Média indocile – nouvelle formule

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Que cela plaise ou non, le fait est que la jeune génération laisse tomber les médias traditionnels et préfère les réseaux sociaux. Ceux-ci surchauffent en France ces temps-ci. C’est la bousculade des petites vidéos sur Tiktok, Instagram et autres. Tout le monde s’y met. Les partis s’y ruent. Plus timidement les télés, les radios, les journaux aussi, pour rappeler qu’ils existent. Tous entremêlés avec les interventions des simples pékins. Chacun y va de son témoignage, de son choix politique, de son état d’âme du moment. Naviguer dans cette pâtée n’est pas aisé. Avec quelles conséquences?



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Sur les réseaux, le plus futile et le plus grave se télescopent. Les algorithmes des plateformes finissent par définir ce qui intéresse chacun et trient un peu, mais c’est long et cela ne dispense pas vraiment du chaos. Personne n’échappe à l’apparition de quelques créatures, plus ou moins séduisantes, ravies de se montrer et de se confier face à l’inconnu.

Mais il n’y a pas mieux pour prendre la mesure du désarroi français actuel, de la détestation du Président, des cris d’espoirs opposés et de toutes les peurs qui émergent ainsi au grand jour. Les analystes solides y montrent le bout du nez mais s’expriment mieux sur d’autres supports.

Alors quelles sont les tendances? Sans préjuger des résultats finaux. La montée des discours du RN est spectaculaire. Pas seulement en raison du champion surdoué des influenceurs, Bardella, très assidu. Des fiérots qui se gargarisent de formules ultra-patriotiques aux tranquilles retraités sur les marchés, sur le ton «je vote RN mais je ne suis pas raciste». Des voix de tous âges qui disent un ras-le-bol diffus, un besoin de changement, flou ou pas qu’importe. Mais aussi de violents coups de gueule contre les Arabes, les Musulmans: «Dehors!» Les aversions latentes s’expriment soudain sans la moindre gêne.

En écho tout un champ de la population, peu ou pas écouté par les grands médias, apparaît ici, sur un ton plus modéré, avec toutes sortes de nuances. Les Français d’origine étrangère (tant de façons de définir ce terme!), les étrangers suspendus à un permis de séjour… ou tout simplement les visages basanés. Une jeune femme un peu hâlée raconte que sa famille est cent pour cent française depuis le seizième siècle et s’étonne qu’on lui demande sans cesse «vous êtes de quelle origine?». Le spectre est large des discriminations, des plus légères aux plus choquantes. Autre révélation: nombre d’immigrés, bien formés ou pas, récents ou de longue date en France, disent envisager de la quitter. «Qu’ils s’en aillent!», crient les haineux. Et les responsables raisonnables? Ils se taisent sur le sujet.

La gauche est très présente également sur cette scène sans bornes. Les appels à faire barrage à l’extrême droite paraissent plus insistants que les plaidoyers pour le programme du «Front populaire» redéfini, et encore bien divisé. Mais là, on donne moins dans l’outrance. Des voix, attendues ou pas, disent des convictions profondes et sereines.

En revanche, le «camp du milieu», macroniste ou post-macroniste, est beaucoup moins présent. Les leaders désavoués ne cachent pas leur désarroi. Et les sympathisants d’un centre à reconstruire préfèrent se taire pour la plupart. Selon les sondages ils pèsent pourtant encore assez lourd. A la différence des Républicains de la droite classique, divisés, démoralisés. On comprend qu’ils ne s’agitent guère sur Tiktok.

Les conséquences politiques de ce show aux cent facettes? Imprévisibles mais forcément déterminantes. L’exaspération des passions? Sans doute mais ces paroxysmes n’ont pas attendu internet au regard de l’histoire. Voir l’entre-deux-guerres du vingtième siècle…

Quelles leçons tirer de ce cirque chez nous? Vérité d’évidence, à répéter néanmoins: on ne fait plus de politique, on n’informe plus, sans les réseaux sociaux. En Suisse beaucoup l’ont compris, tels les Maillard, les Berset et bien d’autres. Certains journaux aussi, comme Le Temps, même peu prolixe, ou 20 Minutes et Blick. La RTS, elle, a choisi de bouder. Parions que la radio et la télévision y reviendront tôt ou tard.

Parions aussi, pour rester optimiste, que ce tohu-bohu sera utile à la démocratie. Après tout, mêler l’opinion des anonymes au coin de la rue à celles des acteurs du pouvoir, c’est plutôt stimulant pour une société libre.

Parions enfin que pour quelques-uns et unes des accros de Tiktok, ces bribes frustrantes donnent finalement envie de lire des textes plus longs (et des livres! soyons fous…), d’écouter jusque tard des discours, des débats à n’en plus finir, avec la possibilité d’intervenir en chair et en os. Sans agiter le bout du doigt qui «scroll» les éclats visuels de l’époque.

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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@Philemon 29.06.2024 | 19h09

«"Mais là, on donne moins dans l’outrance." Ah bon? M. Mélenchon, lui, c'est bien connu, ne tient que des propos modérés...»


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