Actuel / Le suicide de l'Occident et la revanche du Sud-Orient (1/2)
Volodymyr Zelensky et Ursula von der Leyen au Forum économique de Davos, en janvier 2024. © Volodymyr Zelensky/Official/Telegram - source officielle
Bienvenue dans la réalité! Après une semaine de flonflons pendant laquelle le gratin de l'économie, de la politique et des médias suisses et internationaux s'est tapé sur le ventre en vantant ses mérites et ses succès dans «l'amélioration de l'état du monde», le forum de Davos a refermé ses portes. Le retour sur terre sera dur.
Début octobre dernier, j'avais essayé de montrer que l'Occident devrait non seulement encaisser l'échec de la contre-offensive ukrainienne mais aussi affronter la déroute morale à laquelle sa politique continue de double standard – faites ce que je dis mais pas ce que je fais – l'avait conduit.
Entretemps, les événements de Gaza ont transformé cette déroute morale en défaite stratégique.
Notre drame à nous autres Occidentaux – pour paraphraser Abraham Lincoln – est que nous pouvons nous mentir à nous-mêmes tout le temps et tromper le reste du monde une partie du temps, mais que nous ne pouvons plus tromper tout le monde tout le temps. Or le moment arrive où il va falloir payer la facture. C'est à ce constat sans appel que parvient, par un autre chemin, Emmanuel Todd dans son dernier livre (La défaite de l'Occident, Gallimard). Il s'appuie, avec son brio habituel, sur des données statistiques, des évolutions économiques et culturelles et une rigueur d'argumentation difficilement contestables. Nous y reviendrons.
Si le brouillard de la guerre, l'efficacité de la censure et l'intensité de la propagande ont pu donner le change en Ukraine et faire croire que l'entière responsabilité de ce conflit incombait à Poutine-le-Démoniaque, l'invasion de la bande de Gaza puis les crimes de guerre commis par l'armée israélienne auront permis, si besoin était, de dessiller les yeux des plus aveugles. La planète entière a été à bon droit choquée par les atrocités du Hamas le 7 octobre dernier, mais elle est aujourd'hui sidérée – Occident mis à part – par la rage et la méticulosité morbides dont témoignent les envahisseurs israéliens depuis trois mois. A la légitime indignation qui a suivi les crimes du Hamas succède désormais la non moins légitime indignation à l'égard des exactions commises par Tsahal à l'encontre des populations civiles palestiniennes.
Même la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent, n'a pas été respectée par l'Etat juif, comme il s'appelle très officiellement lui-même, alors que le judaïsme s'en réclame pourtant: à vingt contre un (23'000 Palestiniens tués pour 1'100 victimes israéliennes), toutes les limites du code ont été franchies. A tel point que des milliers de Juifs, en Israël et ailleurs dans le monde, s'en alarment.
Désormais, l'Etat israélien apparait aux yeux de la majorité du monde pour ce qu'il est – un Etat oppresseur, annexionniste, néocolonial, qui pratique ouvertement l'apartheid et l'épuration ethnique ainsi que l'ont reconnu les défenseurs occidentaux des droits de l'Homme (Human Rights Watch, 2021) et la Cour de Justice internationale en 2004 déjà.
Pour les non-Occidentaux, Israël n'est pas cet ilot de démocratie isolé au milieu d'un océan de dictatures qu'on se plait à présenter. L'Afrique du Sud ne s'y est pas trompée, elle dont Nelson Mandela disait que le monde ne serait pas débarrassé de l'apartheid tant qu'il subsisterait en Palestine. Elle a porté plainte contre Israël pour tentative de génocide devant la CJI, un organe présidé par une Américaine, Joan Donaghue, mais réputé pour être plus impartial que la très politisée Cour pénale internationale, soumise à l'influence anglo-saxonne depuis sa création en 2002. On attend son verdict.
Quoiqu'il en soit, les dommages moraux et le dégât d'image ont atteint un point de non-retour. Les pays occidentaux sont pris la main dans le sac du deux poids deux mesures, eux qui sont partis en guerre par Ukraine interposée contre la Russie parce que celle-ci avait annexé et envahi des provinces de son voisin, mais qui acceptent sans broncher que leur protégé israélien fasse de même au Golan et en Cisjordanie depuis cinquante ans et en violant allègrement le droit international.
Quant à Israël et au monde juif, ils sont tous deux en train de perdre la légitimité et le respect que leur valaient la Shoah et des siècles de persécution en Europe. Comment un peuple qui a subi de telles épreuves peut-il adopter un comportement aussi inhumain vis-à-vis d'enfants et de civils innocents? Si la mémoire de la Shoah n'est plus le rappel désintéressé du Crime des crimes mais un instrument de propagande qui sert à justifier un sionisme éradicateur, si la lutte contre l'antisémitisme n'est plus le juste et nécessaire combat contre le racisme anti-juif mais un outil qui sert à légitimer un Etat prédateur dirigé par un leadership corrompu, il deviendra alors très difficile de soutenir ces causes.
C'est pourtant ce qui est en train de se passer.
Pour la première fois dans l'histoire, l'opinion publique mondiale peut assister en direct à deux guerres qui ont les mêmes causes – des préoccupations sécuritaires existentielles sur fond d'attaques mortelles, d'annexions et d'occupations opportunistes de territoires – et qui génèrent les mêmes comportements agressifs et mortifères, mais qui reçoivent, de la part de l'Occident et des cercles davosiens, un accueil radicalement différent. Dans un cas, on déploie le tapis rouge pour le chef de l'Etat coupable mais dans l'autre on le bannit et on l'inculpe pour crime de guerre.
Cette attitude duplice n'est plus tolérée hors des frontières occidentales. Comme le massacre de Katyn pour les Polonais, celui d'Oradour pour les Français ou la famine causée par Churchill au Bengale en 1943 pour les Indiens, les images de Gaza sous les bombes vont hanter le monde arabe pendant des décennies et affaiblir la lutte contre l'antisémitisme partout dans le monde, y compris chez nous.
Le prix à payer sera donc lourd tant pour Israël que pour l'Occident. Nous aurons gagné la bataille des tunnels mais perdu la guerre des cœurs et du droit. Aux yeux du reste du monde, nous aurons basculé du mauvais côté de l'Histoire. Le revirement de l'Inde est fascinant à cet égard. Au lendemain de l'attaque du 7 octobre, le pays avait pris fait et cause pour Israël, à la fois par anti-islamisme et par souci de préserver ses bonnes relations, toutes récentes, avec les Etats-Unis. Puis Delhi, à la faveur de la visite, passée inaperçue chez nous, du ministre des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar à Moscou fin décembre, a brusquement fait machine arrière et pris ses distances avec Tel-Aviv et Washington, confirmant son amitié stratégique avec la Russie et renouant avec sa posture non-alignée. En Afrique du Sud, c'est par centaines de milliers que les Sud-Africains sont descendus dans la rue, début janvier, pour protester contre le massacre des Palestiniens. Aux Etats-Unis, ce sont les jeunes qui dénoncent en masse Biden-le-Génocidaire.
Ces exemples montrent, une fois de plus, que les Européens et les Etats-Unis ne sont plus en mesure d'imposer leur narratif et que celui-ci est violemment contesté par les pays du Sud et d'Orient, qui jouissent désormais de leurs propres médias et d'une vision autonome de l'ordre mondial. Dans leur esprit, ces deux conflits, qui ont été alimentés pendant des décennies par un soutien inconditionnel à l'Ukraine et à Israël, sont perçus comme des moyens de retarder l'émergence d'un ordre mondial plus juste et plus équitable. C'est une nouveauté radicale.
Bien sûr, l'Occident n'a pas dit son dernier mot. Il pourrait d'ailleurs inverser le mouvement et rétablir son leadership en reconstruisant la paix. Il lui suffirait de miser sur la coopération plutôt que la confrontation, et sur la reconnaissance de l'Autre plutôt que sur son anéantissement. Rien n'empêche Israël de restituer le Golan à la Syrie, de vivre en paix avec le Liban, d'accepter l'existence d'un authentique Etat palestinien à ses côtés, ou de constituer un Etat fédéral binational comme de nombreux sionistes l'avaient envisagé avant 1948. Et rien n'empêche, s'il ne souhaite pas négocier avec le Hamas islamiste (qui n'est pourtant que le pendant musulman des extrémistes ultra-orthodoxes juifs qui peuplent le gouvernement israélien), de libérer le Nelson Mandela palestinien Marwan Barghouti pour le laisser prendre la tête d'une Autorité palestinienne renouvelée. Si l'Afrique du Sud a su le faire, pourquoi pas Israël ? C'est ce que suggère en tout cas l'ancien chef du Shin Bet Ami Ayalon dans le Guardian.
De même pour le conflit en Ukraine. Si l'Ukraine et l'OTAN avaient accepté d'entrer en matière sur le projet russe de sécurité européenne en décembre 2021, la guerre n'aurait jamais éclaté. Il n'est pas impossible d'y revenir, à condition de mettre toutes les parties autour de la table. Après tout, c'est ce que l'Ouest avait réussi à faire en 1973 en signant les accords d'Helsinki avec l'Union soviétique. Or on est loin du compte. Quand la Suisse se pose en promoteur d'un sommet pour la paix en Ukraine en boycottant la Russie, on mesure l'inanité du projet et l'immense chemin qui reste à parcourir pour restaurer le dialogue.
Les paramètres d'une paix durable sont connus. Mais chez nous, personne ne veut les considérer. On préfère diaboliser, déconsidérer l'adversaire, nier son humanité, et continuer à miser sur la guerre pour retarder au maximum le moment fatidique où nous devrons abandonner notre prétention à dominer les affaires mondiales et partager le pouvoir avec les autres puissances. Par un reste d'hybris sans doute mais surtout à cause d'un excès de faiblesse. Nous n'avons plus le courage ni les moyens d'oser la paix des braves. C'est cette impuissance tragique que la thèse d'Emmanuel Todd éclaire avec force: notre régression morale et notre incapacité à régler nos difficultés politiques autrement que par la violence, loin d'être des effets de circonstance, sont les fruits pourris d'un inexorable et incontrôlable affaissement économique, démographique et culturel. Ce sera le sujet de notre prochain article.
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Si la mémoire de la Shoah n'est plus le rappel désintéressé du Crime des crimes mais un instrument de propagande qui sert à justifier un sionisme éradicateur, si la lutte contre l'antisémitisme n'est plus le juste et nécessaire combat contre le racisme anti-juif mais un outil qui sert à légitimer un Etat prédateur dirigé par un leadership corrompu, il deviendra alors très difficile de soutenir ces causes.</p> <p>C'est pourtant ce qui est en train de se passer. </p> <p>Pour la première fois dans l'histoire, l'opinion publique mondiale peut assister en direct à deux guerres qui ont les mêmes causes – des préoccupations sécuritaires existentielles sur fond d'attaques mortelles, d'annexions et d'occupations opportunistes de territoires – et qui génèrent les mêmes comportements agressifs et mortifères, mais qui reçoivent, de la part de l'Occident et des cercles davosiens, un accueil radicalement différent. Dans un cas, on déploie le tapis rouge pour le chef de l'Etat coupable mais dans l'autre on le bannit et on l'inculpe pour crime de guerre.</p> <p>Cette attitude duplice n'est plus tolérée hors des frontières occidentales. Comme le massacre de Katyn pour les Polonais, celui d'Oradour pour les Français ou la famine causée par Churchill au Bengale en 1943 pour les Indiens, les images de Gaza sous les bombes vont hanter le monde arabe pendant des décennies et affaiblir la lutte contre l'antisémitisme partout dans le monde, y compris chez nous. </p> <p>Le prix à payer sera donc lourd tant pour Israël que pour l'Occident. Nous aurons gagné la bataille des tunnels mais perdu la guerre des cœurs et du droit. Aux yeux du reste du monde, nous aurons basculé du mauvais côté de l'Histoire. Le revirement de l'Inde est fascinant à cet égard. Au lendemain de l'attaque du 7 octobre, le pays avait pris fait et cause pour Israël, à la fois par anti-islamisme et par souci de préserver ses bonnes relations, toutes récentes, avec les Etats-Unis. Puis Delhi, à la faveur de la visite, passée inaperçue chez nous, du ministre des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar à Moscou fin décembre, a brusquement fait machine arrière et pris ses distances avec Tel-Aviv et Washington, confirmant son amitié stratégique avec la Russie et renouant avec sa posture non-alignée. En Afrique du Sud, c'est par centaines de milliers que les Sud-Africains sont descendus dans la rue, début janvier, pour protester contre le massacre des Palestiniens. Aux Etats-Unis, ce sont les jeunes qui dénoncent en masse Biden-le-Génocidaire.</p> <p>Ces exemples montrent, une fois de plus, que les Européens et les Etats-Unis ne sont plus en mesure d'imposer leur narratif et que celui-ci est violemment contesté par les pays du Sud et d'Orient, qui jouissent désormais de leurs propres médias et d'une vision autonome de l'ordre mondial. Dans leur esprit, ces deux conflits, qui ont été alimentés pendant des décennies par un soutien inconditionnel à l'Ukraine et à Israël, sont perçus comme des moyens de retarder l'émergence d'un ordre mondial plus juste et plus équitable. C'est une nouveauté radicale.</p> <p>Bien sûr, l'Occident n'a pas dit son dernier mot. Il pourrait d'ailleurs inverser le mouvement et rétablir son leadership en reconstruisant la paix. Il lui suffirait de miser sur la coopération plutôt que la confrontation, et sur la reconnaissance de l'Autre plutôt que sur son anéantissement. Rien n'empêche Israël de restituer le Golan à la Syrie, de vivre en paix avec le Liban, d'accepter l'existence d'un authentique Etat palestinien à ses côtés, ou de constituer un Etat fédéral binational comme de nombreux sionistes l'avaient envisagé avant 1948. Et rien n'empêche, s'il ne souhaite pas négocier avec le Hamas islamiste (qui n'est pourtant que le pendant musulman des extrémistes ultra-orthodoxes juifs qui peuplent le gouvernement israélien), de libérer le Nelson Mandela palestinien Marwan Barghouti pour le laisser prendre la tête d'une Autorité palestinienne renouvelée. Si l'Afrique du Sud a su le faire, pourquoi pas Israël ? C'est ce que suggère en tout cas l'ancien chef du Shin Bet Ami Ayalon dans le <i>Guardian</i>.</p> <p>De même pour le conflit en Ukraine. Si l'Ukraine et l'OTAN avaient accepté d'entrer en matière sur le projet russe de sécurité européenne en décembre 2021, la guerre n'aurait jamais éclaté. Il n'est pas impossible d'y revenir, à condition de mettre toutes les parties autour de la table. Après tout, c'est ce que l'Ouest avait réussi à faire en 1973 en signant les accords d'Helsinki avec l'Union soviétique. Or on est loin du compte. Quand la Suisse se pose en promoteur d'un sommet pour la paix en Ukraine en boycottant la Russie, on mesure l'inanité du projet et l'immense chemin qui reste à parcourir pour restaurer le dialogue.</p> <p>Les paramètres d'une paix durable sont connus. Mais chez nous, personne ne veut les considérer. On préfère diaboliser, déconsidérer l'adversaire, nier son humanité, et continuer à miser sur la guerre pour retarder au maximum le moment fatidique où nous devrons abandonner notre prétention à dominer les affaires mondiales et partager le pouvoir avec les autres puissances. Par un reste d'hybris sans doute mais surtout à cause d'un excès de faiblesse. Nous n'avons plus le courage ni les moyens d'oser la paix des braves. 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Montagneuses, semi-désertiques, au climat très rude et peuplées d’une dizaine de millions d’habitants pour un territoire grand comme quatre fois la France, elles forment à elles deux le cœur des hauts plateaux et du bouddhisme tibétains. Contrairement au stéréotype qui en fait un espace soumis au seul dalaï-lama, elles abritent des sectes bouddhiques de différentes obédiences et de nombreuses minorités religieuses et ethniques, Musulmans, Chrétiens, Taoïstes, Han, Hui, Tu, Salar, Mongols. 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Les diverses obédiences comptent quelque 46'000 moines.</p> <p>Voilà pour le contexte général.</p> <p>A Xining, notre programme comprenait la visite de complexe monastique de Ta’er, l’un de plus anciens et des plus vastes du pays, avec des dizaines de bâtiments et près de dix mille moines, la réserve biologique du lac salé de Qinghai, l’un des plus étendus et des plus hauts d’Asie continentale (3'000 mètres d’altitude), le village de Deji, qui abrite près de 250 familles provenant des régions les plus isolées de la province, la ville de Tongren, centre commercial et culturel historique, la célèbre Ecole d’art Regong de Longshu (peinture traditionnelle sur thangka, fresques et patchwork), et le lycée ethnique de Golog, un internat gratuit qui regroupe 800 élèves issus des diverses minorités ethniques de la région.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591304_img_4901.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="666" height="603" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Des moines étudiant dans une académie de bouddhisme. © G.M.</em></h4> <p>Mais la visite la plus spectaculaire fut sans doute celle du complexe énergétique de la préfecture de Hainan. 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Cette ville de 500'000 habitants est située au cœur de vallées boisées et bordées de lacs et de hauts sommets, à l’image du spectaculaire massif du Namcha Barwa, qui culmine à 7'782 mètres et est considérée comme la montagne la plus sacrée du Tibet avec le Mont Kailash.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591485_img_4657.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="667" height="500" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Ferme solaire. © G.M.</em></h4> <p>Quels enseignements tirer de ce voyage? Tout d’abord, une surprenante impression de modernité et de développement économique. Autant la ville et les environs de Lhassa m’avaient paru endormis, poussiéreux, légèrement déprimants lors de ma première visite en 2003, autant ils m’ont semblé actifs, vivants, énergiques aujourd’hui. Autoroutes, voies de chemins de fer à grande vitesse (ligne Pékin-Xian-Lhassa et ligne Chengdu-Nyingchi), aéroports impeccables, mais aussi immeubles d’habitations, bâtiments patrimoniaux et vieille ville entièrement restaurés, routes bitumées et parc automobile électrique, lignes à haute tension, infrastructures touristiques, écoles, lycées, hôpitaux, petites et grandes entreprises. Depuis la décision prise en 2012 de développer les provinces de l’est, des centaines de milliards de dollars ont été investis dans le développement des infrastructures. Cela se voit. Le Tibet est en train de devenir une destination prisée des touristes chinois et asiatiques. </p> <p>La croissance y dépasse 10% par an depuis plusieurs années. Pour parvenir à ce résultat, Pékin a mobilisé le pays à grande échelle avec une mesure assez originale, qui consiste à mobiliser les ressources financières mais aussi entrepreneuriales et sociales des riches provinces de la côte. C’est ainsi que la production d’énergie est développée par des consortiums du centre ou de l’ouest de la Chine et que les riches provinces de Shanghai ou de Canton construisent des routes, des écoles, des hôpitaux ou ouvrent des usines en fournissant non seulement les moyens matériels mais aussi les ressources humaines et techniques en y envoyant en stage des cadres, des enseignants, des managers, des fonctionnaires pour former la main d’œuvre locale. </p> <p>Une forme de mentorat qui a l’avantage de responsabiliser les uns comme les autres au développement du pays. La propagande occidentale y a vu une forme de mise sous tutelle des Tibétains. Cela reste à prouver tant les résultats sont spectaculaires: en moins de dix ans, la grande pauvreté et l’analphabétisme ont été éradiqués. 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Plus de 200 chercheurs se consacrent à ce travail, que ce soit à l’université du Xizang ou au Centre de recherche en tibétologie de Pékin. </p> <p>Sur le site du gouvernement, on peut même trouver un document officiel qui vante la liberté de culte et de religion au Tibet. Il est vrai que dans les temples, on trouvera plus facilement le portait du panchen lama que celui du dalaï-lama, honni depuis sa fuite à Dharamshala et qu’on soupçonne d’avoir soutenu des mouvements de résistance et les émeutes de 2008 à Lhassa. C’est sans doute un paradoxe pour un Européen, mais à Lhassa et à Xining la tradition et la religion tibétaine m’ont semblé bien plus vivantes que la tradition et le culte chrétien en Europe.</p> <p>La campagne de modernisation et d’intégration du Tibet historique dans la Chine moderne a été réalisée sous le slogan: «<em>Tibet is our home, China is our homeland</em>»: le Tibet est notre maison, la Chine est notre patrie. 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Mais si pour vous envahir trois fois le Liban voisin et indépendant (en laissant s’y dérouler des massacres comme ceux de Sabra et Chatila), envahir la Syrie, la bombarder sans répit tout en annexant le plateau du Golan, envahir la Jordanie et annexer la Cisjordanie, puis entreprendre la destruction de Gaza (territoire voisin et censé être plus ou moins indépendant aussi) sont des actes qui relèvent du sophisme quand on compare ces actions à celles de la Russie dans le Donbass et en Crimée, effectivement nous ne serons jamais d’accord. De même, affirmer que la puissante Russie se battrait contre la minuscule Ukraine n’est exact que si l’on considère ce conflit d’un œil européen. Pour les Russes, les Américains et le reste du monde, il s’agit d’un conflit global opposant l’OTAN et l’Occident élargi, soit une cinquantaine de pays, à la Russie, l’Ukraine ayant été de facto intégrée à l’OTAN depuis 2014. 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Il conviendrait pour être plus précis à ce sujet de relire « L’Art d’avoir toujours raison" de Schopenhauer. Et vous en donnez une nouvelle illustration dans votre réponse. Condamner la campagne militaire criminelle que Netanyahou mène à Gaza depuis le 7 octobre, s’élever contre la manière dont Israël bafoue depuis des dizaines d’années les lois internationales et les condamnations de l’ONU, et plus largement les droits des palestiniens, ne donne pas quitus à Poutine quant à la guerre qu’il mène en Ukraine. On peut condamner la politique d’Israël, condamner l’hégémonisme criminel américain, regretter la faiblesse et le suivisme de l’Europe et la disparition de la morale du champ de la géo-politique internationale - encore un mirage: elle n’y a jamais eu droit de citer- sans retourner tout cela comme un gant, systématiquement, pour valider les menées de Poutine. 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L’occupation soviétique a été une tragédie pour ces pays ( voir l’opération osen ) Comment ne pas comprendre que lorsque les russes ont quittés la Lituanie, l’Estonie, la Lettonie ces pays pour leurs sécurité ont décidés de frapper à la porte de l’OTAN . Le fait de ne pas faire confiance à Moscou est compréhensible. Les revendications de Poutine en décembre étaient irréaliste . De la part de Poutine c’était volontaire , connaissant à l’avance le refus de l’Europe et l’OTAN. C’est l’avantage pour lui d’affirmer que lui voulait la paix , pas l’OTAN , pas l’Europe. Comme pour la négociation de paix en mars et avril 2022 quand le 29 mars les ukrainiens présente leurs revendications à la délégation russe avec pour réponse le 7 avril par Lavrov qui dit que les revendications ukrainiennes sont inacceptable . Le 11 avril les ukrainiens répondent qu’il n’y aura aucun changement dans les revendications du 29 mars. Le résultat, les négociations sont stoppées . Pourtant malgré le refus des russes , Poutine accusera les européens et les américains d’être les seuls responsables de cet échec. Comme il est étrange en 2014 de parler de coup d’état à Kiev , alors que si l’on suis les événements dans la chronologie après que la police berkut de ianoukovicht a donné l’assaut contre les manifestant provocant plus de 60 morts , le président à fuit en Russie avec des membres de la police berkut , ces mêmes policier qui ont reçus plus tard la nationalité russe. Après la fuite du président le parlement ukrainien à la majorité des députés ont voté la destitution du président. Bizarre de parler d’un coup d’état , quand ce sont les membres du parlement qui votent. Illégal ou légal comme procédure ? En comparaison avec avril 2014 quand igor girkin avec des membres du fsb , du gru, et quelques centaines d’indépendantiste ont pris les administrations ukrainienne du Donbass par la violence, les images en témoigne , dans ce cas là il s’agit vraiment d’un coup d’état ou putsch militaire . Si vous me lisez je vous remercie d’avance.', 'post_id' => (int) 4712, 'user_id' => (int) 14254, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 6779, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Quoi qu’en pense M. Mettan, l’Occident n’a hélas pas le monopole du double langage, de l’hypocrisie, du mensonge et de la mauvaise foi. Ce cher M. Poutine et ses alliés en sont très certainement des champions hors catégorie. Les preuves exemplaires abondent, sans avoir à chercher bien loin. Dès lors prédire la victoire d’un des camps sur l’autre procède de la gageure la plus hasardeuse ou alors de la prise de ses désirs pour des réalités. Je trouve les relations de voyage de M. Guy infiniment plus intéressantes que ses analyses géostratégiques ! Nous vivons une époque formidable, disait il y a bien longtemps un chroniqueur matinal célèbre de France Inter ! 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On ne peut pas prétendre comprendre son interlocuteur en lui parlant de pommes alors qu'il comprend poires. Ce n'est pas une question de traduction, mais de culture. En Occident, l'honneur et la poignée de main, ainsi que les promesses n'ont plus court (malheureusement), alors qu'en Russie ou ailleurs, cela à encore une immense signification ! Si Poutine s'est senti agressé et humilié par les événements entre la Russie, l'UE et les USA depuis 1991, alors il faut en tenir compte dans les discussions, sinon toutes négociations sont vaines ! Plutôt que de suicide, je parlerai de déchéance morale de l'Occident, qui cherche à compenser cette perte en gonflant les muscles, mais cela ne fonctionne plus. Pour terminer, personne n'est dupe quant aux manœuvres réalisées en Ukraine (et ailleurs dans les pays de l'Est) pour déstabiliser Moscou. Normal donc que Moscou réagisse. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
12 Commentaires
@MARTIN 19.01.2024 | 03h35
«D'accord avec un certain nombre de points de votre article, cher Guy Mettan, notamment sur la condamnation absolue de la guerre israélienne à Gaza. Pas avec cette contre-vérité qui va bien dans le sens habituel de vos positions et de votre propension à défendre coûte que coûte la politique de Poutine et à fermer les yeux sur ses agissements à l'intérieur comme à l'extérieur de la Russie. "L'opinion publique mondiale peut assister en direct à deux guerres qui ont les mêmes causes – des préoccupations sécuritaires existentielles sur fond d'attaques mortelles, d'annexions et d'occupations opportunistes de territoires – et qui génèrent les mêmes comportements agressifs et mortifères", dites-vous: c'est faire de la Russie de Poutine qui a bien envahi l'Ukraine -un pays indépendant- et qui tente de l'écraser de toute sa puissance et de l'annexer en grande partie un Gaza dévastée par Israël! Un pur sophisme à la Mettan, qui détruit en se déployant tous les autres points d'une argumentation qu'on pourrait par ailleurs entendre. Et c'est bien là le drame de vos postures habituelles, cher ami! André Martin»
@Roger R. 19.01.2024 | 07h15
«Merci pour cette analyse éclairée. Nous pouvons nous demander si nos édiles, la tête dans le sable, ne vont pas lancer l’Europe dans une troisième guerre mondiale
contre la Russie, histoire d’éviter à devoir reconnaître les changements dans la gouvernance du monde qui effectivement vont se faire au détriment du grand « occident ». A la population de réagir. Le champ de bataille ne se trouvera pas cette fois à 2500 km mais se déroulera bien sous nos yeux. L’Ukraine, avec plus de 200’000 soldats morts, paie déjà un lourd tribu à l’entêtement des Etats-Unis de vouloir déstabiliser la Russie, cet immense territoire qui pourrait détenir bien des matières premières jugées indispensables dans un futur proche. Alliée de la seconde guerre mondiale avec une contribution de plus de 11 milions de soldats morts au combat (22 milions avec les civils) la Russie est aujourd’hui présentée comme ennemi principal dans la doxa des gouvernements occidentaux qui se servent des médias pour propager leurs idées jusqu’à en exclure le débat et bientôt les opposants, quid du forum de Davos. De quoi s’inquiéter très sérieusement. »
@stefans 19.01.2024 | 10h08
«Le commentaire d'André Martin est d'une parfaite justesse.»
@Latombe 19.01.2024 | 10h28
«En première lecture on peut être séduit, voire convaincu par les arguments de M. Mettan. Mais dès qu’on approfondit un peu on remarque la propension de l’auteur à mettre dans le même sac deux choses très, très différentes et c’est comme d’habitude dans ce qui ne saute pas aux yeux que se cache le diable…
Ainsi mettre sur le même pied la sécurité d’Israel (en gros 10 millions d’habitants et un territoire grand comme la Suisse) et celle de la Russie (140 millions d’habitants et un territoire absolument gigantesque…) est insoutenable. La survie du premier est en jeu à court terme, pas celle du second.
Ensuite, avancer des arguments symétriques pour plaindre les Palestiniens en même temps que les Russes (et pas du tout les Ukrainiens) c’est faire preuve d’une incroyable contorsion logique.
Non, M. Mettan, je ne tomberai pas dans votre piège et je continuerai à soutenir la cause à la fois d’un peuple palestinien et d’un peuple ukrainien, libres de choisir leur destin dans un seul Etat (?) sur la terre de Palestine pour l’un et dans un Etat ukrainien pour l’autre, tous deux laïcs, pluriethniques, libres et démocratiques.
»
@Chuck50 19.01.2024 | 11h04
«Petite précision : l’immigration des juifs européens a commencé avant la première guerre mondiale. En 1930, ils étaient 320'000 immigrés. En 1948, sur 900'000 Palestiniens, 750'000 était expulsé de 500 villages.»
@Eggi 19.01.2024 | 23h49
«Partageant les critiques de la plupart des commentaires des lecteurs à l'endroit de Guy Mettan, j'ajoute que, contrairement à l'affirmation péremptoire de ce journaliste qui se croit orienteur en étant désorienté, les thèses développées dans le livre d'Emmanuel Todd ne sont pas "difficilement contestables", notamment dans un article du Monde des Livres de ce 19 janvier qui se termine ainsi: "... Il (l'auteur) aurait quelque chose de touchant dans son incompréhension panique, s'il ne s'agissait, en appelant pour finir à la défaire de l'Ukraine, de faire allégeance à la barbarie d'une guerre impériale, aux bombardements de civils, aux tortures, aux viols, aux déportations d'enfants. En l'espèce, c'est glaçant." Le point de vue de Monsieur Mettan l'est aussi...»
@portulan 20.01.2024 | 12h10
«On peut bien entendu faire des critiques à M. Mettan, mais encore faut-il s’assurer de ne pas baser celles-ci sur des faits erronés ou tronqués. L’opération spéciale déclenché par la Russie n’est en fin de compte que la poursuite prévisible du coup d’état du Maidan ( car comment, en démocratie, qualifier le renversement d’un gouvernement légitimement élu) et de la résistance armée contre le nouveau gouvernement. Guerre civile il y a eu et féroce avec des victimes civiles. Les pays occidentaux considéré cette dangereuse affaire avec une désinvolture et une mauvaise foi incompréhensible. Le peuple ukrainien a vu son espoir d'un état plurilingue et culturellement diversifié s’effondrer sous les coups d’un nationalisme de mauvais aloi. Nous avons donc le choix, pour former notre opinion, entre:
1. Une guerre civile soutenue par une intervention étrangère considérée comme une agression au vu du droit international.
2. Un épisode du conflit jamais résolu entre les USA et la Russie avec le peuple Ukrainien comme chair à canon, le comble du cynisme.
»
@mariec 21.01.2024 | 14h42
«Réponse de la part de Guy Mettan aux commentaires des lecteurs:
Chers André Martin et amis critiques, merci d’avoir pris la peine de commenter mon papier. Je comprends parfaitement qu’on puisse ne pas partager mon point de vue et mes arguments. Je m’attendais d’ailleurs à recevoir une volée de bois vert en réaction à cet article.
Mais si pour vous envahir trois fois le Liban voisin et indépendant (en laissant s’y dérouler des massacres comme ceux de Sabra et Chatila), envahir la Syrie, la bombarder sans répit tout en annexant le plateau du Golan, envahir la Jordanie et annexer la Cisjordanie, puis entreprendre la destruction de Gaza (territoire voisin et censé être plus ou moins indépendant aussi) sont des actes qui relèvent du sophisme quand on compare ces actions à celles de la Russie dans le Donbass et en Crimée, effectivement nous ne serons jamais d’accord.
De même, affirmer que la puissante Russie se battrait contre la minuscule Ukraine n’est exact que si l’on considère ce conflit d’un œil européen. Pour les Russes, les Américains et le reste du monde, il s’agit d’un conflit global opposant l’OTAN et l’Occident élargi, soit une cinquantaine de pays, à la Russie, l’Ukraine ayant été de facto intégrée à l’OTAN depuis 2014.
D’ailleurs, je ne fais qu’exposer la manière dont ces deux conflits sont perçus hors d’Occident si nous prenons la peine de considérer les réactions dans les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud, qui, eux, mettent ces comportements sur un même plan et n’apprécient pas que les pays occidentaux ne les jugent pas semblablement.
Inutile de préciser que ce ces comportements de la part de ces deux pays qui me sont proches me navre profondément.
Enfin pour ceux que ce débat intéresse, je recommande la lecture de cette contribution d’un professeur de Columbia sur la banqueroute morale de la philosophie européenne.
Thanks to Gaza, European philosophy has been exposed as ethically bankrupt
https://www.middleeasteye.net/opinion/war-gaza-european-philosophy-ethically-bankrupt-exposed»
@MARTIN 22.01.2024 | 07h02
«Oui, cher Guy Mettan, la manière de votre raisonnement s’apparente bien à un sophisme, ou à ce qu’on pourrait appeler plus précisément une fausse analogie, ou une comparaison trompeuse. Il conviendrait pour être plus précis à ce sujet de relire « L’Art d’avoir toujours raison" de Schopenhauer. Et vous en donnez une nouvelle illustration dans votre réponse. Condamner la campagne militaire criminelle que Netanyahou mène à Gaza depuis le 7 octobre, s’élever contre la manière dont Israël bafoue depuis des dizaines d’années les lois internationales et les condamnations de l’ONU, et plus largement les droits des palestiniens, ne donne pas quitus à Poutine quant à la guerre qu’il mène en Ukraine. On peut condamner la politique d’Israël, condamner l’hégémonisme criminel américain, regretter la faiblesse et le suivisme de l’Europe et la disparition de la morale du champ de la géo-politique internationale - encore un mirage: elle n’y a jamais eu droit de citer- sans retourner tout cela comme un gant, systématiquement, pour valider les menées de Poutine. Et je parle bien de Poutine ici et non de la Russie, car Poutine n’est pas la Russie, et s'il a mis sa main criminelle sur son pays, gageons que cela cessera un jour. On aurait aimé vous entendre dénoncer la mise en coupe réglée de son pays à son avantage, l’étouffement des libertés démocratiques en Russie, l’assassinat systématique de ses opposants, ses aventures militaires, avec la même virulence que vous déployez pour dénoncer la politique américaine et celle Israël. Mais vous ne l’avez pas fait, vous ne le faites pas, et c’est bien cela, malheureusement, qui affaiblit votre propos, et vous classe, on peut le regretter car votre talent et votre culture sont indéniables, dans les thuriféraires d’un régime dont on ne peut pas prendre la défense, fût-ce en appelant à l’aide les principes sacro-saints (!) de la géopolitique internationale.
Et quant au « Suicide de l’occident » qui paraphrase en le dramatisant, si c’était encore possible, le titre de Todd, « La Défaite de l’Occident », disons que cela va dans le même sens que votre discours global - on ne change pas de logiciel si facilement n’est-ce pas ? - le défaitisme, la critique négative et acrimonieuse.
Vous quittiez la presse: elle ne vaut plus rien, vous descendiez la vallée du Rhône à gauche, vous la remontez à l’extrême droite…
On vous préférait en directeur du Club de la Presse: quand vous donniez la parole à toutes les opinions.
Mais soyons positifs: il n’est jamais trop tard!»
@Vladimir le grand 22.01.2024 | 19h33
«Bonjour Monsieur Mettan,
Concernant votre remarque sur la demande de négociation de Poutine en décembre 2021.
Comment demander le retour de l’OTAN avant 1997 , comment demander au pays baltes de sortir de l’OTAN pour apaiser la Russie .
L’occupation soviétique a été une tragédie pour ces pays ( voir l’opération osen )
Comment ne pas comprendre que lorsque les russes ont quittés la Lituanie, l’Estonie, la Lettonie ces pays pour leurs sécurité ont décidés de frapper à la porte de l’OTAN . Le fait de ne pas faire confiance à Moscou est compréhensible.
Les revendications de Poutine en décembre étaient irréaliste .
De la part de Poutine c’était volontaire , connaissant à l’avance le refus de l’Europe et l’OTAN.
C’est l’avantage pour lui d’affirmer que lui voulait la paix , pas l’OTAN , pas l’Europe.
Comme pour la négociation de paix en mars et avril 2022 quand le 29 mars les ukrainiens présente leurs revendications à la délégation russe avec pour réponse le 7 avril par Lavrov qui dit que les revendications ukrainiennes sont inacceptable .
Le 11 avril les ukrainiens répondent qu’il n’y aura aucun changement dans les revendications du 29 mars.
Le résultat, les négociations sont stoppées .
Pourtant malgré le refus des russes , Poutine accusera les européens et les américains d’être les seuls responsables de cet échec.
Comme il est étrange en 2014 de parler de coup d’état à Kiev , alors que si l’on suis les événements dans la chronologie après que la police berkut de ianoukovicht a donné l’assaut contre les manifestant provocant plus de 60 morts , le président à fuit en Russie avec des membres de la police berkut , ces mêmes policier qui ont reçus plus tard la nationalité russe.
Après la fuite du président le parlement ukrainien à la majorité des députés ont voté la destitution du président.
Bizarre de parler d’un coup d’état , quand ce sont les membres du parlement qui votent. Illégal ou légal comme procédure ?
En comparaison avec avril 2014 quand igor girkin avec des membres du fsb , du gru, et quelques centaines d’indépendantiste ont pris les administrations ukrainienne du Donbass par la violence, les images en témoigne , dans ce cas là il s’agit vraiment d’un coup d’état ou putsch militaire .
Si vous me lisez je vous remercie d’avance.»
@markefrem 23.01.2024 | 07h30
«Quoi qu’en pense M. Mettan, l’Occident n’a hélas pas le monopole du double langage, de l’hypocrisie, du mensonge et de la mauvaise foi. Ce cher M. Poutine et ses alliés en sont très certainement des champions hors catégorie. Les preuves exemplaires abondent, sans avoir à chercher bien loin. Dès lors prédire la victoire d’un des camps sur l’autre procède de la gageure la plus hasardeuse ou alors de la prise de ses désirs pour des réalités. Je trouve les relations de voyage de M. Guy infiniment plus intéressantes que ses analyses géostratégiques ! Nous vivons une époque formidable, disait il y a bien longtemps un chroniqueur matinal célèbre de France Inter ! Chacun choisira son champion selon son cœur et que le plus fourbe gagne !»
@stef 11.02.2024 | 17h30
«A écouter l'interview de Poutine réalisé par Tucker Carlson (en cherchant sur Youtube les termes Poutine et Tucker), on se rend surtout compte que l'Occident "discute" avec la Russie d'une façon complètement biaisée.
On ne peut pas prétendre comprendre son interlocuteur en lui parlant de pommes alors qu'il comprend poires.
Ce n'est pas une question de traduction, mais de culture.
En Occident, l'honneur et la poignée de main, ainsi que les promesses n'ont plus court (malheureusement), alors qu'en Russie ou ailleurs, cela à encore une immense signification !
Si Poutine s'est senti agressé et humilié par les événements entre la Russie, l'UE et les USA depuis 1991, alors il faut en tenir compte dans les discussions, sinon toutes négociations sont vaines !
Plutôt que de suicide, je parlerai de déchéance morale de l'Occident, qui cherche à compenser cette perte en gonflant les muscles, mais cela ne fonctionne plus.
Pour terminer, personne n'est dupe quant aux manœuvres réalisées en Ukraine (et ailleurs dans les pays de l'Est) pour déstabiliser Moscou. Normal donc que Moscou réagisse. La provocation peut fonctionner un moment, mais il y a un temps où cela ne fonctionne plus et alors le provoqué est exacerbé au point qu'il craque.»