquie, où il a résilié son contrat de travail pour 2024. Interrogée à ce sujet, la rédaction ne s'est pas exprimée. Le reportage ressemble en tout cas davantage à une campagne politique qu'à une enquête journalistique.</p>
<p>Une chose est sûre: Ruch s'attendait à ce que le <em>Blick</em> et d'autres médias parlent de sa vie privée. Il a immédiatement fait marche arrière. Et aux éditions Ringier, on est fier d'avoir écarté Ruch de la course. «Il a fallu la demande d'un journaliste du <em>Blick</em> pour attirer l'attention des autorités fédérales sur la possibilité de chantage qui couvait. Puis Amherd a tiré le frein d'urgence – et lâché son secrétaire général en rase campagne», écrit encore Reza Rafi le 5 novembre.</p>
<p>Dans l'entourage de Ruch, en revanche, l'indignation est grande. On entend dire qu'il n'est pas sujet au chantage. Il n'aurait pas non plus eu de relations sexuelles avec des espionnes, comme on l'a parfois entendu dire, mais seulement entretenu une liaison avec une Suissesse, ce que l'épouse de Ruch savait. Il n'avait donc pas à craindre de chantage. Il n'avait tout simplement pas intérêt à ce que sa vie privée soit étalée sur la place publique.</p>
<p>En effet, aucun fait relevant du droit pénal n'est apparu. Mais, à la fin octobre, cela semblait une information de peu d'importance. La Suisse était encore en pleine frénésie électorale, l'affaire Ruch était un sujet marginal. Aujourd'hui, on se demande ce qui s'est réellement passé. Les médias ont-ils tiré à juste titre sur un ambassadeur vulnérable au chantage? Ou l'histoire de sexe n'était-elle qu'un prétexte, car d'autres intérêts sont en jeu?</p>
<h3>Un «putsch de l’OTAN»?</h3>
<p>Certaines voix au sein du corps diplomatique vont jusqu'à parler d'un «putsch de l’OTAN». Qu'est-ce que cela signifie? A quel profit? Si l'on veut obtenir des réponses à ces questions, il faut se pencher plus avant sur la personne de Jean-Daniel Ruch ainsi que sur les luttes de pouvoir au sein de la sphère politique et de l'administration.</p>
<p>Jean-Daniel Ruch, actuel ambassadeur à Ankara, qui a étudié les relations internationales et la politique de sécurité à Genève, peut se targuer d'une carrière mouvementée. Le Jurassien, que ses proches décrivent comme une personnalité sérieuse et indépendante, a vu de ses propres yeux de nombreux foyers d'incendie politiques. Ruch, aujourd'hui âgé de soixante ans, a travaillé à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et a contribué à intégrer la Russie dans l'édifice de la sécurité européenne.</p>
<p>Il s'est ensuite engagé dans le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH), qui était responsable des élections et des droits de l'homme en Albanie et en Croatie. Pendant un an, il a dirigé la section Paix et droits de l'homme du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Au moment du soulèvement contre Slobodan Milosevic en octobre 2000, il était le numéro deux de l'ambassade à Belgrade, puis il y est devenu ambassadeur. Après ce premier séjour en Serbie, il a assisté Carla Del Ponte, procureur en chef du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie à La Haye, en tant que conseiller.</p>
<p>Sa carrière devient intéressante à partir de 2008, lorsqu'il devient ambassadeur spécial du DFAE pour le Proche-Orient sous l'autorité de la ministre des Affaires étrangères Calmy-Rey. Celle-ci avait créé ce poste en 2006. Après la victoire du Hamas lors des premières élections libres en Palestine cette année-là, il était clair pour la conseillère fédérale socialiste que des contacts devaient également être entretenus avec les islamistes. La ministre a mené une politique de neutralité active, placée sous le credo du «changement par la négociation» et visant à discuter avec toutes les parties. Ruch, qui n'est membre d’aucun parti, a salué cette approche.</p>
<p>Son prédécesseur au Proche-Orient était l'ambassadeur Didier Pfirter, responsable sous Calmy-Rey des mandats de négociation difficiles. Pfirter a servi à plusieurs reprises d'intermédiaire entre des parties en conflit et s'est fait un nom en tant que médiateur. Après être devenu ambassadeur en Colombie en 2008, où il avait auparavant négocié entre les Farc et le gouvernement, Ruch a suivi ses traces au Proche-Orient.</p>
<p>D'anciens collaborateurs qui ont travaillé en étroite collaboration avec lui et qui le connaissent dans cet exercice affirment que l'homme était prédestiné à ce poste. Ruch s'est toujours distingué comme un médiateur chevronné et professionnel. Toutes les parties l'ont toujours pris très au sérieux.</p>
<p>Les services de Ruch étaient manifestement appréciés, y compris par les Israéliens. En tant qu'ambassadeur, il s'est efforcé, en accord avec le gouvernement de Benjamin Netanyahu, d'obtenir la libération d'otages du Hamas et la remise de corps. Pendant cette période, il a travaillé à faire de l'ambassade suisse à Tel Aviv un lieu de rencontre pour les jeunes entrepreneurs israéliens et palestiniens dans le domaine de la technologie. La paix et la compréhension étaient au premier plan.</p>
<p>Nonobstant ces éloges, au sein du corps diplomatique, Ruch est considéré comme un critique prononcé de l'OTAN. Il a toujours observé avec méfiance l'action de l'alliance militaire occidentale. En ce sens, Ruch incarne le contrepoids de Pälvi Pulli, la cheffe de la politique de sécurité au sein du Département de la défense (DDPS), qui avait également postulé sans succès au poste de secrétaire d'Etat et qui est connue pour être favorable à l'OTAN.</p>
<p>Ruch se présente quant à lui comme un défenseur de la neutralité perpétuelle. «Je n'aurais pas pu accomplir beaucoup de choses dans ma carrière si la Suisse n'avait pas été neutre», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse du 15 septembre. La neutralité est à ses yeux centrale pour la Suisse, afin qu'elle puisse jouer son rôle de médiateur crédible sur la scène mondiale, disent ses compagnons de route.</p>
<p>Pour Ruch, la Déclaration universelle des droits de l'homme et les Conventions de Genève, qu'il cite régulièrement, les connaissant sur le bout des doigts, ne sont pas de simples théories juridiques. La Suisse doit s'engager pour la stabilité et la paix. C'est son credo, appuie son entourage. Et ce point de vue spécifiquement suisse, Ruch en est convaincu, est également dans l'intérêt du pays. Ce n'est qu'ainsi que la Suisse peut apporter sa contribution à la paix.</p>
<p>Ce fut le cas par exemple dans le cadre des négociations de paix à Istanbul, où la Russie et l'Ukraine ont entamé des discussions au printemps 2022. L’accord de paix avait toutefois été sabordé à la dernière minute par l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson. Là aussi, Ruch s’est engagé, soutenant les médiateurs turcs grâce à ses connaissances en matière de neutralité.</p>
<p>L'habileté diplomatique et ses positions critiques à l'égard de l'OTAN, selon certaines voix dans la politique et l'administration, ont été fatales à Ruch. L'ambassadeur, convaincu de ses capacités, aurait de nombreux ennemis et susciterait les envies au sein de l'administration. C'est justement parce qu'il était l'homme des missions délicates et qu'il serrait aussi la main des «vilains». Mais il l'a toujours fait dans le but d'éviter de nouvelles catastrophes.</p>
<p>Au DDPS, nombreux étaient ceux qui ne voulaient pas de Ruch. Il n'aurait pas eu sa place dans le département, entend-on. Il n'est pas un représentant militaire, ni un officier, mais un diplomate. Pas un faucon, mais un apôtre de la paix. De plus, c'est quelqu'un qui s'est toujours «gonflé», un bavard et un flambeur, comme le décrivent ses détracteurs.</p>
<p>En outre, Ruch n'avait pas des ennemis qu'au DDPS: au DFAE aussi. Il y est considéré par certains comme un personnage haut en couleur, peut-être même trop. Ce que tous les interlocuteurs soulignent, quel que soit leur point de vue: Ruch est disruptif, volontaire, il remet beaucoup de choses en question. Tout sauf un bureaucrate. Contrairement à de nombreux diplomates qui aiment se retrouver dans des cocktails avec leurs pairs, lui n'est pas gêné de se salir les mains. Cela visiblement ne plait à tout le monde.</p>
<p>Et Ruch, semble-t-il, a particulièrement déplu au lobby israélien, qui a sans aucun doute joué un rôle dans sa chute. Alfred Heer en tête, qui a tiré la première balle médiatique contre lui dans la <i>Weltwoche</i> le 12 octobre. Du point de vue du conseiller national UDC, Ruch est un «idiot utile» du Hamas, qui porte une «responsabilité morale» dans les crimes des islamistes.</p>
<p>L'attaque de Heer n'a pas été une surprise. Le conseiller national UDC est président de la fondation Audiatur, proche d'Israël, créée par Josef Bollag. Celui-ci a été vice-président de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) et siège encore aujourd'hui au conseil de la fondation Audiatur. Le conseiller en relations publiques Sacha Wigdorovits en a également fait partie.</p>
<p>Le nom de l'ancien chef du <em>Blick</em> et lobbyiste israélien a été évoqué à plusieurs reprises dans les milieux politiques et dans une partie de l'administration dans le cadre de l'affaire Ruch. Certains l'accusent d'en être l'instigateur. Wigdorovits avait déjà joué un rôle central dans l'affaire Geri Müller, à la suite de laquelle le président de l'Association Suisse-Palestine avait perdu ses mandats politiques. Confronté aux dernières rumeurs, le conseiller en relations publiques Wigdorovits se défend. Il n'aurait appris les histoires de sexe de Ruch que par le <em>Blick</em>.</p>
<p>Certains représentants du corps diplomatique soupçonnent même, comme mentionné plus haut, un «putsch de l’OTAN». Et si l'on s'attarde sur le nouveau favori pour le poste de secrétaire d'Etat, cette lecture ne peut pas être totalement écartée.</p>
<h3>L’homme de la situation</h3>
<p>Thomas Greminger est désormais considéré comme l'homme fort qui doit redresser la situation. Il était déjà en lice lors du premier tour. Certes, Greminger a fait mieux que la co-favorite Pälvi Pulli, mais il n'avait pas réussi à s'imposer face à Ruch.</p>
<p>Selon le <em>Tages-Anzeiger</em> et <em>Le Temps</em>, il est désormais l'homme qui pourrait «aider Amherd à se sortir du pétrin» et «passer à l’action» en tant que premier secrétaire d'Etat à la politique de sécurité. Toutefois, le Conseil fédéral n'a pas encore officiellement nommé Greminger à cette fonction. Le DDPS évite les questions sur ce sujet. Mais le temps presse: le 1er janvier 2024, le Secrétariat d'Etat entrera en fonction.</p>
<p>Tout comme Ruch, Greminger, membre du PS, a commencé sa carrière au Département des Affaires étrangères sous Micheline Calmy-Rey. Selon les médias, Greminger aurait également noué des contacts avec le Hamas en 2005. Il a ensuite rejoint l'OSCE, dont il a été le secrétaire général de 2017 à 2020, et a tenté une médiation entre la Russie et l'Ukraine. Depuis 2021, il est directeur du Centre de politique de sécurité à Genève.</p>
<p>Les critiques qualifient Greminger de carriériste acharné et font remarquer qu'il est plus flexible que Ruch en matière de neutralité. De plus, contrairement à Ruch, il se montre nettement moins critique à l’égard de l’OTAN. Cette appréciation correspond également à certaines déclarations que Greminger a faites publiquement. Interrogé sur d'éventuelles livraisons d'armes suisses à l'Ukraine, Greminger a indiqué le 19 août dernier dans la <em>NZZ am Sonntag</em>: «Si la question est réglée proprement dans le respect de l'Etat de droit, rien ne s'y oppose. Mais pour cela, le Parlement doit d'abord modifier la loi sur le matériel de guerre».</p>
<p>Les critiques et les partisans sont d'accord sur un point: Greminger est un bourreau de travail. Il est prêt à tout pour sa carrière. Les soutiens de Greminger le décrivent comme un homme très intelligent et intègre. De plus, l'ancien secrétaire général de l'OSCE aurait plus de «coffre» que Ruch.</p>
<p>Un détail piquant cependant: des rumeurs sur la vie privée de Greminger circulent depuis longtemps à Berne, comme pour Ruch auparavant. Tout cela n'est certainement pas une raison pour le désigner d’un doigt moralisateur. Ce qui est frappant, c'est que contrairement à Ruch, Greminger, qui a plusieurs enfants et a divorcé il y a quelques années, est traité avec des gants de velours. Sa vie privée ne semble pas intéresser les médias, et ses contacts avec le Hamas ne sont pas non plus évoqués. Il semblerait donc bien qu'il y ait deux poids deux mesures, et que la vie privée de Ruch ait été utilisée comme une arme pour déstabiliser un défenseur de la neutralité.</p>
<p>Plus encore: les indices de cette enquête laissent penser que les services israéliens ont joué leur rôle dans le départ de Ruch. Des initiés au sein du corps diplomatique sont convaincus que le lobby israélien a exercé des pressions après les terribles massacres du 7 octobre, pour empêcher Ruch de prendre sa nouvelle fonction.</p>
<h3>Ingérence dans le DDPS?</h3>
<p>Tout cela soulève des questions fondamentales concernant la souveraineté de la Suisse. Un Etat étranger a-t-il exercé une influence sur les décisions concernant le personnel des plus hautes instances de l'appareil d'Etat? Au lieu d'affronter ces interrogations gênantes, Berne fait profil bas et se dérobe. Les médias font l'autruche.</p>
<p>Ce qui est sûr, c'est que tout cela jette une lumière de plus en plus crue sur le DDPS. Des questions surgissent de toutes parts. Le départ du secrétaire général du DDPS Toni Eder est également significatif. Amherd s'est récemment séparée de lui. La nouvelle est tombée le 25 octobre, soit le jour même où le <em>Blick</em> sortait «l’affaire» Ruch. Ce même jour, la conseillère fédérale informait le gouvernement de la démission de Ruch. La raison pour laquelle la ministre de la Défense a renvoyé son ancien secrétaire général n'est pas claire. Eder était responsable de la commission de recherche que le DDPS avait mise sur pied spécialement pour le nouveau poste de «super-diplomate» en mai dernier. Celle-ci était arrivée à la conclusion que Ruch était l'homme le plus indiqué pour occuper le poste de secrétaire d'Etat. Toni Eder quant à lui a refusé de s’exprimer.</p>
<p>On soupçonne Eder d'être un pion d'Amherd, dans le département de laquelle les voix critiques à l'égard de l'OTAN, comme Ruch, ont manifestement la vie dure. La Commission de gestion (CdG) du Conseil national veut maintenant examiner tout ce qui n'a pas fonctionné dans l'affaire Ruch. D'autres choses peuvent-elles encore mal tourner?</p>',
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<p>L'enthousiasme était quasi unanime. «Le nouveau super-fonctionnaire d’Amherd», titraient les journaux. La conseillère fédérale du Centre semblait également satisfaite lorsque le chef désigné du nouveau Secrétariat d'Etat à la politique de sécurité s'est présenté à la conférence de presse du 15 septembre dernier, à Berne. L'ambassadeur Jean-Daniel Ruchs est un «fin connaisseur du système de la politique de sécurité», louait Viola Amherd.</p>
<p>Un peu plus d'un mois plus tard, la carrière de Ruch est déjà terminée. L'aventure du secrétaire d'Etat a échoué avant même que l'ambassadeur n'ait pu se lancer. Le «super-fonctionnaire» de la politique de sécurité serait lui-même devenu un risque pour la sécurité de la Suisse. Ruch est «vulnérable au chantage», écrivait le <em>Blick</em> le 25 octobre.</p>
<p>La <em>Weltwoche</em> sait que ces informations étaient déjà connues du <em>Blick</em> depuis au moins la mi-octobre. Dans les jours précédant la publication, les journalistes Daniel Ballmer et Pascal Tischhauser avaient littéralement poussé le Département de la Défense (DDPS), par le biais de demandes journalistiques, à annuler la nomination de Ruch – finalement avec succès.</p>
<p>Selon nos informations, des photos et d'autres documents ont été transmis à la rédaction, ce qui laisse supposer une surveillance exercée sur Ruch à l’époque où il travaillait en Israël. A partir de 2008, il est ambassadeur spécial pour le Proche-Orient, puis ambassadeur officiel en Israël entre 2016 et 2021. Des diplomates suisses, qui souhaitent garder l'anonymat, sont convaincus que la fuite provient des services secrets israéliens. Cela tombe sous le sens car, selon des initiés, les ambassadeurs en Israël sont couramment mis sur écoute et suivis, <em>a fortiori</em> s'ils entretiennent des contacts avec le Hamas, comme l'aurait fait Ruch sur ordre de l'ancienne ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey.</p>
<h3>Frasques sexuelles et chantage</h3>
<p>Depuis, les médias colportent l'image d'un érotomane. On parle de prostitution et on évoque des liaisons. Des rumeurs circulent selon lesquelles l'ambassadeur aurait eu des relations sexuelles avec des espionnes – et ce en «Terre sainte», où Ruch se serait surtout occupé de «bons services amoureux» plutôt que des bons services de la Suisse, comme l'écrit le rédacteur en chef du <em>Sonntagsblick</em>, Reza Rafi.</p>
<p>Le mystère demeure quant à la raison pour laquelle le <em>Blick</em> n'a publié les informations sur les histoires de sexe présumées qu'après le départ de Ruch, non seulement en tant que secrétaire d'Etat désigné, mais aussi en tant qu'ambassadeur en Turquie, où il a résilié son contrat de travail pour 2024. Interrogée à ce sujet, la rédaction ne s'est pas exprimée. Le reportage ressemble en tout cas davantage à une campagne politique qu'à une enquête journalistique.</p>
<p>Une chose est sûre: Ruch s'attendait à ce que le <em>Blick</em> et d'autres médias parlent de sa vie privée. Il a immédiatement fait marche arrière. Et aux éditions Ringier, on est fier d'avoir écarté Ruch de la course. «Il a fallu la demande d'un journaliste du <em>Blick</em> pour attirer l'attention des autorités fédérales sur la possibilité de chantage qui couvait. Puis Amherd a tiré le frein d'urgence – et lâché son secrétaire général en rase campagne», écrit encore Reza Rafi le 5 novembre.</p>
<p>Dans l'entourage de Ruch, en revanche, l'indignation est grande. On entend dire qu'il n'est pas sujet au chantage. Il n'aurait pas non plus eu de relations sexuelles avec des espionnes, comme on l'a parfois entendu dire, mais seulement entretenu une liaison avec une Suissesse, ce que l'épouse de Ruch savait. Il n'avait donc pas à craindre de chantage. Il n'avait tout simplement pas intérêt à ce que sa vie privée soit étalée sur la place publique.</p>
<p>En effet, aucun fait relevant du droit pénal n'est apparu. Mais, à la fin octobre, cela semblait une information de peu d'importance. La Suisse était encore en pleine frénésie électorale, l'affaire Ruch était un sujet marginal. Aujourd'hui, on se demande ce qui s'est réellement passé. Les médias ont-ils tiré à juste titre sur un ambassadeur vulnérable au chantage? Ou l'histoire de sexe n'était-elle qu'un prétexte, car d'autres intérêts sont en jeu?</p>
<h3>Un «putsch de l’OTAN»?</h3>
<p>Certaines voix au sein du corps diplomatique vont jusqu'à parler d'un «putsch de l’OTAN». Qu'est-ce que cela signifie? A quel profit? Si l'on veut obtenir des réponses à ces questions, il faut se pencher plus avant sur la personne de Jean-Daniel Ruch ainsi que sur les luttes de pouvoir au sein de la sphère politique et de l'administration.</p>
<p>Jean-Daniel Ruch, actuel ambassadeur à Ankara, qui a étudié les relations internationales et la politique de sécurité à Genève, peut se targuer d'une carrière mouvementée. Le Jurassien, que ses proches décrivent comme une personnalité sérieuse et indépendante, a vu de ses propres yeux de nombreux foyers d'incendie politiques. Ruch, aujourd'hui âgé de soixante ans, a travaillé à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et a contribué à intégrer la Russie dans l'édifice de la sécurité européenne.</p>
<p>Il s'est ensuite engagé dans le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH), qui était responsable des élections et des droits de l'homme en Albanie et en Croatie. Pendant un an, il a dirigé la section Paix et droits de l'homme du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Au moment du soulèvement contre Slobodan Milosevic en octobre 2000, il était le numéro deux de l'ambassade à Belgrade, puis il y est devenu ambassadeur. Après ce premier séjour en Serbie, il a assisté Carla Del Ponte, procureur en chef du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie à La Haye, en tant que conseiller.</p>
<p>Sa carrière devient intéressante à partir de 2008, lorsqu'il devient ambassadeur spécial du DFAE pour le Proche-Orient sous l'autorité de la ministre des Affaires étrangères Calmy-Rey. Celle-ci avait créé ce poste en 2006. Après la victoire du Hamas lors des premières élections libres en Palestine cette année-là, il était clair pour la conseillère fédérale socialiste que des contacts devaient également être entretenus avec les islamistes. La ministre a mené une politique de neutralité active, placée sous le credo du «changement par la négociation» et visant à discuter avec toutes les parties. Ruch, qui n'est membre d’aucun parti, a salué cette approche.</p>
<p>Son prédécesseur au Proche-Orient était l'ambassadeur Didier Pfirter, responsable sous Calmy-Rey des mandats de négociation difficiles. Pfirter a servi à plusieurs reprises d'intermédiaire entre des parties en conflit et s'est fait un nom en tant que médiateur. Après être devenu ambassadeur en Colombie en 2008, où il avait auparavant négocié entre les Farc et le gouvernement, Ruch a suivi ses traces au Proche-Orient.</p>
<p>D'anciens collaborateurs qui ont travaillé en étroite collaboration avec lui et qui le connaissent dans cet exercice affirment que l'homme était prédestiné à ce poste. Ruch s'est toujours distingué comme un médiateur chevronné et professionnel. Toutes les parties l'ont toujours pris très au sérieux.</p>
<p>Les services de Ruch étaient manifestement appréciés, y compris par les Israéliens. En tant qu'ambassadeur, il s'est efforcé, en accord avec le gouvernement de Benjamin Netanyahu, d'obtenir la libération d'otages du Hamas et la remise de corps. Pendant cette période, il a travaillé à faire de l'ambassade suisse à Tel Aviv un lieu de rencontre pour les jeunes entrepreneurs israéliens et palestiniens dans le domaine de la technologie. La paix et la compréhension étaient au premier plan.</p>
<p>Nonobstant ces éloges, au sein du corps diplomatique, Ruch est considéré comme un critique prononcé de l'OTAN. Il a toujours observé avec méfiance l'action de l'alliance militaire occidentale. En ce sens, Ruch incarne le contrepoids de Pälvi Pulli, la cheffe de la politique de sécurité au sein du Département de la défense (DDPS), qui avait également postulé sans succès au poste de secrétaire d'Etat et qui est connue pour être favorable à l'OTAN.</p>
<p>Ruch se présente quant à lui comme un défenseur de la neutralité perpétuelle. «Je n'aurais pas pu accomplir beaucoup de choses dans ma carrière si la Suisse n'avait pas été neutre», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse du 15 septembre. La neutralité est à ses yeux centrale pour la Suisse, afin qu'elle puisse jouer son rôle de médiateur crédible sur la scène mondiale, disent ses compagnons de route.</p>
<p>Pour Ruch, la Déclaration universelle des droits de l'homme et les Conventions de Genève, qu'il cite régulièrement, les connaissant sur le bout des doigts, ne sont pas de simples théories juridiques. La Suisse doit s'engager pour la stabilité et la paix. C'est son credo, appuie son entourage. Et ce point de vue spécifiquement suisse, Ruch en est convaincu, est également dans l'intérêt du pays. Ce n'est qu'ainsi que la Suisse peut apporter sa contribution à la paix.</p>
<p>Ce fut le cas par exemple dans le cadre des négociations de paix à Istanbul, où la Russie et l'Ukraine ont entamé des discussions au printemps 2022. L’accord de paix avait toutefois été sabordé à la dernière minute par l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson. Là aussi, Ruch s’est engagé, soutenant les médiateurs turcs grâce à ses connaissances en matière de neutralité.</p>
<p>L'habileté diplomatique et ses positions critiques à l'égard de l'OTAN, selon certaines voix dans la politique et l'administration, ont été fatales à Ruch. L'ambassadeur, convaincu de ses capacités, aurait de nombreux ennemis et susciterait les envies au sein de l'administration. C'est justement parce qu'il était l'homme des missions délicates et qu'il serrait aussi la main des «vilains». Mais il l'a toujours fait dans le but d'éviter de nouvelles catastrophes.</p>
<p>Au DDPS, nombreux étaient ceux qui ne voulaient pas de Ruch. Il n'aurait pas eu sa place dans le département, entend-on. Il n'est pas un représentant militaire, ni un officier, mais un diplomate. Pas un faucon, mais un apôtre de la paix. De plus, c'est quelqu'un qui s'est toujours «gonflé», un bavard et un flambeur, comme le décrivent ses détracteurs.</p>
<p>En outre, Ruch n'avait pas des ennemis qu'au DDPS: au DFAE aussi. Il y est considéré par certains comme un personnage haut en couleur, peut-être même trop. Ce que tous les interlocuteurs soulignent, quel que soit leur point de vue: Ruch est disruptif, volontaire, il remet beaucoup de choses en question. Tout sauf un bureaucrate. Contrairement à de nombreux diplomates qui aiment se retrouver dans des cocktails avec leurs pairs, lui n'est pas gêné de se salir les mains. Cela visiblement ne plait à tout le monde.</p>
<p>Et Ruch, semble-t-il, a particulièrement déplu au lobby israélien, qui a sans aucun doute joué un rôle dans sa chute. Alfred Heer en tête, qui a tiré la première balle médiatique contre lui dans la <i>Weltwoche</i> le 12 octobre. Du point de vue du conseiller national UDC, Ruch est un «idiot utile» du Hamas, qui porte une «responsabilité morale» dans les crimes des islamistes.</p>
<p>L'attaque de Heer n'a pas été une surprise. Le conseiller national UDC est président de la fondation Audiatur, proche d'Israël, créée par Josef Bollag. Celui-ci a été vice-président de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) et siège encore aujourd'hui au conseil de la fondation Audiatur. Le conseiller en relations publiques Sacha Wigdorovits en a également fait partie.</p>
<p>Le nom de l'ancien chef du <em>Blick</em> et lobbyiste israélien a été évoqué à plusieurs reprises dans les milieux politiques et dans une partie de l'administration dans le cadre de l'affaire Ruch. Certains l'accusent d'en être l'instigateur. Wigdorovits avait déjà joué un rôle central dans l'affaire Geri Müller, à la suite de laquelle le président de l'Association Suisse-Palestine avait perdu ses mandats politiques. Confronté aux dernières rumeurs, le conseiller en relations publiques Wigdorovits se défend. Il n'aurait appris les histoires de sexe de Ruch que par le <em>Blick</em>.</p>
<p>Certains représentants du corps diplomatique soupçonnent même, comme mentionné plus haut, un «putsch de l’OTAN». Et si l'on s'attarde sur le nouveau favori pour le poste de secrétaire d'Etat, cette lecture ne peut pas être totalement écartée.</p>
<h3>L’homme de la situation</h3>
<p>Thomas Greminger est désormais considéré comme l'homme fort qui doit redresser la situation. Il était déjà en lice lors du premier tour. Certes, Greminger a fait mieux que la co-favorite Pälvi Pulli, mais il n'avait pas réussi à s'imposer face à Ruch.</p>
<p>Selon le <em>Tages-Anzeiger</em> et <em>Le Temps</em>, il est désormais l'homme qui pourrait «aider Amherd à se sortir du pétrin» et «passer à l’action» en tant que premier secrétaire d'Etat à la politique de sécurité. Toutefois, le Conseil fédéral n'a pas encore officiellement nommé Greminger à cette fonction. Le DDPS évite les questions sur ce sujet. Mais le temps presse: le 1er janvier 2024, le Secrétariat d'Etat entrera en fonction.</p>
<p>Tout comme Ruch, Greminger, membre du PS, a commencé sa carrière au Département des Affaires étrangères sous Micheline Calmy-Rey. Selon les médias, Greminger aurait également noué des contacts avec le Hamas en 2005. Il a ensuite rejoint l'OSCE, dont il a été le secrétaire général de 2017 à 2020, et a tenté une médiation entre la Russie et l'Ukraine. Depuis 2021, il est directeur du Centre de politique de sécurité à Genève.</p>
<p>Les critiques qualifient Greminger de carriériste acharné et font remarquer qu'il est plus flexible que Ruch en matière de neutralité. De plus, contrairement à Ruch, il se montre nettement moins critique à l’égard de l’OTAN. Cette appréciation correspond également à certaines déclarations que Greminger a faites publiquement. Interrogé sur d'éventuelles livraisons d'armes suisses à l'Ukraine, Greminger a indiqué le 19 août dernier dans la <em>NZZ am Sonntag</em>: «Si la question est réglée proprement dans le respect de l'Etat de droit, rien ne s'y oppose. Mais pour cela, le Parlement doit d'abord modifier la loi sur le matériel de guerre».</p>
<p>Les critiques et les partisans sont d'accord sur un point: Greminger est un bourreau de travail. Il est prêt à tout pour sa carrière. Les soutiens de Greminger le décrivent comme un homme très intelligent et intègre. De plus, l'ancien secrétaire général de l'OSCE aurait plus de «coffre» que Ruch.</p>
<p>Un détail piquant cependant: des rumeurs sur la vie privée de Greminger circulent depuis longtemps à Berne, comme pour Ruch auparavant. Tout cela n'est certainement pas une raison pour le désigner d’un doigt moralisateur. Ce qui est frappant, c'est que contrairement à Ruch, Greminger, qui a plusieurs enfants et a divorcé il y a quelques années, est traité avec des gants de velours. Sa vie privée ne semble pas intéresser les médias, et ses contacts avec le Hamas ne sont pas non plus évoqués. Il semblerait donc bien qu'il y ait deux poids deux mesures, et que la vie privée de Ruch ait été utilisée comme une arme pour déstabiliser un défenseur de la neutralité.</p>
<p>Plus encore: les indices de cette enquête laissent penser que les services israéliens ont joué leur rôle dans le départ de Ruch. Des initiés au sein du corps diplomatique sont convaincus que le lobby israélien a exercé des pressions après les terribles massacres du 7 octobre, pour empêcher Ruch de prendre sa nouvelle fonction.</p>
<h3>Ingérence dans le DDPS?</h3>
<p>Tout cela soulève des questions fondamentales concernant la souveraineté de la Suisse. Un Etat étranger a-t-il exercé une influence sur les décisions concernant le personnel des plus hautes instances de l'appareil d'Etat? Au lieu d'affronter ces interrogations gênantes, Berne fait profil bas et se dérobe. Les médias font l'autruche.</p>
<p>Ce qui est sûr, c'est que tout cela jette une lumière de plus en plus crue sur le DDPS. Des questions surgissent de toutes parts. Le départ du secrétaire général du DDPS Toni Eder est également significatif. Amherd s'est récemment séparée de lui. La nouvelle est tombée le 25 octobre, soit le jour même où le <em>Blick</em> sortait «l’affaire» Ruch. Ce même jour, la conseillère fédérale informait le gouvernement de la démission de Ruch. La raison pour laquelle la ministre de la Défense a renvoyé son ancien secrétaire général n'est pas claire. Eder était responsable de la commission de recherche que le DDPS avait mise sur pied spécialement pour le nouveau poste de «super-diplomate» en mai dernier. Celle-ci était arrivée à la conclusion que Ruch était l'homme le plus indiqué pour occuper le poste de secrétaire d'Etat. Toni Eder quant à lui a refusé de s’exprimer.</p>
<p>On soupçonne Eder d'être un pion d'Amherd, dans le département de laquelle les voix critiques à l'égard de l'OTAN, comme Ruch, ont manifestement la vie dure. La Commission de gestion (CdG) du Conseil national veut maintenant examiner tout ce qui n'a pas fonctionné dans l'affaire Ruch. D'autres choses peuvent-elles encore mal tourner?</p>',
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'content' => '<p style="text-align: center;">Dr <strong>Eric Verrecchia</strong>, biogéochimiste</p>
<hr />
<p>Ce solipsisme contribue à la construction d’une illusion de masse encouragée par la substitution de modèles numériques virtuels à la réalité du monde. Par ce jugement, la CEDH semble vouloir enterrer toute démarche rationnelle appuyée sur des faits pour favoriser des croyances.</p>
<p>Accrochées à un mouvement généralisé autour du climat, qui favorise la foi d’une construction sociale de la réalité, à l’instar de la «justice climatique», ces plaignantes semblent avoir banni de leur plaidoyer tout ce qui pourrait résister au contrôle humain de la météo du jour, sans égards aux résultats scientifiques et leurs immenses incertitudes concernant les climats futurs. Les plaignantes ont accusé en substance les autorités suisses de mener une politique climatique aux objectifs et aux mesures insuffisantes, «en violation de leur droit à la vie», arguant de la vulnérabilité des personnes âgées face aux effets des changements en cours, et en particulier aux vagues de chaleur. Ce qui est visé, selon le jugement, serait l’incapacité de la Suisse à fournir une estimation des émissions de gaz à effet de serre futures afin de limiter «le réchauffement climatique» au fameux 1,5°C de l’Accord de Paris, valeur pourtant parfaitement arbitraire et dont les conséquences néfastes restent difficiles à identifier.</p>
<p>Mais qu’en est-il vraiment? Que disent les données des études démographiques sur la «violation du droit à la vie» que ce soit sous les climats helvétiques ou mondiaux? Le «réchauffement climatique» met-il réellement en péril le «droit à la vie» des femmes âgées de Suisse?</p>
<p>Premier constat, d’après les données de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), l’espérance de vie à la naissance des femmes suisses est passée de 79,3 ans en 1982 à 85,4 ans en 2022, et ce malgré «l’urgence climatique», soit un gain de 56 jours par an depuis 1982. Sur la même période, l’espérance de vie à 65 ans, âge minimal de ces militantes, est passée de 18,4 à 22,5 années. Il ne semble pas que «le climat» ait eu des conséquences fâcheuses sur leur droit à la vie.</p>
<p>En recoupant les données de l’OFS et de Météosuisse, on peut observer la nature cyclique du nombre de décès par semaine des personnes de plus de 65 ans en Suisse, de 2010 à 2024 (Figure).</p>
<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1713434705_capturedcran2024041812.04.17.png" class="img-responsive img-fluid center " width="784" height="554" /></p>
<p>La courbe noire pleine montre que les périodes hivernales restent les plus fatales, toutes causes confondues, pouvant parfois accroître la mortalité de 72% par rapport aux périodes estivales. Bien que les variabilités démographiques soient complexes à appréhender avec précision (comme les «effets moisson» ou les crises sanitaires telles la Covid-19), cette nature cyclique confirme simplement que «le froid tue».</p>
<p>Pour s’en convaincre, s’affichent en gris sur la figure et à titre d’exemple, les températures <i>maximales </i>quotidiennes de la station de Neuchâtel montrant de larges amplitudes au cours de l’année. A partir du printemps 2020, la courbe des décès-toutes-causes subit les perturbations du Coronavirus et ses conséquences, rendant hasardeuse toute interprétation de détail. Mais la forte anti-corrélation entre décès et saisonnalité demeure. Nous supportons bien plus aisément les températures non-optimales chaudes que froides. Une étude récente<strong><sup>1</sup></strong> publiée dans <i>The Lancet</i> sur les excès de mortalité dans les villes européennes entre 2000 et 2019, dus cette fois uniquement aux températures non-optimales chaudes ou froides, confirme la tendance générale: entre 65 et 74 ans, le froid tue en Suisse 3 fois plus que le chaud, entre 75 et 84 ans, 6 fois plus, et au-dessus de 85 ans, 7,6 fois davantage. Dans une autre étude du <i>Lancet</i><strong><sup>2</sup></strong> sur les températures non-optimales entre 2000 et 2019 au niveau mondial, le constat est identique: le taux mondial de surmortalité liée au froid a baissé de 0,5% alors que celui lié à la chaleur aurait augmenté de 0,2%, conduisant à une réduction nette du ratio mondial des décès liés aux températures extrêmes. Mais ces pourcentages ne touchent pas le même nombre de personnes, bien plus nombreuses à décéder durant les hivers, ce qui amplifie davantage le bénéfice d’un réchauffement climatique. Ces militantes du climat semblent donc avoir convaincu la CEDH de porter la justice dans un monde fantasmé, où seules les températures excessivement chaudes président à la destinée des femmes, en invitant la Suisse à rejeter la réalité des faits.</p>
<p>Pourtant, dans le monde réel, faut-il le rappeler, l’espérance de vie des Suissesses n’a cessé d’augmenter, et ce malgré le «dérèglement climatique», et grâce, pour l’essentiel, aux énergies fossiles. De plus, les décès directement liés aux températures non-optimales s’amenuisent grâce en grande partie à des hivers plus cléments.</p>
<p>Dans le monde réel, un pays riche comme la Suisse permet à sa population de s’adapter aisément aux inconforts météorologiques (chauffage ou climatisation, isolations, facilité d’accès aux soins, énergie toujours disponible, etc.). A cela peut s’ajouter une topographie bienveillante durant les étés avec de nombreux lacs et rivières, et une fraicheur montagnarde accessible.</p>
<p>Dans le monde réel, la Suisse a diminué de près de 40% ses émissions de CO<sub>2</sub> par habitant depuis 1980 et 91% de sa production électrique est bas-carbone. D’après la Banque Mondiale, les émissions de CO<sub>2</sub> par dollar de parité de pouvoir d’achat de PIB (ce qui ramène tous les pays du monde à une échelle comparable) placent la Suisse au 4ème<sup>.</sup>rang sur 181 pays, démontrant son efficience énergétique tout en maintenant des conditions de vie exceptionnelles, devant la Suède 6ème, la France 28ème, l’Allemagne 74ème (illustrant l’échec de l’<i>Energiewende</i>), les USA 126ème et la Chine 170ème.</p>
<p>Dans le monde réel, si la Suisse devait poursuivre ses émissions de CO<sub>2</sub> au niveau de 2019, elle ne contribuerait en 2100 qu’à une élévation de la température mondiale de quelques millièmes de degrés Celsius suivant les formules fournies par le GIEC. Ces valeurs restent non-mesurables et insignifiantes.</p>
<p>Mais les militantes du climat ne vivent pas dans le monde réel. Elles séjournent dans un univers peuplé d’illusions où seules les impressions du sujet construisent son milieu, où les slogans inconsistants balaient les données factuelles, où la Suisse parviendrait par sa «politique climatique» à influencer la régulation des climats de la Terre. Oui, la CEDH a bien approuvé la guerre contre la réalité menée par le climatisme, nouvelle religion de certaines classes aisées des pays les plus riches.</p>
<hr />
<h4><sup>1</sup>Masselot et al. (2023) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 7, e-271-281</h4>
<h4><sup>2</sup>Zhao et al. (2021) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 5, e415-425</h4>',
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<p><span>«La plupart des Cubains seraient capables de faire un infarctus, tant il y a de nourriture et de produits qu’ils n’ont jamais vus de leur vie et qu’ils ne pourront jamais se payer», lâche une pharmacienne venue en side-car avec son mari «pour voir ça». Seuls moyens de paiement, le dollar, l’euro, les cartes Visa et Mastercard dans ces monnaies, non accessibles aux Cubains. Les amateurs de viande veillent à garder le ticket de caisse, car ailleurs il est interdit d’acheter du bœuf hors des restaurants et la police contrôle les voitures. Les caissières sont vêtues de tee-shirts estampillés Saint-Gobain, sans que personne ne sache quel est ici le rôle de cette entreprise. Toutes sont jeunes, blanches, souriantes. «Il n’y a qu’un jeune Noir, sûrement qu’ils s’en servent pour décharger les caisses», raille une cliente mulâtre. </span><span>Le Parti communiste au pouvoir a l’échine souple. Et s’accommode des arrangements les plus douteux.</span></p>
<hr />
<h4><a href="https://www.lefigaro.fr/conjoncture/diplomarket-ce-supermarche-americain-qui-fait-fureur-a-cuba-20240414" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>',
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'content' => '<p style="text-align: justify;"><span>Ces derniers temps, la majorité bourgeoise a pris un cap discutable en matière de politique nationale : de plus en plus souvent, elle plie à sa volonté les plébiscites et les décisions démocratiques qui ne lui conviennent pas - au besoin contre les règles de procédure établies, la Constitution fédérale et la volonté du peuple. Oui à la démocratie - mais seulement au cas par cas ? On assiste ici à une dangereuse érosion de l'esprit démocratique.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>La démocratie ne vit pas seulement d'une constitution fondée sur le principe de la majorité, les droits fondamentaux et les droits de l'homme et des règles de procédure équitables ; la démocratie vit aussi du fait que l'esprit de la constitution est déterminant et guide les acteurs politiques. Les principes démocratiques doivent primer sur l'idéologie et le programme des partis. Si cette attitude fondamentale fait défaut, la démocratie risque de devenir lettre morte.</span></p>
<h3 style="text-align: justify;"><strong><span>Mauvais perdants</span></strong></h3>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Le fait que cette attitude fondamentale ne soit pas au mieux en Suisse se manifeste de plus en plus souvent, par exemple récemment après le "oui" à la 13e rente AVS. Bien que plusieurs semaines se soient écoulées entre-temps, les partis bourgeois n'arrivent pas à se résigner à leur défaite, restent en mode combat, se moquent de la décision populaire et la torpillent avec des propositions de financement abracadabrantes. </span></p>
<p style="text-align: justify;"><span>Cela a culminé récemment avec la NZZ, qui a suggéré avec malice d'introduire une réglementation permettant de renoncer volontairement au supplément de rente. On pourrait considérer cette rhétorique comme une manière de surmonter la douleur des perdants de la votation. Mais ce serait sous-estimer le phénomène. Car le discrédit jeté par la majorité bourgeoise sur les plébiscites indésirables fait désormais partie du système. Elle sert à préparer le terrain pour pouvoir attaquer plus tard les verdicts démocratiques au Parlement, à justifier les manœuvres douteuses du point de vue de la politique nationale ainsi que les atermoiements juridiques nécessaires et à leur donner une apparence de légitimité.</span></p>
<h3 style="text-align: justify;"><strong><span>Une évolution inquiétante</span></strong></h3>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Les six décisions prises récemment par le Conseil des États et le Conseil national illustrent ce que l'on entend par là. Il y a un an, le Parlement bourgeois a permis au Conseil fédéral, dans le cadre d'une procédure sans précédent, de signer le contrat d'achat des avions de combat F-35, alors qu'une initiative populaire était en suspens. Une votation a ainsi été empêchée de facto, un droit populaire a été invalidé et les opposants ont été refroidis.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>En 2021, le peuple a approuvé l'initiative sur les soins, contre la volonté des bourgeois. Elle est aujourd'hui encore bloquée. C'est précisément ce que les représentants du PLR avaient menacé de faire en cas de "oui" : repousser la décision du peuple aux calendes grecques. Le secteur des soins y voit à juste titre une violation de la Constitution.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Sous la pression de la majorité bourgeoise, le Conseil fédéral a présenté en janvier un projet visant à annuler les salaires minimaux cantonaux existants. Le Conseil fédéral lui-même a mis en garde contre cette intention et l'a qualifiée d'anticonstitutionnelle, car elle bafoue la souveraineté cantonale et le principe de légalité.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>En mars de cette année, la majorité bourgeoise a fait échouer la mise en œuvre de l'initiative populaire contre la publicité pour le tabac, approuvée en 2022, en voulant imposer des règles spéciales qui étaient en retrait par rapport à l'ancienne loi. Même les médias bourgeois ont parlé d'une violation de la volonté populaire.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>En mars également, les bourgeois ont troué la loi sur les résidences secondaires avec des exceptions si larges que le Conseil fédéral a dû constater que la Constitution était ici violée. La loi est issue d'une initiative populaire approuvée en 2012 et combattue par les bourgeois.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Enfin, lors de la dernière session, le Conseil des États a transmis une motion visant à contraindre toutes les communes à maintenir la vitesse maximale à 50 km/h dans les localités. Ce faisant, il a fait fi de deux piliers fondamentaux de notre système politique : l'autonomie communale et le fédéralisme.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>En somme, cela montre clairement ce qui se passe dans le camp bourgeois : une profonde réticence à accepter les défaites et à mettre en œuvre les décisions populaires de manière constructive avec l'adversaire politique, conformément à notre démocratie de concordance. Au lieu de cela, il place de plus en plus souvent ses propres objectifs et intérêts au-dessus des principes démocratiques et adapte les règles du jeu dans le processus de décision parlementaire à ce qui sert ses propres intérêts, grâce à de larges majorités.</span></p>
<h3 style="text-align: justify;"><strong><span>Un opportunisme dangereux</span></strong></h3>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>L'attitude de plus en plus opportuniste de la majorité bourgeoise vis-à-vis des principes de la politique étatique est dangereuse. Elle conduit à des décisions à la légitimité douteuse, déforme la législation, dévalorise nos fondements constitutionnels et endommage la confiance de la population dans le processus politique et dans le fonctionnement des institutions démocratiques.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Cette situation est d'autant plus grave que la Suisse ne connaît pas de juridiction constitutionnelle. Le Tribunal fédéral n'est pas habilité à contrôler les lois fédérales. Le gardien suprême de la Constitution est le Parlement lui-même. Il est à la fois législateur et juge et peut, de fait, édicter des lois fédérales non conformes à la Constitution sans avoir à craindre de sanctions. Les membres du Conseil des États et du Conseil national portent donc une grande responsabilité et devraient d'autant plus être un exemple en matière de respect de la Constitution et d'esprit démocratique. Mais beaucoup ne le sont pas !</span></p>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Le fait que de nombreux représentants bourgeois du peuple se soient détournés de cette attitude fondamentale est probablement dû surtout à l'évolution politique des dernières décennies. Celle-ci est marquée par deux courants profonds : premièrement, une politique économique, fiscale, financière et sociale néolibérale prononcée et, deuxièmement, une radicalisation dans l'éventail des partis de droite avec un effet d'aspiration sur les partis bourgeois. Ces deux phénomènes ont affaibli la conscience de la nécessité du respect de la Constitution et de l'esprit démocratique.</span></p>
<h3 style="text-align: justify;"><strong><span>Néolibéraux et droits de l'Homme</span></strong></h3>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Tout d'abord, le néolibéralisme : il a conduit à un déchaînement du pouvoir économique, avec pour conséquence que l'État démocratique est devenu le serviteur de groupes et de branches et que le lobbying s'est propagé jusque dans les ramifications les plus fines de la politique et de l'administration. Il s'agit de moins en moins de concevoir la démocratie comme un moyen d'établir le bien commun et la justice, mais plutôt de la contourner et de la déformer pour mieux faire valoir des intérêts économiques particuliers.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Ensuite, concernant la radicalisation dans l'éventail politique de droite : elle a rendu les gens vulnérables à une mentalité autoritaire de "maître chez soi". L'importance de valeurs telles que les droits de l'homme et le principe d'égalité ainsi que le respect des principes de la politique d'État s'estompe. Dans ces milieux, la démocratie et la constitution ne sont invoquées que lorsqu'elles servent leur propre idéologie et peuvent être utilisées comme moyen pour atteindre une fin. Car ici aussi, seul compte le fait de s'imposer - avec ou contre la démocratie et la constitution.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>La démocratie au cas par cas, en fonction de l'idéologie, des intérêts particuliers et des calculs de pouvoir ? Et ce à une époque où il serait plus que jamais nécessaire de défendre les valeurs et les principes démocratiques ? Sombres perspectives.</span><o:p></o:p></p>
<hr />
<p style="text-align: justify;"><a href="https://www.infosperber.ch/politik/demokratie-ja-aber-nur-wenns-passt/" target="_blank" rel="noopener">L'article original publié sur Infosperber</a></p>',
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'content' => '<p>La guerre froide pourrait pourtant changer de casting. Le quotidien allemand <a href="https://www.welt.de/debatte/kommentare/article250858622/75-Jahre-Atlantische-Allianz-Danke-Nato.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Die Welt</em></a> désigne en effet la Chine comme un futur «grand sujet» pour l’OTAN. «Le pays se remilitarise de plus en plus et gagne en assurance», ce qui inquiète l’Ouest. Or Berlin «freine des quatre fers» déplore le quotidien. Si l’Allemagne et les autres membres de l’alliance nouent bien des partenariats avec des Etats du Pacifique, et conduisent des exercices militaires dans la zone, ce n’est pas à la hauteur de la «menace chinoise».</p>
<p>La nature de cette menace? Elle n’est pas directement militaire mais plutôt économique. «Si Pékin était en mesure de bloquer les voies commerciales dans la mer de Chine méridionale, la circulation des marchandises en Europe serait en péril».</p>
<p>Autre question qui n’était pas d’actualité il y a 75 ans: la contribution des Etats-Unis. Le <a href="https://www.telegraph.co.uk/opinion/2024/04/03/europe-must-step-up-to-keep-the-us-in-nato/" target="_blank" rel="noopener"><em>Daily Telegraph</em></a> regrette que l’Europe ne fasse aucun effort pour s’assurer que le plus grand contributeur de l’OTAN ne s’en détache pas. L’heure est grave, puisqu’on parle de «passer à la caisse». La menace qui plane sur l’avenir de l’organisation n’est pas seulement la perspective d’une réélection de Donald Trump et de la ligne isolationniste, c’est celle du mécontentement général des Etats-Unis qui «contribuent bien plus à la défense de l’Europe que le continent ne le fait lui-même... On aurait tort de penser que l’aide américaine coule de source.»</p>
<p>Les dissensions internes sont toujours un péril sous-estimé, comme le confirme <a href="https://iq.lt/komentarai/issukiai-lietuvos-ateiciai-nato-ir-es/325771" target="_blank" rel="noopener">le mensuel lituanien </a><em><a href="https://iq.lt/komentarai/issukiai-lietuvos-ateiciai-nato-ir-es/325771" target="_blank" rel="noopener">IQ</a>. </em>Au cœur de la discorde, le droit de veto. Ce dernier a rendu «complètement inefficace» l’ONU, constate <em>IQ</em>, car le risque est constant de s’en servir pour exercer pressions ou intrigues diplomatiques. «Démocratie, droit international et Etat de droit forment le socle de l'alliance la plus puissante au monde. Mais un certain nombre d'Etats oublieux de ces valeurs tentent depuis longtemps de placer leur intérêts mercantilistes au-dessus des décisions cruciales de l’OTAN.»</p>
<p>Cela revient à poser une question essentielle, dans toute organisation: qu’est-ce qui lie entre eux les Etats membres? Au-delà de la coopération militaire, ce sont des «valeurs», celles mêmes que les pays occidentaux s’emploient à défendre en ce moment en Ukraine. La députée Renaissance Anne Genetet plaide même pour la création d’un centre de l’OTAN chargé de défendre de concert les valeurs occidentales et la «résilience démocratique». Dans <a href="https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/l-otan-a-75-ans-l-age-de-la-resilience-democratique-994366.html" target="_blank" rel="noopener">les colonnes de <em>La Tribune</em></a>, l’élue souligne que l’organisation «doit plus que jamais être notre bouclier face aux ennemis de la liberté».</p>
<p>Un avenir mitigé donc, porté par de beaux discours et une volonté de cohésion, entaché par des divergences internes, car tous les Etats membres ne voient pas toujours leurs intérêts converger. De manière plus pragmatique, le quotidien croate <em>Večernji list</em> remet l’église au centre du village: comment faire face à l’avenir lorsque manque la ressource principale, les soldats? </p>
<p>Le nombre de militaires actifs dans les différentes armées des pays membres est en effet en recul, jusqu’à atteindre un seuil inquiétant. Les solutions habituelles sont évoquées: augmenter les rémunérations, encourager les femmes à s’engager, améliorer les conditions de vie des soldats en proposant un meilleur équilibre entre l’armée et la vie de famille... et enfin, rétablir le service militaire obligatoire. On n’a rien sans rien. </p>',
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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@willoft 01.12.2023 | 14h01
«Cette influence Israélienne sur toutes les strates de la société occidentale, jusqu'à descendre en flammes ceux qui pensent que les palestiniens sont des martyrs, est insupportable !»
@stef 02.01.2024 | 20h29
«D'accord avec Willoft !
Il faut qu'une commission fasse toute la lumière sur cette ingérence étrangère dans nos affaires ‼️»