Actuel / Les blessures profondes de la France
"La France victorieuse" (1814), François-Antoine Gérard, Jardins du Carrousel. © DR
L’épouvantable guerre d’Ukraine éclipse tous les autres sujets internationaux. Pas grand monde, en Suisse - mais en France aussi! - n’a le cœur à se passionner pour l’élection présidentielle dans ce pays. Celui-ci reste pourtant une pièce fondamentale de l’Europe si durement mise au défi. Il vaut donc la peine de se pencher sur elle. Au-delà des discours affligeants de la campagne. En profondeur. C’est ce qu’a fait Richard Werly, correspondant du «Temps», dans un exercice journalistique original et troublant. Il publie «La France contre elle-même» (Grasset). Avec ce sous-titre inattendu: «De la démarcation de 1940 aux fractures d’aujourd’hui».
Pour ce faire, Werly n’a pas couru les think tanks et les états-majors de partis à Paris. Il a sillonné le terrain, des mois durant, le long de la ligne (1'200 km de la frontière suisse à l’Espagne) qui séparait la France occupée et la «zone libre», entre juin 1940 et mars 1943. Au lendemain de la défaite de juin 1940, la France se trouvait cassée, humiliée, épuisée. Elle sut pourtant, dans les décennies qui suivirent la fin de la guerre, se redresser et s’affirmer. Comment? Par la force des messages politiques? En partie, pas seulement. Par «l’héroïsme» aussi des petites gens, du peuple anonyme qui se mit au travail pour survivre, repartir, trouver enfin un certain confort. Sera-ce possible, une fois encore, dans cette France prise aujourd’hui pour une grande part dans le vertige du déclin, de la colère et de la haine?
Richard Werly était l’autre jour désigné par l’ambassadeur de Suisse à Paris comme «le plus suisse des Français et le plus français des Suisses», honoré en l’occurence par la médaille de «chevalier des Arts et Lettres». Cette double appartenance, familiale et professionnelle, lui a permis d’aborder les états d’âme de nos voisins avec à la fois recul et intime proximité, avec une empathie qui l’a fait plonger au cœur des drames et des espoirs. De petites villes en villages, sur cette ligne de démarcation près de laquelle il passa son enfance, Werly a écouté les élus locaux, les attablés des cafés, les passants plus prompts à parler d’eux que les Parisiens fixés sur leur portable. Et le tableau est sombre. Les petits commerces qui ferment, les médecins qui se font rares, les trains qui se font attendre, les fins de mois qui inquiètent, les traites des crédits en retard, les petits paysans sans relève, les jeunes qui s’en vont vers les villes plus prometteuses… Une colère sourde qui subsiste après l’évanescence des «gilets jaunes». La haine? Leur éphémère pasionaria, Ingrid Levavasseur, s’explique posément: «C’est le système qui nous pousse à cette haine. On se dit d’abord que tout ça est de notre faute, qu’on n’y arrive pas parce qu’on est trop mauvais, trop peu compétents, trop peu ceci trop peu cela. Puis l’on réalise qu’ils se sont foutus de nous, que la réalité que nous vivons n’est pas celle qu’on voit à la télévision. Ce que l’on finit par haïr en France, ce n’est pas l’autre: c’est la réalité que nous affrontons parce que personne ne nous aide à la surmonter. On ne peut pas passer sa vie à accepter une défaite qui, après tout, n’est pas la nôtre.»
La défaite. Werly tient son lien entre les deux époques. «La France de 1940 est assommée par une défaite militaire impensable, et pourtant on ne peut plus réelle. La France de 2021, en tout cas une partie d’elle, se croit condamnée à la défaite. Ce n’est pas la même chose, mais…» Il évoque alors par le détail cet épisode historique. Cette ligne de démarcation par laquelle on tentait de fuir du Nord au Sud, croisement des combinards véreux et des résistants solidaires. La compromission des uns, l’abnégation des autres, la rencontre des courages et des lâchetés. Curieusement, la mémoire est négligée de cette fracture, avec son lot de tragédies - comme ces 26 Juifs tués et jetés au fond d’un puits par des miliciens pro-nazis, forfait que les habitants du lieu refusent aujourd’hui de marquer par une plaque «pour ne pas raviver les tensions». Avec aussi des gestes de dévouement admirables. Bien peu s’arrêtent à la médiathèque de Vichy qui les remémore et auprès d’autres petits musées où des obstinés sauvent de l’oubli images et témoignages. Ignorés parce qu’ils ne sont pas assez glorieux?
On a beaucoup parlé d’un archipel qui diviserait la France entre communautés d’origines diverses et antagonistes. Une vieille dame qui a vécu cette époque interpelle Werly: «C’est quoi votre histoire d’archipel? C’est parce que les gens ne se parlent plus qu’ils ont le sentiment de ne plus vivre dans le même pays.» En cause notamment, le vacarme médiatique. La télévision est une messe et on ne se parle pas beaucoup à la messe. Le journaliste arpenteur se défend de son pessimisme. Il veut croire que «la France du vide, si elle se remplit à nouveau d’emplois, de population et de convivialité, engendrera mécaniquement des passerelles entre les îles de l’archipel français...»
Mais cette mécanique-là, il faudra plus que des discours pour la mettre en marche. Quand le président Macron, au fond des provinces, devant des maires désemparés, martèle le mot «confiance», il voit des mines atterrées devant lui. Les Français ont un rapport contradictoire à l’Etat, sûrement pas dominé par la confiance. Ils en attendent beaucoup, trop peut-être, et en même temps sont excédés par son pouvoir sur leur vie quotidienne. Tracasseries administratives de toutes sortes, empilement confus des compétences entre les communes, les rassemblements de communes, les régions et le dédale des pouvoirs gouvernementaux. Macron n’est pas le premier à avoir promis la simplification, mais on ne l’entrevoit guère. D’où peut-être la tentation chez certains de voir émerger carrément un homme fort, ou une femme à poigne, qui ferait marcher tout le monde au pas. On se souvient des foules qui acclamaient Pétain au cri de «Maréchal, nous voilà!» Résonnance aujourd’hui? «Comment ne pas constater une certaine résonance, entre le débat actuel sur la mondialisation et la prétendue mainmise de l’Union européenne sur la France… et l’idéologie de la révolution nationale pétainiste fondée sur le triptyque souverainiste “Travail, Famille, Patrie”?»
La France n’en est pas là. Mais elle ferait bien, suggère Werly, de se souvenir de son passé qui peut, par certains côtés, éclairer le présent et même donner des raisons d’espoir.
Et si la Suisse aussi cultivait mieux sa mémoire, si possible débarrassée des mythes trop flatteurs? Même avec une histoire totalement différente, avec un système politique aux antipodes de la France, l’exercice serait salutaire. On y apprendrait le sens critique face aux discours trop rassurants, la dignité des efforts passés qui renvoient à ceux promis pour demain à tous les Européens.
«La France contre elle-même. De la démarcation de 1940 aux fractures d'aujourd'hui», Richard Werly, Editions Grasset, 234 pages.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3502, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les blessures profondes de la France', 'subtitle' => 'L’épouvantable guerre d’Ukraine éclipse tous les autres sujets internationaux. Pas grand monde, en Suisse - mais en France aussi! - n’a le cœur à se passionner pour l’élection présidentielle dans ce pays. Celui-ci reste pourtant une pièce fondamentale de l’Europe si durement mise au défi. Il vaut donc la peine de se pencher sur elle. Au-delà des discours affligeants de la campagne. En profondeur. C’est ce qu’a fait Richard Werly, correspondant du «Temps», dans un exercice journalistique original et troublant. Il publie «La France contre elle-même» (Grasset). Avec ce sous-titre inattendu: «De la démarcation de 1940 aux fractures d’aujourd’hui».', 'subtitle_edition' => 'L’épouvantable guerre d’Ukraine éclipse tous les autres sujets internationaux. Pas grand monde, en Suisse - mais en France aussi! - n’a le cœur à se passionner pour l’élection présidentielle dans ce pays. Celui-ci reste pourtant une pièce fondamentale de l’Europe si durement mise au défi. Il vaut donc la peine de se pencher sur elle. Au-delà des discours affligeants de la campagne. En profondeur. C’est ce qu’a fait Richard Werly, correspondant du «Temps», dans un exercice journalistique original et troublant. Il publie «La France contre elle-même» (Grasset). Avec ce sous-titre inattendu: «De la démarcation de 1940 aux fractures d’aujourd’hui».', 'content' => '<p><span>Pour ce faire, Werly n’a pas couru les think tanks et les états-majors de partis à Paris. Il a sillonné le terrain, des mois durant, le long de la ligne (1'200 km de la frontière suisse à l’Espagne) qui séparait la France occupée et la «zone libre», entre juin 1940 et mars 1943. Au lendemain de la défaite de juin 1940, la France se trouvait cassée, humiliée, épuisée. Elle sut pourtant, dans les décennies qui suivirent la fin de la guerre, se redresser et s’affirmer. Comment? Par la force des messages politiques? En partie, pas seulement. Par «l’héroïsme» aussi des petites gens, du peuple anonyme qui se mit au travail pour survivre, repartir, trouver enfin un certain confort. Sera-ce possible, une fois encore, dans cette France prise aujourd’hui pour une grande part dans le vertige du déclin, de la colère et de la haine?</span></p> <p><span>Richard Werly était l’autre jour désigné par l’ambassadeur de Suisse à Paris comme «le plus suisse des Français et le plus français des Suisses», honoré en l’occurence par la médaille de «chevalier des Arts et Lettres». Cette double appartenance, familiale et professionnelle, lui a permis d’aborder les états d’âme de nos voisins avec à la fois recul et intime proximité, avec une empathie qui l’a fait plonger au cœur des drames et des espoirs. De petites villes en villages, sur cette ligne de démarcation près de laquelle il passa son enfance, Werly a écouté les élus locaux, les attablés des cafés, les passants plus prompts à parler d’eux que les Parisiens fixés sur leur portable. Et le tableau est sombre. Les petits commerces qui ferment, les médecins qui se font rares, les trains qui se font attendre, les fins de mois qui inquiètent, les traites des crédits en retard, les petits paysans sans relève, les jeunes qui s’en vont vers les villes plus prometteuses… Une colère sourde qui subsiste après l’évanescence des «gilets jaunes». La haine? Leur éphémère pasionaria, Ingrid Levavasseur, s’explique posément: «C’est le système qui nous pousse à cette haine. On se dit d’abord que tout ça est de notre faute, qu’on n’y arrive pas parce qu’on est trop mauvais, trop peu compétents, trop peu ceci trop peu cela. Puis l’on réalise qu’ils se sont foutus de nous, que la réalité que nous vivons n’est pas celle qu’on voit à la télévision. Ce que l’on finit par haïr en France, ce n’est pas l’autre: c’est la réalité que nous affrontons parce que personne ne nous aide à la surmonter. On ne peut pas passer sa vie à accepter une défaite qui, après tout, n’est pas la nôtre.»</span></p> <p><span>La défaite. Werly tient son lien entre les deux époques. «La France de 1940 est assommée par une défaite militaire impensable, et pourtant on ne peut plus réelle. La France de 2021, en tout cas une partie d’elle, se croit condamnée à la défaite. Ce n’est pas la même chose, mais…» Il évoque alors par le détail cet épisode historique. Cette ligne de démarcation par laquelle on tentait de fuir du Nord au Sud, croisement des combinards véreux et des résistants solidaires. La compromission des uns, l’abnégation des autres, la rencontre des courages et des lâchetés. Curieusement, la mémoire est négligée de cette fracture, avec son lot de tragédies - comme ces 26 Juifs tués et jetés au fond d’un puits par des miliciens pro-nazis, forfait que les habitants du lieu refusent aujourd’hui de marquer par une plaque «pour ne pas raviver les tensions». Avec aussi des gestes de dévouement admirables. Bien peu s’arrêtent à la médiathèque de Vichy qui les remémore et auprès d’autres petits musées où des obstinés sauvent de l’oubli images et témoignages. Ignorés parce qu’ils ne sont pas assez glorieux?</span></p> <p><span>On a beaucoup parlé d’un archipel qui diviserait la France entre communautés d’origines diverses et antagonistes. Une vieille dame qui a vécu cette époque interpelle Werly: «C’est quoi votre histoire d’archipel? C’est parce que les gens ne se parlent plus qu’ils ont le sentiment de ne plus vivre dans le même pays.» En cause notamment, le vacarme médiatique. La télévision est une messe et on ne se parle pas beaucoup à la messe. Le journaliste arpenteur se défend de son pessimisme. Il veut croire que «la France du vide, si elle se remplit à nouveau d’emplois, de population et de convivialité, engendrera mécaniquement des passerelles entre les îles de l’archipel français...»</span></p> <p><span>Mais cette mécanique-là, il faudra plus que des discours pour la mettre en marche. Quand le président Macron, au fond des provinces, devant des maires désemparés, martèle le mot «confiance», il voit des mines atterrées devant lui. Les Français ont un rapport contradictoire à l’Etat, sûrement pas dominé par la confiance. Ils en attendent beaucoup, trop peut-être, et en même temps sont excédés par son pouvoir sur leur vie quotidienne. Tracasseries administratives de toutes sortes, empilement confus des compétences entre les communes, les rassemblements de communes, les régions et le dédale des pouvoirs gouvernementaux. Macron n’est pas le premier à avoir promis la simplification, mais on ne l’entrevoit guère. D’où peut-être la tentation chez certains de voir émerger carrément un homme fort, ou une femme à poigne, qui ferait marcher tout le monde au pas. On se souvient des foules qui acclamaient Pétain au cri de «Maréchal, nous voilà!» Résonnance aujourd’hui? «Comment ne pas constater une certaine résonance, entre le débat actuel sur la mondialisation et la prétendue mainmise de l’Union européenne sur la France… et l’idéologie de la révolution nationale pétainiste fondée sur le triptyque souverainiste “Travail, Famille, Patrie”?»</span></p> <p><span>La France n’en est pas là. Mais elle ferait bien, suggère Werly, de se souvenir de son passé qui peut, par certains côtés, éclairer le présent et même donner des raisons d’espoir.</span></p> <p><span>Et si la Suisse aussi cultivait mieux sa mémoire, si possible débarrassée des mythes trop flatteurs? Même avec une histoire totalement différente, avec un système politique aux antipodes de la France, l’exercice serait salutaire. On y apprendrait le sens critique face aux discours trop rassurants, la dignité des efforts passés qui renvoient à ceux promis pour demain à tous les Européens.</span></p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1648134873_9782246829799001t.jpeg" class="img-responsive img-fluid left " width="276" height="435" /></h4> <h4>«La France contre elle-même. De la démarcation de 1940 aux fractures d'aujourd'hui», Richard Werly, Editions Grasset, 234 pages.</h4>', 'content_edition' => 'Pour ce faire, Werly n’a pas couru les think tanks et les états-majors de partis à Paris. Il a sillonné le terrain, des mois durant, le long de la ligne (1'200 km de la frontière suisse à l’Espagne) qui séparait la France occupée et la «zone libre», entre juin 1940 et mars 1943. Au lendemain de la défaite de juin 1940, la France se trouvait cassée, humiliée, épuisée. Elle sut pourtant, dans les décennies qui suivirent la fin de la guerre, se redresser et s’affirmer. Comment? Par la force des messages politiques? En partie, pas seulement. Par «l’héroïsme» aussi des petites gens, du peuple anonyme qui se mit au travail pour survivre, repartir, trouver enfin un certain confort. Sera-ce possible, une fois encore, dans cette France prise aujourd’hui pour une grande part dans le vertige du déclin, de la colère et de la haine? Richard Werly était l’autre jour désigné par l’ambassadeur de Suisse à Paris comme «le plus suisse des Français et le plus français des Suisses», honoré en l’occurence par la médaille de «chevalier des Arts et Lettres». Cette double appartenance, familiale et professionnelle, lui a permis d’aborder les états d’âme de nos voisins avec à la fois recul et intime proximité, avec une empathie qui l’a fait plonger au cœur des drames et des espoirs. De petites villes en villages, sur cette ligne de démarcation près de laquelle il passa son enfance, Werly a écouté les élus locaux, les attablés des cafés, les passants plus prompts à parler d’eux que les Parisiens fixés sur leur portable. Et le tableau est sombre.', 'slug' => 'les-blessures-profondes-de-la-france', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 806, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Jacques Pilet', 'description' => 'L’épouvantable guerre d’Ukraine éclipse tous les autres sujets internationaux. Pas grand monde, en Suisse - mais en France aussi! - n’a le cœur à se passionner pour l’élection présidentielle dans ce pays. Celui-ci reste pourtant une pièce fondamentale de l’Europe si durement mise au défi. Il vaut donc la peine de se pencher sur elle. Au-delà des discours affligeants de la campagne. En profondeur. C’est ce qu’a fait Richard Werly, correspondant du «Temps», dans un exercice journalistique original et troublant. Il publie «La France contre elle-même» (Grasset). Avec ce sous-titre inattendu: «De la démarcation de 1940 aux fractures d’aujourd’hui».', 'title' => 'Les blessures profondes de la France', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3502, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les blessures profondes de la France', 'subtitle' => 'L’épouvantable guerre d’Ukraine éclipse tous les autres sujets internationaux. Pas grand monde, en Suisse - mais en France aussi! - n’a le cœur à se passionner pour l’élection présidentielle dans ce pays. Celui-ci reste pourtant une pièce fondamentale de l’Europe si durement mise au défi. Il vaut donc la peine de se pencher sur elle. Au-delà des discours affligeants de la campagne. En profondeur. C’est ce qu’a fait Richard Werly, correspondant du «Temps», dans un exercice journalistique original et troublant. Il publie «La France contre elle-même» (Grasset). Avec ce sous-titre inattendu: «De la démarcation de 1940 aux fractures d’aujourd’hui».', 'subtitle_edition' => 'L’épouvantable guerre d’Ukraine éclipse tous les autres sujets internationaux. Pas grand monde, en Suisse - mais en France aussi! - n’a le cœur à se passionner pour l’élection présidentielle dans ce pays. Celui-ci reste pourtant une pièce fondamentale de l’Europe si durement mise au défi. Il vaut donc la peine de se pencher sur elle. Au-delà des discours affligeants de la campagne. En profondeur. C’est ce qu’a fait Richard Werly, correspondant du «Temps», dans un exercice journalistique original et troublant. Il publie «La France contre elle-même» (Grasset). Avec ce sous-titre inattendu: «De la démarcation de 1940 aux fractures d’aujourd’hui».', 'content' => '<p><span>Pour ce faire, Werly n’a pas couru les think tanks et les états-majors de partis à Paris. Il a sillonné le terrain, des mois durant, le long de la ligne (1'200 km de la frontière suisse à l’Espagne) qui séparait la France occupée et la «zone libre», entre juin 1940 et mars 1943. Au lendemain de la défaite de juin 1940, la France se trouvait cassée, humiliée, épuisée. Elle sut pourtant, dans les décennies qui suivirent la fin de la guerre, se redresser et s’affirmer. Comment? Par la force des messages politiques? En partie, pas seulement. Par «l’héroïsme» aussi des petites gens, du peuple anonyme qui se mit au travail pour survivre, repartir, trouver enfin un certain confort. Sera-ce possible, une fois encore, dans cette France prise aujourd’hui pour une grande part dans le vertige du déclin, de la colère et de la haine?</span></p> <p><span>Richard Werly était l’autre jour désigné par l’ambassadeur de Suisse à Paris comme «le plus suisse des Français et le plus français des Suisses», honoré en l’occurence par la médaille de «chevalier des Arts et Lettres». Cette double appartenance, familiale et professionnelle, lui a permis d’aborder les états d’âme de nos voisins avec à la fois recul et intime proximité, avec une empathie qui l’a fait plonger au cœur des drames et des espoirs. De petites villes en villages, sur cette ligne de démarcation près de laquelle il passa son enfance, Werly a écouté les élus locaux, les attablés des cafés, les passants plus prompts à parler d’eux que les Parisiens fixés sur leur portable. Et le tableau est sombre. Les petits commerces qui ferment, les médecins qui se font rares, les trains qui se font attendre, les fins de mois qui inquiètent, les traites des crédits en retard, les petits paysans sans relève, les jeunes qui s’en vont vers les villes plus prometteuses… Une colère sourde qui subsiste après l’évanescence des «gilets jaunes». La haine? Leur éphémère pasionaria, Ingrid Levavasseur, s’explique posément: «C’est le système qui nous pousse à cette haine. On se dit d’abord que tout ça est de notre faute, qu’on n’y arrive pas parce qu’on est trop mauvais, trop peu compétents, trop peu ceci trop peu cela. Puis l’on réalise qu’ils se sont foutus de nous, que la réalité que nous vivons n’est pas celle qu’on voit à la télévision. Ce que l’on finit par haïr en France, ce n’est pas l’autre: c’est la réalité que nous affrontons parce que personne ne nous aide à la surmonter. On ne peut pas passer sa vie à accepter une défaite qui, après tout, n’est pas la nôtre.»</span></p> <p><span>La défaite. Werly tient son lien entre les deux époques. «La France de 1940 est assommée par une défaite militaire impensable, et pourtant on ne peut plus réelle. La France de 2021, en tout cas une partie d’elle, se croit condamnée à la défaite. Ce n’est pas la même chose, mais…» Il évoque alors par le détail cet épisode historique. Cette ligne de démarcation par laquelle on tentait de fuir du Nord au Sud, croisement des combinards véreux et des résistants solidaires. La compromission des uns, l’abnégation des autres, la rencontre des courages et des lâchetés. Curieusement, la mémoire est négligée de cette fracture, avec son lot de tragédies - comme ces 26 Juifs tués et jetés au fond d’un puits par des miliciens pro-nazis, forfait que les habitants du lieu refusent aujourd’hui de marquer par une plaque «pour ne pas raviver les tensions». Avec aussi des gestes de dévouement admirables. Bien peu s’arrêtent à la médiathèque de Vichy qui les remémore et auprès d’autres petits musées où des obstinés sauvent de l’oubli images et témoignages. Ignorés parce qu’ils ne sont pas assez glorieux?</span></p> <p><span>On a beaucoup parlé d’un archipel qui diviserait la France entre communautés d’origines diverses et antagonistes. Une vieille dame qui a vécu cette époque interpelle Werly: «C’est quoi votre histoire d’archipel? C’est parce que les gens ne se parlent plus qu’ils ont le sentiment de ne plus vivre dans le même pays.» En cause notamment, le vacarme médiatique. La télévision est une messe et on ne se parle pas beaucoup à la messe. Le journaliste arpenteur se défend de son pessimisme. Il veut croire que «la France du vide, si elle se remplit à nouveau d’emplois, de population et de convivialité, engendrera mécaniquement des passerelles entre les îles de l’archipel français...»</span></p> <p><span>Mais cette mécanique-là, il faudra plus que des discours pour la mettre en marche. Quand le président Macron, au fond des provinces, devant des maires désemparés, martèle le mot «confiance», il voit des mines atterrées devant lui. Les Français ont un rapport contradictoire à l’Etat, sûrement pas dominé par la confiance. Ils en attendent beaucoup, trop peut-être, et en même temps sont excédés par son pouvoir sur leur vie quotidienne. Tracasseries administratives de toutes sortes, empilement confus des compétences entre les communes, les rassemblements de communes, les régions et le dédale des pouvoirs gouvernementaux. Macron n’est pas le premier à avoir promis la simplification, mais on ne l’entrevoit guère. D’où peut-être la tentation chez certains de voir émerger carrément un homme fort, ou une femme à poigne, qui ferait marcher tout le monde au pas. On se souvient des foules qui acclamaient Pétain au cri de «Maréchal, nous voilà!» Résonnance aujourd’hui? «Comment ne pas constater une certaine résonance, entre le débat actuel sur la mondialisation et la prétendue mainmise de l’Union européenne sur la France… et l’idéologie de la révolution nationale pétainiste fondée sur le triptyque souverainiste “Travail, Famille, Patrie”?»</span></p> <p><span>La France n’en est pas là. Mais elle ferait bien, suggère Werly, de se souvenir de son passé qui peut, par certains côtés, éclairer le présent et même donner des raisons d’espoir.</span></p> <p><span>Et si la Suisse aussi cultivait mieux sa mémoire, si possible débarrassée des mythes trop flatteurs? Même avec une histoire totalement différente, avec un système politique aux antipodes de la France, l’exercice serait salutaire. On y apprendrait le sens critique face aux discours trop rassurants, la dignité des efforts passés qui renvoient à ceux promis pour demain à tous les Européens.</span></p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1648134873_9782246829799001t.jpeg" class="img-responsive img-fluid left " width="276" height="435" /></h4> <h4>«La France contre elle-même. De la démarcation de 1940 aux fractures d'aujourd'hui», Richard Werly, Editions Grasset, 234 pages.</h4>', 'content_edition' => 'Pour ce faire, Werly n’a pas couru les think tanks et les états-majors de partis à Paris. Il a sillonné le terrain, des mois durant, le long de la ligne (1'200 km de la frontière suisse à l’Espagne) qui séparait la France occupée et la «zone libre», entre juin 1940 et mars 1943. Au lendemain de la défaite de juin 1940, la France se trouvait cassée, humiliée, épuisée. Elle sut pourtant, dans les décennies qui suivirent la fin de la guerre, se redresser et s’affirmer. Comment? Par la force des messages politiques? En partie, pas seulement. Par «l’héroïsme» aussi des petites gens, du peuple anonyme qui se mit au travail pour survivre, repartir, trouver enfin un certain confort. Sera-ce possible, une fois encore, dans cette France prise aujourd’hui pour une grande part dans le vertige du déclin, de la colère et de la haine? Richard Werly était l’autre jour désigné par l’ambassadeur de Suisse à Paris comme «le plus suisse des Français et le plus français des Suisses», honoré en l’occurence par la médaille de «chevalier des Arts et Lettres». Cette double appartenance, familiale et professionnelle, lui a permis d’aborder les états d’âme de nos voisins avec à la fois recul et intime proximité, avec une empathie qui l’a fait plonger au cœur des drames et des espoirs. De petites villes en villages, sur cette ligne de démarcation près de laquelle il passa son enfance, Werly a écouté les élus locaux, les attablés des cafés, les passants plus prompts à parler d’eux que les Parisiens fixés sur leur portable. Et le tableau est sombre.', 'slug' => 'les-blessures-profondes-de-la-france', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 806, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4936, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Bain de paix à Genève', 'subtitle' => 'Le mot paix est tabou pour beaucoup. Si on la réclame illico en Ukraine ou à Gaza, on risque de méchants commentaires. Il n’empêche que ces jours, elle est à l’honneur à Genève. D’abord au plan de l’éducation. Il s’est tenu ce jeudi un vaste débat au Palais des Nations autour de ce thème. Comment, au-delà de l’actualité, s’imprégner d’un état d’esprit plus pacifique que belliqueux?', 'subtitle_edition' => 'Le mot paix est tabou pour beaucoup. Si on la réclame illico en Ukraine ou à Gaza, on risque de méchants commentaires. Il n’empêche que ces jours, elle est à l’honneur à Genève. D’abord au plan de l’éducation. Il s’est tenu ce jeudi un vaste débat au Palais des Nations autour de ce thème. Comment, au-delà de l’actualité, s’imprégner d’un état d’esprit plus pacifique que belliqueux?', 'content' => '<p><span>C’est peu connu: le 8 décembre 2017 l’Assemblée générale de l’ONU décidait à l’unanimité (par 193 voix) de marquer, chaque année dans une ville différente, «la Journée internationale du Vivre ensemble en Paix». A l’initiative d’un infatigable, le Cheikh Khaled Bentounes, algérien, leader de la fraction minoritaire, humaniste et pacifiste de l’islam, le soufisme (300 millions de fidèles). Depuis quarante ans, explique-t-il, il parcourt le monde pour promouvoir le dialogue interreligieux, l’égalité hommes-femmes, la protection de l’environnement et la paix. Juste de beaux discours? </span></p> <p><span>Il a connu bien des échecs. Comme dans sa tentative de faire débattre des rabbins et des imams, comme dans ses espoirs de désamorcer l’interminable hostilité entre l’Algérie et le Maroc, ses deux patries. Il voit bien qu’un peu partout, c’est l’intérêt géopolitique qui l’emporte, camouflé ou pas sous des antagonismes religieux. Quelle patience! Mais la force de la pensée fait tourner la roue, pense-t-il. La reconnaissance de la dignité humaine, certes tant bafouée aujourd’hui, a aussi progressé au fil du temps. Ce qui anime surtout cet idéaliste, croyant en costard-cravate nullement prosélyte, c’est de voir que maintes initiatives concrètes, menées à son impulsion avec d’innombrables organisations partenaires, ont trouvé des échos favorables. </span></p> <p><span><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1715880423_img_5961.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="428" height="570" /></span></p> <h4 style="text-align: center;"><em><span>Cheikh Khaled Bentounes. © DR</span></em></h4> <p><span>La dernière en date: des centaines d’écoliers genevois viennent de participer à des ateliers, à l’aide de 27 animateurs, autour de cette notion de paix. L’aptitude à la discussion, au dialogue, cela s’apprend, cela s’entraîne. Devant le tumulte ambiant il est si tentant, pas seulement pour les jeunes, de se réfugier dans le divertissement – la drogue parfois –, dans quelques postures simplistes. Franchement, chapeau à la Ville et aux communes de Genève qui ont joué le jeu. Informer les enfants sur la sexualité, d’accord, mais pourquoi pas aussi sur nos comportements individuels et collectifs entre tensions et rapprochements? Autrement dit, apprendre à se parler pour de bon. Se dire, pour citer le chef soufi, que «la paix, c’est plus que l’absence de guerre» ou «passer du je au nous». Mais évidemment il y a plusieurs façons d’interpréter le mot. Comme le faisait remarquer la vice-maire de Genève, Christina Kitsos: «Quand on prétend chercher la paix en prolongeant la guerre, c’est paradoxal!»</span></p> <p><span>Au Palais des Nations le débat volait haut. Mené par le cinéaste romand Philippe Nicolet, avec des intervenants et intervenantes d’horizons très divers. Entre autres Jakob Kellenberger, ex-diplomate et ex-président du CICR, fort de son expérience de négociateur («une négociation n’a de chance que si elle a le droit d’échouer»), penché sur la façon de «déradicaliser» un conflit, insistant sur la crédibilité des efforts dans la durée. En écho avec le propos de Bentounes: «faire de l’ennemi son partenaire». Voilà un homme qui en connaît un bout sur l’art de la médiation, autre thème largement traité lors de cette session. Un exercice qui va bien au-delà du champ politique, fort utile au quotidien. </span></p> <p><span>Témoignage fort aussi de la Palestinienne Hiba Qasas, directrice de l’ONG internationale «Principles for peace». Sans complaisances, dépassionnée, à la fois réaliste et idéaliste. Puisse-t-elle entrer un jour en politique au service de son pays en devenir! L’intervention fine de Bariza Khiari, ex-sénatrice de Paris (une déçue de Macron…), présidente de la Fondation Alphil, dédiée à la préservation et la valorisation du patrimoine mondial, sut rappeler l’importance de la mémoire. Qui paraît manquer chez tant de dirigeants va-t-en-guerre d’aujourd’hui. L’histoire des nations peut diviser mais aussi réunir quand elle s’écrit avec d’autres, quand elle met en lumière l’entrelacs des civilisations au fil du temps. La culture de la paix s’enracine dans la culture tout court. Sans les livres, sans les philosophes, sans les arts, on reste prisonnier des certitudes bornées et des passions du présent.</span></p> <p><span>A noter que cette fin de semaine, ces préoccupations font <a href="https://2024.16mai.org" target="_blank" rel="noopener">l’objet d’autres discussions</a>, en divers lieux du bout du lac. Beaucoup ricaneront. Ils traiteront Bentounes de «doux rêveur» comme le fait le <em>Nouvel Obs</em>. Ils renverront ses amis de tous poils aux réalités terre-à-terre, à la raison cynique ou aux discours standardisés. Tout ce baratin pacifiste, c’est du brassage d’air, diront-ils. Peut-être, mais il y a des souffles plus réconfortants que d’autres.</span></p>', 'content_edition' => 'C’est peu connu: le 8 décembre 2017 l’Assemblée générale de l’ONU décidait à l’unanimité (par 193 voix) de marquer, chaque année dans une ville différente, «la Journée internationale du Vivre ensemble en Paix». A l’initiative d’un infatigable, le Cheikh Khaled Bentounes, algérien, leader de la fraction minoritaire, humaniste et pacifiste de l’islam, le soufisme (300 millions de fidèles). Depuis quarante ans, explique-t-il, il parcourt le monde pour promouvoir le dialogue interreligieux, l’égalité hommes-femmes, la protection de l’environnement et la paix. Juste de beaux discours? Il a connu bien des échecs. Comme dans sa tentative de faire débattre des rabbins et des imams, comme dans ses espoirs de désamorcer l’interminable hostilité entre l’Algérie et le Maroc, ses deux patries. Il voit bien qu’un peu partout, c’est l’intérêt géopolitique qui l’emporte, camouflé ou pas sous des antagonismes religieux. Quelle patience! Mais la force de la pensée fait tourner la roue, pense-t-il. La reconnaissance de la dignité humaine, certes tant bafouée aujourd’hui, a aussi progressé au fil du temps. Ce qui anime surtout cet idéaliste, croyant en costard-cravate nullement prosélyte, c’est de voir que maintes initiatives concrètes, menées à son impulsion avec d’innombrables organisations partenaires, ont trouvé des échos favorables.', 'slug' => 'bain-de-paix-a-geneve', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 62, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4934, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Merci à l’OTAN!', 'subtitle' => 'L’image doit illuminer le visage de Madame Viola Amherd et frétiller d’aise son commandant en chef Süssli: six hélicoptères de combat américains sur l’aérodrome de Payerne. Leurs pilotes, est-il dit, sont venus entraîner leurs petits camarades suisses et s’exercer eux-mêmes en haute montagne.', 'subtitle_edition' => 'L’image doit illuminer le visage de Madame Viola Amherd et frétiller d’aise son commandant en chef Süssli: six hélicoptères de combat américains sur l’aérodrome de Payerne. Leurs pilotes, est-il dit, sont venus entraîner leurs petits camarades suisses et s’exercer eux-mêmes en haute montagne.', 'content' => '<p><span>Merci, chers amis de l’OTAN de «faire comme si», doivent se dire nos pontes de la défense à Berne. Comme si la Suisse était membre de l’alliance alors que cela n’est pas tout à fait acté. En fait elle fait partie du «Partenariat pour la paix», le second cercle. On y compte 19 membres dont certains ne sont pas particulièrement pro-américains, dont autrefois la Russie et la Biélorussie elles-mêmes, aujourd’hui encore, formellement, l’Arménie, la Serbie ou le Turkmenistan. Dans le passé, il y eut des manœuvres communes, en mer du Nord, sous l’égide de la Suède, auxquelles participa l’aviation suisse. Le chef du Département de la Défense d’alors, Guy Parmelin, décida d’y mettre fin. </span></p> <p><span>En l’occurence, à l’occasion de la visite touristique de ces machines de guerre en pays vaudois, il n’a même pas été fait allusion à cette appartenance au «<em>Partnership for Peace</em>». Foin de formalité. Il s’agit simplement de pousser le plus loin possible un flirt intensif. Déjà bien engagé avec l’arrivée à Emmen, il y a deux ans, des F-35 accompagnés de spécialistes américains qui veillent à la coordination avec le commandement de l’OTAN. Et surtout depuis que Viola Amherd mène le bal, d’innombrables rencontres avec les hauts dirigeants de l’Alliance atlantique. Rien de neuf donc, mais une photo parlante.</span></p> <p><span>Personne ne bronche. Même pas les chantres traditionnels de la neutralité. Encore moins dans l’opinion publique. Parce que cette coopération militaire nous rassure dans des temps incertains? Parce que nous serions protégés au cas où les Russes se pointeraient à Romanshorn? Pour l’heure, leur «victoire» en Ukraine se borne à conquérir quelques villages à proximité de la malheureuse Kharkiv accablée de bombes. A quelques dizaines de kilomètres de la frontière avec la Russie et de Belgorod, ville russe maintes fois atteinte par les drones et missiles ukrainiens que la défense antiaérienne ne parvient pas tous à intercepter. Mais voilà… tant de voix s’élèvent en Europe pour prédire que l’armada de Poutine va nous envahir! Alors que le Kremlin compte aussi ses morts, n’arrive plus à cacher ses difficultés à renouveler les effectifs, contraints d’aller chercher drones et munitions en Iran ou en Corée du Nord…</span></p> <p><span>Le constat politique, lui, n’est pas hypothétique mais bien réel. Aux yeux du monde, dans tous les camps, c’est le grand éclat de rire quand des Suisses osent se revendiquer de leur neutralité.</span></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'merci-a-l-otan', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 38, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4932, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Trop discrète industrie', 'subtitle' => 'On parle beaucoup du ménage des banques. Et pour cause. On s’inquiète de l’agriculture. A raison. On se demande ce que nous réserve le duopole Migros-Coop. L’industrie suisse? Elle fait moins les gros titres, mis à part ses glorieuses vedettes de l’horlogerie et de la pharma. Mais voilà qu’elle vient de se rappeler à nous avec la fermeture de Vetropack à St.Prex.', 'subtitle_edition' => 'On parle beaucoup du ménage des banques. Et pour cause. On s’inquiète de l’agriculture. A raison. On se demande ce que nous réserve le duopole Migros-Coop. L’industrie suisse? Elle fait moins les gros titres, mis à part ses glorieuses vedettes de l’horlogerie et de la pharma. Mais voilà qu’elle vient de se rappeler à nous avec la fermeture de Vetropack à St.Prex.', 'content' => '<p><span>On ne fabriquera donc plus de bouteilles en verre en Suisse. C’est concret, c’est parlant. Syndicats et autorités politiques ont pourtant tout fait pour sauver l’entreprise historique, aux mains d’une multinationale qui compare avantages et inconvénients de chaque lieu de production. Ici, hauts salaires, franc fort et dans ce cas, retard technologique. Donc, départ. Chapeau aux travailleurs qui cherchaient des solutions, des innovations. Les voilà licenciés. Les messages de solidarité font du bien mais n’assurent pas leur avenir. Qu’ils puissent être aidés à rebondir.</span></p> <p><span>Est-ce à dire que notre pays est menacé de désindustrialisation comme il en est beaucoup question chez nos voisins? Gare aux réponses trop simples. Les faits. Face au secteur des services comptant les banques et les assurances, le tourisme, le commerce de gros et de détail, l'administration publique et les assurances sociales, qui pèse pour 75% du PIB, l’industrie résiste, avec environ 24% (contre moins de 14% en France!). L’agriculture pour 1 %. </span></p> <p><span>La grosse tranche du gâteau industriel, c’est évidemment les médicaments et les montres. Mais on aurait tort d’ignorer tout un tissu de plus petites entreprises qui fabriquent toutes sortes de produits technologiques performants. En dépit de tous les handicaps de la place. Sait-on par exemple que du Valais partent des pièces destinées à Mercedes, Jaguar, ou Ferrari? Se doute-t-on qu’une lame de scie sauteuse sur deux dans le monde est fabriquée à Sankt Niklaus (Saint-Nicolas), quelques kilomètres en aval de Zermatt. Ou qu’Airbus et Dassault se fournissent en tôles aéronautiques d’aluminium dans la région de Sierre?</span></p> <p><span>Ce canton est en pointe. En 2023, il était en tête des investissements industriels. <em>L’Agefi</em> fournit une explication: «C’est dans le Haut Valais que le boom économique est le plus visible. Le groupe pharmaceutique Lonza, dont le siège est à Bâle mais le site de production à Viège, y a investi plus d’un milliard de francs. Un nouveau complexe de production high-tech fournit des solutions adaptées pour le développement et la fabrication de nouveaux médicaments. Ce site et ses possibilités inédites dans la pharma ancrent Viège et le Valais au cœur des chaînes mondiales de création de valeur. Les investissements dans la recherche et la formation ont joué un rôle majeur pour le développement économique du canton. A la génération précédente, c’est la HES, la Haute école spécialisée, qui a formé des ingénieurs précieux pour alimenter une industrie en plein essor. Petit à petit tout un écosystème propice à l’émergence d’idées innovantes s’est installé en Valais. La Fondation The Ark favorise l’établissement et l’éclosion de start-ups dans les domaines de l’informatique, de l’énergie, des sciences de la vie et de l’environnement. Au coude du Rhône, à Martigny, est basé l’institut de recherche Idiap, qui regroupe une centaine de chercheurs permanents spécialisés dans les interactions homme-machine et l’intelligence artificielle.» Bref on est en plein dans les perspective de mariage entre l’algorithme et la matière.</span></p> <p><span>A la différence des universités lémaniques qui vouent tant d’attention et de moyens aux études dites «sociétales», les hautes écoles valaisannes sont donc dans le concret. Dans l’avenir. Puissent-elles, et les entreprises championnes aussi, faire parler plus encore d’elles. Que d’autres régions suivent plus activement cet exemple. Et parlons-en à nos rejetons qui se tâtent quant à leurs choix d'avenir professionnel…</span></p> <p><span>Tout cela nous interroge sur la réalité de notre pays. Le vacarme médiatique oriente notre attention sur ceci, pas assez sur cela. Davantage sur les raisons de s’inquiéter que sur celles d’espérer. Allez, ouvrons grands les yeux. </span></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'trop-discrete-industrie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 34, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4918, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Où va l’Europe? C’est aussi notre affaire', 'subtitle' => 'Les Suisses se contrefichent de l’élection prochaine du Parlement européen. Normal. Pourtant les partenaires de l’UE qui lui sont plus ou moins reliés feraient bien d’ouvrir l’œil sur les changements qui pourraient survenir. Ils ne manqueront pas d’effets dans son entourage. Sur trois plans au moins. Survol.', 'subtitle_edition' => 'Les Suisses se contrefichent de l’élection prochaine du Parlement européen. Normal. Pourtant les partenaires de l’UE qui lui sont plus ou moins reliés feraient bien d’ouvrir l’œil sur les changements qui pourraient survenir. Ils ne manqueront pas d’effets dans son entourage. Sur trois plans au moins. Survol.', 'content' => '<p><span>Premier point, l’économie. Les soucis s’accumulent. L’Allemagne voit son principal atout menacé. Son industrie – étroitement liée à celle de la Suisse –, souffre du coût exorbitant de l’énergie depuis la rupture avec la Russie, de l’attraction des Etats-Unis où émigrent tant de ses entreprises, de la concurrence chinoise qui, avec ses voitures électriques, met à rude épreuve le secteur de l’automobile. La France s’embourbe dans les déficits et les tensions sociales. L’Italie et l’Espagne gardent le moral mais sont aussi surchargées de dettes publiques. Les pays dits de l’Est vont mieux et même bien, leurs économies sont devenues très performantes, dopées depuis leur entrée dans l’Union, très généreuse à leur égard, mais l’élan donne des signes de tassement. Enfin tous sont mis au défit technologique des Etats-Unis et de la Chine. </span></p> <p><span>Question: les Etats réunis à Bruxelles, dans la configuration qui sortira des urnes début juin, donneront-ils la priorité aux savoirs, au soutien des entreprises privées et parallèlement aux améliorations sociales? Ou leur politique dite verte conduira-t-elle à la décroissance? La concentration des efforts sur la course aux armements et l’aide à l’Ukraine, telle qu’elle est brandie aujourd’hui, peut aider certains secteurs industriels mais coûtera extrêmement cher. On articule à Bruxelles le chiffre de 100 milliards à cette fin d’ici 2029. Ce sera forcément au détriment d’autres attentes, dans les infrastructures, l’éducation, la recherche, la cohésion sociale. Sans compter que la transition écologique, nous assure-t-on, nécessitera en plus une pluie de milliards. Quelles priorités fixera le nouveau Parlement? Selon les choix, les retombées sur l’économie suisse seront différentes. Le surarmement de l’Europe ne nous rapporte quasiment rien, sa santé économique et sociale nous est bien plus bien profitable.</span></p> <p><span>Deuxième point. Le fonctionnement même de l’Union. Deux tendances s’affrontent. Les convaincus du projet savent qu’ils ne peuvent pas en faire un Etat fédéral, mais ils souhaitent renforcer les compétences du Conseil européen (réunion des chefs d’Etat), notamment en supprimant le droit de veto des nations, de la Commission, avec des tâches nouvelles, et celles, souhaitables, du Parlement. Ce surcroît d’autorité se justifierait à bien des égards pour unir les forces, renforcer l’élan collectif. Mais bien peu de dirigeants nationaux le préconisent. Parce qu’il va à l’encontre d’une tendance lourde, le regain du nationalisme. Plus de pouvoirs aux Etats, limiter ceux de l’Union. En finir avec les figures mégalomanes du style Van der Leyen à la tête. En réalité, déglinguer la machine de l’intérieur. On entend ces accents sur un large spectre. A droite, à droite de la droite et à gauche aussi, qui rêve de l’Europe sociale, parfois même de la fin du capitalisme. Le succès est promis par les sondages au parti de Marine Le Pen en France, à l’AfD en Allemagne, aux patriotes version Meloni en Italie, et à des formations plus ou moins du même tabac ailleurs. Ces partis n’obtiendront pas la majorité qui permettrait de tout chambouler mais ils pèsent sur les autres familles politiques. Un partenaire comme la Suisse pourrait se réjouir de traiter avec une autorité «bruxelloise» affaiblie plutôt que renforcée. Pas sûr. Les nationalistes qui tous jouent néanmoins le jeu communautaire – ils ne veulent sortir ni de l’Union ni de l’euro – ne seront guère partageux avec les pays-tiers qu’ils désignent parfois comme des profiteurs et des opportunistes. Il s’agira pour tous, passagers ou pas du grand bateau de l’Union, d’analyser en finesse son cap à venir. Pas facile puisqu’il dépendra d’un collectif de 27 capitaines!</span></p> <p><span>Troisième point. Le périmètre de l’Union. Vers quels élargissements va-t-elle? En décembre dernier, le Conseil européen et la Commission affichaient leur volonté d’aller vers l’admission à terme, sous conditions, de plusieurs pays ayant déjà le statut de candidats. Cinq dans les Balkans, trois à l’est du continent. Plus la Turquie en attente, plus ou moins convaincue, depuis vingt ans. Bel élan idéaliste ou délire géopolitique? Un bateau à 36 membres? Rien ne serait plus comme aujourd’hui. Bonne chance pour convaincre les citoyens et contribuables! Quant aux Suisses, liés par tant d’accords, notamment sur la liberté de circulation des personnes, si le projet aboutit, ils en auront des sueurs froides. Et pas un mot à dire puisque nous l’avons voulu ainsi.</span></p> <p><span>Profusion d’obstacles sur la route cependant. Le processus devrait commencer par l’est, avec l’Ukraine et la Moldavie. Bien que leurs frontières soient pour le moins mal définies et leurs sociétés pourries par la corruption, très loin encore des exigences posées. Puis les Balkans, avec la Serbie, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord, et le Monténégro. Le Kosovo restant encore exclu de la course. Pays à problèmes, qui sont d’ailleurs loin d’être unaniment convaincus de s’y lancer.</span></p> <p><span>L’ex-députée européenne et familière de l’appareil Sylvie Goulard s’étrangle de colère dans son livre récent,<em> L’Europe enfla si bien qu’elle creva</em> (Editions Taillandier). Elle estime qu’il en résulterait un gros machin mou et incohérent, une simple organisation internationale de plus. Thèse intéressante: elle pense que ce sont les Etats-Unis qui poussent dans ce sens, afin d’élargir le camp occidental sans trop s’engager eux-mêmes, aux frais des Européens. Pour elle, il s’agit plutôt pour l’Union de resserrer les rangs, et non pas d'élargir mais d’approfondir l’action communautaire. Et imaginer, tout autour, des cercles variables de coopération. Comme l’accord bilatéral CH-UE à venir.</span></p> <p><span>Rien n’est encore acté mais tout se prépare. Même si telle ou telle de ces admissions tarde indéfiniment ou capote, le paysage à venir s’en trouvera modifié. Et nous, Suisses, qu’on l’admette ou pas, nous avons le nez dessus. Et même, d’une façon ou d’une autre, les pieds dedans. </span></p>', 'content_edition' => 'Premier point, l’économie. Les soucis s’accumulent. L’Allemagne voit son principal atout menacé. Son industrie – étroitement liée à celle de la Suisse –, souffre du coût exorbitant de l’énergie depuis la rupture avec la Russie, de l’attraction des Etats-Unis où émigrent tant de ses entreprises, de la concurrence chinoise qui, avec ses voitures électriques, met à rude épreuve le secteur de l’automobile. La France s’embourbe dans les déficits et les tensions sociales. L’Italie et l’Espagne gardent le moral mais sont aussi surchargées de dettes publiques. Les pays dits de l’Est vont mieux et même bien, leurs économies sont devenues très performantes, dopées depuis leur entrée dans l’Union, très généreuse à leur égard, mais l’élan donne des signes de tassement. Enfin tous sont mis au défit technologique des Etats-Unis et de la Chine. Question: les Etats réunis à Bruxelles, dans la configuration qui sortira des urnes début juin, donneront-ils la priorité aux savoirs, au soutien des entreprises privées et parallèlement aux améliorations sociales? Ou leur politique dite verte conduira-t-elle à la décroissance? La concentration des efforts sur la course aux armements et l’aide à l’Ukraine, telle qu’elle est brandie aujourd’hui, peut aider certains secteurs industriels mais coûtera extrêmement cher.', 'slug' => 'ou-va-l-europe-c-est-aussi-notre-affaire', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 219, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 9132, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Paris_-_La_France_Victorieuse_-_PA00085992_-_004.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 168049, 'md5' => 'f429519e5b904462fce0c9f44cc4b6bb', 'width' => (int) 1024, 'height' => (int) 683, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => '"La France victorieuse" (1814), François-Antoine Gérard, Jardins du Carrousel.', 'author' => '', 'copyright' => '© DR', 'path' => '1648135116_paris__la_france_victorieuse__pa00085992__004.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 4951, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Je ne peux que souscrire au constat de Mr. Wehrli. Dans ma carrière professionnelle, j'ai beaucoup eu de contacts avec ce pays, ( si magnifique par ailleurs). Et les fractures y sont profondes. Ce que j'ai éprouvé personnellement, c'est l'abîme qui sépare les élites (brillantes) du reste de la population. Une illustration ? si tu n'as pas ton bac tu iras en apprentissage!! J'ai même dirigé ad intérim une société active dans le textile en Lorraine. Les anciens actionnaires n'avait rien entrepris depuis des lustres. Nous avons essayé de mettre en œuvre un projet de sauvetage. Il prévoyait, entre autres, du chômage partiel. En Suisse une telle mesure est courante et ne donne en général pas lieu à des problèmes avec les syndicats. Dans ce cas précis, la CGT a chauffé à blanc le personnel, pour des raisons purement politiques, et l'a encouragé à refuser cette mesure. Facit: nous avons recommandé aux actionnaires de fermer l'entreprise et 300 personnes se sont retrouvées au chômage. Et vu la situation dans le textile elle y sont probablement restées jusqu'à leur retraite !! Un autre aspect frappant est le recours immédiat à l' Etat en cas de problème. En Suisse l'Etat se mêle d'économie dans très peu de cas, et ça ne se passe pas trop mal, au contraire. En France, c'est tout le contraire. Le travail n'est pas de la responsabilité de l'individu et de l'économie privée. S'inspirant (sans peut être sans le réaliser) du modèle soviétique, c'est à l'Etat de fournir un travail à chacun. Une conséquence parmi d'autres, les CDD fleurissent, pour ne pas devoir faire face à des indemnités rédhibitoires en cas de licenciement. Une autre ? Les élites se trouvent des postes dans le tertiaire ou le quaternaire, rapportant gros, intellectuellement et financièrement, et le reste devient de plus en plus des assistés, démotivés, travaillant souvent dans des industries vieillissantes, vouées à la disparition. Et si rien n'est fait pour que ce pays ce reprenne, se pose les bonnes questions et change de modèle de fonctionnement, je suis très pessimiste pour son avenir.', 'post_id' => (int) 3502, 'user_id' => (int) 439, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Jacques Pilet' $description = 'L’épouvantable guerre d’Ukraine éclipse tous les autres sujets internationaux. Pas grand monde, en Suisse - mais en France aussi! - n’a le cœur à se passionner pour l’élection présidentielle dans ce pays. Celui-ci reste pourtant une pièce fondamentale de l’Europe si durement mise au défi. Il vaut donc la peine de se pencher sur elle. Au-delà des discours affligeants de la campagne. En profondeur. C’est ce qu’a fait Richard Werly, correspondant du «Temps», dans un exercice journalistique original et troublant. Il publie «La France contre elle-même» (Grasset). Avec ce sous-titre inattendu: «De la démarcation de 1940 aux fractures d’aujourd’hui».' $title = 'Les blessures profondes de la France' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 620, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Journalisme', 'slug' => 'journalisme', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 54, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 53, 'active' => true, 'title' => 'Edition 53', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Ancetre 25.03.2022 | 11h47
«Je ne peux que souscrire au constat de Mr. Wehrli. Dans ma carrière professionnelle, j'ai beaucoup eu de contacts avec ce pays, ( si magnifique par ailleurs). Et les fractures y sont profondes. Ce que j'ai éprouvé personnellement, c'est l'abîme qui sépare les élites (brillantes) du reste de la population. Une illustration ? si tu n'as pas ton bac tu iras en apprentissage!! J'ai même dirigé ad intérim une société active dans le textile en Lorraine. Les anciens actionnaires n'avait rien entrepris depuis des lustres. Nous avons essayé de mettre en œuvre un projet de sauvetage. Il prévoyait, entre autres, du chômage partiel. En Suisse une telle mesure est courante et ne donne en général pas lieu à des problèmes avec les syndicats. Dans ce cas précis, la CGT a chauffé à blanc le personnel, pour des raisons purement politiques, et l'a encouragé à refuser cette mesure. Facit: nous avons recommandé aux actionnaires de fermer l'entreprise et 300 personnes se sont retrouvées au chômage. Et vu la situation dans le textile elle y sont probablement restées jusqu'à leur retraite !! Un autre aspect frappant est le recours immédiat à l' Etat en cas de problème. En Suisse l'Etat se mêle d'économie dans très peu de cas, et ça ne se passe pas trop mal, au contraire. En France, c'est tout le contraire. Le travail n'est pas de la responsabilité de l'individu et de l'économie privée. S'inspirant (sans peut être sans le réaliser) du modèle soviétique, c'est à l'Etat de fournir un travail à chacun. Une conséquence parmi d'autres, les CDD fleurissent, pour ne pas devoir faire face à des indemnités rédhibitoires en cas de licenciement. Une autre ? Les élites se trouvent des postes dans le tertiaire ou le quaternaire, rapportant gros, intellectuellement et financièrement, et le reste devient de plus en plus des assistés, démotivés, travaillant souvent dans des industries vieillissantes, vouées à la disparition. Et si rien n'est fait pour que ce pays ce reprenne, se pose les bonnes questions et change de modèle de fonctionnement, je suis très pessimiste pour son avenir.»