Actuel / La Suissesse Nathalie Yamb, star des influenceurs anti-français et pro-russes en Afrique
C'est depuis la Suisse, dans un décor afro-chic, que Nathalie Yamb enregistre et poste sur YouTube ses vidéos incendiaires contre la France en Afrique. © DR
Pour accroître son influence en Afrique, la Russie s’appuie sur des leaders d’opinion qui cartonnent sur les réseaux sociaux, source importante d’information auprès des jeunes. Cible de ces influenceurs: la mainmise des pays occidentaux en général et de la France en particulier sur les richesses du continent. Et chaque jour, l’actualité amène de l’eau au moulin de la nébuleuse anti-française et pro-russe en Afrique, choyée par Evgueni Prigojine, proche de Poutine et financier du groupe paramilitaire Wagner.
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Au diable les oiseaux de mauvais augure avec leurs nouvelles angoissantes, leurs alertes climatiques: nous voulons profiter pleinement de la magie de Noël, déambuler en paix dans les rues illuminées les bras chargés de cadeaux.</p> <p>Cela fait des semaines que les porte-conteneurs chargés de jouets, d’appareils électroniques, de vêtements «spécial réveillon» traversent les océans depuis la Chine et autres pays asiatiques pour approvisionner les rayons de nos magasins. Que les camions de la logistique internationale se succèdent pour nous livrer à domicile, dans des délais toujours plus courts, les biens de consommation dont nous avons suivi, avec émotion, la progression jusqu’à nous.</p> <h3><strong>«Amazon Haul» veut concurrencer Temu</strong></h3> <p>Pour ce Noël, Amazon a fait un beau cadeau aux consommateurs américains, en lançant «Amazon Haul», une plateforme d’e-commerce qui permet de commander pratiquement tout, ou presque, à des prix dérisoires. But de l’opération: concurrencer Temu qui connaît un succès fulgurant y compris en Suisse, ou encore Alibaba et Shein pour les vêtements. Pour obtenir des prix toujours plus bas, l’entreprise expédie les produits directement depuis la Chine, sans passer par ses entrepôts. C’est aussi directement en Chine que les produits qui ne conviennent pas sont retournés – gratuitement, à condition d’avoir coûtés plus de 3 dollars. 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Dans l’inconscient collectif de la population, l’armée française bombardant le palais présidentiel où s’était retranché le président Laurent Gbagbo en avril 2011 demeure une image marquante.</p> <h3><strong>«Camouflet» ou sens de l’Histoire?</strong></h3> <p>Après l’annonce, le 29 novembre dernier, par le Tchad et le Sénégal de leur volonté de mettre un terme à la présence sur leur sol de militaires français – à la suite du Mali, du Burkina Faso et du Niger – la Côte d’Ivoire et le Gabon demeurent les derniers, avec Djibouti, à ne pas remettre en question, pour l’instant, cette présence. Les médias de l’Hexagone ont aussitôt parlé de «camouflet», d’«humiliation» pour la France, d’un «nouveau revers» pour la politique africaine d’Emmanuel Macron. Oubliant peut-être un peu vite qu’il s’agit avant tout du sens de l’Histoire et que des troupes françaises stationnées en permanence sur le continent africain relèvent davantage d’un anachronisme datant de la période coloniale plutôt que d’une situation immuable qu’il s’agirait de préserver à tout prix.</p> <p>Une nouvelle génération de chefs d’Etat, chacun à sa manière, demeure en tout cas soucieuse de poser des actes symboliques visant à recouvrer la souveraineté de leur pays et à redéfinir leurs relations avec l’ex puissance coloniale, comme l’expriment régulièrement leurs concitoyens. L’échec attribué aux troupes françaises de l’opération Barkhane dans leur lutte contre les djihadistes au Mali a par ailleurs battu en brèche la confiance qu’avaient leurs prédécesseurs dans les compétences et le savoir-faire militaire français, poussant les nouveaux dirigeants à se tourner résolument vers d’autres partenaires pour combattre l’insécurité qui gangrène leur pays. </p> <h3><strong>Macron a tenté de reprendre la main, en vain </strong></h3> <p>Lors de ses déplacements sur le continent africain, Emmanuel Macron avait senti que le vent tournait, que la France perdait du terrain, et avait essayé de reprendre la main. En proposant par exemple de réduire le nombre de militaires stationnés dans les pays demeurés «amis». Afin de préparer cette réduction, il avait dernièrement dépêché auprès des présidents africains concernés l’ancien Secrétaire d’Etat à la coopération du président Nicolas Sarkozy, Jean-François Bockel, qui, visiblement, n’y a vu que du feu. 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Les entreprises françaises, et plus largement européennes, comptant sur eux pour les protéger en cas de troubles, voire d’exfiltrer leurs ressortissants si nécessaire.</p> <p>Mais les beaux jours de l’armée française en Afrique semblent résolument appartenir au passé. Celle-ci n’y a plus sa place. Et tôt ou tard, les derniers bastions de la «Coloniale» (surnom donné aux troupes coloniales), en Côte d’Ivoire et au Gabon, sans compter Djibouti qui a un statut à part, partiront de manière inéluctable. Leurs responsables politiques parviendront-ils à l’organiser ou y seront-ils contraints par la volonté populaire? Quant à la France, est-elle prête à opérer de profonds changements dans ses relations avec ses ex-colonies, sans forcément les rayer de sa liste de «pays amis» si elles cherchent à diversifier leur coopération, y compris avec la Russie? 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La Dame de Sotchi
Celle qui vit actuellement dans la région de Gränichen, dans le canton d’Argovie, à quelque 45 kilomètres de Zurich ̶ où vit sa famille, d’où elle est originaire et où elle avait vécu plusieurs années avant de faire l’essentiel de sa carrière sur le continent africain ̶ s’était fait remarquer par son discours radicalement anti-français tenu lors du premier sommet Russie-Afrique en 2019 à Sotchi, station balnéaire de la Mer Noire. D’où le surnom de «Dame de Sotchi» qu’elle s’est attribué. Brillante, pédagogue dans ses démonstrations, Nathalie Yamb séduit par la clarté de ses propos des profils très divers, tout en surfant sur un ressentiment présent en Afrique francophone depuis bien avant l’arrivée d’influenceurs dénonçant l’arrogance de Paris en Afrique, ses coups tordus politiques, ses parts de marchés captifs. Que la Suisso-Camerounaise fasse notoirement la promotion de la Russie, y compris dans sa guerre avec l’Ukraine, ne semble guère déranger grand’monde, tant l’exaspération à l’égard de la France a pris de l’ampleur. Quitte à se jeter dans les bras d’une autre puissance, tout aussi prédatrice.
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Oubliant peut-être un peu vite qu’il s’agit avant tout du sens de l’Histoire et que des troupes françaises stationnées en permanence sur le continent africain relèvent davantage d’un anachronisme datant de la période coloniale plutôt que d’une situation immuable qu’il s’agirait de préserver à tout prix.</p> <p>Une nouvelle génération de chefs d’Etat, chacun à sa manière, demeure en tout cas soucieuse de poser des actes symboliques visant à recouvrer la souveraineté de leur pays et à redéfinir leurs relations avec l’ex puissance coloniale, comme l’expriment régulièrement leurs concitoyens. 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Un des points sur lesquels Donald Trump est particulièrement attendu est celui de la prolongation de l’AGOA, l’African Growth and Opportunity Act, qui permet à des pays «amis», respectant certains critères, d’exporter leurs produits vers les Etats-Unis sans payer de taxes. Or, lors de son premier mandat, il avait déclaré que le programme ne serait pas renouvelé à son expiration en 2025. Une perspective qui inquiète plusieurs pays, parmi lesquels l’Afrique du Sud, l’un des plus grands exportateurs vers les Etats-Unis dans le cadre de l’AGOA.</p> <h3>Quelles conséquences du retour de Trump?</h3> <p>L’Afrique du Sud fait en tout cas partie des pays africains qui voient avec appréhension un retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Son président Cyril Ramaphosa est en effet mal vu de certains ténors du Parti républicain pour avoir déposé une plainte contre l’Etat d’Israël auprès de la Cour internationale de justice. 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Des espoirs qui risquent cependant d’être déçus, tant il est peu probable que les Etats-Unis renoncent à leur soutien au Rwanda et à son président Paul Kagame. Peu de chance également que Donald Trump se préoccupe davantage que son prédécesseur de la guerre civile au Soudan.</p> <h3><em>Africa First</em>?</h3> <p>Mais l’ex-nouveau président américain est tellement imprévisible qu’il ne faut jurer de rien. Tout particulièrement dans ce contexte où la Chine et la Russie multiplient les initiatives en direction de l’Afrique. Reste que sur le continent, on entend également des voix qui se réjouissent de l’arrivée de Trump et de son «<em>America First</em>», en espérant que cela inspirera les présidents africains à promouvoir le slogan «<em>Africa First</em>», et renoncer, enfin, à compter sur l’extérieur pour résoudre ses problèmes.</p>', 'content_edition' => 'Aujourd’hui, Pékin comme Moscou sont à l’offensive. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@Erwan 06.01.2023 | 13h50
«Ça me fait bien rire quand je lis un article comme celui-là, qui pourrait avoir sa place dans Le Temps, Le Monde ou Libération, où on s'inquiète de l'influence que peut avoir de petits streamers qui ont leurs opinions, tout en feignant de penser que les médias de masses n'influencent aucunement l'opinion publique et qu'ils sont blancs comme des agneaux.»
@Baïka 08.01.2023 | 15h12
«La France a tout faux depuis fort longtemps avec les pays africains et ce n'est pas avec le président actuel que les choses changeront. En Suisse on préfère laisser une liberté de paroles totale à des influenceuses telle que Nathalie Yam au contraire de certains activistes qui combattent le réchauffement climatique, la malnutrition ainsi que la corruption.»