Actuel / L’homme qu’il ne faut pas au Conseil fédéral – Der Mann, den es nicht im Bundesrat bedarf
Etrange pays où l'on croit avoir la meilleure démocratie du monde et où l'on s'apprête à élire un des Sept Sages comme s'il s'agissait d'un acte de tranquille routine politicienne. Tout est joué, nous dit-on. Ce sera le Tessinois Ignazio Cassis. L'homme-lige des assureurs.
Sa compétence? Ce n’est pas l’objet du débat précuit. Il est qualifié de parlementaire «moyen» dans un ranking de la Sonntagszeitung. Parfait! Les députés aiment beaucoup les conseillers fédéraux «moyens». Sa sensibilité internationale qui paraît importante en vue d’un éventuel poste de ministre des affaires étrangères? Cassis la cache bien. Tant mieux, se disent les députés, il ne heurtera pas les nationalistes.
L’Europe? Ce n’est pas et de loin le dossier qui l’intéresse. Alors quoi? Il préside la commission des affaires sociales. Parce qu’il a un grand cœur? Pas tout à fait. C’est là que l’on discute du problème brûlant de la santé publique. Normal, il est médecin. Mais pas un médecin comme les autres. Il est surtout le meilleur ami des assurances privées. Il préside Curafutura, un des organes faîtiers de la branche. Fonction qui lui rapporte, à temps partiel, 180 000 francs par an.
Le lobby de ce secteur, cela a été dit cent fois sans conséquences, est très puissant au parlement. Mais s’il réussit à placer son homme au gouvernement, alors chapeau! Et il pourrait de surcroît s’installer au Département fédéral de l’intérieur au cas où son titulaire actuel, Alain Berset, préférerait prendre en charge la diplomatie qui l’attire depuis longtemps.
Le comble de la combinazione
On croit rêver.
Le conseiller d’Etat vaudois Pierre-Yves Maillard dénonce depuis des années le jeu faussé des coûts de la santé du fait des assurances privées et, dès 2015, a pointé nommément la double casquette du conseiller national Cassis qu’il a qualifiée de scandale. Convaincra-t-il son parti de faire barrage à la manœuvre en cours?
Partout en Europe, on fait aujourd’hui plus que jamais la chasse aux conflits d’intérêts. Pas en Suisse. Là, on les encourage. Chez nos voisins, un tel micmac politico-économique serait impossible. Il y en aussi chez eux bien sûr. Mais à ce niveau de pouvoir, dans le climat du moment, cela ne passerait pas.
Certes, nous avons des parlementaires de milice dont la plupart ont des attaches avec des groupes économiques et sociaux qui cherchent à se faire entendre à travers eux. Mais il y a une question de degré. Avec Cassis, on est au comble de la combinazione.
De surcroît, sur le terrain de politique intérieure le plus chaud du moment. Le poids de la santé pour les particuliers est devenu intolérable, totalement injuste puisque son prix est fixé par tête, sans relation avec le revenu, sans participation de l’employeur comme c’est le cas partout ailleurs. Les caisses-maladie pèsent sur cette dépense monstrueuse. Pourquoi? Parce qu’elles sont nombreuses (59) et engendrent ainsi des frais non négligeables. Et surtout parce qu’elles n’ont en fait aucun intérêt à diminuer les coûts de la santé puisqu’elles profitent de l’augmentation incessante de leur chiffre d’affaires. Elles ne cessent de dire qu’elles s’en inquiètent, qu’elles font appel à la raison des médecins et des patients. Hypocrisie.
Ce mercenaire-là au pouvoir?
Dans la réalité, elles n’agissent pas par exemple sur le prix, plus élevé que partout ailleurs, des médicaments. Des praticiens ont même constaté qu’elles privilégient certains traitements coûteux au détriment d’autres plus avantageux.
Lorsqu’il fut question à Berne de soumettre l’ouverture de nouveaux cabinets médicaux à une clause du besoin, qui s’y est opposé? Ignazio Cassis en tête. Il est pourtant avéré que la prolifération des centres de soins, dans les régions déjà les mieux pourvues, fait bondit les coûts.
Tout le système doit être revu. Et en attendant qu’il le soit, des mesures énergiques devront être prises, pas toutes agréables aux assurances privées. Et c’est leur mercenaire que l’on veut mettre au pouvoir?
C’est intolérable.
Ah! oui, le Tessin, le Tessin… Cette louable préoccupation de représentation régionale doit-elle vraiment nous amener à une aussi lourde faute politique? Le successeur du conseiller fédéral démissionnaire devrait, c’est vrai, être un Latin. Encore que ce ne soit pas un impératif gravé dans le bronze. Mais il y a d’autres hommes, d’autres femmes, capables d’assumer cette charge, plus indépendants, plus adéquats à la situation. En Suisse italienne, par exemple la brillante conseillère d’Etat tessinoise Laura Sadis, radicale-libérale elle aussi , en Suisse romande, la Vaudoise Isabelle Moret et d’autres. Pourquoi pas le président sortant du gouvernement genevois François Longchamp qui paraît fait pour mener les affaires étrangères? Outre Sarine, on parle aussi du Soleurois Kurt Fluri et de la remarquable députée Christa Markwalder.
Peu importe, est-on tenté de dire. Ce qu’il faut, c’est empêcher la figure de proue des assureurs d’accéder au pouvoir.
Der Mann, den es nicht im Bundesrat bedarf
Seltsames Land, wo man glaubt, die beste Demokratie der Welt zu haben und wo man im Begriff ist, einen der sieben Weisen zu wählen als wäre es ein Akt der ruhigen Politikerroutine. Alles sei schon geklärt, sagt man uns. Es wird der Tessiner Ignazio Cassis sein. Der Lehnsmann der Versicherer.
Seine Kompetenz? Das ist nicht das Thema einer vorgekochten Debatte. In einem Ranking der Sonntagszeitung wird er als ein «durchschnittlicher» Parlamentarier bewertet. Gut so! Die Abgeordneten mögen solche durchschnittlichen Bundesräte. Seine Sensibilität in internationalen Fragen, die für einen möglichen Posten als Bundesrat für auswärtige Angelegenheiten doch wichtig sein sollten, versteckt Herr Cassis doch sehr gut. Umso besser, denken die Abgeordneten, somit stösst er die Nationalisten nicht an.
Europa? Das ist bei weitem nicht eine Frage die ihn interessiert. Also was dann? Er führt den Vorsitz der Kommission für soziale Sicherheit und Gesundheit an. Weil er ein grosses Herz hat? Wohl kaum. Dort führt man Gespräche über dringende Probleme im öffentlichen Gesundheitswesen. Das ist weiter nicht anormal. Er ist ja Arzt. Aber eben nicht ein normaler Arzt. Er ist vor allem der beste Freund der privaten Versicherungen. Er sitzt im Vorstand von Curafutura, ein Organ, welches an der Spitze der Branche tätig ist. Eine Funktion, die ihm, mit einem Teilzeitmandat, 180 000 Franken pro Jahr einbringt. Die Lobby in diesem Sektor, und das wurde schon hundert Mal ohne Reaktionen gesagt, ist im Parlament sehr einflussreich. Wenn sie aber jetzt sogar erreichen, ihren Mann in die Regierung zu setzen, Hut ab! Und er könnte darüber hinaus auch als Bundesrat des Innern werden, sollte der aktuelle Inhaber, Alain Berset, der schon lange von der Diplomatie angezogen ist, wechseln.
Die Spitze der combinazione
Man glaubt zu träumen. Der Waadtländer Staatsrat Pierre-Yves Maillard prangert seit Jahren das falsche Zusammenspiel der Gesundheitskosten mit Privatversicherung an und ab 2015 weist er besonders auf diesen Doppelhut des Nationalrates Cassis hin, was er als Skandal beschreibt. Wird er seine Partei überzeugen können, eine Sperre gegenüber den aktuellen Manövern zu machen? Überall in Europa macht man heute mehr als sonst Jagd auf Interessenkonflikte. Nicht in der Schweiz. Hier ermutigt man sie noch. Bei unseren Nachbaren wären solche politisch-wirtschaftlichen Machenschaften unmöglich. Sicherlich gibt es das bei ihnen auch. Aber auf einer solchen politischen Ebene, im aktuellen Klima, würde dies nicht mehr durchkommen. Klar haben wir Milizparlementarier, die meistens eine Verbindung zu wirtschaftlichen und sozialen Gruppen aufweisen und versuchen, Gehör in Bern zu verschaffen. Aber es gibt eine Frage des Ausmasses. Mit Cassis sind wir an der Spitze der combinazione.
Ausserdem ist das Terrain der inneren Politik im Moment ein heisses Pflaster. Der Druck auf die Versicherte ist unerträglich geworden, völlig ungerecht, da der Preis pro Kopf ausgerechnet wird, ohne Verbindung zum Lohn und ohne Teilnahme des Arbeitsgebers, so wie es der Fall überall anderswo ist. Die Krankenversicherungen belasten diese ungeheuerlichen Ausgaben. Wieso? Weil es viele gibt (59) und weil sie dadurch Kosten erzeugen, die nicht zu übersehen sind. Und vor allem steht es nicht in ihrem Interesse, die Gesundheitskosten zu senken, da sie ja von der unaufhörlichen Zunahme der Umsätze profitieren. Und dann sagen sie, wie sehr sie darüber beunruhigt sind und rufen zur Mässigung der Ärzte und Kunden auf. Heuchlerei!
So ein Söldner an die Macht?
In der Praxis reagieren die Krankenversicherungen zum Beispiel nicht auf die Preise, viel höher als überall anderswo, der Medikamente. Ärzte haben sogar festgestellt, dass Krankenversicherungen bestimmte teure Medikamente bevorzugen zulasten von anderen, billigeren. Als es in Bern um die Frage ging, die Eröffnung neuer Arztpraxen einer Notwendigkeitsklausel zu unterwerfen, wer war dagegen? Ignazio Cassis an der Spitze. Dennoch ist klar, dass die Verbreitung von Behandlungszentren in den Regionen, die bereits am besten ausgestattet sind, Kosten merklich ansteigen lassen. Das ganze Gesundheitssystem muss überprüft werden. Und in der Zwischenzeit sollten forsche Massnahmen ergriffen werden, die nicht sehr angenehm für die Privatversicherungen sein werden. Und es sollte deren Söldner sein, den man an die Macht setzen will?
Das ist nicht tolerierbar. Ach ja! Das Tessin, das Tessin… Diese liebenswerte Beachtung der regionalen Vertretung sollte uns zu einem solchen schweren politischen Fehler führen? Der Nachfolger des scheidenden Bundesrates sollte, und das ist wahr, ein Lateiner sein. Aber gibt es nicht auch andere Frauen und Männer, die fähig sind, solche Verantwortungen zu übernehmen? Unabhängiger, geeigneter? In der Italienischen Schweiz, zum Beispiel die glänzende Stadträtin Laura Sadis, ebenfalls FDP, und in der Westschweiz, die Waadtländerin Isabelle Moret und andere. Und weshalb nicht der scheidende Präsident der Genfer Regierung, François Longchamp, der wie geschaffen ist für die auswärtigen Angelegenheiten? In der Deutschen Schweiz redet man über den Solothurner Kurt Fluri und die bemerkenswerte Bernerin Christa Markwalder. Ist ja egal, würde man am liebsten sagen. Was aber nötig ist, ist dass der Gefolgsmann der Versicherer nicht an die Macht kommt.
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Klar haben wir Milizparlementarier, die meistens eine Verbindung zu wirtschaftlichen und sozialen Gruppen aufweisen und versuchen, Gehör in Bern zu verschaffen. Aber es gibt eine Frage des Ausmasses. Mit Cassis sind wir an der Spitze der combinazione.<br>Ausserdem ist das Terrain der inneren Politik im Moment ein heisses Pflaster. Der Druck auf die Versicherte ist unerträglich geworden, völlig ungerecht, da der Preis pro Kopf ausgerechnet wird, ohne Verbindung zum Lohn und ohne Teilnahme des Arbeitsgebers, so wie es der Fall überall anderswo ist. Die Krankenversicherungen belasten diese ungeheuerlichen Ausgaben. Wieso? Weil es viele gibt (59) und weil sie dadurch Kosten erzeugen, die nicht zu übersehen sind. Und vor allem steht es nicht in ihrem Interesse, die Gesundheitskosten zu senken, da sie ja von der unaufhörlichen Zunahme der Umsätze profitieren. Und dann sagen sie, wie sehr sie darüber beunruhigt sind und rufen zur Mässigung der Ärzte und Kunden auf. 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Die Lobby in diesem Sektor, und das wurde schon hundert Mal ohne Reaktionen gesagt, ist im Parlament sehr einflussreich. Wenn sie aber jetzt sogar erreichen, ihren Mann in die Regierung zu setzen, Hut ab! Und er könnte darüber hinaus auch als Bundesrat des Innern werden, sollte der aktuelle Inhaber, Alain Berset, der schon lange von der Diplomatie angezogen ist, wechseln.<br></p><h3>Die Spitze der <em>combinazione</em></h3><p>Man glaubt zu träumen. Der Waadtländer Staatsrat Pierre-Yves Maillard prangert seit Jahren das falsche Zusammenspiel der Gesundheitskosten mit Privatversicherung an und ab 2015 weist er besonders auf diesen Doppelhut des Nationalrates Cassis hin, was er als Skandal beschreibt. Wird er seine Partei überzeugen können, eine Sperre gegenüber den aktuellen Manövern zu machen? Überall in Europa macht man heute mehr als sonst Jagd auf Interessenkonflikte. Nicht in der Schweiz. Hier ermutigt man sie noch. Bei unseren Nachbaren wären solche politisch-wirtschaftlichen Machenschaften unmöglich. Sicherlich gibt es das bei ihnen auch. Aber auf einer solchen politischen Ebene, im aktuellen Klima, würde dies nicht mehr durchkommen. Klar haben wir Milizparlementarier, die meistens eine Verbindung zu wirtschaftlichen und sozialen Gruppen aufweisen und versuchen, Gehör in Bern zu verschaffen. Aber es gibt eine Frage des Ausmasses. Mit Cassis sind wir an der Spitze der combinazione.<br>Ausserdem ist das Terrain der inneren Politik im Moment ein heisses Pflaster. Der Druck auf die Versicherte ist unerträglich geworden, völlig ungerecht, da der Preis pro Kopf ausgerechnet wird, ohne Verbindung zum Lohn und ohne Teilnahme des Arbeitsgebers, so wie es der Fall überall anderswo ist. Die Krankenversicherungen belasten diese ungeheuerlichen Ausgaben. Wieso? Weil es viele gibt (59) und weil sie dadurch Kosten erzeugen, die nicht zu übersehen sind. Und vor allem steht es nicht in ihrem Interesse, die Gesundheitskosten zu senken, da sie ja von der unaufhörlichen Zunahme der Umsätze profitieren. Und dann sagen sie, wie sehr sie darüber beunruhigt sind und rufen zur Mässigung der Ärzte und Kunden auf. Heuchlerei!<br></p><h3>So ein Söldner an die Macht? </h3><p>In der Praxis reagieren die Krankenversicherungen zum Beispiel nicht auf die Preise, viel höher als überall anderswo, der Medikamente. Ärzte haben sogar festgestellt, dass Krankenversicherungen bestimmte teure Medikamente bevorzugen zulasten von anderen, billigeren. Als es in Bern um die Frage ging, die Eröffnung neuer Arztpraxen einer Notwendigkeitsklausel zu unterwerfen, wer war dagegen? Ignazio Cassis an der Spitze. Dennoch ist klar, dass die Verbreitung von Behandlungszentren in den Regionen, die bereits am besten ausgestattet sind, Kosten merklich ansteigen lassen. Das ganze Gesundheitssystem muss überprüft werden. 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In der Deutschen Schweiz redet man über den Solothurner Kurt Fluri und die bemerkenswerte Bernerin Christa Markwalder. Ist ja egal, würde man am liebsten sagen. 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Le demi-siècle passé depuis lors y a été remarquablement apaisé et démocratique. Rejetant les extrêmes de droite et de gauche, l’électorat a alterné ses préférences entre le centre-droit et le centre-gauche, applaudi aussi l’entrée dans l’Union européenne dont les soutiens ont permis au pays de se moderniser. Trains, routes, équipements publics… le Portugal a basculé dans une ère nouvelle, heureuse. Il est vrai qu’en mars dernier, le jeune parti dit d’extrême droite, en tout cas libéral et conservateur, a obtenu 18% des voix. Il ne se nourrit pas de quelque nostalgie salazariste mais d’une addition de mécontentements. Comme ailleurs autour de l’immigration – les Brésiliens affluent! –, autour des lourdeurs bureaucratiques, autour des frustrations sociales. Il faut dire que les dernières années ont été dures. En 2020, l’Etat outrepassait toutes les limites de l’endettement. 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Ainsi donc la Suisse suspend son aide, comme les Etats-Unis, alors que des proches alliés d’Israël, comme l’Allemagne – qui a même augmenté sa contribution –, la Grande-Bretagne et la France, après avoir interrompu leurs versements au moment des premières accusations israéliennes, les ont repris ensuite. Et pour cause. La situation humanitaire reste catastrophique à Gaza. Le nombre des camions autorisés à y entrer reste largement insuffisant. La plupart des hôpitaux ont été détruits. Les bombardements et les tirs se poursuivent, tuant, selon certaines estimations, entre 50 et 100 personnes par jour. Des dizaines de secouristes de l’UNRWA et des rares ONG encore actives ont été blessés, tués ou chassés. 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