Actuel / Le nouveau bébé de l'UEFA
© 2018 Bon pour la tête / David Glaser
Imaginée par Michel Platini à Nyon il y a quelques années. Validée et livrée par l'équipe de son successeur Aleksander Čeferin, la nouvelle création de l'UEFA «La Ligue des Nations va mettre aux prises, dès le 6 septembre prochain, les 55 nations de sa confédération, dans un format de compétition original, qui privilégie les belles affiches sans désavantager les petites nations. Explications avec les coachs de la Suisse, la Belgique, l'Islande, la France et l'Espagne.
Bienvenue à la «Ligue des Nations», une nouvelle coupe continentale des nations, lancée aujourd'hui à Lausanne. Une Ligue des Nations, mais pour quoi faire? Simplement pour faire patienter les fans entre une Coupe du Monde 2018 en Russie et une Coupe d'Europe 2020 dans plusieurs pays d'Europe, pour stimuler l'attention d'un public qui en demande plus et qui ne veut pas de matchs joués pour du beurre. Donc, à partir de ce jour, il n'y aura presque plus de matchs amicaux entre deux nations européennes. La vie des joueurs sera plus compétitive encore, l'envie de ces mêmes joueurs et de leurs staffs, représentant leur pays avec fierté, sera quant à elle poussée à son maximum. L'ex-président de l'UEFA, Michel Platini, avait pensé à cette compétition impliquant les 55 fédérations européennes composant l'UEFA pour jouer un trophée supplémentaire prestigieux, dans une optique de valoriser les plus petites nations qui joueront entre elles dans les ligues inférieures de cette nouvelle ligue (la ligue D et la ligue C sont composées des plus petites nations comme Andorre, Malte ou les Îles Féroé). Ce rêve du président déchu – pour corruption présumée – a vu le jour en ce 24 janvier 2018 sous le patronage du nouveau chef de l'organisation du football européen, le Slovène Aleksander Čeferin.
La Ligue des Nations va ainsi nous éloigner des matchs soporifiques qui ne veulent rien dire, de ces matchs plein de coups de pattes bien bas, donnés par des équipes de "bouchers" de nations plus physiques qu'esthétiques dans les tibias des joueurs de nations «glamour» (Allemagne, Espagne, France, Italie ou Angleterre pour ne nommer que ces cinq là). La «Ligue» va aussi se passer des «sommets» déséquilibrés comme le récent France-Russie de décembre sans enjeu, les deux équipes étant qualifiées pour le Mondial 2018 en Russie, plutôt tranquillement pour les champions du monde 1998, automatiquement pour les Russes puisqu'ils organisent la compétition. En revanche la Ligue des Nations pourra-t-elle présenter une intensité aussi dramatique que le «1- 0» suisse qualificatif, joué à Belfast en décembre contre des Nord-Irlandais (a)battus par une erreur d'arbitrage incontestable. Un match qui est encore dans dans toutes les têtes tant il fut chargé en volts et en shots d'adrénaline, après le penalty injuste sifflé en faveur de la Nati. Oui! La Suisse qualifiée avec un coach Valdimir Petković loué pour son football, va devoir briller au Mondial russe puis à l'occasion de la Ligue des Nations ainsi que pendant les éliminatoires de l'Euro 2020 (voir guide explicatif ci-dessous).
La Suisse dans un groupe compétitif
Le même Vladimir Petković rayonnait dans la zone mixte du Swisstech Convention Center de l'EPFL, maison choisie par l'UEFA pour lancer sa nouvelle compétition. Dans le groupe A de la Ligue des Nations, se trouvent les meilleures équipes d'Europe. La Suisse en fait partie et a tiré deux nations qualifiées elles aussi de «leaders» au «ranking» des nations les mieux classées d'Europe. Il s'agit de l'Islande et la Belgique. Le sélectionneur helvétique a alors expliqué qu'il appréciait ce groupe A2 « avec deux équipes intéressantes. Ma première impression m'amène à croire que nous pouvons rivaliser à la fois avec la Belgique et l'Islande. Nous pouvons terminer premiers...»
Du côté de l'Islande, Helmir Hallgrimsson, le sélectionneur, savoure ce tirage au sort, une «chance» pour son peuple de 338'000 habitants. «On savait que peu importait le nom des adversaires tirés au sort. Ce sera dur pour l'Islande. On a déjà joué la Suisse et la Belgique par le passé, ce furent des matchs difficiles. Mais nous voulons jouer contre les meilleurs. On veut se mesurer contre eux. C'est un parfait moyen pour le football islandais pour se développer. C'est beaucoup plus motivant de jouer ce genre de matchs. C'est aussi une des raisons pour lesquelles on a gagné ces derniers temps (l'Islande a perdu contre la France en quart de finale de la Coupe d'Europe 2016, un véritable exploit).»
Helmir Hallgrimsson, le sélectionneur islandais. © 2018 Bon pour la tête / David Glaser
La Belgique, équipe terrifiante par la qualité de ses joueurs, dont une délégation qui brille en Angleterre (Kevin De Bruyne, Eden Hazard ou Vincent Kompany pour ne nommer que ces trois stars), sera l'adversaire des Suisses le plus coriace. Roberto Martinez, le sélectionneur des «Red Devils» belges avait un sourire qui en disait long sur ses espoirs de finir premier de son groupe A2. «Je suis très enthousiaste pour ce nouveau format de compétition. Les fans auraient peut-être sans doute voulu des noms plus "glamour" que la Suisse ou l'Islande, mais d'un point de vue footballistique, chaque nation de ce groupe est vraiment là pour son mérite. Tu regardes la Suisse, c'est une équipe avec de jeunes talents incroyables, avec des individualités comme Granit Xhaka ou Xherdan Shaqiri, sans oublier les joueurs de moins de 20 ans ou de moins de 18 ans qui montent aujourd'hui en équipe première. C'est toujours un vrai défi pour nous. Vladimir Petković a fait un très bon travail année après année.» Martinez aime aussi l'idée de rencontrer les Islandais, les fans de football de son pays ont adoré voir ces Vikings insatiables se battre, se dépouiller même pour se hisser en quart de finale de l'Euro français. Il y a une «saga», «une histoire qui doit être célébrée pour les Islandais. Mais de mon point de vue, c'est sportivement que j'accueille ces deux matchs contre eux les bras ouverts, c'est exactement ce dont on a besoin pour le foot international. Pour le football belge, ce qui fera la différence, c'est notre soif de vaincre, notre mentalité de gagnant», assène Roberto Martinez dans un sourire plein de confiance et d'ambition.
«On a enfin une chance de gagner une coupe»
Que la Suisse se méfie de ces Belges à qui tout réussit, depuis leur frustrante sortie du dernier Euro. Comme le dit Helmir Hallgrimsson, le peuple islandais attend la Suisse et la Belgique de pied ferme. «Les Islandais pourront dire: "On a enfin une chance de gagner une coupe", c'est une philosophie chez nous, c'est de l'optimisme. On est toujours comme ça, c'est un trait de caractère de notre peuple. On se remet toujours des défaites...», rigole le sélectionneur islandais. Et la France, comment voit-elle son tirage au sort très solide qui l'opposera aux champions du monde allemands de 2014 et aux Pays-Bas?
Joachim Löw, manager des champions du monde 2014: l'équipe d'Allemagne. © 2018 Bon pour la tête / David Glaser
Le sélectionneur Didier Deschamps répond: « le tirage est ce qu'il est... Au départ, la configuration de cette compétition, c'est forcément de grandes équipes en face de nous. Avant, c'était compliqué de faire des matchs amicaux, de trouver des adversaires. Cette fois, on aura des matchs de prestige avec un réel intérêt sportif. On a intérêt à finir premier de la poule si on veut se qualifier pour le tournoi final (lire Guide pratique ci-dessous). Mais c'est aussi une très bonne chose pour les petites nations du foot aussi, cela leur offre sur le papier tout du moins, deux possibilités de se qualifier. Enfin, nous allons voir de grands matchs, ce qui est bien pour les joueurs, mais aussi pour les médias...»
En effet, comme Didier Deschamps le dit, les poules de la Ligue A sont toutes relevées, les matchs seront des «petites finales» à chaque coup avec Portugal-Italie (champion d'Europe 2016 contre champion du Monde 2006), avec Angleterre-Espagne, les deux nations aux championnats nationaux les plus compétitifs et les plus riches. Saluons, en amateur du beau jeu, cette bonne idée de Platini, pleine de bon sens, qui place le football européen encore un peu plus tout en haut de l'échelle du sport mondial. Coup de maître d'un point de vue marketing, les droits de retransmission TV se sont arrachés, preuve que les deux compétitions reines vendues par la FIFA (la Coupe du Monde) et par l'UEFA (l'Euro) ne suffisent plus. Le mot de la fin revient au sélectionneur de l'Espagne Julen Lopetegui, dont l'équipe jouera l'Angleterre et la Croatie: «Nos adversaires sont deux équipes fantastiques, ça va être un tournoi fantastique. Il faudra un mental fantastique pour trouver des solutions.» Oui c'est ça, vous l'avez compris, la Ligue des Nations dans les mots du coach ibérique d'origine basque, eh bien euh... c'est «fantastique», vive le bilinguisme riche en vocables uniques. Les audiences TV, les revenus publicitaires et la passion du continent pour ce ballon rond qui ne s'arrête jamais de tourner, devraient en effet aisément le confirmer.
Guide Pratique: comment fonctionne cette nouvelle compétition?
Le 16e championnat d'Europe des nations aura lieu dans 12 stades à travers l'Europe du 12 juin au 12 juillet en 2020.
La Ligue des nations ne se substitue pas aux éliminatoires pour l'Euro 2020 mais elle va attribuer quatre des 24 places en jeu.
La Suisse devra tenter de se qualifier par les éliminatoires ou en se classant leader de la poule A2 de la Ligue des Nations en dominant ses adversaires islandais et/ou belges.
Les adversaires de éliminatoires de l'Euro 2020 seront désignés le 2 décembre 2018. Les deux premiers de chacun des dix groupes d'éliminatoires seront qualifiés pour l'Euro 2020.
Des barrages permettront de donner les quatre derniers sésames pour l'Euro 2020 grâce à cette nouvelle Ligue des Nations. Les nations leaders de chaque ligue (A, B, C ou D) qui n'ont pas réussi à se qualifier par les éliminatoires classiques s'affronteront lors de barrages en mars 2020.
Si les leaders de chaque ligue (A, B, C ou D) sont qualifiés par les éliminatoires classiques, la place de barragiste reviendra au suivant du classement de chaque groupe.
Chaque Ligue attribuera un billet, après un tournoi à quatre sous la forme de demi-finale/finale, ce qui va favoriser inévitablement des nations qui ont échoué lors des éliminatoires de l'Euro, car moins fortes.
Les seize groupes dans les quatre divisions<br>de la Ligue des Nations, dans le détail
Ligue A
Groupe 1 : Allemagne, France, Pays-Bas
Groupe 2 : Belgique, Suisse, Islande
Groupe 3 : Portugal, Italie, Pologne
Groupe 4 : Espagne, Angleterre, Croatie
Ligue B
Groupe 1 : Slovaquie, Ukraine, République tchèque
Groupe 2 : Russie, Suède, Turquie
Groupe 3 : Autriche, Bosnie, Irlande du Nord
Groupe 4 : Pays de Galles, République d'Irlande, Danemark
Ligue C
Groupe 1 : Écosse, Albanie, Israël
Groupe 2 : Hongrie, Grèce, Finlande, Estonie
Groupe 3 : Slovénie, Norvège, Bulgarie, Chypre
Groupe 4 : Roumanie, Serbie, Monténégro, Lituanie
Ligue D
Groupe 1 : Géorgie, Lettonie, Kazakhstan, Andorre
Groupe 2 : Biélorussie, Luxembourg, Moldavie, Saint-Marin
Groupe 3 : Azerbaïdjan, Îles Féroé, Malte, Kosovo
Groupe 4 : Macédoine, Arménie, Liechtenstein, Gibraltar
Calendrier
Journée 1 : 6-8 septembre 2018
Journée 2 : 9-11 septembre 2018
Journée 3 : 11-13 octobre 2018
Journée 4 : 14-16 octobre 2018
Journée 5 : 15-17 novembre 2018
Journée 6 : 18-20 novembre 2018
5-9 juin 2019 Tournoi final pour les vainqueurs de groupe de la Ligue A
26-31 mars 2020 Barrages pour l'Euro 2020, pour les équipes les mieux classées de la Ligue des Nations non-qualifiées directement
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La vie des joueurs sera plus compétitive encore, l'envie de ces mêmes joueurs et de leurs staffs, représentant leur pays avec fierté, sera quant à elle poussée à son maximum. L'ex-président de l'UEFA, Michel Platini, avait pensé à cette compétition impliquant les 55 fédérations européennes composant l'UEFA pour jouer un trophée supplémentaire prestigieux, dans une optique de valoriser les plus petites nations qui joueront entre elles dans les ligues inférieures de cette nouvelle ligue (la ligue D et la ligue C sont composées des plus petites nations comme Andorre, Malte ou les Îles Féroé). Ce rêve du président déchu – pour corruption présumée – a vu le jour en ce 24 janvier 2018 sous le patronage du nouveau chef de l'organisation du football européen, le Slovène Aleksander Čeferin.</p><p>La Ligue des Nations va ainsi nous éloigner des matchs soporifiques qui ne veulent rien dire, de ces matchs plein de coups de pattes bien bas, donnés par des équipes de "bouchers" de nations plus physiques qu'esthétiques dans les tibias des joueurs de nations «glamour» (Allemagne, Espagne, France, Italie ou Angleterre pour ne nommer que ces cinq là). La «Ligue» va aussi se passer des «sommets» déséquilibrés comme le récent France-Russie de décembre sans enjeu, les deux équipes étant qualifiées pour le Mondial 2018 en Russie, plutôt tranquillement pour les champions du monde 1998, automatiquement pour les Russes puisqu'ils organisent la compétition. En revanche la Ligue des Nations pourra-t-elle présenter une intensité aussi dramatique que le «1- 0» suisse qualificatif, joué à Belfast en décembre contre des Nord-Irlandais (a)battus par une erreur d'arbitrage incontestable. Un match qui est encore dans dans toutes les têtes tant il fut chargé en volts et en shots d'adrénaline, après le penalty injuste sifflé en faveur de la Nati. Oui! La Suisse qualifiée avec un coach Valdimir Petković loué pour son football, va devoir briller au Mondial russe puis à l'occasion de la Ligue des Nations ainsi que pendant les éliminatoires de l'Euro 2020 (voir guide explicatif ci-dessous).</p><h3>La Suisse dans un groupe compétitif</h3><p>Le même Vladimir Petković rayonnait dans la zone mixte du Swisstech Convention Center de l'EPFL, maison choisie par l'UEFA pour lancer sa nouvelle compétition. Dans le groupe A de la Ligue des Nations, se trouvent les meilleures équipes d'Europe. La Suisse en fait partie et a tiré deux nations qualifiées elles aussi de «leaders» au «ranking» des nations les mieux classées d'Europe. Il s'agit de l'Islande et la Belgique. Le sélectionneur helvétique a alors expliqué qu'il appréciait ce groupe A2 « avec deux équipes intéressantes. Ma première impression m'amène à croire que nous pouvons rivaliser à la fois avec la Belgique et l'Islande. Nous pouvons terminer premiers...» <br></p><p>Du côté de l'Islande, Helmir Hallgrimsson, le sélectionneur, savoure ce tirage au sort, une «chance» pour son peuple de 338'000 habitants. «On savait que peu importait le nom des adversaires tirés au sort. Ce sera dur pour l'Islande. On a déjà joué la Suisse et la Belgique par le passé, ce furent des matchs difficiles. Mais nous voulons jouer contre les meilleurs. On veut se mesurer contre eux. C'est un parfait moyen pour le football islandais pour se développer. C'est beaucoup plus motivant de jouer ce genre de matchs. 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Les fans auraient peut-être sans doute voulu des noms plus "glamour" que la Suisse ou l'Islande, mais d'un point de vue footballistique, chaque nation de ce groupe est vraiment là pour son mérite. Tu regardes la Suisse, c'est une équipe avec de jeunes talents incroyables, avec des individualités comme Granit Xhaka ou Xherdan Shaqiri, sans oublier les joueurs de moins de 20 ans ou de moins de 18 ans qui montent aujourd'hui en équipe première. C'est toujours un vrai défi pour nous. Vladimir Petković a fait un très bon travail année après année.» Martinez aime aussi l'idée de rencontrer les Islandais, les fans de football de son pays ont adoré voir ces Vikings insatiables se battre, se dépouiller même pour se hisser en quart de finale de l'Euro français. Il y a une «saga», «une histoire qui doit être célébrée pour les Islandais. 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Et la France, comment voit-elle son tirage au sort très solide qui l'opposera aux champions du monde allemands de 2014 et aux Pays-Bas? <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1516821215_low.jpg">Joachim Löw, manager des champions du monde 2014: l'équipe d'Allemagne. © 2018 Bon pour la tête / David Glaser<br></h4><p>Le sélectionneur Didier Deschamps répond: « le tirage est ce qu'il est... Au départ, la configuration de cette compétition, c'est forcément de grandes équipes en face de nous. Avant, c'était compliqué de faire des matchs amicaux, de trouver des adversaires. Cette fois, on aura des matchs de prestige avec un réel intérêt sportif. On a intérêt à finir premier de la poule si on veut se qualifier pour le tournoi final (lire Guide pratique ci-dessous). Mais c'est aussi une très bonne chose pour les petites nations du foot aussi, cela leur offre sur le papier tout du moins, deux possibilités de se qualifier. Enfin, nous allons voir de grands matchs, ce qui est bien pour les joueurs, mais aussi pour les médias...»</p><p>En effet, comme Didier Deschamps le dit, les poules de la Ligue A sont toutes relevées, les matchs seront des «petites finales» à chaque coup avec Portugal-Italie (champion d'Europe 2016 contre champion du Monde 2006), avec Angleterre-Espagne, les deux nations aux championnats nationaux les plus compétitifs et les plus riches. Saluons, en amateur du beau jeu, cette bonne idée de Platini, pleine de bon sens, qui place le football européen encore un peu plus tout en haut de l'échelle du sport mondial. Coup de maître d'un point de vue marketing, les droits de retransmission TV se sont arrachés, preuve que les deux compétitions reines vendues par la FIFA (la Coupe du Monde) et par l'UEFA (l'Euro) ne suffisent plus. Le mot de la fin revient au sélectionneur de l'Espagne Julen Lopetegui, dont l'équipe jouera l'Angleterre et la Croatie: «Nos adversaires sont deux équipes fantastiques, ça va être un tournoi fantastique. Il faudra un mental fantastique pour trouver des solutions.» Oui c'est ça, vous l'avez compris, la Ligue des Nations dans les mots du coach ibérique d'origine basque, eh bien euh... c'est «fantastique», vive le bilinguisme riche en vocables uniques. Les audiences TV, les revenus publicitaires et la passion du continent pour ce ballon rond qui ne s'arrête jamais de tourner, devraient en effet aisément le confirmer.</p><p></p><hr><p></p><h2>Guide Pratique: comment fonctionne cette nouvelle compétition?</h2><ul><li><p>Le 16e championnat d'Europe des nations aura lieu dans 12 stades à travers l'Europe du 12 juin au 12 juillet en 2020.</p></li><li><p>La Ligue des nations ne se substitue pas aux éliminatoires pour l'Euro 2020 mais elle va attribuer quatre des 24 places en jeu.</p></li><li><p>La Suisse devra tenter de se qualifier par les éliminatoires ou en se classant leader de la poule A2 de la Ligue des Nations en dominant ses adversaires islandais et/ou belges.</p></li><li><p>Les adversaires de éliminatoires de l'Euro 2020 seront désignés le 2 décembre 2018. Les deux premiers de chacun des dix groupes d'éliminatoires seront qualifiés pour l'Euro 2020.</p></li><li><p>Des barrages permettront de donner les quatre derniers sésames pour l'Euro 2020 grâce à cette nouvelle Ligue des Nations. Les nations leaders de chaque ligue (A, B, C ou D) qui n'ont pas réussi à se qualifier par les éliminatoires classiques s'affronteront lors de barrages en mars 2020.</p></li><li><p>Si les leaders de chaque ligue (A, B, C ou D) sont qualifiés par les éliminatoires classiques, la place de barragiste reviendra au suivant du classement de chaque groupe.</p></li><li><p>Chaque Ligue attribuera un billet, après un tournoi à quatre sous la forme de demi-finale/finale, ce qui va favoriser inévitablement des nations qui ont échoué lors des éliminatoires de l'Euro, car moins fortes.</p></li></ul><p></p><hr><p></p><h2>Les seize groupes dans les quatre divisions<br>de la Ligue des Nations, dans le détail</h2><h3>Ligue A <br></h3><p>Groupe 1 : Allemagne, France, Pays-Bas</p><p>Groupe 2 : Belgique, Suisse, Islande</p><p>Groupe 3 : Portugal, Italie, Pologne</p><p>Groupe 4 : Espagne, Angleterre, Croatie</p><h3>Ligue B<br></h3><p>Groupe 1 : Slovaquie, Ukraine, République tchèque</p><p>Groupe 2 : Russie, Suède, Turquie</p><p>Groupe 3 : Autriche, Bosnie, Irlande du Nord</p><p>Groupe 4 : Pays de Galles, République d'Irlande, Danemark</p><h3>Ligue C<br></h3><p>Groupe 1 : Écosse, Albanie, Israël </p><p>Groupe 2 : Hongrie, Grèce, Finlande, Estonie </p><p>Groupe 3 : Slovénie, Norvège, Bulgarie, Chypre </p><p>Groupe 4 : Roumanie, Serbie, Monténégro, Lituanie </p><h3>Ligue D<br></h3><p>Groupe 1 : Géorgie, Lettonie, Kazakhstan, Andorre </p><p>Groupe 2 : Biélorussie, Luxembourg, Moldavie, Saint-Marin </p><p>Groupe 3 : Azerbaïdjan, Îles Féroé, Malte, Kosovo </p><p>Groupe 4 : Macédoine, Arménie, Liechtenstein, Gibraltar </p><p></p><hr><p></p><h2>Calendrier<br></h2><p>Journée 1 : 6-8 septembre 2018</p><p>Journée 2 : 9-11 septembre 2018</p><p>Journée 3 : 11-13 octobre 2018</p><p>Journée 4 : 14-16 octobre 2018</p><p>Journée 5 : 15-17 novembre 2018</p><p>Journée 6 : 18-20 novembre 2018</p><p><strong>5-9 juin 2019 </strong>Tournoi final pour les vainqueurs de groupe de la Ligue A<strong></strong><br><strong>26-31 mars 2020</strong> Barrages pour l'Euro 2020, pour les équipes les mieux classées de la Ligue des Nations non-qualifiées directement <br></p><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-nouveau-bebe-de-l-uefa', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 915, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 761, 'homepage_order' => (int) 890, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 2616, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1765, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'A VIF / Musique', 'title' => 'Balade dans le jardin du «Montreux Jazz»', 'subtitle' => 'La programmation du festival est composée comme on agencerait une boutique de fleuriste. 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J’ai fait ma place parce que j’ai travaillé, peut-être aussi parce que la lumière est faite sur ce qui est plus rare et, en l’occurrence, une fille qui rappait en 2007, c’était assez rare. J’ai bénéficié d’un petit coup de projecteur. Il a fallu tenir, faire ses preuves, comme n’importe quel artiste.</p> <p>En revanche, je l’ai subi au travail et dans d’autres situations, comme à peu près toutes les femmes et les filles vivant dans ce pays.<br /><strong>Dans plusieurs de vos textes, vous vous exprimez avec beaucoup de franchise sur les déséquilibres de la société. 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Et puis quand je me suis «lancée» dans ce travail, d’abord pour confronter mon fantasme à la réalité, il se trouve que la réalité fut à l’image de mon fantasme parce que j’investissais le moment de la passe de toute la beauté que je lui rêvais, et que j’ai donc su créer un moment à l’image de ce rêve. Bref, dès le début je me suis vécu «Putain» comme artiste. Et cet investissement dans mon métier se renforce avec le temps. C’est une profession qui a du sens et que je vis comme une vocation: celle de rendre le monde meilleur par la sexualité, en créant un espace de liberté, d’abandon, de plaisir, de douceur, de joie, de partage. Je ne produis rien sinon du bien-être. 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Je participe à des tables rondes sur le travail du sexe, et avec mon amie Zoé Blanc-Scuderi, une sexothérapeuthe qui a fondé Sexopraxis, nous mettons en place une formation sur le travail du sexe, d’une part pour montrer qu’il s’agit bien d’un métier qui demande des compétences; d’autre part parce que les personnes arrivant dans ce domaine doivent tout apprendre par empirisme, ce qui les isole davantage (on ne peut pas vraiment demander des conseils à une amie sur comment bien faire sa communication sur internet quand on est escort) et les met potentiellement en danger physique, sanitaire et surtout psychologique.<br /><strong>Etes-vous enragée par ce qui se passe en France?</strong><br />En France, depuis la loi sur la pénalisation des clients votée en 2016, les conditions de travail se sont largement dégradées. Il y a moins de clients, donc les travailleurs du sexe acceptent des pratiques ou des clients qui les mettent en danger. Il y a des descentes de police pour arrêter les sans-papiers, inutile de vous dire qu’étrangère plus pute est une combinaison propice aux abus policiers.<br />Bien sûr, et en même temps je dois bien admettre que je suis une «putain» privilégiée qui a eu la possibilité de partir travailler en Suisse et a préféré son confort personnel plutôt que la lutte aux côtés de ses consœurs précarisées. Cette loi de pénalisation des clients est terrible pour mes consœurs. Elle renforce encore plus la précarité alors que le travail du sexe était pour beaucoup un moyen d’en sortir, de s’en sortir. Je trouve cela affligeant de se prétendre féministe et de tout faire pour empêcher des individus en majorité femme de s’émanciper de leur situation à elles comme elles le veulent sous prétexte que la prostitution serait «en elle même» une violence. Il serait bon de prendre conscience qu’il y a une plus grande violence que la prostitution (quoi qu’on en pense) que manifestement ces «feministes» bourgeoises ne connaissent pas: la pauvreté. <br /><strong>Comment expliquer cette position de ces féministes et femmes politiques?</strong><br />Je pense que dans le fond, il y a un enjeu politique qui est de plaire à la population. Dans l’imaginaire collectif, la prostitution est considérée comme avilissante. Faire des lois contre le travail du sexe va dans le sens de l’inconscient collectif.<br />Mais c’est faire le jeu du patriarcat que de dire aux autres ce qui les aliène ou ce qui les rend dignes. Ce qui est le plus avilissant, c’est que soient prises des décisions qui auront un impact sur la vie des personnes concernées (comme voter une loi par exemple) sans leur demander leur avis! Y a-t-il plus paternaliste que ça?! Et quand nous nous organisons nous-mêmes pour faire entendre notre voix, nous sommes systématiquement mises sous silence, si ce n’est insultées.<br />Concernant l’argument du «non-choix» dans la prostitution, c’est surtout un non-sens absolu. Aucun choix, quel qu’il soit, n’est jamais pris et défini uniquement par ma volonté. Le choix humain est toujours déterminé par un tas de choses, le contexte culturel, le besoin de se sentir reconnu par mes pairs, la représentation inconsciente que j’ai de moi, des autres… Du choix des vacances à celui de mon partenaire; du choix de ma tenue à celui de mon travail, tout est agencement comme dirait Deleuze.<br /><strong>Le problème viendrait-il surtout de notre besoin de s'insérer dans une société capitaliste?<br /></strong><strong></strong>Dans un système capitaliste déterminé par la nécessité de gagner de l’argent pour survivre, nous avons toutes et tous la contrainte de nous trouver un travail. C’est pourquoi se choisir un travail est de toutes façons biaisé, quel que soit le choix de ce travail, qui que nous soyons. Avez-vous vous même choisi de manière absolument libre votre travail? Bien sûr que non. Donc il faut cesser d’utiliser cet argument contre le travail du sexe. Ou bien renverser toute la société capitaliste.<br />Le choix du travail du sexe peut être une solution voire une voie d’émancipation. Si une femme migrante qui n’a pas de papiers en France veut vivre comme tout le monde. La prostitution sera peut-être, au vu de l’impossibilité pour elle de s’intégrer sur le marché «classique» du travail en France, la seule solution pour survivre. Ça n’en restera pas moins un choix tant qu’elle consent à le faire. Ce travail lui permettra peut-être même d’avoir une vie relativement confortable, d’être maîtresse de son emploi du temps, de se sentir utile à la société. Le mot clé me semble être le consentement. 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On a 48 concerts. Comme on n’est pas dans la configuration open-air, tout est lié à la programmation. Avec Elton John, on a plus de billets à vendre qu’auparavant. On a deux affiches majeures comme Elton John et Sting qui ont été sold-out en deux jours.15'000 billets écoulés pour Elton dans un stade, c’est l’équivalent de 15 soirées au Stravinsky. On note par ailleurs que les artistes sont moins nombreux sur la route, que le modèle économique est en train de changer.</p> <p><strong>Quels sont vos objectifs pour un concert à Montreux?</strong></p> <p>On vise environ 60 ou 70% de la capacité de la salle. Mais je prends chaque concert individuellement. Il y a un changement ces dix dernières années avec la publicité sur les différents relais médiatiques. On a une concurrence forte en Suisse et en Europe en général. On doit relancer le public sur l’ensemble du programme constamment dans les médias du print. Le travail de communication se fait plus finement et est plus diversifié sur le digital. Avec les applications comme Spotify, on ne peut plus mettre le focus sur des artistes moins connus, ce qui est quelque chose d’intéressant.</p> <p><strong>Y a-t-il un effet Montreux avec des concerts conceptualisés, avec des artistes fidélisés?</strong></p> <p>Oui. Pour Thom Yorke dont le nouvel album a le parfait profil pour nous avec un spectacle visuel qui nous correspond bien, plus que pour un open air. L’ambiance de son album se transposera bien au Stravinski. Pour Janet Jackson aussi. Grâce à l’appui de Quincy Jones, elle fera deux dates en Europe, Montreux et Glastonbury. Avec une matériel scénique énorme là-bas. Pas chez nous, le rapport humain a permis de marquer notre différence. </p> <p><strong>Malgré la marque Montreux, il semblerait que rien ne soit acquis… </strong></p> <p>On fait des choix de programmation, certes, mais on est sur le fil du rasoir. On l’a toujours été. 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Je ne me prends pas trop au sérieux pour justement être pris au sérieux par les autres acteurs. A Kilbi, j'essaye toujours de trouver des artistes qui ont quelque chose d'original, qui ne font pas de compromis et qui sont surprenants. J'essaye aussi d'ajouter des éléments très expérimentaux au contenu du festival. Et avoir du plaisir, être connecté et discuter. Une chose très importante pour moi, c'est la fidélité à qui nous sommes, surtout. Garder la taille du festival, ne pas seulement le dire. Et mettre le côté humain en avant. La déco et le style ne sont pas les plus importants.</p> <p><strong>Comment ça se passe en termes économiques, la concurrence s'exprime-t-elle sur le terrain des cachets?</strong></p> <p>Oui. Mais on programme les artistes que l'on peut se payer. Cela arrive que l'on doive payer de gros cachets pour de petits groupes parce qu'ils sont en tête d'affiche. Mais le terrain de jeu dans lequel nous évoluons est plutôt sympathique. 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C’est la première année depuis 2003 que l’on ne vend pas tout. Il nous reste des billets pour samedi et dimanche. Mais à l’arrivée, ça fera quand même 96% de remplissage. Cette année, il y a le facteur Fêtes des Vignerons, même si ce ne sont pas tous des spectateurs de Paléo, sans compter les concerts programmés à l’année.</p> <p><strong>Le facteur hip-hop a-t-il écarté certains spectateurs de Paléo cette année? </strong></p> <p>Non, car on programme du hip-hop depuis MC Solaar. Avant, les organisateurs ne voulaient pas trop de hip hop car le public était réputé difficile. Mais aujourd’hui, c’est la soirée avec Damso et Soprano qui est partie la plus vite. On doit renouveler le public avec ce qu’il veut écouter, du rap et de l’électro surtout, moins de rock. Mais on a un menu qui s’adresse à des générations différentes, le rap c’est 12% des artistes, Bruel sera là pour un public familial, The Cure et 21 Pilots pour les amateurs de rock… Il y a les musiques du monde. 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Avec le constat des hausses cumulées des coûts de sûreté et d’accueil du public, des frais d’indemnisation des forces de l’ordre et également des cachets d’artistes face à une décrue des subventions locales, le secteur très concurrentiel est inquiet pour son avenir.</p> <p><strong>Quel est le secret pour que les Eurockéennes perdurent avec ce récent format de quatre jours? </strong></p> <p>Ni secret, ni recette. La fragilité reste intrinsèquement liée à ce type d’événement plein air. Ce format dépend essentiellement des opportunités artistiques pour réussir à programmer un jour supplémentaire. Le format sur trois jours reste le mètre étalon. 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