Pierre Krähenbühl, ancien commissaire général de l’UNWRA. Capture d'écran
Sali par une campagne de dénigrement, l’ancien commissaire général de l’UNWRA, le Suisse Pierre Krähenbühl, attend sa réhabilitation officielle depuis qu’un rapport de l’ONU, rendu public par la RTS en décembre dernier, l’a lavé de tout manquement grave. Sans succès. Voici pourquoi.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2789, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Politique internationnale', 'title' => 'Les dessus et les dessous de l’affaire Krähenbühl', 'subtitle' => 'Sali par une campagne de dénigrement, l’ancien commissaire général de l’UNWRA, le Suisse Pierre Krähenbühl, attend sa réhabilitation officielle depuis qu’un rapport de l’ONU, rendu public par la RTS en décembre dernier, l’a lavé de tout manquement grave. Sans succès. Voici pourquoi.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Commençons par rappeler les faits. En mars 2014, Pierre Krähenbühl, ancien directeur des opérations du CICR, prend ses fonctions de commissaire général de l’UNWRA, l’agence des Nations Unies chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens. Il devient le plus capé des hauts fonctionnaires internationaux suisses. Avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, début 2017, et la nomination de son beau-fils Jared Kushner comme haut conseiller puis celle de Mike Pompeo comme Secrétaire d’Etat, l’UNRWA, contestée depuis toujours, devient une des cibles privilégiées de l’Administration Trump, résolument pro-israélienne.</p> <p>Suite à la décision des Etats-Unis de couper leur subventionnement à l’UNRWA (360 millions de dollars), Pierre Krähenbühl est contraint de parcourir le monde - avec succès - pour combler le trou laissé par le retrait américain. Fin 2018, le responsable de l’éthique de l’UNRWA, Lex Takkenberg, rend un rapport interne confidentiel dans lequel il dénonce les méthodes de gestion du cercle rapproché du commissaire général. En mars 2019, une enquête interne est diligentée à la demande du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Fin juillet 2019, le rapport confidentiel est dévoilé au public par une fuite sur AP et Al Jazeera.</p> <h3>Campagne de dénigrement</h3> <p>Aussitôt, la Suisse, dont le conseiller fédéral Ignazio Cassis avait déjà fait part publiquement de ses doutes à l’égard de l’UNWRA en prétendant qu’elle faisait davantage partie du problème palestinien que de sa solution, suspend sa contribution additionnelle de 2 millions. Une campagne internationale de dénigrement se met en place.</p> <p>En novembre 2019, Pierre Krähenbühl démissionne. Douze mois plus tard plus tard, le rapport des enquêteurs de l’ONU blanchit le Suisse et ne relève que des broutilles concernant des problèmes de management et de respect de procédures. Le 17 décembre, la RTS diffuse un <em>Temps présent</em> qui reconstitue la trame des événements et dévoile les conclusions du rapport qui disculpe le commissaire général. Avant, pendant et après l’émission, des pressions arrivent de toutes parts pour tenter de la faire supprimer ou de la modifier. La nouvelle de la non-culpabilité de Pierre Krähenbühl est relayée dans de nombreux médias et sur les réseaux sociaux mais reste ignorée à Berne et à New York...</p> <p>Depuis lors, rien n’a bougé. Silence radio. Le DFAE comme l’ONU sont restés muets comme des carpes tandis que Pierre Krähenbuhl attend toujours une réaction officielle, une clarification et une clôture formelle de la procédure et, le cas échéant, une réhabilitation. Après tout, il s’agit de l’honneur de l’un de nos hauts fonctionnaires et de la crédibilité de notre pays à assumer des fonctions dirigeantes dans les organisations internationales.</p> <h3>Pourquoi ce silence? Cette injustice? Ces lâchetés?</h3> <p>Que s’est-il passé? Pourquoi ce silence? Cette injustice? Ces lâchetés? Le DFAE, l’UNRWA et l’ONU auraient pourtant tout intérêt à montrer qu’aucune faute grave n’a été commise et que cette affaire n’a été qu’une tempête dans un verre d’eau, une tentative de <em>kompromat</em> montée par l’administration américaine, le gouvernement israélien et leurs réseaux de soutien, qui ont sauté sur cette occasion inespérée pour tenter de couler l’UNWRA en déstabilisant son directeur. Ce n’est pas la première fois. D’autres hauts fonctionnaires internationaux, tels que le juge Richard Goldstone et le rapporteur spécial Richard Falk avaient déjà été la cible de très violentes campagnes de dénigrement par le passé à cause de leur position critique à l’égard de la politique israélienne en Palestine.</p> <p>L’enquête de la RTS, réalisée par Xavier Nicol et Anne-Frédérique Widmann, démonte minutieusement la mécanique qui s’est enclenchée suite à la publication du rapport interne de l’éthicien et rend publics pour la première fois les éléments du rapport onusien qui blanchissent largement Pierre Krähenbühl. Les remarques retenues portent essentiellement sur le style de management et la procédure de recrutement de deux cadres, toujours très lourde et très complexe dans la lourde machine bureaucratique onusienne. Les autres griefs, et notamment l’abus présumé de voyages en classe business, ont été abandonnés. Selon les règles de l’ONU, les hauts fonctionnaires de ce rang sont autorisés à voyager systématiquement en classe affaires, ce que Pierre Krähenbühl n’a fait que de façon épisodique. Contrairement à ce que certaines rumeurs ont laissé entendre, Pierre Krähenbühl n’utilisait pas non plus de luxueuses limousines Mercedes.</p> <p>En fait, l’erreur de Pierre Krähenbühl aura été de ne pas avoir vu venir l’incendie qui couvait dans son administration et de ne pas avoir réagi à temps pour prévenir les dégâts. Dans un contexte aussi tendu, il était certain que le feu n’attendait qu’une étincelle pour prendre, estiment certains connaisseurs du dossier. A cela Pierre Krähenbühl répond que sa priorité absolue était de faire face à l’attaque sans précédent de l’administration Trump, sur les plans financiers et politiques et que, sur ce plan, son équipe a bel et bien prévenu les dégâts. L’UNRWA existe encore et 30 000 emplois palestiniens ont pu être sauvés.</p> <h3>Pressions sur la RTS</h3> <p>L’émission de la RTS est un modèle du genre et on ne voit pas ce qu’on pourrait lui reprocher. Si tel avait été le cas, nul doute que force plaintes formelles auraient été déposées. Les divers intervenants qui l’ont demandé ont pu prendre connaissance des propos qui leur étaient attribués, conformément aux règles du métier. Aucun n’a été trompé par un usage tronqué des citations.</p> <p>Malgré ces précautions, la RTS a été étonnée par l’ampleur des pressions reçues. Avant même la diffusion de l’enquête de <em>Temps présent</em>, un dossier composé de quelques posts sur les réseaux sociaux datant parfois de plusieurs années par la journaliste Anne-Frédérique Widmann, a été remis à la direction pour tenter de la discréditer en mettant en avant son supposé biais pro-palestinien. L’ambassade d’Israël à Berne, le réseau des Amis Suisse-Israël et la pugnace ONG pro-israélienne basée à Genève UN Watch se sont mobilisés pour essayer de faire modifier et retirer l’émission du site de la RTS, tandis que les réseaux sociaux se sont déchainés contre (et pour) Krähenbühl.</p> <p>Hillel Neuer, le combatif patron de UN Watch, considère que «l’émission a cherché à accréditer la thèse d’un complot américano-israélien inexistant contre l’UNWRA et sa direction». Et qu’elle n’a pas non plus suffisamment donné la parole aux cadres de l’UNWRA qui critiquaient la gestion de Pierre Krähenbühl. Ce qui justifiait des interventions et des demandes de rectification à ses yeux.</p> <h3>Présomption d'innocence bafouée</h3> <p>De son côté, Pierre Krähenbühl estime regrettable que la présomption d’innocence ait été bafouée et que le doute ait profité à l’accusateur plutôt qu’à l’accusé. De même, après des années de collaboration très positives avec le DFAE, il s’attendait à davantage de courage et de hauteur de vue de la part de Berne qui, par son empressement à suspendre son financement en 2019, a semblé donner raison aux adversaires de l’UNRWA. Quant à l’administration Trump, elle se sera acharnée jusqu’au bout. Deux jours avant son départ le 20 janvier, Mike Pompeo twittait encore sur la «corruption» de l’UNRWA et le fait que cette agence doit disparaitre.</p> <p>Aujourd’hui, Pierre Krähenbühl souhaite tourner la page et se consacre désormais à des activités d’enseignement et de conseil pour diverses fondations vouées aux enjeux de la résolution de conflits et aux questions environnementales, tout en se félicitant du soutien reçu de toutes parts, des milieux diplomatiques, du personnel de l’UNWRA et du grand public. Un contraste qui rend le silence de Berne et de New York d’autant plus choquant.</p> <p>Choquant mais pas surprenant.</p> <h3>Réhabiliter Pierre Krähenbühl</h3> <p>Carlo Sommaruga, membre de la commission des affaires étrangères du Conseil des Etats, estime que Berne ne peut pas se contenter de reconduire la subvention à l’UNRWA d’une année à l’autre, comme cela a été fait, et qu’elle devrait réhabiliter le Suisse, publier le rapport de l’ONU et si possible relancer le débat sur la question palestinienne sur les bases de l’initiative de Genève de 2003. *</p> <p>Mais il y a peu de chance que cela se produise.</p> <p>D’une part parce que la majorité politique du moment est favorable à Israël plutôt qu’aux Palestiniens. Et d’autre part parce que le chef du département, Ignazio Cassis, a lui-même montré depuis son arrivée en 2017 qu’il partageait activement ce point de vue. Quitte à se faire recadrer par le Conseil fédéral, comme <em>Le Temps</em> vient de le rappeler dans un long article sur ce «ministre qui affaiblit la Suisse» avec son alignement sur les priorités israéliennes et américaines. Et son mépris de la neutralité suisse, pourrait-on rajouter.</p> <p>En publiant le rapport et en réhabilitant Pierre Krähenbühl, Ignazio Cassis se déjugerait et perdrait le peu de crédibilité qui lui reste. Et, en rendant justice à l’UNRWA et à son ancien patron, il donnerait l’impression de donner un coup de pouce à la cause palestinienne et prendrait le risque de s’aliéner le soutien des parlementaires et des diplomates pro-israéliens actuellement majoritaires à Berne. Enfin, on imagine que le DFAE ne veut pas s’aliéner des soutiens au moment où la candidature suisse au Conseil de sécurité s’apprête à passer devant l’Assemblée des Nations Unies. Dans l’immédiat, bon gré ou mal gré, le DFAE a renouvelé son aide annuelle de 20 millions à l’UNRWA.</p> <p>Reste l’ONU. Les chances, pour l’instant du moins, sont aussi nulles de ce côté-là. L’actuel secrétaire général, Antonio Gutterres, vient de faire avoir qu’il était candidat à sa succession, son premier mandat devant prendre fin à la fin de cette année. Il n’y a donc aucune chance pour qu’il prenne le risque de s’aliéner les Etats-Unis et les pays qui soutiennent Israël en publiant les conclusions du fameux rapport. Il ne bougera en tout cas pas un cil avant que l’Administration Biden ne lui en donne le signal. Le sort de Pierre Krähenbühl repose donc sur la nouvelle Administration Biden. Lueur d’espoir: celle-ci vient de laisser entendre qu’elle serait prête à relancer le financement des Etats-Unis à l’UNRWA.</p> <p>Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres et, quand on y boira, chacun fera semblant d’avoir oublié toute cette affaire.</p> <hr /> <p><em>*Rappelons que cette initiative, dans la ligne de Camp-David et des accords d’Oslo de 1993, prévoit d’échanger le droit au retour des réfugiés palestiniens chassés en 1948 contre l’abandon par Israël des quartiers et des territoires occupés de la Vieille Ville et de Jérusalem-Est, qui deviendrait ainsi la capitale du nouvelle Etat Palestinien. La droite israélienne, avec sa politique active de colonisation des territoires occupés, n’en veut à aucun prix et cherche à éluder toute négociation avec les Palestiniens, sachant que celle-ci déboucherait fatalement sur un accord de ce genre. En coulant l’UNRWA (et en transférant l’ambassade américaine à Jérusalem), l’administration Trump et le gouvernement Netanyahu auraient porté un coup fatal au principe du droit au retour et affaibli d’autant les revendications palestiniennes.</em></p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'les-dessus-et-les-dessous-de-l-affaire-kraehenbuehl', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 523, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2785, 'homepage_order' => (int) 3025, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Analyse', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Guy Mettan', 'description' => 'Sali par une campagne de dénigrement, l’ancien commissaire général de l’UNWRA, le Suisse Pierre Krähenbühl, attend sa réhabilitation officielle depuis qu’un rapport de l’ONU, rendu public par la RTS en décembre dernier, l’a lavé de tout manquement grave. Sans succès. Voici pourquoi.', 'title' => 'Les dessus et les dessous de l’affaire Krähenbühl', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2789, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Politique internationnale', 'title' => 'Les dessus et les dessous de l’affaire Krähenbühl', 'subtitle' => 'Sali par une campagne de dénigrement, l’ancien commissaire général de l’UNWRA, le Suisse Pierre Krähenbühl, attend sa réhabilitation officielle depuis qu’un rapport de l’ONU, rendu public par la RTS en décembre dernier, l’a lavé de tout manquement grave. Sans succès. Voici pourquoi.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Commençons par rappeler les faits. En mars 2014, Pierre Krähenbühl, ancien directeur des opérations du CICR, prend ses fonctions de commissaire général de l’UNWRA, l’agence des Nations Unies chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens. Il devient le plus capé des hauts fonctionnaires internationaux suisses. Avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, début 2017, et la nomination de son beau-fils Jared Kushner comme haut conseiller puis celle de Mike Pompeo comme Secrétaire d’Etat, l’UNRWA, contestée depuis toujours, devient une des cibles privilégiées de l’Administration Trump, résolument pro-israélienne.</p> <p>Suite à la décision des Etats-Unis de couper leur subventionnement à l’UNRWA (360 millions de dollars), Pierre Krähenbühl est contraint de parcourir le monde - avec succès - pour combler le trou laissé par le retrait américain. Fin 2018, le responsable de l’éthique de l’UNRWA, Lex Takkenberg, rend un rapport interne confidentiel dans lequel il dénonce les méthodes de gestion du cercle rapproché du commissaire général. En mars 2019, une enquête interne est diligentée à la demande du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Fin juillet 2019, le rapport confidentiel est dévoilé au public par une fuite sur AP et Al Jazeera.</p> <h3>Campagne de dénigrement</h3> <p>Aussitôt, la Suisse, dont le conseiller fédéral Ignazio Cassis avait déjà fait part publiquement de ses doutes à l’égard de l’UNWRA en prétendant qu’elle faisait davantage partie du problème palestinien que de sa solution, suspend sa contribution additionnelle de 2 millions. Une campagne internationale de dénigrement se met en place.</p> <p>En novembre 2019, Pierre Krähenbühl démissionne. Douze mois plus tard plus tard, le rapport des enquêteurs de l’ONU blanchit le Suisse et ne relève que des broutilles concernant des problèmes de management et de respect de procédures. Le 17 décembre, la RTS diffuse un <em>Temps présent</em> qui reconstitue la trame des événements et dévoile les conclusions du rapport qui disculpe le commissaire général. Avant, pendant et après l’émission, des pressions arrivent de toutes parts pour tenter de la faire supprimer ou de la modifier. La nouvelle de la non-culpabilité de Pierre Krähenbühl est relayée dans de nombreux médias et sur les réseaux sociaux mais reste ignorée à Berne et à New York...</p> <p>Depuis lors, rien n’a bougé. Silence radio. Le DFAE comme l’ONU sont restés muets comme des carpes tandis que Pierre Krähenbuhl attend toujours une réaction officielle, une clarification et une clôture formelle de la procédure et, le cas échéant, une réhabilitation. Après tout, il s’agit de l’honneur de l’un de nos hauts fonctionnaires et de la crédibilité de notre pays à assumer des fonctions dirigeantes dans les organisations internationales.</p> <h3>Pourquoi ce silence? Cette injustice? Ces lâchetés?</h3> <p>Que s’est-il passé? Pourquoi ce silence? Cette injustice? Ces lâchetés? Le DFAE, l’UNRWA et l’ONU auraient pourtant tout intérêt à montrer qu’aucune faute grave n’a été commise et que cette affaire n’a été qu’une tempête dans un verre d’eau, une tentative de <em>kompromat</em> montée par l’administration américaine, le gouvernement israélien et leurs réseaux de soutien, qui ont sauté sur cette occasion inespérée pour tenter de couler l’UNWRA en déstabilisant son directeur. Ce n’est pas la première fois. D’autres hauts fonctionnaires internationaux, tels que le juge Richard Goldstone et le rapporteur spécial Richard Falk avaient déjà été la cible de très violentes campagnes de dénigrement par le passé à cause de leur position critique à l’égard de la politique israélienne en Palestine.</p> <p>L’enquête de la RTS, réalisée par Xavier Nicol et Anne-Frédérique Widmann, démonte minutieusement la mécanique qui s’est enclenchée suite à la publication du rapport interne de l’éthicien et rend publics pour la première fois les éléments du rapport onusien qui blanchissent largement Pierre Krähenbühl. Les remarques retenues portent essentiellement sur le style de management et la procédure de recrutement de deux cadres, toujours très lourde et très complexe dans la lourde machine bureaucratique onusienne. Les autres griefs, et notamment l’abus présumé de voyages en classe business, ont été abandonnés. Selon les règles de l’ONU, les hauts fonctionnaires de ce rang sont autorisés à voyager systématiquement en classe affaires, ce que Pierre Krähenbühl n’a fait que de façon épisodique. Contrairement à ce que certaines rumeurs ont laissé entendre, Pierre Krähenbühl n’utilisait pas non plus de luxueuses limousines Mercedes.</p> <p>En fait, l’erreur de Pierre Krähenbühl aura été de ne pas avoir vu venir l’incendie qui couvait dans son administration et de ne pas avoir réagi à temps pour prévenir les dégâts. Dans un contexte aussi tendu, il était certain que le feu n’attendait qu’une étincelle pour prendre, estiment certains connaisseurs du dossier. A cela Pierre Krähenbühl répond que sa priorité absolue était de faire face à l’attaque sans précédent de l’administration Trump, sur les plans financiers et politiques et que, sur ce plan, son équipe a bel et bien prévenu les dégâts. L’UNRWA existe encore et 30 000 emplois palestiniens ont pu être sauvés.</p> <h3>Pressions sur la RTS</h3> <p>L’émission de la RTS est un modèle du genre et on ne voit pas ce qu’on pourrait lui reprocher. Si tel avait été le cas, nul doute que force plaintes formelles auraient été déposées. Les divers intervenants qui l’ont demandé ont pu prendre connaissance des propos qui leur étaient attribués, conformément aux règles du métier. Aucun n’a été trompé par un usage tronqué des citations.</p> <p>Malgré ces précautions, la RTS a été étonnée par l’ampleur des pressions reçues. Avant même la diffusion de l’enquête de <em>Temps présent</em>, un dossier composé de quelques posts sur les réseaux sociaux datant parfois de plusieurs années par la journaliste Anne-Frédérique Widmann, a été remis à la direction pour tenter de la discréditer en mettant en avant son supposé biais pro-palestinien. L’ambassade d’Israël à Berne, le réseau des Amis Suisse-Israël et la pugnace ONG pro-israélienne basée à Genève UN Watch se sont mobilisés pour essayer de faire modifier et retirer l’émission du site de la RTS, tandis que les réseaux sociaux se sont déchainés contre (et pour) Krähenbühl.</p> <p>Hillel Neuer, le combatif patron de UN Watch, considère que «l’émission a cherché à accréditer la thèse d’un complot américano-israélien inexistant contre l’UNWRA et sa direction». Et qu’elle n’a pas non plus suffisamment donné la parole aux cadres de l’UNWRA qui critiquaient la gestion de Pierre Krähenbühl. Ce qui justifiait des interventions et des demandes de rectification à ses yeux.</p> <h3>Présomption d'innocence bafouée</h3> <p>De son côté, Pierre Krähenbühl estime regrettable que la présomption d’innocence ait été bafouée et que le doute ait profité à l’accusateur plutôt qu’à l’accusé. De même, après des années de collaboration très positives avec le DFAE, il s’attendait à davantage de courage et de hauteur de vue de la part de Berne qui, par son empressement à suspendre son financement en 2019, a semblé donner raison aux adversaires de l’UNRWA. Quant à l’administration Trump, elle se sera acharnée jusqu’au bout. Deux jours avant son départ le 20 janvier, Mike Pompeo twittait encore sur la «corruption» de l’UNRWA et le fait que cette agence doit disparaitre.</p> <p>Aujourd’hui, Pierre Krähenbühl souhaite tourner la page et se consacre désormais à des activités d’enseignement et de conseil pour diverses fondations vouées aux enjeux de la résolution de conflits et aux questions environnementales, tout en se félicitant du soutien reçu de toutes parts, des milieux diplomatiques, du personnel de l’UNWRA et du grand public. Un contraste qui rend le silence de Berne et de New York d’autant plus choquant.</p> <p>Choquant mais pas surprenant.</p> <h3>Réhabiliter Pierre Krähenbühl</h3> <p>Carlo Sommaruga, membre de la commission des affaires étrangères du Conseil des Etats, estime que Berne ne peut pas se contenter de reconduire la subvention à l’UNRWA d’une année à l’autre, comme cela a été fait, et qu’elle devrait réhabiliter le Suisse, publier le rapport de l’ONU et si possible relancer le débat sur la question palestinienne sur les bases de l’initiative de Genève de 2003. *</p> <p>Mais il y a peu de chance que cela se produise.</p> <p>D’une part parce que la majorité politique du moment est favorable à Israël plutôt qu’aux Palestiniens. Et d’autre part parce que le chef du département, Ignazio Cassis, a lui-même montré depuis son arrivée en 2017 qu’il partageait activement ce point de vue. Quitte à se faire recadrer par le Conseil fédéral, comme <em>Le Temps</em> vient de le rappeler dans un long article sur ce «ministre qui affaiblit la Suisse» avec son alignement sur les priorités israéliennes et américaines. Et son mépris de la neutralité suisse, pourrait-on rajouter.</p> <p>En publiant le rapport et en réhabilitant Pierre Krähenbühl, Ignazio Cassis se déjugerait et perdrait le peu de crédibilité qui lui reste. Et, en rendant justice à l’UNRWA et à son ancien patron, il donnerait l’impression de donner un coup de pouce à la cause palestinienne et prendrait le risque de s’aliéner le soutien des parlementaires et des diplomates pro-israéliens actuellement majoritaires à Berne. Enfin, on imagine que le DFAE ne veut pas s’aliéner des soutiens au moment où la candidature suisse au Conseil de sécurité s’apprête à passer devant l’Assemblée des Nations Unies. Dans l’immédiat, bon gré ou mal gré, le DFAE a renouvelé son aide annuelle de 20 millions à l’UNRWA.</p> <p>Reste l’ONU. Les chances, pour l’instant du moins, sont aussi nulles de ce côté-là. L’actuel secrétaire général, Antonio Gutterres, vient de faire avoir qu’il était candidat à sa succession, son premier mandat devant prendre fin à la fin de cette année. Il n’y a donc aucune chance pour qu’il prenne le risque de s’aliéner les Etats-Unis et les pays qui soutiennent Israël en publiant les conclusions du fameux rapport. Il ne bougera en tout cas pas un cil avant que l’Administration Biden ne lui en donne le signal. Le sort de Pierre Krähenbühl repose donc sur la nouvelle Administration Biden. Lueur d’espoir: celle-ci vient de laisser entendre qu’elle serait prête à relancer le financement des Etats-Unis à l’UNRWA.</p> <p>Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres et, quand on y boira, chacun fera semblant d’avoir oublié toute cette affaire.</p> <hr /> <p><em>*Rappelons que cette initiative, dans la ligne de Camp-David et des accords d’Oslo de 1993, prévoit d’échanger le droit au retour des réfugiés palestiniens chassés en 1948 contre l’abandon par Israël des quartiers et des territoires occupés de la Vieille Ville et de Jérusalem-Est, qui deviendrait ainsi la capitale du nouvelle Etat Palestinien. La droite israélienne, avec sa politique active de colonisation des territoires occupés, n’en veut à aucun prix et cherche à éluder toute négociation avec les Palestiniens, sachant que celle-ci déboucherait fatalement sur un accord de ce genre. En coulant l’UNRWA (et en transférant l’ambassade américaine à Jérusalem), l’administration Trump et le gouvernement Netanyahu auraient porté un coup fatal au principe du droit au retour et affaibli d’autant les revendications palestiniennes.</em></p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'les-dessus-et-les-dessous-de-l-affaire-kraehenbuehl', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 523, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2785, 'homepage_order' => (int) 3025, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Analyse', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5286, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Pas de paix sans justice. Pas de justice sans vérité', 'subtitle' => 'L’histoire passée a prouvé à maintes reprises l’importance du rôle de la justice et de son pendant, l’établissement de la vérité, pour établir une paix durable et authentique. Sauf que pour ce faire, il convient de s’attaquer d’abord aux mensonges, à la propagande et aux préjugés. Or nous en sommes très loin, tant en Ukraine qu’en Palestine.', 'subtitle_edition' => 'L’histoire passée a prouvé à maintes reprises l’importance du rôle de la justice et de son pendant, l’établissement de la vérité, pour établir une paix durable et authentique. Sauf que pour ce faire, il convient de s’attaquer d’abord aux mensonges, à la propagande et aux préjugés. Or nous en sommes très loin, tant en Ukraine qu’en Palestine.', 'content' => '<p>On peut attribuer la cause de la guerre en Ukraine à la folie de Poutine et celle du conflit en Palestine à la barbarie intrinsèque du Hamas. Mais ce genre d’explication ne convaincra que les esprits partisans. Une guerre n’éclate jamais par hasard ou par caprice. Les raisons en sont toujours multiples, politiques, économiques, culturelles, sociales, émotionnelles. On peut en débattre sans fin. Pour la paix, l’équation est plus simple. On y parvient en remplissant deux conditions: la justice et la vérité. Simple à exprimer mais très difficile à réaliser.</p> <h3><strong>Faisons un peu de philosophie</strong></h3> <p>La justice est la condition de la paix: une paix durable ne peut exister sans justice. Lorsque des injustices subsistent, elles nourrissent la haine, les conflits et les revendications sans fin. De plus, la justice restaure l’équilibre social et répare les dommages, permettant ainsi aux individus et aux communautés de coexister pacifiquement dans la durée.</p> <p>La vérité est la condition de la justice: la justice repose sur la vérité, car elle nécessite des faits établis et vérifiés pour évaluer les torts et prendre des décisions équitables. Raison pour laquelle on jure de dire toute la vérité, rien que la vérité dans les tribunaux. Sans vérité, les décisions risquent d’être injustes, fondées sur des erreurs, des mensonges ou des manipulations.</p> <p>En période de guerre, la vérité permet de comprendre les causes profondes des conflits et de reconnaître les erreurs passées, favorisant la réconciliation. Elle permet surtout de reconstruire la paix sur des bases solides en reconnaissant les torts commis et les injustices subies par toutes les parties. Elle permet encore de dire ses quatre vérités à la partie qui se sent la plus forte en la renvoyant à ses responsabilités. Inversement, chercher une paix immédiate sans vérité ni justice ne peut que conduire à des accords superficiels ou déséquilibrés, qui voleront en éclats dès que les causes sous-jacentes du conflit réapparaîtront. Voir les effets délétères du Traité de Versailles.</p> <p>Enfin, la recherche de vérité permet aux parties impliquées de tourner la page sans ressentiment et de consolider la paix, en évitant que des tensions latentes ne dégénèrent à nouveau.</p> <p>En résumé, <strong>la paix, la justice et la vérité sont inséparables</strong>, car elles sont les piliers sur lesquels repose la stabilité et la dignité humaine. Ignorer l'un de ces éléments compromet souvent les deux autres.</p> <p>Fin de la leçon de philosophie.</p> <h3><strong>Le rôle délétère des médias dans la quête de la vérité</strong></h3> <p>Vous voyez où je veux en venir: la recherche de la vérité étant la condition essentielle de la justice et celle-ci étant la condition d’un retour à une paix authentique et durable, il convient de s’attaquer d’abord aux mensonges, à la propagande, aux préjugés qui barrent le chemin vers la justice et la paix. Or nous en sommes très loin, tant en Ukraine qu’en Palestine. En principe, cette fonction de recherche de la vérité a été déléguée aux médias et aux journalistes dans les sociétés modernes. Pour des raisons diverses, l’immense majorité d’entre eux se sont fait les relais des pouvoirs et des intérêts en place, renonçant à leur mission de recherche de vérité, et cela dans tous les pays, à Gaza et en Russie certes, mais aussi, et peut-être surtout, en Ukraine, en Israël et en Occident.</p> <p>Dans ces conditions on pourra signer autant de cessez-le-feu et d’accords qu’on voudra, ils ne tiendront jamais longtemps. Le plus fort, sûr de son impunité et de sa capacité à imposer sa version mensongère des faits, sera toujours prêt à les violer, et le plus faible attendra son heure pour riposter ou contre-attaquer. Les accords de Minsk de 2014 et 2015 n’ont jamais été respectés par les puissances occidentales et ont été utilisés pour réarmer l’Ukraine, comme l’a révélé Angela Merkel, et ceux du Liban avec le Hezbollah ont servi de paravent à la reprise des combats à Gaza.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'pas-de-paix-sans-justice-pas-de-justice-sans-verite', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 326, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5267, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Sanctions: la Suisse fait du zèle … et puis s’oublie!', 'subtitle' => 'Lors de la dernière Conférence sur la sécurité en Eurasie à Minsk, j’ai eu le redoutable honneur de modérer le panel sur les sanctions, en présence de représentants des pays les plus vilipendés, et donc les plus sanctionnés, au monde. Pour dresser un état des lieux, j’ai fait une petite recherche sur ChatGPT, Google et autres moteurs de recherche courants pour voir comment l’on se représentait la chose. ', 'subtitle_edition' => 'Lors de la dernière Conférence sur la sécurité en Eurasie à Minsk, j’ai eu le redoutable honneur de modérer le panel sur les sanctions, en présence de représentants des pays les plus vilipendés au monde. Pour dresser un état des lieux, j’ai fait une petite recherche pour voir comment l’on se représentait la chose. ', 'content' => '<p>Le moins qu’on puisse dire est que le résultat est assez édifiant. Voyez plutôt.</p> <p>Le pays le plus sanctionneur de la planète est, sans surprise, les Etats-Unis. En deuxième place sur le podium trône l’Union européenne, suivie du Royaume-Uni puis du Canada, de l’Australie et, en sixième position seulement, la Suisse, par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Ce qui signifie d’une part que l’immense majorité des sanctions sont prises par une poignée de pays anglo-saxons – servilement accompagnés de leurs caniches européens – et d’autre part que ces sanctions sont unilatérales, c’est-à-dire en dehors du droit international puisqu’en droit international seules les sanctions décidées par le Conseil de sécurité ont force de loi. La Suisse, qui prétend respecter le droit international, devrait s’en alarmer.</p> <p>En face, on trouve les pays les plus sanctionnés. Les classements donnent en général l’Iran en tête, suivi par la Russie, la Corée du Nord, la Syrie, le Venezuela, Cuba, le Myanmar, et enfin la Biélorussie, le Soudan et le Zimbabwe. Ici encore pas de surprise. Les deux tableaux donnent un excellent résumé de la guerre que livre le monde anglo-saxon à ses ennemis supposés, soit la dizaine de pays qui résistent à son suprémacisme et à ses prétentions à la domination mondiale. </p> <p>La Chine ne figure pas dans la liste: par sa taille et l’imbrication étroite de son économie dans la globalisation anglo-saxonne, elle échappe aux sanctions. Ou plutôt celles-ci s’y appliquent de façon détournée, sous forme de guerre des tarifs douaniers imposés à ses produits et de boycott de ses entreprises sous prétexte d’espionnage.</p> <p>Depuis l’intervention militaire de la Russie en Ukraine en 2022, le business des sanctions a littéralement explosé. Le site Castellum.AI en dresse le palmarès. Et là, surprise, la Suisse figure en troisième position des pays les plus sanctionneurs: sur les 19'535 sanctions antirusses prises à ce jour (le site est remis à jour quotidiennement), 2'753 l’ont été par la Suisse (USA 4'869, Canada 3'176), soit 30% plus que l’Union européenne (2'130), la France (2'071) ou même le Royaume-Uni (1'842), pourtant de loin le pays occidental le plus vociférant contre la Russie. L’Australie et le Japon ferment la marche avec moins de 1'400 sanctions chacun.</p> <p>Le championnat des plus sanctionnés est remporté sans conteste par la Russie avec près de 22'000 sanctions à son tableau de chasse, si l’on y ajoute celles prises avant 2022. L’Iran dépasse de peu les 5'000 tandis que la modeste Syrie gagne la médaille de bronze avec 2'867 sanctions. La Corée du Nord rate le podium à 660 sanctions près, la Biélorussie puis le Venezuela et le Myanmar fermant la marche avec plus de mille sanctions à leur passif.</p> <p>Il est amusant – ou plutôt affligeant – de constater que la Suisse, qui ne cesse de répéter qu’elle s’aligne sur l’Europe, fait en réalité bien pire et qu’elle singe plutôt les Etats-Unis, sans doute pour plaire à son vrai maitre et mettre sa place financière à l’abri du harcèlement qui ne manquerait pas de s’abattre sur elle à la moindre incartade. Cet excès de zèle, cette obséquiosité, cette lâcheté honteuse sont révoltants de la part d’un pays qui se prétend indépendant.</p> <p>Et ça l’est d’autant plus que notre pays s’oublie lorsqu’il s’agit d’appliquer des sanctions ou d’infliger des punitions aux autres pays coupables de crimes contre la démocratie et les droits de l’Homme. Nos ministres s’offusquent quand Poutine est soupçonné de déporter des enfants ukrainiens en Russie mais il ne trouve rien à dire quand un pays dit démocratique – Israël en l’occurrence – massacre plus de 18'000 femmes et enfants à Gaza et au Liban. Il est vrai qu’il n’avait rien dit non plus lorsqu’un demi-million d’enfants étaient décédés des suites des sanctions américaines en Irak dans les années 1990. Vous avez dit banalité du mal?</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'sanctions-la-suisse-fait-du-zele-et-puis-s-oublie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 336, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5260, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Invitation à la veille sauvage', 'subtitle' => '«Veille sauvage. Dix-huit mois avec les gardes-faune du Valais», Guy Mettan, Editions Slatkine, 192 pages.', 'subtitle_edition' => '«Veille sauvage. Dix-huit mois avec les gardes-faune du Valais», Guy Mettan, Editions Slatkine, 192 pages.', 'content' => '<p>Une fois n’est pas coutume, je me permets d’attirer votre attention sur mon dernier livre. Après le tour du Valais, puis le tour de la Suisse romande à pied, dont les lecteurs de <em>Bon Pour La Tête</em> ont pu suivre les péripéties il y a quelques années, voici le résultat de mes cinquante journées de pérégrination avec les gardes-faune valaisans en 2022 et 2023. Pendant dix-huit mois, à toutes les saisons, de jour comme de nuit, j’ai eu la chance d’accompagner les gardes-faune valaisans dans leur travail. A leurs côtés, j’ai observé la faune, compté le gibier, surveillé la chasse, participé au monitoring du loup et au contrôle de la pêche et des rivières, constaté des accidents et des dégâts aux cultures, suivi la formation des chasseurs. Les activités des gardiens de la nature sont aussi variées que mal connues du grand public. Avec l’apport de deux photographes animaliers, Gérard Berthoud et Fabian Leu, et des relevés photographiques des appareils posés par les gardes, il en résulte un livre exceptionnel qui montre la complexité de cette veille sauvage et met en lumière la prodigieuse beauté de la faune et de la nature du Valais. </p> <hr /> <h4>Les lectrices et lecteurs intéressés sont les bienvenus à la présentation publique qui en sera faite en présence de l’ensemble des protagonistes le samedi 14 décembre dès 16h30 au Théâtre du Dé, Rue Principale 39, à Evionnaz (VS). Le tout sera suivi d’un apéritif du terroir. Merci de confirmer votre présence à [email protected]</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'invitation-a-la-veille-sauvage', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 47, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5250, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Nouvelles du Qinghai et du Xizang (Tibet)', 'subtitle' => 'La prochaine fois que vous irez à Lhassa, n’oubliez pas d’y visiter le musée d’Art moderne. Grimpez les escaliers souvent étroits et raides du Palais Blanc et du Palais Rouge du Potala, brûlez une chandelle de beurre de yack devant l’un des milliers de bouddhas peints du Jokhang. Ils sont à Lhassa ce que Versailles et Notre-Dame sont à Paris. Mais ne négligez pas l’étape du tout nouveau musée d’art, ouvert en décembre 2023 dans l’ancienne cimenterie de Lhassa, magistralement transformée et restaurée par les designers et architectes de l’Université Tongji de Shanghai. Vous y découvrirez une facette radicalement nouvelle de la province autonome du Tibet, ou plutôt du Xizang, comme elle s’appelle officiellement.', 'subtitle_edition' => 'La prochaine fois que vous irez à Lhassa, n’oubliez pas d’y visiter le musée d’Art moderne. Grimpez les escaliers souvent étroits et raides du Palais Blanc et du Palais Rouge du Potala, brûlez une chandelle de beurre de yack devant l’un des milliers de bouddhas peints du Jokhang. Ils sont à Lhassa ce que Versailles et Notre-Dame sont à Paris. Vous y découvrirez une facette radicalement nouvelle de la province autonome du Tibet, ou plutôt du Xizang, comme elle s’appelle officiellement.', 'content' => '<p>J’ose cette recommandation parce que je sais que vous ne serez déçus ni par le contenant ni par le contenu, tant ils sont riches et surprenants d’innovations visuelles. Le mélange d’histoire industrielle et de modernité culturelle y est très réussi. Ce faisant, je sais que je prends le risque de me faire conspuer et traiter «d’idiot utile du régime de Pékin», tant le cliché des Tibétains «envahis et opprimés» par les Chinois a la vie dure chez nous. Risque assumé, dans la mesure où je me contente de raconter ce que j’ai vu, et qui finira tôt ou tard par s’imposer à nos consciences.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591110_img_4842.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="666" height="457" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591110_img_4799.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="665" height="434" /></em></h4> <h4 style="text-align: center;"><em>Le Potala à Lhassa. © G.M.</em></h4> <p>Pendant quinze jours, j’ai donc arpenté la province de Qinghai et les environs de sa capitale, Xining, et celle du Xizang, de la vallée de Lhassa à la préfecture de Nyingchi, en compagnie d’un cadre d’une fondation culturelle catalane, d’un photographe et d’une designeuse canadiens, d’un médecin de Xian et de chargés de la communication locaux. </p> <p>Les deux provinces sont très semblables. Montagneuses, semi-désertiques, au climat très rude et peuplées d’une dizaine de millions d’habitants pour un territoire grand comme quatre fois la France, elles forment à elles deux le cœur des hauts plateaux et du bouddhisme tibétains. Contrairement au stéréotype qui en fait un espace soumis au seul dalaï-lama, elles abritent des sectes bouddhiques de différentes obédiences et de nombreuses minorités religieuses et ethniques, Musulmans, Chrétiens, Taoïstes, Han, Hui, Tu, Salar, Mongols. S’étageant entre 2'600 mètres et 8'000 mètres d’altitude, la région forme le château d’eau de l’Asie et sert de source aux grands fleuves qui irriguent les plaines chinoises, Fleuve Jaune et Yangtsé notamment.</p> <p>Pour faire simple, on rappellera que le bouddhisme tibétain dérive du tantrisme et se divise en quatre écoles principales: Gelug, l’école la plus récente, dite des Chapeaux Jaunes, dont se réclament à la fois le XIVème Dalaï-lama, réfugié en Inde depuis 1959, et le XIème Panchen-lama, qui vit entre Pékin et Shigatse; Nyingma, la plus ancienne, dite des Chapeaux Rouges, plus proche de la religion tibétaine primitive et regroupée autour de six grands monastères; Kagyu, la secte Blanche à cause des bandes blanches ornant la robe des moines, et la plus petite, l’école Sakya, dite bigarrée (Gris-blanche). Chacune possède ses traditions, sa doctrine, ses pratiques, plus ou moins rigoristes, et qui ne font pas toujours bon ménage entre elles. Les diverses obédiences comptent quelque 46'000 moines.</p> <p>Voilà pour le contexte général.</p> <p>A Xining, notre programme comprenait la visite de complexe monastique de Ta’er, l’un de plus anciens et des plus vastes du pays, avec des dizaines de bâtiments et près de dix mille moines, la réserve biologique du lac salé de Qinghai, l’un des plus étendus et des plus hauts d’Asie continentale (3'000 mètres d’altitude), le village de Deji, qui abrite près de 250 familles provenant des régions les plus isolées de la province, la ville de Tongren, centre commercial et culturel historique, la célèbre Ecole d’art Regong de Longshu (peinture traditionnelle sur thangka, fresques et patchwork), et le lycée ethnique de Golog, un internat gratuit qui regroupe 800 élèves issus des diverses minorités ethniques de la région.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591304_img_4901.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="666" height="603" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Des moines étudiant dans une académie de bouddhisme. © G.M.</em></h4> <p>Mais la visite la plus spectaculaire fut sans doute celle du complexe énergétique de la préfecture de Hainan. Vingt milliards de dollars y ont été investis pour construire, à perte de vue, la plus grande ferme solaire du monde (600 km<sup>2</sup> de panneaux photovoltaïques soit plus deux fois le canton de Genève), couplée avec des tours d’énergie solaire concentrée et de vastes parcs éoliens sur une aire plus grande que le canton de Vaud (4'000 km<sup>2</sup>), le tout couplé avec des barrages hydroélectriques sur le Fleuve Jaune. Avec 1'200 gigawatts de puissance solaire et éolienne installée à ce jour (Cf. <em>Le Temps</em> du 14 décembre), la Chine est devenue de loin le premier producteur mondial de ces formes d’énergie renouvelable.</p> <p>Au Xizang (province autonome du Tibet), le programme était tout aussi concentré: palais du Potala, avec ses murs blanchis au lait de yack, temple du Jokhang, haut lieu de pèlerinage, musée d’art moderne et galerie d’art contemporain Jieguan avec des œuvres valant plusieurs millions de dollars, Centre de médecine tibétaine, Université, Académie du bouddhisme tibétain (un vaste campus de théologie comprenant 700 moines et une centaine de nonnes des différentes écoles), et même une fabrique de casseroles et de poêles antiadhésives hightech à base de titane! </p> <p>La fin du périple a été consacrée aux beautés naturelles de la préfecture de Nyingchi («Le trône du soleil» pour les Tibétains et «la Suisse du Tibet» pour les touristes), qu’on atteint par une autoroute flambant neuve qui s’élève jusqu’à 5'000 mètres d’altitude. Cette ville de 500'000 habitants est située au cœur de vallées boisées et bordées de lacs et de hauts sommets, à l’image du spectaculaire massif du Namcha Barwa, qui culmine à 7'782 mètres et est considérée comme la montagne la plus sacrée du Tibet avec le Mont Kailash.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591485_img_4657.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="667" height="500" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Ferme solaire. © G.M.</em></h4> <p>Quels enseignements tirer de ce voyage? Tout d’abord, une surprenante impression de modernité et de développement économique. Autant la ville et les environs de Lhassa m’avaient paru endormis, poussiéreux, légèrement déprimants lors de ma première visite en 2003, autant ils m’ont semblé actifs, vivants, énergiques aujourd’hui. Autoroutes, voies de chemins de fer à grande vitesse (ligne Pékin-Xian-Lhassa et ligne Chengdu-Nyingchi), aéroports impeccables, mais aussi immeubles d’habitations, bâtiments patrimoniaux et vieille ville entièrement restaurés, routes bitumées et parc automobile électrique, lignes à haute tension, infrastructures touristiques, écoles, lycées, hôpitaux, petites et grandes entreprises. Depuis la décision prise en 2012 de développer les provinces de l’est, des centaines de milliards de dollars ont été investis dans le développement des infrastructures. Cela se voit. Le Tibet est en train de devenir une destination prisée des touristes chinois et asiatiques. </p> <p>La croissance y dépasse 10% par an depuis plusieurs années. Pour parvenir à ce résultat, Pékin a mobilisé le pays à grande échelle avec une mesure assez originale, qui consiste à mobiliser les ressources financières mais aussi entrepreneuriales et sociales des riches provinces de la côte. C’est ainsi que la production d’énergie est développée par des consortiums du centre ou de l’ouest de la Chine et que les riches provinces de Shanghai ou de Canton construisent des routes, des écoles, des hôpitaux ou ouvrent des usines en fournissant non seulement les moyens matériels mais aussi les ressources humaines et techniques en y envoyant en stage des cadres, des enseignants, des managers, des fonctionnaires pour former la main d’œuvre locale. </p> <p>Une forme de mentorat qui a l’avantage de responsabiliser les uns comme les autres au développement du pays. La propagande occidentale y a vu une forme de mise sous tutelle des Tibétains. Cela reste à prouver tant les résultats sont spectaculaires: en moins de dix ans, la grande pauvreté et l’analphabétisme ont été éradiqués. Il ne faut pas oublier que jusque dans les années 1950, 90% de la population tibétaine vivait dans le servage et ne savait ni lire ni écrire.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591797_img_4839.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="665" height="499" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Le musée d'Art moderne installé dans une ancienne cimenterie. © G.M.</em></h4> <p>Autre constat: la culture et le bouddhisme tibétains ne m’ont pas paru menacés, bien au contraire. Il y a vingt ans, on pouvait encore voir sur les murs de certains temples les déprédations commises par les gardes rouges lors de la révolution culturelle tandis que des moines avides tenaient entre leurs doigts des liasses de billets de banque que leur confiaient des pèlerins qui pénétraient dans le temple à plat ventre dans la boue. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Les offrandes sont déposées dans des troncs discrets. Les salles emplies de peintures et de statues de bouddhas, de boddhisattvas et autres maitreyas ont été restaurées et éclairées. Les moines en robe rouge sont nombreux dans les rues, les temples et les écoles monastiques. Nombre de monastères ont été rénovés, dotés de chauffage, de routes d’accès et de connexion internet.</p> <p>Le Potala et la culture tibétaine sont inscrites au patrimoine de l’Unesco, de même que la médecine tibétaine. La langue tibétaine est enseignée dans les écoles et figure sur les monuments publics et dans les documents officiels aux côtés du chinois ordinaire. De nombreux musées et bibliothèques conservent, collectent, retranscrivent, commentent, numérisent les textes sacrés du bouddhisme tibétain et les mettent à disposition des moines et du grand public sur internet dans un effort inédit d’archivage et de préservation de documents parfois oubliés dans les archives des monastères. Plus de 200 chercheurs se consacrent à ce travail, que ce soit à l’université du Xizang ou au Centre de recherche en tibétologie de Pékin. </p> <p>Sur le site du gouvernement, on peut même trouver un document officiel qui vante la liberté de culte et de religion au Tibet. Il est vrai que dans les temples, on trouvera plus facilement le portait du panchen lama que celui du dalaï-lama, honni depuis sa fuite à Dharamshala et qu’on soupçonne d’avoir soutenu des mouvements de résistance et les émeutes de 2008 à Lhassa. C’est sans doute un paradoxe pour un Européen, mais à Lhassa et à Xining la tradition et la religion tibétaine m’ont semblé bien plus vivantes que la tradition et le culte chrétien en Europe.</p> <p>La campagne de modernisation et d’intégration du Tibet historique dans la Chine moderne a été réalisée sous le slogan: «<em>Tibet is our home, China is our homeland</em>»: le Tibet est notre maison, la Chine est notre patrie. Il n’est pas interdit de penser que le pari est en passe d’être gagné.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'nouvelles-du-qinghai-et-du-xizang-tibet', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 592, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 15, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 7813, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'pk.JPG', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 37296, 'md5' => '9a1f8ecda6daacf1470b5f140662a2b6', 'width' => (int) 580, 'height' => (int) 347, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Pierre Krähenbühl, ancien commissaire général de l’UNWRA.', 'author' => '', 'copyright' => 'Capture d'écran', 'path' => '1612198077_pk.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3613, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Ne faudrait-il pas (quand-même) évoquer les horreurs des livres d'école de l'époque du "règne" de M. Pierre Krähenbühl ? L’UNRWA - selon le gouvernement américain - "est complice de la radicalisation des écoliers par la glorification des terroristes, l’encouragement à la violence et l’accusation calomnieuse de crimes rituels, enseignés aux écoliers palestiniens" https://www.impact-se.org/wp-content/uploads/UNRWA-Produced-Study-Materials-in-the-Palestinian-Territories.pdf', 'post_id' => (int) 2789, 'user_id' => (int) 335, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3623, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Toute ma sympathie à Pierre Krähenbühl. La Suisse qui n'existe plus.', 'post_id' => (int) 2789, 'user_id' => (int) 440, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Guy Mettan' $description = 'Sali par une campagne de dénigrement, l’ancien commissaire général de l’UNWRA, le Suisse Pierre Krähenbühl, attend sa réhabilitation officielle depuis qu’un rapport de l’ONU, rendu public par la RTS en décembre dernier, l’a lavé de tout manquement grave. Sans succès. Voici pourquoi.' $title = 'Les dessus et les dessous de l’affaire Krähenbühl' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 660, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'CICR', 'slug' => 'cicr', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
Commençons par rappeler les faits. En mars 2014, Pierre Krähenbühl, ancien directeur des opérations du CICR, prend ses fonctions de commissaire général de l’UNWRA, l’agence des Nations Unies chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens. Il devient le plus capé des hauts fonctionnaires internationaux suisses. Avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, début 2017, et la nomination de son beau-fils Jared Kushner comme haut conseiller puis celle de Mike Pompeo comme Secrétaire d’Etat, l’UNRWA, contestée depuis toujours, devient une des cibles privilégiées de l’Administration Trump, résolument pro-israélienne.
Suite à la décision des Etats-Unis de couper leur subventionnement à l’UNRWA (360 millions de dollars), Pierre Krähenbühl est contraint de parcourir le monde - avec succès - pour combler le trou laissé par le retrait américain. Fin 2018, le responsable de l’éthique de l’UNRWA, Lex Takkenberg, rend un rapport interne confidentiel dans lequel il dénonce les méthodes de gestion du cercle rapproché du commissaire général. En mars 2019, une enquête interne est diligentée à la demande du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Fin juillet 2019, le rapport confidentiel est dévoilé au public par une fuite sur AP et Al Jazeera.
Campagne de dénigrement
Aussitôt, la Suisse, dont le conseiller fédéral Ignazio Cassis avait déjà fait part publiquement de ses doutes à l’égard de l’UNWRA en prétendant qu’elle faisait davantage partie du problème palestinien que de sa solution, suspend sa contribution additionnelle de 2 millions. Une campagne internationale de dénigrement se met en place.
En novembre 2019, Pierre Krähenbühl démissionne. Douze mois plus tard plus tard, le rapport des enquêteurs de l’ONU blanchit le Suisse et ne relève que des broutilles concernant des problèmes de management et de respect de procédures. Le 17 décembre, la RTS diffuse un Temps présent qui reconstitue la trame des événements et dévoile les conclusions du rapport qui disculpe le commissaire général. Avant, pendant et après l’émission, des pressions arrivent de toutes parts pour tenter de la faire supprimer ou de la modifier. La nouvelle de la non-culpabilité de Pierre Krähenbühl est relayée dans de nombreux médias et sur les réseaux sociaux mais reste ignorée à Berne et à New York...
Depuis lors, rien n’a bougé. Silence radio. Le DFAE comme l’ONU sont restés muets comme des carpes tandis que Pierre Krähenbuhl attend toujours une réaction officielle, une clarification et une clôture formelle de la procédure et, le cas échéant, une réhabilitation. Après tout, il s’agit de l’honneur de l’un de nos hauts fonctionnaires et de la crédibilité de notre pays à assumer des fonctions dirigeantes dans les organisations internationales.
Pourquoi ce silence? Cette injustice? Ces lâchetés?
Que s’est-il passé? Pourquoi ce silence? Cette injustice? Ces lâchetés? Le DFAE, l’UNRWA et l’ONU auraient pourtant tout intérêt à montrer qu’aucune faute grave n’a été commise et que cette affaire n’a été qu’une tempête dans un verre d’eau, une tentative de kompromat montée par l’administration américaine, le gouvernement israélien et leurs réseaux de soutien, qui ont sauté sur cette occasion inespérée pour tenter de couler l’UNWRA en déstabilisant son directeur. Ce n’est pas la première fois. D’autres hauts fonctionnaires internationaux, tels que le juge Richard Goldstone et le rapporteur spécial Richard Falk avaient déjà été la cible de très violentes campagnes de dénigrement par le passé à cause de leur position critique à l’égard de la politique israélienne en Palestine.
L’enquête de la RTS, réalisée par Xavier Nicol et Anne-Frédérique Widmann, démonte minutieusement la mécanique qui s’est enclenchée suite à la publication du rapport interne de l’éthicien et rend publics pour la première fois les éléments du rapport onusien qui blanchissent largement Pierre Krähenbühl. Les remarques retenues portent essentiellement sur le style de management et la procédure de recrutement de deux cadres, toujours très lourde et très complexe dans la lourde machine bureaucratique onusienne. Les autres griefs, et notamment l’abus présumé de voyages en classe business, ont été abandonnés. Selon les règles de l’ONU, les hauts fonctionnaires de ce rang sont autorisés à voyager systématiquement en classe affaires, ce que Pierre Krähenbühl n’a fait que de façon épisodique. Contrairement à ce que certaines rumeurs ont laissé entendre, Pierre Krähenbühl n’utilisait pas non plus de luxueuses limousines Mercedes.
En fait, l’erreur de Pierre Krähenbühl aura été de ne pas avoir vu venir l’incendie qui couvait dans son administration et de ne pas avoir réagi à temps pour prévenir les dégâts. Dans un contexte aussi tendu, il était certain que le feu n’attendait qu’une étincelle pour prendre, estiment certains connaisseurs du dossier. A cela Pierre Krähenbühl répond que sa priorité absolue était de faire face à l’attaque sans précédent de l’administration Trump, sur les plans financiers et politiques et que, sur ce plan, son équipe a bel et bien prévenu les dégâts. L’UNRWA existe encore et 30 000 emplois palestiniens ont pu être sauvés.
Pressions sur la RTS
L’émission de la RTS est un modèle du genre et on ne voit pas ce qu’on pourrait lui reprocher. Si tel avait été le cas, nul doute que force plaintes formelles auraient été déposées. Les divers intervenants qui l’ont demandé ont pu prendre connaissance des propos qui leur étaient attribués, conformément aux règles du métier. Aucun n’a été trompé par un usage tronqué des citations.
Malgré ces précautions, la RTS a été étonnée par l’ampleur des pressions reçues. Avant même la diffusion de l’enquête de Temps présent, un dossier composé de quelques posts sur les réseaux sociaux datant parfois de plusieurs années par la journaliste Anne-Frédérique Widmann, a été remis à la direction pour tenter de la discréditer en mettant en avant son supposé biais pro-palestinien. L’ambassade d’Israël à Berne, le réseau des Amis Suisse-Israël et la pugnace ONG pro-israélienne basée à Genève UN Watch se sont mobilisés pour essayer de faire modifier et retirer l’émission du site de la RTS, tandis que les réseaux sociaux se sont déchainés contre (et pour) Krähenbühl.
Hillel Neuer, le combatif patron de UN Watch, considère que «l’émission a cherché à accréditer la thèse d’un complot américano-israélien inexistant contre l’UNWRA et sa direction». Et qu’elle n’a pas non plus suffisamment donné la parole aux cadres de l’UNWRA qui critiquaient la gestion de Pierre Krähenbühl. Ce qui justifiait des interventions et des demandes de rectification à ses yeux.
Présomption d'innocence bafouée
De son côté, Pierre Krähenbühl estime regrettable que la présomption d’innocence ait été bafouée et que le doute ait profité à l’accusateur plutôt qu’à l’accusé. De même, après des années de collaboration très positives avec le DFAE, il s’attendait à davantage de courage et de hauteur de vue de la part de Berne qui, par son empressement à suspendre son financement en 2019, a semblé donner raison aux adversaires de l’UNRWA. Quant à l’administration Trump, elle se sera acharnée jusqu’au bout. Deux jours avant son départ le 20 janvier, Mike Pompeo twittait encore sur la «corruption» de l’UNRWA et le fait que cette agence doit disparaitre.
Aujourd’hui, Pierre Krähenbühl souhaite tourner la page et se consacre désormais à des activités d’enseignement et de conseil pour diverses fondations vouées aux enjeux de la résolution de conflits et aux questions environnementales, tout en se félicitant du soutien reçu de toutes parts, des milieux diplomatiques, du personnel de l’UNWRA et du grand public. Un contraste qui rend le silence de Berne et de New York d’autant plus choquant.
Choquant mais pas surprenant.
Réhabiliter Pierre Krähenbühl
Carlo Sommaruga, membre de la commission des affaires étrangères du Conseil des Etats, estime que Berne ne peut pas se contenter de reconduire la subvention à l’UNRWA d’une année à l’autre, comme cela a été fait, et qu’elle devrait réhabiliter le Suisse, publier le rapport de l’ONU et si possible relancer le débat sur la question palestinienne sur les bases de l’initiative de Genève de 2003. *
Mais il y a peu de chance que cela se produise.
D’une part parce que la majorité politique du moment est favorable à Israël plutôt qu’aux Palestiniens. Et d’autre part parce que le chef du département, Ignazio Cassis, a lui-même montré depuis son arrivée en 2017 qu’il partageait activement ce point de vue. Quitte à se faire recadrer par le Conseil fédéral, comme Le Temps vient de le rappeler dans un long article sur ce «ministre qui affaiblit la Suisse» avec son alignement sur les priorités israéliennes et américaines. Et son mépris de la neutralité suisse, pourrait-on rajouter.
En publiant le rapport et en réhabilitant Pierre Krähenbühl, Ignazio Cassis se déjugerait et perdrait le peu de crédibilité qui lui reste. Et, en rendant justice à l’UNRWA et à son ancien patron, il donnerait l’impression de donner un coup de pouce à la cause palestinienne et prendrait le risque de s’aliéner le soutien des parlementaires et des diplomates pro-israéliens actuellement majoritaires à Berne. Enfin, on imagine que le DFAE ne veut pas s’aliéner des soutiens au moment où la candidature suisse au Conseil de sécurité s’apprête à passer devant l’Assemblée des Nations Unies. Dans l’immédiat, bon gré ou mal gré, le DFAE a renouvelé son aide annuelle de 20 millions à l’UNRWA.
Reste l’ONU. Les chances, pour l’instant du moins, sont aussi nulles de ce côté-là. L’actuel secrétaire général, Antonio Gutterres, vient de faire avoir qu’il était candidat à sa succession, son premier mandat devant prendre fin à la fin de cette année. Il n’y a donc aucune chance pour qu’il prenne le risque de s’aliéner les Etats-Unis et les pays qui soutiennent Israël en publiant les conclusions du fameux rapport. Il ne bougera en tout cas pas un cil avant que l’Administration Biden ne lui en donne le signal. Le sort de Pierre Krähenbühl repose donc sur la nouvelle Administration Biden. Lueur d’espoir: celle-ci vient de laisser entendre qu’elle serait prête à relancer le financement des Etats-Unis à l’UNRWA.
Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres et, quand on y boira, chacun fera semblant d’avoir oublié toute cette affaire.
*Rappelons que cette initiative, dans la ligne de Camp-David et des accords d’Oslo de 1993, prévoit d’échanger le droit au retour des réfugiés palestiniens chassés en 1948 contre l’abandon par Israël des quartiers et des territoires occupés de la Vieille Ville et de Jérusalem-Est, qui deviendrait ainsi la capitale du nouvelle Etat Palestinien. La droite israélienne, avec sa politique active de colonisation des territoires occupés, n’en veut à aucun prix et cherche à éluder toute négociation avec les Palestiniens, sachant que celle-ci déboucherait fatalement sur un accord de ce genre. En coulant l’UNRWA (et en transférant l’ambassade américaine à Jérusalem), l’administration Trump et le gouvernement Netanyahu auraient porté un coup fatal au principe du droit au retour et affaibli d’autant les revendications palestiniennes.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2789, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Politique internationnale', 'title' => 'Les dessus et les dessous de l’affaire Krähenbühl', 'subtitle' => 'Sali par une campagne de dénigrement, l’ancien commissaire général de l’UNWRA, le Suisse Pierre Krähenbühl, attend sa réhabilitation officielle depuis qu’un rapport de l’ONU, rendu public par la RTS en décembre dernier, l’a lavé de tout manquement grave. Sans succès. Voici pourquoi.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Commençons par rappeler les faits. En mars 2014, Pierre Krähenbühl, ancien directeur des opérations du CICR, prend ses fonctions de commissaire général de l’UNWRA, l’agence des Nations Unies chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens. Il devient le plus capé des hauts fonctionnaires internationaux suisses. Avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, début 2017, et la nomination de son beau-fils Jared Kushner comme haut conseiller puis celle de Mike Pompeo comme Secrétaire d’Etat, l’UNRWA, contestée depuis toujours, devient une des cibles privilégiées de l’Administration Trump, résolument pro-israélienne.</p> <p>Suite à la décision des Etats-Unis de couper leur subventionnement à l’UNRWA (360 millions de dollars), Pierre Krähenbühl est contraint de parcourir le monde - avec succès - pour combler le trou laissé par le retrait américain. Fin 2018, le responsable de l’éthique de l’UNRWA, Lex Takkenberg, rend un rapport interne confidentiel dans lequel il dénonce les méthodes de gestion du cercle rapproché du commissaire général. En mars 2019, une enquête interne est diligentée à la demande du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Fin juillet 2019, le rapport confidentiel est dévoilé au public par une fuite sur AP et Al Jazeera.</p> <h3>Campagne de dénigrement</h3> <p>Aussitôt, la Suisse, dont le conseiller fédéral Ignazio Cassis avait déjà fait part publiquement de ses doutes à l’égard de l’UNWRA en prétendant qu’elle faisait davantage partie du problème palestinien que de sa solution, suspend sa contribution additionnelle de 2 millions. Une campagne internationale de dénigrement se met en place.</p> <p>En novembre 2019, Pierre Krähenbühl démissionne. Douze mois plus tard plus tard, le rapport des enquêteurs de l’ONU blanchit le Suisse et ne relève que des broutilles concernant des problèmes de management et de respect de procédures. Le 17 décembre, la RTS diffuse un <em>Temps présent</em> qui reconstitue la trame des événements et dévoile les conclusions du rapport qui disculpe le commissaire général. Avant, pendant et après l’émission, des pressions arrivent de toutes parts pour tenter de la faire supprimer ou de la modifier. La nouvelle de la non-culpabilité de Pierre Krähenbühl est relayée dans de nombreux médias et sur les réseaux sociaux mais reste ignorée à Berne et à New York...</p> <p>Depuis lors, rien n’a bougé. Silence radio. Le DFAE comme l’ONU sont restés muets comme des carpes tandis que Pierre Krähenbuhl attend toujours une réaction officielle, une clarification et une clôture formelle de la procédure et, le cas échéant, une réhabilitation. Après tout, il s’agit de l’honneur de l’un de nos hauts fonctionnaires et de la crédibilité de notre pays à assumer des fonctions dirigeantes dans les organisations internationales.</p> <h3>Pourquoi ce silence? Cette injustice? Ces lâchetés?</h3> <p>Que s’est-il passé? Pourquoi ce silence? Cette injustice? Ces lâchetés? Le DFAE, l’UNRWA et l’ONU auraient pourtant tout intérêt à montrer qu’aucune faute grave n’a été commise et que cette affaire n’a été qu’une tempête dans un verre d’eau, une tentative de <em>kompromat</em> montée par l’administration américaine, le gouvernement israélien et leurs réseaux de soutien, qui ont sauté sur cette occasion inespérée pour tenter de couler l’UNWRA en déstabilisant son directeur. Ce n’est pas la première fois. D’autres hauts fonctionnaires internationaux, tels que le juge Richard Goldstone et le rapporteur spécial Richard Falk avaient déjà été la cible de très violentes campagnes de dénigrement par le passé à cause de leur position critique à l’égard de la politique israélienne en Palestine.</p> <p>L’enquête de la RTS, réalisée par Xavier Nicol et Anne-Frédérique Widmann, démonte minutieusement la mécanique qui s’est enclenchée suite à la publication du rapport interne de l’éthicien et rend publics pour la première fois les éléments du rapport onusien qui blanchissent largement Pierre Krähenbühl. Les remarques retenues portent essentiellement sur le style de management et la procédure de recrutement de deux cadres, toujours très lourde et très complexe dans la lourde machine bureaucratique onusienne. Les autres griefs, et notamment l’abus présumé de voyages en classe business, ont été abandonnés. Selon les règles de l’ONU, les hauts fonctionnaires de ce rang sont autorisés à voyager systématiquement en classe affaires, ce que Pierre Krähenbühl n’a fait que de façon épisodique. Contrairement à ce que certaines rumeurs ont laissé entendre, Pierre Krähenbühl n’utilisait pas non plus de luxueuses limousines Mercedes.</p> <p>En fait, l’erreur de Pierre Krähenbühl aura été de ne pas avoir vu venir l’incendie qui couvait dans son administration et de ne pas avoir réagi à temps pour prévenir les dégâts. Dans un contexte aussi tendu, il était certain que le feu n’attendait qu’une étincelle pour prendre, estiment certains connaisseurs du dossier. A cela Pierre Krähenbühl répond que sa priorité absolue était de faire face à l’attaque sans précédent de l’administration Trump, sur les plans financiers et politiques et que, sur ce plan, son équipe a bel et bien prévenu les dégâts. L’UNRWA existe encore et 30 000 emplois palestiniens ont pu être sauvés.</p> <h3>Pressions sur la RTS</h3> <p>L’émission de la RTS est un modèle du genre et on ne voit pas ce qu’on pourrait lui reprocher. Si tel avait été le cas, nul doute que force plaintes formelles auraient été déposées. Les divers intervenants qui l’ont demandé ont pu prendre connaissance des propos qui leur étaient attribués, conformément aux règles du métier. Aucun n’a été trompé par un usage tronqué des citations.</p> <p>Malgré ces précautions, la RTS a été étonnée par l’ampleur des pressions reçues. Avant même la diffusion de l’enquête de <em>Temps présent</em>, un dossier composé de quelques posts sur les réseaux sociaux datant parfois de plusieurs années par la journaliste Anne-Frédérique Widmann, a été remis à la direction pour tenter de la discréditer en mettant en avant son supposé biais pro-palestinien. L’ambassade d’Israël à Berne, le réseau des Amis Suisse-Israël et la pugnace ONG pro-israélienne basée à Genève UN Watch se sont mobilisés pour essayer de faire modifier et retirer l’émission du site de la RTS, tandis que les réseaux sociaux se sont déchainés contre (et pour) Krähenbühl.</p> <p>Hillel Neuer, le combatif patron de UN Watch, considère que «l’émission a cherché à accréditer la thèse d’un complot américano-israélien inexistant contre l’UNWRA et sa direction». Et qu’elle n’a pas non plus suffisamment donné la parole aux cadres de l’UNWRA qui critiquaient la gestion de Pierre Krähenbühl. Ce qui justifiait des interventions et des demandes de rectification à ses yeux.</p> <h3>Présomption d'innocence bafouée</h3> <p>De son côté, Pierre Krähenbühl estime regrettable que la présomption d’innocence ait été bafouée et que le doute ait profité à l’accusateur plutôt qu’à l’accusé. De même, après des années de collaboration très positives avec le DFAE, il s’attendait à davantage de courage et de hauteur de vue de la part de Berne qui, par son empressement à suspendre son financement en 2019, a semblé donner raison aux adversaires de l’UNRWA. Quant à l’administration Trump, elle se sera acharnée jusqu’au bout. Deux jours avant son départ le 20 janvier, Mike Pompeo twittait encore sur la «corruption» de l’UNRWA et le fait que cette agence doit disparaitre.</p> <p>Aujourd’hui, Pierre Krähenbühl souhaite tourner la page et se consacre désormais à des activités d’enseignement et de conseil pour diverses fondations vouées aux enjeux de la résolution de conflits et aux questions environnementales, tout en se félicitant du soutien reçu de toutes parts, des milieux diplomatiques, du personnel de l’UNWRA et du grand public. Un contraste qui rend le silence de Berne et de New York d’autant plus choquant.</p> <p>Choquant mais pas surprenant.</p> <h3>Réhabiliter Pierre Krähenbühl</h3> <p>Carlo Sommaruga, membre de la commission des affaires étrangères du Conseil des Etats, estime que Berne ne peut pas se contenter de reconduire la subvention à l’UNRWA d’une année à l’autre, comme cela a été fait, et qu’elle devrait réhabiliter le Suisse, publier le rapport de l’ONU et si possible relancer le débat sur la question palestinienne sur les bases de l’initiative de Genève de 2003. *</p> <p>Mais il y a peu de chance que cela se produise.</p> <p>D’une part parce que la majorité politique du moment est favorable à Israël plutôt qu’aux Palestiniens. Et d’autre part parce que le chef du département, Ignazio Cassis, a lui-même montré depuis son arrivée en 2017 qu’il partageait activement ce point de vue. Quitte à se faire recadrer par le Conseil fédéral, comme <em>Le Temps</em> vient de le rappeler dans un long article sur ce «ministre qui affaiblit la Suisse» avec son alignement sur les priorités israéliennes et américaines. Et son mépris de la neutralité suisse, pourrait-on rajouter.</p> <p>En publiant le rapport et en réhabilitant Pierre Krähenbühl, Ignazio Cassis se déjugerait et perdrait le peu de crédibilité qui lui reste. Et, en rendant justice à l’UNRWA et à son ancien patron, il donnerait l’impression de donner un coup de pouce à la cause palestinienne et prendrait le risque de s’aliéner le soutien des parlementaires et des diplomates pro-israéliens actuellement majoritaires à Berne. Enfin, on imagine que le DFAE ne veut pas s’aliéner des soutiens au moment où la candidature suisse au Conseil de sécurité s’apprête à passer devant l’Assemblée des Nations Unies. Dans l’immédiat, bon gré ou mal gré, le DFAE a renouvelé son aide annuelle de 20 millions à l’UNRWA.</p> <p>Reste l’ONU. Les chances, pour l’instant du moins, sont aussi nulles de ce côté-là. L’actuel secrétaire général, Antonio Gutterres, vient de faire avoir qu’il était candidat à sa succession, son premier mandat devant prendre fin à la fin de cette année. Il n’y a donc aucune chance pour qu’il prenne le risque de s’aliéner les Etats-Unis et les pays qui soutiennent Israël en publiant les conclusions du fameux rapport. Il ne bougera en tout cas pas un cil avant que l’Administration Biden ne lui en donne le signal. Le sort de Pierre Krähenbühl repose donc sur la nouvelle Administration Biden. Lueur d’espoir: celle-ci vient de laisser entendre qu’elle serait prête à relancer le financement des Etats-Unis à l’UNRWA.</p> <p>Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres et, quand on y boira, chacun fera semblant d’avoir oublié toute cette affaire.</p> <hr /> <p><em>*Rappelons que cette initiative, dans la ligne de Camp-David et des accords d’Oslo de 1993, prévoit d’échanger le droit au retour des réfugiés palestiniens chassés en 1948 contre l’abandon par Israël des quartiers et des territoires occupés de la Vieille Ville et de Jérusalem-Est, qui deviendrait ainsi la capitale du nouvelle Etat Palestinien. La droite israélienne, avec sa politique active de colonisation des territoires occupés, n’en veut à aucun prix et cherche à éluder toute négociation avec les Palestiniens, sachant que celle-ci déboucherait fatalement sur un accord de ce genre. En coulant l’UNRWA (et en transférant l’ambassade américaine à Jérusalem), l’administration Trump et le gouvernement Netanyahu auraient porté un coup fatal au principe du droit au retour et affaibli d’autant les revendications palestiniennes.</em></p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'les-dessus-et-les-dessous-de-l-affaire-kraehenbuehl', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 523, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2785, 'homepage_order' => (int) 3025, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Analyse', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Guy Mettan', 'description' => 'Sali par une campagne de dénigrement, l’ancien commissaire général de l’UNWRA, le Suisse Pierre Krähenbühl, attend sa réhabilitation officielle depuis qu’un rapport de l’ONU, rendu public par la RTS en décembre dernier, l’a lavé de tout manquement grave. Sans succès. Voici pourquoi.', 'title' => 'Les dessus et les dessous de l’affaire Krähenbühl', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2789, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Politique internationnale', 'title' => 'Les dessus et les dessous de l’affaire Krähenbühl', 'subtitle' => 'Sali par une campagne de dénigrement, l’ancien commissaire général de l’UNWRA, le Suisse Pierre Krähenbühl, attend sa réhabilitation officielle depuis qu’un rapport de l’ONU, rendu public par la RTS en décembre dernier, l’a lavé de tout manquement grave. Sans succès. Voici pourquoi.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Commençons par rappeler les faits. En mars 2014, Pierre Krähenbühl, ancien directeur des opérations du CICR, prend ses fonctions de commissaire général de l’UNWRA, l’agence des Nations Unies chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens. Il devient le plus capé des hauts fonctionnaires internationaux suisses. Avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, début 2017, et la nomination de son beau-fils Jared Kushner comme haut conseiller puis celle de Mike Pompeo comme Secrétaire d’Etat, l’UNRWA, contestée depuis toujours, devient une des cibles privilégiées de l’Administration Trump, résolument pro-israélienne.</p> <p>Suite à la décision des Etats-Unis de couper leur subventionnement à l’UNRWA (360 millions de dollars), Pierre Krähenbühl est contraint de parcourir le monde - avec succès - pour combler le trou laissé par le retrait américain. Fin 2018, le responsable de l’éthique de l’UNRWA, Lex Takkenberg, rend un rapport interne confidentiel dans lequel il dénonce les méthodes de gestion du cercle rapproché du commissaire général. En mars 2019, une enquête interne est diligentée à la demande du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Fin juillet 2019, le rapport confidentiel est dévoilé au public par une fuite sur AP et Al Jazeera.</p> <h3>Campagne de dénigrement</h3> <p>Aussitôt, la Suisse, dont le conseiller fédéral Ignazio Cassis avait déjà fait part publiquement de ses doutes à l’égard de l’UNWRA en prétendant qu’elle faisait davantage partie du problème palestinien que de sa solution, suspend sa contribution additionnelle de 2 millions. Une campagne internationale de dénigrement se met en place.</p> <p>En novembre 2019, Pierre Krähenbühl démissionne. Douze mois plus tard plus tard, le rapport des enquêteurs de l’ONU blanchit le Suisse et ne relève que des broutilles concernant des problèmes de management et de respect de procédures. Le 17 décembre, la RTS diffuse un <em>Temps présent</em> qui reconstitue la trame des événements et dévoile les conclusions du rapport qui disculpe le commissaire général. Avant, pendant et après l’émission, des pressions arrivent de toutes parts pour tenter de la faire supprimer ou de la modifier. La nouvelle de la non-culpabilité de Pierre Krähenbühl est relayée dans de nombreux médias et sur les réseaux sociaux mais reste ignorée à Berne et à New York...</p> <p>Depuis lors, rien n’a bougé. Silence radio. Le DFAE comme l’ONU sont restés muets comme des carpes tandis que Pierre Krähenbuhl attend toujours une réaction officielle, une clarification et une clôture formelle de la procédure et, le cas échéant, une réhabilitation. Après tout, il s’agit de l’honneur de l’un de nos hauts fonctionnaires et de la crédibilité de notre pays à assumer des fonctions dirigeantes dans les organisations internationales.</p> <h3>Pourquoi ce silence? Cette injustice? Ces lâchetés?</h3> <p>Que s’est-il passé? Pourquoi ce silence? Cette injustice? Ces lâchetés? Le DFAE, l’UNRWA et l’ONU auraient pourtant tout intérêt à montrer qu’aucune faute grave n’a été commise et que cette affaire n’a été qu’une tempête dans un verre d’eau, une tentative de <em>kompromat</em> montée par l’administration américaine, le gouvernement israélien et leurs réseaux de soutien, qui ont sauté sur cette occasion inespérée pour tenter de couler l’UNWRA en déstabilisant son directeur. Ce n’est pas la première fois. D’autres hauts fonctionnaires internationaux, tels que le juge Richard Goldstone et le rapporteur spécial Richard Falk avaient déjà été la cible de très violentes campagnes de dénigrement par le passé à cause de leur position critique à l’égard de la politique israélienne en Palestine.</p> <p>L’enquête de la RTS, réalisée par Xavier Nicol et Anne-Frédérique Widmann, démonte minutieusement la mécanique qui s’est enclenchée suite à la publication du rapport interne de l’éthicien et rend publics pour la première fois les éléments du rapport onusien qui blanchissent largement Pierre Krähenbühl. Les remarques retenues portent essentiellement sur le style de management et la procédure de recrutement de deux cadres, toujours très lourde et très complexe dans la lourde machine bureaucratique onusienne. Les autres griefs, et notamment l’abus présumé de voyages en classe business, ont été abandonnés. Selon les règles de l’ONU, les hauts fonctionnaires de ce rang sont autorisés à voyager systématiquement en classe affaires, ce que Pierre Krähenbühl n’a fait que de façon épisodique. Contrairement à ce que certaines rumeurs ont laissé entendre, Pierre Krähenbühl n’utilisait pas non plus de luxueuses limousines Mercedes.</p> <p>En fait, l’erreur de Pierre Krähenbühl aura été de ne pas avoir vu venir l’incendie qui couvait dans son administration et de ne pas avoir réagi à temps pour prévenir les dégâts. Dans un contexte aussi tendu, il était certain que le feu n’attendait qu’une étincelle pour prendre, estiment certains connaisseurs du dossier. A cela Pierre Krähenbühl répond que sa priorité absolue était de faire face à l’attaque sans précédent de l’administration Trump, sur les plans financiers et politiques et que, sur ce plan, son équipe a bel et bien prévenu les dégâts. L’UNRWA existe encore et 30 000 emplois palestiniens ont pu être sauvés.</p> <h3>Pressions sur la RTS</h3> <p>L’émission de la RTS est un modèle du genre et on ne voit pas ce qu’on pourrait lui reprocher. Si tel avait été le cas, nul doute que force plaintes formelles auraient été déposées. Les divers intervenants qui l’ont demandé ont pu prendre connaissance des propos qui leur étaient attribués, conformément aux règles du métier. Aucun n’a été trompé par un usage tronqué des citations.</p> <p>Malgré ces précautions, la RTS a été étonnée par l’ampleur des pressions reçues. Avant même la diffusion de l’enquête de <em>Temps présent</em>, un dossier composé de quelques posts sur les réseaux sociaux datant parfois de plusieurs années par la journaliste Anne-Frédérique Widmann, a été remis à la direction pour tenter de la discréditer en mettant en avant son supposé biais pro-palestinien. L’ambassade d’Israël à Berne, le réseau des Amis Suisse-Israël et la pugnace ONG pro-israélienne basée à Genève UN Watch se sont mobilisés pour essayer de faire modifier et retirer l’émission du site de la RTS, tandis que les réseaux sociaux se sont déchainés contre (et pour) Krähenbühl.</p> <p>Hillel Neuer, le combatif patron de UN Watch, considère que «l’émission a cherché à accréditer la thèse d’un complot américano-israélien inexistant contre l’UNWRA et sa direction». Et qu’elle n’a pas non plus suffisamment donné la parole aux cadres de l’UNWRA qui critiquaient la gestion de Pierre Krähenbühl. Ce qui justifiait des interventions et des demandes de rectification à ses yeux.</p> <h3>Présomption d'innocence bafouée</h3> <p>De son côté, Pierre Krähenbühl estime regrettable que la présomption d’innocence ait été bafouée et que le doute ait profité à l’accusateur plutôt qu’à l’accusé. De même, après des années de collaboration très positives avec le DFAE, il s’attendait à davantage de courage et de hauteur de vue de la part de Berne qui, par son empressement à suspendre son financement en 2019, a semblé donner raison aux adversaires de l’UNRWA. Quant à l’administration Trump, elle se sera acharnée jusqu’au bout. Deux jours avant son départ le 20 janvier, Mike Pompeo twittait encore sur la «corruption» de l’UNRWA et le fait que cette agence doit disparaitre.</p> <p>Aujourd’hui, Pierre Krähenbühl souhaite tourner la page et se consacre désormais à des activités d’enseignement et de conseil pour diverses fondations vouées aux enjeux de la résolution de conflits et aux questions environnementales, tout en se félicitant du soutien reçu de toutes parts, des milieux diplomatiques, du personnel de l’UNWRA et du grand public. Un contraste qui rend le silence de Berne et de New York d’autant plus choquant.</p> <p>Choquant mais pas surprenant.</p> <h3>Réhabiliter Pierre Krähenbühl</h3> <p>Carlo Sommaruga, membre de la commission des affaires étrangères du Conseil des Etats, estime que Berne ne peut pas se contenter de reconduire la subvention à l’UNRWA d’une année à l’autre, comme cela a été fait, et qu’elle devrait réhabiliter le Suisse, publier le rapport de l’ONU et si possible relancer le débat sur la question palestinienne sur les bases de l’initiative de Genève de 2003. *</p> <p>Mais il y a peu de chance que cela se produise.</p> <p>D’une part parce que la majorité politique du moment est favorable à Israël plutôt qu’aux Palestiniens. Et d’autre part parce que le chef du département, Ignazio Cassis, a lui-même montré depuis son arrivée en 2017 qu’il partageait activement ce point de vue. Quitte à se faire recadrer par le Conseil fédéral, comme <em>Le Temps</em> vient de le rappeler dans un long article sur ce «ministre qui affaiblit la Suisse» avec son alignement sur les priorités israéliennes et américaines. Et son mépris de la neutralité suisse, pourrait-on rajouter.</p> <p>En publiant le rapport et en réhabilitant Pierre Krähenbühl, Ignazio Cassis se déjugerait et perdrait le peu de crédibilité qui lui reste. Et, en rendant justice à l’UNRWA et à son ancien patron, il donnerait l’impression de donner un coup de pouce à la cause palestinienne et prendrait le risque de s’aliéner le soutien des parlementaires et des diplomates pro-israéliens actuellement majoritaires à Berne. Enfin, on imagine que le DFAE ne veut pas s’aliéner des soutiens au moment où la candidature suisse au Conseil de sécurité s’apprête à passer devant l’Assemblée des Nations Unies. Dans l’immédiat, bon gré ou mal gré, le DFAE a renouvelé son aide annuelle de 20 millions à l’UNRWA.</p> <p>Reste l’ONU. Les chances, pour l’instant du moins, sont aussi nulles de ce côté-là. L’actuel secrétaire général, Antonio Gutterres, vient de faire avoir qu’il était candidat à sa succession, son premier mandat devant prendre fin à la fin de cette année. Il n’y a donc aucune chance pour qu’il prenne le risque de s’aliéner les Etats-Unis et les pays qui soutiennent Israël en publiant les conclusions du fameux rapport. Il ne bougera en tout cas pas un cil avant que l’Administration Biden ne lui en donne le signal. Le sort de Pierre Krähenbühl repose donc sur la nouvelle Administration Biden. Lueur d’espoir: celle-ci vient de laisser entendre qu’elle serait prête à relancer le financement des Etats-Unis à l’UNRWA.</p> <p>Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres et, quand on y boira, chacun fera semblant d’avoir oublié toute cette affaire.</p> <hr /> <p><em>*Rappelons que cette initiative, dans la ligne de Camp-David et des accords d’Oslo de 1993, prévoit d’échanger le droit au retour des réfugiés palestiniens chassés en 1948 contre l’abandon par Israël des quartiers et des territoires occupés de la Vieille Ville et de Jérusalem-Est, qui deviendrait ainsi la capitale du nouvelle Etat Palestinien. La droite israélienne, avec sa politique active de colonisation des territoires occupés, n’en veut à aucun prix et cherche à éluder toute négociation avec les Palestiniens, sachant que celle-ci déboucherait fatalement sur un accord de ce genre. En coulant l’UNRWA (et en transférant l’ambassade américaine à Jérusalem), l’administration Trump et le gouvernement Netanyahu auraient porté un coup fatal au principe du droit au retour et affaibli d’autant les revendications palestiniennes.</em></p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'les-dessus-et-les-dessous-de-l-affaire-kraehenbuehl', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 523, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2785, 'homepage_order' => (int) 3025, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Analyse', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5286, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Pas de paix sans justice. Pas de justice sans vérité', 'subtitle' => 'L’histoire passée a prouvé à maintes reprises l’importance du rôle de la justice et de son pendant, l’établissement de la vérité, pour établir une paix durable et authentique. Sauf que pour ce faire, il convient de s’attaquer d’abord aux mensonges, à la propagande et aux préjugés. Or nous en sommes très loin, tant en Ukraine qu’en Palestine.', 'subtitle_edition' => 'L’histoire passée a prouvé à maintes reprises l’importance du rôle de la justice et de son pendant, l’établissement de la vérité, pour établir une paix durable et authentique. Sauf que pour ce faire, il convient de s’attaquer d’abord aux mensonges, à la propagande et aux préjugés. Or nous en sommes très loin, tant en Ukraine qu’en Palestine.', 'content' => '<p>On peut attribuer la cause de la guerre en Ukraine à la folie de Poutine et celle du conflit en Palestine à la barbarie intrinsèque du Hamas. Mais ce genre d’explication ne convaincra que les esprits partisans. Une guerre n’éclate jamais par hasard ou par caprice. Les raisons en sont toujours multiples, politiques, économiques, culturelles, sociales, émotionnelles. On peut en débattre sans fin. Pour la paix, l’équation est plus simple. On y parvient en remplissant deux conditions: la justice et la vérité. Simple à exprimer mais très difficile à réaliser.</p> <h3><strong>Faisons un peu de philosophie</strong></h3> <p>La justice est la condition de la paix: une paix durable ne peut exister sans justice. Lorsque des injustices subsistent, elles nourrissent la haine, les conflits et les revendications sans fin. De plus, la justice restaure l’équilibre social et répare les dommages, permettant ainsi aux individus et aux communautés de coexister pacifiquement dans la durée.</p> <p>La vérité est la condition de la justice: la justice repose sur la vérité, car elle nécessite des faits établis et vérifiés pour évaluer les torts et prendre des décisions équitables. Raison pour laquelle on jure de dire toute la vérité, rien que la vérité dans les tribunaux. Sans vérité, les décisions risquent d’être injustes, fondées sur des erreurs, des mensonges ou des manipulations.</p> <p>En période de guerre, la vérité permet de comprendre les causes profondes des conflits et de reconnaître les erreurs passées, favorisant la réconciliation. Elle permet surtout de reconstruire la paix sur des bases solides en reconnaissant les torts commis et les injustices subies par toutes les parties. Elle permet encore de dire ses quatre vérités à la partie qui se sent la plus forte en la renvoyant à ses responsabilités. Inversement, chercher une paix immédiate sans vérité ni justice ne peut que conduire à des accords superficiels ou déséquilibrés, qui voleront en éclats dès que les causes sous-jacentes du conflit réapparaîtront. Voir les effets délétères du Traité de Versailles.</p> <p>Enfin, la recherche de vérité permet aux parties impliquées de tourner la page sans ressentiment et de consolider la paix, en évitant que des tensions latentes ne dégénèrent à nouveau.</p> <p>En résumé, <strong>la paix, la justice et la vérité sont inséparables</strong>, car elles sont les piliers sur lesquels repose la stabilité et la dignité humaine. Ignorer l'un de ces éléments compromet souvent les deux autres.</p> <p>Fin de la leçon de philosophie.</p> <h3><strong>Le rôle délétère des médias dans la quête de la vérité</strong></h3> <p>Vous voyez où je veux en venir: la recherche de la vérité étant la condition essentielle de la justice et celle-ci étant la condition d’un retour à une paix authentique et durable, il convient de s’attaquer d’abord aux mensonges, à la propagande, aux préjugés qui barrent le chemin vers la justice et la paix. Or nous en sommes très loin, tant en Ukraine qu’en Palestine. En principe, cette fonction de recherche de la vérité a été déléguée aux médias et aux journalistes dans les sociétés modernes. Pour des raisons diverses, l’immense majorité d’entre eux se sont fait les relais des pouvoirs et des intérêts en place, renonçant à leur mission de recherche de vérité, et cela dans tous les pays, à Gaza et en Russie certes, mais aussi, et peut-être surtout, en Ukraine, en Israël et en Occident.</p> <p>Dans ces conditions on pourra signer autant de cessez-le-feu et d’accords qu’on voudra, ils ne tiendront jamais longtemps. Le plus fort, sûr de son impunité et de sa capacité à imposer sa version mensongère des faits, sera toujours prêt à les violer, et le plus faible attendra son heure pour riposter ou contre-attaquer. Les accords de Minsk de 2014 et 2015 n’ont jamais été respectés par les puissances occidentales et ont été utilisés pour réarmer l’Ukraine, comme l’a révélé Angela Merkel, et ceux du Liban avec le Hezbollah ont servi de paravent à la reprise des combats à Gaza.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'pas-de-paix-sans-justice-pas-de-justice-sans-verite', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 326, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5267, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Sanctions: la Suisse fait du zèle … et puis s’oublie!', 'subtitle' => 'Lors de la dernière Conférence sur la sécurité en Eurasie à Minsk, j’ai eu le redoutable honneur de modérer le panel sur les sanctions, en présence de représentants des pays les plus vilipendés, et donc les plus sanctionnés, au monde. Pour dresser un état des lieux, j’ai fait une petite recherche sur ChatGPT, Google et autres moteurs de recherche courants pour voir comment l’on se représentait la chose. ', 'subtitle_edition' => 'Lors de la dernière Conférence sur la sécurité en Eurasie à Minsk, j’ai eu le redoutable honneur de modérer le panel sur les sanctions, en présence de représentants des pays les plus vilipendés au monde. Pour dresser un état des lieux, j’ai fait une petite recherche pour voir comment l’on se représentait la chose. ', 'content' => '<p>Le moins qu’on puisse dire est que le résultat est assez édifiant. Voyez plutôt.</p> <p>Le pays le plus sanctionneur de la planète est, sans surprise, les Etats-Unis. En deuxième place sur le podium trône l’Union européenne, suivie du Royaume-Uni puis du Canada, de l’Australie et, en sixième position seulement, la Suisse, par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Ce qui signifie d’une part que l’immense majorité des sanctions sont prises par une poignée de pays anglo-saxons – servilement accompagnés de leurs caniches européens – et d’autre part que ces sanctions sont unilatérales, c’est-à-dire en dehors du droit international puisqu’en droit international seules les sanctions décidées par le Conseil de sécurité ont force de loi. La Suisse, qui prétend respecter le droit international, devrait s’en alarmer.</p> <p>En face, on trouve les pays les plus sanctionnés. Les classements donnent en général l’Iran en tête, suivi par la Russie, la Corée du Nord, la Syrie, le Venezuela, Cuba, le Myanmar, et enfin la Biélorussie, le Soudan et le Zimbabwe. Ici encore pas de surprise. Les deux tableaux donnent un excellent résumé de la guerre que livre le monde anglo-saxon à ses ennemis supposés, soit la dizaine de pays qui résistent à son suprémacisme et à ses prétentions à la domination mondiale. </p> <p>La Chine ne figure pas dans la liste: par sa taille et l’imbrication étroite de son économie dans la globalisation anglo-saxonne, elle échappe aux sanctions. Ou plutôt celles-ci s’y appliquent de façon détournée, sous forme de guerre des tarifs douaniers imposés à ses produits et de boycott de ses entreprises sous prétexte d’espionnage.</p> <p>Depuis l’intervention militaire de la Russie en Ukraine en 2022, le business des sanctions a littéralement explosé. Le site Castellum.AI en dresse le palmarès. Et là, surprise, la Suisse figure en troisième position des pays les plus sanctionneurs: sur les 19'535 sanctions antirusses prises à ce jour (le site est remis à jour quotidiennement), 2'753 l’ont été par la Suisse (USA 4'869, Canada 3'176), soit 30% plus que l’Union européenne (2'130), la France (2'071) ou même le Royaume-Uni (1'842), pourtant de loin le pays occidental le plus vociférant contre la Russie. L’Australie et le Japon ferment la marche avec moins de 1'400 sanctions chacun.</p> <p>Le championnat des plus sanctionnés est remporté sans conteste par la Russie avec près de 22'000 sanctions à son tableau de chasse, si l’on y ajoute celles prises avant 2022. L’Iran dépasse de peu les 5'000 tandis que la modeste Syrie gagne la médaille de bronze avec 2'867 sanctions. La Corée du Nord rate le podium à 660 sanctions près, la Biélorussie puis le Venezuela et le Myanmar fermant la marche avec plus de mille sanctions à leur passif.</p> <p>Il est amusant – ou plutôt affligeant – de constater que la Suisse, qui ne cesse de répéter qu’elle s’aligne sur l’Europe, fait en réalité bien pire et qu’elle singe plutôt les Etats-Unis, sans doute pour plaire à son vrai maitre et mettre sa place financière à l’abri du harcèlement qui ne manquerait pas de s’abattre sur elle à la moindre incartade. Cet excès de zèle, cette obséquiosité, cette lâcheté honteuse sont révoltants de la part d’un pays qui se prétend indépendant.</p> <p>Et ça l’est d’autant plus que notre pays s’oublie lorsqu’il s’agit d’appliquer des sanctions ou d’infliger des punitions aux autres pays coupables de crimes contre la démocratie et les droits de l’Homme. Nos ministres s’offusquent quand Poutine est soupçonné de déporter des enfants ukrainiens en Russie mais il ne trouve rien à dire quand un pays dit démocratique – Israël en l’occurrence – massacre plus de 18'000 femmes et enfants à Gaza et au Liban. Il est vrai qu’il n’avait rien dit non plus lorsqu’un demi-million d’enfants étaient décédés des suites des sanctions américaines en Irak dans les années 1990. Vous avez dit banalité du mal?</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'sanctions-la-suisse-fait-du-zele-et-puis-s-oublie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 336, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5260, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Invitation à la veille sauvage', 'subtitle' => '«Veille sauvage. Dix-huit mois avec les gardes-faune du Valais», Guy Mettan, Editions Slatkine, 192 pages.', 'subtitle_edition' => '«Veille sauvage. Dix-huit mois avec les gardes-faune du Valais», Guy Mettan, Editions Slatkine, 192 pages.', 'content' => '<p>Une fois n’est pas coutume, je me permets d’attirer votre attention sur mon dernier livre. Après le tour du Valais, puis le tour de la Suisse romande à pied, dont les lecteurs de <em>Bon Pour La Tête</em> ont pu suivre les péripéties il y a quelques années, voici le résultat de mes cinquante journées de pérégrination avec les gardes-faune valaisans en 2022 et 2023. Pendant dix-huit mois, à toutes les saisons, de jour comme de nuit, j’ai eu la chance d’accompagner les gardes-faune valaisans dans leur travail. A leurs côtés, j’ai observé la faune, compté le gibier, surveillé la chasse, participé au monitoring du loup et au contrôle de la pêche et des rivières, constaté des accidents et des dégâts aux cultures, suivi la formation des chasseurs. Les activités des gardiens de la nature sont aussi variées que mal connues du grand public. Avec l’apport de deux photographes animaliers, Gérard Berthoud et Fabian Leu, et des relevés photographiques des appareils posés par les gardes, il en résulte un livre exceptionnel qui montre la complexité de cette veille sauvage et met en lumière la prodigieuse beauté de la faune et de la nature du Valais. </p> <hr /> <h4>Les lectrices et lecteurs intéressés sont les bienvenus à la présentation publique qui en sera faite en présence de l’ensemble des protagonistes le samedi 14 décembre dès 16h30 au Théâtre du Dé, Rue Principale 39, à Evionnaz (VS). Le tout sera suivi d’un apéritif du terroir. Merci de confirmer votre présence à [email protected]</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'invitation-a-la-veille-sauvage', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 47, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5250, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Nouvelles du Qinghai et du Xizang (Tibet)', 'subtitle' => 'La prochaine fois que vous irez à Lhassa, n’oubliez pas d’y visiter le musée d’Art moderne. Grimpez les escaliers souvent étroits et raides du Palais Blanc et du Palais Rouge du Potala, brûlez une chandelle de beurre de yack devant l’un des milliers de bouddhas peints du Jokhang. Ils sont à Lhassa ce que Versailles et Notre-Dame sont à Paris. Mais ne négligez pas l’étape du tout nouveau musée d’art, ouvert en décembre 2023 dans l’ancienne cimenterie de Lhassa, magistralement transformée et restaurée par les designers et architectes de l’Université Tongji de Shanghai. Vous y découvrirez une facette radicalement nouvelle de la province autonome du Tibet, ou plutôt du Xizang, comme elle s’appelle officiellement.', 'subtitle_edition' => 'La prochaine fois que vous irez à Lhassa, n’oubliez pas d’y visiter le musée d’Art moderne. Grimpez les escaliers souvent étroits et raides du Palais Blanc et du Palais Rouge du Potala, brûlez une chandelle de beurre de yack devant l’un des milliers de bouddhas peints du Jokhang. Ils sont à Lhassa ce que Versailles et Notre-Dame sont à Paris. Vous y découvrirez une facette radicalement nouvelle de la province autonome du Tibet, ou plutôt du Xizang, comme elle s’appelle officiellement.', 'content' => '<p>J’ose cette recommandation parce que je sais que vous ne serez déçus ni par le contenant ni par le contenu, tant ils sont riches et surprenants d’innovations visuelles. Le mélange d’histoire industrielle et de modernité culturelle y est très réussi. Ce faisant, je sais que je prends le risque de me faire conspuer et traiter «d’idiot utile du régime de Pékin», tant le cliché des Tibétains «envahis et opprimés» par les Chinois a la vie dure chez nous. Risque assumé, dans la mesure où je me contente de raconter ce que j’ai vu, et qui finira tôt ou tard par s’imposer à nos consciences.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591110_img_4842.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="666" height="457" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591110_img_4799.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="665" height="434" /></em></h4> <h4 style="text-align: center;"><em>Le Potala à Lhassa. © G.M.</em></h4> <p>Pendant quinze jours, j’ai donc arpenté la province de Qinghai et les environs de sa capitale, Xining, et celle du Xizang, de la vallée de Lhassa à la préfecture de Nyingchi, en compagnie d’un cadre d’une fondation culturelle catalane, d’un photographe et d’une designeuse canadiens, d’un médecin de Xian et de chargés de la communication locaux. </p> <p>Les deux provinces sont très semblables. Montagneuses, semi-désertiques, au climat très rude et peuplées d’une dizaine de millions d’habitants pour un territoire grand comme quatre fois la France, elles forment à elles deux le cœur des hauts plateaux et du bouddhisme tibétains. Contrairement au stéréotype qui en fait un espace soumis au seul dalaï-lama, elles abritent des sectes bouddhiques de différentes obédiences et de nombreuses minorités religieuses et ethniques, Musulmans, Chrétiens, Taoïstes, Han, Hui, Tu, Salar, Mongols. S’étageant entre 2'600 mètres et 8'000 mètres d’altitude, la région forme le château d’eau de l’Asie et sert de source aux grands fleuves qui irriguent les plaines chinoises, Fleuve Jaune et Yangtsé notamment.</p> <p>Pour faire simple, on rappellera que le bouddhisme tibétain dérive du tantrisme et se divise en quatre écoles principales: Gelug, l’école la plus récente, dite des Chapeaux Jaunes, dont se réclament à la fois le XIVème Dalaï-lama, réfugié en Inde depuis 1959, et le XIème Panchen-lama, qui vit entre Pékin et Shigatse; Nyingma, la plus ancienne, dite des Chapeaux Rouges, plus proche de la religion tibétaine primitive et regroupée autour de six grands monastères; Kagyu, la secte Blanche à cause des bandes blanches ornant la robe des moines, et la plus petite, l’école Sakya, dite bigarrée (Gris-blanche). Chacune possède ses traditions, sa doctrine, ses pratiques, plus ou moins rigoristes, et qui ne font pas toujours bon ménage entre elles. Les diverses obédiences comptent quelque 46'000 moines.</p> <p>Voilà pour le contexte général.</p> <p>A Xining, notre programme comprenait la visite de complexe monastique de Ta’er, l’un de plus anciens et des plus vastes du pays, avec des dizaines de bâtiments et près de dix mille moines, la réserve biologique du lac salé de Qinghai, l’un des plus étendus et des plus hauts d’Asie continentale (3'000 mètres d’altitude), le village de Deji, qui abrite près de 250 familles provenant des régions les plus isolées de la province, la ville de Tongren, centre commercial et culturel historique, la célèbre Ecole d’art Regong de Longshu (peinture traditionnelle sur thangka, fresques et patchwork), et le lycée ethnique de Golog, un internat gratuit qui regroupe 800 élèves issus des diverses minorités ethniques de la région.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591304_img_4901.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="666" height="603" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Des moines étudiant dans une académie de bouddhisme. © G.M.</em></h4> <p>Mais la visite la plus spectaculaire fut sans doute celle du complexe énergétique de la préfecture de Hainan. Vingt milliards de dollars y ont été investis pour construire, à perte de vue, la plus grande ferme solaire du monde (600 km<sup>2</sup> de panneaux photovoltaïques soit plus deux fois le canton de Genève), couplée avec des tours d’énergie solaire concentrée et de vastes parcs éoliens sur une aire plus grande que le canton de Vaud (4'000 km<sup>2</sup>), le tout couplé avec des barrages hydroélectriques sur le Fleuve Jaune. Avec 1'200 gigawatts de puissance solaire et éolienne installée à ce jour (Cf. <em>Le Temps</em> du 14 décembre), la Chine est devenue de loin le premier producteur mondial de ces formes d’énergie renouvelable.</p> <p>Au Xizang (province autonome du Tibet), le programme était tout aussi concentré: palais du Potala, avec ses murs blanchis au lait de yack, temple du Jokhang, haut lieu de pèlerinage, musée d’art moderne et galerie d’art contemporain Jieguan avec des œuvres valant plusieurs millions de dollars, Centre de médecine tibétaine, Université, Académie du bouddhisme tibétain (un vaste campus de théologie comprenant 700 moines et une centaine de nonnes des différentes écoles), et même une fabrique de casseroles et de poêles antiadhésives hightech à base de titane! </p> <p>La fin du périple a été consacrée aux beautés naturelles de la préfecture de Nyingchi («Le trône du soleil» pour les Tibétains et «la Suisse du Tibet» pour les touristes), qu’on atteint par une autoroute flambant neuve qui s’élève jusqu’à 5'000 mètres d’altitude. Cette ville de 500'000 habitants est située au cœur de vallées boisées et bordées de lacs et de hauts sommets, à l’image du spectaculaire massif du Namcha Barwa, qui culmine à 7'782 mètres et est considérée comme la montagne la plus sacrée du Tibet avec le Mont Kailash.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591485_img_4657.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="667" height="500" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Ferme solaire. © G.M.</em></h4> <p>Quels enseignements tirer de ce voyage? Tout d’abord, une surprenante impression de modernité et de développement économique. Autant la ville et les environs de Lhassa m’avaient paru endormis, poussiéreux, légèrement déprimants lors de ma première visite en 2003, autant ils m’ont semblé actifs, vivants, énergiques aujourd’hui. Autoroutes, voies de chemins de fer à grande vitesse (ligne Pékin-Xian-Lhassa et ligne Chengdu-Nyingchi), aéroports impeccables, mais aussi immeubles d’habitations, bâtiments patrimoniaux et vieille ville entièrement restaurés, routes bitumées et parc automobile électrique, lignes à haute tension, infrastructures touristiques, écoles, lycées, hôpitaux, petites et grandes entreprises. Depuis la décision prise en 2012 de développer les provinces de l’est, des centaines de milliards de dollars ont été investis dans le développement des infrastructures. Cela se voit. Le Tibet est en train de devenir une destination prisée des touristes chinois et asiatiques. </p> <p>La croissance y dépasse 10% par an depuis plusieurs années. Pour parvenir à ce résultat, Pékin a mobilisé le pays à grande échelle avec une mesure assez originale, qui consiste à mobiliser les ressources financières mais aussi entrepreneuriales et sociales des riches provinces de la côte. C’est ainsi que la production d’énergie est développée par des consortiums du centre ou de l’ouest de la Chine et que les riches provinces de Shanghai ou de Canton construisent des routes, des écoles, des hôpitaux ou ouvrent des usines en fournissant non seulement les moyens matériels mais aussi les ressources humaines et techniques en y envoyant en stage des cadres, des enseignants, des managers, des fonctionnaires pour former la main d’œuvre locale. </p> <p>Une forme de mentorat qui a l’avantage de responsabiliser les uns comme les autres au développement du pays. La propagande occidentale y a vu une forme de mise sous tutelle des Tibétains. Cela reste à prouver tant les résultats sont spectaculaires: en moins de dix ans, la grande pauvreté et l’analphabétisme ont été éradiqués. Il ne faut pas oublier que jusque dans les années 1950, 90% de la population tibétaine vivait dans le servage et ne savait ni lire ni écrire.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591797_img_4839.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="665" height="499" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Le musée d'Art moderne installé dans une ancienne cimenterie. © G.M.</em></h4> <p>Autre constat: la culture et le bouddhisme tibétains ne m’ont pas paru menacés, bien au contraire. Il y a vingt ans, on pouvait encore voir sur les murs de certains temples les déprédations commises par les gardes rouges lors de la révolution culturelle tandis que des moines avides tenaient entre leurs doigts des liasses de billets de banque que leur confiaient des pèlerins qui pénétraient dans le temple à plat ventre dans la boue. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Les offrandes sont déposées dans des troncs discrets. Les salles emplies de peintures et de statues de bouddhas, de boddhisattvas et autres maitreyas ont été restaurées et éclairées. Les moines en robe rouge sont nombreux dans les rues, les temples et les écoles monastiques. Nombre de monastères ont été rénovés, dotés de chauffage, de routes d’accès et de connexion internet.</p> <p>Le Potala et la culture tibétaine sont inscrites au patrimoine de l’Unesco, de même que la médecine tibétaine. La langue tibétaine est enseignée dans les écoles et figure sur les monuments publics et dans les documents officiels aux côtés du chinois ordinaire. De nombreux musées et bibliothèques conservent, collectent, retranscrivent, commentent, numérisent les textes sacrés du bouddhisme tibétain et les mettent à disposition des moines et du grand public sur internet dans un effort inédit d’archivage et de préservation de documents parfois oubliés dans les archives des monastères. Plus de 200 chercheurs se consacrent à ce travail, que ce soit à l’université du Xizang ou au Centre de recherche en tibétologie de Pékin. </p> <p>Sur le site du gouvernement, on peut même trouver un document officiel qui vante la liberté de culte et de religion au Tibet. Il est vrai que dans les temples, on trouvera plus facilement le portait du panchen lama que celui du dalaï-lama, honni depuis sa fuite à Dharamshala et qu’on soupçonne d’avoir soutenu des mouvements de résistance et les émeutes de 2008 à Lhassa. C’est sans doute un paradoxe pour un Européen, mais à Lhassa et à Xining la tradition et la religion tibétaine m’ont semblé bien plus vivantes que la tradition et le culte chrétien en Europe.</p> <p>La campagne de modernisation et d’intégration du Tibet historique dans la Chine moderne a été réalisée sous le slogan: «<em>Tibet is our home, China is our homeland</em>»: le Tibet est notre maison, la Chine est notre patrie. Il n’est pas interdit de penser que le pari est en passe d’être gagné.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'nouvelles-du-qinghai-et-du-xizang-tibet', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 592, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 15, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 7813, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'pk.JPG', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 37296, 'md5' => '9a1f8ecda6daacf1470b5f140662a2b6', 'width' => (int) 580, 'height' => (int) 347, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Pierre Krähenbühl, ancien commissaire général de l’UNWRA.', 'author' => '', 'copyright' => 'Capture d'écran', 'path' => '1612198077_pk.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3613, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Ne faudrait-il pas (quand-même) évoquer les horreurs des livres d'école de l'époque du "règne" de M. Pierre Krähenbühl ? L’UNRWA - selon le gouvernement américain - "est complice de la radicalisation des écoliers par la glorification des terroristes, l’encouragement à la violence et l’accusation calomnieuse de crimes rituels, enseignés aux écoliers palestiniens" https://www.impact-se.org/wp-content/uploads/UNRWA-Produced-Study-Materials-in-the-Palestinian-Territories.pdf', 'post_id' => (int) 2789, 'user_id' => (int) 335, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3623, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Toute ma sympathie à Pierre Krähenbühl. La Suisse qui n'existe plus.', 'post_id' => (int) 2789, 'user_id' => (int) 440, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Guy Mettan' $description = 'Sali par une campagne de dénigrement, l’ancien commissaire général de l’UNWRA, le Suisse Pierre Krähenbühl, attend sa réhabilitation officielle depuis qu’un rapport de l’ONU, rendu public par la RTS en décembre dernier, l’a lavé de tout manquement grave. Sans succès. Voici pourquoi.' $title = 'Les dessus et les dessous de l’affaire Krähenbühl' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 660, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'CICR', 'slug' => 'cicr', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@miwy 02.02.2021 | 15h39
«Ne faudrait-il pas (quand-même) évoquer les horreurs des livres d'école de l'époque du "règne" de M. Pierre Krähenbühl ? L’UNRWA - selon le gouvernement américain - "est complice de la radicalisation des écoliers par la glorification des terroristes, l’encouragement à la violence et l’accusation calomnieuse de crimes rituels, enseignés aux écoliers palestiniens"
https://www.impact-se.org/wp-content/uploads/UNRWA-Produced-Study-Materials-in-the-Palestinian-Territories.pdf»
@willoft 04.02.2021 | 02h07
«Toute ma sympathie à Pierre Krähenbühl.
La Suisse qui n'existe plus.»